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Editie april 2012 - De KBZ agenda

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Camp de pirates au Puntland (crédit Eunavfor)<br />

Objectif casser le modèle de la piraterie<br />

Il ne s’agit là plus d’aller à terre, mais d’utiliser<br />

les moyens maritimes pour viser des « plots »<br />

logistiques pirates, selon la terminologie<br />

opérationnelle, sans mettre une « boot on the<br />

ground » selon le jargon militaire consacré.<br />

Selon nos informations, la limite territoriale a été<br />

fixée à 2 km.<br />

Maintenant, rien n’empêche un Etat membre qui<br />

le souhaite d’envoyer ses forces spéciales à<br />

terre (NB : comme l’ont fait les Français pour<br />

arrêter des pirates).<br />

Mais il le fait alors sous sa responsabilité nationale<br />

pas sous le pavillon européen « Les Etats<br />

peuvent à tout moment quitter leur casquette<br />

européenne immédiatement et à tous moments,<br />

même pour 10 minutes, puis revenir dans<br />

l’opération ».<br />

<strong>De</strong>s moyens maritimes<br />

Les moyens utilisés seront ceux de l’opération maritime. L’action sera menée à partir des navires ou avec les hélicoptères<br />

de bord, ce qui permet une précision plus importante. Il n’y aura ainsi pas d’avion ni de bombardement. L’objectif est<br />

d’éviter tout dommage collatéral. C’est une condition impérative posée par le commandant d’opération et que nombre de<br />

gouvernements ont posée à cette extension.<br />

Ainsi que l’a rappelé Pedro Morenes (le ministre espagnol de la Défense), « nous ne voulons pas de dégâts collatéraux, pas<br />

d’atteinte aux personnes. Et les pirates sont aussi des personnes ». Pour nous, « il est également important que les forces<br />

engagées dans l’opération ne prennent pas de risques », a-t-il ajouté, prenant ainsi une position précautionneuse très<br />

proche de l’Allemagne.<br />

Eviter les dégâts collatéraux<br />

Cette condition, on est très conscient de son aspect impératif. « Même si on ne peut pas le garantir à 100%, toutes les<br />

précautions seront prises pour éviter tout dégât collatéral – précise notre expert – en ayant des reconnaissances et des<br />

renseignements préalables ».<br />

Il faut aussi voir que ce qui est visé, ce sont les dépôts pirates, quelques barils de fuels, des 4×4 et des skiffs, avec des<br />

échelles, disposés sur une plage. Ces dépôts sont parfois gardés mais pas toujours. Le commandant d’opération et le<br />

commandant du navire qui mènent les opérations auront tout pouvoir d’arrêter jusqu’au dernier moment une action offensive.<br />

Et, de préférence, un contact visuel avec l’objectif visé devrait pouvoir être conservé, a précisé un militaire à B2.<br />

Risque de confusion avec des pêcheurs écarté<br />

Le risque de les confondre avec des dépôts « d’honnêtes pêcheurs » pourrait exister – en théorie -. Mais, en fait, un certain<br />

nombre d’indices (les 4×4, les échelles, le nombre de futs d’essence, la non présence de filets de pêche – permettent bien<br />

de faire la distinction entre un « plot » pirates et un stock de pêcheurs. Et le mythe du pêcheur pirate qui tantôt pêche, tantôt<br />

pirate, est « bien fini ». « Nous avons affaire à des équipes organisées, professionnelles et structurées. C’est un business<br />

économique bien encadré ». Dans les faits, les pêcheurs sont souvent localisés dans des villages ; alors que les dépôts<br />

pirates se situent plutôt en dehors des zones habitées.<br />

Les « plots » pirates bien repérés<br />

« Nous connaissons parfaitement les bases pirates, où elles sont installées », ce qui réduit la marge d’erreur, a précisé<br />

publiquement le ministre espagnol de la Défense. Combien de bases y-a-t-il ? Un journaliste espagnol cite un chiffre précis:<br />

19 bases. Nous avons cherché à vérifier ce chiffre. Personne ne le confirme officiellement. Mais il est un fait, les bases ont<br />

été repérées et semblent parfaitement connues des militaires. « C’est un secret opérationnel » nous a confié, à la sortie de<br />

la réunion, un responsable européen au fait du dossier.<br />

Car effectivement, depuis plusieurs années, les avions de patrouille maritime déployés sur zone (de l’OTAN comme de<br />

l’UE), les bateaux qui longent et remontent régulièrement les côtes somaliennes, ainsi que les « autres » informations ont<br />

permis de tracer et connaître les différents emplacements pirates, qu’il s’agisse de dépôts logistiques, des « ports » où sont<br />

retenus les bateaux pris en otage, ainsi que les différentes sorties vers le large.<br />

Quand un Falcon 50 français est basé à Djibouti, comme un P3 Orion espagnol ou allemand, ce n’est « pas pour compter<br />

les bancs de dauphins » avait précisé il y a quelques jours un militaire que nous avions interrogé.<br />

130 Nautilus, <strong>april</strong> <strong>2012</strong>

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