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B L A C K L I F E S T Y L E
N°
24
Mode Clarisse Hieiraix, la grâce de Marie-Galante
Mode Retour sur la Black Fashion Week
Beauté Comment entretenir ses locks ?
Beauté Dossier spécial NAPPY
Racines Les Coolies, hindous des Antilles
KOFFI & DIDI STONE
LA DYNASTIE OLOMIDÉ
P A R I S
GUADELOUPE / MARTINIQUE
N°
13
N°
1
ÉDITION AFRIQUE CENTRALE
Racines Coulies, les hindous des Antilles
AUTOMNE / HIVER
2020
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PROLONGATION
JUSQU’AU 5 5 JUILLET 2021 2021
EXPOSITION
KINSHASA
CHRONIQUES
Palais de Chaillot
Trocadéro – Paris 16 e
citedelarchitecture.fr
#ExpoKinshasa
14.10.2020
11.01.2021
Une exposition en
co-production avec
© KONGO ASTRONAUTS. Triptyque : RDC, Zaïre, Congo belge (détail), 2018. Courtesy de l'artiste & d'Axis Gallery, New York
Précurseur & Leader
du fast casual africain depuis 2011
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EVRY 108 PLACE DE L'AGORA 91000 EVRY
VILLETANEUSE 8 ROUTE DE SAINT-LEU 93430 VILleTANEUSE
Et bientôt près de chez vous
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Editorial
L’année 2020 s’est achevée, après une période inédite qui aura mis le monde du XXIe siècle sur pause. Initialement prévue
pour le début du printemps, c’est finalement sous un manteau d’hiver que cette édition spéciale Afrique Centrale verra le jour.
Le fil rouge de ce numéro : Afropolitan Excellence.
C’est d’ailleurs ce que nous avons souhaité refléter à travers cette couverture, capturée par Viana Photography.
STARTED FROM
Une première exceptionnelle en tout point, puisque jamais un magazine n’avait réuni ROOTS Koffi MAGAZINE Olomidé, le baron de la musique
THE BOTTOM...
africaine francophone, et sa fille Didi Stone, la it-girl incontournable de la nouvelle génération, 8-10 rue Etienne dans Marey un shooting 5 étoiles.
75020 PARIS
Au-delà de ce duo féerique, Deux ans… vous Par retrouverez la grâce de Dieu. tout Deux au ans long que de ROOTS ces s’installe, pages des pas à protagonistes pas, dans direction@rootsmagazine.fr
le paysage qui médiatique rayonnent dans les secteurs
de la mode, de la beauté, hexagonal. des arts, Vous du connaissez sport, notre de la leitmotiv gastronomie, : Black Excellence. de l’entertainement… ROOTS c’est une +33 famille, Tous 7 68 40 une ayant 93 11 génération, pour tronc commun d’être
une aventure, mais surtout une envie de (dé)montrer la grandeur d’une culture mise au ban des clichés,
originaires de l’Afrique Centrale. Côté Gabon, vous retrouverez une interview exclusive de Shan’L qui se livre dans un portrait
des complexes et tout ce qui va avec. I have a dream : que ce magazine traverse les frontières, traverse les
chinois inédit ; des shootings mentalités. de Que l’élégante les noirs de ce Scheena pays cessent Donia de se regarder et la avec pétillante défiance et/ou Salomé envie et Je que T’aime le regard ; posé ou sur encore un focus sur le
Petit Mayombo, la coqueluche eux ne soit plus du celui web. de Côté la crainte Cameroun, et/ou du dédain. je pourrais Vœu pieux vous candeur citer exacerbée l’artiste me montant répliquerez-vous de la scène ? Il y musicale afrolove,
a forcément un peu de cela, mais je reprendrai des mots employés deux ans auparavant Objet pour : MANDAT le premier DE REPRÉSENTATION opus
DE ROOTS MAGAZINE
le Franco-Camerounais TayC, dans un édito mode et entretien réalisés juste après sa nomination aux NJR Music Awards ; un
de la saga Roots : « basculons du black is beautiful au black is brillant ».
papier sur le génial dessinateur Pour info, le swag… Fred Ebami ça ne paye ou pas. encore Comprendra un hommage qui voudra. à feu Gillette Leuwatt, l’une des figures marquantes du
combat pour la valorisation Puisque du c’est cheveu mon édito, afro. et qu’après La R.D.C tout j’en et fais le un Congo, peu ce que biensûr, je veux, véritables je tenais à remercier poumons la femme de de l’Afrique, ma avec leur lot de
vie (Queen Mum) pour son amour éternel, ma sœur, mes proches, mes gens sûrs et la Roots family : Eva, en
personnalités et créateurs. Enfin, l’Angola et le Tchad, avec la mise en lumière de membres de la diaspora et de certains pans
Je, soussigné Michael Kamdem, directeur du publication de ROOTS m
de leur culture.
et digital haut de gamme sur le lifestyle afropolitain, don ne mandat, p
“basculons du black is beautiful
POLYVALENT ENTREPRISE (CPE), représentée par POUABOUD AISS
au black is brillant” RAH SONI, de représentation commerciale du magazine ROOTS sur le
AFROPOLITAN EXCELLENCE AT
Ce
ITS
mandat
FINEST
donne droit à CPE de prospecter des annonceurs publicitaires
premier lieu, « mon deuxième cerveau », Diane, notre rayon de soleil quotidien, Armand, saires dont à la réalisation le sens artistique du contenu promotionnel de ses éditions, au nom du
n’a d’égal que sa désorganisation chronique (sans doute est-ce l’apanage des génies), Orphée notre œil photo
- Le montant de la commission sur une prestation signée et reglée par l’an
Dans la rubrique business, inspiré, des Amany femmes notre attachante inspirantes styliste et farfelue, motivantes, Marina la petite avec dernière un zoom et véritable spécial encyclopédie de l’univers
20% du
sur
montant
cette
HT.
nouvelle génération de boss
hip hop, et j’en oublie…
ladies. Au rayon gastronomie, des portraits de chefs traiteurs mêlant passion et talent, - Le de reglèment Paris à de Bruxelles.
la commission s’effectuera après paiement de l’annonc
Trop de blabla tue le blabla, alors je ferai court : des remerciements infinis à nos annonceurs pour leur confiance,
CPE.
Enfin, notre spécial guest aux lecteurs : Gary pour Dourdan. leur soutien L’acteur et une longue américain vie à ROOTS nous : un a lifestyle offert d’un une nouveau séance genre. photo exceptionnelle dans un cadre
idyllique, à Dahkla, en plein Sahara Occidental ! Avec un stylisme 100% afropolitan vibes.
Sans plus attendre, je vous laisse plonger dans l’univers ROOTS.
La génération ROOTS Afrique Centrale est en marche.
Michael Kamdem
Directeur de publication
007
ANGOLA I CAMEROUN I CENTRAFRIQUE I CONGO I GABON I GUINÉE ÉQUATORIALE I R.D.C I TCHAD
Contributeurs
Sommaire
Ils ont contribué
à ce numéro
24
AUTOMNE/HIVER
2020
Premium 18
Fashion 39
Fashion 78
Beauty 100
Amany Orphée Laurie
Styliste
Photographe réalisateur
Présidente du club READ /
Age : 00 ans
Racines : Côte d’Ivoire
Centres d’intérêt :
On kiffe : L’oeil mode artistique
de la maison. Sous ses airs de
Age : 00 ans
Racines : Côte d’Ivoire
Centres d’intérêt :
On kiffe : L’oeil mode artistique
de la maison. Sous ses airs de
Rédactrice culture/art
Age :
Racines : Martinique
Centres d’intérêt :
On kiffe :
modeuse excentrique, à la modeuse excentrique, à la Malgré un fuseau horaire
chevelure mi rasée, mi colorée, chevelure mi rasée, mi colorée, trop souvent déréglé, cette
Roots 157 Business 187
se cache notre fausse timide mais se cache notre fausse timide mais adepte des retards à répétition
très inspirée… Amany.
Si je te dis “ROOTS” :
très inspirée… Amany.
Si je te dis “ROOTS” :
est notre maitre es bouquin.
Férue de littérature et cinéma
afroaméricains et afrocaribéens,
notre très parisienne présidente
du club READ nous délecte de son
regard avisé sur l’art et la culture
afro dans sa globalité.
Si je te dis « ROOTS » :
Food 228 Culture 245
018 Premium
033 Mode
099 Beauté
155 Racines Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael Kamdem
177Rédaction Business : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité/ recrutement : direction@rootsmagazine.fr - Communication : Eva Youmbi / Diane Audrey Ngako /
Morgane Mare. - Directeur artistique : Noukelak - Directeur technique : SBY RPCO - Stylisme : Amany Gogo
207 Gastronomie
Photographes : SBY RPCO / Orphee Noubissy / Sonyiah Lawson / David Koffi Ekue Olomide / Enkiel - Photo x Didi de Stone couverture : David Ekue , chez Afrik ‘N’ Fusion
233 Culture / Art
Nous remercions :
Photo & Diffusions Direction papier artistique : 10 000 : Viana exemplaires Photography
Lieux : Ambassades africaines, agences de voyage, compagnies aériennes, instituts
Stylisme
de beauté
: Magalie
afroantillais,
Swelly
bars lounge, restaurants afroantillais, boutiques de
vêtements, fichier de VIP ... la liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Bimestrielle
Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans Maquillage autorisation : Richie expresse Make de l’éditeur up est interdite. Edition appartenant à K&M
Environnement.
Coiffure : Rehma Grace
P A R I S
Contributeurs
ANGOLA I CAMEROUN I CENTRAFRIQUE I CONGO I GABON I GUINÉE ÉQUATORIALE I R.D.C I TCHAD
Ils ont contribué
à ce à ce numéro
Ils ont contribué
Naomi
Icemecri
Khadija Anjali
Dado Amany Orphée Diallo Laurie
Styliste
Styliste Age / RP : 00 / Directrice ans artistique
Racines : Congo / Mali
Racines : Côte d’Ivoire
La mode, la mode, la mode.
Cette Centres afropolitaine d’intérêt originaire : du
Congo On Brazzaville kiffe : L’oeil et du mode Mali embrasse
de toutes la maison. les composantes Sous ses de airs de
artistique
la communication dans l’univers
de la mode
modeuse
: Relation
excentrique,
presse,
à la
styliste, chevelure directrice mi et surtout rasée, mi colorée,
co-fondatrice se cache de notre l’agence fausse Parole timide mais
Paris qui met en relation marques
très inspirée… Amany.
et artistes.
Ancienne Si je te stagiaire dis “ROOTS” chez ROOTS, :
dès les débuts de l’aventure,
Naomi est aujourd’hui l’une des
figures montantes de la nouvelle
génération parisienne.
Une mumpreneur 2.0 !
Instagram : @naomidado
@paroleparis
Photographe réalisateur
Présidente du club READ /
Photographe
Make-up artist
Age : 00 ans
Rédactrice culture/art
Racines : Guadeloupe
Racines : Guinée
Racines : Côte d’Ivoire
Alors que Age je :
“Je suis convaincu que le talent est
poursuivais une carrière
de Racines comptable, : Martinique j’ai décidé de
une affinité Centres que d’intérêt l’on a dans : un domaine
et On que kiffe seuls : L’oeil l’acharnement, mode artistique
faire de
Centres
ma passion
d’intérêt
mon
:
métier:
la réflexion sublimer les femmes le temps
de la
et la
maison.
discipline
Sous
sont
ses
les
airs de
d’une
On
soirée,
kiffe
d’un
:
clefs de la réussite.
événement, du
Après avoir
modeuse
évolué dans
excentrique,
le domaine
à la plus beau Malgré jour de un leur vie fuseau ou tout horaire
du management chevelure d’équipe mi rasée, dans mi colorée, simplement trop sur souvent un tournage. déréglé, cette
la haute joaillerie, j’ai décidé
Je suis Make-up Artist et également
se cache notre fausse timide mais adepte des retards à répétition
d’aider les artistes, mannequins et spécialisée en coiffure et esthétique
(CAP est coiffure, notre maitre esthétique
bouquin.
très inspirée… Amany.
marques à vivre de leur passions en
développant Si je te leur dis “ROOTS” image et : leur
option Férue massage de et littérature soin du corps). et cinéma
stratégie de communication à travers
mes photos.”
international du maquillage à Paris
J’ai suivi afroaméricains une formation et à l’atelier afrocaribéens,
notre très parisienne présidente
Instagram : @icemecri
11ème, en 2014, qui m’a permis
de monter du club en compétences READ nous délecte sur de son
les techniques regard avisé de maquillage sur l’art et et la culture
coiffure chez plusieurs marques :
afro dans sa globalité.
Sephora, Maccosmetique, Nars,
Black up, Si je Too te faced... dis « ROOTS » :
Instagram : @anjalibeautyartist
008
Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Instagram : @roots_afriquecentrale - Directeur Général : Michael Kamdem
Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr
Faites la promotion de votre activité ou marque dans ROOTS : +33.7.68.40.93.11
Directeur de publication Disponible : Michael en ligne Kamdem : www.rootsmagazine.fr - Coordination de - Et rédaction sur Facebook & R.P : : Roots Magalie magazine Swelly - Directeur / Cécilia Mondele Général :/ Michael Marie Mbe Kamdem Rédaction
: Marie-Pierre Rédaction Boule : redaction@rootsmagazine.fr / Yememca / Fidievna Nkoulou - Publicité/ - Direction recrutement artistique : direction@rootsmagazine.fr - Stylisme : Magalie - Swelly Communication / Kahina Melchane : Eva Youmbi / Naomi / Diane Dado Audrey / Ngako /
Amany Gogo - Photographie Morgane : Mare. Viana - Directeur Photography artistique / Audran : Noukelak Sarzier - Directeur / Icemecri technique / Marc Martinon : SBY RPCO / Didier - Stylisme Teurquetil : Amany / Abde Gogo / Dzees
Photographes : SBY RPCO / Orphee Noubissy Nous / remercions Sonyiah Lawson : La / génération David Ekue / Enkiel ROOTS - Photo de couverture : David Ekue , chez Afrik ‘N’ Fusion
Diffusion papier : Île-de-France Nous remercions // 30 000 exemplaires
:
Diffusions papier : 10 000 exemplaires
Lieux : Ambassades des pays d’Afrique à Paris, restaurants africains à Paris, grands hôtels, instituts de beauté et
Lieux : Ambassades africaines, agences de voyage, compagnies aériennes, instituts de beauté afroantillais, bars lounge, restaurants afroantillais, boutiques de
salons afros, vêtements, concept fichier stores, de VIP boutiques ... la liste détaillée de vêtements, sur www.rootsmagazine.fr défilés, évènements - Périodicité et concerts... : Bimestrielle
Impression : Espagne - Toute La liste ou partielle détaillée reproduction sur www.rootsmagazine.fr du sans autorisation - Périodicité expresse : Semestrielle de l’éditeur est interdite. Edition appartenant à K&M
Impression : Europe - Toute ou partielle reproduction du magazine Environnement. sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.
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SUCCES
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Cocktail
ROOTS
DJOLOF
SÉNÉGAL
GAMBIE
Lieu :
GROOMER’S LAB
Lancement de l’édition
Printemps/Été 2019
IG : @roots_djolof
Cocktail
ROOTS
MANDÉ
MALI
GUINÉE
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L’AFRODISIAC
Lancement de l’édition
Printemps/Été 2019
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Cocktail
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KONGO
CONGO
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Lancement de l’édition
Printemps/Été 2019
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Siège social Sénégal (Dakar) :
8 Villa Cité Fidak proche
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95000 Cergy
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MAKING OF ROOTS
AFRIQUE CENTRALE
IG : @roots_afriquecentrale
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Didi Stone &
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KOFFI
& DIDI
PHOTOGRAPHE
VIANA PHOTOGRAPHY
DIRECTION ARTISTIQUE / STYLISME
MAGALIE SWELLY
MAQUILLAGE
RICHIE MAKE UP
COIFFURE
REHMA GRACE
018
020
Long gilet : CLARISSE HIEIRAIX
Chemisier : CLARISSE HIEIRAIX
Pantalon : MAANA PARIS
Lunettes : THIERRY LASSERI
Chemise : FAITH CONNECTION
Premium
Être de retour en concert, en France, après plusieurs
années... Est-ce une étape importante dans la carrière
du « nouveau » Koffi ?
J’ai souffert 10 ans pour moi et pour les gens qui m’aiment. Ce
concert sera le concert de ma vie, probablement l’un des derniers
grands concerts majeurs que je ferai. Quand je vais annoncer
l’ouverture de la billetterie, J’invite tous ceux qui me suivent
et m’encouragent, depuis toujours, à ne pas hésiter à prendre
leur place, car ce sera un show grandiose ! Ce sera le concert
de ma vie. C’est un moment unique que j’étais désespéré de
retrouver et que je demanderai à Dieu de bénir.
Ce show magistral à l’U Arena sera une revue de toute
votre carrière. Y a-t-il des guests attendus ?
Bien sûr, j’espère avoir Davido, Charlotte Dipanda, Ninho, et
bien d’autres... Et j’inviterai tout le Quartier Latin !
Vous êtes considéré comme l’une des icônes all time
de la musique africaine. Depuis 5 ans, en France, la
musique urbaine est dominée par des artistes originaires
du Kongo (Gims, Youssoupha, Dadju, Ninho,
Niska, Naza, Hiro, Kalash Criminel...). Les considérezvous
comme vos héritiers, comme un prolongement
de ce à quoi vous avez œuvré ?
En quelque sorte oui. C’est la confirmation de la suprématie de
la musique congolaise. Je l’ai toujours dit : « le Congo est la
maternité de la musique africaine ». Il n’y a pas un artiste
africain qui ait fait de la musique sans jeter un œil, à un moment
donné, sur la musique des Congolais. Je le dis sans ironie,
sans méchanceté, c’est simplement la vérité. Notre papa Manu
Dibango, originaire du Cameroun, aurait pu le confirmer. Luimême
était passé par le Congo à un moment de sa vie. Notre
musique est incontournable.
022
KOFFI
OLOMIDÉ
LE RETOUR
DU BOSS
“Si je n’étais pas Koffi, je
serais peut-être jaloux
de Koffi. Que les gens ne
perdent pas patience, rien
sur Terre n’est éternel, je
cèderai un jour la place...”
Vous êtes de retour sur scène, après des années de
tentatives de boycott de concerts congolais en Europe.
Un mot sur Les Combattants ?
Avec l’affaire des Combattants, nous avons connu 15 ans
d’impasse, nous étions en off. Cela commence à revenir. Tout
le monde a demandé aux Combattants d’être réalistes. Admettons
qu’on supprime la musique congolaise et donc les musiciens
congolais, vous pensez réellement que les problèmes
du Congo seront réglés ? Je ne crois pas. Ce sont les politiciens
qui ont fait des actions qui ont desservi le Congo, en signant
des contrats nous contraignant, qui ont la responsabilité du
sort de notre pays. J’aime profondément le Congo et nous
méritons un meilleur sort. Nous sommes potentiellement l’un
des pays les plus riches au monde : le cobalt, l’uranium, les
diamants, l’or, tout. Pourtant, nous sommes parmi les derniers
pays au monde dans tous les classements. C’est incompréhensible.
Dès lors que les Combattants auront compris que nous,
chanteurs, n’y sommes pour rien, tout ira mieux. Je pense qu’il
n’y a pas de pluie sans fin, ce mouvement ne pourra pas durer
éternellement car l’activité culturelle des artistes du Congo doit
reprendre. Et puis, pour conclure, je tiens à rappeler qu’il n’y a
pas un seul pays en Afrique où il n’y a pas de problèmes. Jamais
les artistes des ces autres pays n’ont été menacés ou boycottés.
Par conséquent, ne soyons pas trop durs avec nous-mêmes.
Le temps semble ne pas avoir d’emprise sur vous.
Quel est votre secret de longévité ?
C’est le cœur. Je ne fais rien sans amour, je ne fais rien sans
aimer. Chanter, c’est laisser parler mon cœur. En plus de cela, j’ai
un immense respect pour mon public, ceux qui m’ont soutenu
partout. Certains font de la musique parce qu’ils veulent devenir
quelqu’un d’autre, copier celui qui a du succès. Dieu sait
si moi, son fils Koffi, je suis correct et sincère. Je suis souvent
mal jugé. Je suis depuis longtemps en haut de l’affiche et je
comprends que cela puisse en irriter plus d’un, nourrir des rancoeurs.
Parfois, je me dis que si je n’étais pas Koffi, je serais peutêtre
jaloux de Koffi. Que les gens ne perdent pas patience, rien
sur Terre n’est éternel, je cèderai un jour la place...
Lunettes : THIERRY LASSERI
Veste : PHILIPP PLEIN
Premium
024
Robe : CLARISSE HIEIRAIX
Lunettes : THIERRY LASSERI
Veste : PHILIPP PLEIN
Premium
Un son a particulièrement « chauffé » durant l’année
2019 : votre featuring avec Singuila, “La femme de
quelqu’un”. Racontez-nous cette collaboration...
Un jour, Singuila m’a envoyé une musique. J’ai aimé la mélodie.
Comme je vous le disais tout à l’heure : chanter, c’est
laisser parler mon cœur. Ce que vous avez écouté sur YouTube
représente un peu moins de la moitié de ce que j’avais chanté,
du début à la fin, pendant 4 minutes. Ceux qui ont entendu
l’intégralité de ma partie regrettent que cela ne soit pas sorti.
Singuila a écouté et semblait embarrasser de devoir choisir
car il trouvait aussi que tout était bon, mais je lui ai laissé le
mot final. C’était lui l’initiateur de l’affaire alors il fallait qu’il
choisisse. Singuila m’a expliqué le thème de la chanson et je
me suis mis à chanter avec une facilité déconcertante. J’étais
comme un surfeur dans l’eau, sur les plages d’Australie, les
vagues m’emmenaient. C’est un morceau qui restera dans
l’histoire, certains appellent cela un « collector ».
Un numéro spécial Afrique Centrale, où vous partagez
la cover avec votre fille Didi Stone.
Koffi : Il y a moi, deux fois (rires).
Comment décririez-vous ce lien très spécial qui
vous unit ?
Koffi : Quand j’étais jeune étudiant, je rêvais de n’avoir qu’un
seul enfant : une fille. Et Didi Stone est née. Didi, c’est le prénom
de mon frère qui est décédé, à peu près à la même période.
Je m’étais juré que si un jour j’avais un enfant, je lui ferais
porter le prénom de mon frère. C’était également l’époque de
Sharon Stone, qui était au sommet, notamment avec le film
Basic Instinct. D’où le prénom composé Didi Stone. C’est moi
en mieux, c’est ma fierté. C’est une gentille et belle fille. Je
comprends les gens qui essayent de souiller son nom, son image,
mais ils la rendent encore plus forte. Ma fille est comme
moi, elle ne désarme jamais. Jusqu’à présent, elle n’a encore
rien fait, c’est juste une étudiante et, pourtant, elle est suivie
par des centaines de milliers de jeunes femmes sur Instagram.
Des jeunes femmes qui s’identifient à elle. Dans tous les pays
où je vais avec elle, quand on circule dans la rue, je suis toujours
surpris et ému de voir l’émerveillement que Didi Stone
peut susciter. Ceux qui essayent de souiller son image en faisant
des montages vidéo : honte à eux. Quand on n’arrive pas
à atteindre le papa, on tente de s’en prendre à la progéniture.
Je prie simplement pour qu’ils nous laissent tranquilles et je
reste serein.
Aujourd’hui, elle est étudiante dans une prestigieuse école de
mode et du luxe. Je ne suis pas du style à obliger mes enfants
à suivre telle ou telle direction. Je peux seulement conseiller,
selon leurs propres choix. Elle fera ce qu’elle a décidé de choisir
et, comme tous les papas, je ne pourrai que la soutenir.
“Dans tous les pays où je
vais avec elle, quand on
circule dans la rue, je suis
toujours surpris et ému de
voir l’émerveillement que
Didi Stone peut susciter. ”
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora congolaise
qui va vous lire ?
Sachons nous aimer. Sachons être moins méchants les uns visà-vis
des autres. Sachons moins jalouser la réussite des autres.
Le problème du Congo ? Le Congolais n’aime pas le Congolais.
Pourtant, nous avons le lingala, la plus belle langue du monde, la
langue de l’amour. Nous ne sommes pas sincères, pas loyaux. On
peut nous donner tous les milliards du monde, on ne s’en sortira
pas à cause de cette mentalité.
Êtes-vous, tout de même, optimiste pour les générations
futures ?
Oui, oui, les générations qui viennent... Pour l’An 3050.
Il y a du taf... (Soupir).
Je vais vous raconter une anecdote. Récemment, j’étais à Londres
avec mes enfants. À un moment donné, on me dit que sur
internet une vidéo circule affirmant que Koffi s’en prend aux
Ivoiriens. Les bras m’en tombent. Jusqu’ aujourd’hui, qui a vu une
interview, écouté un audio, lu un écrit, où que ce soit, où Koffi
Olomidé parlerait mal de la Côte d’ivoire ? Je dois la moitié de ce
que je suis à la Côte d’ivoire. C’est le premier pays africain à avoir
cru en moi, je n’y ai que des amis. Il ne me viendrait même pas
à l’esprit de dire un mot négatif sur ce pays, alors pourquoi des
gens vont créer des cabales si ce n’est pour nuire à ma carrière
ou à ma vie ? Que les Ivoiriens qui me liront sachent que mon
amour, mon respect et ma considération pour eux sont totaux.
Il y a des gens qui souffrent que Koffi soit encore un volcan en
activité... Pourtant, si on revisite les textes de Koffi, on ne trouve
que du bonheur. Je diffuse de l’amour alors pourquoi tant de
haine ? Michael disait : « My problem is that I am Michael ». Mon
problème est que je suis Koffi.
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
On ne réussit qu’en étant fidèle à ce qu’on est. Il faut toujours se
rappeler d’où l’on vient. Mais il ne faut pas être aveugle de ses
racines, il faut savoir s’épanouir, car nul ne se suffit à lui-même.
025
Lunettes : DIOR (CatStyleDIor1 chez J3 Optical)
Veste & Jupe : CLARISSE HIEIRAIX
Lunettes : THIERRY LASSERI
Chemise : FAITH CONNECTION
026
Veste & Pantalon
MAANA PARIS
028
Bijou de tête : TILMANN GRAWE
Robe : CLARISSE HIEIRAIX
Veste à sequins : DOLCE&GABBANA
Bijou de tête : TILMANN GRAWE
JB CRÉATION
« Julie et Lindsey sont 2 soeurs Congolaises qui enflamment le monde de la mode africaine depuis plus d’1 an avec leur univers
élégant et sophistiqué, en tant que designers de la marque JB CREATION. Elles n’ont jamais perdu leurs inspirations fantastiques,
elles ont réussi à séduire le monde de la musique en habillant des personnalités telles que Makoma, Lylah, Zyon Stylei, et
bien plus encore. Elles travaillent le tissu wax de qualité, noble et luxueux et, pour chaque pièce de leur collection, s’inspirent du
monde qui les entourent. Les shows, évents et défilés sont des terrains de jeu à exploiter pour leurs esprits créatifs. »
033
034
PHOTOGRAPHE
ICEMECRI
DIRECTION ARTISTIQUE / STYLISME
AMANY GOGO
MANNEQUIN
LAUREN ANN (RDC/Congo)
LAUREN ANNE
“IT-GIRL” made in KONGO
Mode
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Lauren, Kongolaise avec un « K » car je viens du Congo, de la
RDC et du Gabon. J’ai 24 ans et je suis une grande passionnée
de mode. Je suis ce que certains appellent une « it-girl ».
Quel est votre rapport à la mode ?
J’aime la mode car, tout simplement, je trouve cela beau. C’est
un moyen d’exprimer qui on est. Selon moi, notre façon de nous
habiller nous définit.
Comment décririez-vous votre style ?
Très chic, élégant, osé, mais j’aime ajouter ma petite touche en
toute circonstance. J’aime le côté « boyish », à savoir adopter des
pièces qui se veulent initialement masculines, tout en gardant
notre côté féminin. Par exemple, j’aime les vestes oversize, casser
les codes en mettant une robe avec des baskets ou s’habiller
en jogging avec une paire de talons.
Si vous deviez passer la journée avec un créateur ?
Tous mes préférés sont morts (rires). Sinon, je citerais le créateur
d’Yves Saint-Laurent : Hedi Slimane. C’est quelqu’un avec
qui j’aimerais passer une journée pour comprendre sa vision,
ce qui l’inspire.
Quel est THE fashion faux-pas ?
S’habiller tout en marque, avec les logos visibles. C’est absolument
horrible ! Versace par-ci, Gucci par-là, et que tout soit apparent
: NO WAY ! Je préfère avoir une petite touche de mystère,
rester discrète. Avoir ce petit truc où, lorsque l’on te voit dans la
rue, on se dit : « Ah tiens, elle est bien habillée, mais qu’est-ce
que c’est ? ».
Vos couleurs préférées préférées ?
Le rouge. Je suis une fille forte, très courageuse et c’est ce que
caractérise le rouge. J’aime également, même si ce ne sont pas
réellement des couleurs : le noir et le blanc. Je dirais aussi le rose
et le bleu.
Votre passion pour la mode est un simple hobby ou
voulez-vous vous y consacrer professionnellement ?
Beaucoup de gens m’ont demandée pourquoi je n’étais pas
dans le secteur de la mode dès maintenant, mais j’ai envie de
le garder comme une passion et le prendre avec le sourire. Je sais
que ceux qui travaillent dans la mode, du fait des contraintes et
de la lassitude, se retrouvent à ne plus autant aimer cela et c’est
quelque chose que je veux éviter. Si je devais m’investir dans
ce secteur, ce serait uniquement en direction de l’Afrique et du
Kongo. Certes, c’est un domaine que certains jugeront superficiels,
mais je veux justement montrer qu’il y a bien plus derrière
: cela peut développer un secteur porteur d’emplois, mais
c’est aussi un levier pour faire émerger de nombreux talents. La
mode est de l’art, et nous possédons de nombreux artistes qui
ne demandent qu’à être plus visibles et être encouragés. Le Nigéria
en est le meilleur exemple.
Avez-vous une icône mode ?
Je dirais Gabrielle Chasnel aka « Coco Chanel ». J’ai vu des reportages
sur elle et cette femme a toujours su être élégante
avec un grand « E ». À travers son style, elle a su affirmer son
caractère en tant que femme. Elle a cassé les codes et osé !
Que représente le Kongo pour vous ?
Le Kongo, c’est mon foyer. C’est là que j’ai été élevée, c’est mon
éducation, c’est mon TOUT. Cette vie au Congo m’a permis
d’avoir une ouverture d’esprit différente de ceux qui n’ont connu
que l’Europe ou uniquement l’Afrique.
Des envies d’agir à destination de la jeunesse ?
Je veux me battre pour une cause dans ma vie et pouvoir avoir
de l’impact sur mes semblables. Je ne veux pas qu’on se souvienne
de moi seulement comme Lauren, le joli mannequin.
Je veux apporter du sourire, apporter de la joie aux autres. Je
suis consciente que d’autres n’ont pas eu mes facilités et je veux
pouvoir rendre aux miens. J’aimerais que les mentalités des futures
générations changent, tout en gardant notre essence africaine.
Cela pourrait se matérialiser par la création de forums,
de séminaires, de plateformes éducatives…
Un message à adresser à la diaspora congolaise ?
Revenez au Congo, revenez à la maison, revenez apporter ce
que vous avez appris en Europe !
Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque...
Ma terre, ma famille, mes mamans qui ont cette joie de vivre,
cette joie d’être Africaines et qui se traduit, notamment, à
travers leurs magnifiques pagnes.
Interview réalisée par Michael Kamdem
036
038
040
042
Robe : CLARISSE HIEIRAIX
Collier : MAISON MONDELE
Mode
ANIFA MVUEMBA
Elle émerveille le monde de la mode
avec son défilé sans mannequin
A l’origine, le métier de mannequin répondait à un besoin pratique
: les designers créaient des vêtements et ils avaient besoin
d’eux pour montrer au monde à quoi cela ressemblerait sur de
vrais corps. À mesure que l’industrie de la mode s’étendait et devenait
de plus en plus compétitive, des agences de top modèles se
sont développées et ont créé ces femmes censées proposer un
idéal de beauté : les supermodels. L’avènement arrive avec l’âge
d’or des supermodels Cindy Crawford, Naomi Campbell, Claudia
Schiffer, Linda Evangelista, etc. Ces dernières années, les débats
se sont portés sur la pertinence de ces supermodels en terme de
représentativité de la femme « normale ». Exit le diktat des canons
de beauté, on veut du « girl next door » incluant toutes les couleurs
de peau et toutes les formes de corps. La mannequin maigrichonne
(pour ne pas dire anorexique) devient alors la cible et est
vilipendée sur la place publique. Dans cette même mouvance de
révolutionner les codes de la mode, la créatrice Anifa Mvuemba a
ébloui tout son monde durant la phase du premier confinement,
au printemps 2020. Elle a lâché une bombe dans l’industrie de la
mode en créant un défilé entier utilisant uniquement des mannequins
3D, sans visage. D’après la créatrice elle-même, sa volonté
était que :
1. L’oeil ne se concentre que sur les détails du vêtement.
2. Chaque femme regardant ce défilé puisse s’imaginer dans
le vêtement et se faire une idée la plus précise possible de ce
à quoi ressemble le produit.
Anifa se definit elle-même comme une femme ayant des
courbes, ainsi que la plupart de ses amies et les femmes, dans
leur globalité. La mode est un secteur fermé, peu inclusif
en terme de morphologie, mais aussi d’origine ethnique. La
jeune créatrice, basée aux États-Unis et d’origine congolaise,
aura donc fait une entrée par la grande porte en bousculant
un milieu parfois trop replié sur ses acquis.
La toile s’est emballée, le buzz a fonctionné à plein régime...
We wish her all the best !
Mode
Il a d’abord été danseur, mannequin et a également eu une
vie de boxeur. Aujourd’hui, Imane Ayissi n’est pas un simple
créateur, c’est un designer de haute-couture. Un architecte
du vêtement à l’image de Thierry Mugler, Pierre Cardin ou
Yves-Saint-Laurent qui met à l’honneur les artisanats, tissus et
matériaux nobles des quatre coins du monde. Un patchwork
de tissus, raphia teint, travaillé, assoupli ou raidi. Il dessine
une femme noble au port altier. Premier Africain de l’histoire
à intégrer le calendrier de la haute-couture en Janvier 2020,
le créateur est conscient du poids de l’Histoire qui se pose
désormais sur ses épaules : « Il fallait que cela arrive et il était
temps. Tout le monde s’inspire de l’Afrique, parfois on le fait
sans les Africains, il était temps qu’on le fasse avec les Africains
».
Confiait-il d’ailleurs à France 24, peu de temps après cette consécration.
Couturier et styliste aux milles vies, le Camerounais
Imane Ayissi représente le génie absolu de la mode africaine.
Espérons que cela ouvre la voix pour d’autres talents encore
tapis dans l’ombre.
IMANE AYISSI
1er CRÉATEUR AFRICAIN
DE LA HAUTE COUTURE
Yememca
000 045
Mode
Popaul Amisi - Musicien
Styliste shooting et clip
Poison Mobutu - Musicien
Styliste shooting
046
Olivier De Benoist -
Humoriste / Comédien
« Le petit Dernier » One man show
(Assistante styliste)
Photo : Didier Teurquetil
Mode
STONE MAG
STYLISME I CRÉATION I PERSONAL
SHOPPING I COACHING EN IMAGE
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Maguy-Camille Tiansende, originaire de la République démocratique
du Congo, mariée, mère de trois enfants, passionnée
de mode et d’art depuis l’enfance. J’ai commencé mes études
dans la mode avec un BEP Métiers de la mode, puis un Bac pro
Artisanat et métier d’art, avant de finir par une licence Arts Plastiques
à la Sorbonne. Tout de suite après, je me suis directement
réorientée vers le prêt-à-porter pour avoir le contact avec la clientèle.
J’avais la maîtrise de la création mais je me voyais déjà
avoir ma boutique, donc il me fallait maitriser cet aspect afin de
satisfaire et connaître les besoins du client.
La mode, une passion de toujours ?
La mode, c’est inné chez moi. J’ai toujours aimé ce domaine. Ma
famille et mes proches ont toujours ressenti ce besoin de me demander
mon avis par rapport à leurs styles vestimentaires. Mon
choix de travailler dans la mode était donc clair et c’est ce que
j’ai fait. Grâce à mes études et mes stages chez de jeunes créateurs,
j’ai pu me perfectionner et développer un œil artistique.
C’est fin 2018 que j’ai décidé de créer la structure Stone Mag
qui regroupe : stylisme, création, coaching en image et personal
shopping. Je réalise aussi des showrooms où je peux exposer
mes créations, mais aussi donner la chance à de plus jeunes
créateurs de faire parler leur créativité ou à d’autres de vider leur
dressing. C’est un projet récent que j’aimerais emmener par la
suite au Congo.
Parlez-nous de vos créations : quel est l’ADN de
votre marque ? Comment concevez-vous vos vêtements
? De quoi vous inspirez-vous ? À quelles femmes
s’adressent-ils et où peut-on se les procurer ?
Je vise tout le monde avec mes créations, d’ailleurs pas uniquement
la femme, et cela se voit avec mes shootings où ne figurent
pas de mannequins professionnels. Je souhaite vraiment que
n’importe qui puisse se reconnaître et se sentir à l’aise. En réalité,
je fais de la création et de la customisation, je m’inspire de la vie
de tous les jours, de ce que je vois, de ce que j’entends, du lieu
où je me trouve. Il suffit d’un petit truc pour que je puisse être inspirée
et créer un vêtement. Je fais aussi des commandes clients,
les personnes peuvent me ramener leurs pièces que je retravaille
selon leur goût et identité. Pour l’instant, je suis joignable sur les
réseaux sociaux, sur les comptes instagram suivants :
@stone_mag @stone_mag_création @stonemag_showroom.
Si vous deviez nous relater l’un des moments forts de
votre carrière dans la mode ?
J’ai eu à habiller une mariée et ses demoiselles d’honneur, sans
les rencontrer. En effet, je vis en France et elles au Congo donc
tout s’est fait par visioconférence. Pourtant, lorsque l’on fait du
coaching, c’est hyper important d’avoir un contact visuel avec
le client afin de pouvoir cerner sa personnalité et faire correspondre
le vêtement. Je me suis donc lancée avec toutes les
informations qu’elle m’avait données car j’avais la conviction
que j’en étais capable. Parfois, lorsque je voyais une cliente
en boutique ayant la même morphologie que la mariée, je lui
demandais d’essayer la robe. Finalement, tout s’est passé à
merveille et la cliente a adoré ses robes ! Un autre moment inoubliable
de ma carrière fut d’habiller durant la Fashion Week
pour de grandes maisons de couture telles que Dior, Armani
ou encore Valentino. C’était énorme pour moi d’être en backstage
car, en tant que styliste, j’ai eu la chance de travailler avec
des matières nobles et de pouvoir m’inspirer de ces créations.
À court et moyen termes, quels sont vos objectifs ?
Pour cette année, j’aimerais lancer mon site internet et, si Dieu
me le permet, j’envisage aussi d’ouvrir mon atelier au Congo
car j’aimerais faire du Made in Congo. J’ai eu ce déclic lors de
précédentes vacances. Cela faisait 25 ans que je n’étais pas retournée
au Congo, donc je ne connaissais pas du tout. J’ai vu un
peu comment cela se passait sur place et je me suis dit que je ne
pouvais pas rentrer sans associer mon côté Euro-Parisien à mes
origines. De plus, je souhaiterais créer de l’emploi car il y a de très
bons couturiers au Congo. Et, à moyen terme, l’objectif serait de
réaliser des collaborations avec des artistes internationaux.
Si vous deviez décrire votre style en quelques mots...
Je dirais que j’ose. Je ne suis pas forcément extravagante, enfin...
Pas souvent (rires).
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
La source, la base. Si je suis celle que je suis aujourd’hui c’est
grâce à mes racines qui sont ma force. Je suis fière de mes origines,
je le dis haut et fort et je n’hésite pas à inculquer cette fierté
à mes enfants.
047
Mode
Selector Femme
Loza Maleomboh
EFFET “MÉTALLISÉ”
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
1. ses silhouettes sont à la fois modernes mais
2. 3.
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
différentes 4. cultures qu’elle a connu influent 5. 6.
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
ces forces.
7. 8. 9.
001 048
1. Escarpins TORY BURCH 510 €
2. T-shirt brodé sequins RETROFETE 350 €
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Mode
Selector Femme
Loza Maleomboh
LA VIE EN ROSE
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
1. ses silhouettes sont à la fois modernes mais
2. 3.
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
différentes 4. cultures qu’elle a connu influent
6.
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
ces forces.
7. 5. 8.
001 050
1. Robe courte jacquard ROTATE 410 €
2. Jupe WIona HVN 360 €
3. Robe ample PIPPA HOLT 650 €
4. Baskets OFF-WHITE 500 €
5. Robe GANNI 400 €
6. Bob NATASHA ZINKO 225 €
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Eva Youmbi
11.
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Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
différentes cultures qu’elle a connu influent
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
ces forces.
001 052
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
6
FASHIONISTAS
IN THE CITY
P A R I S
P A R I S
L O N D R E S
D U B A Ï
P A R I S
P A R I S
053
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Dans le dressing
de... Catherine Dayas
Contrôle différentes d’identité, cultures qu’elle s’il vous a connu plaît influent ?
Hello, sur je ses m’appelle créations. Catherine L’Afrique DAYAS, regorge j’ai 27 de ans et je suis
d’origine talents Camerounaise, et de matériaux Douala de qualité, plus précisément. Loza fait Je suis sur
un parti projet de personnel ces personnes qui se qui développe internationalise petit à petit, influenceuse
ces à forces. mes heures perdues, si non Responsable de la relation
client pour une enseigne de costumes sur mesure.
Comment décririez-vous votre style ?
Bien, je décrirais mon style comme étant « frivole » (rires).
J’aime toucher à tout. Deux pièces de différents univers
peuvent me séduire et me donner envie de les passer. Pour
exemple: une sublime robe de gala face à un magnifique Jogging
bien large...
Qui est votre « fashion icon » ?
Je n’ai pas de « Fashion Icon » en tant que tel. Pour quelqu’un
dont le style est « frivole » ce serait compliqué (rires). Je
m’inspire de toutes les personnalités que j’aime, de personnes
de mon entourage, de tout. Il suffit que je regarde la télé
et qu’une femme soit bien habillée, pour que je veuille reproduire
la « même chose » façon Catherine.
001 054
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
P A R I S
Quelle est votre couleur préférée ?
Ma couleur préférée n’est autre que le rouge !
L’amour. La passion.
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Je n’ai pas de pièce phare en tant que telle. Par contre, je suis
très accessoires. Je trouve qu’une bonne tenue ne serait pas
parfaite sans un petit sac ou un petit chapeau pour couronner
le tout. Je suis très accessoires, en réalité. Donc je pense
que je dirais les accessoires, en général.
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Le fashion faux-pas, en dehors du mélange de couleurs qui
est souvent incompréhensible, c’est de trop en faire. Quand
c’est simple, c’est mieux.
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Mon budget est tout aussi frivole que mon style (rires). Je
peux ne rien dépenser en vêtements (ce qui est rare) comme
dépenser plus 1000€ en un mois pour des vêtements.
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Instagram : @catherine_dayas
Quel est votre parfum du moment ?
Rose Musc de Montale.
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Azzedine Alaïa. Paix à son âme.
Si vous aviez 1 conseil mode ?
Je dirais qu’il faut toujours s’habiller en
fonction de sa personnalité et sa morphologie.
C’est la meilleure manière de faire ressortir
notre beauté dans le vêtement. On
peut aimer certaines pièces. Mais tout ne
nous va pas toujours.
Que représente le Cameroun pour
vous ? Peut-on le percevoir dans
votre style ?
Le Cameroun, c’est ma patrie et j’en suis
fière. J’aime beaucoup les vêtements en
Wax. On peut être également sexy avec
des tissus de chez nous, tout comme sur la
photo en rose. J’ai su adapter mon style en
fonction du tissu et mes origines..
055
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
Dans le dressing
de... Sephora Kongo
Contrôle différentes d’identité, cultures qu’elle s’il vous a connu plaît influent ?
Je m’appelle sur ses créations. Sephora Kongo, L’Afrique j’ai 22 regorge ans, je vis de en banlieue
parisienne talents (94) et de et matériaux je suis mannequin de qualité, professionnel Loza fait en agence.
parti de ces personnes qui internationalise
Comment ces forces. décririez-vous votre style ?
Je le décrirais comme féminin-masculin. Je m’explique. Je
peux porter une robe de gala très féminine comme porter
des ensembles costumes hommes. Je dirais que je n’ai pas
vraiment de style particulier mais j’ai une petite préférence
pour le oversize/masculin.
Qui est votre « fashion icon » ?
Je m’inspire de pas mal de personnes femmes comme
hommes. Là, si je devais vous sortir la première qui me vient
en tête je dirais Elisa Johnson, je la trouve juste incroyable !
P A R I S
Quelle est votre couleur préférée ?
Le rouge, c’est une couleur tellement vivante ! Un rouge à
lèvres, un bon rouge vif, ça donne toute de suite bonne mine.
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Le blazer, j’en ai au moins une vingtaine.
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Un sac à main de jour (trop grand) en soirée.
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Je n’ai pas de budget fixe, je peux dépenser 1000 € dans un
mois comme 0 € dans l’autre je fonctionne vraiment par coup
de cœur et non par nécessité.
001 056
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Instagram : @sephorakng
Quel est votre parfum du moment ?
Le Yes I Aam de Cacharel, je ne peux plus
m’en passer.
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Olivier Rousteing.
Si vous aviez 1 conseil mode ?
Pour une femme comme pour un homme,
quand on ne sait pas comment s’habiller
une tenue all black ça passe partout plutôt
que de s’aventurer à mixer des tons qui ne
vont pas ensemble.
Que représente la RDC pour vous?
Peut-on le percevoir dans votre
style ?
Ma vraie racine, mon point de départ. Je
suis née à Kinshasa donc j’y ai vécu mon
enfance et j’ai reçu l’éducation et les valeurs
de ce pays. Ce que je suis et deviens encore
aujourd’hui c’est le résultat d’un parcours,
d’une vie, qui a commencé là-bas. Tous les
jours je m’efforce d’avancer vers les objectifs
que je m’étais fixée depuis que j’y étais.
Le Kongo assure un rôle plus ou moins fondamental
dans ma vie.
057
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Dans le dressing
de... Diced Choco
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
Contrôle grandit d’identité, Côte d’ivoire s’il et vous aux Etats plaît Unis, ? les
Salut différentes ! Je m’appelle cultures Chanice qu’elle mais a connu je suis connue influent sous le nom
de « DicedChoco ». J’habite à Londres et je suis originaire du
sur ses créations. L’Afrique regorge de
Congo Kinshasa. Je suis une mannequin, influenceuse, coiffeuse
et maquilleuse de 24 ans.
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
Comment
ces forces.
décririez-vous votre style ?
Je dirais que mon style est « classy ». Plus « girly » actuellement,
mais j’aime bien changer un peu et être différente.
Je me considère comme quelqu’un qui prend en compte la
tendance du moment, mais d’un autre côté, je pense que
toutes les tendances ne sont pas à suivre.
Quel est votre « fashion icon » ?
Quand il s’agit de mon « fashion icon » je ne peux pas penser
qu’à une seule personne. Je suis toujours inspirée par Beyonce,
Rihanna et les Kardashian lors des grands évènements
comme le M.E.T Gala. Je m’inspire de nombreuses personnes,
notamment des personnes qui m’entourent, puis je porte
l’article à ma manière.
001 058
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
L O N D R E S
Quelle est votre couleur préférée ?
Le rose, en général, mais en terme de mode : le noir.
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Actuellement, je dirais les blazers. Ils complètent n’importe
quelle tenue, peuvent être portés avec absolument rien
en dessous tout en restant chic ! J’aime aussi les mules, ma
maman en avait tellement quand j’étais jeune et je n’aurai
jamais pensé que je les porterais.
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Hmm je dirais la ceinture jaune Off-White. Je ne suis pas non
plus une grande fan des talons transparents en plastique surtout
quand il y a de la transpiration. Mais j’ai vu des personnes
qui les portaient bien.
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Honnêtement je fais en sorte que ce soit peu coûteux et
avantageux, j’ai toujours acheté chez des marques comme
Boohoo. Après, ce qui compte c’est la manière dont tu accessoirises.
Peu importe où tu vas, un jean, un beau t-shirt et
une paire de talons feront toujours l’affaire. Et bien-sûr, sors
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
ton blazer !
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Instagram : @dicedchoco
Quel est votre parfum du moment ?
Poison Hypnotic de Dior sera toujours mon
favori de tous les temps.
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Hmm Vivienne Westwood, elle a l’air trop
cool et originale.
Si vous aviez 1 conseil mode ?
Approprie toi ton style ! Peu importe ce
que tu portes, juste, approprie-le toi !
Quelqu’un le détestera de tout de manière.
Que représente la RDC pour vous?
Peut-on le percevoir dans votre
style ?
Briser les règles et changer le jeu. Je pense
que l’originalité de mon style vient de mes
racines. Jouer avec les couleurs et s’inspirer
de la « Sapologie » est une victoire assurée.
059
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
Contrôle grandit d’identité, Côte d’ivoire s’il et vous aux Etats plaît Unis, ? les
Laëtitia, différentes 34 ans, cultures chef d’entreprise. qu’elle a connu Fondatrice influent et C.E.O de TYS
Excellence, spécialisée dans la conciergerie de luxe international
et la consulting. Je vis entre Paris et Dubaï depuis 2 ans
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
et demi.
parti de ces personnes qui internationalise
Comment
ces forces.
décririez-vous votre style ?
Je dirais éclectique, je n’ai pas un style en particulier, je
m’habille au gré de mon humeur du jour. J’assume aussi
bien le streetwear qu’une tenue ultra féminine. Après, ce que
j’affectionne le plus, c’est le style working girl, tailleur avec
une coupe « feetée » et des escarpins ou un combo jeans/
top/veste mais toujours avec des talons hyper féminins.
Quel est votre « fashion icon » ?
Naomi, par excellence ! Mais j’aime beaucoup Zendaya,
j’aime ses choix qui peuvent être très pointus et très cool à la
fois. Elle mixe à la perfection les pièces larges.
Quelle est votre couleur préférée ?
Ma couleur préférée est le nude.
001 060
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Dans le dressing
de... Tyslae
D U B A Ï
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Une petite robe noire Maje. Elle passe partout, que ce soit
avec une petite paire de Louboutin ou des baskets Nike.
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Mixer un haut décolleté et du court (mini jupe/shorty) en
bas. L’horreur absolue !
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Cela dépend des saisons et en vivant maintenant à Dubaï je
dépense beaucoup moins dans tout ce qui est vestes et manteaux...
Mais je préfère ne rien dire, ce serait indécent (rires).
Quel est votre parfum du moment ?
Mon parfum du moment est Musk Blanc de Narciso Rodriguez.
Si vous deviez passer la journée avec un créateur ?
Si je devais passer la journée avec un créateur ce serait Simon
Porte Jacquemus. J’aime beaucoup ce qu’il fait, ce côté vêtement
du sud de la France, maxi size ou robe de plage. Les
couleurs aussi et ce côté épuré.
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Instagram : @tyslae
Si vous aviez 1 conseil mode ?
Se sentir à l’aise dans ce que l’on porte. Que
ce soit une robe moulante ou un survet’,
rien de pire qu’un vêtement dans lequel on
ne se sent pas à l’aise. Cela peut te gâcher ta
journée (rires) !
Que représente le Congo pour
vous ? Peut-on le percevoir dans
votre style ?
Le Congo (Brazzaville) représente beaucoup
dans ma culture mode. Les Congolais
dans ma famille ont toujours eu une
affinité particulière avec la mode. Je me
souviens, étant petite, que ma mère avait
toujours de beaux sacs et tailleurs. Quand
je l’accompagnais à des événements, pour
mes tantes et mes oncles c’était la même
chose ! Les sacs, les Weston’s... Ce n’est
pas pour rien que les Congolais sont les
créateurs de la sapologie ! Le dandysme à
l’africaine. Le percevoir dans mon style ?
Inconsciemment oui, car j’aime les belles
pièces !
061
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Dans le dressing
de... Anaïs Ndélia
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
Je m’appelle Anaïs Ndelia, j’ai 25 ans. Je suis Gabonaise et
je vis
différentes
en France
cultures
depuis 7
qu’elle
ans à peu
a connu
près.
influent
J’y suis venue dans
le cadre sur ses de mes créations. études. L’Afrique J’ai un Master regorge 2 en de Droit privé, et
bientôt talents un et MBA de en matériaux Communication de qualité, Publique Loza fait et d’influence.
J’aime parti beaucoup de ces personnes écrire, c’est qui pour internationalise
cette raison que j’ai lancé
mon ces blog forces. en 2016/2017 et j’adore les photos ainsi que la production
de contenu, d’où mon amour fou pour Instagram !
Comment décririez-vous votre style ?
Je n’ai pas de style de prédilection, je m’essaye à tout en fonction
de mes humeurs et en fonction des tendances qui me
parlent. J’ai néanmoins une préférence pour des « outfits »
simples mais classes, avec une pointe de sophistication. Les
pantalons « flare » sont mes préférés, surtout quand ils sont
taille haute. Ils me permettent de souligner mes courbes tout
en m’élançant et en me faisant des jambes interminables (du
haut de mes 1m60).
Qui est votre « fashion icon » ?
J’aime beaucoup le style de Winonah Dejong ainsi que celui
de la styliste sud-africaine Kefilwe Mabote, que je suis
sur Instagram depuis 2015 déjà. J’ai également eu un réel
coup de cœur pour le style d’Olivia Pope dans la série américaine
Scandal. Les coupes droites et ajustées, les couleurs
001
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
P A R I S
sobres, la coiffure impeccable et une dose de charisme en
supplément ?! On adore !
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Le pantalon flare / évasé. J’en ai plus d’une dizaine, de différentes
marques, coloris et matières.
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Pour moi, The Fashion faux-pas c’est de vouloir à tout prix adopter
une tendance qui ne vous convient pas. C’est vouloir suivre
une mode qui ne convient pas à votre morphologie et qui ne
vous met pas en valeur.
C’est également acheter et porter des imitations ou des produits
contrefaits.
Quelle est votre couleur préférée ?
Je suppose que le noir et le blanc ne sont pas des couleurs?
(Rires) Si tel est le cas, alors je choisis le bleu marine et le camel
ex aequo.
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Cela dépend vraiment. Ces derniers mois j’essaie d’être plus
raisonnable et, hormis quelques Une nouvelle craquages collection plus ponctuels géométriques et (anniversaire
ou Noël), j’essaie de me limiter à 200 euros par mois ap-
colorées
proximativement.
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Instagram : @anais_ndelia
Quel est votre parfum du moment ?
En ce moment, je suis totalement sous le
charme de l’Interdit de Givenchy. Mais mes
éternels indispensables resteront toujours
Miss Dior (de Christian Dior) et Ange ou Démon
de Givenchy.
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Je choisirais Yves Saint Laurent ! Il s’agit
d’un de mes designers préférés, notamment
parce que les « Tribute » sont mes
chaussures préférées (rires). Je choisirais
aussi Andréa Iyamah, une créatrice nigériane
que je trouve tout simplement incroyable,
tant par ce qu’elle dégage que par ses
collections, toujours aussi sublimes les unes
que les autres.
1 conseil mode à donner ?
C’est la femme qui fait le vêtement. Le meilleur
conseil mode que je pourrais donner
c’est celui-là. Tout est dans l’attitude.
Que représente le Gabon ?
Le percçoit-on dans votre style ?
Le Gabon représente mon tout, ma maison
et mes repères. Je ne pense pas que l’on arrive
à le percevoir dans mon style. Quand
je me rends au Gabon en vacances, j’aime
toujours farfouiller dans les affaires de ma
maman et lui piquer deux ou trois tissus en
Wax pour me faire des tenues sur mesure
chez mon tailleur / couturier.
Mode
Loza Maleomboh
une mode équitable
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
Je m’appelle Galié, j’ai 27 ans et je vis à Genève. Depuis peu,
j’aspire différentes à me lancer cultures dans qu’elle un projet a connu entrepreneurial influent visant la
beauté sur de ses la femme. créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
Comment parti de ces décririez-vous personnes qui votre internationalise style ?
Mon ces style forces. est spontané, je ne me mets pas dans une case,
j’aime me réinventer à travers mes looks. Il est important
pour moi de me sentir à l’aise dans mes vêtements, de me
sentir confiante en les portant. Ceci dit, j’ai souvent tendance
à avoir un look sophistiqué et élégant.
Qui est votre « fashion icon » ?
Bonne question, la réponse ne me vient pas instinctivement
car j’aime le style de tellement de personnes et j’en tire ce qui
me plaît chez chacune. Je dirais donc... Aleali May, une styliste
qui veut imposer les femmes dans le monde du streetwear ;
Tracee Ellis Ross, j’aimerais être aussi fashion à son âge and of
course our Riri ! Il fallait citer UN seul fashion icon ? Lol
Quelle est votre couleur préférée ?
Le noir. Ce n’est pas une couleur dit-on, mais ça devrait en
être une !
001 064
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Dans le dressing
de... Galié
P A R I S
Quel est votre parfum du moment ?
Cet hiver mon parfum était mon éternel coup de cœur, Narcisso
Rodriguez FOR HER. Durant l’été, j’aime les parfums assez
doux et en ce moment je porte THE SCENT de Hugo Boss.
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Mes bottines noires en cuire à hauts talons épais et à bouts
pointus. Ce sont mes bijoux d’élégance, surtout en hiver.
Même si je vois le haut de la tête de tout le monde en les
portant, elles sont d’un tel confort !
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
Le fashion faux-pas qui me dérange souvent est le fait de
porter des vêtements en totale contradiction avec sa morphologie.
S’habiller, c’est prendre en compte plusieurs facteurs,
il ne suffit pas juste d’aimer le vêtement, il faut aussi
savoir sublimer sa silhouette !
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
Je ne suis pas ce qu’on appelle une acheteuse compulsive,
mon shopping dépend vraiment de mes besoins, et mes
besoins peuvent variés entre 50 et 600€.
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Instagram : @galie.athny
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Monsieur Gianni Versace, je me demande
souvent ce qu’il aurait proposé aujourd’hui
et ce qu’il aurait pensé des tendances actuelles,
mais je tiens à préciser que j’aime
beaucoup ce que la marque Versace propose
de nos jours.
De son vivant, il avait une vision très assumée
et surtout un amour et un respect
pour les femmes, sont but était de nous
sublimer !
Si vous aviez 1 conseil mode ?
N’essayez pas de ressembler aux autres ou
de suivre coûte que coûte les tendances, je
pense qu’il est important d’écouter ce que
l’on veut être et cela vaut pour ce qu’on l’on
porte.
Que représente le Tchad pour vous?
Le perçoit-on dans votre style ?
Le Tchad est mon pays natal, c’est une terre
de réconfort et de force pour moi.
On ne perçoit pas vraiment mes origines
dans mon style mais je pense que ce serait
intéressant de développer le stylisme du
pays et d’y porter plus d’importance, nous
avons de si belles tenues traditionnelles !
065
Mode
066
Photo :Didier Teurquetil
HÉLÈNE KOTTO
FONDATRICE DE MPESA BOUTIQUE
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Hélène Kotto, j’ai 35 ans, je suis d’origine camerounaise et j’ai
fondé la marque Mpesa durant l’année 2020.
Quelle est la genèse de la marque ?
Tout d’abord, c’est un lien familial car ma mère est styliste. J’ai grandi
avec la mode. Depuis petite, je voyais ma mère se battre pour nous et
nous éduquer, tout cela grâce à la couture. Aujourd’hui, j’ai un master
en finance et ma fratrie a suivi le même parcours d’excellence que
moi. Je me suis dit que si cette petite femme avait réussi à élever une
famille, les placer dans des écoles privées et tout cela via ses revenus
issus de la couture, il était temps de lui rendre la pareille et de mettre
en avant son art. Je voulais que son travail soit davantage reconnu
et c’est ce qui m’a poussé à créer une marque de vêtement, afin de
la rendre fière. Le projet était là, mais il fallait le murir. Nous sommes
entrés en confinement en début d’année 2020 et cela m’a donné
tout le temps de pouvoir travailler et peaufiner mon projet. Je pilote
le projet, ma mère aide à la confection et ma sœur nous assiste sur
le marketing et la communication. Quant à la signification du mot
“Mpesa”, cela veut dire “élégance” en langue Douala.
Mode
Quels sont vos plans de développement ?
Le but, à termes, c’est de faire grandir le bébé. Notre concept
qui repose sur l’idée du chic africain à petits prix a porté ses
fruits. La marque est jeune mais je ne m’attendais vraiment
pas à l’engouement qu’elle a suscité ! J’ai également envie de
devenir conseillère en image. J’e veux emmener les femmes à
avoir confiance en elles, à travers ma marque. Je prévois donc
une formation d’1 an de stylisme et conseil en image.
Comment se procurer des pièces Mpesa Boutique ?
Nous avons ouvert notre site le jour de mon anniversaire, le
10 novembre 2020 : www.mpesaboutique.com Nous sommes
aussi présents en ligne sur Afrikrea, Vinted et Le BonCoin.
Que représente le Cameroun pour vous ?
Je suis fièrement camerounaise, à 1000%. En parallèle à la
mode, j’ai ouvert Mpesa Beauté au Cameroun : lunettes de
soleil, accessoires de mode, perruques… Tout cela à petits prix.
Si je te dis ROOTS, tu me réponds… Black Business !
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Photo : Dodji Toviekou - Modèle : Obrayah Roots
Mode
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
Le Samakaka, c’est le tissu star de ces dernières années,
on
différentes
ne voit plus
cultures
que
qu’elle
lui, que
a connu
ce soit
influent
dans la série Empire,
sur sur ses Yemi créations. Aladé, L’Afrique ou encore regorge chez les de bloggueuses
mode. talents Pour et de ce matériaux numéro spécial de qualité, Kongo, Loza nous fait nous aventurons
parti de en ces Angola personnes et plus qui particulièrement internationalise dans la tribu
des ces Mumuilas forces. pour vous faire découvrir ou redécouvrir
le motif Samakaka.
SAMAKAKA
Loza Maleomboh
L’IMPRIMÉ PHARE DE L’ANGOLA !
Des collections culturellement éclectiques,
ses silhouettes sont à la fois modernes mais
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
une mode équitable
Le wax, tissu employé pour faire le Samakaka est en réalité asiatique
et plus précisément indonésien. Il s’inspire du batik javanais,
une méthode d’impression sur tissu qui prend d’abord
ses marques en Indonésie. La société Néerlandaise Vlisco, fondée
en 1846 et spécialisée dans le textile, décide d’ouvrir son
marché à l’Afrique plus friande de ces matériaux. C’est ainsi
que les Angolais ont acquis le wax et y ont transposé le motif
samakaka dessus. Le Samakaka, aussi écrit samacaca, est basé
sur des symboles de la tribu Mumuila. Les couleurs utilisées
sont le rouge, le jaune, le blanc et le noir et sont également
présentes sur le drapeau de la république d’Angola, même
si le Samakaka se décline aujourd’hui sous d’autres couleurs
telles que le bleu, le rose, le vert, l’orange... Les motifs du tissu
sont faits à partir de formes géométriques (rond, triangle, rectangle,
losange, trapèze) disposées de manières symétriques.
Plus que culturel, le samakaka est un véritable art de vivre
pour les femmes et hommes angolais. Plus qu’une manière de
s’habiller, il représente l’élégance et le caractère de la femme
angolaise. À travers ses habitants en Angola et sa diaspora à
l’étranger, le peuple angolais arbore sa culture avec fierté et
la diffuse au reste du monde. Podiums, couvertures de magazine,
blogs, séries, pyjamas, accessoires de beauté, vêtements
du quotidien ou de bureau, le samakaka se déclinera à l’infini,
selon vos envies !
068
001
Une première collection à l’inspiration Touareg
Eva Youmbi
Eve Touré
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
CRÉATIONS
Mode
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Asha : Moi c’est Asha, 39 ans, je suis créatrice et associée
pour la marque For Ages.
Kim : Je suis Kim la gérante de la société et associée, j’ai 37
ans et je suis d’origine Angolaise.
Sandra : Moi Sandra, la cadette de la fratrie, j’ai 35 ans
et je suis associée, styliste, créatrice au sein de For Ages.
Revenons sur le parcours professionnel de chacune
jusqu’à la concrétisation de votre société.
Avez-vous un background dans la mode ? Pourquoi
vous êtes-vous lancées dans ce projet ?
Asha : De formation, je suis formée dans les sciences du
vivant. Mais, par désir de travailler avec mes acolytes et
associées, on a décidé de mettre en place For Ages alors
que nous n’avions pas de passé dans la mode. Cependant,
nous étions déjà amoureuses de la mode, de la qualité et
du design depuis toutes petites car ce sont nos parents
qui nous ont inculqué cette passion pour celle-ci dès notre
plus jeune âge.
Kim : Nous avons d’ailleurs une anecdote : lorsque nous
étions petites, nous avons réalisé une collection de chapeaux
en papier qui avait impressionné nos parents à
cette époque. D’ailleurs, nous étions souvent complimentées
sur la façon dont nous étions habillées et cela jusqu’à
l’âge adulte. C’est donc une des raisons qui nous a conforté dans l’idée
de nous lancer dans la mode. C’était un signe le fait de monter ce projet
car toutes les trois, quasi au même moment, on s’était libérées de nos
anciens postes et avions décidé de travailler ensemble parce qu’on avait
cette passion commune : la mode. Et pour revenir sur ma profession, je
suis ingénieure en informatique.
Sandra : Et moi, j’ai fait de la linguistique informatique.
Comment avez-vous appris à confectionner vos créations ?
Kim : Nous sommes complètement autodidactes. On a vraiment pris
le temps d’acquérir de l’expérience, de s’adapter et de faire des choses
réalistes car imaginer et concevoir un vêtement avec du matériel spécifique
est une grande étape. Et cela nous a pris beaucoup de temps car
on est parties de pas grand-chose.
Sandra : On s’est habituées au toucher, au tomber des matières pour
savoir comment les utiliser. Nous avons été amenées à faire de la veille,
raison pour laquelle nous avions déposé la marque et les logos en 2010,
avant même de créer la société.
Asha : Ce n’est qu’en 2015 que nous avons commencé à nous faire voir,
proposer du prêt-à-porter, et à faire des défilés parce qu’avant cela, nous
ne proposions que du sur-mesure.
Comment travaillez-vous vos créations ?
Asha : Elles sont nées de l’amour et de la qualité. Tout descend de
notre inspiration car on ne va pas suivre la tendance et calquer le travail
FOR AGES
3 SOEURS, CRÉATRICES DE MODE !
Interview réalisée par Chelsy Dacourt
Mode
des grands couturiers. Par exemple, une musique peut être une
source d’inspiration, comme le flamenco l’a été pour certaines de
nos créations, c’est une musique avec beaucoup de caractères et
très rythmée.
Kim : Parfois, on va dessiner un croquis à deux ou trois, l’une va
commencer et les autres vont apporter l’élément manquant avec
leur touche personnelle d’inspiration.
Asha : Et on peut être amenées à créer un modèle avec le même
patron, mais des matières différentes, comme le coton ou encore
le jersey, ce qui donne des rendus différents.
Quel est l’ADN de la marque ?
Sandra : Nous utilisons principalement des chutes et reliquats
couture : Hermès, Givenchy, LV, etc. On prend ce qu’il reste et on en
fait nos petites collections, nos séries limitées. C’est pourquoi, on
a souvent des pièces uniques car on retrouve rarement le même
tissu deux fois. On aime bien travailler des matières nobles, bien
faites et bien choisies. On a une mode particulière et très réfléchie
parce que notre part scientifique influe sur notre travail d’artistes.
Quel est votre public cible ?
Asha : Depuis le début, nous avons fait le choix de faire de
l’homme ET de la femme. En fait, nous avons le désir d’habiller
les gens qui veulent mettre un peu d’audace dans leur quotidien.
C’est d’ailleurs pour ça qu’on fait du prêt-à-porter et du
sur-mesure. Nos vêtements n’ont pas pour vocation d’être portés
pour des évènements mondains. On veut juste apporter une
touche d’originalité et dans les tenues de tous les jours. Cette
marque est spécialement dédiée aux femmes et aux hommes
qui aiment la mode ou qui veulent se démarquer. Nos clients
ne cherchent en rien à suivre la tendance, ils cherchent quelque
chose de différent. En somme, ils veulent être eux-mêmes sans
avoir l’air déguisés.
Au niveau de la vente, comment ça se passe ?
Asha : Durant près de trois ans, nous avons partagé une boutique
avec d’autres créatrices dans le 13ème arrondissement de Paris.
La boutique a fermé en décembre 2019, nous avons donc été
contrainte de partir et de chercher un moyen d’être visibles. En
ce moment, on se déplace à domicile, on prend les commandes
par téléphone, etc. Mais avec les grèves, le confinement... ça a un
peu ralenti les choses.
Sandra : Mais rassurez-vous, nous sommes présentes sur les
réseaux sociaux et nous aurons très prochainement notre site
internet.
Quels sont vos projets à court et long termes ?
Sandra : Dans un futur proche, on souhaiterait mettre en place
notre propre atelier, où on ferait nos fabrications, on recevrait
nos clientes et exposerait quelques modèles. C’est même plutôt
urgent puisque notre portefeuille client attend de pouvoir nous
retrouver dans un endroit physique. Le confinement nous a conforté
dans notre choix de produire local, que ce soit ici, à Paris,
ou en Angola qui est d’ailleurs l’un de nos projets à long terme.
On souhaite faire du « Made in Angola » et avoir notre atelier sur
place. Tout simplement pour être sûre de pouvoir travailler dans
de bonnes conditions, faire tourner l’économie du pays et bien sûr
parce que le travail est extrêmement valorisé par les locaux.
Quelle est votre gamme de prix ?
Kim : Les entrées de gammes sont des t-shirts en coton et coûtent
environ 59€. La tranche supérieure du prix des robes est de 299€.
On fait également du sur-mesure et, dans ces cas-là, les prix peuvent
atteindre le millier d’euros environ.
Quel est votre rapport avec l’Angola ? Quelle est la
touche angolaise que vous apportez dans vos créations ?
Kim : La femme angolaise est une femme qui ne néglige jamais
son apparence et son élégance. Les Angolaises sont des femmes
qui généralement aiment la mode et qui l’expriment au quotidien.
Sandra : Et je pense que la détermination, la force et
l’indépendance de la femme angolaise sont ce que l’on apporte
à notre travail.
Un message pour la diaspora angolaise et nos lecteurs ?
Asha : Toujours croire en ses rêves car ce n’est pas toujours
évident. On a tendance à rencontrer beaucoup d’embuches
quand on débute, surtout après une reconversion. Par exemple,
l’entrepreneuriat féminin n’est pas quelque chose d’inscrit dans les
mœurs en France, c’est un sujet tabou alors que chez nos voisins
Allemands ou Anglo-Saxons, c’est déjà plus établi.
Sandra : Maintenir ses idées, ses projets et s’entourer des bonnes
personnes.
Kim : Une bonne équipe est l’élément de base. Lorsqu’on n’a pas
ça, on est souvent dans le doute et le travail est moins efficace
parce qu’il faut toujours repasser dessus.
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
Asha : Mon enfance
Kim : La maison, le chez soi
Sandra : La force et les valeurs.
071
Mode
Selector Femme
Loza Maleomboh
LÉOPARD
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
1. ses silhouettes sont à la fois modernes mais
2. 3.
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
différentes 4. cultures qu’elle a connu influent 5. 6.
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
ces forces.
7. 8. 9.
001 072
1. Blazer MOTHER OF PEARL
2. Jacket FAITH CONNEXION 960 €
3. Trench BURBERRY 2190 €
4. Jupe RED VALENTINO
5. Manteau TOM FORD 6950 €
6. Pull LOUISA CERANO 360 €
7. Pull LIU JO 200 €
8. Baskets MOA MATSER OF ARTS 230 €
Une première collection à l’inspiration Touareg
9. Foulard CHRISTIAN DIOR 260 €
7. 10.
10. Bottines TWIN-SET 210 €
11. Mini jupe Eva Youmbi MOSCHINO 180 €
11.
10. 8. 11.
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Mode
Contrôle d’identité s’il vous plait ?
Béni : Milalu Bénedict, 25 ans, originaire de la R.D.C. Dans la vie, je
suis animateur commercial. Cela me permet pour l’instant d’avoir
du temps pour moi et de m’occuper du développement de la
marque Melanin Vibes. J’ai créé cette marque et, par la suite, j’ai
demandé à Rebecca de me rejoindre.
Rebecca : Luyeye Rebecca, originaire de la R.D.C également. Je suis
travailleur social. J’aime les gens, découvrir l’autre, j’aime le vêtement
et c’est ce qui m’a rapproché de Bénedict dans l’envie de
faire partie de l’aventure Melanin Vibes. Bénédict, c’est le calme,
la discrétion et moi j’apporte la folie. Ce qui est amusant, c’est qu’à
la base j’étais son modèle, je shootais pour lui. À force d’échanger
ensemble, on s’est découvert de nos nombreux points communs et
on a logiquement décidé de s’associer.
La genèse de la marque…
Béni : Tout a commencé en 2018. Au départ, c’était juste une idée.
En 2019, le projet s’est, petit à petit, mis en forme. Ce n’est qu’en fin
2019 que j’ai eu une vision précise de l’orientation que je voulais
pour la marque et que j’ai décidé de faire le Christian Showroom.
J’avais vu une vidéo sur des femmes veuves qui se faisaient assassiner
au Cameroun. Ce fut le déclic ! Cela m’a bouleversé et je
me suis renseigné sur les moyens de venir en aide à ces femmes, à
mon humble échelle.
074
Aux aléas de mes recherches, je n’ai pas trouvé d’association
traitant de cette problématique au Cameroun, mais je suis
tombé sur une association congolaise venant en aide aux
femmes veuves du pays. Je sortais d’un BTS, j’étais boursier,
puis j’ai fait de l’intérim. Mes moyens étaient donc limités
mais je voulais tout de même apporter ma contribution. J’ai
décidé de créer la marque de vêtement Melanin Vibes. Melanin,
parce que cela parle à la communauté afro, mais aussi
à tous car tout le monde a de la mélanine. Ce n’est pas une
marque communautaire mais universaliste. J’ai demandé au
Seigneur de m’amener une personne en qui je pourrais avoir
confiance et qui m’aiderait à porter ce projet. Et il m’a envoyé
Rebecca. On s’est rencontré sur un de mes shootings. On a
commencé à échanger ensemble. Je suis Chrétien, Rebecca
aussi. Nous sommes tous les deux originaires de RDC et des
fans de la mode. Quant à ma volonté d’action à l’endroit des
femmes veuves du Congo, cela a touché Rebecca car elle s’est
sentie concernée en premier lieu, de par son histoire. De fil en
aiguille, je lui ai proposé de me rejoindre. Notre collaboration
était donc une évidence.
Rebecca : Étant issue d’une formation professionnelle dans le
social et étant une amoureuse de la mode, le projet Melanin
Vibes permet d’allier les deux. L’idée n’est pas seulement de
vendre un article de mode, mais il y a une envie d’aider autrui.
MELANIN VIBES
LA MODE AU SERVICE DE L’HUMAIN
Mode
Comment décrire l’A.D.N de la marque ?
Béni : C’est un produit minimaliste et à notre image. Comme on
l’a dit juste avant, nous sommes autodidactes. C’est une marque
pensée par des gens qui ne sont pas du milieu, qui ne respectent
pas les codes et le diktat de la mode. Cela se ressent même dans
le choix des modèles photos que l’on utilise. Aucun n’est dans une
agence, nous recherchons des personnes atypiques, naturelles,
authentiques. Notre touche se retrouve dans l’assemblement des
tissus, des matières, les images fortes et/ou inspirantes que l’on va
décliner sur nos vêtements.
D’où vient d’ailleurs cette inspiration ?
Béni : De l’Afrique. C’est cette vibe que nous essayons de retranscrire
à travers notre marque. Nous mettons en avant l’histoire riche
du continent africain par des clins d’œil historiques dans les noms
des pièces ou dans les images représentées. Par exemple, le t-shirt
Drum en référence au magazine du même nom et qui fait partie
de l’histoire de l’Afrique du sud. Il y a Kizemba, qui fait partie des
vêtements traditionnels d’Afrique Centrale. D’ailleurs l’un des plus
anciens kizemba est gardé au Vatican, grâce au premier ambassadeur
du Royaume Kongo de l’époque. Vous retrouverez également
le modèle Molokai qui fait référence à Papa Wemba, l’une des
légendes de la culture africaine. C’est notre Fela Kuti Congolais.
Quelle est votre gamme de prix ?
Rebecca : Les t-shirts vont de 35 à 50€, selon qu’il s’agisse ou non
de séries limitées. Mais nous ne faisons pas que du t-shirt. Nous
pouvons également retravailler et customiser une pièce, par exemple
un blazer, selon nos envies.
Béni : Quoiqu’il en soit, nous sommes accessibles à tous les portefeuilles.
La marque reflète notre versatilité. Aujourd’hui, je peux
porter une pièce de « frippe » et, demain, je peux mettre une pièce
haute-couture. Il en va de même pour Melanin Vibes, tout le monde
peut s’y retrouver.
Comment se procurer du Melanin Vibes ?
Rebecca : Sur notre site internet www.melaninvibes.fr
Ensuite, nous sommes en train de ficeler des collaborations avec
des showrooms parisiens.
Béni : À court terme, l’idée serait d’ouvrir des pop-up stores (boutiques
éphémères) pour 2021. Car il faut voir nos produits, en vrai. Il
faut les toucher et apprécier chaque détail de finition. On a des retours
très positifs et il est difficile de se rendre compte de la qualité
d’un produit uniquement en photo.
Numéro spécial Afrique Centrale. Que représente le
Congo pour vous ?
Rebecca : Le Congo, c’est le pays de mes parents, c’est toute
mon histoire. Pour nous, aussi bien Melanin Vibes que d’un
point de vue personnel, c’est un honneur d’apparaître dans cette
édition. Notre vocation, à travers Melanin Vibes, est également
d’œuvrer pour le Congo, notamment auprès des femmes
veuves comme on vous l’expliquait précédemment.
Ma mère est veuve, j’ai perdu mon père étant très jeune. Ma
mère a pu subvenir à mes besoins car en Europe il y a des
structures qui vous accompagnent. En Afrique, ce n’est pas
le cas. On pense souvent aux orphelins, mais rarement aux
veuves. Elles restent parfois seules, abandonnées par leur
propre famille et soutenues par aucune organisation. Quand
je pense à ces femmes, elles pourraient être mes mamans ou
mes grands-mères.
Béni : Nous aspirons donc à développer deux volets : la mode
et l’humanitaire. Cela va se construire avec le temps. Chaque
trimestre, nous faisons une cagnotte, extraite de nos bénéfices,
qui est reversée à une association qui œuvre en local. Nous
voulons une totale transparence. Nous voulons que les gens
sachent qu’ils achètent plus qu’un simple produit de mode.
Quant à ce que représente l’Afrique Centrale, nos frontières
ont été fixées par les Occidentaux. Lorsque je vois des couples
mixtes de Gabonais, Angolais, Camerounais ou Congolais, il
y a énormément de similitudes dans les mœurs, langues ou
gastronomies de ces pays. Nous sommes issus d’un même
tronc. Si je dois parler du Congo Kinshasa, à proprement parlé,
je pense à l’art, à son sommet. LA RDC est l’un des piliers en
matière de beaux-arts sur le continent. Je pense à la musique,
la sape, je pense à nos traditions qui ont été exportées au
Panama, à Cuba… Les Congolais sont aussi des intellectuels,
des Prix Nobel, des grands écrivains... Mon objectif final serait
de pouvoir m’installer au Congo et produire localement.
Si je vous dis ROOTS, vous me répondez ?
Béni : Je pense au film sur Kunta Kinté. Cela me fait aussi penser
à nos cultures oubliées, à la spiritualité africaine.
Rebecca : Je pense à notre culture, à nos langues et à nos ancêtres.
Instagram : @melanine_vibes
075
GARY
DOURDAN
PHOTOGRAPHE
VIANA PHOTOGRAPHY
DIRECTION ARTISTIQUE / STYLISME
MICHAEL KAMDEM
MAQUILLAGE
NADEEN MATEKY
Veste NEFER COUTURE
Gastronom
Mode
De
so
de
S’i
un
po
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de
Gu
pr
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gu
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le
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PD
fai
de
es
l’H
lor
077
001
Veste NEFER COUTURE
Tenue ALIA RAYANA BARE
Tenue ALPHADI
Cape KARIM TASSI
Mode
086
Photo : J’aime L’image
ÉLISÉE MBANZA
FONDATEUR DE KASAÏ COUTURE
Mode
“ Messieurs, si vous souhaitez
être classes et
uniques, tout en évitant le
costume classique bleu
présidentiel, pensez
Kasaï Couture. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Élisée MBANZA, j’ai 33 ans, je suis né à Kinshasa et je suis le fondateur
de la marque Kasaï Couture.
La mode, une passion de toujours ?
Depuis toujours, j’aime l’art que représente l’habillement, j’aime
le style que je considère différent de la mode. La mode dépend
des années, des saisons, elle est passagère et reste un mouvement
de groupe. Lorsqu’une tendance revient, ceux qui aiment
la mode, la suivent. J’aime la singularité du style que chaque individu
qui a un oeil aiguisé pour les belles pièces possède. C’est
pour cette raison que j’ai créé la marque Kasaï Couture, elle répond
aux besoins de ceux qui ne veulent pas se conformer à la
vague actuelle.
Que propose Kasaï Couture ?
Des costumes sur-mesure en cœur de métier, du prêt-à-porter
et des accessoires.
En exclusivité, sachez aussi que nous préparons une collection
de survêtements sport-chic.
Quelle est la gamme de prix ?
Entre 300 € et 1200 €.
Pourquoi le nom Kasaï Couture ?
Je suis Congolais, plus précisément du Kasaï. Je représente avec
beaucoup de fierté mes origines ethniques, mais c’est très important
de préciser que nous nous adressons à toutes les personnes
qui aiment les belles choses.
Peut-on ressentir l’influence de la sapologie ?
Pas spécialement (rires). J’ai beaucoup de respect pour ce mouvement,
symbole de notre pays, mais on se différencie du fait
que nos tenues sont beaucoup plus modernes.
Si vous aviez un budget illimité, qui serait l’égérie parfaite
pour représenter la marque ?
Pour moi, Serge Ibaka serait l’égérie parfaite pour représenter
notre marque. J’aime sa prestance et le charisme qu’il dégage.
Mis à part ses atouts physiques, j’aime le fait qu’il représente
avec fierté son pays et ses origines. Il est important de ne pas
oublier ses racines. Toza Bana Mboka (Nous sommes des enfants
du pays).
Ce numéro est un spécial Afrique Centrale. Quel est
votre lien avec la RDC ?
Le Congo m’inspire beaucoup de fierté. Nous sommes un peuple
courageux et c’est cet ADN qui est en moi. J’ai une envie, une
rage de montrer que nous sommes des gens bien et avec une
histoire forte.
Où trouver Kasaï Couture ?
Vous pouvez nous retrouver en région parisienne, plus précisément,
dans le Val-de-Marne. Nous avons un showroom, en collaboration
avec la marque Queenbridal qui propose des robes
de mariées et soirées. Nous sommes également présents sur les
réseaux sociaux, notamment à travers notre page Instagram.
Kasaï Couture, une marque uniquement réservée à
l’homme ?
Dans un premier temps, nous habillons exclusivement les
hommes pour différents événements, mariages, fiançailles, pour
vos réunions d’affaires. Messieurs, si vous souhaitez être classes
et uniques, tout en évitant le costume classique bleu présidentiel,
pensez Kasaï Couture.
Dans un futur proche, nous allons également créer une collection
casual chic destinée aux femmes.
Un message pour la diaspora ?
Je suis convaincu qu’avec de la détermination, nous pouvons devenir
tout ce que nous voulons être dans la vie, c’est avant tout
une question de décision.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
La voix et l’image du peuple. Vous démontrez qu’on peut entreprendre
et marcher ensemble. C’est très prometteur, alors je ne
peux que souhaiter longue vie à ROOTS !
Instagram : kasaicouture
E-mail : kasaicouture@yahoo.com
087
Mode
Selector Homme
Loza Maleomboh
BROWN SUGAR
une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques,
1. ses silhouettes sont à la fois modernes mais
2. 3.
aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh
est une créatrice qui ne cessera de nous
surprendre. Ses vêtements mettent en
exergue la qualité des tissus africains tels
que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont
réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce
qui lui permet de créer des emplois
Loza Maleomboh est née au Brésil et à
grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les
différentes 4. cultures qu’elle a connu influent 5. 6.
sur ses créations. L’Afrique regorge de
talents et de matériaux de qualité, Loza fait
parti de ces personnes qui internationalise
ces forces.
7. 8. 9.
001 088
1. Manteau HEVO 760 €
2. Montre GUCCI 900 €
3. Veste BY WALID 4560 €
4. Sac fourre-tout ORCIANI 695 €
5. Veste AND WENDER 560 €
6. Baskets AIR JORDAN 7 RETRO 200 €
7. Veston TAGLIATORE 295 €
8. Gants ETRO 340 €
Une première collection à l’inspiration Touareg
9. Pull DRUMOHR 307 €
7. 10.
10. Baskets BUTTERO 365 €
11. Bomber Eva GIORGIO Youmbi BRATO 1020 €
11.
10. 8. 11.
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Beauté Mode
Et si on arrêtait
de briller ?!
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Franco/Camerounais habitant en banlieue parisienne.
Dans la vie je suis formateur et créateur de contenu.
Comment décrirais-tu ton style ?
Mon style est un ovni, c’est mélange de plein de choses.
J’essaye de ne pas porter d’étiquette, mais je m’inspire de
Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard,
la rue, des films kainris, des années 90 et des tendances actuelles.
mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais !
Bref vous voyez de quoi je parle ...
La belle Alice brille donc, too bad ! La
shimmer c’était bien pensé pourtant… Non
mais je compatis, ça doit pas être simple…
Alors si, comme ma collègue, vous avez la
peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est
sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez
un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit
en grande quantité le sébum qui lui manque.
Appliquer une crème de jour c’est comme
enfiler un manteau avant de sortir.
Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans
la rue vous ? Non, vous portez un débardeur,
bref, un vêtement plus léger mais un vêtement
quand même. Et bien c’est pareil pour la peau,
elle a besoin de protection en toutes saisons.
Quelle Faisons est la pièce un tour phare du de côté ton de dressing chez ? CLINIQUE
Une veste déstructurée achetée à Stockholm dans une boutique
archive de la marque Acné.
Dans le dressing
de... Henri Lottin Ekamby
P A R I S
SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que
l’on applique sur les pommettes pour un look nude
mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée
aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce
moment … »
Quel est pour toi « The fashion faux pas » ?
Des vêtements pas repassés.
Quelle est ta couleur préférée ?
Je n’en ai pas.
J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les
Quel est ton plus « fashion hypes icon en matière » ? de beauté, si, si, le staff entier Quel est ton budget mensuel pour te saper ?
Vous allez peut-être porte trouver les dernières ça étrange mais tendances je n’ai pas make-up. d’icône C’est Je n’ai pas de budget. Si je kiffe fort, je buy. On a les ways
dans le monde simple, de la mode. ici on Je ose peux tout reconnaître et ce n’est qu’untel pas moi ou qui dirai pour avoir une petite remise, il faut juste essayer d’acheter
untel est un vrai le contraire. swagger mais Porter ça s’arrête un smoky là. Auparavant, eye violet dès je 9h00? de manière smart !
t’aurais citer un C’est Fabolous ce que un j’ai Nas... fait Bon, hier. today, Dans je mon vais te élan citer je croise
un Asap Rocky, Asap Ferg, Allen Onya… Mais, encore une
Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa
Quel est ton parfum du moment ?
fois, ce sont des gens dont je reconnais la puissance mais ils Oulala question difficile ! Excusez-moi, CLINIQUE je vais devoir en
ne seront pas mes icônes.
citer deux. Elevator Music de Byro x Off-White et Ex Nihilo,
collection signature (par sur-mesure).
001
090
Instagram : @hzereal
Si tu devais passer la journée avec un
créateur ?
Teddy Santis (Aime Léon Dore).
Si tu avais 1 conseil mode à donner ?
Aime-toi d’abord ! La 1ère personne à satisfaire,
c’est toi. Le reste, c’est du bonus.
C’est la loi de l’attraction. Qui veut rester
avec une personne qui se sous-estime ?
Personne.
Que représente le Cameroun pour
toi et le perçoit-on dans ton style ?
Le Cameroun, c’est la terre de mes ancêtres.
Ce sont mes racines profondes, j’aime trop
mon pays ! Je ne sais pas si le swagg a une
origine, pour moi c’est un état d’esprit qui
rejaillit sur ton paraître. Mais, à ma tête, tu
peux deviner quelles sont mes origines
(rires).
091
Mode
A$AP
ROCKY
L’ambassadeur
d’Harlem
Dans le dressing
de... Yves Saidi
P A R I S
© Interview magazine
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Yves Saidi, connu comme @tingylingyves, né et
grandi au Burundi ! D’origine burundaise et congolaise, je vis à
S’il est un nom que les hypeux ne cessent
Amsterdam, je travaille dans un musée comme host et visual
d’évoquer lorsqu’il s’agit de mode, c’est bien celui
g. J’ai mon propre entreprise d’évènementiel et je suis le directeur
de Miss de super Rakim model Mayers world alias wide Asap Africa Rocky. en Hollande. Pour ceux qui
ne le connaissent pas Asap Rocky est un rappeur
Comment originaire décririez-vous de Harlem votre qui style a le ? vent en poupe
Mon style aussi est afro bien king, pour j’aime sa bien musique montrer que d’où pour je viens son et style
aussi mettre vestimentaire. l’Afrique en valeur. Des designers tels que Jeremy Scott
ou encore Alexander Wang ont déjà eu à collaborer
Qui est avec votre lui « tant fashion sa vision icon de » la ? chose est avant-gardiste.
Ma mère, c’est elle ma fashion inspiration. Elle me photographie
depuis que je suis enfant et elle est toujours à la pointe
La dénomination de son style est le « Street Goth »,
forme hybride du style gothique et du streetwear.
du style.
Les caractéristiques sont des tee-shirts extra larges
dans des matières improbables tel que le cuir ou
encore de la peau de python, des pantalons serrés
ou larges selon l’humeur du jeune homme et des
couleurs qui tournent principalement autour du
noir et du blanc. Le tout accompagné de casquettes
Quelle
de sa marque
est la pièce
Asap ou
phare
de celle
de votre
de ses
dressing
amis de chez
?
Le blazer.
« BLVCK SCVLE » (nb : qui se prononce Black Scale).
Ses marques de prédilection sont «EN NOIR»,
Quel est pour vous « The fashion faux-pas » ?
«Alexander Wang», « Pyrex » pour ne citer que
Porter l’habit et prendre les photos comme tous les influenceurs
celles-là. sur Instagram, Son influence ça pour moi, se fait c’est sentir un No No à beaucoup
No No !
de niveaux notamment lorsqu’on observe dans
Quelle la sphère est votre parisienne couleur la création préférée de ? marques qui
Le s’inspirent gris. de lui comme la marque « Mort » dont
le lookbook a déjà été repris par plusieurs sites
Quel internet est votre spécialisés budget en mensuel la matière. pour Asap vous Rocky saper est ?
Je également ne suis pas à un l’origine féru des de vêtements la popularité très onéreux, de la marque par conséquent
« Comme
je ne
des
suis
Fuckdown
pas sur un budget
» dévirée
explosif.
de « Comme des
garçons » et que tout hypeux engagé a dans sa
Quel est votre parfum du moment ?
garde robe. La suite logique serait qu’il développe
Eau de parfum Sauvage de Dior.
une gamme de produits un peu plus élaborée à
l’instar de son collègue Big Sean .En attendant il n’a
de cesse de nourrir l’inspiration de bon nombre de
jeunes qui rêvent de ressembler au « Pretty Flaco »
comme il aime être appelé.
001 092
Marina Wilson pour
hypeplayground.wordpress.com
Instagram : @tingylingyves
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Eminem, je sais que cela n’a rien à voir avec
mon style et que ce n’est pas un créateur,
mais c’est mon rappeur préféré et son assurance
me donne la force d’être qui je suis.
Si vous aviez 1 conseil mode à
donner ?
Être unique et aussi ne pas avoir peur de
faire ce que ton coeur te dit. Le style n’a aucune
frontière.
Que représente la RDC pour vous?
Peut-on le percevoir dans votre
style ?
Le pays représente beaucoup pour moi. Les
Congolais sont des gens libres qui laissent
la place à leur imagination et leur créativité
et c’est ce que j’aime chez nous ! Je prépare
un projet pour le Congo qui arrivera
bientôt, je vous tiendrai bientôt informé !
093
Mode
A$AP
ROCKY
L’ambassadeur
d’Harlem
Dans le dressing
de... Brian Philipi
P A R I S
© Interview magazine
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Aubrian, j’ai 24 ans et je suis de Paris et originaire
du Congo Brazzaville. Les gens me connaissent principalement
S’il est un nom que les hypeux ne cessent
avec comme surnom « Brian Philipi ». Je suis attiré par la culture
japonaise pour sa simplicité, son excentricité et ses tenues
d’évoquer lorsqu’il s’agit de mode, c’est bien celui
atypiques, de originales Rakim Mayers et transgressives. alias Asap Rocky. Pour ceux qui
ne le connaissent pas Asap Rocky est un rappeur
Comment originaire décririez-vous de Harlem votre qui style a le ? vent en poupe
Je me considère aussi bien plutôt pour comme sa un musique dandy de que la mode. pour Un son dandy
n’a pas vestimentaire. de style prédéfini, Des il designers passe partout, tels il que aime Jeremy toucher Scott
style
à tout, si ou je encore devais décrire Alexander mon Wang style je ont dirais déjà plutôt eu à : collaborer
« Japmoderne
avec ». lui tant sa vision de la chose est avant-gardiste.
La dénomination de son style est le « Street Goth »,
Qui est votre « fashion icon » ?
forme hybride du style gothique et du streetwear.
Ma fashion icon serait Junya Watanabe pour son audace et
Les caractéristiques sont des tee-shirts extra larges
pour sa collaboration avec Comme Des Garçons, mais également
pour ses coupes un peu folles et ses finitions.
dans des matières improbables tel que le cuir ou
encore de la peau de python, des pantalons serrés
ou larges selon l’humeur du jeune homme et des
couleurs qui tournent principalement autour du
noir et du blanc. Le tout accompagné de casquettes
Quelle
de sa marque
est la pièce
Asap ou
phare
de celle
de votre
de ses
dressing
amis de chez
?
J’ai plutôt deux pièces phares. Un long kimono à rayure noire
« BLVCK SCVLE » (nb : qui se prononce Black Scale).
et blanche de chez Cool Japan et un blazer sur mesure en wax
Ses marques de prédilection sont «EN NOIR»,
qui me rappelle mon beau continent.
«Alexander Wang», « Pyrex » pour ne citer que
Quel celles-là. est pour Son vous influence « The se fashion fait sentir faux-pas à beaucoup » ?
Les de assemblages niveaux notamment de couleurs difficiles lorsqu’on à porter. observe Il faut respecter dans
la la règle sphère de trois. parisienne la création de marques qui
s’inspirent de lui comme la marque « Mort » dont
Quelle le lookbook est votre a déjà couleur été repris préférée par ? plusieurs sites
Le internet gris parce spécialisés que c’est une en couleur la matière. très difficile Asap à Rocky porter. est
également à l’origine de la popularité de la marque
Quel
« Comme
est votre
des Fuckdown
budget mensuel
» dévirée
pour
de « Comme
vous saper
des
?
Franchement, je n’en ai pas. Si quelque chose me plaît, je ne
garçons » et que tout hypeux engagé a dans sa
regarde pas le prix, je peux aller jusqu’à 1000 €.
garde robe. La suite logique serait qu’il développe
une gamme de produits un peu plus élaborée à
Quel est votre parfum du moment ?
L’eau l’instar de parfum de son Lancôme collègue et Big le parfum Sean .En Diesel. attendant il n’a
de cesse de nourrir l’inspiration de bon nombre de
jeunes qui rêvent de ressembler au « Pretty Flaco »
comme il aime être appelé.
001 094
Marina Wilson pour
hypeplayground.wordpress.com
Instagram : @brianphilipi
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Junya Watanabe. En tant que dandy, je
partagerai avec lui mes idées.
Si vous aviez 1 conseil mode à
donner ?
Le conseil que je donnerais est d’oser les
couleurs pour pouvoir se démarquer des
autres. Comme je dis souvent : « Paris est
endeuillée depuis la nuit des temps » car
beaucoup de personnes s’habillent en noir.
Beaucoup l’ignorent mais les accessoires
jouent un rôle très important dans une
tenue.
Que représente le Kongo pour
vous ?
Je suis du Congo Brazzaville, mais la RDC
fait partie de mon deuxième pays, j’ai été
élevé par une grand-mère zaïroise. Avant
d’être Brazzavillois(e) ou Zaïrois(e), nous
sommes avant tout Kongolais, on mène
tous le même combat. Alors à nous, la jeunesse,
de reprendre le relais !
095
Mode
A$AP
ROCKY
L’ambassadeur
d’Harlem
Dans le dressing
de... Yann Megnane
P A R I S
© Interview magazine
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Yann Megnane, 25ans, étudiant en Communication Digitale
vivant à Paris, je suis né et j’ai grandi à Libreville. La mode, la
photographie et la musique sont des passions que je m’efforce
S’il est un nom que les hypeux ne cessent
de partager et sublimer en toutes circonstances.
d’évoquer lorsqu’il s’agit de mode, c’est bien celui
Comment de Rakim décririez-vous Mayers alias votre Asap style Rocky. ? Pour ceux qui
Je suis très ne influencé le connaissent par les nouvelles pas Asap tendances Rocky est mode, un mais rappeur
mon style originaire se dirige beaucoup de Harlem plus qui vers a le le street vent wear en chic. poupe
J’aime beaucoup aussi bien les baskets pour oversize sa musique pour leur que aspect pour confortable,
que vestimentaire. j’associe le plus Des souvent designers à pièces tels que issues Jeremy d’autres Scott
son style
registres ou de mode encore bien Alexander plus basiques Wang et ont classiques. déjà eu Le à collaborer
rendu
final se doit
avec
d’être
lui tant
non
sa
seulement
vision de
simple
la chose
et élégant,
est avant-gardiste.
mais surtout
authentique.
La dénomination de son style est le « Street Goth »,
forme hybride du style gothique et du streetwear.
Qui est votre « fashion icon » ?
Les caractéristiques sont des tee-shirts extra larges
Kanye West !!! Ce mec est un mythe. Il s’impose toujours avec
des pièces
dans
plus
des
que décalées
matières
qu’il
improbables
assume avec
tel
élégance
que le
et
cuir
assurance
sans encore se préoccuper de la peau de de l’avis python, de qui des que ce pantalons soit. serrés
ou
Puis, il y a ou Matt larges Pokora selon que l’humeur je suis depuis du son jeune passage homme en tant et des
que jury couleurs dans concours qui tournent The Voice principalement France. Ce n’est pas autour une du
icône mais noir il m’a et du complètement blanc. Le tout conquis accompagné par ses looks de casquettes aussi
déstructurés les uns que les autres. C’est l’exemple parfait du
streat wear avec la dose de chic qu’il faut.
de sa marque Asap ou de celle de ses amis de chez
« BLVCK SCVLE » (nb : qui se prononce Black Scale).
Quelle est la pièce phare de votre dressing ?
Ses marques de prédilection sont «EN NOIR»,
Le pantalon tailleur noir. C’est la base !!! Il passe avec tout et
«Alexander Wang», « Pyrex » pour ne citer que
convainc tout le monde.
celles-là. Son influence se fait sentir à beaucoup
Quel de niveaux est pour notamment vous « The lorsqu’on fashion faux-pas observe » dans ?
Le la pantalon sphère patte parisienne d’éléphant… la création NO NO NO de les marques gars ! qui
s’inspirent de lui comme la marque « Mort » dont
Quelle le lookbook est votre a déjà couleur été repris préférée par ? plusieurs sites
Les internet couleurs spécialisés pâles en général en la sont matière. celles qui Asap me Rocky vont le mieux. est
C’est également aussi sur elles à l’origine que mon de œil la popularité se porte rapidement la marque quand il
s’agit de faire un choix devant une panoplie de couleurs.
« Comme des Fuckdown » dévirée de « Comme des
garçons » et que tout hypeux engagé a dans sa
Quel est votre budget mensuel pour vous saper ?
garde robe. La suite logique serait qu’il développe
Je ne m’établis plus de budget mensuel. Pour des personnes
une gamme de produits un peu plus élaborée à
fans de mode, il est difficile de s’y tenir. Il y a des mois où je
mets l’instar un paquet de son d’argent collègue pour Big me Sean saper, .En d’autres attendant où il j’achète n’a
moins de cesse de sape, de mais nourrir rares l’inspiration sont les mois de où bon je ne nombre fais quasiment de
pas jeunes de shopping. qui rêvent L’important de ressembler est de savoir au « Pretty rester raisonnable Flaco »
tout comme en se faisant il aime plaisir. être appelé.
001 096
Quel est votre parfum du moment ?
Marina Pi Wilson de Givenchy. pour
hypeplayground.wordpress.com
Instagram : @yannmegnane_
Si vous deviez passer la journée
avec un créateur ?
Sans hésitation Tom Ford, la finesse avec
laquelle ses costumes sont dessinés active
ma curiosité. Je voudrais tellement être une
petite souris et pénétrer son atelier pour
voir tous ses petits secrets de conception.
Si vous aviez 1 conseil mode à
donner ?
Chacun perçoit la mode de différentes
façons, c’est d’ailleurs ce qui justifie
l’expression « chacun ses goûts ». Pour
moi, il n’y a pas de limites dans la mode car
tout est à explorer. Il faut tout tester afin
d’identifier le style qui nous représente le
mieux et nous met le plus en valeur.
Que représente le Gabon pour
vous et peut-on le percevoir dans
votre style ?
Le Gabon c’est la diversité des peuples,
de la culture. C’est un berceau de paix, de
pureté, d’amour, de gentillesse de tendresse.
Ce sont mes racines que je m’atèle
à représenter avec fierté dans tout ce que
j’entreprends.
097
PHOTOGRAPHE : MARC MARTINON
DIRECTION ARTISTIQUE : MAGALIE SWELLY
MAQUILLAGE & COIFFURE : ANJALI BEAUTY
MANNEQUIN : VANESSA CAIXEIRO (RDC/Angola)
099
100
Bustier : BALMAIN
Veste perlée : SITA MURT
102
Montre : V.C (VANESSA CAIXEIRO)
Veste : J-B CRÉATION
104
Beauté
Beauté
Hommage à...
GILLETTE LEUWAT
PAR AMOUR DU CHEVEU AFRO
1961-2019
C’est avec effroi et une profonde tristesse que nous
apprenions le décès de Gillette Leuwat, le 9 novembre
2019, une figure marquante et inoubliable de la diaspora
africaine de France.
Après une brillante carrière dans le milieu de la finance,
elle avait révolutionné le monde des cosmétiques capillaires
en faisant de la valorisation du cheveu naturel afro
son cheval de bataille.
Suite à un séjour dans son Cameroun natal, elle avait été
étonnée de voir la splendeur de la chevelure de certaines
grand-mères et avait commencé à s’intéresser aux produits
du terroir utilisés par ces dernières.
De là, elle crée sa marque éponyme et son institut dans le
15e arrondissement de Paris, spécialisé dans la repousse
et fortification du cheveu crépu pour lui redonner son aspect
et sa texture originels, ceux de votre enfance.
Dans le prolongement de son combat, elle décide de mettre
sur pied Le Sommet de la Beauté Divine, en partenariat avec
l’université Paris-Dauphine. Une série de conférences sur les
origines de la beauté noire et sur les techniques ancestrales,
depuis la civilisation égyptienne.
Une femme engagée, passionnée et inspirante.
Pour ma part, j’ai perdu une deuxième maman. Une femme
que j’ai rencontrée il y a 9 ans à mes débuts à la tête de ROOTS,
initialement en tant que cliente puis une relation mère/fils s’est
installée entre nous. Je me rappelle de discussions interminables
dans son institut, parfois même jusqu’à 1 heure du matin,
à refaire le monde et me partager sa sagesse. Elle ressemblait
étonnement à ma propre mère, trait pour trait, le même sourire,
les mêmes dents du bonheur, les mêmes yeux en amande,
sa jumelle ! Elle était originaire d’un village collé au mien...
C’était une femme en OR MASSIF.
Lorsque nous avions décidé de faire un sujet dans ROOTS sur
le Ndop, le tissu traditionnel des notables Bamileke, la seule
personne que je voulais shooter pour représenter notre culture,
c’était elle : Gillette Leuwat. La photo ci-contre parle d’elle
même : UNE REINE D’AFRIQUE.
Maman Gillette, moi ainsi que tous ceux qui ont eu la chance
de te côtoyer, je le jure devant Dieu, nous ne t’oublierons
JAMAIS.
Michael Kamdem
105
Beauté
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kerilys Mbane,28 ans,co-fondatrice eHuble, un site marchand
de produits cosmétiques pour toutes les peaux. Je suis d’origine
congolaise et portugaise.
Baudouin Mbane,59 ans, co-fondateur eHuble, Congolais.
Quelle est la genèse de eHuble ?
Baudouin Mbane a toujours rêvé de bâtir une entreprise avec ses
enfants. Il a su inculquer le goût de l’entrepreneuriat à sa fille Kérilys
Mbane depuis son enfance. Notre projet commun de développement
très large à plusieurs échelles nous a poussé à créer
l’entreprise Huble en 2017. Le site e-commerce eHuble.com a officiellement
vu le jour cette année en 2020. C’est donc une très jeune
entreprise. Pourquoi eHuble ? Après avoir constaté que le marché
actuel n’offrait pas une même plateforme d’achats incluant des
produits répondant réellement à l’ensemble des besoins cosmétiques
des noirs et métisses en plus des autres types caucasiens,
asiatiques, etc. Nous nous sommes lancés ! Nous cherchons donc à
offrir des produits disponibles pour tous types de peaux, cheveux
et à participer à la mise en avant des marques moins connues qui se
spécialisent dans la peau noire, mate et métissée.
Décrivez-nous l’offre existante sur Ehuble...
eHuble est avant tout un service. Notre plateforme vous permet
de retrouver plus de 17000 produits de cosmétiques de
différentes gammes telles que des produits :
- De marques de luxe (Chanel, Dior, La Mer, Shiseido, etc.)
- Spécialisés pour les peaux noires et métisses (Ethnik, Serenity
Cosmetics, etc).
- Naturels, bio et organiques.
Quel est votre avantage comparatif ?
En quoi vous démarquez-vous des sites multimarques
déjà existants ?
En plus d’offrir des produits de qualité reconnue et de luxe,
nous offrons également des produits spécialisés pour les
peaux noires et métisses. Nous savons que les noirs et métisses
utilisent également les grandes marques comme Dior,
Chanel, etc. Nous cherchons donc à offrir une large gamme
de produits à des prix concurrentiels pour la majorité de nos
produits afin de permettre aux noirs et métisse de ne pas avoir
à se rendre sur différent site pour trouver leurs bonheurs en
cosmétiques. Nous favorisons également les plus petites
Kerilys & Baudoin MBANE
FONDATEURS DE eHUBLE.com
Beauté
marques spécialisées dans les peaux noires et métisses qui offrent
des produits de qualité afin de les promouvoir davantage.
Quelles sont vos marques coup de coeur pour cette fin
d’année et pourquoi ?
Weemaï : Gamme de produits qui se spécialise dans les soins de
beauté pour les femmes africaines. Les ingrédients sont naturels
et particulièrement adaptés aux besoins des peaux noires et métissées.
On retrouve dans leurs produits : l’huile de Kigélia, qui est
très riche en actifs toniques et raffermissants, l’hibiscus, la mangue,
l’aloe vera, etc. La nouvelle gamme de produits Weemai que nous
offrons sur eHuble améliore significativement le grain de peau et
rend les cheveux doux et en santé.
Ethnik Cosmetics : Leurs nouvelles gammes que nous retrouvons
sur notre site sont naturelles, formulées sans silicone, sans phénoxyéthanol,
sans parabens ni perturbateurs endocriniens, et sans
l’utilisation de parfums chimiques. Les ingrédients principaux sont
sélectionnés dans la biodiversité tropicale, avec le plus grand soin,
parmi les beurres les plus rares et les huiles les plus pures. Nous
retrouvons parmi ces ingrédients l’huile de nigelle, le cacao et la
mangue, le jojoba et les dattes du désert.
Mac cosmetics : tous les âges, toutes les races, tous les sexes... Mac
cosmetics, spécialisé en maquillage, offre depuis longtemps des
produits adaptés pour les peaux noires et métissées. C’est un incontournable
!
Benefit : Les produits Benefit sont les produits cultes. Les produits
de cette marque associant soin et maquillage dans un concept
unique, basé aussi sur ses fameux produits « astuces ».
Gérer un business entre père et fille, quelle expérience
en tirez-vous ?
Beaucoup de complicité entre nous. On apprend l’un de l’autre. Il y
a une bonne écoute et un grand respect mutuel pour les idées de
l’autre. Nous ne prenons pas une décision si l’autre n’est pas en accord
avec. Créer une entreprise nous a permis de mieux nous connaître,
du moins certains aspects de notre personne que nous ne
pouvions pas forcément discerner au quotidien. Mon père a beaucoup
d’expérience en tant qu’entrepreneur, il a ouvert plusieurs
entreprises. Pour ma part, mon expérience est principalement en
entreprise (toujours avec une fibre entrepreneuriale de mon père).
Ceci nous permet une fusion de nos connaissances mutuelles. Nous
apportons donc, chacun, nos avantages et connaissances.
Que représente le Congo pour vous ?
Baudouin Mbane : J’ai quitté le Congo vers l’âge de 9 ans. J’ai
vécu plus de 50 ans en Europe, dont la grande majorité à Paris.
Je vois l’Europe comme une bonne école d’apprentissage.
Mais mon coeur est au Congo. J’ai toujours voulu transmettre
mon apprentissage et investir au Congo pour permettre à
notre beau pays de retrouver son image d’autrefois. Nous souhaitons
développer eHuble en Afrique dans un avenir proche.
Pour le moment, notre famille développe actuellement, en
parallèle à eHuble, l’agriculture au R.D. Congo. Nous avons
débuté avec 55m2 de terrain, actuellement nous sommes à
300m2.
Kerilys Mbane : Le Congo, c’est une grande partie de
moi. Mon père et le reste de ma famille congolaise ont su
m’inculquer du mieux qu’ils ont pu la culture congolaise et ses
valeurs. Aujourd’hui, je ne peux être que fière de mes origines
! eHuble sera disponible en Afrique Centrale et au Congo, à
terme. Nous souhaitons inciter la diaspora à se lancer dans cette
aventure. Nous avons tous une part de responsabilité dans
le développement de l’Afrique et une petite action de chacun
peut faire la différence.
Un message à adresser à vos futur(e)s client(e)s ?
eHuble est là pour vous faire découvrir les looks des marques
cosmétiques les plus populaires et gagner des points sur
chaque achat. Nous mettons une priorité à identifier les types
de peau, comprendre vos besoins spécifiques et vous permettre
d’avoir les clés en main pour sélectionner des produits qui
vous correspondent réellement ! Nous aimons ce que nous
faisons et sommes motivés par le service que nous vous offrons.
Vous êtes notre “motivation”. Nous savons que pour
donner le meilleur de vous-même et atteindre l’ensemble
des objectifs que vous vous êtes fixés, vous devez vous sentir
bien dans votre peau avant tout et confiante ! Nous sommes là
pour ça. Nous voulons vos avis sur nos produits sélectionnés,
et nous vous donnerons les nôtres !
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
Roots c’est notre origine, nos racines. Nous venons d’une
même terre mère, nous sommes tous connectés d’une
certaine manière. Même sans nous connaître, nous
partageons un point commun, une même racine.
L’Afrique est cette racine et nous sommes l’Afrique.
107
Beauté
RECETTE MAISON
GOMMAGE PAPAYE
Les malheurs d’Ija
Allo?!
devant la machine à café, elles ont mis en place,
un système de reconnaissance vestimentaire que
j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne
me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”...
Je suis consternée, c’est vrai, après X années de
bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout
vu :
Ce fruit provenant du Mexique et introduit aux Antilles lors de la colonisation,
- La jupe transparente
de couleur jaune orangé à maturation, possède
une riche source d’antioxydant ce qui permet de ralentir le vieillissement - Le soutien- des gorge cellules. VRAIMENT Sa contenance invisible... en vitamines C et
E fait de lui un régénérant naturel et efficace. Il affine le grain de peau Mais et le je teint me est trompais, plus éclatant. le pire reste encore à venir,
La papaye interrompt l’apparition des points noirs et contient des acides
et je
qui
ne
aident
suis
à
pas
régénérer
pressée
et
de
réparer
le voir
les tissus
débarquer.
abîmés.
Enfin, la papaïne qui est une protéine, favorise la dissolution des cellules mortes de la peau. Pas besoin de vous faire un dessin,
la papaye est un merveilleux outil pour redonner vie à sa peau.
En attendant, je marche seule comme dans la
chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je
Comment élaborer son propre gommage Francesca à la papaye ?
choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que
Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien
1ère recette :
- 1 tranche de
fainéantise
papaye pas
enfin
trop mûre
assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées,
- 1 cuillère de trois miel semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus
- 1 cuillère de car sucre s’il n’est roux pas ou blanc conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça
des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et
Passons à la fabrication:
tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?!
1. Coupez et leurs épluchez risques la papaye et périls. en gardant les graines
Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est,
2. Mixez les morceaux Si vous suivez avec le mes miel aventures, et le sucre vous n’êtes pas sans je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de
3. Appliquez
savoir
sur une
qu’au
peau
Bureau,
propre
des
en faisant
clans se
des
livrent
mouvements
une guerre
circulaires
Typhaine,
non agressifs
car, en ces temps de remise en forme
4. Laissez agir 10 minutes
5. Rincez à l’eau
sans
froide
merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est
Poules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une
quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour de ces séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la
2ème recette
tout
:
mettre à feu et à sang.
rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait
- 1 tranche de papaye pas trop mûre
- 1 cuillère de
Les
miel
poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le à dire :
- 1 cuillère de bas sel côté pour aller se frotter aux dindes du premier - Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça
- 1 cuillère d’huile étage, de sous coco l’oeil victorieux de Satanas, la plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses
grande amatrice de volaille que je connaisse. Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux!
Le même procédé de fabrication que pour la première recette. Vous pourrez trouver la papaye dans les magasins exotiques
de la capitale.
contentes de se brûler les ailes à chaque passage Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?
Et n’oubliez pas que les résultats ne se voient qu’en persévérant et en ayant une bonne alimentation !
108 001
Katharina Cambré
Beauté
Photo : J’aime L’image
Instagram : afrocare.be
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Tamara Salawa, 32 ans, je suis d’origine congolaise et j’habite
en Belgique. Je suis la fondatrice de la marque de cosmétiques
capillaires Afro.Care.
Revenons sur votre parcours…
Je suis diplômée de gestion hôtelière, mais je n’ai jamais vraiment
travaillé dans ce secteur. Je me suis dirigée vers une voie
plus commerciale. Actuellement, je suis tender specialist pour
une société médicale. Le tender specialist a un rôle clef dans le
cycle de vente. Sa participation permet d’obtenir un trajet sans
faille dans le processus d’offres.
110
Pourquoi avoir créé AfroCare ?
Cela a commencé en 2016, tout d’abord par un questionnement.
À l’âge adulte, j’ai réalisé que je ne connaissais pas mes cheveux
et ne savais pas comment les soigner. En partageant ce constat
autour de moi, je me suis rendue compte que plusieurs personnes
rencontraient cette même difficulté. De là, j’ai démarré
mon travail de recherches, pour moi mais aussi pour les gens
qui m’entourent. Apprendre à connaitre le cheveu crépu, savoir
comment les soigner avec des produits naturels. Nous n’avons
pas beaucoup de représentation de la beauté de la femme noire
naturelle. Quand on voit une femme noire dans les médias, très
souvent elle aura une perruque ou les cheveux lisses, défrisés ou,
dans tous cas, dénaturés. Avec ce qu’il y a dans la nature, on doit
pouvoir se soigner et en faire profiter notre communauté.
TAMARA SALAWA
FONDATRICE DE AFRO.CARE
Beauté
J’ai commencé mon parcours capillaire en 2011. De 2011 à 2016,
l’offre en Belgique était très faible, voire inexistante. Il fallait vraiment
fouiller et, le plus souvent, c’était des produits qui venaient
des États-Unis. De même, quand on allait chez des professionnels
de la coiffure, on était confronté à de l’ignorance parce
qu’on vient avec nos cheveux naturels et on nous explique qu’il
faut défriser. On n’avait pas réellement d’alternatives.
À quel moment vous êtes-vous dit que vos recherches
avaient suffisamment abouti pour proposer un produit
commercial ?
En 2016 justement, j’ai commencé à partager mon expérience, à
faire des workshops. Et durant ces workshops, j’expliquais ce que
faisais, ma routine capillaire et les produits que j’utilisais et qui
étaient faits main, à la maison. J’ai amélioré mes compositions
en suivant des cours en ligne de préparateur en cosmétiques naturelles.
Certaines ont testé et j’ai eu des retours extrêmement
positifs ! Je me suis alors dit que je pourrais aller plus loin en créant
ma propre marque.
Décrivez-nous la gamme de produits proposée.
C’est une gamme qui se compose de 7 produits.
Il y a 2 shampoings, 2 crèmes, 1 lotion coiffante, 1 spray démêlant
et 1 sérum actif plus. C’est une gamme qui peut s’utiliser quotidiennement
et réalisée avec des produits à base d’ingrédients
100% naturels. On peut utiliser les produits individuellement
ou en complémentarité pour avoir une routine capillaire qui
permette de garder l’hydratation dans les cheveux, la nutrition
et qui permette de faciliter le coiffage et l’entretien. C’est ce qui
est la clé d’une belle chevelure. Il faut une routine qui tienne et
qui soit simple à appliquer à long terme, car bien souvent c’est
cette supposée rigueur qui freine les envies : « Le cheveux afro ça
prend du temps et je n’en ai pas ». Afro.Care permet de soigner
chaque jour les cheveux de façon simple et efficace.
Un message à adresser aux femmes qui seraient
encore réticentes à arborer leur chevelure afro ?
Je leur dirai qu’elles sont nées comme cela. C’est une sorte de
développement personnel. Quand on apprend à accepter ses
cheveux, peu importe si on veut les lisser, les défriser ou mettre
un tissage. L’important est de connaître son cheveu et d’avoir le
choix. Mais pour être au plus proche de ce que la nature nous a
donné, il me semble plus logique de chercher à valoriser notre
cheveu au naturel. Il faut bien retenir que le beau cheveu n’est
pas lié à une ethnie ou un métissage particuliers. La seule façon
de sublimer son cheveu est de le connaître.
Continuez-vous les coachings auprès de vos proches ?
En effet, Afro.Care, ce n’est pas seulement une marque de cosmétiques.
C’est aussi de l’accompagnement qui consiste à aidant
les personnes à faire leur transition capillaire. Les aider à se
connaître, pas à pas. Il peut s’agir d’un premier big shop ou alors
de personnes qui ont fait le pas du naturel parce que c’est la
tendance mais qui n’ont pas encore accepté ou bien assimilé ce
retour au naturel. Il y a deux formules : des coachings individuels
ou alors des workshops d’une dizaine de personnes. J’en ai fait
pour enfants & parents, pour femmes, pour pères et filles. C’était
d’ailleurs très intéressants de voir les pères se soucier de la santé
capillaire de leur enfant. Avant la crise du corona virus, j’essayais
d’en faire un par mois. Mais, désormais, j’aimerais pouvoir également
proposer des coachings lives sur internet pour aider les
consommatrices à obtenir des résultats et tenir leur routine
capillaire.
Quels sont vos objectifs de développement ?
Expansion vers la France et l’Afrique. À long terme, construction
d’une communauté forte qui établit la femme noire dans tout
ce qui est l’art d’accepter ses cheveux, de connaître ses cheveux
et qu’elle est belle comme elle est. Je lisais encore récemment
que ça pouvait être un obstacle dans le monde du travail. Quand
on aura posé cette communauté de femmes qui s’affirment et
s’assument alors le cheveu afro deviendra une normalité, même
sur n’importe quel lieu de travail.
Que représente le Congo pour vous ?
C’est tout d’abord une attache familiale car je suis née au Congo
et une partie de ma famille y réside encore. Avec Afro.Care, je
suis dans une démarche de transmission de valeurs. La population
du Congo est jeune et cela résonne forcément pour moi.
J’ai cette envie de transmettre cette connaissance du cheveu à
la jeunesse du Congo. Ils sont l’avenir de demain. Plus ils seront
renseignés sur eux-mêmes, plus ils auront la possibilité de faire
les propres choix.
Où trouver Afro.Care ?
On peut nous retrouver sur sur le site internet www.afrocare.
be et sur les réseaux sociaux, Instagram et Facebook. Nous avons
également 2 points de vente sur Bruxelles, et nous espérons en
compter de nouveaux en France et en Afrique. Nous étudions
actuellement quelques pistes du côté de Lumumbashi.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Je dis « ancêtres » et « attaches ».
Beauté
P.Diddy, Rick Ross, Kid
Ink, Miguel, Omarion,
Flo Rida, Frank Ocean,
Fabolous, Axel Tony,
Booba et Maître Gims,
Kalash, X-men, Sike,
Erik Peduran...
Autant d’artistes
passés entre ses mains
aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce
DÉTERMINEZ
moment
VOTRE
… »
TYPE DE CHEVEUX :
1/ Lavez vos cheveux, faites vos soins habituels, puis rincez vos
Bref vous voyez de quoi je parle ...
cheveux à l’eau froide. Vous ne devez avoir aucun produit sur vos
La belle Alice brille donc, too bad ! La
cheveux.
shimmer c’était bien pensé pourtant… Non
2 / Prenez un ou plusieurs cheveux qui représentent la majorité
de vos
mais
cheveux.
je compatis, ça doit pas être simple…
3/ Placez Alors le cheveu si, comme sur un morceau ma collègue, de papier vous blanc avez et observez la
la forme peau qu’il grasse, prend. scrutez votre soin quotidien, c’est
4 / Regardez sûrement votre lui chevelure le coupable, dans enfin…si son ensemble. vous en utilisez
un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit
en grande quantité le sébum qui lui manque.
Appliquer une crème de jour c’est comme
enfiler un manteau avant de sortir.
Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans
4C, 3B, 5Z… ? À quoi correspondent ces chiffres et ces lettres ?
la rue vous ? Non, vous portez un débardeur,
Mes cheveux, ceux de ma sœur, mon frère, ma voisine, mon
bref, un vêtement plus léger mais un vêtement
amie… sont différents. Notre chevelure est unique ! Ce qui
quand même. Et bien c’est pareil pour la peau,
fait cette particularité, c’est bien évidemment ces poils dont la
elle a besoin de protection en toutes saisons.
forme est déterminée par nos gènes, qu’on appelle «cheveux»
Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE
et qu’on retrouve sur nos crânes. Et quel casse-tête pour bien
les entretenir, les faire pousser et les coiffer !!! Ils prennent souvent
plus de place qu’on ne le pense, dans notre quotidien. Type 1 : Cheveux raides
Type 2 : Cheveux ondulés (en forme de S allongé)
Ils peuvent être fins, épais, denses, plats, secs, gras, raides, 2A : ondulation lâche et détendue / 2B : ondulation plus serrée
bouclés, crépus…
et régulière / 2C : ondulation resserrée et plus difficile à maîtriser
Tant de possibilités Mardi, visibles 11h 30, et j’arrive même au plus travail encore … quand oui c’est on tard,
Type 3 : Cheveux bouclés
analyse la forme mais d’un je n’ai cheveu pas encore de plus dis à près. quelle C’est heure souvent je partais !
3A : grosses boucles lâches / 3B : boucles plus dessinées, de taille
cette forme du J’arrive cheveu donc…dans qu’on appelle les couloirs communément d’un des «texture».
Il existe plus plusieurs hypes en matière classifications de beauté, qui si, permettent si, le staff entier Type 4 : cheveux crépus
lieux les moyenne / 3C : boucles resserrées mais bien définies
d’identifier sa porte texture. les La plus dernières connue est tendances celle d’André make-up. Walker, C’est 4A : boucles très resserrées qui frisent facilement / 4B : boucles
coiffeur de stars simple, américaines. ici on ose Elle tout classifie et ce les n’est cheveux, pas moi suivant qui dirai peu définies, courbées en forme de Z / C : aucun modèle de courbure
spécifique
leur « forme »
le
et
contraire.
leur épaisseur,
Porter
afin
un
de
smoky
pouvoir
eye
identifier
violet dès
plus
9h00?
facilement les soins qui leur sont adaptés.
C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise
Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa
Attention, sachez que déterminer précisément la texture de vos
cheveux ne vous permettra pas CLINIQUE directement de connaître LE soin
idéal ou LA routine parfaite car ceux-ci dépendent à la fois du climat
et également de l’état de vos cheveux (secs, abîmés, colorés).
001
112
CHEVEUX CRÉPUS
QUELLE EST VOTRE TEXTURE ?
SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que
Et si on arrêtait l’on applique sur les pommettes pour un look nude
mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée
de briller ?!
De plus, une même chevelure peut contenir plusieurs types de
cheveux.
Ursula Seddoh Alors, que portez-vous ?
ADVISES & NATURAL PRODUCTS
FOR FRIZZY HAIR
AFFIRMONS NOS DIFFÉRENCES,
CULTIVONS NOTRE BEAUTÉ !
Afro.Care est une marque 100% naturelle
dédiée au soin et à l’entretien des cheveux frisés et crépus.
Nous vous accompagnons dans votre routine capillaire
pour vous aider à sublimer vos cheveux de manière simple et efficace.
www.afrocare.be
Où nous retrouver ?
@afrocare.be
Beauté
“ Nuhanciam est
présente dans
une trentaine de
pays, du Pérou
au Vietnam,
des Caraïbes
au Sénégal. ”
Photo : Didier Teurquetil
114
MURIEL BERRADIA
FONDATRICE DE NUHANCIAM
Beauté
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Muriel Berradia, je suis d’origine indienne et
j’ai fondé la marque Nuhanciam pour offrir l’excellence
cosmétique à toutes les nuances de peaux mates à foncées.
Nuhanciam existe depuis dix ans maintenant, elle est distribuée
en pharmacie et sur notre site internet, en France et
à l’international.
Nous avons vécu les débuts de la marque Nuhanciam.
Si vous deviez nous faire une rétrospective de son
évolution, dix ans après ?
Nous avons démarré avec un rituel beauté de trois produits.
Avec mon associé Jocelyn Bariteau, nous avons commencé par
démarcher les pharmacies en Île-de-France avant de travailler
avec une plateforme logistique et des sous-traitants commerciaux
jusqu’à finalement embaucher notre propre équipe
commerciale. Chaque année, nous avons augmenté notre
référencement en lançant de nouveaux produits. En 2020,
Nuhanciam affiche dix-sept soins, dont une reformulation de
notre soin phare, le Sérum Anti-Taches. Dans le développement
constant de Nuhanciam, nous avons voulu être immédiatement
multicanal et travailler avec plusieurs réseaux de
distribution en France, mais aussi à l’export. Nous avons aussi
eu la chance de faire de belles rencontres, dont certaines font
désormais partie de notre comité de direction. Il s’agit principalement
d’anciens collaborateurs du groupe L’Oréal et leur
contribution est toujours précieuse pour monter les stratégies
de l’entreprise et réfléchir à son développement. Aujourd’hui,
Nuhanciam est présente dans une trentaine de pays, du Pérou
au Vietnam, des Caraïbes au Sénégal.
maintient une hydratation 8h. Elle a obtenu le NHA Prize du Meilleur
Hydratant Visage 2019 ! Nous n’oublions pas les soins du
corps en apportant un maximum d’hydratation dès la douche.
Notre Soin Corps Extrême et notre Huile Soin Métamorphose
sont plébiscités pour leur efficacité et leur sensorialité merveilleuse
!
Quel est le secret de votre pérennité ?
La qualité de nos produits plaît énormément aux femmes et nous
allons sans cesse à la rencontre de leurs besoins. Elles se sentent
en confiance car nous prenons en considération l’intégralité
des spécificités de leur peau. Elles ressentent aussi une grande
sécurité avec nos formules made in France, rigoureusement testées
sous contrôle dermatologique. Mais au-delà de la satisfaction
de nos clientes, je dirais aussi que notre bonne gestion de
l’entreprise nous permet d’être structurés, organisés et de tenir
le cap !
Quelle est votre stratégie Afrique et Caraïbes ?
Nuhanciam était déjà présente en Guadeloupe, Martinique
et Guyane via le réseau de Nocibé, un de nos premiers clients.
Depuis, nous sommes référencés dans de nombreuses pharmacies
des Caraïbes francophones. En ce qui concerne l’Afrique,
des personnes viennent à notre rencontre et nous proposent de
distribuer la marque dans différents pays. Nous sommes en Côte
d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon en Afrique du sud et nous étudions
de nouvelles opportunités. Ce que nous recherchons est
simple : des distributeurs, une structure, des acteurs capables de
gérer toute la partie commerciale en introduisant les produits auprès
des pharmacies et de communiquer sur la marque, en local.
Décrivez-nous votre gamme actuelle...
Notre gamme couvre tous les besoins des peaux mates à
foncées : l’unification et l’éclat du teint avec des soins pour le
nettoyage du visage, l’hydratation et la matité de la peau ainsi
que des soins correcteurs pour lutter précisément contre les
taches pigmentaires, le problème n°1 des peaux mates à foncées.
Nous proposons, outre notre Sérum Anti-Taches phare,
un Contour des Yeux, un Eclaircissant Cernes et Anti-poches.
Autre problème majeur des peaux mates à foncées : l’excès de
sébum. Nous y répondons par une gamme spécifique avec là
aussi un rituel complet comprenant un nettoyant purifiant, un
correcteur et une émulsion anti-imperfections. Pour répondre
au véritable défi d’hydratation que posent les peaux mates à
foncées, nous avons lancé en 2019, la Crème Hydra Intense,
une crème visage à base d’aloe vera et d’acide hyaluronique qui
Décrivez-nous la femme Nuhanciam, en trois mots...
Urbaine, experte et férue de cosmétique !
Un message aux femmes qui vous liront ?
N’ayez pas peur d’entreprendre ! Lancez-vous, faites-vous confiance
et soyez passionnées. Il y aura des moments d’incertitude
mais cela ne doit pas freiner votre envie.
Que peut-on vous souhaiter pour cette année 2020 ?
Que nous continuions à séduire les femmes et à nous implanter
partout dans le monde !
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Je pense à mes origines et à ma famille car ce sont mes racines. Je
pense également à votre magazine que j’ai connu dès les débuts
et qui fêtera bientôt ses 10 ans comme Nuhanciam !
Beauté
Les malheurs d’Ija
Allo?!
devant la machine à café, elles ont mis en place,
un système de reconnaissance vestimentaire que
j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne
Natural Hair Academy
me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”...
Je suis consternée, c’est vrai, après X années de
bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout
vu :
LA SUCCESS - La jupe STORY
transparente
- Le soutien- gorge VRAIMENT invisible...
Chaque année, depuis 2012, les amoureuses du cheveu afrocaribéen
se retrouvent à la Natural Hair Academy (NHA) pour
célébrer l’empowerment, la culture et la beauté noire. C’est
l’évènement incontournable des afropolitaines venues de la
Forte Mais de je son me succès, trompais, la NHA le organise pire reste de plus encore plus à venir, d’ateliers et
de et conférences je ne suis animés pas pressée par des exposants de le voir venus débarquer. du monde entier,
En pour attendant, l’occasion. je Les marche marques seule s’arrachent comme le moindre dans la mètre
carré chanson, afin de parce partager qu’il leurs ne produits manquerait et leur plus savoir que à une je communauté
France entière, voire même d’Europe. Francesca
choisisse afro mon de plus camps. en plus Et désireuse puis, vous de trouvez prendre que soin de sa
C’est en 2012, Ah à l’initiative la joie des Clarisse coiffures Libène protectrices, de Bellebène la liberté, et de la
l’agence de communication fainéantise enfin Ak-a, lancée assumée, par Gwladys tranquillité et Didier pour
peau, j’ai ses une cheveux, tête de son dinde corps... vous ? Soyons sérieux, bien
La qu’ayant NHA n’est quelques pas seulement ennemies un lieu jurées de consommation, et déclarées, c’est
Mandin, que la Natural Hair Academy dépose ses bagages en aussi une manière de s’informer, de se cultiver, de s’émanciper,
trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus
France. Le concept de la NHA s’inspire de son homologue américain
: faire la promotion des marques dites « Black Owned ». Le votre riz sauce arachide signé New soul Food, tout en prenant
tout en s’amusant. Ainsi, vous pouvez déguster votre bokit ou
car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça
des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et
festival se déroule sur deux jours, le samedi et le dimanche de la part à une discussion ayant pour but d’encourager les femmes à
tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?!
première semaine du mois de juin, dans le célèbre Parc Floral parisien.
entreprendre, à réagir face une situation d’injustice ou à consommer
Au programme leurs risques du week-end et périls. : Ateliers interactifs sur le soin
du cheveu crépu Si vous naturel, suivez des mes diagnostics aventures, capillaires, vous n’êtes des démos pas sans
de styling ainsi savoir que des qu’au partages Bureau, d’expériences des clans et se rencontres livrent une avec guerre
les personnalités sans les merci. plus côtées Et depuis du moment. l’histoire C’est de ainsi La qu’au Cage fil Aux
de ces huit éditions Poules, se c’est sont pire succédées encore les ! ( www.lmija.com) plus grandes marques .Comme
et stars du milieu quoi, afro, il suffit allant d’ajouter de Felicia un Leatherwood homme à l’histoire, (coiffeuse pour
des stars comme tout Ava mettre Duvernay à feu ou et à Jill sang. Scott), en passant par la
Non, je « Black sais allier Owned l’utile ». à l’agréable. Preuve en est,
À l’aide je ris des à gorge naturalistas déployée s’étant aux portées blagues volontaires foireuses pour de tester
les Typhaine, produits des car, marques en ces présentes temps de au remise festival, en la forme NHA élit les
vainqueurs express, des quinze NHA faux PRIZES éclats parmi de douze rire catégories. par jour, c’est C’est ainsi
que bon de pour jeunes les marques abdos ! comme C’est d’ailleurs Mango Butterfull, au cours d’une Nuhanciam,
Kalia de Nature ces séances ou encore d’abdos-mâchoires, Les Secrets de Loly, que pour j’appris ne citer la que les
plus rumeur prisées, de se la sont semaine vues récompenser et voici ce que pour Goundo leur hydratant avait cheveux,
hydratant visage, leave-in et huile.
désormais icône Assa Traoré ou encore Serge Beynaud, venu ambiancer
l’édition 2019. Considéré comme le plus grand festival C’est un peu tout ça la NHA, apprendre à aimer sa beauté na-
Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le à dire :
bas côté pour aller se frotter aux dindes du premier - Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça
afro d’Europe, la NHA ne cesse d’évoluer et de se perfectionner. turelle qu’on soit noire ou métissée, qu’on ait les cheveux 3a ou
étage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses
En effet, elle a connu ses grands débuts sur une péniche avec une 4c, qu’on ait des formes ou que l’on soit mince. La NHA porte
grande amatrice de volaille que je connaisse. Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux!
capacité d’accueil de seulement 160 personnes, pour désormais en son essence même un message d’acceptation. Ici, le mot
s’étendre sur plus contentes de 6000 de m2 se et accueillir brûler les lors ailes de sa à chaque dernière passage édition
plus de 8500 personnes.
communautaire Nan mais allô n’est quoi pas ! Tu te un coiffes gros mot et t’enlèves mais un jamais? enjeu. Et c’est
avec fierté qu’elle revêt sa devise « By us, For us ». Corona oblige,
116
001
l’édition qui était prévue pour juin 2020 est passée à la trappe,
mais nulle doute que l’équipe Ak-A nous prépare de belles surprises
pour les prochains Eve Touré
mois.
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@Oday_on @itseasywithisis @Hair_rml @Manue_afritresses
@Wetshi_
La première édition des
Cantu Curl Awards France
a été un franc succès avec des créations toutes
plus incroyables les unes que les autres.
Le challenge n°2 Cosmic Queen a été relevé avec
brio par nos 5 dernières finalistes.
Notre gagnante @Wetshi_ a remporté la somme de 5000€
et sera la nouvelle Ambassadrice Cantu France pendant 12 mois.
Suivez-nous sur les réseaux pour suivre son parcours et pour
en savoir plus sur la prochaine édition des Cantu Curl Awards.
@CantuBeautyFr
@cantubeautyfrance
Culture/art
Instagram : @wetshi_
Photo : Didier Teurquetil
“J’étais beaucoup moins sereine sur le second challenge, car
toutes les personnes du top 10 avaient un très bon niveau. [...]
Mais c’était encore une fois l’occasion de m’amuser et
de pousser ma créativité toujours plus loin !”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Aimie Beyuku, j’ai 26 ans, j’habite les Yvelines et
je suis à la fois infirmière et coiffeuse afro. Je suis la gagnante
des Cantu Curl Awards France et désormais ambassadrice de la
marque pour l’année 2021.
120
Quel est votre parcours dans l’univers de la coiffure ?
J’ai toujours coiffé, ici et là, souvent auprès de mes 3 petites
sœurs. Ce n’était pas quelque chose de sérieux, jusqu’à mes 21-
22 ans. Quand j’ai commencé mon école d’infirmière, j’ai fait de
plus en plus de coiffure, en à-côté, pour subvenir à mes besoins
financiers de jeune étudiante. Une fois diplômée, je travaillais de
nuit en tant qu’infirmière et, le matin, je coiffais. J’ai fonctionné
ainsi pendant quelques temps, puis il y a eu la période Covid. Je
ne me suis consacrée qu’à la profession d’infirmière pendant le
1er confinement mais ce fut beaucoup trop difficile. Dès que la
période s’est un peu calmée, j’ai décidé de mettre cette activité
de côté et de me concentrer à fond sur la coiffure.
Culture/art
WETSHI
GAGNANTE DES CANTU CURL AWARDS
J’ai économisé, commencé à financer mes premiers shooting... C’est
là que j’ai pu découvrir et creuser mon côté artistique car, au départ,
je ne coiffais que mes proches pour de l’argent.
Êtes-vous une autodidacte de la coiffure ?
Plus ou moins. J’ai suivi une mini formation à Londres pour appréhender
quelques techniques sur les tresses. J’ai également une
tante qui possède un salon de coiffure en Écosse et qui m’a prise
sous son aile afin de m’apprendre les bases du métier. Pour le reste,
à savoir le développement de ma technique, je peux dire que je suis
une totale autodidacte.
Comment décririez-vous la « touche » Wetshi ?
Ce qui a fait ma particularité est la maîtrise des fausses locks et des
braids. Sans prétention, c’est quelque chose que peu de gens savent
réellement bien faire. J’ai créé plusieurs textures, plusieurs techniques,
et c’est ainsi que Wetshi a pris de l’ampleur et s’est fait un
petit nom.
Pourquoi vous être inscrite aux Cantu Curl Awards ?
Je connaissais déjà la marque et je suis tombée sur un casting
stipulant qu’il y avait 5000€ à remporter. L’annonce a été diffusée
peu de temps après un de mes shootings ethniques que je venais
de réaliser. Ce sont mes clientes et des amies qui m’ont poussée et
encouragée. Elles me challengeaient pour que je puisse montrer
jusqu’où j’étais capable d’aller. À force qu’on m’en parle, j’ai finalement
décidé de me lancer. J’ai continué sur ma lancée de créations
artistiques ethniques et c’est ainsi que j’ai postulé en présentant une
coiffure symbolisant un baobab.
Comment s’est déroulée l’aventure ?
Il y avait un appel à candidatures ouvert au plus grand nombre,
puis une sélection finale qui allait se jouer entre les
10 postulantes retenues. J’étais contente de ce que j’avais
proposé et je savais que, pour la première étape, je sortirais
du lot avec mon histoire de baobab (rires). Une fois retenue
parmi les 10 dernières, je me suis dit que les choses sérieuses
pouvaient commencer. J’étais beaucoup moins sereine sur le
second challenge, car toutes les personnes du top 10 avaient
un très bon niveau. Mais c’était encore une fois l’occasion de
m’amuser et de pousser ma créativité toujours plus loin. Finalement,
j’ai eu la chance d’être la grande gagnante et devenir
l’ambassadrice Cantu Curl Awards France pour l’année 2021 !
À termes, votre objectif est-il d’ouvrir votre salon ?
Pas forcément. Je veux voyager, faire des conférences, être
experte dans ce que je sais faire, développer mon côté artistique.
Tout le monde me pose cette question, mais la réussite
ne passe pas forcément par l’ouverture d’un salon. Après, si
quelqu’un a les fonds et veut investir (rires)… Ce n’est pas
tout d’avoir un salon, il faut former son personnel et si demain
j’ouvre un salon Wetshi, je dois être sûre qu’une cliente
qui viendra chez moi sera aussi bien coiffée si elle passe entre
mes mains ou celles d’une employée. Si j’ai presque tout
lâché, c’est par passion. J’essaye donc d’être la plus sérieuse
possible et je n’ouvrirai de salon que si je suis sûre de pouvoir
dupliquer la qualité Wetshi.
Que représente la RDC, pour vous ?
Le Congo a une place centrale dans ma vie. Wetshi, ce n’est
pas que la coiffure. C’est aussi un moyen pour que moi, jeune
fille née en France, je puisse restée connectée à mon pays.
Wetshi, c’est le prénom de ma grand-mère. Cela signifie :
« Celle qui soigne ». Quand on rend belle une femme, c’est
aussi une façon de la soigner mentalement. Tout me relie au
Congo. D’ailleurs, mon premier projet artistique fut culturel.
Je suis partie chercher des coiffures du Congo, j’ai essayé de
mettre en avant les différentes ethnies de ce grand pays et
j’espère avoir contribué à redonner un peu de fierté à certains.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
Je pense aux arbres. Je pense à quelque chose d’ancrer
et qui est fait pour durer.
121
Beauté
MOABI
GÉANT D’AFRIQUE AUX 1000 VERTUS
Le moabi est une ressource forestière de plus en plus rare au
Cameroun, Gabon, Congo et Centrafrique. Il est prisé pour
son bois qui est vendu très cher sur les marchés nationaux
et internationaux. Les populations locales se contentant des
quelques pieds qui restent en forêt pour les utiliser dans leur
usage quotidien. Les feuilles et écorces servent à se soigner et
les fruits permettent d’avoir de l’huile pour la consommation
et/ou pour la vente.
Processus d’extraction
Extraire les amandes du moabi. Ensuite, griller ou sécher au
soleil les amandes afin d’éviter l’humidité qui empêcherait
à l’huile de bien sortir. Ensuite, piler les amandes, tamiser la
poudre d’amande, puis passer la poudre dans de l’eau chaude
122
Yememca
jusqu’à ébullition. Viendra alors le moment d’extraire l’huile. Puis
on remet au feu pour nettoyer cette huile, la mousse qui va en
résulter étant la saleté qui remonte à la surface et que
l’on va enlever. Il ne reste alors plus que de l’huile de moabi prête
à la consommation.
Outre l’huile, il existe également le beure de moabi, également
issu de l’amande de la graine. Un beurre toxique qui devient comestible
après traitement. Il est d’ailleurs très apprécié des populations
locales, tant sur un plan cosmétique qu’alimentaire.
Riche en acide palmitique, stéarique et oléique, ses propriétés
sont proches de celles du beurre de karité. En cosmétique, le
moabi sera donc prisé pour ses vertus hydratantes, nourrissantes,
protectrices, tonifiantes et régénérantes, convenant à la fois aussi
bien à l’entretien du cheveu que de la peau.
Arbre endémique des forêts dense de l’ouest du bassin du Congo,
le moabi trône sur notre flore centrafricaine, atteignant des hauteurs
pouvant aller jusqu’à 70 mètres, avec une circonférence de
5 mètres ! Un trésor d’Afrique Centrale à préserver...
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Beauté
124
RAÏSSA WONGUDI
FONDATRICE EBONY PEARLS BEAUTY
Beauté
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Raissa Wongudi, je suis Congolaise de la RDC et ambassadrice de
la marque Ebony Pearls Beauty.
Décrivez-nous votre parcours…
J’ai fini mes études à l’école belge de Kinshasa où j’ai obtenu
le prix de l’excellence. Depuis toute jeune, j’ai toujours visé
l’excellence. Ensuite, je suis venue à Paris où j’ai eu une licence
en marketing, puis un master en business développement. Après
cela, je suis partie 6 mois aux États-Unis pour apprendre l’anglais,
une langue indispensable pour le business. À mon retour en
France, j’ai décidé de me lancer dans la création d’Ebony Pearls
Beauty que j’ai souhaité développer à Kinshasa.
Pourquoi cette volonté de lancer une marque ?
Était-ce une envie de toujours ou juste une opportunité
de business ?
Je voulais répondre à un besoin. En rentrant à Kinshasa, j’utilisais
le même fond de teint que celui que j’avais à Paris, mais ça ne
donnait pas le même rendu. J’ai commencé à poser des questions,
faire des recherches et j’ai découvert qu’au Congo les
femmes avaient le même problème. Les grandes marques n’ont
pas de réels produits adaptés à notre carnation, à notre météo
et les femmes africaines ont besoin qu’on s’intéresse à elles. La
femme noire a besoin qu’on lui propose des produits de qualité
mais à des prix abordables. L’idée m’est venue de lancer une
marque qui va répondre à ces besoins et permettre de valoriser
la femme africaine dans toute sa globalité.
Quelle gamme de produits proposez-vous ?
On propose une gamme de produits complète pour un maquillage
complet. On propose des fonds de teint liquides matifiants
avec plusieurs carnations. Le fond de teint liquide est mat mais
a une texture à la fois fine et couvrante, ce qui fait que lorsque
vous vous maquillez, vous avez un résultat 100% naturel. Nous
avons la poudre compacte pour unifier le teint. Nous avons
une palette blush avec 3 couleurs au choix. Nous avons également
une palette avec des couleurs vives et nudes. Nous avons
le rouge à lèvres classique que toutes les femmes utilisent, mais
aussi le rouge à lèvres mat mais qui ne frustre pas les lèvres, vous
pouvez le mettre le matin comme le soir. Nous avons également
le mascara qui est intensément noir mais qui ne crée pas l’effet
«paquet». Nous avons l’eye-liner, le crayon à sourcil qui est mat
également. En tout, ce sont 10 gammes de produits pour un maquillage
complet.
Et en termes de prix ?
À Kinshasa, nous avons un Beauty Bar, donc les femmes peuvent
venir tester les produits gratuitement lors de la première séance
de maquillage pour apprendre à utiliser les produits. Comme je
le disais, c’est du maquillage de qualité, mais à prix abordables.
L’entrée de gamme est à 5 dollars congolais et le produit le plus
cher est le fond de teint liquide à 15 dollars congolais.
Les produits sont disponibles uniquement à
Kinshasa ?
Pour le moment, je suis focalisée sur Kinshasa, car je suis la première
marque qui offre ce service de beauty bar. Il est sur 2 étages,
un espace maquillage et beauty lounge où vous pouvez vous
poser entre amies prendre une coupe de champagne ou un café
et un espace de vente rapide. Pour l’Europe, nous allons rapidement
mettre en place un système de vente en ligne.
Si vous aviez une baguette magique, qui serait
l’égérie parfaite ?
Sans hésiter, Serena Williams. C’est une super héroïne qui incarne
la femme forte, la femme versatile. C’est une maman, une championne,
elle est belle intérieurement et extérieurement.
Elle répond parfaitement au slogan d’Ebony Pearls :
« Naturellement belle ».
Nous sommes à l’heure du black woman empowerment.
Avez-vous fait face à des difficultés particulières
lors de vos débuts ?
C’est un process très difficile, surtout en Afrique et que tu reviens
d’Europe. Mais j’ai eu la chance d’être bien entourée, je suis allée
demander conseils auprès de grands qui sont déjà établis et j’ai
essayé de prendre un maximum de leur expérience. Ce qui m’a
vraiment aidé, c’est donc la solidarité au Congo. J’avais d’ailleurs
travaillé par le passé avec d’autres marques qui m’ont également
conseillée. L’entraide est la base dans toute chose. D’ailleurs, vous
savez, Ebony Pearls Beauty travaille sur deux volets. Il y a le volet
beauté, maquillage… Mais aussi un volet accompagnement de
la femme congolaise. Lorsque je suis conviée à des conférences,
je n’hésite pas à aller parler de moi pour encourager les autres à
se lancer et faire part de mes retours d’expérience.
Si je vous dis ROOTS, vous me répondez…
Retour au pays. Cela m’évoque mon parcours : après avoir fini
mes études, je suis retournée pour œuvrer chez moi, à Kinshasa.
Instagram : @ebonypearlsbeauty
Beauté
LES MUMUILAS Les malheurs d’Ija
001
126
Secrets de beauté
Allo?!
POUR LA PETITE HISTOIRE
Les Mumuilas, à l’origine du motif Samakaka (cf page XX), sont un
peuple semi-nomade faisant partie du sous-groupe ethnique des
Nyaneka-Humbé. Généralement, on les retrouve au sud de l’Angola,
le long de la rivière Caculovar. Les Mumuilas, aussi appelés
Mwila ou Mwela, sont l’un des premiers peuples bantus et se seraient
installés en Angola aux alentours du XVIIème siècle pour De un bois, système de boue, de reconnaissance de perles, les bijoux vestimentaire font considérable-
que
TRADITION
devant la machine à café, elles ont mis en place,
fuire une sécheresse de leur terre originelle. Ils vivent majoritairement
de l’agriculture et cultivent des denrées alimentaires compagnenment
j’appelle partie “ toutes du mode cuisses de dehors vie des “ Mumuilas. et, de grâce, Ils ne accom-
me lancez
les
pas
femmes
sur le legging
dans
à
les
“ fenêtre
différentes
sur cour”...
étapes de
me le maïs, la volaille, les chèvres, du bétail ou encore du miel. La leur vie et chaque collier a une signification. En effet,
tribu est largement réputée pour ses coiffures, la manière dont lorsqu’elles
Je suis consternée,
sont jeunes,
c’est
les
vrai,
filles
après
portent
X années
de lourds
de
colliers
bons rouges, et loyaux faits services de perles chez et Y, recouverts je pensais avoir d’un tout mélange
ils ornent leurs corps de bijoux ou encore leurs tenues traditionnelles,
notamment celle en Samakaka.
de vu terre : et de latex. Ensuite, elles commencent à porter
- La
un
jupe
ensemble
transparente
de colliers jaunes en osier recouverts
de terre et appelés “Vikeka”. Elles peuvent le garder au
coup
- Le soutienjusqu’à
gorge
quatre
VRAIMENT
années consécutives,
invisible...
soit le temps
de Mais trouver je me un trompais, mari. Une le pire fois reste mariées, encore elles à venir, portent le
“Vilanda”, et je ne un suis autre pas ensemble pressée de de le colliers voir débarquer. de perles empilées
En attendant,
qu’elles ne
je marche
retirent
seule
jamais,
comme
même
dans
pas la
la
nuit.
chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je
Francesca
choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que
Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien
fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées,
trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus
car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça
des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et
tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?!
UN PEUPLE FIER leurs risques et périls.
Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est,
Les Mumuilas sont Si vous décrits suivez comme mes un aventures, peuple très vous fier n’êtes et farouchement
attaché à savoir leur culture, qu’au Bureau, c’est d’ailleurs des clans ce se qu’ils livrent dégagent une guerre à Typhaine, car, en ces temps de remise en forme
pas sans je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de
travers leurs tenues et coiffures traditionnelles. En effet, le peuple
sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est
Mumuila et plus particulièrement les femmes sont réputées pour
leurs coiffures hors Poules, du commun. c’est pire encore La plus ! connue ( www.lmija.com) ? Celle à base .Comme de bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une
terre rouge. La technique quoi, il suffit est d’ajouter bien rodée, un à homme l’aide d’une à l’histoire, pâte faite pour La de culture ces séances Mumuila d’abdos-mâchoires, a traversé siècles que et j’appris générations la et
de pierres rouges tout concassées mettre à feu nommée et à sang. « Oncula », les femmes a rumeur espoir de la perdurer semaine dans et voici le ce temps. que Goundo Néanmoins, avait avec
s’enduisent les cheveux et stylisent leurs coiffures à leur guise.
Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le
l’américanisation
à dire :
massive du monde, les jeunes Mwilas
Perles, fils, laines, coquilles de cauris ou encore aliments séchés, sont moqués lorsqu’ils vont au marché et, par consequent,
rien n’est trop beau bas pour côté pour les femmes aller se Mumuila. frotter aux Elles dindes s’inventent du premier et - Quoi
cherchent
t’es pas au
eux
courant
aussi
?!
à s’occidentaliser.
Et bien j’ai compté, ça
se réinventent, passent étage, des sous messages l’oeil victorieux et s’expriment de Satanas, grâce à la leurs plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses
coiffures. Par exemple, grande se amatrice faire raser de volaille le front que est je considéré connaisse. comme
un signe de beauté et se faire des nontombis (dreadlocks) par
Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux!
contentes de se brûler les ailes à chaque passage Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?
trois au lieu des quatre ou six récurrentes, signifie qu’un membre
de la famille est décédé.
Pour prendre soin de cette chevelure, les mwila utilisent
des appuis-tête ainsi qu’un mélange d’huile, d’écorce
d’arbre broyée, de bouse de vache séchée et d’herbes. Eve Touré
Beauté
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Bénédicte NGIAMBILA, j’ai 27 ans et je suis d’origine
congolaise de Kinshasa. Je suis issue d’un BAC professionnel Esthétique
Cosmétique Parfumerie (en 3 ans), d’un diplôme de Spa
Praticienne, d’un diplôme de Prothésie et Stylisme Ongulaire, d’un
diplôme de Maquillage et d’un diplôme d’Epilation au fil.
J’exerce en tant que Maquilleuse et Esthéticienne en Free-Lance
depuis 11 ans avec le Pseudo “Beauty Make Up Style”
Je suis également Wedding & Event Planner “Couleurs du Monde
Events” depuis 6 ans, officieusement, et depuis 2 ans, officiellement.
Vous êtes une ancienne miss Congo de la diaspora et
désormais l’une des make up artistes les plus reconnues
de Paris. Pouvez-nous raconter en quoi cette aventure
vous a aidé dans votre future profession ?
Dans le domaine de la beauté, j’ai travaillé auprès de nombreux instituts,
en tant que dermo conseillère en parapharmacie et pour la
boutique de soin dermatologique conçue par L’Oréal (Dermacenter)
et pour de grands groupes en parfumerie de Luxe. En parallèle,
je faisais du mannequinat et je suis modèle depuis l’âge de mes 15
ans. De là, en 2012, j’ai participé à l’élection Miss Congo France et
128
Beauty Make Up Style www.beautymakeupstyle.book.fr
Couleurs du Monde Events www.couleursdumondevents.com
j’ai été élue Miss Congo France 2013. 6 mois après j’ai concouru
au Congo et j’ai été élue 2ème Dauphine Miss FESPAM
2013 (Festival Panafricain de Musique à Brazzaville) parmis
les Miss d’Afrique. J’ai été élue dans le but de faire l’union
des 2 Congo. Mon projet, en tant que Miss, était de prôner
la beauté noire et donc de sensibiliser les femmes, enfants,
hommes sur la dépigmentation de la peau et ses dangers. Et
je suis toujours en action dans l’humanitaire avec les associations
Ethnic CosmEthic (au Congo Kinshasa et en Belgique)
et Esprit d’Ebène (#STOPDEPIGMENTATION) qui ont le même
cœur de sensibilisation que moi-même.
J’ai créé mon auto entreprise en Juillet 2014 NATUREL-
LEMENT SUBLIME en réponse à mon expertise qui est de
sublimer mes clientes en révélant leur potentiel naturel de
beauté. J’ai profité de ma polyvalence pour travailler avant
tout dans le milieu de l’événementiel, mariage, mode et
TV auprès des nombreux artistes qui sont passés sous mes
pinceaux. Aussi, j’ai fait partie des 50 finalistes du concours
L’Oréal “The Brush Contest” qui permettait d’élire la Maquilleuse
qui allait maquiller les égéries pendant 1 an.
J’ai pu être Animatrice TV pour Africa 5 TV en tant que Maquilleuse
et Conseillère Beauté et j’ai commencé à animer
quelques émissions appelé « La Minute Beauté ».
J’ai pu voyager et faire le tour de la France en participant au
Tour de France Photo. J’ai fait la clôture du Festival de Cannes
avec la créatrice Melany Rowe styliste qui a habillé plusieurs
célébrités comme Kim Kardashian et Beyoncé.
Enfin, en tant que maquilleuse et mannequin, j’ai pu paraître
dans une dizaine de magazines... Entre autres, l’aventure
Miss Congo France m’a permise d’avoir confiance en moi, de
découvrir mon pays le Congo, mais aussi de découvrir la culture
des autres pays d’Afrique grâce aux autres Miss..
j’ai toujours pris à coeur mon rôle et celui de valoriser la
beauté noire. Je continue aujourd’hui d’oeuvrer au sein de
la campagne STOP DEPIGMENTATION sur la sensibilisation et
l’utilisation des produits éclaircissants car j’ai eu des clientes
dont je m’occupais en institut que j’ai vu dépérir en devenant
aveugle et paralysée de leurs jambes.
Mon souhait est de montrer que d’être noire n’est pas une
honte....
Décrivez-nous vos prestations beauté
Soin du visage, teinture des cils et sourcils, épilation au fil et
à la cire, soin du corps (gommage et massages), manucure
et pédicure (spa, brésilienne, callus peeling...) ,onglerie (pose
de faux ongles et semi permanent) , maquillage de jour et
de soirée, maquillage mariée, shooting, tv, tournages, édito...
Minutieuse, Passionnée, Perfectionniste, Patiente, À l’écoute
et Ouverte d’esprit je saurais répondre à chacune de vos attentes.
À l’aise avec toutes les carnations et tous les types
de peaux. Auprès de votre entreprise, à domicile, pour votre
mariage ou lors d’événements je serais là pour révéler la
beauté qui est en vous.
BÉNÉDICTE NGIAMBILA
MAKE UP ARTIST & WEDDING PLANNER
Beauté
Avez-vous une icône de beauté ?
Lupita Nyongo car elle représente et incarne la femme noire dans
toute sa splendeur, de par le port de ses cheveux naturels, sa
couleur de peau foncée et le fait d’avoir démontré qu’une femme
noire peut être elle aussi une icône dans les médias mais aussi
par ses actions humanitaires sur l’acceptation de soi sans avoir à
s’éclaircir la peau, les abus sexuels et l’éducation des femmes.
Au delà de la beauté, vous êtes aussi wedding planner...
Une Wedding Planner est le chef d’orchestre de ses musiciens.
Elle supervise l’ensemble des participants (prestataires et invités),
gère le planning et résout les inévitables imprévus d’un mariage.
Elle saura vous conseiller et vous soutenir, elle sera le seul intermédiaire
entre vous et les prestataires ce qui permettra à ce que vous
ne vous occupiez de rien. Elle sera là pour vous accompagner tout
au long des préparatifs jusqu’au jour J. La gestion du budget ainsi
que du bon déroulement de la journée vous évitera tout stress supplémentaire.
Vous l’aurez compris elle est dotée d’une capacité pluridisciplinaire
avec des connaissances en législation, planification,
culture, communication, relationnel, scénographie, colorimétrie…
J’ai débuté dans l’événementiel en étant hôtesse et animatrice
commerciale pour plusieurs agences. J’ai également travaillé pour
Facility Concept qui coordonne la structure Côte d’Ivoire Tourisme
qui participe au Salon du Tourisme IFTM qui se déroule chaque
année à Porte de Versailles. On m’a attribué le poste d’hôtesse la
1ère année, chef hôtesse la seconde et dès la 3ème année responsable
business/Consultante et chargée de missions, la 4ème année.
J’étais correspondante directe en France pour Abidjan et ce pendant
6 ans. Enfin, j’ai travaillé pour Fashion worker 7 International
qui coordonne l’événement Le Gotha Noir organisé par le Club efficience
; qui se déroule chaque année à l’Hôtel Intercontinental.
On m’a attribué le poste de chef hôtesse et responsable de l’accueil
VIP pendant 5 ans. J’ai donc pu travailler dans différents domaines
: culturel, sportif, événementiel, gastronomique, tourisme, hôtellerie,
administratif, accueil, luxe... En 2017 j’ai été nommée pour
diriger la Direction Artistique d’un magazine avec la Miss France
2014 Flora Coquerel en Couverture, sur le thème du “Mariage”. Je
me suis occupée de la recherche des prestataires pour 8 looks avec
8 thèmes différents, la coordination de l’équipe, la mise en relation
et l’organisation du Shooting, le planning et le suivi des prestataires
ainsi que le bien-être du modèle. Le 17 mars 2018, j’ai décidé de me
marier et d’organiser mon mariage de rêve, de A à Z, avec une de
mes meilleures amies Vanessa Bahouna. Et l’aventure de Wedding
Planner est née.
Vous l’aurez compris, je baigne dans le monde de
l’événementiel depuis 2014 jusqu’à présent. Ce qui me
donne 6 années d’expériences dans ce domaine.
De par mes nombreuses expériences en tant que demoiselle
d’honneur, coordinatrice dans l’organisation et la recherche
de prestaire mais encore chorégraphe aux mariages de ses
proches, hôtesse d’accueil / événementiel / chef hôtesse
dans de grandes entreprises, Directrice artistique et Organisatrice
de mon propre mariage j’ai donc une expérience en
tant que cliente mais aussi en tant que prestataire.
Couleurs du Monde Events répond à toutes les communautés
du monde. C’est une agence spécialisée dans le domaine
du mariage avec un concept à 360° qui vous permettra
d’avoir CE mariage de rêve. Je souhaite offrir aux futurs
mariés un service unique qui permettrait de trouver tous les
prestataires dont elles rêvent au même endroit, avec un pack
qui répondrait aux besoins de chaque communauté en passant
par la réalisation et le respect des traditions de celles-ci
tout en mettant en œuvre un accompagnement personnalisé
auprès des futures mariés afin de rendre leur mariage
unique. Couleurs du Monde Events, c’est aussi l’organisation
de vos événements privés et professionnels : Enterrements
de vie de jeune fille, Demande en mariage, Lune de miel,
Baby Shower, Anniversaires, Conférences, Séminaires, Salons,
Galas, Masterclass...
Que représente la RDC pour vous ?
La RDC représente la terre natale de ma mère, qui m’a permise
aujourd’hui d’être la femme que je suis, c’est une richesse
d’avoir grandi en France avec la culture congolaise que
ma mère m’a inculquée. Lors de mon 1er voyage au Congo
en 2013 avec ma mère j’ai eu un sentiment de bonheur
d’aller à la rencontre de mes racines. Ce fût un voyage bénéfique
pour me renforcer dans l’idée que mon pays regorge
d’innombrables richesses. Depuis 2014, je travaille sur ce
projet me tenant à coeur, celui d’élaborer ma gamme de
produits cosmétiques avec les matières premières du Congo.
L’objectif est de faire prendre conscience avec des produits
sains tout en révélant la beauté sans se depigmenter, dans
un but de prévention sur l’utilisation des produits éclaircissants
et dans une réponse à un besoin sur le marché des
produits pour peaux noires et métissées en découvrant les
vertus des plantes de l’Afrique notamment celles du Congo.
J’aimerais également y construire un centre de beauté sur
l’éducation de la peau.
Beauté
Quel
maquillage
pour séduire
son homme ?
Il est important de comprendre qu’il faut rester simple au quotidien
et ne pas vouloir en faire trop. Se maquiller pour séduire
son homme ne signifie pas mettre une tonne de rouge à lèvres vif
ou d’avoir un teint super chargé comme les YouTubeuses (rires).
Les hommes ne recherchent pas un pot de peinture mais plutôt
une femme qui sache mettre en valeur ses atouts de façon naturel
et sophistiqué. Pour cela il faut allier naturel et maquillage pour
se mettre en valeur. Vous êtes toutes différentes mais unique. Par
exemple si vous avez un beau regard, n’hésitez pas à travailler
minutieusement vos yeux de biche pour que celui-ci devienne
renversant, si vous avez de belles lèvres et que vous préférez les
mettre davantage en valeur, réalisez un beau trait d’eyeliner et
travaillez vos cils avec un bon Mascara, et misez sur un rouge à
lèvres matte coloré qui saura porter l’attention sur celles-ci. Pour
celles qui préfèrent les textures glossy, ajouter du gloss au centre
des lèvres pour donner du relief et apporter de la luminosité à
vos lèvres. Ça donnera un effet miroir stupéfiant et la tenue du
gloss sera d’autant plus intense. Attention à la vulgarité, n’utilisez
pas un crayon contour des lèvres plus foncée que la teinte de vos
lèvres ou de votre rouge à lèvres.
Il est important de prendre soin également de sa peau, n’oubliez
surtout pas de soigner vos imperfections avec de l’huile essentielle
d’arbre à thé ou de l’acide salicylique pour assécher vos boutons
et de faire un soin du visage (gommage et masque) 1 fois
par semaine, pour celles qui ont des tâches associez de la vitamineC
(sérum + crème) à une bonne crème solaire SPF 50
de préférence le soir, ne dormez pas avec votre maquillage,
demaquillez-vous avant de dormir et nettoyer Votre peau
matin et soir même celles qui ne se maquillent pas et surtout
hydrater Votre peau même celles qui ont la peau Grasse car ce
sont ces gestes beauté qui amélioreront l’État de votre peau
et votre peau vous remerciera, vous aurait alors un teint plus
nette et plus de facilité à avoir un teint on fleek.
Pour le teint si vous souhaitez un rendu léger et naturel,
misez sur une base hydratante ou matifiante selon le type de
peau, sur un anti cernes qui camouflera vos imperfection et
apportera de la lumière au niveau des cernes et poudre de
façon à matifier, suivi d’un fixateur de maquillage afin de fixer
le tout.
Enfin, pour le premier rdv il est important de s’habiller en
fonction du thème de l’endroit où on vous invite, si c’est un
restaurant misez sur une robe glamour mais pas trop sexy
afin d’imposer les limites, si c’est dans un parc misez sur une
tenue décontracté mais chic à la fois afin de montrer que vous
vous adaptez à chaque situation et surtout maquillez-vous
de façon discrète. Les hommes aiment voir les femmes telles
qu’elles sont, notamment les premières fois de manière à se
forger une opinion plus claire.
130
Beauty Make Up Style
By Bénédicte Ngiambila
MAQUILLAGE - TEINTURE DES CILS & SOURCILS - SOINS DU VISAGE & DU CORPS -
ÉPILATION (FIL & CIRE) - MANICURE & PÉDICURE - POSE DE FAUX ONGLES
Parce qu’en chacun de nous reflète une beauté unique
Cultive ta beauté et fais d’elle le plus beau spectacle.
W W W . B E A U T Y M A K E U P S T Y L E . B O O K . F R
BEAUTYMAKEUPSTYLES BEAUTY_MAKE_UP_STYLE beautymakeupstyle@hotmail.fr
Beauté
132
Photo : Didier Teurquetil
ARIETE DOS SANTOS
Sa vie d’ENTREPRENEURE BEAUTÉ
Son combat contre la DRÉPANOCYTOSE
Beauté
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Ariete Dos Santos Richard, Angolaise, 35 ans, entrepreneure. Je
suis la créatrice de la marque d’extensions Zuri Hair et fondatrice
de l’association Petit Cœur qui lutte contre la drépanocytose.
Parlez-nous de la femme d’affaire que vous êtes...
ZURI BEAUTY HAIR est un salon de beauté virtuel, nous proposons
des perruques, des accessoires pour cheveux et de la
coiffure à domicile. À long terme, nous souhaiterions ouvrir
un salon sur Paris. En parallèle à Zuri Hair, j’ai lancé MORIET,
une entreprise de conciergerie privée et professionnelle : nous
organisons des voyages, des séjours, réservons des hôtels, offrons
des prestations de chauffeur privé, locations de voitures,
démarches administratives, négociations de contrats et recherches
d’investisseurs pour nos clients...
Vous êtes maman d’un enfant atteint de la drépanocytose
et avez décidé d’en faire votre combat. Parleznous
de cette maladie que tout le monde ne connaît
pas forcément ?
La drépanocytose, aussi appelée “anémie falciforme”, est une
maladie héréditaire touchant l’hémoglobine des globules
rouges. Cette maladie génétique très répandue se manifeste
notamment par une anémie, des crises douloureuses et un
risque accru d’infections. Les traitements actuels ont permis
d’augmenter grandement l’espérance de vie des patients affectés,
mais elle reste limitée.
Avoir un enfant drépanocytaire, comment cela a-t-il
changé votre vie ?
Honnêtement, ma vie a basculé, mais de façon positive. J’aime
la femme que je suis devenue. Avoir un enfant malade, c’est
avoir des obligations. Je me dois d’être présente pour mon fils,
le surveiller, être sure qu’il prend bien son traitement, être tout
le temps attentive à tout...
“ J’aime la femme que je
suis devenue. Avoir un
enfant malade, c’est avoir
des obligations. ”
Au final, je me suis adaptée aux besoins de mon fils. Prenons un
exemple : j’ai déjà perdu un emploi car mon fils était en réanimation
et mon patron réclamait ma présence. Comme j’étais en
CDD, mon contrat n’avait pas été renouvelé, mais je n’ai jamais
eu de regret et cela m’a donné encore plus de force à vouloir
être mon propre patron ! Je suis très humaine, avec un grand
cœur, et toujours prête à aider les autres.
Vous menez un combat à travers votre association.
Parlez-nous de Petit Coeur et des actions menées...
L’association Petit Cœur a été créée en 2007, après la naissance
de mon fils et à l’annonce de sa maladie. L’association
a pour but d’aider les enfants malades et sensibiliser leurs
familles sur la maladie. Nous menons une action forte en Angola,
où chaque année naissent 12 000 enfants malades. Souvent
les parents n’ont pas connaissance de la maladie, les familles
n’ont pas les moyens de se procurer les médicaments. Notre
rôle est de les aider à comprendre la maladie, les orienter vers
les hôpitaux spécialisés. Nous aidons les parents en leur fournissant
des médicaments mais cela reste insuffisant, environ 24
enfants décédant chaque année par manque de moyens. En
ce moment, nous sommes en collaboration avec l’association
Drepavie. De mon côté, je souhaite toujours continuer à aider
les autres et leur faire comprendre comment vivre avec la maladie,
car c’est notre combat à TOUS. Pour apporter votre aide ou
une adhésion, merci de nous contacter à cette adresse mail :
assopetitcoeur@gmail.com
133
Beauté
“ Que tous les futurs parents aillent
se faire dépister afin de savoir s’ils
ne sont pas porteurs du gène ”
Quelle est votre vision du combat contre la drépanocytose
?
J’aimerais déjà que toute l’Afrique se réveille pour faire quelque
chose autour de cette maladie. Nous avons besoin d’avoir des
centres d’information sur la drépanocytose dans nos pays
africains. La sensibilisation est très importante, c’est même
la base de tout pour pouvoir mener ce combat, car trop de
gens la méconnaissent jusqu’à ce qu’un de leur proche ne soit
touché.
Que faudrait-il faire pour que la médecine avance ?
Il faut faire des dons afin de faire avancer les recherches mais il
y a surtout un élément essentiel : Que tous les futurs parents,
et même n’importe quel être sur Terre, aillent se faire dépister
afin de savoir s’ils ne sont pas porteurs du gène.
Que représente pour vous l’Angola ? Avez-vous des
projets sur place ?
Cela représente mes racines, mais c’est aussi le futur de nos
enfants. Certains projets sont en cours mais je vous tiendrai au
courant le moment venu.
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
Les miennes. Je dirais Kizomba & Semba, c’est sur cette danse
que nous sommes identifiés comme Angolais dans le monde.
134
Interview réalisée par Michael Kamdem
Beauté
“Le combo : ventre plat
et fessier bien galbé.
Les demandes qui
reviennent souvent sont
donc l’augmentation du
fessier et la lipocavitation
du ventre. “
136
Instagram : sweetbody2018
Photo : Didier Teurquetil
Beauté
AMY CAMARA
FONDATRICE DE SWEET BODY by Mina
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Camara Amy, 33 ans, Guinéenne. Je suis la gérante de SweetBody.
Quel est l’éventail des prestations chez SweetBody ?
- Lifting colombien (augmentation du fessier et hanches).
- Lipocavitation, ultra-cavitation, radiofréquence
(soin amincissant, resculptant du corps).
- Traitement des rides, soin du visage profond, bbglow microneedling
et traitement du cheveu.
- Blanchiment dentaire. - Maquillage semi-permanent.
- Esthétique traditionnelle (extension de cils, rehaussement de
cils, épilation, manucure).
Quelles sont les demandes les plus fréquentes ?
Je dirais le combo : ventre plat et fessier bien galbé. Les demandes
qui reviennent souvent sont donc l’augmentation du fessier et la
lipocavitation du ventre. La tendance du moment est bien entendu
un visage bien affiné, effectué par la radiofréquence.
La mode est aux formes voluptueuses, notamment les
fessiers. Décrivez-nous le processus...
Effectivement, avec les réseaux sociaux, de nombreuses femmes ou
jeunes filles ont développé des complexes par rapport à leurs fessiers.
C’est donc là que le lifting colombien va intervenir. C’est une
prestation non-invasive qui va démarrer par un drainage lymphatique/maderotherapie
à l’aide d’outils en bois afin de faire remonter
la graisse des cuisses vers le fessier. Nous procéderons donc à la
pose de ventouses qui vont travailler pendant 1 heure et donner
un aspect bombé au fessier. Ce résultat est bien entendu non permanent
nous conseillons de l’entretien avec du sport et une séance
tous les 2 ou 3 mois après avoir effectué une cure de 3 à 5 séances,
selon les besoins de chaque cliente.
J’aime les femmes qui se battent pour leurs projets professionnels
sans pour autant oublier leurs valeurs et leur rôle en
tant que pilier de leur foyer.
Racontez-nous vos débuts jusqu’à l’installation dans
votre institut... Quelles ont été les étapes clés ? Avezvous
eu des difficultés particulières ?
J’ai démarré en faisant de la prestation à domicile, pendant
2 mois. La demande grandissant, j’ai alors loué un petit bureau
de 8m2 à Montreuil. Ensuite, dans les mêmes locaux, j’ai
changé 3 fois de bureau en moins d’un an car la demande ne
faisait que d’accroître et que je développais mon panel de prestations.
Ayant reçu un certains nombre d’encouragements
de la part de mes clientes, j’ai donc décidé de me mettre en
quête d’un local commercial que j’ai pu trouver très rapidement
à Champigny-sur-Marne. Pour résumer, en même pas
an, j’ai changé 3 fois de bureau et je suis passée d’un 8m2 à
un institut d’environ 70 m2 sur 2 étages, avec pignon sur rue
et rénové à neuf. Je n’ai pas connu de difficultés particulières,
bien au contraire. Comme on dit chez nous, quand tu as la
baraka, un cœur pur, le soutien de tes parents et que tu ne
fais pas de mal aux gens, alors les portes s’ouvrent sans que
tu ne t’en rendes compte. Là, tu t’assois et tu te dis seulement
: « God is great ! »
Vos plus belles expériences ou anecdotes ?
Ma satisfaction se retrouve dans les moments de pleurs, de
joie et de rires que je partage avec mes beautés. J’aime tout
particulièrement voir leur sourire quand elles se regardent
dans le miroir juste après la prestation. Sinon, je dirais le fait
que ma collègue soit devenue ma belle-sœur, après avoir rencontré
mon frère lors de l’inauguration !
Une fois le traitement effectué, comment cela évolue-t-il ?
Si la cliente suit nos instructions, elle fera donc partie de nos nombreuses
clientes qui continuent leur entretien avec sport, alimentation
et suivi du lifting. Elles sont, de manière générale, très satisfaites.
Des femmes ou modèles beauté qui vous inspirent ?
Pour ma part, il est très difficile de trouver un idéal féminin car je
pense que chaque femme a son charme et sa propre beauté. Il suffit
juste de savoir comment la faire ressortir et l’exploiter à bon escient.
Un message pour les femmes qui souhaiteraient entreprendre
?
N’abandonnez pas vos projets, n’écoutez pas vos amis ou
proches qui vous découragent. Ne vous posez pas 1 milliard
de questions. Si vous avez la possibilité de garder votre travail
de salariée pendant le lancement de votre projet, faites-le (j’ai
été responsable RH et esthéticienne pendant 1 an mais cela
en a valu le coup). Surtout, le courage et la ténacité !
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous envoie quoi ?
Ne jamais oublier d’où nous venons car nous avons une histoire
et nous nous devons de la transmettre à nos enfants.
Beauté
138 001
Une peau lisse et ferme, quasiment dépourvue de
capitons (je dis quasiment car faut pas rêver non
Allo?!
plus). Pour cela, commencez par changer un peu
vos habitudes alimentaires. Quand on sait que le
KFC va droit aux fesses, et bien ma foi, on espace
les visites... Un sport d’endurance, c’est bien si vous
souhaitez brûler de la graisse, couplé avec quelques
exercices très simples, réalisables à la maison et
devant la machine à café, elles ont mis en place,
vous obtiendrez en quelques semaines le popotin
un système de reconnaissance vestimentaire que
tant souhaité ! Les fessiers font partie des muscles
j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne
les plus gros et les plus puissants du corps. Pour
me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”...
les muscler en profondeur, il vous faudrait donc
Je suis consternée, c’est vrai, après X années de
soulever des charges très lourdes. En revanche,
bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout
certains exercices peuvent les tonifier et les affiner
vu :
de manière considérable. En voici quelques-uns :
- La jupe transparente
- Le soutien- gorge VRAIMENT invisible...
Les squats (jambes écartées) :
Mais je me trompais, le pire reste encore à venir,
L’exercice s’effectue debout, le dos bien droit,
et je ne suis pas pressée de le voir débarquer.
jambes écartées. L’écartement des cuisses et des
En attendant, je marche seule comme dans la
pieds modifie l’efficacité sur les muscles. Fixez les
chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je
Francesca
yeux sur un point afin de maintenir le dos bien
choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que
droit. Pliez les jambes, comme pour vous asseoir,
Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien
sans quitter le point des yeux, puis remontez en
fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées,
position initiale. Dans la position basse, vos genoux
trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus
ne doivent jamais dépasser vos pieds. Poussez
car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça
en expirant pour revenir en position debout et
des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et
inspirez en descendant.
tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?!
C’est la leurs course risques à la et beauté, périls. que dis-je ? Le concours
Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est,
Les fentes avant :
du plus Si beau vous fessier. suivez C’est mes simple, aventures, on ne vous compte n’êtes plus pas sans je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de
Debout, une altère dans chaque main (facultatif),
les profils savoir Instagram qu’au Bureau, dédiés des à notre clans se body livrent ou notre une guerre Typhaine, car, en ces temps de remise en forme
les bras le long du corps, les pieds légèrement
« booty sans », devrais-je merci. Et dire. depuis A croire l’histoire qu’aujourd’hui,
de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est
écartés. Faites un pas en avant, en plaçant un
seules Poules, nos fesses c’est pire ont encore la côte, ! ( www.lmija.com) mesdames. En ces .Comme bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une
genou au sol, puis revenez à la position initiale en
temps quoi, de il crise, suffit d’ajouter l’homme un cherche homme à l’histoire, survivre, pour de ces séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la
expirant.
manger, tout se mettre reproduire, à feu et il à chasse sang. et ses instincts
rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait
reprennent Les poules, dessus. mes collègues, Parlons ont peu, jeté mais leurs parlons oeufs sur le à dire :
Le pont :
bien. bas Les côté beaux pour « aller bondas se frotter », les aux « tamborzao dindes du premier »,
- Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça
Allongée, jambes pliées, les pieds à plat sur le sol.
les « bobara étage, sous ba » sont l’oeil de victorieux retour. Exit de les Satanas, oeufs au la plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses
Poussez votre bassin vers le haut. Expirez bien
plat, la grande tendance amatrice est à de la fesse volaille ferme, que je rebondie connaisse. et Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux!
pendant l’effort. Contrôlez votre retour à la position
hautement contentes perchée. de se Fini brûler la sylphide les ailes à au chaque corps de passage Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?
initiale en inspirant.
garçon mes amis, ça “squate” sévère dans les salles
de sport.
www.rootsmagazine.fr
Tuto Fitness
HAUT LES FESSES !
Quel est donc le secret d’une fesse en forme ?
Les malheurs d’Ija
Faîtes 4 séries de 10 à 15 répétitions.
IJA MAKE UP ARTIST
Beauté
Roots Magazine
109
L’institut le plus complet d’Île-de-France !
LA STIMULO RADIOFREQUENCY
Traitement pour la pousse du cheveu
LA LIPOCAVITATION
Pour détruire les graisses de manière non invasive
LE LIFTING COLOMBIEN
Pour l’augmentation du fessier et des hanches
EXTENSION DE CILS
LA RADIOFRÉQUENCE
Pour affiner le visage, retendre la peau à la suite d’une grossesse ou grosse perte de poids
SWEET BODY BY MINA
12 AVENUE DU GÉNÉRAL DE GAULLE - 94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
sweetbodybymina@outlook.fr 06 81 42 01 87 sweetbody2018 sweetbody2018
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Beauté
Présentez-nous Nubiance Dermocosmétique, ainsi que
son concept ?
Nubiance est une marque française, basée à Paris. Nous concevons
et commercialisons des soins dermocosmétiques haute performance
pour les peaux noires, mates et métissées (phototypes 3 à
6), que nous appelons « peaux nubiennes ».
Comment est née la marque ?
Nubiance est née en 2014, d’une rencontre entre un Docteur chirurgien
plasticien, un scientifique spécialiste de la dermocosmétique
et un amoureux de l’Afrique. Ils ont créé une gamme 100%
made in France qui répond parfaitement aux problématiques
d’imperfection de l’épiderme. Ces 3 collaborateurs sont partis
du postulat qu’aucune marque ne proposait de produits dermocosmétiques
spécialement adaptés aux peaux nubiennes. Les
consommateurs avaient alors le choix entre des produits pas chers
mais souvent très mal formulés (hydroquinone, dérivés mercuriels,
etc…), et des produits trop chers et non adaptés aux spécificités
des peaux noires et métissées. Le challenge était alors de proposer
une gamme de produits bien formulés, adaptés aux peaux nubiennes
et abordables en termes de prix. Nous avons eu nos premiers
succès en Afrique (Cote d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Maroc…) notamment
grâce aux nombreux dermatologues qui ont prescrit nos produits.
En Afrique, la dépigmentation volontaire est un réel fléau, et
les dermatologues étaient en manque de solutions pour contrer
ce phénomène devenu une vaste problématique de santé publique.
Forts des succès que nous avons eu en Afrique, nous avons
créé le site www.nubiance.fr en 2017, afin de proposer nos produits
en France et en Europe. 2019 a été l’année de notre arrivée
en pharmacies et parapharmacies. C’est donc tout récent, et c’est
aussi un canal de vente important car nous sommes avant tout
une marque prescrite par des dermatologues.
Quid de la formulation de vos produits ? Combien de
gamme proposez-vous ?
Nous formulons tous nos produits avec des ingrédients sélectionnés
pour leurs performances et leur innocuité. Ils ciblent
particulièrement les problèmes d’hyperpigmentation (taches,
melasma, masque de grossesse…) et d’acné.
A titre d’exemple, nous avons été l’un des premiers à croire aux
vertus du Bakuchiol sur l’acné. (Ndlr : Le Bakuchiol est un ingrédient
d’origine végétale aux vertus anti oxydantes, qui réduit les
taches pigmentaires causées par le soleil, et apaise la peau).
En 2018, nous avons intégré ce composant dans notre Soin Intense
anti-imperfections ACT-5 et c’est aujourd’hui l’un de nos
best sellers. Le Bakuchiol fait un énorme “buzz” dans l’univers
du “skincare” actuellement. C’est une molécule très intéressante
car elle possède les avantages du rétinol (actif anti-âge), sans en
avoir ses inconvénients (photosensibilité, irritations, rougeurs,
sécheresse, gonflement...).
Nos produits sont fabriqués en France, et toutes nos formules font
l’objet de tests cliniques poussés, réalisés par des laboratoires indépendants.
Nous avons actuellement 8 produits à notre portefeuille
et nous travaillons sur 5 nouveaux produits, pour 2021.
Qu’est-ce qui va différencier Nubiance des autres ?
Nous nous différencions sur plusieurs points, mais notre principale
différence se fait sur notre innovation quant au choix de nos formules
et de nos ingrédients. Nous proposons des produits innovants
et à forte valeur ajoutée, destinés à des consommateurs(trices) en
recherche constante de solutions performantes quant à leurs problèmes
de peau. Nubiance est avant tout une marque de dermatologie,
nous répondons à des problématiques de peau particulières
(taches pigmentaires, acné, melasma...) et nos client(e)s apprécient
nos produits pour cela.
Quelles solutions apportez-vous pour répondre aux
problématiques des peaux noires ?
Nubiance est une marque qui a été pensée et créée pour répondre
aux besoins spécifiques des peaux noires, mates et métissées (phototypes
3 à 6). Au-delà de la présence plus ou moins importante
de mélanine dans la peau, il existe plusieurs différences entre les
peaux nubiennes et les peaux caucasiennes telles que la structure,
la couche cornée, la sensibilité aux UV...
Quelle routine proposez-vous pour traiter et prévenir
l’apparition des boutons d’acné et des imperfections ?
Nous avons une excellente routine Anti-Imperfections pour les
peaux à tendance acnéique : Le gel nettoyant Cleanactyl, l’eau Micelliance
et notre best-seller, l’Atc-5. Ce sont 3 soins complémentaires
qui agissent sur les causes et les conséquences de l’acné.
Cette routine comprend bien sûr notre produit phare contre l’acné,
l’ACT-5, dont nous parlions précédemment. Il connait un très grand
succès à la fois chez les adolescents et chez les adultes, et aussi bien
chez les hommes que chez les femmes.
En moyenne, en combien de temps peut-on obtenir des
résultats pour faire disparaitre les taches ?
Sur notre gamme anti-taches HRB-3, nos études cliniques -réalisées
sur 40 volontaires- démontrent des résultats visibles dès 28 jours
d’utilisation. Notre soin intense anti-imperfections ACT-5 montre
quant à lui des résultats dès 8 jours d’application. Que ce soit pour
les taches ou pour l’acné, nous conseillons toujours une durée de
traitement d’au moins 1 à 2 mois avant de pouvoir observer des
résultats visibles. Dites-vous toujours qu’un produit qui promet des
résultats en 1 ou 2 jours est un produit soit dangereux, toxique, ou
soit mensonger !
Quel lien entre l’acné et les taches ?
Sur une peau foncée, un bouton d’acné donnera quasi systématiquement
une tache pigmentaire. Le bouton d’acné (ou comédon)
provoque une réaction de défense de la peau, traduite par une
surproduction de mélanine qui provoque une tache. C’est ce qu’on
appelle l’hyperpigmetation post-inflammatoire.
NUBIANCE
DERMOCOSMETIQUE
Nubiance a la particularité d’intégrer sa conception
jusqu’au niveau du principe actif...
En effet, nous avons un partenariat exclusif avec notre fournisseur
d’actifs, qui nous permet de bénéficier des dernières
innovations technologiques. Les actifs que nous sélectionnons
chez ce fournisseur rentrent dans beaucoup d’autres produits
de marques plus importantes, notamment le bakuchiol, qui a
vraiment le vent en poupe en ce moment.
Comment définiriez-vous un bon produit ?
Chez Nubiance, un bon produit doit réunir 4 qualités :
- La performance : un produit doit apporter des résultats.
- La sécurité : l’absence d’effets secondaires doit être garantie.
Nous sommes très vigilants sur les aspects toxicologiques et
sur la cosmétovigilance de chaque ingrédient que nous mettons
dans nos produits.
- L’éthique : un bon produit ne doit pas dénaturer la beauté
originelle et naturelle de la peau.
- L’accessibilité : avoir une belle peau doit être accessible à tous.
Le meilleur produit au meilleur prix… Chez Nubiance, vous ne
trouverez jamais de sérum à 90€ par exemple !
3 raisons de se procurer vos produits pour les fêtes ?
1. Les fêtes de fin d’année sont une occasion de se retrouver
en famille ou entre amis. On aime se montrer sous son meilleur
jour et avoir une jolie peau, sans taches ni sans acné.
2. Notre coffret « Mon rituel Anti-Taches HRB-3 » est une super
idée cadeau à mettre sous le sapin !
3. Nous avons des promotions pour les fêtes ! Pour en bénéficier,
rien de plus simple, il suffit de créer votre espace
client(e) sur www.nubiance.fr, nous vous enverrons des offres
régulièrement.
ùu trouver Nubiance Dermocosmétique ?
Principalement en pharmacies et parapharmacies. La liste de
nos points de vente est consultable, sur notre site www.nubiance.fr.
Sinon, vous pouvez commander en ligne, avec expédition
sous 48h, et arrivent chez vous très rapidement avec
Colissimo. Nous avons également beaucoup de clientes dans
les DOM TOM. Elles peuvent commander sur notre site et nous
livrons en moyenne en 5 à 7 jours.
Un dernier mot à nos lecteurs ?
Que ce soit pour les taches, l’acné, l’hydratation ou tout simplement
pour des produits d’hygiène…
Sachez que vous avez une marque qui comprend parfaitement
vos problèmes de peau ! Nous serons ravis de pouvoir vous
conseiller et vous orienter vers une routine de soins adaptée.
A très bientôt sur www.nubiance.fr !
LE CAMEROUN VU PAR
@bkpauline
LA CONGO VU PAR
@ndozicongo
LA CONGO VU PAR
@aysukki
LA RDC VUE PAR
@mackwantashi
146
L’ANGOLA VU PAR
@jessartes
148
LE GABON VU PAR
@richrev4
Didi Stone Olomide
Édito Baby roots
Didi Stone Olomide
150
LE TCHAD VU PAR
@mle_nomade
152
Coiffure : LOEKA CONCEPT
Robe : AFRICAN TOUCH
by Sherelec
ROOTS
Photograph : Soniyah LAWSON
Artistic Director : Amany GOGO
Make up : Sabrina TEBSY
Model : Binta GAKOU
MISS RDC DIASPORA FRANCE 2020
PHOTOGRAPHE : DIDIER TEURQUETIL
DIRECTION ARTISTIQUE : ADJA SANDY
MAQUILLAGE : GLOW MAKE UP ARTIST (FABIOLA)
COIFFURE : LOEKA CONCEPT
MANNEQUIN : TAYLOR MALUNGA (RDC)
Chemiser et pantalon : TAMBERE
Moccassins : CYRILLUS
155
156
Coiffure : LOEKA CONCEPT
Robe : AFRICAN TOUCH by Sherelec
Veste : DIMBU VAN DESIGN
Pantalon : WALK IN PARIS
158
Talons : ON FLEEK PARIS
Robe : AFRICAN TOUCH
by Sherelec
Racines
TAYLOR MALUNGA
MISS RDC DIASPORA FRANCE 2020
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Malunga Taylor, 23 ans, je suis originaire de RDC. Dans la
vie, je suis esthéticienne, et désormais la Miss RDC Diaspora
2020.
Devenir Miss, un rêve de petite fille ?
Cela m’est venu de la volonté de réaliser un projet.
Je savais qu’en devenant miss on peut mener à bien certaines
démarches associatives. J’ai longuement hésité, puis
finalement je me suis lancée.
Comment avez-vous réagi en voyant les autres candidates
? Était-ce une surprise de gagner ?
C’était une véritable surprise ! Nous avions toutes nos
chances. Le fait de les voir et de les rencontrer a aidé à
m’ouvrir, à être plus sociable, car je suis une personne très
réservée. Certaines filles dégageaient une assurance impressionnante
et je ne pensais vraiment pas être celle que l’on
sortirait du lot.
Comment s’est déroulé le jour J ?
Ça restera gravé à vie ! Passer devant les gens, défiler... J’étais
stressée, mais une fois la machine lancée, je me suis dit que
je ne pouvais plus reculer et qu’il fallait y aller à fond.
Parlez-nous justement de votre projet humanitaire ?
Je souhaite venir en aide aux enfants drépanocytaires de
la RDC en leur apportant des traitements médicaux. Je suis
moi-même atteinte de drépanocytose donc c’est un combat
qui me touche. Ici, en France, on est très bien pris en charge.
Nous avons nos médicaments remboursés à 100% et, dès
que l’on a une alerte de santé, on est prioritaire à l’hôpital.
En Afrique, la situation des malades est beaucoup plus compliquée.
Il n’y a aucune prise en charge particulière et nombreux
sont ceux qui meurent faute d’avoir pu financer leur
traitement.
“ Je souhaite venir en aide
aux enfants drépanocytaires
de la RDC en leur apportant
des traitements médicaux. Je
suis moi-même atteinte de
drépanocytose donc c’est un
combat qui me touche. ”
Comment appréhendez-vous ce voyage au Congo ?
Positivement. Comme je vous le disais, le but sera d’aller
au Congo pour faire des actions et leur apporter les dons
que j’aurai pu récolter ici, en France. Ce sera d’ailleurs mon
premier voyage au Congo. J’ai hâte de découvrir mon pays
d’origine ! On me le décrit de façon positive. Ensuite, je sais
que je devrais m’habituer, les conditions de vie seront très différentes
de ce que je connais ici, mais je suis prête.
Quel est votre lien avec la RDC ?
Le Congo fait partie de moi. Mes deux parents sont d’origine
congolaise, ils sont nés là-bas. Même si je suis né en France, Je
me sens d’abord Congolaise, avant d’être Française. D’ailleurs,
chez moi je parle le lingala, enfin je me débrouille (rires).
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora
congolaise ?
Bolingo, c’est-à-dire l’amour.
Que peut-on vous souhaiter pour cette année post
couronnement ?
Que je réussisse mon projet humanitaire et que je puisse
également évoluer dans le milieu de la mode, de la beauté...
que j’apprends à découvrir à travers mon parcours de miss.
160
Racines
Racines
TOUMAÏ
À L’AUBE DE L’HUMANITÉ
Les passionnés d’histoire le savent, ce nom renvoie aux
origines de la race humaine : Toumaï. Un fossile de 7 millions
d’années qui, d’avis d’experts, remonterait à plus de 350 000
générations. C’est au Tchad, à 8 000km du Nord de Ndjamena,
la capitale, plus précisément à Djourab, que la découverte a
été faite le 19 juillet 2001 par 4 hommes (Ahounta Djimdoumalbaye,
le premier à toucher le fossile, Fanoné Gongdibé,
Mahamat Adoum et Alain Beauvilain qui dirigeait la mission).
Une créature d’un mètre pesant 35kg. On parle de créature ici
parce que si Toumaï est le plus ancien hominidé découvert à
ce jour, il est un bipède dont l’apparence est proche du singe.
Une ressemblance qui lui vaut des tas de contestations.
162
Décidément polémique
De tous les os de Toumaï qui ont été retrouvés, c’est son
fémur qui créé la polémique à l’usure. Ce n’est qu’en 2004,
que cet os a fait l’objet d’étude ; contrairement à ce que sa
forme laisse suggérer à d’aucuns, ce fémur n’est pas celui
d’une créature à quatre pattes. D’avis de certains scientifiques,
le fossile ne serait rien d’autres qu’un descendant
du singe. Dans la publication scientifique Journal of Human
Evolution, on apprend qu’il se pourrait qu’il s’agisse
d’un quadrupède, d’un paléo-gorille. Pourtant, son crâne
et l’orientation de sa colonne vertébrale laissent croire
qu’il se tenait sur ses jambes. Cela n’empêche pour autant
que Toumaï, tout comme un singe, était doté de la capacité
de grimper. Les fervents défenseurs de la thèse d’un
potentiel singe ou gorille ont beau émettre des suppositions,
rien n’a filtré. Jusqu’ici, aucun argument solide, juste
des spéculations. Les paléoanthropologue ne s’accordent
pas.
Racines
Michel Brunet était directeur de la mission paléoanthropologique franco-tchadienne et celui qui a étudié le fossile en premier.
Il n’était pas présent sur le site le jour J, mais il hérite de la paternité de la découverte et de la controverse qui l’accompagne.
Un nom, un hommage
Il faut souligner que le nom Toumaï a été octroyé par le
chef d’Etat tchadien, Idriss Deby. Ce nom vient de la langue
Gorane et signifie « Espoir de vie ». Au-delà du fait qu’il
s’agisse de l’appellation donnée aux enfants nés dans la région
en période de saison sèche, cette dénomination a été
choisie en hommage à un soldat ami du président, résident
dans le Nord du pays où la découverte archéologique a été
faite.
A l’époque, il porte à croire que la région n’était pas aussi
désertique. La présence d’animaux aquatiques à l’instar
de poissons, crocodiles, tortues suggère l’existence d’un
cours d’eau à une période. Un potentiel cours d’eau et une
végétation dense, si on se fie aux restes de carnivores, éléphants,
hippopotames, antilopes, singes… qui y ont été
découverts.
Des signes d’une existence plutôt bien remplie, qui pourrait
donner des éclaircies sur notre vie aujourd’hui.
Définitivement historique
Comme quoi, Toumaï est parvenu à réécrire l’histoire. Réécrire
parce qu’en fait, à la base, on a longtemps eu les
yeux rivés vers un autre fossile : Lucy. Vieille de 3,2 millions
d’années, c’est en Ethiopie dans le village de Hadar qu’elle
a été découverte. Excavée en 1974, elle a été longtemps
considérée comme le plus vieux fossile humain trouvé. Une
découverte qui aura permis d’en apprendre un peu plus encore
sur l’existence humaine, notamment sur la façon dont
les hominidés se sont déplacés. Un tas de mystères cachés à
travers les 47 os de ce fossile qui repose dans un coffre-fort
au Musée national d’Ethiopie à Addis-Abeba.
Si rien ne filtre véritablement sur l’abri actuel de Toumaï, on
sait où il vivait il y a 7 millions d’années.
Ked de Souza
000 163
Racines
ROUGE,
VERT & JAUNE
Pourquoi ces couleurs sur le drapeau
de tant de pays africains ?
Les Panafricains de tout bord arborent généralement en étendard
de leurs mouvements les couleurs vert, rouge et noir. Ces codes
sont repris un peu partout dans l’univers des Afro-américains,
chez les Rastafari de Jamaïque ou encore les mouvements indépendantistes
des Caraïbes. Il en va de même pour toutes les
opérations marketing autour du panafricanisme. Très souvent,
c’est ce triptyque qui ressort, à l’instar des Jordan 1 modèle Black
History Month de la firme au Jumpman et qui respectait ce même
code couleur. Mais les véritables couleurs du panafricanisme
sont en réalité : le vert, le jaune et le rouge, que l’on va retrouver
présents dans une flopée de drapeaux de pays africains, notamment
d’Afrique de l’Ouest. Alors que représentent ces couleurs
mythiques ? Revenons un peu plus d’1 siècle en arrière avec la
victoire des Ethiopiens et de son empereur Menelik II qui réussit à
repousser l’invasion coloniale italienne, en 1897. Fort de ce triomphe,
Menelik adopta pour drapeau : Le vert, le jaune et le rouge.
Le vert, symbolisant l’espoir et la nature, le rouge pour le sang versé
par nos anciens et le symbole de la lutte et, enfin, le jaune pour
représenter la puissance du soleil et de l’or. Ce récit glorieux a fait
des émules et c’est ainsi que le Ghana, lors de son indépendance
en 1957, devint le premier pays africain à emboiter le pas, avec
son célèbre drapeau aux bandes horizontales rouge, jaune,
vert et abritant une étoile noire. En 2020, ils sont au nombre
de 12, dont 2 en Afrique Centrale : le Cameroun (vert, rouge,
jaune et son étoile jaune) et le Congo Brazzaville (vert, jaune
et rouge en diagonale). Pour certains, la signification peut
légèrement varier. Par exemple, pour le Cameroun, le jaune
représentera - en plus de l’or - la savane présente dans le
nord du pays et le vert la forêt équatoriale. Vous l’aurez donc
compris, chacun sa sauce, mais un même tronc commun :
L’affirmation de sa fierté et de sa richesse africaine.
AFONSO Ier de Kongo
L’apôtre du Congo
Son engagement en faveur de la diffusion du savoir scientifique européen
mais contre la politique de colonialisme, incluant la traite négrière, en a fait
un des monarques africains les plus influents de son époque.
Sa foi a rythmé ses années de règne et son par la suite le premier évêque africain de l’Église
rapport avec les colons portugais. Fils du roi catholique. Selon Afonso Ier, la modernisation du
Nzingu a Nkuwa, Alfonso Ier Nzinga Mbemba royaume passe, en outre, par la destruction des
naît en 1456. En 1482, soit 26 ans plus tard, les icônes traditionnelles. Le roi mène alors une campagne
à travers le territoire où tout ce qui est lié au
colons portugais font leurs premiers pas sur les
terres du royaume Kongo. Chaleureusement paganisme doit être détruit.
reçus, les portugais aspirent à diffuser le catholicisme,
leurs arts et leur savoir-faire. Séduit, DECLIN DU ROYAUME
le roi Nzinga a Nkuwu se convertit au catholicisme
en 1491 devenant ainsi le premier roi la colonisation du Brésil. Présents au royaume
Au cours du XVIème siècle, le Portugal entame
chrétien du Kongo. Il sera suivi par son fils qui, Kongo, les Portugais vont alors profiter du commerce
triangulaire pour assujettir des hommes
une fois baptisé, adoptera le nom d’Afonso Ier.
À la mort du roi, Afonso Ier Nzinga Mbemba et femmes du royaume Kongo, les réduire en
monte sur le trône en 1506 après un duel avec esclavage et contraindre à la déportation ; le but
son demi-frère Mpanzu a Kitima, païen et fils étant d’apporter de la main d’œuvre sur cette
illégitime du roi Nzinga a Nkuwu. Une victoire nouvelle terre. Alors que l’harmonie régnait
qu’il attribue à un miracle : l’apparition de Saint entre les deux civilisations, cette initiative
Jacques et d’une armée céleste, qui aurait fait marquera le début d’une détérioration de leurs
fuir ses adversaires.
relations. Excédé par la cruauté de cette pratique,
Afonso Ier de Kongo envoie une missive
au roi Joao III du Portugal en 1526. Cette
Le règne d’Afonso Ier est marqué par sa volonté
de moderniser le royaume. Sa priorité : l’éducation.
En échange de richesses adressées au roi années plus tard au Pape, mais sans succès.
dernière étant restée sans suite, il écrit quelques
du Portugal, de nombreux sujets du royaume
du Kongo sont autorisés à partir étudier à Lisbonne.
Son fils, Dom Henrique Kinu a Mvemba Afonso Ier laisse derrière lui une descendance
Disparu en 1542 ou 1543 selon les historiens,
a d’ailleurs fait partie de ces envoyés devenant divisée et un royaume dominé par les Portugais.
Marie-France Makutungu
161
165
Racines
IBOGA
PLANTE “SPIRITUELLE”
Au commencement était l’herbe, et les psychotropes ont
pris chair. Elément crucial des rites de la religion Bwiti (pratiquée
à la base au Gabon), l’Iboga est de ces plantes mystérieuses
qui laissent sans voix.
Il faut procéder à une escapade au cœur de la forêt équatoriale,
non loin des côtes de l’Atlantique, pour trouver cette
plante magnifique. Bienvenue au Gabon où l’Iboga révèle
ses dons. Plus d’un demi-siècle, aujourd’hui, que cette essence
de la verdure est chargée de sens.
Comme le prouverait les cultes du rite traditionnel du
Bwiti et surtout d’avis de personnes averties, ce sont les
Pygmées du Gabon et le peuple Fang qui, depuis des siècles,
ont contribué à faire connaitre les vertus de la poudre
de la racine, de ce qu’ils caractérisaient déjà de bois sacré.
Nombreuses sont les personnes qui affirment pouvoir
prodiguer des soins au moyen de ladite plante. La plante
s’avère cruciale en matière d’atténuation des maladies, à
l’instar de celle de Parkinson et de l’Alzheimer. Ses effets sur
les pathologies psychosomatiques et les dépressions sont
d’un apaisement surprenant.
Seulement, le revers de l’Iboga est parsemé de travers, car
considéré tel un stupéfiant dans de nombreux pays. En
France et aux Etats-Unis, par exemple, elle occupe presque
le même rang que la cocaïne ; ici on parle clairement
d’Ibogaïne. A fortes doses, l’Iboga engendre des hallucinations,
provoque des malaises, des vomissements, des convulsions,
des troubles psychiques transitoires et peut mener
à la mort. D’avis de certains pharmacologues, la plante
est à même d’accélérer le rythme cardiaque. C’est dire le
danger qu’elle peut constituer.
Les initiés sont formels à ce sujet, les méfaits découlant
de cette plante sont liés à son mésusage. Sortie de son
contexte, celui de rite traditionnel ancestral, il se pourrait
que l’Iboga ne puisse pas avoir la même finalité, d’où les
cas d’accidents enregistrés. Comme pour dire qu’entre
spiritualité et consommation incontrôlée, cette poudre de
bois sacré ne cache point son fossé. Pour la consommer, il
vaudrait mieux être un initié ou avoir l’aval d’une personne
éclairée pour accéder à une potentielle élévation, une
probable illumination.
166
Ked de Souza
PYGMÉES
LES ROIS
DE LA FÔRET
Racines
Plusieurs programmes scolaires africains les présente
comme tel : « Les Pygmées sont des hommes de petite taille
qui vivent de la chasse, de la cueillette et de la pêche. »
Difficile de parler d’une définition erronée, car il s’agit bel et
bien de la vérité.
Ce peuple d’Afrique centrale jouit d’une renommée ancestrale
au cœur de la forêt équatoriale. Une forêt dont il est
l’autochtone. Disséminée le long de l’équateur, en plusieurs
groupes ethniques, la population pygmée est perceptible
dans plusieurs pays de la sous-région d’Afrique centrale,
notamment le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine,
la République démocratique du Congo, le Rwanda,
le Burundi, l’Ouganda… Pour eux, la forêt n’a plus le moindre
secret. Plantes médicinales rares, vertus curatives de la verdure,
techniques de subsistance dans la nature, ils maitrisent
tout cela à coup sûr. Au-delà la particularité de leur habitacle
forestier où maisons et vêtements sont très souvent confectionnés
à base de feuilles, il faut dire que leur taille constitue
l’une de leur singularité. Ne dépassant pas souvent le mètre
50 pour la majorité, rien à voir avec le nanisme, leur nom «
pygmée » est tout justifié. Saviez-vous qu’en grec, il signifie :
« Haut comme le poing » ?
Un peu comme leurs cousins les aborigènes, leur entourage
leur cause de la peine. Bien que classés comme étant des
minorités à protéger, d’aucuns semblent profiter de leur vulnérabilité.
Abusé par des populations « civilisées », l’Homme
pygmée est on ne peut plus fustigé, stigmatisé. Maltraitance,
filouterie, escroquerie, abus sexuel, professionnel et autres
sont très souvent au chapitre de leurs dénonciations. La
faute, peut-être, à leur faible taux de scolarisation, qui leur
vaut souvent d’être l’objet de tas de dérisions. Souvent expropriés,
ils voient très souvent leurs villages dévastés pars
la déforestation.
Cependant, derrière cette vulnérabilité voilée, il n’en demeure
pas moins que les Pygmées sont craints. En digne
seigneurs de la forêt, leur maitrise accrue du mystique leur
vaut une réputation unique. Maladies incurables, secours impensables,
actions mystiques et magiques sont le propre de
ces hommes uniques.
Dire donc du Pygmée qu’il est primitif serait plutôt abusif.
Il s’agit d’une vérité qui en réalité est aujourd’hui dépassée.
L’Homme pygmée a énormément changé, il a bel et bien
évolué.
Ked de Souza
167
Racines
P.Diddy, Rick Ross, Kid
Ink, Miguel, Omarion,
Flo Rida, Frank Ocean,
Fabolous, Axel Tony,
Booba et Maître Gims,
Kalash, X-men, Sike,
Erik Peduran...
Autant d’artistes
passés entre ses mains
LES ETHNIES EN
L’eugénisme ANGOLA des
FALASHAS d’Israel?
Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien
Haaretz lâche une bombe. Une «source
gouvernementale» reconnaît pour la première fois
avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera
(contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux
nombreux effets secondaires) aux femmes falashas,
juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des
années de suspicions autour d’une pratique toujours
réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes.
C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal
Gabbay pour un
programme de la
Chaine Educative
qui met le feu aux
poudres. Inquiet de
voir le nombre des
Falashas en Terre
Sainte se réduire
comme peau de
chagrin (-50% en
dix ans), il recueille
les témoignages
de 35 femmes
site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe
I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à
s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un
rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement
sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain.
« A l’époque, nous avions déjà demandé des explications
au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que
le Depo Provera était, pour des raisons culturelles,
beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les
juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le
traitement une
fois en Israël.
C’est faux. Je
pense que les
raisons de cette
pratique sont
principalement
racistes. Et ces
aveux sont
une étape très
importante
dans la
liberté de ces
éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit
chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à
même leur arrivée en Israël: «On nous disait que les l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu
femmes avec beaucoup d’enfants souffrent. On prenait des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps
[l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe
Situé au Sud-Ouest relate Haaretz. de l’Afrique Suite à aux la frontières diffusion de du la programme République
démocratique novembre du 2012, Congo, six de associations la République en du faveurs Congo, des droits guerre Saba. civile, Aujourd’hui, l’Angola, à travers les Falashas force vivent de son ostracisés peuple, a réussi et dans à
en Toutefois, remontant malgré au la temps colonisation, du Roi la Salomon révolution et de ou la encore Reine la de
la Zambie de et de l’Homme la Namibie, et l’Angola des droits est un des pays femmes de plus éthiopiennes
de 32 maintenir une sa grande culture, précarité. ses langues, Ces femmes son patrimoine...On seront- elles compte bientôt
millions d’habitants. écrivent conjointement Ancienne colonie au Ministère portugaise, de l’Angola la Santé. a Pour en Angola trois grands groupes ethniques : Les Ovimbundu
en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui
hérité de la
seule
culture
réponse,
et du portugais
son directeur
comme
général,
langue officielle.
le Professeur
(37 % de la population), les Mbundus (25 %), les Bakongo (13
condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à
C’est d’ailleurs le deuxième pays lusophone par son étendue et %), ainsi que d’autres groupes ethniques minoritaires comme
Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013
sa population, après le Brésil et devant le Mozambique.
les Lunda-Tchokwés (5,4 %), les Nganguela (6 %), les Nyanekapromotion
de la santé avec l’indication de « ne plus la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish
Humbé (5,4 %)... parlant près de 38 langues bantoues, en plus
injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans
du portugais Aynaw, et un du symbole lingala. fort et peut-être une manière de se
qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le faire pardonner, en partie.
088 168
Rosie Gankey
P.Diddy, Rick Ross, Kid
Ink, Miguel, Omarion,
Flo Rida, Frank Ocean,
Fabolous, Axel Tony,
Booba et Maître Gims,
Kalash, X-men, Sike,
Erik Peduran...
Autant d’artistes
passés entre ses mains
L’Angola est subdivisée en dix-huit provinces : Bengo, Benguela,
Bié, Cabinda, Cuando Cubango, Cuanza norte, Cuanza
sud, Cunece, Huambo, Huila, Luanda, Luanda norte, Luanda
sud, Melanje, Moxico, Namibe, Uige, Zaïre.Dans chacune de
ces provinces, des foyers ethniques historiques y sont installés.
Les Himbas, à la frontière de la Namibie et de l’Angola
Les Ovimbundu
À l’Ouest du pays, dans les provinces de Benguela, Bié, Cuanza
sud et Huambo vivent les Ovimbundu, l’ethnie majoritaire du
pays. Les Ovimbundus sont des descendants des populations
Bantoues venues du nord de l’Afrique vers le IIème millénaire.
D’après de nombreuses traditions orales, le premier royaume
Ovimbundu « Huambo » aurait été fondé par le Roi Wambu
Kalunga et grâce à sa sagesse se serait étendu jusqu’à Zanzibar.
Les Ovimbundu sont connus pour être un peuple de commerçants
et anticolonialistes.
En effet, à l’arrivée des Portugais, les Ovimbundus passent du
commerce dit de caravane à l’agriculture commerciale avant
de se faire voler et piller leur terre par les Portugais.
Racines
C’est le début du peuple anticolonialiste et politique tel qu’il
est connu en Angola. Les Ovimbundus sont depuis le début du
XXème siècle à majorité chrétiens et parlent l’umbundu et le portugais.
Ce peuple est extrêmement organisé, les femmes sont en charge
de l’agriculture, de l’organisation sociale, de la gestion du budget
Le 10 ja
et des stocks ainsi que la vente des excédents par les hommes.
Haaretz
Les hommes, quant à eux, s’occupent de la pêche, la chasse (via
gouvern
rituels magiques), la coupe du bois et des animaux. Ils exercent
aussi le rôle de représentant de leur famille... La vie politique
avoir
de
inje
Ovimbundu s’articule autour d’un chef élu par le peuple. Il exerce (contrac
les fonctions de juges, distribue les terres, s’occupe des personnes
âgées et en situation d’handicap...
juives d’
nombreu
années d
Les Mbundu
réfutée e
Les Mbundu, aussi appelés Ambundu, sont aussi des descendants
des populations Bantoues. Ils partagent de nombreux points
C’est un
Gabbay
communs avec les Ovimbundu à une différence près : leur fonctionnement
est matrilinéaire, c’est-à-dire que la tribu relève du
program
Chaine
lignage de la mère. Lorsqu’en 1550, les Mbundus obtiennent leur
qui met
indépendance du roi de la tribu Bakongo, c’est le début pour eux
du commerce avec les Portugais avant la mise en esclavage
poudres
du
peuple. Afin de fuir le travail forcé, certains Mbundu se sont voir en-lfuis vers le centre du pays et, par conséquent, ont perdu la majori-
Falashas
n
té de leur terre. Aujourd’hui, c’est près de 2,5 millions d’Ambundu Sainte
qui vivent principalement dans le Nord-Ouest de l’Angola dans comme
les provinces de Bengo, Malanje, Cuanze Nord, Cuanze Sud chagrin et la
capitale Luanda. Majoritairement chrétiens, même si beaucoup dix ans),
continuent de pratiquer rites et pratiques ancestraux, les Mbundu
parlent le Kimbundu et le portugais.
les tém
de 35
éthiopie
Les Bakongo
chantag
Autrefois, le royaume du Kongo était un empire de l’Afrique du
Sud-ouest, situé dans des territoires du nord de l’Angola, même de le
Cabinda, de la République du Congo (Brazzaville), extrémité femmes
occidentale de la République démocratique du Congo (RDC, [l’injectio
Kinshasa) et une partie du Gabon. L’Angola appartenait donc relate H
auparavant au royaume du Kongo et, une fois indépendant, novemb
le pays est devenu un état subordonné par les colonies portugaises
entre 1891 et 1914. Durant des années, des conflits écla-
écrivent
de l’Hom
tent sur le territoire angolais et c’est en 1950 qu’interviennent
seule ré
les Bakongo pour reprendre le pouvoir et se joindre à d’autres
Ron Gam
tribus pour former un parti politique contre la colonie portugaise.
Ensemble, ils ont contribué à faire abdiquer les
promoti
injecter
dirigeants portugais et à gagner face au colonisateur.
qu’elles e
Eve Touré
165 169
088
170
171
Racines
BAMILÉKÉ
LES ÉLÉMENTS CLÉS
D’UNE IMMENSE CULTURE (1)
Les Bamilékés représentent un groupe socio-culturel qui occupe
les hautes terres de l’Ouest du Cameroun. Ils descendraient des
Baladis partis de l’Egypte au IXe siècle et qui arrivèrent en région
Tikar (région des Grassland au centre-ouest de l’actuel Cameroun)
vers le milieu du XIIe siècle. Peuple dynamique et entreprenant,
les Bamilékés vivent dans les zones montagneuses et constituent
le groupe ethnique le plus important, d’un point de vue démographique,
des Grasslands.
LES CHEFFERIES
Le Pays Bamiléké est constitué d’une mosaïque de petites et moyennes
chefferies qui se sont formées par segmentation à partir
de quelques chefferies de base. L’organisation sociopolitique est
également centralisée. L’histoire du peuple Bamiléké a été marquée
par plusieurs combats pour la défense de son autonomie
et de son territoire et les chefferies ont joué un rôle clé dans la
préservation de leur identité.
Une chefferie bamiléké est une sorte de mini état centralisé autour
d’un chef puissant et jouissant d’un pouvoir de droit semi-divin.
Le chef est un descendant de la dynastie fondatrice du village.
Mais ce pouvoir est modéré par l’existence de sociétés secrètes.
On distingue les sociétés secrètes administratives comme
le conseil des 9 (notables représentant chacun les pères
fondateurs de la chefferie), des sociétés secrètes religieuses
comme le conseil des 7 et les sociétés secrètes guerrières
qui combattent les sorciers maléfiques totémiques.
172
Le La’akam
Cela signifie « Le village des notables ». Tout futur chef doit
y séjourner avant son intronisation. Cette légitimité lui confère
l’autorité de chef. Il devient ainsi le garant de la prospérité
et de la survie de sa chefferie. Dans toutes les chefferies
bamilékés, l’accession au trône se fait généralement de père
en fils, les vœux du défunt roi quant à sa succession ne constituant
pas pour autant un choix définitif. C’est le conseil
des 7 qui définit le futur chef lors d’une grande cérémonie
d’arrestation. Le conseil des 9, quant à lui, se charge d’assurer
la formation du nouveau chef durant son séjour au La’akam.
C’est un lieu de retraite où, pendant 9 semaines, le nouveau
chef subit une formation en investiture et initiation aux
mystères du royaume. Pendant ce temps, lui sont « présentées
» plusieurs femmes qu’il est supposé - en principe - mettre enceintes.
À la sortie du La’akam, le chef est nettoyé de toute sa
vie passée. Paré de vêtements royaux, il est alors investi devant
tout son peuple au milieu des danses et chants de joie.
Le choix du successeur se fait donc par le chef lui-même, avec
l’aval du conseil des notables qui seront à même de dire, après
avoir interrogé le futur, si tel enfant peut garder ou non un
totem, un secret d’état et s’il est disposer à gouverner. Par
ailleurs, le successeur et son adjoint doivent être des fils nés
durant le règne du chef.
Racines
LES SYMBOLES ET RITES
Les symboles de culte et de prestige dans la tradition
Bamiléké sont constitués par un ensemble de croyances et
rites qui symbolisent toute l’importance que ce peuple accorde
à la tradition. Parmi ces symboles, on distingue au rang
des plus importants :
Le Ndop : étoffe de rassemblement
L’histoire nous dit que cette étoffe provient de la région de la
Gamawa où les tisserands Tikar l’échangeaient contre la kola.
Les couleurs bleues et blanches sont les tons dominants de
ce tissu qui, pendant des années, ne se faisait qu’à la main et
coutait alors très cher. Il reste l’un des symboles les plus marquants
des Bamilékés. Les cercles, les losanges et les lignes
sont autant d’éléments qui donnent au ndop le prestige qui
est le sien. Ces différentes figures symbolisent la solidarité,
la stabilité, la fécondité et la prospérité. La modernité a permis
sa vulgarisation, si bien qu’aujourd’hui il est devenu tissu
d’ameublement, tissu d’apparat ou vêtement ordinaire, via de
simples imprimés.
LE CULTE DES ANCÊTRES
Le peuple bamiléké, en plus d’être connu pour ses lieux sacrés,
est aussi connu pour ses rites et pratiques comme par exemple
le « culte des crânes » ou « culte des ancêtres ».
Chez les Bamilékés, les morts ne sont pas morts. En fait, ils sont
dans un monde spirituel et, à partir de là, veillent sur leurs proches
descendants qui sont encore sur Terre. Les ancêtres sont considérés
comme des intermédiaires entre Dieu et les vivants. Ils
sont profondément impliqués dans les affaires des vivants car
ils sont les gardiens de la famille et agissent comme police invisible
de la famille et de la communauté. Le culte des ancêtres
est très vif. Les Bamilékés considérant que l’esprit d’un défunt se
trouve dans son crâne, ce crâne sera alors déterré et sera gardé
au côté des crânes de toute la famille dans une petite maison
destinée à cet effet. Des offrandes sont faites au crâne qui sera
consulté fréquemment par le successeur de la lignée, notamment
lorsqu’une question difficile concernant la famille se pose.
Les funérailles, qui se déroulent une ou plusieurs années après le
décès, rythment la saison sèche et constituent de grandes fêtes
haute en couleur.
La queue de cheval
C’est l’accessoire privilégié dans les toutes les manifestations
de joie dans le pays Bamiléké. Les couleurs les plus
récurrentes sont le noir, le marron et le blanc. Pour rythmer
la danse, la queue de cheval est joyeusement agitée par les
femmes ou agitée comme une lance par les hommes. Auparavant,
porter une queue de cheval était synonyme de
bravoure. Aujourd’hui, le faire relève tout simplement du bon
goût. L’usage de la queue de cheval en pays Bamiléké lors de
grandes manifestations est synonyme de victoire. C’est ainsi
que, lors des funéraires, on le brandit en signe de victoire sur
la mort, puisque dans la tradition Bamiléké la mort est juste le
passage d’un monde à un autre. Elle symbolise aussi le pouvoir,
la notabilité et le prestige, d’où sa présence pendant les
danses des sociétés secrètes, les événements culturels ou encore
l’intronisation d’un nouveau chef.
Racines
Le Ndinndim : Graine de bénédiction
Cette graine noire est le compagnon de protection de toute
personne qui entame une mission périlleuse. Ainsi, une gousse
entière dans son sac tient lieu de blindage. Dans la tradition, ces
graines se mangent en chiffre impair, à l’exception des jumeaux et
jumelles qui les consomment en chiffre pair.
Le Ndinndim
Le Nkeng
Le Nkeng : Arbre de paix
En pays Bamiléké, la reine des plantes est partout. Sa présence à
l’extérieure des maisons est non seulement signe de paix, mais
témoigne aussi du fait que vous êtes devant une concession
bamiléké. À l’intérieur de la maison, il sert de décoration. Le nkeng
est également présent dans toutes les cérémonies. Il incarne la
paix dont tout un chacun a besoin. Autrefois, brandir l’arbre de
la paix était signe de reddition et de négociation. De nos jours,
le brandir à celui avec qui on a un différent signifie que l’on demande
l’apaisement. Il est également présenté à chaque fois qu’il
y a une naissance de jumeaux dans la communauté et lors de
l’intronisation des chefs. Enfin, il sera parfois jeté dans la tombe
du défunt pour éloigner les esprits.
SPIRITUALITÉ ET LIEUX SACRÉS
Les croyances bamilékés traditionnelles sont toujours très
vives. Les Bamilékés croient en l’existence d’un Être suprême
appelé « Si » ainsi qu’en de nombreux esprits à portée limitée.
Dans la spiritualité bamiléké, l’être humain est considéré
comme étant double dans sa constitution. D’un côté, il est
physique, visible et, de l’autre côté, il est âme spirituelle et
invisible. Les lieux sacrés sont ceux consacrés à Dieu. Le lieu
où on va méditer et prier le Si (Être suprême) permet aux
Bamilékés d’être en relation directe avec lui.
Ces lieux sacrés sont choisis à partir des oracles et des révélations
reçues par les différents guérisseurs et médiums. Il peut
s’agir par exemple des forêts ou de la case des ancêtres.
Dans le pays Bamiléké, l’un des signes qui montrent au voyageur
qu’il est aux abords du palais royal ou de la concession
d’un grand notable, c’est souvent une immense forêt
manifestement bien entretenue. Le lieu sacré sert aussi pour
les sacrifices. Cette forêt sacrée est donc un lieu de culte et
les totems des chefs et des notables sont réputés s’y cacher.
Aussi, c’est dans ses forêts que les guérisseurs vont cueillir
les plantes et les herbes pour la médecine traditionnelle. Les
forêts deviennent alors le siège des esprits du village.
174
BAMILÉKÉ
LES ÉLÉMENTS CLÉS
D’UNE IMMENSE CULTURE (2)
Racines
UNE SOCIÉTÉ ÉLITISTE
La société bamiléké est élitiste mais aussi solidaire. La réussite
personnelle est encouragée et récompensée par des titres de
notabilité au sein de la chefferie.
LANGUES & ORIGINE DU NOM
Aujourd’hui, on dénombre chez les Bamilékés 5 grands
groupes linguistiques proches les uns des autres et subdivisionnés
en une vingtaine de sous-groupes :
- Le Ghom’a-lah (Grande Mifi)
- Le Medumba (Ndé)
- Le Yemba (Menoua)
- Le Ngombaa (Bamboutos)
- Le Féfé (Haut-Kam)
Les noms de famille définissent l’origine du groupement.
Quant aux origines du mot Bamiléké, elles restent mitigées
selon les différents clans.
Datant de l’époque coloniale, la première hypothèse voudrait
que tout cela soit parti d’une erreur de prononciation
par l’interprète et du terme « Baboté Ba Léké » qui signifierait
« Porteur des masques ». La 2ème hypothèse voudrait que
cela provienne de la langue Foto et de l’expression « Pe Me
Leke » et qui signifie « Habitants des montagnes ».
ÉLÉMENTS PHARES
DE L’ART BAMILÉKÉ
ARCHITECTURE
L’architecture bamiléké se caractérise par sa démesure et son
symbolisme. L’organisation des bâtiments dans une chefferie suit
des règles strictes basées sur la cosmogonie bamiléké. Les bâtiments,
faits de raphia, bambou et de chaumes, sont surmontés
de toitures pyramidales, appelées localement « toits coniques ».
Michael Kamdem
En hommage à Teta Michel, Mony Mamga,
Taboue Laurent & Ma’ Marguerite
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STYLISME
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DYNO AKINDES
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FAUCHON L’HÔTEL PARIS
Mode
“ Ma vie a réellement été impactée lors de
mon passage aux Etats-Unis. [...]
C’est là-bas que je suis devenue une femme”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Cindy Isola Gamassa, âgée de 25 ans, entrepreneure
sociale. Après mes études en relations internationales, je me
suis lancée dans le conseil en image en ouvrant ma boite
Isolabella et, désormais, j’ai Numerika spécialisée dans la
communication digitale. Mon identité se définit autant par
mon côté humain que par un cocktail original de valeurs traditionnelles
et modernes de la femme africaine.
Atlanta, Paris, Brazzaville...
Vous êtes une globe-trotter, en quoi cela a-t-il influencé
votre perception de la vie ?
En effet, le voyage fait partie intégrante de mon existence, esprit
& corps, car j’ai déjà été dans les quatre coins du monde.
Je suis née en France, j’ai grandi à Libreville, étudié à Atlanta,
et enfin transité par Paris avant de m’installer à Brazzaville. Je
retiendrai de ce périple que ma vie a réellement été marquée
par mon passage aux Etats-Unis. La culture américaine visant
à valoriser d’avantage une personne que ses possessions m’a
permis de me lancer dans une quête de soi aboutissant à une
découverte de mon identité. C’est là-bas que je suis devenue
une femme. Enfin, mon expérience sur le territoire m’a ouvert
les portes de l’entrepreneuriat et poussé à mettre en pratique
les principes de vie que je communique aujourd’hui.
Vous êtes activiste pour les droits des femmes et
speaker à different événements à ce sujet. Avez vous
constaté des avancées dans la communauté à travers
votre combat ?
Je tiens des ateliers à thème pour les jeunes femmes. Celles
qu’on édifie souvent trop tard. Je n’ai pas suffisamment
d’expérience pour leur apprendre quoique ce soit, au contraire,
je veux apprendre avec elles alors je crée essentiellement
des espaces de partage dits « safe spaces ». Il y a un véritable
réveil en cours, notamment du fait que le marché de la mode
et donc de la beauté africaine bénéficient de plus en plus de
visibilité. Les femmes communiquent et, ensemble, trouvent
la force d’élever la voix pour revendiquer leurs droits afin
d’améliorer leur condition de vie.
Interview réalisée par Michael Kamdem
Nous avons déjà réussi à identifier les challenges des femmes
africaines : il s’agit principalement du droit à la parole et de la
disposition de son corps qui lui ont longtemps été niés. Dans
mon cas, j’ai contribué à la rédaction du manifeste des femmes
de l’Afrique Centrale pour le compte de l’Union Africaine ainsi
qu’à des tables rondes impliquant le ministère de la Femme
afin de passer plus efficacement à l’action. Le grand obstacle se
trouve au niveau des mentalités d’une société où la tradition est
très encrée et où la loi peine à être appliquée. Mais l’avantage
que la communauté possède est d’être très vaste et jeune. Lorsque
la femme noire d’Atlanta passe son message, elle le relaie
à la femme noire de Paris qui à son tour impacte la femme noire
du Kongo. Cette chaîne renforce l’union des femmes noires de
tous bords et contribue à la plus belle avancée : l’émanation
d’un groupe socio-culturel fort.
Qu’est-ce que l’élégance, selon Isola ?
L’élégance n’est pas un style, mais le mode d’expression de la
grâce. C’est le résultat d’une harmonie juste, dont le but ne
relève pas du paraître. Enfin, l’élégance naît de la simplicité et
est de l’ordre du naturel. J’essaie de l’atteindre à travers mon
style en mettant en avant des tons neutres, des lignes structurées,
un make-up léger et en portant l’afro. Je me donne pour
mission de représenter l’élégance à l’africaine et pour une congolaise
d’origine, c’est un beau défi.
Les réseaux sociaux, en particulier, et le monde du
digital sont devenus votre terrain de jeu. Comment
avez-vous fait pour si vite trouver votre place dans cet
écosystème ?
J’ai toujours été une usager des plateformes sociales conscientes
et engagées. Nous avons contribué à rendre les plateformes
Facebook, Instagram, Linkdn ou YouTube géantes et
nous influençons au quotidien leurs algorithmes, pas le contraire.
Pendant le confinement, la mode était aux lives. Par
conséquent, j’ai créé par le biais de mon entreprise de communication
Numerika une plateforme A Nous l’Avenir qui favorisait
les lives instructifs pour les Congolais. Le concept est de
donner la parole aux jeunes entrepreneurs congolais et pour
ceux disposés, de passer une journée avec pour comprendre
leur quotidien.
181
182
184
Mode
Cette démarche m’a permis de captiver l’intérêt des autres
usagers sur l’importance de l’image digitale et, ainsi, de continuer
à élargir ma clientèle en temps de crise. La clé est tout
simplement d’entreprendre une action avec un objectif et
de se renseigner sur les outils qu’on utilise pour y arriver afin
de pouvoir s’adapter aux évolutions. Cela marche pourtout,
autant pour la mode que pour la technologie et l’espèce humaine.
À qui s’adressent vos prestations ? Quelle est votre
clientèle cible ?
Depuis la crise sanitaire, mon meilleur ami est mon ordinateur.
En un clic, je voyage instantanément et je brave les fuseaux
horaires. En effaçant cette barrière physique, je peux viser
des clients en quête d’identité visuelle digitale de qualité. Mes
prestations sont taillées sur-mesure, en fonction des budgets,
afin d’aider tout le monde à faire une bonne transition dans
le monde virtuel. Je m’adapte, des plus petits aux plus grands,
en m’inspirant de mes techniques de travail du conseil en
image. Il faut toujours personnaliser le travail en fonction de
l’individu ou de l’entreprise qui se présente. Je fais du travail
de veille soit community manager, de la création de contenu
et mon équipe se charge du travail de graphisme et des services
de webmaster pour livrer des packs complets.
“ Avant même d’aspirer au
mariage, j’aspire à être une
femme accomplie et
indépendante. Pour se faire,
il ne faut pas hésiter à se lancer
dans les expériences de vie
professionnelle et personnelle
aussitôt que possible.”
25 ans, un âge clé pour beaucoup... Ressentez-vous
une pression particulière due aux codes de la société
africaine ?
Que ce soit en Afrique ou ailleurs, on a toujours une pression
parce que c’est l’heure du premier bilan. Les femmes de la génération
précédente pensaient au mariage comme une fin à
concrétiser à cet âge. Notre génération est plutôt préoccupée
par la réussite personnelle, une forme d’individualisme de ce fait
est né. Et je ne suis pas une exception. Avant même d’aspirer au
mariage, j’aspire à être une femme accomplie et indépendante.
Pour se faire, il ne faut pas hésiter à se lancer dans les expériences
de vie professionnelle et personnelle aussitôt que possible.
Surtout, je pense à ce que je peux faire pour rendre ma vie et
celle des autres meilleures. Il est vrai que 25 ans, c’est un bel âge,
c’est le quart de siècle et on y tire des grâces jamais vues avant si
on se prépare suffisant à les recevoir.
Quels sont vos objectifs pour cette année 2021 ?
2021... Je souhaite que ce soit une meilleure année. Je compte
ouvrir des bureaux physiques en début d’année pour non
seulement pouvoir rencontrer le monde que la plateforme A
Nous l’Avenir mobilise dans notre espace de co-working, mais
également pour étendre l’activité aux services d’imprimerie
pour donner vie à nos créations graphiques. J’espère donc
pouvoir évoluer avec une belle clientèle, notamment congolaise,
que ce soit pour les services d’optimisation dans le
digital ou le conseil en image des entreprises. Ce sera aussi
l’occasion d’organiser plus régulièrement des ateliers dédiés
aux femmes. En parallèle, je réfléchis également à l’élaboration
d’une ligne de vêtements car mon premier amour reste la
mode et je souhaite continuer à habiller les femmes d’une
manière ou d’une autre. Je ne pourrais sans doute pas réaliser
tous ces projets dans la même année, mais je veux rester très
ambitieuse. Enfin, j’espère pouvoir continuer à m’épanouir
dans ma vie personnelle, car l’un ne doit pas aller sans l’autre !
J’ai trouvé l’amour et je compte bien le conserver.
186
Interview réalisée par Michael Kamdem
Ce numéro est un spécial “Afrique Centrale” englobant
les deux Congo, Gabon, Angola, Cameroun...
Que représente le “Kongo” pour vous ?
Le Kongo avec un grand “K” représente l’union, un retour à nos
racines. Pour moi, cela prend tout son sens parce que j’ai une
double nationalité. Je suis une Congolaise d’origine qui a grandi
au Gabon. Je suis heureuse de voir les barrières entre nos territoires
disparaître avec ce genre d’initiatives. Nous partageons
tant en commun !
À travers mes voyages, j’ai eu la chance d’explorer les autres
territoires cités. Nous vivons dans une époque où on peut être
noir(e), fièr(e) et porter haut nos couleurs. Ce retour aux sources
doit être une volonté d’enrichissement personnel qui devrait
tous nous concerner.
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
Quand je pense au mot “Roots”, je pense au mouvement religieux
et politique Rastafari car il me renvoie à la spiritualité, à
mon identité, à ma véritable origine : ma terre. C’est un mot à
fortes connotations qui me ramène à méditer sur notre culture,
notre religion et ce qui est capable de naître d’une terre bien
battue.
Business
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Claudia Yoka, née en mai 1974 ! Calculez l’âge vous-même ! Chez
moi, on répond : je suis née vers… (rires). Je suis du Congo-Brazzaville.
Je suis à la fois cinéaste et éducatrice.
Si vous aviez une baguette magique, avec quel acteur et
quelle actrice vivants aimeriez-vous collaborer ?
Forest Whitaker et Gabourey Sidibé.
Quel état des lieux faites-vous de l’industrie du cinéma
en Afrique ?
Cet état des lieux a été si souvent fait par des cinéastes africains
bien plus chevronnés que moi que je ne souhaite pas empiéter et je
préfère parler de l’état des besoins, parce que notre cinéma africain
doit être aidé ses Etats (sans mauvais jeu de mots), pour être guéri,
soutenu, valorisé et être viable esthétiquement et économiquement.
Plusieurs pays africains francophones ont des fonds alloués
190
à la production cinématographique ; Par exemple, le Sénégal
et la Côte d’ivoire. Ces productions sont la vitrine d’un pays,
son cachet, son identité. Tous les pays devraient y songer.
Nollywood a pris un essor phénoménal et est l’un
des secteurs les plus générateurs d’emplois.
Comment faire pour que l’Afrique francophone se
hisse au même niveau ?
Nous parlons ici de modèles qui sont « historiquement » différents.
Les francophones ont hérité de la bureaucratie de
Vincent de Gournay et les anglophones du pragmatisme de
Charles Peirce. Ce n’est pas une critique, mais un fait ! Parce
que, pendant que les francophones se perdaient à remplir
des dossiers de subventions, les anglophones, Nigérians
en tête, tournaient des films avec de petites caméras et
l’équivalent de 1000 euros en poche ; et, ils se perfectionnaient
techniquement, de jour en jour, tout en développant
un système de distribution et de diffusion de leurs œuvres qui
leur était propre et ils ne s’embarrassaient d’aucune paillette.
Business
CLAUDIA YOKA
BARONNE DU CINÉMA AFRICAIN
Et aujourd’hui, c’est Netflix qui leur déroule le tapis rouge ! Donc,
pour l’Afrique francophone, que certaines de nos images cessent
de faire sourire nos décideurs, parce qu’elles sont dues à un
manque de soutien. Nous n’avons plus le temps de reproduire le
modèle nigérian de départ. Parce que lorsque nous arriverons à
Netflix, les africains anglophones tiendront déjà Hollywood ou les
salles seront toutes fermées sur le continent ; qui sait ? et les cinéastes
francophones qui ont du succès doivent ouvrir leurs bras à
ceux qui peinent.
Vous êtes certainement l’une des femmes les plus influentes
dans le paysage cinématographique africain en
ayant participé et présidé de nombreuses manifestations
culturelles. Quelles sont vos 3 plus beaux souvenirs et
pourquoi ?
Le compliment est trop grand pour que je l’accepte ! Je parle souvent
de moi comme d’une imposture « divine » parce que j’ai bénéficié
de trop de grâces dans ce domaine. Présider des festivals
est un cocktail de souvenirs impérissables, mais créer mon Festival
Tazama a été une révélation. Nous sauvons des vies, notamment
celle du petit Emmanuel atteint de rétinoblastome : tumeur de la
rétine. Et je le dois à tous les cinéastes qui s’engagent à nos côtés
depuis la première édition. 2ème souvenir : avoir eu le privilège
de déjeuner avec Morgan Freeman près de ses bureaux de la 2nd
street à Santa Monica. Il est tout en sagesse, humilité et grandeur, le
tout avec humour. Ce n’est pas un souvenir mais un enseignement.
Enfin, après avoir vu le film : The Great debaters de Denzel Washington,
j’ai réussi à faire venir les vrais Débatteurs de Wiley college
dans mon pays pour créer les premiers clubs de débat dans chaque
arrondissement de la capitale avec le soutien de la fondation Melvin
Tolson B-Denzel Washington Forensics Society. Le cinéma mène à
tout, surtout au leadership des jeunes.
Il s’agit d’une édition spéciale Afrique Centrale.
Que représente le Congo pour la femme que vous êtes
devenue ?
Une terre d’opportunités où les jeunes ont le droit de persévérer, de
bâtir et de prospérer. En tant que femme et mère, j’espère le meilleur
pour tous les enfants du Congo. Je suis consciente que j’ai eu
droit à certains privilèges. J’ai pris l’option de les concentrer dans
des études. Et encore aujourd’hui, j’aime suivre des formations.
C’est beaucoup de satisfaction lorsqu’on est une femme
africaine de ne pas se voir fixer de barrières dans son éducation.
Quels sont les projets pour 2021 ?
Un film en préparation ?
Un film, une comédie déjantée : MAYOUYA (L’Arnaque) avec
un casting très éclectique ; environ 13 nationalités du continent
dont les comédiens font la fierté de leur pays respectif.
Le début de tournage au deuxième semestre 2021, s’il plaît
à Dieu ; et j’ai tellement râlé pour ne pas le tourner ailleurs
que dans mon pays que je dois revoir plusieurs volets de
mon budget, parce que j’ai dû renoncer à quelques « avantages
» extérieurs. J’échange beaucoup avec des entreprises
locales comme pour le Festival Tazama et ça suit son cours.
Quand je pense aux nouvelles toilettes de la station spatiale
à 23 millions de dollars, je me dis que chacun de nous a ses
problèmes à gérer (rires) ; je ne me décourage pas pour notre
cinéma !
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora
qui va vous lire ?
Les idées reçues sont préjudiciables lorsque l’on veut changer
les choses. Il y a tellement de challenges derrière un film,
un festival que nous devrions songer à travailler tous ensemble
; Mon festival a été « catalogué » à une période donnée
et ça m’a peinée au point de vouloir le stopper, mais nous
avons des malades du cancer qui comptent sur nous ! Alors
continuons ensemble…
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Mes grands-parents : Jean, Micheline, Colette, Laurent…
Des caractères bien trempés et le même héritage : témérité,
valeurs et transmission. Dans le cinéma, « Roots » m’évoque
la très belle initiative que sont les Sotigui Awards. L’Académie
des Sotigui regroupe 10 collèges du cinéma africain et je suis
fière d’en être membre depuis décembre 2020. Une belle façon
de faire parler de notre art et de valoriser nos racines.
Interview réalisée par Michael Kamdem
191
Business
192
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Sarah Yakan, 31 ans. Je suis d’origine guadeloupéenne
et camerounaise. J’ai fondé Femme d’influence, il y a 5
ans, une plateforme qui compte aujourd’hui quasiment
1 millions d’abonnées.
Femme d’influence, c’est quoi ?
Femme d’influence est un média féminin de développement
personnel pour les femmes. Au départ, je l’ai créé
pour valoriser la femme noire par le biais des visuels
motivateurs et puissants. L’idée était de booster la confiance
en soi à travers nos sujets traités : professionnels, personnels,
amoureux... Nos posts abordent également des problématiques
de bien-être, de développement personnel et
d’apparence.
La femme d’influence est celle qui va maximiser les 5 pôles :
la beauté (l’apparence), le pouvoir, l’argent, le savoir et
l’amour. Quand je parle d’amour, il s’agit de trouver la personne
idoine pour nous accompagner dans notre accomplissement.
Business
SARAH YAKAN
FONDATRICE DE FEMME D’INFLUENCE
Au-delà du magazine, vous avez désormais un volet
évènementiel...
Effectivement. On a commencé en organisant des masterclass.
Nous étions curieuses de rencontrer notre communauté, la
voir en réel... Nous avons parlé de tous les sujets traités sur
nos réseaux, mais les questions tournaient surtout autour de
l’épanouissement professionnel. Entourées par des coachs, nos
futures femmes d’influence ont pu bénéficier de conseils sur le
développement de leur leadership. Ma première surprise fut de
constater que notre communauté était beaucoup plus métissée
et éclectique que ce que j’avais presuppose. Ce constat m’a
donc poussé à réadapter notre ligne éditoriale et nos visuels
afin d’englober les femmes dans toute leur pluralité, même si
l’objectif de base reste l’émancipation de la femme noire.
Quelques temps après nos premières masterclass, nous avons
organisé Couple d’influence. Un évent exclusivement dédié à
la thématique de l’amour et du couple, avec la présence de la
fameuse avocate et coach américaine : Lynn Candace Toler.
Le 7 Mars 2020, nous avons fait une Pyjama party, où a pu parler
de tout ce dont on parle dans une véritable pyjama party
entre copines. On a discuté d’amour, de mecs, de sexe, de bienêtre,
de réussite... 300 participantes étaient conviées à l’espace
Charenton, toutes en pyjama !
Les évents Femme d’influence se sont exportés
sur d’autres territoires. Quelle est votre stratégie de
développement ?
Nous avons fait des évènements en Belgique, Martinique, Haïti
et à la Réunion. Ils nous ont permis de rencontrer une cible vraiment
très différente de celle que nous côtoyons, plus régulièrement,
en métropole. D’un pays à l’autre, on constate que les
gens n’ont pas du tout les mêmes besoins, ni les memes attitudes.
Par exemple, aux Antilles, les filles sont moins timides,
elles se confient plus sur leurs problèmes. Là-bas, c’est beaucoup
de problèmes d’amour, très peu de femmes sont célibataires
et elles rencontrent de nombreux problèmes de couples.
En France métropolitaine, au contraire, les interrogations
vont davantage être d’ordre professionnel, les femmes veulent
s’accomplir au travail. Selon le pays où on se rend, nos masterclass
vont devoir s’adapter aux besoins. Quant à l’Afrique, c’est
à venir. Mais cela demande des moyens supplémentaires et du
temps pour trouver les personnes de confiance.
Interview réalisée par Michael Kamdem
Nous sommes dans l’ère du “woman empowerement”
et des “boss ladies” parfois auto-proclamées. Comment
expliquez-vous le succès de Femme d’influence face à la
pléthore d’autres plateformes dans le même créneau ?
Je pense que c’est grâce à notre forte identité de marque. Il faut
savoir se différencier visuellement, que nos posts sur les réseaux
sociaux soient identifiés Femme d’influence, dès le premier coup
d’oeil. Par ailleurs, nous avons réussi à proposer du contenu qui
comblait une attente, un besoin, en abordant des themes auxquelles
s’intéressent les jeunes femmes d’aujourd’hui.
Nous avons su innover et ne pas avoir peur de parler de certains
sujets jugés tabous comme l’argent, le pouvoir, le leadership...
Quels sont vos objectifs pour l’année 2021 ?
Mon premier objectif est d’augmenter mon chiffre d’affaires,
comme tout le monde, je pense (rires) !
Le deuxième est de créer une application. J’ai remarqué que depuis
1 ou 2 ans la fréquentation du site a baissé. Je pense que c’est lié
au fait que les gens sont plus sur leurs téléphones, les réseaux sociaux
ou les applications. Donc je veux créer une application qui va
contrebalancer ce problème. Cela me permettrait aussi d’être plus
indépendante vis-à-vis des réseaux sociaux. Je me suis déjà faite
pirater 2 fois mais, heureusement, j’ai pu récupérer mes comptes
Instagram et Facebook très rapidement. Cela peut arriver à nouveau
et si, demain, je n’ai plus accès à mes comptes, je pourrai
toujours maintenir le contact avec ma cible via mon application,
avec des newletters adressées à ma base de données.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ?
Poursuivez vos projets, pensez-y, visualisez-les, visionnez-les et
ensuite accomplissez-les !
Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?
La fierté de soi et de ses racines.
193
Business
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Melle Théodose Yessa Fiurella, je suis née le 09 décembre
1983 à Libreville, au Gabon. J’ai 3 frères et une sœur. Je suis un
melting-pot culturel à moi seule (rires). D’origine Gabonaise de part
ma mère et Franco-Congo-Antillaise-Corse de part mon père.
Racontez-nous votre parcours pro jusqu’à vos débuts chez
Sony Music ?
Je détiens un master 1 en communication-marketing relation
publique et un master 2 en E-business, à Paris à l’ESGCI. À la suite
de cela, j’ai collaboré avec Patrice Berre et sa structure de booking
Better Way Entertainment. Ensuite, j’ai eu l’honneur et la chance de
travailler avec Théo Paris, une prodigieuse équipe jeune et dynamique
dans l’univers de l’event à Paris. De là, j’ai enchainé les boulots
en intérim et, un matin, j’ai décidé de rentrer au Gabon, mon pays
d’origine. En 2012, je rentre au Gabon, j’intègre l’équipe du COCAN,
organisme de la Coupe d’Afrique des Nations de football
entre le Gabon et la Guinée Equatoriale, pour la 28ème édition.
A la suite de cette belle aventure, je suis repérée par
l’une des plus grosses structures event du pays, AFJ Productions,
où j’obtiens la place de responsable de stock, ce
qui me donne pour responsabilité de gérer l’un des plus
grands parcs techniques de l’Afrique Centrale. Deux ans
plus tard, j’intègre le service event du palais présidentiel
auprès d’un mentor et père Mr E.C. Un an plus tard, je collabore
avec une seconde structure d’event de la place et pas
des moindres : OSS PROD. Cette collaboration est toujours
d’actualité et cela est un plaisir professionnel. En parallèle
à toutes ses expériences, j’ai eu la chance de créer deux
structures, l’une était une marque de streetwear et agence
de consulting créée avec une associée, Denise M. et la seconde
est une structure de management et de services.
Business
FIURELLA THÉODOSE
DIRECTRICE COM SONY MUSIC CÔTE D’IVOIRE
En 2016, auto-entrepreneure et face à des réalités économiques
dans mon pays, je décide de tenter ma chance hors des frontières
avec un billet de 5000 FCFA. Un ange gardien et mère d’adoption,
Mme Nadège Tubiana, résidente en Côte d’Ivoire et directrice du
média Trace FM, me donna ma chance. Suite à cela, je passais mon
premier entretien auprès de Sony Music Côte d’Ivoire avec son
Président Mr Da Silva José.
Décrivez-nous vos fiches de mission chez Sony
Fin 2016, j’obtiens mon poste de Directrice marketing et communication
chez Sony Music Côte d’Ivoire. Mon rôle a été dans un
premier temps de positionner la major localement, ensuite j’ai été
en charge des campagnes marketing via la publicité, les médias, le
référencement, ainsi que la coordination des campagnes marketing,
mais aussi la planification et la mise en œuvre des campagnes
de promotion et le suivi communicationnel de chaque projet artistique.
Deux ans plus tard, avec la charge de travail et les attentes
de la major, je deviens la Directrice Communication du label principalement.
Avec plus de 20 artistes signés dans la major, je me vois
gérer l’image, la communication RS, les médias, les interviews, la
promotion et plus pour chaque artiste.
Quels défis avez-vous dû affronter à votre arrivée ?
L’enjeu principal a été de positionner la major dans le pays.
Car comme vous le savez, l’arrivée des majors en Afrique
francophone a été plébiscitée avec de nombreux jugements.
Il ne faut surtout pas oublier que le rôle de la major est
d’aider, d’accompagner, de positionner les projets artistiques
en local et à l’international. Le second enjeu principal est la
professionnalisation du métier musical en Afrique, via les diverses
institutions existantes.
Quelle est la semaine type d’une Gabonaise à
Abidjan ? Vous sentez-vous toujours comme une expat’
ou êtes-vous totalement intégrée ?
Une journée type d’une Gabonaise telle que moi à Abidjan
serait : Réveil à 7h00 ; prière ; petit dej’ « chap » ; préparation
pour le boulot ; 9h00 au plus à mon bureau ; réunion ou point
d’équipe ; gestion des calendriers de chaque artiste, rdv médiatique
; gestion et suivi des divers projets en cours…
C’est un exemple partiel. Je pense être intégrée à la société
ivoirienne, car celle-ci m’a extrêmement bien accueillie et
mise à l’aise dans un pays d’adoption à qui je dis « MERCI » !
Sony s’est déployé sur le continent africain, avec pour
hub Abidjan. Quel regard portez-vous sur l’essor de
la musique africaine ? Quelles seront, selon vous, les
prochaines places fortes ?
En effet, Sony Music s’est installé dans le hub abidjanais, plaque
tournante de la musique africaine, et ce n’est pas un hasard. L’essor
de la musique africaine est depuis une dizaine d’années en forte
croissance. C’est clairement visible via le constat flagrant du positionnement
des artistes d’origine africaine dans le monde musical.
De plus, la coloration musicale africaine a pris de l’ampleur et
s’impose au delà des frontières du continent africain.
À l’heure où l’accès à internet est encore précaire dans
certains pays africains, comment ajustez-vous votre stratégie
de communication et de diffusion ?
Il est vrai que l’accès à internet est complexe dans certains pays africains,
mais cela n’empêche qu’il se positionne malgré tout en pôle
position en terme de moyen de communication principal avec la
téléphonie mobile, en Afrique, d’une manière générale. Nos stratégies
de communication et de diffusion restent adaptées à chaque
pays africain, qui pour chacun d’eux ont des solutions adaptées afin
de permettre le positionnement de chaque projet musical.
Si vous aviez un conseil pour des personnes qui
songent à rentrer bosser sur le continent ?
« Suivez vos rêves, mais assumez vos choix ! »
Que représente le Gabon pour vous ?
Le Gabon est mon pays de naissance et de cœur !
Ce pays qui m’a vu naître, grandir jusqu’à mes 10 ans, mais
qui m’a ré-accueillie à mes 22 ans (environ) et qui m’a malgré
tout donnée ma chance professionnelle. C’est ce pays, si
riche, qui m’a formée mentalement au monde professionnel
d’aujourd’hui en Afrique francophone.
Un message direct à adresser à la diaspora ?
Soutenons nous les uns les autres. Arrêtons la jalousie, le
jugement des êtres face à leur apparence et autre. Croyons
en notre continent qui n’est autre que l’Afrique et pensons
à lui en lui apportant notre expérience et nos connaissances
acquises au delà des frontières où nous sommes, en tant que
membre de la diaspora.
Si je vous dis le mot “Roots”, vous me dîtes ?
« Racines » & « Origine ». Merci pour cette opportunité !
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Business
196
Business
MAGALIE SWELLY
réinvente le branding 4.0
Magalie Swelly est la fondatrice du cabinet de conseil Magswelly Agency spécialisé en stratégie
d’image et de communication qui accompagne les entreprises et les individus dans la définition et
le développement de leur image de marque.
Experte en marketing et communication, Magalie Swelly incarne la femme active qui représente le
renouvellement à l’air du temps dans une société inclusive.
Business Analyst de métier, elle évolue dans le domaine de la mode et de la beauté, en ayant
pour mission d’évaluer les performances des offres produits afin de détecter les différents axes
d’améliorations en y proposant des plans d’action en support des différents services.
De son sens de l’observation et par son pragmatisme, elle remarque l’importance des enjeux et des
exigences en matière d’image, que requièrent toutes activités professionnelles.
De ce fait, elle crée l’agence Magswelly Visual Identity qui révolutionne la place de l’image dans
l’univers professionnel.
Construire une image de marque pertinente est le souci primordial que Magalie Swelly a su identifier.
Afin de résoudre cette problématique, Magalie Swelly réinvente l’ADN d’un individu ou d’une
organisation en prenant en compte un ensemble de paramètres stratégiques afin de créer une image
de marque entièrement personnalisée.
Pour cela, elle a élaboré un processus de développement à destination des entreprises mais également
des porteurs de projet, entrepreneurs et des dirigeants.
L’objectif est de les amener vers une nouvelle dimension, en creusant le fond et la forme, afin de
créer une réelle valeur ajoutée.
Magswelly Agency propose des solutions en stratégie, branding, image et style en proposant de
l’accompagnement, du coaching et des formations.
Pour en savoir en plus www.magswellyagency.com
Instagram @magswellyagency
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Mail contact@magswellyvisualidentity.com
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Business
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Photo : Didier Teurquetil
CHRISTELLE MAHOP
FONDATRICE DE WAOUW
Business
LE CONCOURS QUI VALORISE
LES PORTEUSES D’INITIATIVES
Contrôle d’identité s’il vous plait ?
Je m’appelle Christelle Mahop mais tout le monde m’appelle « miss
Mahop ». Je suis d’origine camerounaise, en grande partie, avec
un papa qui était Basa et une maman Bamiléké de Chan. J’ai aussi
quelques parents tchadiens d’Arada, une ville au nord du Tchad. J’ai
33 ans et je travaille chez Ubiznews, depuis 11 ans maintenant, en
tant que journaliste, présentatrice et productrice. Je suis également
la fondatrice du concours d’excellence féminine : WAOW (Woman
All Over the World).
Revenons sur votre parcours…
J’ai eu un parcours très atypique. J’ai suivi une formation anglophone
quand j’étais au Cameroun. Je suis arrivée en France à l’âge
de 10 ans, j’avais trois répétiteurs car je ne parlais pas du tout français.
J’ai suivi une formation en français et j’ai fini par obtenir un bac
ES. J’ai enchaîné avec une licence de langue, en anglais, en commençant
par LEA, puis une licence LLCE, pour finir avec un diplôme
école de communication évènementiel à Paris 8ème avant de finalement
intégrer Ubiznews.
Expliquez-nous la genèse du concours Waouw
Quand j’ai rencontré Amobé, le PDG de Ubiznews, il est devenu un
peu comme un mentor. Producteur reconnu dans le monde panafricain,
je l’ai rencontré il y a 15 ans. J’ai fait partie de l’aventure Ubiznews
dès le départ en tant que chargée de communication et je le
suis toujours, d’ailleurs. Rapidement, j’ai été en charge du département
Divertissement de la chaîne. À force d’assister à des défilés
ou concours de miss, je me suis rendue compte que la plupart du
temps il s’agissait d’évènements valorisant la beauté extérieure,
même si certaines lauréates défendaient des projets humanitaires,
plus ou moins concrets. À ce moment, j’avais déjà une émission qui
s’intitulait WAOUW. L’idée était de mettre en exergue des femmes
qui entreprennent dans tous les domaines, que ce soit politique,
économique, social ou culturel. Lorsque j’ai perdu mon papa, en
2014, j’ai suggéré un peu en amont à Amobé d’élargir le spectre
d’Ubiznews en organisant le tout 1er concours qui récompenserait
des initiatives de femmes dans tous les domaines. On ne va pas apparenter
cela à un concours parce que l’idée n’est pas vraiment une
compétition. L’idée est de créer une plateforme d’échanges, des
passerelles entre les femmes et de valoriser l’entreprenariat avec un
« E » majuscule.
Comment se sont déroulées les premières éditions ?
Elle a eu lieu dans les locaux d’Ubiznews, à Paris. Il y avait environ
200 personnes et tout s’est relativement bien passé. Nos
critères de sélection étaient les suivants : l’impact collectif,
l’innovation, la présentation à l’oral du projet et le business
modèle. La gagnante, Corinne Tonye, avait un projet dans le
domaine de la santé et qui nous concerne tous. Elle a perdu son
fils Ulysse à l’âge de 13 ans car, à l’époque, il n’avait pas pu bénéficier
d’un don de moelle osseuse. Son initiative a remporté
le prix à l’unanimité. L’idée n’est pas seulement d’accompagner
la femme durant 1 an mais d’avoir un réel suivi et d’améliorer
les conditions de la société, en général. Par la suite, il y a eu
une deuxième édition, avec encore plus d’engouement. Cette
fois-ci, c’était au Carré Montparnasse. Le jury était composé
de personnalités reconnues dans le domaine du journalisme,
la culture, l’économie, etc. Nous avons ensuite décidé
d’externaliser le concept au Bénin car on ne pouvait pas faire
venir certaines candidates à cause de la non-obtention de visas.
J’en profite pour remercier les enfants du Président Talon
pour l’accompagnement, ainsi que Mathieu Adjovi, député de
Ouidah, sans oublier les annonceurs qui nous ont suivis dans
cette initiative. Après le Bénin, il était temps d’aller en Afrique
Centrale. J’ai hésité entre le Cameroun et le Tchad. J’ai préféré
opter pour le Tchad car j’ai senti qu’il y avait un réel besoin,
c’est un pays qui ressort de 40 ans de guerre. Ce pays compte
de nombreuses femmes très dynamiques, mais on ne les voit
que très rarement sur le devant de la scène. Tandis qu’au
Cameroun, on a davantage l’habitude de voir des femmes qui
entreprennent, avec un beau rayonnement médiatique. J’ai
eu la chance d’être accompagnée et d’avoir le parrainage de
la 1ère Dame, son Excellence madame Hinda Déby Itno. Je me
suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de choses à faire au
Tchad, que le terrain était quasi vierge et qu’il fallait travailler,
tout en y associant les Tchadiens !
Que retenez-vous du Tchad ? Que cela représente-t-il ?
Un mélange de modernité et de tradition. Quand on est dans
la ville de Ndjamena, on croise aussi bien des 4x4 V8 que
des chameaux ou des chevaux qui se baladent (rires). C’est
quelque chose qui m’a véritablement marqué ! De même, j’y
ai vu une très belle cohabitation entre chrétiens et musulmans
et j’espère que ça continuera ainsi car, aujourd’hui plus que jamais,
nous devons prôner l’unité et la solidarité.
Si je vous dis ROOTS, vous répondez ?
Mes origines, mes traditions, ma terre… Chez moi !
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J’accompagne les entreprises et les entrepreneurs individuels dans
l’élaboration, la consolidation ou l’évolution de leur stratégie de
marque. De l’idéation à la diffusion de vos contenus institutionnels
ou commerciaux, j’assure la chaîne de production seule ou en
équipe. Voici mes trois domaines d’intervention :
STRATÉGIE DIGITALE & ÉDITORIALE
- Audit & benchmark | Où en êtes-vous ?
- Recommandation stratégique |
Quelle stratégie digitale & éditoriale vous faut-il ?
- Workshop dans vos locaux ou à distance | Pourquoi & comment
appliquer cette stratégie ?
PRODUCTION DE CONTENU
- Pré-production : idéation de contenus adaptés à votre stratégie
digitale & éditoriale.
- Production : création de vos contenus vidéo, motion design,
photo, illustration, audio.
- Post-production : traitement et livraison de vos contenus.
SOCIAL MEDIA MANAGEMENT
- Optimisation de vos réseaux sociaux (Facebook, Instagram,
LinkedIn, Twitter, Youtube, Site web, TikTok, Snapchat)
- Réalisation des plannings éditoriaux en adéquation avec votre
stratégie digitale & éditoriale.
- Publication & modération de vos contenus sur vos plateformes.
- Monitoring & reporting des résultats au regard d’indicateurs de
performance pertinents selon vos objectifs.
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souffle à votre activité ? Vous souhaitez être accompagné
face à l’essor de la digitalisation dans votre secteur ?
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domaine
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Agence de nettoyage
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Que propose Ah Oui Services ?
Ah Oui Services est une plateforme de services ménagers, installée
depuis 2015 sur Paris et sa région.
Nous proposons des services de ménage, repassage, nettoyage de
vitres et bricolage (travaux de peinture ou pose de cuisine équipée)
à domicile ou sur des locaux professionnels. Toutes nos prestations
sont déductibles des impôts à 50%.
En plus de services de ménage courant, Ah Oui Services propose des
prestations REMISE EN ETAT pour du nettoyage intensif : nettoyage
pré ou post déménagement.
Comment se porte votre activité depuis la crise COVID 19 ?
Avant la pandémie, nous travaillions beaucoup avec des agences immobilières
pour le nettoyage de locations de courtes durées. (Une
commission de mise en relation est versée à tous nos apporteurs
d’affaires).Avec la baisse du tourisme, nous avons perdu une grande
partie de notre clientèle.Notre stratégie sera donc de conquérir le
marché du nettoyage de locaux professionnels, d’étendre notre offre
nettoyage pré ou post déménagement aux agences de gestion de
biens immobiliers et de proposer des formules BIO NETTOYAGE avec
des produits désinfectant en vue de la prévention du covid.
REMISE EN ÉTAT D'APPARTEMENT
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PHOTOGRAPHE : DZEES
STYLISME : STONE MAG
MAQUILLAGE : ANJALI BEAUTY
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Look : VINTAGE by STONE MAG
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SPÉCIALITÉS AFRICAINES...
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Cafe Coco Officiel
Cafecocofficiel
Horaires :
Lundi au vendredi 8h - 2h
Samedi et dimanche : 16h - 2h
Ouverture à midi le week-end sur réservation
209
Sport
SALOMÉ
JE T’AIME
000
PHOTOGRAPHE : ABSON
DIRECTION ARTISTIQUE : PAROLE PARIS x NAOMI DADO
MAQUILLAGE : SOFIANE KHALISS
MANNEQUIN : SALOMÉ JE T’AIME (Gabon)
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Robe : ATELIER D
Parfum : L’ESSENCE DES NOTES
Robe : NAOUBA
Sac : VINTAGE
Assiette : WAX ON THE TABLE
214
Blouse : NAOUBA
Cycliste : NAOUBA
Sac : UN PRÉLUDE
Chaussures : ON FLEEK PARIS
Chaussures : ON FLEEK PARIS
215
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Pull : NAOUBA
T-shirt : MELANIN VIBES
Jupe : UCHAWI
Sacs : UN PRÉLUDE
Chemise : NAOUBA
Jupe : UCHAWI
Gastronomie
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Mariée, mère de 2 enfants et entrepreneure dans le milieu de la restauration
depuis plus de 10 ans, je m’appelle Tiffany KALEMA.
Je suis d’origine de la République Démocratique du Congo et, à 35 ans,
je suis la fondatrice et gérante de 2 restaurants à Paris et Viry Chatillon :
Afrodisiac Restaurant.
Racontez-nous votre parcours dans la gastronomie africaine ?
Je me suis lancée pratiquement sur un coup de tête, en 2010, mais le fait
d’être toujours là en 2020, avec 2 restaurants et toutes les difficultés que
la restauration rencontre montre bien que je porte la gastronomie africaine
en moi. En 2008, alors conseillère en assurance et banque, j’ai fait
une expérience désastreuse dans un restaurant africain. Les
plats étaient bons, seulement l’accueil et le cadre laissaient à
désirer. Malheureusement, c’était comme ça dans l’esprit des
gens. On n’attendait pas plus d’un restaurant africain...
218
C’est ainsi que nous étions habitués et nous nous accommodions,
je pense, un peu tous. Suite à cette mésaventure, je me
suis sentie envahie comme d’une mission. Le patrimoine culinaire
aussi riche que dense que possède l’Afrique devait être
valorisé et je me devais d’être actrice et ambassadrice, afin de
participer à ce changement de paradigme concernant la cuisine
africaine.J’ai donc donné un nouveau sens à ma carrière
en créant ma propre entreprise dans la restauration, mon 1er
restaurant : Le BCBG (Bon Chic Bon Goût) à Juvisy-sur-Orge
qui ouvrira ses portes en décembre 2010... J’ai 25 ans...Malheureusement,
il ne rencontrera pas le succès escompté. En
effet, le restaurant est, à l’époque, trop prétentieux pour le
secteur géographique et dans les mentalités encore, pour un
restaurant Africain. 2012, je décide donc de fermer pour me
recentrer sur mon objectif, c’est le pilier de ma réussite !
En 2014, je reviens avec un nouveau concept : l’Afrodisiac
TIFFANY KALEMA
FONDATRICE DE L’AFRODISIAC
Gastronomie
qui ouvre ses portes à Viry-Chatillon avec pas moins de 269 m2, une
cuisine pleine de saveurs dans un cadre agréable et chaleureux...
Conquérir le cœur de la capitale française, afin de poursuivre ma
mission fût mon second objectif. Un nouveau restaurant voit le jour
en 2018, boulevard Bonne Nouvelle (Paris 2ème), de la cuisine traditionnelle
aux concepts novateurs, les fins gourmets sont servis et
il y en a pour tous les goûts !
Comment décririez-vous l’Afrodisiac à un lecteur qui ne
connaitrait pas encore le restaurant ?
L’Afrodisiac Restaurant propose une cuisine panafricaine et des
saveurs venant des 4 coins de l’Afrique... Des saveurs d’Afrique Centrale
et d’Afrique de l’Ouest, des 2 Congo au Sénégal, en passant par
le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Plus de 10 pays sont
représentés à l’Afrodisiac Restaurant Paris 2. Dans mes restaurants,
vous trouverez une âme. Je veux que le client ressente l’amour et la
passion qui émanent des murs, de son entrée dans l’établissement
jusqu’à son départ et même au-delà.Les restaurants Afrodisiac sont
de véritables invitations au voyage, tant dans le décor raffiné et reposant
aux caractéristiques africaines fines et subtiles que dans la
diversité des mets proposés.
Sur votre carte, quel est votre plat préféré et pourquoi ?
Tous les plats sont goûteux à l’Afrodisiac Restaurant. Notre cheffe
cuisinière est une spécialiste du Sénégal mais je vais vous parler des
plats d’Afrique Centrale, notamment du Congo, car c’est le focus de
cette édition et ce sont mes origines.
Je dirais le Fumbwa, le Liboké et le Ntaba. Ils font surgir des émotions
et des souvenirs de ma grand-mère (paix à son âme) et me
font penser à ma maman.
Outre la restauration, l’Afrodisiac est également un lieu
de vie de la diaspora...
L’Afrodisiac Restaurant Viry Châtillon propose, en plus de la restauration,
un grand coin lounge pour siroter des cocktails exotiques
mais également un dancing club pour une ambiance le week-end,
des marchés de Noël, des ventes éphémères d’exposants de la
diaspora... L’Afrodisiac Restaurant Paris 2, quartier Bonne Nouvelle,
propose la découverte des saveurs d’un pays toutes les semaines,
des invitations à l’œnologie, des conférences de presse, des présentions
de nouveaux concepts, des présentations d’édition de magazine,
d’ailleurs ROOTS en a présenté une au sein de l’Afrodisiac,
des rencontres – dîners d’entrepreneurs et futurs entrepreneurs...
Les Afrodisiac Restaurants sont de véritables immersions
culinaires en Afrique mais aussi des lieux de vie de la
diaspora incontournables pour des rencontres, des synergies
de chaque instant et à tous les évènements.
Cette édition est un spécial Afrique Centrale, que
représente le Congo pour vous ?
Le Congo RDC est le pays dont je suis originaire, faire découvrir
le Congo dans mes restaurants par la cuisine est une
évidence. Pour la décoration de mes établissements, j’ai été
inspirée par mon pays : le doré pour l’or, le minerai et le noir
pour le pétrole. Ma connection avec le Congo RDC va jusquelà,
elle m’inspire à chaque instant.
2020, une année blanche marquée par la Covid.
Que peut-on vous souhaiter pour 2021 ?
2020 année blanche... NON ! Cela n’a pas été une année
blanche pour moi. Certes, ça a été difficile pour les restaurants
notamment pour celui de Paris qui a subi les grèves,
les Gilets Jaunes, puis la Covid, en plus de la concurrence à
Paris, mais ça a permis de me renouveler et de m’améliorer.
Les mois d’été qui ont suivi le confinement, les restaurants
tournaient à plein régime suite aux travaux sur tous les fronts
que j’ai menés et réorientés. Tout ceci me permet d’avoir la
foi en 2021 et garder mon optimiste. Souhaitez moi de pouvoir
continuer ma mission et de l’étendre même, et qu’un
grand nombre y adhère !
Un message direct à adresser à nos lecteurs ?
La vie est courte, on n’a jamais trop de temps pour réjouir
le cœur de tous ceux que nous aimons. Choisissez toujours
le bonheur.
Si je vous dis le mot “Roots”, vous me répondez ?
Racines... Si la branche veut fleurir, qu’elle honore ses racines.
C’est de la racine qu’elle puisera toutes ses forces. ROOTS
magazine, l’un des meilleurs magazines, qui met en lumières
des fleurs de la diaspora ! Merci ROOTS magazine.
Les 2 Adresses de l’Afrodisiac Restaurant :
- 16 Rue Thorel, 75002 Paris
- 38 Rue Victor Basch, 91170 Viry-Châtillon
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Gastronomie
RECETTE CAMEROUNAISE
POULET
DG
Voici les consignes (pour 6 personnes) :
Pour la petite histoire…
Avant de vous livrer la recette et de vous faire prendre 5 kilos tellement
vous vous gaverez de ce délicieux plat, un peu d’histoire :
Le Poulet « Directeur Général » ou Poulet DG est un plat issu de
la région bamiléké (ouest) du Cameroun, qui s’est propagé dans
tout le pays. Ce ragout composé de poulet, de divers légumes
(carottes, poireaux, tomates, poivrons… selon les envies) et de
bananes plantains, tient son nom du fait qu’on ne le préparait que
pour les hommes influents. Qu’il soit sorti des cuisines des circuits
(restaurants populaires camerounais) ou de celles d’une épouse
ingénieuse, la légende veut que le PDG ait été créé afin de rapidement
remplir les panses des hommes d’affaires entre deux rdv,
en mélangeant, pour ce faire, dans une même casserole viande,
verdure et plantains.
Plus besoin d’être CSP+ pour pouvoir gouter à ce plat, petits
comme grands, femmes comme hommes, aiment se réunir autour
de ce mets rentré dans les annales de la cuisine camer.
INGRÉDIENTS
– 6 ou 8 cuisses de poulet (ou de poule, cela s’émiette moins
dans la marmite)
– 5 bananes plantains pas trop mûres
– 4 carottes – 1 poireau – 1 poivron jaune
– 1 poivron rouge – 2 cubes Maggi – Poivre
– 2 cuillères à soupe de curry – Huile de tournesol
Pour la marinade
– 1 oignon – 1 échalote
– 3 gousses d’ail – 100g de persil
– 2 cuillères à café de poudre de gingembre Kwenda
[Epice puissante, elle saura donner à votre marinade une note
relevée et citronnée. (Origine : Madagascar)]
– 45 graines de djansan – 5 graines de pépé
– 1 cuillère à soupe de gros sel – 300 ml d’eau
PRÉPARATION
1) Hachez grossièrement oignon, échalote, ail, gingembre et
persil.
2) Mixez le tout avec les graines de djansan, de pépé et le gros
sel, en rajoutant au fur et à mesure l’eau qui facilitera le
mixage.
3) Réservez le mélange au frigo.
4) Coupez en rondelles les carottes et le poireau.
5) Coupez en petits carrés vos deux poivrons.
6) Dans une marmite (assez grosse) faites chauffer de l’huile
et faites y sauter vos cuisses de poulet (préalablement rincées
au vinaigre blanc, facultatif) pendant une dizaine de minutes.
7) Laissez refroidir le poulet puis introduisez les légumes découpés,
la marinade, le kub or, le poivre, le curry et une à deux
tasses d’eau. Mélangez. Laissez mijoter à feu doux pendant
une vingtaine de minutes.
220
Yememca
Gastronomie
“Dans la cuisine africaine,
c’est la joie. Dans
la cuisine japonaise,
c’est le calme, la concentration,
notamment
dans le maniement des
couteaux.”
@pro_kevlechefdefamille
kevlechefdefamille@gmail.com
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kevin Ngoue, 44 ans, originaire du Congo Brazzaville, cuisinier de
profession depuis une vingtaine d’années. Je touche un peu à tout,
mais je me suis spécialisé dans les sushis.
Un chef Noir spécialisé dans les sushis, c’est suffisamment
rare pour que vous nous expliquiez ce parcours
atypique !
Mon parcours est assez long. Je suis arrivé en France grâce à mon
père pour les études, à l’âge de 7-8 ans. J’ai effectué un C.A.P Cuisine
que j’ai raté une première fois. J’ai voulu baisser les bras. Et
s’en sont suivies malheureusement quelques conneries de jeunesse.
Puis, j’ai compris que je devais me ressaisir. Je savais que
la cuisine était le domaine dans lequel je devais m’épanouir.
Chez nous, la cuisine, c’est dans le sang. Ma grand-mère,
mon grand-père, mes tantes, mes frères et sœurs… Tout
le monde sait cuisiner. J’ai grandi avec cette richesse et j’ai
222
compris que je devais me relever. Pendant 2/3 ans, j’ai arrêté la cuisine,
j’ai bossé chez Leader Price en tant que chef de rayon. Puis, je
suis revenu vers la cuisine. J’étais à Rueil Malmaison, on faisait des
canapés et petits fours pour les réceptions, mariages, etc. Quelques
temps après, je me suis séparé de ma conjointe et j’ai quitté ce job,
vous savez la vie n’a pas toujours été facile avec moi. Je me suis installé
à Versailles chez une tante, environ 6 mois. Il fallait que je trouve
du travail pour l’aider à payer le loyer. En allant chez Pôle Emploi, j’ai
vu une annonce concernant un restaurant de sushi. Je me suis dit
que ce serait l’occasion de changer d’univers. L’entretien s’est super
bien déroulé, j’ai été pris et il fallait alors faire une formation de 4
mois pour être parfaitement à l’aise avec la technique spécifique à la
gastronomie japonaise. Des recruteurs m’ont proposé un CDI dans
un restaurant de sushis situé en Bretagne. N’ayant plus réellement
d’attaches à Paris, J’ai saisi l’occasion de pouvoir changer d’air et je
me suis installé à Rennes, en participant à l’ouverture du franchisé
EAT SUSHI. Là-bas, j’ai rencontré un jeune Sénégalais, Modou, qui
KEVIN NGOUÉ
LE SPÉCIALISTE DES... SUSHIS !
Gastronomie
travaillait avec moi. Pendant notre formation, Modou se décourageait
souvent et j’étais celui qui le persuadait de ne pas lâcher.
Pour ma part, j’ai été pris sous l’aile d’un chef chinois, Gang, avec
qui je suis toujours en contact aujourd’hui encore. Il m’a aidé à
trouver mon logement, tous les dimanches on allait jouer au football,
il m’a été d’une grande utilité pour mon intégration. Dans le
restaurant, il m’a bien encadré et m’a permis d’approfondir ma
formation. Par la suite, j’ai moi-même formé d’autres personnes,
notamment le jeune Modou. Lui était dans la rapidité et moi dans
la qualité et la propreté. Mon responsable me répétait sans cesse
: « Avec toi Kevin, c’est la qualité au top ».
C’est de là que vient mon slogan professionnel : « La qualité, au
top ». Avec le temps, Modou et moi sommes devenus les 2 chefs
du restaurant et nous avons formé une dizaine de personnes. Les
gens hallucinaient de voir deux Noirs spécialistes du sushi. On
nous prenait en photo, les gens étaient à la fois surpris et fiers.
Tout se passait bien, mais le fait d’habiter à Rennes m’éloignait
trop de Paris et de mes enfants. Après 5 ans, je suis donc revenu
en l’Île-de-France et ce fut le début de mon aventure solo dans
le monde du sushi.
Comme passe-t-on de sushiman dans un restaurant en
Bretagne à chef traiteur reconnu à Paris ?
On a commencé à me solliciter, surtout dans le milieu musical.
Je suis originaire de Trappes et, par le passé, j’ai eu à présenter le
rappeur La Fouine à mon grand-frère qui s’est par la suite occupé
de sa carrière. J’ai donc participé de façon indirecte à l’éclosion
de cet artiste et c’est tout naturellement que l’on a fait appel à
moi pour confectionner des buffets sushis lors des séances studio.
J’ai pu faire goûter mes réalisations auprès de La Fouine,
mais aussi de ses artistes : Sultan, Cindy, Kamelancien… Et cela a
permis de crédibiliser d’avantage mon image. À cette époque, je
n’avais rien à perdre. Par exemple, j’allais au culot au marché aux
Puces, à Clignancourt, pour proposer mes barquettes de sushis.
Encore une fois, les gens étaient incrédules face à un Noir qui
maîtrise l’art du sushi. Mon nom s’est diffusé, au fur et à mesure,
et le bouche-à-oreille a fait le reste.
Quelles sont les qualités d’un bon sushiman ? Comment
basculer de la cuisine africaine à la cuisine japonaise ?
La cuisine africaine est un héritage familial. Comme je vous le
disais auparavant, c’est dans le sang. Mais j’aime la cuisine dans
sa globalité, dans sa diversité. Qu’il s’agisse de la cuisine française,
marocaine, asiatique… Je suis quelqu’un de curieux et c’est ainsi
que j’ai pu basculer dans la cuisine japonaise, avec de la patience
et de l’application. Dans la cuisine africaine, c’est la joie.
Dans la cuisine japonaise, c’est le calme, la concentration, notamment
dans le maniement des couteaux.
Quels ont été les moments dans votre carrière ?
J’en citerais deux. Tout d’abord, le jour de l’écoute de l’album de La
Fouine. C’était dans un grand studio à Saint-Cloud, il y avait les boss
de Sony et Skyrock qui étaient présents. On m’a confié un budget et
j’ai préparé des sushis et makis pour tous les invités. Au départ, ils ne
savaient pas que c’était moi qui avait cuisiné. Je les ai laissés manger,
j’ai observé leurs comportements. Ils n’ont pas laissé une assiette
vide et semblaient tous très satisfaits. Je leur ai alors dit que j’étais
le sushiman derrière ces mets et ce fut l’étonnement général ! Ce
jour m’a particulièrement marqué car je venais d’être « validé » par
des boss qui ont l’habitude de manger dans les plus belles tables
et goûter aux meilleurs traiteurs. Les gens ont commencé à faire
circuler le nom « Kev Le Chef de… Famille » Par la suite, j’ai même
eu l’occasion de pouvoir cuisiner pour ses fans, Il y avait énormément
de monde, j’ai fait des brochettes poulet, bœuf-fromage, des
makis, des sushis… Les gens ont commencé à faire circuler le nom «
Kev Le Chef de Famille ». Le deuxième moment marquant fut le jour
où j’ai participé à la première édition du salon Le Kongo à l’honneur.
Créé par Nelly Biyola et Carole Ndomba et qui s’est déroulé le 25
Janvier 2020. Regroupant les prestataires congolais : traiteurs, wedding
planners, créateurs… J’ai été surpris par l’engouement et la
curiosité autour de mon stand où les sushis et les makis sont partis
comme des petits pains ! C’était un honneur pour moi et une fierté
de participer à cet évènement avec mes frères et sœurs du Kongo…
Kongo avec un K ! Il s’agissait de moments d’accomplissement et
de reconnaissance pour me conforter dans mes choix. Je me suis
toujours battu, je me suis fait seul, mais aujourd’hui c’est également
avec l’appui et l’accompagnement de ma conjointe que j’avance
sereinement vers mes projets.
Que représente le Kongo pour vous ?
Le « K » est très important car je considère que ces deux pays (Congo
Brazzaville et Kinshasa) forment un même ensemble. Quand on
grandit, on se rend compte qu’on est un seul peuple. On mange la
même chose, parle la même langue, s’habille de la même façon…
Ma mère est M’Bochi, mon père est Lari, je parle lingala, je cuisine
congolais… Mon plat préféré est d’ailleurs le fumbwa. Pour moi, le
Congo est le centre du monde, je suis fier d’être Congolais et je ne
remercierai jamais assez ma famille, et spécialement mes parents,
pour cet héritage culturel et leur soutien sans faille.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
La tranquillité, le calme et soyons fiers de nos origines !
223
Beauté Gastronomie
Et si on arrêtait
de briller ?!
RECETTE ANGOLAISE
Ragoût aux
Crevettes
SHIMMER POWDER. Liste des Vous ingrédients savez cette poudre (2 personnes) que
l’on applique sur • 300 les g pommettes de crevettespour un look nude
mais radieux, genre • 4 tomates : « J’te jure j’suis pas maquillée
aujourd’hui ! • mais 1 oignon j’suis tellement heureuse en ce
• Vinaigre de Madd Kwenda
moment … »
[Appelé aussi « Zabban »), il saura offrir à vos
Bref vous voyez de quoi je parle ...
plats plats (salades composées ou de fruits et
La belle Alice brille donc, too bad ! La
cocktails) une touche acidulée unique.]
shimmer c’était bien pensé pourtant… Non
• 15 à 20 cl de lait de coco
mais je compatis, • 1 petit ça bol doit de riz pas être simple…
Alors si, comme • Sel et ma poivre collègue, vous avez la
peau grasse, • scrutez 1 peu d’ votre huile soin quotidien, c’est
sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez
un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit
en grande quantité le sébum qui lui manque.
Appliquer une crème de jour c’est comme
enfiler un manteau avant de sortir.
Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans
la rue vous ? Non, vous portez un débardeur,
bref, un vêtement plus léger mais un vêtement
1. 2.
quand même. Et bien c’est pareil pour la peau,
elle a besoin de protection en toutes saisons.
Martine pour Kilomètre-0,
Faisons un tour Le blog du d’une côté cuisine de éco-responsable chez CLINIQUE réalisée
à partir de produits locaux et de saison
Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard,
mais je n’ai pas encore
4.
dis à quelle heure je partais !
J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les
plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier
Elle peut très bien être proposée à des invités car elle est vraiment
sympa, healthy et hyper facile à faire ! Je l’ai faite en Epluchez l’oignon et coupez-le en fines lamelles.
2) Lavez les tomates et coupez-les en dés.
porte les dernières tendances make-up. C’est
simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai
octobre au moment où il y avait encore des tomates de plein Poelez-le avec un peu d’huile.
champs. Ah avec
le contraire.
la cuisine
Porter
du monde,
un smoky
on n’est
eye
pas
violet
toujours
dès 9h00?
Ajoutez les crevettes dans la poële, poursuivez la cuisson une
raccord sur les C’est produits ce que de saison j’ai fait ! hier. Dans mon élan je croise minute en remuant le tout.
Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa
CLINIQUE
1) Cuisez le riz (un volume de riz avec un volume et demi 3) Ajoutez les dés de tomates…
d’eau légèrement salé). Il est cuit quand il ne reste plus
d’eau.Décortiquez les crevettes et lavez-les bien. Séchez-les 4) … Puis le jus du citron et le lait de coco.
dans du papier absorbant.
Poursuivez la cuisson quelques minutes. Salez et poivrez.
5.
001
224
5) Servez dans des assiettes chaudes le ragoût avec le riz.
w w w . m a d r o s a - c o n c e p t s t o r e . c o m
Instagram : madrosa.cs.eu
Gastronomie
“ Si vous
cherchez LA
spécialiste du
vin d’honneur,
me voici me
voilà ! ”
226
Gastronomie
DIDISA JAMES
FONDATRICE DE SAVEUR DES NATIONS
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Didisa James, j’ai 38 ans et je suis responsable de la société
Saveur des Nations traiteur. Nous proposons des mignardises
sucrées-salées et sommes spécialisés dans les vins d’honneur,
les cocktails dînatoires, les séminaires, les baby showers et tout
type de réceptions.
La cuisine est-elle une passion de toujours ?
C’est une passion. Je suis chrétienne et j’ai commencé à l’église
quand il y avait des rassemblements avec les jeunes, c’était
toujours moi qui faisait la nourriture. À cette époque, on m’a
présenté à une jeune femme qui avait un service traiteur et j’ai
donc démarré avec elle. À ses côtés, j’ai pu participer à la confection
du buffet d’une dizaine de mariages. J’appréciais toujours
autant cet univers, alors je me suis dit qu’il était temps de me
lancer pleinement dans cette voie. C’est ainsi que j’ai entrepris
un C.A.P Cuisine pour pouvoir me lancer, par la suite, à mon propre
compte. Depuis, cette passion n’a jamais cessé de m’animer.
Décrivez-nous les prestations de SDN Traiteur...
Une prestation chez Saveur des Nations commence par la prise
de contact avec les futurs mariés. Ensuite, je leur offre un moment
de dégustation pour parler du jour J. Le jour J, je viens
avec mon équipe sur place, on se prépare, on met en place
toute la décoration en salle et on installe toute la nourriture
en cuisine. Une fois que les mariés sont prêts, ma petite équipe
et moi nous mettons en place et nous commençons le service.
Nous passons ensuite dans les rangs pour savoir ce dont les
gens ont besoin, afin que rien ne soit laissé au hasard.
Qu’est-ce qui fait votre particularité ?
La force de Saveur des Nations est la spécialisation. J’aurais pu
choisir de faire à la fois les vins d’honneur, en journée, et les repas
du soir. Mais j’ai préféré me spécialiser sur les vins d’honneur
parce que j’aime beaucoup les mignardises sucrées et salées,
venant de tous les pays, que je peux proposer. Par exemple, je
peux proposer des mignardises du Sénégal, des mignardises du
Japon, des mignardises du Mexique, etc. C’est cette mixité qui
fait que je me suis spécialisée et qui représente ma touche à
moi. Donc si vous cherchez « LA » spécialiste du vin d’honneur,
me voici me voilà (rires) !
Votre plus beau souvenir lors d’une prestation ?
C’est un mariage que j’ai eu à faire en juillet 2019. Il s’agissait
du mariage du meilleur ami de ma petite sœur, un garçon que
j’ai vu grandir. Je voyais vraiment qu’il était ému aux larmes, sa
femme aussi. C’était un très beau mariage et j’y ai mis tout mon
cœur, je voulais vraiment quelque chose de magique et mémorable.
Vos objectifs à court et moyen termes ?
Je travaille actuellement sur l’ouverture d’un laboratoire traiteur
pour faire à manger. Un laboratoire est une cuisine équipée avec des
frigos, des pianos (grandes gazinières que l’on retrouve dans les cuisines
spécialisées), des grands fours pour réchauffer la nourriture...
Sur le long terme, j’aimerais embaucher un peu plus de personnel
pour vraiment créer de l’emploi. J’aimerais que SDN puisse grandir
et s’étendre à d’autres nations, comme son nom le suggère.
Que représente l’Angola pour vous ?
C’est mon pays, je suis née la-bas mais je suis arrivée en France très
tôt. À travers mon métier, j’essaye de proposer des plats de chez
moi, c’est ma façon de montrer mon appartenance à ce pays que
j’aime beaucoup. L’Angola, je la représente notamment à travers
certaines de mes mignardises dont les beignets au riz qu’on propose
et qui sont typiques de l’Angola et du Congo. Sinon, vous avez
les “rissoîches” qui sont une spécialité de l’Angola et du Portugal et
que je n’hésite pas à incorporer dans mes petits plats.
Décrivez-nous la gastronomie angolaise.
Est-ce la même que celle du Congo ?
Dans la gastronomie de ses deux pays, il existe de nombreuses
similitudes comme : la semoule (le foufou), le madesu, le pondu...
Mais les Angolais ont certaines recettes que l’on ne retrouve pas au
Congo, comme le “bakalia”. Chez eux, on appelle cela “bakaliabou”
et ils ont une façon particulière de le cuisiner. Il y a également une
manière très différente de faire les gâteaux. En Angola, ils sont très
sucrés et je sais qu’on n’en retrouve pas de cette sorte au Congo.
Mais, hormis quelques differences ici et là, Angolais et Congolais
mangent majoritairement la même chose. La cuisine est un des
nombreux traits d’union de nos pays.
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?
Ne pas avoir peur de tester et de goûter de nouvelles choses. On
a souvent trop tendance à aller vers ce qu’on connaît. Chez Saveur
des Nations, on met tout en oeuvre pour proposer tout type de mignardises
de différents continents. Alors, osez la découverte !
Si je vous dis ROOTS, vous me répondez ?
Les origines, la terre verte, l’Afrique.
@sdntraiteur +33 6 50 50 68 54
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Gastronomie
S’il y a bien une chose que le confinement nous a apporté,
c’est du temps coincé chez soi. Certains en ont profité pour
faire plus de sport, commencer à apprendre une nouvelle
langue, Netflix & chiller mais aussi... cuisiner ! Des photos de
bananas breads, brioches maison, tartes, fraisiers et j’en passe
ont inondé nos fils d’actualité.
Néanmoins, ne devient pas Moulaye Fanny qui veut ! La recette
qui va suivre est donc dédiée à mes chers et tendres flemmards,
ceux qui veulent se faire plaisir, cuisiner mais pas trop,
avec des ingrédients aussi populaires en boisson qu’originaux
en pâtisserie ; j’ai nommé : l’hibiscus.
Aujourd’hui, je vous propose donc de tester la recette des
Cookies Hibiscus Chocolat Blanc signée Kwenda. Kwenda
est une jeune entreprise créée par des Franco-Afro-Caribéens
et dont le leitmotiv est d’offrir un voyage culinaire («Kwenda»
en swahili) accessible à tous. L’hibiscus utilisé vient tout droit
du Sénégal.
Le principe ? Une préparation tout-en-1 rassemblant tous les
ingrédients secs (farine, sucre, pépites de chocolat blanc, poudre
de fleur d’hibiscus, poudre à lever et quelques agents
émulsifiants) pour réussir vos cookies. Il n’y a plus qu’à ajouter
les ingrédients frais (beurre, oeufs) et le tour est joué.
Promis, vous n’y passerez pas plus de 15 minutes top chrono !
Ainsi, pour réaliser 15-20 cookies (selon le diamètre) il vous
faudra :
RECETTE GOURMANDE
COOKIES
HIBISCUS
CHOCO BLANC
de chez Kwenda
Photo : Julie Kassa Mapsi (popolovescooking)
INGRÉDIENTS
- Une préparation Kwenda,
- 1 oeuf
- 150 de beurre demi-sel
228
Recette par Yememca
Retrouvez les produits Kwenda sur
www.kwenda-world.com
PRÉPARATION
1) Préchauffer le four à 180°C
2) Verser le contenu du pot dans un saladier.
3) Faire ramollir le beurre et le rajouter dans le saladier
avec le beurre. 4) Ajouter l’œuf. 5) Bien mélanger le tout
jusqu’à obtenir une pâte homogène.
6) A l’aide de 2 cuillères à soupe ou de vos mains, former
des boules en les espaçant BIEN (elles s’étalent à la
cuisson). 7) Cuire 10-15 minutes (selon la puissance de
vos fours et votre préférence entre cookies moelleux ou
durs). Les cookies doivent être légèrement dorés sur les
bords et peuvent se conserver une semaine dans une
boîte hermétique. Vous voyez, même votre frère abonné
aux pâtes au pesto peut se lancer ! C’est simple, original
(surtout cette petite couleur mauve du fait de la poudre
d’hibiscus) et délicieux. Y a plus qu’à déguster !
NB : Dans le même registre, Kwenda propose également une
préparation de muffins hibiscus chocolat blanc, mais aussi
une belle gamme de produits d’épicerie fine sucrée et salée
(poudre de baobab, poudre de fleur d’hibiscus, sucre d’hibiscus,
vinaigre de Madd etc...), avec pour même thématique
les saveurs originales.
www.waxonthetable.com
Porcelaine de Limoges
Fabrication française
Gastronomie
NERRY LIANZA
SURDOUÉ DE L’AFRO-FUSION
“ON MANGE AVEC LES YEUX”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Nerry Lianza, j’ai 35 ans, je suis d’origine congolaise et
cap-verdienne. Je viens du Luxembourg et de la Belgique.
Actuellement, je suis chef traiteur, spécialisé en afro-fusion.
Revenons sur votre parcours dans l’hôtellerie...
Pour commencer, c’est un « accident » ou disons une opportunité
qui a ouvert la voie à ce chemin. À l’âge de 8 ans, j’ai quitté le Congo,
à cause des pillages dans mon pays, pour atterrir en Belgique,
à Waterloo. Passionné de football dans ma jeunesse, je voulais rentrer
en école de formation mais, pour des raisons familiales, je n’ai
pas pu. Je n’ai pas toujours été un élève modèle et j’ai beaucoup
été distrait par l’amusement et les activités extérieures. De ce fait,
en secondaire (collège), j’ai aménagé chez un oncle chez qui j’ai
poursuivi mes études en hôtellerie dans une école privée, Cardinal
Mercier, dans laquelle j’étais plus encadré. Ce cursus m’a permis
d’apprendre à cuisiner, avoir davantage d’ambition et apprécier
l’écoles. J’ai commencé à travailler dans un restaurant afin de faire
quelque chose qui me plairait et qui m‘écarterait de la rue. Jongler
entre école et travail m’apportait autant en savoir-être qu’en
savoir-faire. En effet, il faut savoir que travailler en cuisine demande
de la discipline, du respect, de l’obéissance, de l’innovation et de
la curiosité. Pour obtenir mon diplôme, j’ai choisi l’option gestion
hôtelière et j’ai eu l’opportunité de faire des stages en spécialisation
traiteur et banquet. Par la suite, j’ai travaillé 1 an en CDD pour
un traiteur et, à la fin de ce contrat, mon responsable m’a poussé
à changer de travail car, selon lui, il y avait du potentiel en moi.
J’ai par la suite travaillé dans plusieurs restaurants et je me suis
rendu compte avec le temps que pour devenir traiteur il fallait que
je m’arme de connaissances aussi bien techniques que culinaires.
230
Le déclic pour vous lancer à votre compte ?
Je me lance des challenges au quotidien et je me suis dit qu’il
était temps que j’arrête de me reposer sur les autres et que
je puisse décoller par mes propres moyens. Progressivement,
j’ai eu la chance de participer à plusieurs évènements durant
lesquels je présentais mes plats et mes spécialités. Ensuite,
j’ai atterri au Luxembourg où j’ai travaillé dans des restaurants
semi-gastronomiques et dans des brasseries de luxe. À
un moment donné, la restauration n’était plus un domaine
dans lequel je voulais continuer à travailler. Je suis donc allé
chez Steffen Traiteur, qui fut pour moi la meilleure école où
j’ai pu étudier, pendant 5 ans. Là-bas, j’ai cherché à comprendre
comment on faisait pour gérer un évènement de plus de
3 000 personnes et comment je pourrais, par la suite, utiliser
la gastronomie à travers nos plats africains. Ce fut une expérience
incroyable. Aujourd’hui, cela fait 5 ans que je suis à mon
compte, en qualité de traiteur afro-fusion. Je suis basé au Luxembourg,
mais mes prestations ont également lieu en France
et en Afrique. Par exemple, pour un mariage que j’organise
au Congo, je vais favoriser les produits locaux et apporter aux
plats quelques aliments européens.
Comment vous-êtes vous démarqué des autres ?
Grâce ma créativité et mon sens de l’imagination. Ce sont
mes forces et elles me permettent d’élaborer des recettes mémorables,
hors du commun. De plus, je suis pour la mixité et
m’intéresse à l’art culinaire de tous les pays, sans exception.
J’ai appris sur le terrain mais également grâce à ma mère, mes
tantes et mes amis de cultures différentes. C’est-à-dire que les
plats qu’ils m’apprenaient, je les reproduisais et cela tout en les
rendant visuellement plus esthétiques car, dans un premier
temps, « on mange avec les yeux ».
Quelle est votre vision de la cuisine afro-fusion ?
J’ai fait de la cuisine une passion et j’ai essayé de mettre en
avant mon pays à travers elle. Mais mes prestations se différencient
selon la demande de ma clientèle, son budget et ses
goûts. Selon moi, l’art culinaire africain n’est pas encore assez
reconnu, alors que nous avons d’énormes richesses, tant en
fruits et légumes qu’en épices. Cela me pousse à créer des recettes
et montrer ce dont je suis capable, en mixant les cuisines
africaines (car je n’oublie pas d’où je viens) et les cuisines européennes
(car ce continent m’a accueilli).
Gastronomie
“ Je suis pour la mixité
et m’intéresse à l’art
culinaire de tous
les pays, sans
exception. ”
Quel est votre plat congolais préféré ?
Le fumbwa avec la chikwangue. La semoule et le gombo sont des
aliments que je n’aimais pas plus jeune mais, aujourd’hui, je les
intègre à ma cuisine de façon à les apprécier.
Quels sont vos projets à courts et longs termes ?
À court terme, pouvoir agrandir ma structure.
À long terme, ouvrir un hotêl-restaurant sur une île.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora...
Ne jamais abandonner, croire en ce que l’on fait, persévérer mais
surtout avoir la Foi.
Si je vous dis ROOTS, vous me répondez ?
Ma grand-mère.
France I Luxembourg I Belgique
@chef_nerry_lianza
Mariage I Anniversaire I Séminaire I Baptême I Soirée privée
nerrylianza.manager@gmail.com
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Dans la cuisine
de... Let’s cook with elle
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Princesse Bopu, j’ai 28 ans. Je suis traiteur et fondatrice d’un
blog Let’s Cook With Elle qui a remporté un Award. Je suis née en République
Démocratique du Congo, puis j’ai déménagé au Royaume-Uni à l’âge
de 10 ans. Je suis une amoureuse de la nourriture !
D’où est venue cette passion pour la cuisine ?
Ma mère est la meilleure cuisinière du monde. Elle m’a enseignée très
jeune comment et pourquoi cuisiner, je devais avoir 7 ans. En goûtant la
cuisine de ma mère, j’ai toujours ressenti beaucoup de joie, de bonheur. Je
trouve ça magique de pouvoir procurer autant d’émotions avec si peu de
choses. Et puis c’est un bonheur partagé où tout le monde y est gagnant
au final.
Comment décririez-vous votre univers
culinaire ?
La cuisine congolaise est la cuisine dans laquelle
j’ai grandi, en la mangeant et la préparant. J’y ai
appris à cuisiner mes premiers plats et j’aime les
faire épicés. Je m’inspire également de la cuisine
nigériane, jamaïcaine, chinoise et anglaise.
Les aliments ou produits que l’on retrouve
souvent dans vos plats ?
Dans mes plats, vous trouverez très souvent de la
nourriture africaine comme le pondu, le fumbwa
ainsi que du riz jollof, un riz épicé avec de la sauce
tomate.
232
Des épices favorites ?
J’utilise très souvent du thym, de la noix de muscade
et, en ce moment, ce que j’aime par dessus
tout c’est le paprika, il est venu installer mes plats
à un autre niveau.
Gastronomie
QUELQUES-UNES DE MES CRÉATIONS...
Votre cuisine favorite ?
La cuisine congolaise bien sûr !
Y a-t-il un doute là-dessus (rires) ?
Quel est votre plat préféré en général ?
Et votre plat africain préféré ?
Je suis une amoureuse de la nourriture et maintenant que j’en
ai fait un blog, je dois explorer un peu plus ce monde donc j’ai
énormément de plats préférés. Mais j’aimerai toujours le pondu
accompagné de riz, de viande ou du poisson avec du pili-pili
(une sauce congolaise pimentée) sur le côté. Pour moi, ce plat
est une combinaison créée au paradis.
Un chef pour modèle ?
Lorraine Pascale & Gordon Ramsay.
Les bonnes adresses pour faire vos courses ?
Il y a tellement d’endroits pour faire les courses à Londres, des
grandes chaînes aux supermarchés ethniques indépendants, il
y en a vraiment pour tout le monde. Pour nommer quelques
endroits, je dirais Green Street à Upton Park, Catford Broadway
et West Green Road à Seven Sisters, ce sont des places avec plusieurs
boutiques qui vendent des produits/ingrédients et Depuis épices,
particulièrement pour les plats congolais et africains.
de
sont les pl
de France.
Que représente la RDC pour vous ? Le ressent-on
S’il est à c
dans vos plats ?
une renom
Ça représente la bonne bouffe. J’ai tellement de bons souvenirs
de quand j’étais au Congo.
pour la m
Lorsque nous célébrions, la famille se réunissait, chacun le cuisinait
quelque chose pour faire un buffet. Les mikaté (des de beig-
consom
champa
nets congolais) me rappellent les temps sur le chemin de l’école, Guadeloup
il y avait une dame qui y vendait les meilleurs beignets et premier toute et
la ville le savait. Je les achetais avec de la pâte d’arachide ou importées des
cacahuètes grillées et les mangeais en allant à l’école. guadeloup
à ce plébis
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque
le rhum. M
quoi ?
à toute occ
La fondation, la naissance ou l’origine de quelque chose.
PDG de la
fait le mê
des person
est de 60%
l’Hexagone
lors de son
Instagram : @letscookwithelle
001
233
Dans la cuisine
de... Julie Kassa Mapsi
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, je m’appelle Julie Kassa Mapsi, je suis Gabonaise et cela fait 6 ans
que je vis à Paris. Je suis titulaire d’un BTS en hôtellerie restauration option
marketing et gestion hôtelière ainsi que d’une licence professionnelle en
hôtellerie de luxe. Je suis actuellement en dernière année de master en
management hôtelier au sein du MBA ESG. Parallèlement à mes études,
je me suis lancée dans l’entrepreneuriat en 2017 avec la publication de
mon premier livre de cuisine l’Afro Apéro. Je suis entrain d’en préparer un
deuxième : Wake up Africa !
D’où est venue cette passion pour la cuisine ?
Ma passion pour la cuisine a débuté très tôt et m’a été transmise par ma
mère. Je suis de nature gourmande donc, dès l’enfance, je passais énormément
de temps en cuisine à observer tout ce qui s’y faisait. Au fil du temps,
j’ai cultivé cette passion et dès le lycée je savais pertinemment qu’après
mon bac je souhaitais poursuivre dans ce domaine.
Comment décririez-vous votre univers
culinaire ?
J’ai pour habitude de dire que je fais de la cuisine
africaine contemporaine. Mon but est de mettre
en valeur les produits du terroir en montrant qu’il
est possible de les cuisiner de diverses façons.
Les aliments ou produits que l’on retrouve
souvent dans vos plats ?
Je cuisine beaucoup la banane plantain car je
trouve qu’il est possible de la décliner à l’infini,
tout comme le bissap et le manioc.
Des épices favorites ?
Le gingembre et l’ail indigène, appelé aussi « rondelle
», sont les épices coup de cœur.
234
Gastronomie
QUELQUES-UNES DE MES CRÉATIONS...
Votre cuisine favorite ?
Mises à part les cuisines africaines, j’aime beaucoup la cuisine
italienne.
Quel est votre plat préféré, en général ?
Et votre plat africain préféré ?
Ce sont les spaghetti carbonara, je pourrais en manger tous
les jours de la semaine ! Quant à mon plat africain préféré, le
choix est compliqué mais j’aime beaucoup le tiebou yapp (riz
à la viande).
Un chef pour modèle ?
Le chef Dieuveil Malonga. Il est très inspirant et la manière dont
il sublime la cuisine africaine me fascine.
Les bonnes adresses pour faire vos courses ?
J’aime me rendre à Château Rouge chez le poissonnier à l’entrée
du marché quand j’ai le temps pour acheter du bon poisson.
Leur maquereau fumé est exquis. J’aime beaucoup Tang Frères
qui est une chaîne de supermarchés asiatiques où vous trouverez
une grande diversité de fruits et légumes frais. Pour les produits
africains, je recommande BAO, le marché du soleil, sinon
faites un tour au BMK Paris-Bamako pour dénicher de petites
Depuis de
merveilles à l’épicerie fine.
sont les pl
de France.
Que représente le Gabon pour vous ? Le ressenton
dans vos plats ?
S’il est à c
Le Gabon représente tout pour moi. Je suis née au Gabon
une
et j’y
renom
ai passé la majeure partie de mon temps. Il n’y a pas d’endroit pour la m
sur terre où je pourrais me sentir mieux qu’à la maison. En le comparaison
à la cuisine ivoirienne ou sénégalaise, par exemple, de consom la
champa
cuisine gabonaise est beaucoup moins connue. Je m’efforce Guadeloup à la
faire découvrir davantage à travers mes plats et les produits premier que et
j’utilise comme l’odika (chocolat indigène) ou encore l’atanga importées
pour ne citer que ceux-là.
guadeloup
à ce plébis
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque
le rhum. M
quoi ?
à toute occ
Mes origines. Le fait de se relier à sa culture, d’en apprendre plus
PDG de la
sur cette dernière et c’est cela qui me guide et me motive dans
fait le mê
tout ce que j’entreprends. Je souhaite valoriser notre culture à
travers notre gastronomie mais je pense que bien avant
des
que
person
des personnes extérieures découvrent notre cuisine, il est est primordial
que nous-mêmes, Africains, la connaissions et prenions l’Hexagone
de 60%
conscience de sa richesse.
lors de son
Instagram : @popolovescooking
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A
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237
TAYC
PRINCE DE L’AFROLOVE
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER
DIRECTION ARTISTIQUE / STYLISME
KAHINA MELCHANE
MAQUILLAGE
SOFIANE KHALISS
Veste : CHELSEA GRAYS
T-shirt : MELANIN VIBES
239
240
Veste : REDSKINS
T-shirt : BOOHOO MAN
TAYC
PRINCE DE L’AFROLOVE
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis TayC, j’ai 24 ans, d’origine camerounaise. Je suis un artiste,
principalement chanteur.
Revenons sur la genèse de votre parcours artistique…
Je suis né à Marseille, j’y ai grandi jusqu’à mes 17 ans et mon
arrivée à Paris, en 2012. J’étais dans un internat dans lequel il y
avait un studio d’enregistrement. C’est là-bas que j’ai commencé
la musique, mes premiers pas dans un studio et je n’en suis
jamais sorti (rires). J’ai fait un peu de gospel pendant 2-3 mois,
puis j’ai fréquenté une église. Ensuite, j’ai intégré un groupe de
danse, avant de me focaliser définitivement sur la chanson.
Avec la volonté d’en faire ton métier ou un simple
amusement ?
Au départ, c’était juste un kiff. J’ai commencé à chanter à Marseille
et, Dieu sait qu’à l’époque, c’était compliqué. Les esprits
étaient un peu fermés. Je chantais en cachette dans les toilettes
de mon collège (rires). On ne donnait du crédit qu’à ceux qui
faisaient du rap, ceux qui étaient dans le chant étaient affublés
de toutes sortes de commentaires désobligeants. À l’époque,
c’était une ville très aliénée, tu ne peux pas chanter, tu ne peux
pas mettre tel type de vêtements, etc. Aujourd’hui, les esprits
sont plus ouverts. Je gardais la musique pour moi, jusqu’à ce
que j’arrive à Paris. Les mentalités étaient différentes, tu pouvais
y faire ce que tu voulais et c’est là que les gens m’ont fait
comprendre que j’avais un vrai talent et que je devais pousser
le chant.
Le r’n’b était une catégorie quasi inexistante en France.
Comment expliquer votre succès ?
R’n’b c’était le mot à ne pas dire (rires) ! Je l’ai vu dès mes débuts.
Quand j’ai fait mes premiers rendez-vous avec des petits labels et
producteurs. Tout de suite, c’était : « Ah non, pas de r’n’b ». C’était le
moment des sons d’ambiance club qui sont arrivés en masse, mais
je n’avais pas envie de faire de musique de chichas. Si j’ai pu imposer
mon univers musical, c’est grâce à Barack Adama, mon producteur.
C’est un grand frère. Il est arrivé dans un moment où je ne savais
plus quoi faire. Tu veux que ça fonctionne mais tu comprends que
les gens sont hostiles à l’idée de produire un artiste de r’n’b. Barack
Adama m’a approché et parlé clairement. Il m’a demandé ce que je
savais faire et ce que je voulais faire. Je lui ai dit mes envies et il m’a
conseillé de foncer. Si tu veux une longue carrière dans la musique,
tu ne peux pas te falsifier, il faut faire ce que tu maîtrises et apprécies.
Que cela vous a-t-il fait d’apprendre votre nomination aux
NRJ Music Awards ?
C’était un rêve. Je suis un enfant de la télé, j’ai grandi avec Les Enfoirés,
Le Juste Prix... Avec toutes ces émissions. Les NRJ Music Awards,
c’est quelque chose qu’on ne ratait pas. Et me dire qu’aujourd’hui,
c’est moi qui suis sollicité par cette institution… C’est dingue !
C’est une consécration ?
Non, je vois cela comme un step de plus. La mentale que nous avons
dans notre label : « Tête dans le guidon ». On n’a pas le temps de voir
que ça brille, on doit rester concentrés sur les prochaines étapes.
Un don que vous tenez de votre famille ?
Pas du tout, absolument personne dans ma famille n’était dans
le domaine artistique, même si j’avais bien une grande sœur qui
chantonnait, mais rien de sérieux. Vous savez, je suis d’origine
camerounaise et, chez nous, le domaine artistique est mal
perçu. Quand je me suis mis à la danse, c’était la guerre avec
ma famille. Ma mère ne voulait absolument pas en entendre
parler. Je me réveillais à minuit et devais faire le mur pour aller
danser toute la nuit dans les gares. On ne prenait pas un rond
mais on kiffait cela ! Ma mère a compris, petit à petit, mais au
départ c’était très compliqué. Elle voyait la réussite dans ce type
d’activité comme quelque chose de très lointain et incertain.
Pour elle, la réussite passait par les diplômes. Aujourd’hui, tout
est différent. Je peux dormir en sachant que mes parents sont
fiers de moi. Pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, c’est
la plus belle des choses ! Encore plus pour moi, car je suis le
benjamin.
Je vous donne une baguette magique. Avec quels artistes
francophones et anglophones feriez-vous un featuring ?
Je choisirais Céline Dion pour la voix et le parcours. Elle est une inspiration
pour moi, elle a su s’imposer, avec de la musique française,
partout dans le monde. Pour le « chill », je dirais Drake, histoire de
pondre un petit hit (rires).
Que représente le Cameroun pour vous ?
C’est ma terre mère. Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller souvent et encore
moins depuis que je suis artiste. La dernière fois que j’y étais,
c’était en 2015, mais c’était pour les fêtes avec la famille donc je n’ai
pas pu bien voir le pays. Le Cameroun, c’est le pays de mes deux
parents alors c’est de mon devoir d’y réaliser des choses et de poser
des actions. J’ai donc voulu me rattraper et j’ai pu profiter à fond du
pays pendant ce mois de décembre 2020, c’était le feu !
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
241
242
Ensemble : ANAEL PARIS
T-shirt : MELANIN VIBES
244
Blazer : KASAÏ COUTURE
246
Veste : BOOHOO MAN
Veste capuche :
COLLINI MILANO
248
Veste : HOUSE.OF.P
Leggings : NOEMIE DEVIME
SHA
N’LA KINDA
PHOTOGRAPHE AUDRAN SARZIER
STYLISME AMANY GOGO
MAQUILLAGE ANJALI BEAUTY ARTIST
250
Veste : HOUSE.OF.P
Collier : NAD DE PARIS
Jupe : NOEMIE DEVIME
Chaussettes : HAPPY SOCKS
252
Kimono : HOUSE.OF.P
Colliers : NAD DE PARIS
Bottes : ISABELLE MARRANT
Culture/art
SHAN’L
Son portrait chinois
Rencontre avec la bouillonnante kinda nationale.
La belle Gabonaise nous dévoile une partie de sa personnalité à travers ce portrait chinois
réalisé lors de son shooting exclusif pour ROOTS spécial Afrique Centrale.
FASHION / BEAUTY
Si tu étais une matière, un tissu...
De la soie.
Si tu étais une couleur...
Dorée.
Si tu étais un style vestimentaire...
Plutôt hip-hop.
Si tu étais un créateur, designer...
Élie Kuame.
Si tu étais une coiffure...
Une crête.
Si tu étais une marque cosmétique ou capillaire...
MAC Cosmetics.
ROOTS
Si tu étais une période dans laquelle tu aurais souhaité
vivre...
Les années, lorsque les femmes portaient des corsets avec
de grandes robes.
Si tu étais un grand personnage historique noir...
Nelson Mandela.
Si tu étais une ancienne civilisation...
Les Maasaï pendant leur heure de gloire.
Si tu étais un pays d’Afrique (hors Gabon)...
La Côte d’Ivoire. C’est mon pays d’adoption, je l’adore ! C’est
un endroit très festif. On dirait le Gabon, en plus grand.
Si tu étais une fête ou célébration traditionnelle...
Le Ndjembe, un rituel gabonais.
FOOD
Si tu étais un plat...
Du poulet fumé.
Si tu étais une épice...
Du piment.
Si tu étais un restaurant...
Un restaurant vietnamien, j’en raffole !
Si tu étais un fruit...
Un raisin.
Si tu étais une boisson...
Du Coca-Cola.
Si tu étais un cocktail...
Une piscine, composée de champagne, de jus de
canne, de gingembre et de glaçons, le tout étant
mixé.
CULTURE/ART
Si tu étais une chanson africaine...
Un tube de Miriam Makeba.
Si tu étais une chanson américaine…
Leur hymne national.
Si tu étais un instrument de musique...
Une guitare.
Si tu étais une salle de concert...
L’Olympia.
Si tu étais un rappeur…
Youssoupha.
Si tu étais un Dj…
David Guetta.
Si tu étais un livre...
Un livre d’Histoire.
Si tu étais une actrice…
Angélina Jolie.
Si tu étais un film ou une série…
Game of Thrones.
253
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Joss Mundele, connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Joss
Stinson. Je suis d’origine congolaise et togolaise. J’ai 31 ans, j’habite
à Paris, je suis producteur, manager et éditeur dans l’univers musical.
Revenons sur votre parcours dans l’industrie musicale...
J’ai mis un premier pied dans la musique, il y a maintenant 10 ans,
au sein du label Nouvelle École, là où un de mes meilleurs amis a
débuté : S.Pri Noir. Je suis issu du 20ème arrondissement de Paris,
on a commencé dans notre quartier d’enfance. À cette époque,
j’avais un boulot alimentaire et la musique n’était qu’un hobby.
On allait dans les maisons de quartier, on faisait des freestyles...
J’ai toujours eu ce goût de gérer et planifier ce qui se passait autour
des artistes. De fil en aiguille, on a commencé à devenir de plus en
254
plus sérieux, je me suis occupé de S.Pri, puis Still Fresh lui aussi
issu du 20ème, j’ai continué avec Lefa, Abou DeBeing, Franglish
et c’est devenu de plus en plus gros.
Quand avez-vous décidé d’en faire votre métier ?
Lorsque j’ai décidé quitter le label Nouvelle Ecole, car j’avais
ma propre façon d’envisager le game. J’ai compris qu’il fallait
que je construise mon propre label et que je parte en guerre
avec. C’est ainsi qu’est né Lutèce Music, en 2013. Mon style a
commencé à plaire et j’ai décidé de foncer tout droit.
Quels étaient les premiers artistes de votre label ?
Il y avait Franglish, mon petit frère ; Abou Debeing, qui était
chez Wati B et pour qui je ne faisais que du management, à
l’époque ; Enfin, Dadju. On a commencé à se construire, à créer
une base où on ne faisait que des collaborations entre nous. Et
vous connaissez la suite, le vaisseau a décollé.
JOSS STINSON
THE FRENCH “DIDDY”
Culture/art
L’apothéose avec la sortie du 1er album solo de Dadju ?
La révélation fut effectivement sur l’album de Dadju. Honnêtement,
je sentais que son album allait fonctionner, dès les premières
écoutes, mais je ne me doutais pas de l’ampleur. Je n’aurais
jamais imaginé qu’on remplirait des salles de concerts en quelques
minutes, qu’on ferait des tournées internationales… Mais je m’étais
tout de même préparé au fait que l’album aurait un beau succès car
nous avions bien bossé. Dadju s’était trouvé, les thèmes abordés
étaient pertinents et travaillés, quand on postait de petits extraits
sur les réseaux sociaux on était convaincu que ça allait plaire. Pareil
pour Franglish. Quand on a poussé ses premiers clips, on a senti
que la direction qu’on prenait était la bonne.
Puis le bébé a grossi et vous avez signé de nouveaux artistes
?
Exactement, on a signé de nouveaux artistes, collaboré avec de
nouvelles structures. On s’est associé avec l’équipe d’Indifférence
Prod qui manage Gims. On est monté dans le même navire pour
avancer ensemble. On a créé d’autres labels, Dadju a créé sa structure,
on a créé également un label pour Abou Debeing qui a signé
Imen Es, par la suite. Je suis toujours un peu derrière à chapoter les
différents projets. On a réussi à créer un sacré empire, avec de nombreux
trophées à notre actif. Mais on ne lâche rien, on est seulement
à 30%, comme dirait Gims (rires).
Vous êtes un peu le personnage de l’ombre. Avez-vous
des modèles de référence ?
Je regarde beaucoup les documentaires sur ceux qui ont marqué
ma profession : Swizz Beatz, Jay-Z, etc. Je trace ma propre histoire,
mais je suis un grand fan du travail accompli par P.Diddy, en quasiment
30 ans de carrière dans le game. Ce que j’aime chez ses personnalités,
c’est leur façon de bosser avec du monde, s’entourer de
personnes en qui tu as confiance et avec qui tu montes des projets.
Comment la crise du Covid vous a-t-elle impactée ?
Quand le confinement est arrivé, beaucoup de choses ont été
annulées, mais j’essaye de garder une attitude positive et la tête
haute. Malgré les contraintes, j’essaye tout de même de labourer
le terrain et d’élaborer des stratégies. Préparer des projets en
fonction du covid, qui font qu’on est toujours sur le devant de
la scène. Plutôt que de me dire qu’on est bloqué, je préfère envoyer
les artistes en studio, préparer des albums. Comme pour
Franglish, son album « Mood » est sorti pendant le 1er confinement
et il est aujourd’hui presque Platine, alors qu’on n’était pas
forcément parti pour cela, vu la situation. Quoiqu’il arrive, les
gens continuent d’écouter de la musique, il faut s’adapter.
Des conseils pour quelqu’un qui souhaiterait entreprendre
dans le domaine musical ?
Crois en toi et en tes rêves. Ne lâche pas, accepte la critique. Il
faut savoir prendre beaucoup de recul sur soi-même car c’est
un métier dans lequel tu peux galérer pendant 10 ans et, d’un
coup, exploser pendant un an et disparaître l’année d’après. Il
faut être réactif sur les tendances du moment, savoir se remettre
en question et se réévaluer en permanence.
Vos 3 plus beaux souvenirs ?
1) On était en Afrique avec Dadju, c’était la première fois
qu’on ouvrait la billetterie de nos concerts. On avait un stress
incroyable car on n’avait jamais vendu de places de concerts
avant. On a ouvert la billetterie à 10h et, à 10h10, la moitié
des salles étaient complètes ! La Cigale, on l’avait remplie en 6
minutes, j’étais sous le choc ! On n’y croyait pas, Dadju et moi.
C’était un truc de fou ! 2) Lorsque j’ai signé Franglish chez
NCA (Universal). Pour moi, cela représentait beaucoup, c’était
énorme de lui faire signer un deal en maison de disque. 3)
Le disque d’Or de Franglish, qu’on a décroché avec son EP
« Mood », issu de l’album « Monsieur ». J’ai eu des certifications
avec Dadju, des Platines, des doubles Platines, des Diamants...
Ça m’a beaucoup touché, mais ce disque d’Or plus
que les autres, parce que c’était son premier et que c’est mon
petit frère.
Que le représente le Congo ?
Ça représente tout pour moi. J’ai grandi dans cette culture,
je parle lingala, je suis très impliqué dans ce qui se passe
au Congo. On a une association, avec Dadju et Nasser, qui
s’appelle Give Back Charity et qui vient en aide aux femmes
au Congo. C’est une façon de vivre, de voir les choses, de
parler, de s’habiller. C’est aussi une façon d’appréhender et
d’écouter la musique.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Ma mère. Elle m’a inculqué tellement de valeurs dont je me
sers, aujourd’hui encore, dans mon travail. Donc quand je
pense Roots, je pense à ma Queen Mother.
255
Culture/art
256
YA LEVIS
CONFESSIONS D’UNE ROCKSTAR
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Ya Levis, artiste chanteur originaire de la RDC et vivant à Paris,
j’ai 26 ans.
La musique, une vocation ?
C’est de famille. Depuis tout petit, je suis dans la musique. On
va dire que j’ai suivi le chemin de mes parents et mes frères. Je
chantais, je dansais, même si je ne pensais pas forcément à en
faire carrière. Au départ, je sortais des petits sons sur YouTube, je
devais avoir 15-16 ans... Petit à petit, mes frères ont commencé
à me motiver, ils étaient persuadés que je pouvais faire quelque
chose de mon talent. J’ai suivi leurs conseils, j’ai fait mon bonhomme
de chemin, puis j’ai rencontré mon manager Stimo et
l’aventure a débuté.
Tu es imprégné de la musique congolaise, elle-même
fortement animée par la rumba. Dès le début, as-tu souhaité
rester dans cet univers de rumba congolaise ou
voulais-tu faire la rupture avec un flow plus parisien ?
Au départ, j’étais très rumba mais, en réalité, je ne me voyais
pas avoir la même carrière que ces chanteurs congolais. J’étais
fou amoureux du r’n’b, notamment de la musique d’Usher et je
voulais amener une nouvelle vibe. L’idée était donc de fusionner
ces deux styles musicaux pour créer quelque chose de différent.
C’est ainsi que j’ai trouvé mon créneau.
Quel a été l’élément déclencheur dans ta carrière ?
Je pense que c’est « Mokolo y’a l’Amour ». C’est le premier titre à
m’avoir permis de monter sur scène, ici, en France. J’ai pas mal
tourné avec ce morceau, c’était le début de la création de ma fan
base. Puis, il y a eu « #Katchua », qui fut la révélation auprès d’un
plus large public.
Quelle est, selon toi, la définition de la femme parfaite ?
Cette femme parfaite doit être une battante, respectueuse et
patiente dans la vie. Battante, car j’ai été élevée par une femme
qui l’était. En revanche, je n’ai pas de critère physique particulier.
Je t’offre une baguette magique. Avec quel artiste francophone
et anglophone vivant ferais-tu un featuring ?
J’aurai adoré collaborer avec une légende de la musique congolaise
: King Kester Emeneya ! J’ai grandi à travers sa musique, c’est
un artiste qui a bercé une bonne partie de mon enfance.
En anglophone, je dirais Burna Boy, Wizkid ou Davido.
Depuis le début de ta carrière, quel est ton plus beau
souvenir en live ?
Ma première fois en Belgique. C’était le premier véritable showcase
estampillé « Ya Levis ». Je ressentais une forte excitation,
cette envie de monter sur cette scène, connaître l’effet que cela
procure... Mon rêve devenait réel. Voir tout ce monde, venu
uniquement pour toi, plus de 600 personnes présentes, quasiment
3 à 400 autres se sont même faites recaler...
C’était juste inimaginable !
Qu’est-ce qui a fait la touche Ya Levis ? Ce qui a fait
que tu te sois démarqué de toute l’offre déjà existante
d’artistes sur internet ?
C’est mon style, ma vision des choses. J’ai fait comprendre
à mon public que je n’avais pas envie de faire comme tout le
monde. J’ai cultivé cette image un peu « rockstar », la veste de
motard, ce côté Jackson... Un enchaînement de petits détails
qui ont suscité l’interrogation et marqué ma différence.
Ton actualité pour 2021 ?
Je travaille sur la sortie de mon premier album. Plusieurs
featurings sont dans les tuyaux et j’aimerais faire découvrir plusieurs
rythmiques musicales, sortir de ma zone de confort. Mais
je garde le secret, vous en saurez plus tout au long de l’année !
Que représente le Congo pour toi ?
Le Congo représente énormément de choses pour moi. J’ai
quitté le Congo à l’âge de 5 ans et suis revenu à Kinshasa à
25 ans. C’est comme si je n’étais jamais parti, je me suis tout
de suite senti chez moi, ça ne s’explique pas. C’est une source
d’inspiration incroyable. Quand tu sais ce qui se passe dans le
pays, mais que tu vois tous ces sourires qui rayonnent, c’est juste
fascinant ! Cela te donne envie de faire plein de choses pour que
ces sourires continuent à rayonner !
Malheureusement, il manque, selon moi, une seule chose au
Congo : l’union, la paix entre artistes, entre les peuples... On
s’entretue pour rien. On doit être unis pour faire avancer les
choses, mais je veux rester optimiste.
Si je te dis le mot “Roots”, cela t’évoque quoi ?
Je pense à l’union de nos peuples.
257
Culture/art
258
Photo : Didier Teurquetil - Instagram : kinois_officiel
Culture/art
KINOIS
ITINÉRAIRE D’UN ARTISTE COMPLET
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Kinois, j’ai 28 ans et je suis d’origine congolaise. Ma
mère de Kinshasa et mon père de Lubumbashi. Je suis un artiste,
chanteur, ambianceur et ma passion - qui est également mon
métier - est coach sportif.
La musique, une histoire de famille ?
J’ai commencé vers 16-17 ans avec la danse. Je suis originaire
d’Orléans et nous avons créé un groupe avec des amis. Nous
étions 4 et avons eu le bonheur de faire des scènes un peu partout
dans la France : Blois, Poitiers, Bordeaux, Paris... On s’appelait
Les Merengue et on avait réussi à se faire un petit nom dans le
milieu. Puis, je suis monté sur Paris et j’ai intégré l’équipe de Jessy
Matador pendant deux ans. Ce groupe s’appelait Pentagone et ce
fut une très belle expérience. Dès que l’aventure s’est terminée,
j’avais un goût d’inachevé. J’aime cette relation avec la scène,
l’envie de se surpasser devant un public. J’adore surprendre.
Ma sœur et mon frère étant dans la musique, je me suis donc
logiquement orienté vers la chanson. Je suis parti en studio une
première fois, ça s’est mal passé. Une seconde fois, ça s’est encore
mal passé. Je suis quelqu’un de très dur avec moi-même et
je n’étais pas satisfait du rendu. J’avais encore une grosse marge
de progression. J’étais perpétuellement insatisfait jusqu’au jour
où j’ai atteint ce qui semblait me correspondre. J’ai évidemment
été conseillé par mes « grands » qui m’ont encadré et drivé jusqu’à
ce que je puisse sortir mon premier single qui s’appelait : « Irréprochable
». Vu mon parcours, la musique était une évidence !
Comment décrirais-tu ton univers musical ?
C’est une bonne question. Je n’aime pas trop qu’on me mette
dans une case, mais si je devais choisir je dirais que j’aime beaucoup
la pop urbaine. Pour autant, si demain on devait me proposer
une prod’ avec des sonorités plus zouk, trap, rap, peu importe...
Si ça me parle, je foncerai.
La rumba est le marqueur d’identité de la musique
congolaise. Est-ce un créneau dans lequel tu te sentirais
à l’aise ?
Ce n’est pas un créneau qui est le plus évident pour moi. Je peux
y mettre un pied, mais il y a d’autres univers où je suis beaucoup
plus dans mon élément. La rumba, c’est un milieu très difficile,
avec de vrais poids lourds et des références sur le continent
(Koffi, Fally, Ferré...), donc si un jour je dois sauter le pas, je n’irai
que si je suis prêt à 100%.
La musique urbaine est aujourd’hui trustée en grande
majorité par des artistes originaires du Congo : de
Gims à Dadju, de Ninho à Niska, de Damso à Kalash
Criminel et on pourrait en citer encore une trentaine.
Penses-tu qu’il s’agisse d’un hasard ? Si non, comment
expliquer cette hégémonie ?
Ce n’est absolument pas le fruit du hasard. Le Congolais est un
innovateur, un perpétuel créateur. Ce sont des bosseurs et surtout,
j’insiste, ce sont des gens qui créent. À partir de rien, on
peut te sortir un rythme, un tempo, des gimmicks...
Que représente le Congo pour toi ?
Le Congo, c’est ma terre, mes racines. En toute transparence, je
n’y suis pas encore allé. Mais je suis imprégné du pays. Comme
tout jeune, je suivais sur Internet ce qui se passait au Congo, les
chanteurs et danseurs qui cartonnaient... Au delà du fait d’être
des ambianceurs ou des sapeurs, l’histoire du Congo est extrêmement
riche et c’est une fierté indescriptible de faire partie
de ce peuple.
Si tu avais une baguette magique, avec quels artistes
francophones et anglophones fairais-tu un featuring ?
En francophone, je dirais Gims que j’aime beaucoup. C’est une
fierté pour nous. En anglophone, j’en aime énormément mais je
dirais Tory Lanez.
Quels sont les projets à court terme ?
Augmenter ma visibilité en faisant un maximum de projets,
via des clips, des singles, des vidéos sur plusieurs plateforme.
Je veux montrer mon talent, montrer que je suis présent.
Aujourd’hui, il y a énormément d’artistes sur le marché, je veux
tout faire pour sortir mon épingle du jeu pour que, avec le public,
on puisse kiffer tous ensemble !
Quelle est ta force ? Ton avantage sur les autres ?
Le fait d’être Congolais (rires). Sinon, je dirais que je suis très créatif,
j’innove en permanence mais, surtout, je me remets sans
cesse en question pour progresser. Par exemple, mon deuxième
single est une remise à zéro par rapport au premier. Je veux toujours
surprendre et ne pas laisser mes auditeurs sur leurs acquis
ou que l’on m’enferme dans une case. Soyez donc curieux, apprenez
à me connaître et je ferai tout pour ne pas vous décevoir.
Si je te dis le mot “Roots”, tu me réponds ?
La terre.
Culture/art
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Photo : J’aime L’image
Culture/art
COCO MUPALA
PLACE AUX FEMMES !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Coco Mupala, je suis chanteuse depuis très petite, j’ai 29 ans,
j’habite dans le 94 et je suis originaire du Congo (RDC).
Revenons brièvement sur votre parcours musical...
Mes parents sont dans la musique et j’ai été bercée dedans,
depuis toute petite. Mon père travaillait pour Papa Wemba et
ma mère faisait partie d’un groupe de gospel avec une chanteuse
Congolaise que l’on connaît tous : Mbilia Bel. Vers 5/6 ans,
j’ai commencé à chantonner à la maison. À l’âge de 11 ans, j’ai
participé à un concours de chant qui avait lieu dans ma ville. J’ai
remporté ce concours, où participaient également des adultes,
et cela a créé le déclic. Il y a eu une réelle prise de conscience
de la part de mes parents qui se sont dits qu’il y avait un talent à
pousser plus loin.
Quand avez-vous décidé de vous professionnaliser ?
Une cousine m’a inscrite à un concours à Londres, en 2015. Je
n’étais pas au courant, j’arrive sur les lieux, je tombe sur la surprise
et je me suis mise à chanter. J’ai été jusqu’en finale, alors
que ce n’était ni mon pays d’origine, ni ma langue. J’ai eu une
proposition de signature avec la chaîne BBC, mais comme j’étais
encore dans mes études, j’ai préféré rentrer en France. J’ai alors
eu une véritable prise de conscience, qui cette fois-ci venait de
ma part. Et, en 2017, j’ai signé dans une maison de disque à Paris
pour un premier projet. C’est ainsi que l’aventure est née.
Comment décririez-vous l’univers Coco Mupala ?
C’est de la pop afro. J’essaye de marier le côté culturel africain de
mes origines avec la modernité des musiques actuelles. Lorsque
je chante, je place des phrases en lingala que je mélange avec
le français. Je tiens à garder cette identité congolaise dans mes
titres.
à une vingtaine de parcours à succès qui ont explosé sur les 5
dernières années.
Je vous offre une baguette magique. Avec quel artistes
francophone et anglophone feriez-vous un featuring ?
Francophone : Damso, sans hésitation ! Déjà parce qu’il est Congolais,
mais surtout parce que j’aime sa plume. Les textes sont
travaillés, son image, ce qu’il dégage... Il est, selon moi, la relève
du rap francophone. Anglophone : Jessie J car j’adore son timbre
vocal, sans oublier Sam Smith !
Aya Nakamura fait figure d’OVNI tant la musique urbaine
est composée d’une écrasante majorité d’artistes
masculins. Peut-elle ouvre les vannes pour les autres
chanteuses féminines, comme vous ?
Très clairement, l’explosion d’Aya ouvre de nouvelles perspectives
! C’est rassurant de voir une femme noire française connaître
un tel succès national, voire même planétaire ! Ça faisait des
années que ce n’était pas arrivé et ça peut permettre de changer
certaines mentalités. Il y a eu des chanteuses métissées, mais
voire une artiste noire d’origine africaine s’imposer de la sorte...
Ça ne peut qu’inspirer de nombreuses jeunes femmes noires
en manque d’identification, mais aussi permettre à d’autres
artistes comme moi d’avoir plus de crédit aux yeux des professionnels
du métier.
Quels sont vos projets artistiques ?
En 2019, j’ai sorti un premier projet, un EP à 8 titres.
En 2020, j’ai travaillé avec mon label BACKUP Music sur un premier
album. On est en plein boulot avec le fameux beat
maker Dany Synthé, qui est d’ailleurs lui aussi Congolais. Et je
garde dans un coin de ma tête le rêve d’un feat avec Damso.
J’espère que 2021 sera l’année de la concrétisation.
Ces dernières années, les artistes congolais trustent les
premières places dans la musique urbaine. Que cela
vous inspire-t-il ?
Ce n’est pas un hasard. On sait que la musique congolaise parle
à énormément de monde. La base part de chez nous. Je trouve
cela beau ce qui se passe en France. Auparavant, pour la jeunesse
congolaise, nous n’avions pas de références musicales.
Nos seules références étaient des « anciens » : Koffi, Papa Wemba,
Werrason... À l’exception de Fally que l’on a vu grandir et évoluer.
Aujourd’hui, la jeunesse congolaise peut facilement s’identifier
Que représente le Congo pour vous ?
Je pense au génocide, à la ville Beni... Il se passe énormément
de choses sur place qui ne sont pas assez médiatisées. Si, demain,
j’en venais à remplir une salle au Congo, je reverserais les
fonds à des associations pour aider les enfants orphelins et les
femmes violées. C’est un combat que j’ai envie de mener. J’ai
des messages à transmettre, comme sur mon titre « Africa ». Plus
je grandis, plus je ressens ce lien fort avec le Congo. Je suis née
à Paris, j’ai grandi à Paris, mais je veux réussir via la musique à
atteindre mon peuple congolais.
Culture/art
PHEEL PAMBOU
HOMME DE RADIO, MAIS PAS QUE...
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Pheel Pambou, plus connu sur le nom de Pheel le
Montagnard. Je suis d’origine gabonaise, je suis journaliste et animateur
sur Africa Radio (ex Africa n°1).
Vous avez un long parcours en radio. Est-ce une volonté
de toujours ou un heureux hasard ?
Je suis tombé dedans par hasard. Plus jeune, j’avais des amis qui
formaient un groupe de rap. Il y avait une émission tous les samedis
sur une radio locale gabonaise. J’étais encore au lycée et j’aimais
les y accompagner. Un samedi, j’étais à la radio et il manquait une
personne dans leur équipe, celui qui était censé donner les informations
culturelles, américaines et africaines. Étant passionné de
r’n’b, ils m’ont proposé de le remplacer. À cette période, je lisais des
magazines r’n’b tels que Vibe ou The Source, je leur ai alors fait savoir
que j’étais la personne toute indiquée. La direction a apprécié ce
que je faisais et c’est ainsi que l’aventure en radio a commencé et
ne m’a jamais lâchée.
Avant Africa n°1, j’ai roulé ma bosse dans des radios locales telles
que Radio Mandarine ou Radio Nostalgie et c’est à partir de cette
radio que je me suis fait connaître de la radio africaine. Radio Nostalgie
était, à cette période, la radio phare et j’étais déjà à cheval
entre la radio et la télévision. Mon profil a été apprécié par Africa
n°1 qui m’a fait une proposition que j’ai accepté. Je voyais en cette
opportunité une occasion pour moi de m’étendre à l’international !
Vos moments ou rencontres les plus mémorables ?
Il y a eu tellement de bons moments, mais je me lance.
Je citerais l’artiste Meiway qui m’avait plus ou moins prédît une carrière
internationale. Il avait vu en moi cette flamme, ce désir d’aller
plus loin. Il y a également Fally Ipupa qui est un ami aujourd’hui.
C’est un artiste qui s’est construit sous mes yeux et j’y ai humblement
participé, surtout à ses débuts dans le Quartier Latin (son
groupe d’origine). Il a toujours voulu voler de ses propres ailes et
ce n’est pas un hasard s’il se fait désormais appeler « l’Aigle de la
musique africaine ».
Avec votre flair, quel est le prochain artiste à suivre ?
Je pense qu’il a déjà bien commencé, mais je dirais Inoss’B. J’aime
bien son discours, lorsqu’il dit qu’au Congo il y a une dictature des
artistes comme Werrason, Koffi Olomidé, J-B Mpiana… Ce sont
toujours les mêmes noms, des légendes certes, mais Inoss’B se
porte garant pour être l’ambassadeur de la nouvelle génération.
Ce qui est intéressant est qu’il est bilingue. Il peut être l’artiste
qui touche toutes les générations, il n’y a pas de vulgarité
dans ses textes, par exemple le titre « Yope » en featuring
avec Diamond Platnumz qui fut un carton total ! J’ai vu ses
vidéos tourner à l’autre bout du monde, aux Etats-Unis, en
Arabie Saoudite… C’est un artiste qui devrait marquer cette
année. Les Congolais ont dominé pendant 50 ans la musique
africaine, ce sont les pères fondateurs, parce que nous avons
tous grandi au rythme de la rumba congolaise.
Mais, au-delà du Congo, je sens l’affirmation d’une nouvelle
génération camerounaise décidée à marquer son temps. Il y
a des jeunes artistes comme Daphné ou Locko qui sont extrêmement
talentueux et n’ont, pour l’instant, pas véritablement
la carrière qu’ils méritent. S’il y avait au Cameroun une
réelle industrie qui soit économiquement puissante comme
au Nigeria ou au Ghana, le regard serait différent. Enfin, je
citerais Shan’L, n°1 des musiques urbaines au Gabon et qui
a remoporté le prix Primud 2020, meilleure artiste d’Afrique
Centrale !
Vous développez un projet Tv autour du gospel…
Je précise que cette initiative part d’abord d’une émission
appelée Africa Gospel que je présente tous les dimanche
sur Africa Radio. C’est un projet qui me tenait à cœur, du fait
de mon appartenance chrétienne. Africa Gospel Tv sera une
chaîne 100% gospel où l’on pourra véhiculer l’évangile (la parole
de Dieu) partout en Afrique, coté francophone et anglophone.
Nous avons nos bureaux sur les Champs Elysées, j’ai
des partenaires qui ont cru en ce projet de développement
d’une télé et d’un magazine autour de cette thématique.
C’est le grand projet sur lequel je travaillais depuis plusieurs
mois !
Un message à adresser à la diaspora gabonaise?
Le message que je passerais à la diaspora gabonaise est de
cesser de se focaliser sur la politique parce que c’est un univers
qu’il faut laisser aux spécialistes. Je voudrais voir la jeunesse
gabonaise s’engager dans l’entreprenariat et poser des
actions dans notre pays. En parallèle, le pays doit permettre
à cette génération de pouvoir s’établir et monter des projets
pour le bien-être des populations.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
La fierté africaine.
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Culture/art
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Photo : J’aime l’image
LE PETIT MAYOMBO
“ TU VOIS LES RETOMBÉES ? ”
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Nzengue Missengue Chandry Doyle. Je suis né le 3 janvier
1994 à Lébamba, dans la province de la Ngounié. Je suis Gabonais.
Je suis artiste, comédien, humoriste ou, du moins, influenceur.
Pourquoi le nom “Petit Mayombo” ? Comment êtes-vous
devenu la coqueluche du web ?
Toute l’aventure est partie d’un heureux hasard. Des amis m’ont
filmé à mon insu et ont posté une vidéo de moi, en plein pendant
nos péripéties du pays. C’était en l’an 2014 et cette vidéo est devenue
virale. J’étais déboussolé, je n’en croyais pas mes yeux. Je me
disais : « Attends, qu’est-ce qu’il m’arrive ? Est-ce que c’est bel et
bien moi ? » (Rires). Quant au nom ”Mayombo”, c’est en hommage
au nom de l’un de mes amis, décédé en l’an 2015.
Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes dit :« Allez, je
vais proposer d’autres contenus sur les réseaux » ?
C’est grâce à la force que les gens m’ont apportée, les encouragements.
Ils m’ont sollicité, ils m’ont dit : « Continue à faire,
continue dans cette lancée. Un jour, tu pourras y arriver ». Je
me suis dit : « Bon, dès lors que les gens sont intéressés, que
je suis perturbé dans la rue face à cette situation, je dois me
lancer. Soit ça passe, soit ça casse ». J’ai commencé par le Festival
Gabon 9 provinces, puis j’ai balancé quelques vidéos sur
des sujets du quotidien et : « Voilà, les retombées positives ! ».
Vous considérez-vous comme un humoriste ?
Oui, humoriste, influenceur, comédien. Un comédien, déjà,
parce que j’ai participé à une structure Axiome Production,
dans laquelle j’ai joué un rôle de génie. Ça a été super cool !
Un mot sur votre séjour parisien début 2020…
Ce séjour parisien s’est passé comme à merveille, c’était magnifique,
agréable... Je retiens notamment la participation à
l’Olympia, en tant que guest, avec l’artiste international Hiro
qui m’a appelé, depuis le pays, pour venir l’accompagner.
Tout s’est très bien passé, nous étions en perpétuelle symbiose.
Sans oublier, le passage télé sur TPMP avec Cyril
Hanouna ! J’ai fait de très belles rencontres et je suis heureux
de me retrouver aujourd’hui dans vos locaux (ROOTS).
Quel serait votre plan de carrière idéal ?
C’est de toujours poursuivre ce rêve-là, ce rêve qui ne m’était
peut-être point destiné. Les choses sont là et je dois continuer
à me lancer. Si les gens s’intéressent à moi, je me dois de
saisir toutes les opportunités.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ?
Lorsque je lis les commentaires, ça vient du Gabon, de Côte
d’Ivoire, du Sénégal, du Congo, du Cameroun, du Bénin, de
France… Je leur demanderais de continuer à m’encourager.
Tant que je suis encore en vie, ça serait judicieux que vous
puissiez protéger ce Petit Mayombo (rires). Je suis déjà là, il
reste juste à me contenir, me protéger, à me faire propulser...
Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?
C’est la créativité, la vitrine des individus qui rêvent d’aller
plus loin.
Culture/art
FRED EBAMI
DESSINATEUR DE GÉNIE
Culture/art
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Fred Ebami, Franco-Camerounais, 44 ans, artiste pop art peinture
et digital, membre du collectif On A Slamé Sur La Lune, un
collectif de poètes fous (Marc Alexandre Oho Bambe, dit Capitaine
Alexandre et Albert Morisseau Leroy, dit Manalone).
Le dessin, une passion de toujours ?
Au moins depuis que j’ai 6 ans. Mes derniers souvenirs remontent
à cet âge-là, gribouillant sur les murs de ma mère.
Comment décririez-vous votre style ?
J’ai un style mixed media. Je mélange mes influences old school,
pop art, comics avec mes influences modernes, digitales, la
photo, les couleurs et mes racines africaines.
D’où puisez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration vient de la société et du monde qui m’entoure,
de l’histoire de mon peuple, comme de l’actualité. Les paroles
de musique parfois m’inspirent aussi, j’ai toujours voulu
m’épanouir dans le monde de la publicité et de l’affiche.
Vous avez dessiné les grandes personnalités noires de ce
monde. Vous considérez-vous comme un artiste engagé ?
Oui, complètement. Et, aujourd’hui, c’est encore plus assumé
qu’avant. Ces figures noires font partie d’une Histoire qui me
représente.
Le combat, la résilience, la beauté, la majesté, le culot, mais
aussi la souffrance et les maux qui la minent.
Quels ont été les tournants ou les moments les plus marquants
dans votre carrière ?
Ma première expo, organisée par mon frangin Capitaine Alexandre.
Ce fut mon entrée dans le monde inconnu de l’art, je
n’étais pas du tout à l’aise. Ensuite, ma première biennale de
Dakar avec Wakh’art. Enfin, ma première expo solo à la galerie
Jacques Devos / Espace Seven.
“Ces figures noires font partie
d’une Histoire qui me
représente. Le combat, la résilience,
la beauté, la majesté, le
culot, mais aussi la souffrance et
les maux qui la minent.”
Il y a également eu mon Yes We Kanye, qui a dépassé les
frontières et est arrivé chez TMZ. Et là, dernièrement, le
visuel de Kamala Harris qui accompagne son élection
comme vice présidente des États-Unis...
Je pourrais en citer d’autres car j’ai tellement de bons
souvenirs, comme mon exposition solo à la boutique
Nike des Champs Élysées. Du jamais vu dans l’histoire
d’un shop Nike, et le fait d’être parmi, sinon le seul artiste
pop art d’origine africaine à être répertorié dans le
monde... C’est fou !
Édition spéciale Afrique Centrale, que représente
le Cameroun pour vous ?
Le Mboa, c’est mon sang, c’est ma famille, ma grand-mère,
mes racines, d’où je viens, ma fierté. J’aimerais tellement
donner plus au pays de mes ancêtres et, aujourd’hui,
j’espère que je les rends fiers.
Un message pour la diaspora camerounaise ?
Keep dreaming, but keep working towards it ! Nous avons
de beaux jours devant nous !!!
Si je vous dis le mot “Roots”, vous me répondez ?
Le sol, les ancêtres, ce qui m’aide à m’encrer dans MON
histoire. D’où je viens et ce que je construis. Qui dit roots,
dit arbre, tronc, branches, fruits... On travaille pour que
cela porte des fruits, on vient de racines qui ont fait germer
un arbre et notre excellence en est le fruit.
Merci ROOTS... One love !
267
Culture/art
Femme trentenaire, née en France, originaire de Guadeloupe et du Cameroun, Emma Ndoe Essono retrace à travers son
récit de vie des moments-clé de son histoire qui ont forgé son identité et sa pensée de femme afro-consciente. Sa démarche
vise à faire émerger une réflexion sur nos trajectoires de vie tant au niveau individuel que collectif. Emma Ndoe Essono
souhaite ainsi questionner l’impact de notre histoire notamment dans les relations intimes, que nous développons entre
hommes et femmes. Consciente que l’union profonde et sacrée entre Afros représente un réel enjeu, elle livre avec sincérité
son vécu, les interrogations qui l’ont traversée afin de déconstruire ses croyances limitantes et gagner en positivité.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Emma NDOE ESSONO, auteure du livre S’aimer, Confidences
intimes d’une Afro-consciente publié chez KN Editions,
ma propre maison d’édition. Je suis née et vis à Paris. L’amour,
la famille, l’équilibre et l’empowerment sont les valeurs qui
m’animent au quotidien.
268
Revenons sur votre parcours, pourquoi avoir décidé de
se lancer dans l’aventure de l’écriture d’un livre ?
Petite fille, je possédais déjà un goût prononcé pour l’écriture.
Que cela soit à la maison où je passais mon temps libre à écrire
des histoires ou à l’école pour réaliser des rédactions, j’appréciais
laisser libre cours à mon imaginaire et exprimer mon monde intérieur
de cette manière. Toutefois, cette activité qui me procurait
du plaisir n’a jamais été valorisée par ma famille ou le système
scolaire.
EMMA NDOE ESSONO
CONFIDENCES D’UNE AFRO-CONSCIENTE
Son 1er ouvrage introspectif sur l’amour entre Afros
Culture/art
Par conséquent, mon désir pour l’écriture s’est éteint pendant des
années. Il a fallu attendre mes 36 ans pour que la nécessité d’utiliser
ma plume renaisse. Un jour, sous la douche, alors que je ressentais
une vive douleur provoquée par une déception sentimentale, j’ai entendu
l’appel d’une petite voix familière, m’invitant à écrire.
Écrire pour guérir de mes blessures, écrire pour apprendre à pardonner,
écrire pour me réconcilier avec les hommes afros.
Ainsi, tout en prenant conscience que l’écriture est un incroyable
outil de développement personnel, je réalisais aussi que mes mots
pouvaient sans doute profiter à d’autres. J’ai ainsi entrepris l’écriture
de mon premier livre.
Votre état des lieux des relations de couples entre Afros ?
De ma fenêtre, j’ai le sentiment qu’ici, en France, nous vivons souvent
des désunions ou des relations déséquilibrées entre hommes et
femmes afros. A mon sens, cela a inéluctablement des conséquences
sur notre capacité à penser notre groupe d’appartenance de manière
unie et solidaire. Or, je pense que pour gagner en unicité et solidarité
entre Afros, il me paraît important que le premier maillon qui donne
la vie, le couple, soit en réel symbiose.
À qui s’adresse ce livre et quel message véhiculez-vous ?
Ce livre s’adresse à tous les êtres humains mais en particulier
aux hommes et femmes afros pour les raisons que j’ai énoncées
précédemment. Mon intention est de partager mon expérience
de femme afro-descendante et de mettre en évidence les gains
personnels que j’ai obtenus à écrire. Le message que je souhaite
véhiculer est : « Apprenons à cultiver l’Amour ». Pour cela,
chacun.e doit interroger ses fonctionnements sur sa propre
personne, avec ses semblables et dans son intimité avec un
homme ou une femme afro.
À l’ère du BLM, comment s’inscrit votre démarche
dans cette époque d’affirmation d’identité ?
A mon sens, ma démarche s’inscrit dans la longue tradition de
résistance et résilience des Afros, en réaction à l’oppression
et à la négrophobie exercées par le système occidental depuis
des siècles. Cette négrophobie étant pour moi à l’origine
des handicaps relationnels et du manque d’amour intériorisé
que nous pouvons développer sur notre personne, dans nos
familles, nos couples, etc. A la différence que pour moi, il n’est
pas question de continuer à donner de l’énergie à ce système
pervers et injuste en prenant les armes ou en manifestant
dans les rues mais plutôt de me reconnecter à moi-même
pour me renforcer individuellement de l’intérieur, accroître
des rapports bienveillants entre nous et pouvoir avancer ensemble
efficacement.
Édition spéciale Afrique Centrale. Que représente
le Cameroun pour vous ?
Le Cameroun est la terre de mon père. Je n’ai pas encore eu
l’occasion d’y aller. Cela fait partie de mes prochains projets
de voyage. Je n’ai pas non plus encore donné la vie mais c’est
important pour la transmission générationnelle de pouvoir
être enracinée dans son histoire et sa culture. C’est pour cette
raison que je souhaite maintenant découvrir mon pays
d’origine. Paradoxalement et bien que je n’aie pas grandi
avec mon père, je me sens directement connectée avec cette
partie du globe : sa culture, son histoire, ses paysages…
Si vous aviez un message pour inciter nos lecteurs à
lire votre ouvrage ?
« Apprenons à cultiver l’Amour ».
Si je vous dis le mot ROOTS, vous me répondez ?
Un média qui exprime son amour pour sa famille afro.
C’est la base pour préserver son équilibre et s’élever.
Pour obternir l’ouvrage : www.emmandoe.com
269
Culture/art
Djaïli Amadou Amal
PRIX GONCOURT DES LYCÉENS 2020
Photo : Joel Saget/AFP
Une fierté continentale
Le 02 décembre 2020, l’auteure camerounaise a remporté
le Prix Goncourt des lycéens 2020, avec son œuvre
Les Impatientes, qui est uneprise en Europe de son roman
initial Munyal, les larmes de la patience).
A 45 ans, Djaïli, la militante des Droits des femmes, remporte
le 33e prix de cette distinction littéraire. Elle succède ainsi à
Karine Tuil, grâce à 2000 élèves basés en France, qui avaient
le choix entre 14 romans que l’académie Goncourt a sélectionnés
à leur attention.
Deux jours avant, la Camerounaise a manqué de décrocher
le Goncourt. Elle comptait parmi les quatre œuvres
finalistes. Féministe dans l’âme, la « plume indomptable »
souligne au bout de sa consécration :
270
Ked de Souza
« J’ai choisi la littérature ; elle a été
pour moi, l’arme qui m’a permis
non seulement d’être personnellement
forte, mais de l’être suffisamment
pour aider les autres ».
Comme quoi, au travers d’une
nouvelle histoire, il ne sera pas surprenant
de la revoir.
Photo : RFI/Sébastien Jédor
Culture/art
MASSAIZOUBEAUTY54
Par amour de l’artisanat africain.
« Paulina Manuel Nzinga, Angolaise, j’ai 33 ans. Je suis la fondatrice
de MassaiZouBeauty54. « Maasai », en clin d’œil au
peuple du Kenya et « Zou » pour les Zoulous d’Afrique du sud
et « 54 » en référence au nombre de pays africains. Ce sont,
parmi les peuples que j’ai rencontrés en Afrique, les derniers
qui restent les plus authentiques, utilisant de véritables
savoir-faire ancestraux. Les artisans africains ont du mal à se
faire connaître au niveau international.
Depuis quelque temps, les tissus africains ont le vent en
poupe, mais ma démarche consiste à mettre en avant la
partie invisible de l’iceberg : la maroquinerie, les sandales,
les colliers, les sculptures, etc. Je récupère les produits directement
en Afrique et les ramène en Europe afin de les
faire connaître au plus grand nombre. N’hésitez pas à passer
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271
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