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Sans doute Eléonore aurait-t-elle préféré que l’on orthographie son prénom Eleanor comme Eleanor Rigby, mais il en fut autrement.<br />
Née d’un père Américain et d’une mère Française, cette Parisienne au passeport US possède cette aisance anglophile et<br />
cette distinction frenchy qui d’emblée la rendent singulière. Ses cheveux (très) courts et ses idées longues affinent avec son<br />
regard bleu magnétique un portrait déjà impressionnant, avant même que sa voix doucement ébréchée ne le complète en beauté.<br />
En 2007, c’est justement cette voix qu’elle pose un peu par hasard sur des compositions essentiellement acoustiques signées par<br />
deux amis Pierre et François. Eux se connaissent depuis l’adolescence, ils ont grandi ensemble dans une ville de province où<br />
l’action culturelle leur aura permis d’envisager la musique un peu plus sérieusement qu’un simple hobby. Après cet essai ô<br />
combien concluant, le trio de passage devient un groupe, et au contact de leurs envies communes les chansons prennent vie<br />
spontanément, s’électrifient progressivement, s’intensifient grâce aux textes d’Eléonore. Très vite, le groupe se déploie sur scène,<br />
commence par faire vivre ses chansons à l’air libre au lieu de les figer prématurément sur un disque. En première partie notamment<br />
de La Grande Sophie, Izia ou Pony Pony Run Run, le public découvre leur élégant ballet d’instruments, notamment une<br />
batterie décomposée dont ils jouent chacun un élément. Ils visitent également les bars et les petites scènes, trouvent un équilibre<br />
à trois qui sera précieux lors de la confrontation aux vertiges du studio. Dans le même temps, François mène une vie parallèle en<br />
devenant le guitariste d’une idole pop française, Etienne Daho, qu’il accompagne sur scène pour la tournée L’Invitation et sur<br />
l’album et le DVD Live enregistré Salle Pleyel. Naturellement, Etienne ne se fera pas prier pour venir poser sa voix sur Baby<br />
please, l’une des chansons les plus remarquables du futur album de <strong>Rococo</strong>. Car le trio n’a pas tardé à se constituer un répertoire,<br />
dont il décide de confier la mise en relief aux réalisateurs Frédéric Lo et François Delabrière, connus notamment pour leur travail<br />
avec Daniel Darc. C’est ainsi dans l’antre du studio Ferber, où Lo et Delabrière possèdent un espace, que l’album va se dessiner<br />
et les chansons décanter leurs parfums envoûtants. Le batteur Philippe Entressangle les rejoint, ainsi que le programmateur<br />
Mathiew Vaughan, et pour couronner le tout le virtuose Steve Nieve accepte à son tour se prêter main-forte aux claviers. L’ «<br />
Attraction » aux doigts d’or, dont le nom est associé aux plus grandes heures de gloire d’Elvis Costello, déposera ainsi ses<br />
guirlandes lumineuses sur quatre titres de l’album. Porté par tant d’intelligence musicale sur les fonts baptismaux, <strong>Rococo</strong><br />
possède une chance inouïe, mais il la doit avant tout à lui-même, car rarement un premier disque français n’aura affiché de tels<br />
arguments. Sans jamais sonner passéiste, ni utiliser des ficelles qui le rattacheraient à un genre, le groupe semble irrigué par<br />
des influences suffisamment diverses pour que l’on s’abstienne de toute comparaison réductrice. On l’a dit, Eléonore a grandi en<br />
écoutant les Beatles, et certaines des mélodies qu’elle imagine possèdent le charme et la fluidité de cette source pop originelle.<br />
On apercevra d’ailleurs sans mal derrière Suzie, l’une des chansons de l’album, l’ombre d’Eleanor Rigby évoquée plus haut.<br />
Parmi les chanteuses qu’elle admire, Eléonore cite aussi Nina Simone ou Fiona Apple, et à l’ombrageuse férocité de l’une elle aura<br />
habilement conjugué l’irradiation solaire de l’autre pour trouver sa propre voix. Les garçons, quant à eux, procèdent également<br />
à des associations inattendues, comme lorsque la basse glaçante de Cure entre sur Bedtime story en collision sournoise avec des<br />
guitares blanches comme on en dégaine parfois chez Sonic Youth. A trois voix unanimes, ils citent Damon Albarn comme modèle,<br />
notamment en raison de l’élasticité dont celui-ci fait preuve d’un projet à l’autre. On ne s’étonnera pas d’entendre l’écho d’un beat<br />
hip-hop ici (Into my life), d’assister ailleurs à un emballement country-rock (Misunderstood love), et de passer dans l’intervalle<br />
sous une Honeymoon (in jail) aux légères inflexions folk et gospel. Eléonore, Pierre et François, avant même d’envisager un<br />
devenir artistique en commun, se sont trouvés des affinités humaines qui percent désormais à jour sur le disque.<br />
Accueillante et stimulante, érudite et vibrante, tour à tour profonde et légère, leur musique ressemble à l’idéale conjonction de<br />
leurs trois natures, dont un premier ep donne aujourd’hui l’aperçu en quatre facettes déjà brillantes. En attendant l’illumination<br />
certaine du premier album "Bedtime Story" prévu en mars 2011.<br />
Toutes les infos sur :<br />
www.iloverococo.com<br />
CONTACTS<br />
Promo<br />
Clarisse Fieurgant (+33142470851) clarissefieurgant@gmail.com<br />
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Bleu Citron/Sylvain Baudriller (+33562734473) sylvain@bleucitron.net<br />
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