Chapitre I : Généralités sur Témara - Free
Chapitre I : Généralités sur Témara - Free
Chapitre I : Généralités sur Témara - Free
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Sabah Niftah<br />
Étude géologique des grottes du<br />
littoral atlantique marocain:<br />
El Harhoura 2, El Mnasra et grotte<br />
des Contrebandiers à <strong>Témara</strong>.<br />
2003<br />
Thèse de doctorat de l’université de Perpignan
Introduction<br />
1<br />
Introduction<br />
Depuis la découverte de la grotte des Contrebandiers dans les années cinquante par<br />
J. Roche et de la grotte de Dar-es-Soltane II par A. Debénath en 1969 dans la falaise ouljienne<br />
à <strong>Témara</strong>, cette région a fait l'objet de nombreuses missions franco-marocaines. Ainsi,<br />
plusieurs grottes furent découvertes dans la même falaise, mise en place entre 130 000 et<br />
115 000 ans B.P. Les fouilles organisées dans le cadre de cette collaboration francomarocaine<br />
ont permis d’exhumer de nombreux outils lithiques et restes<br />
paléoanthropologiques.<br />
Deux types de recherches ont concerné la région de <strong>Témara</strong> :<br />
- L’étude des remplissages de grottes, permettant de mettre en évidence de<br />
nombreux niveaux archéologiques témoignant de l'occupation de ces grottes par l'homme<br />
préhistorique. La majeure partie des remplissages a été mise en place lors d'occupations<br />
atériennes. Ces niveaux sont souvent <strong>sur</strong>montés de couches néolithiques.<br />
- L’étude géologique des formations littorales dans le cadre de la caractérisation des<br />
environnements sédimentaires. De nombreuses recherches ont porté <strong>sur</strong> les dunes<br />
calcarénitiques de la falaise ouljienne. Celle-ci est attribuée à l'inter-Tensiftien-Soltanien<br />
(stade isotopique 5e), corrélé avec l'interglaciaire Riss-Würm du Quaternaire continental<br />
européen et le Tyrrhénien moyen du Quaternaire marin méditerranéen (Texier, Raynal et<br />
Lefèvre, 1985).<br />
Simultanément, ces recherches ont porté <strong>sur</strong> les sols rubéfiés attribués au Soltanien. La<br />
caractérisation climatique de cet étage régressif a fait l'objet de nombreuses discussions. La<br />
plupart des auteurs ont évoqué un climat aride souvent interrompu par des oscillations<br />
climatiques assez humides et chaudes (Aberkan, 1989).<br />
Les sols rubéfiés ont été reconnus également dans le remplissage des systèmes<br />
karstiques notamment à Dar-es-Soltane (entre Rabat et <strong>Témara</strong>), lieu éponyme du Soltanien.<br />
Cependant, aucune étude géologique détaillée n'a été effectuée dans ces remplissages, mis à<br />
part les descriptions stratigraphiques afin de situer les découvertes préhistoriques et quelques
2<br />
Introduction<br />
analyses <strong>sur</strong> des prélèvements ponctuels dans la grotte d'El Mnasra et celle des<br />
Contrebandiers.<br />
De ce fait, il nous a semblé très important de compléter le travail des archéologues en<br />
établissant, dans le cadre d'une étude pluridisciplinaire, des analyses sédimentologiques et<br />
micromorphologiques. Cette étude a pour but de caractériser le remplissage des grottes de<br />
<strong>Témara</strong> afin de reconstituer les conditions climatiques qui régnaient lors de la mise en place<br />
des sédiments. Ainsi, nous contribuerons à retracer les paléoenvironnements des Hommes<br />
atériens et des néolithiques ayant vécu dans ces grottes.<br />
Ce travail est divisé en plusieurs chapitres :<br />
Dans le premier chapitre, nous avons tenu à présenter les données des travaux<br />
antérieurs <strong>sur</strong> le littoral atlantique notamment la région de <strong>Témara</strong>. Ces travaux ont concerné<br />
l'étude géologique des formations littorales et atlantiques et l'étude archéologique dans les<br />
grottes préhistoriques.<br />
Le deuxième chapitre est consacré à la description méthodologique des analyses<br />
sédimentologiques que nous avons mené dans ce travail. Ces analyses portent <strong>sur</strong> les études<br />
sédimentologiques et micromorphologiques.<br />
Les chapitres III, IV et V présentent successivement les résultats des analyses<br />
sédimentologiques des grottes d'El Mnasra, des Contrebandiers et d'El Harhoura II. Ces<br />
résultats ont permis d'identifier des ensembles stratigraphiques pour le remplissage de chaque<br />
grotte et de proposer un paléoclimat pour chaque ensemble distingué. Ces données sont<br />
vérifiées et complétées par l'étude micromorphologique.<br />
Lors de la confrontation des résultats des analyses, de nombreuses traces de l’activité<br />
humaine ont été observées. De ce fait, il nous semblait évident de les présenter dans le<br />
chapitre de synthèse générale.
3<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
1. Aperçu géologique <strong>sur</strong> la région de <strong>Témara</strong><br />
La région de <strong>Témara</strong> est située à une dizaine de kilomètres au sud de Rabat et fait<br />
partie de la Méséta côtière septentrionale. Cette dernière s’étend depuis Kénitra jusqu’au sud<br />
de Safi (fig.1).<br />
Fig. 1 : Répartition des différents domaines géologiques du Maroc et situation de la région<br />
de <strong>Témara</strong> (in El Graoui, 1994)
4 Km<br />
4<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
200 Km<br />
Fig. 2 : Carte géologique de la région de <strong>Témara</strong> (in rapport El Harhoura II, 2001)<br />
1 : Dar-es-Soltane I ; 2 : Dar-es-Soltane II ; 3 : El Harhoura II ; 4 : El<br />
Harhoura I ; 5 : El Mnasra ; 6 : Contrebandiers.
1. 1. Morphologie<br />
5<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
<strong>Témara</strong>, comme le reste de la bordure côtière de la Méséta, est caractérisée par une<br />
série de cordons dunaires littoraux plus ou moins consolidés (fig. 2). Ils sont alignés<br />
parallèlement au rivage actuel et les formations les plus anciennes sont situées vers l’arrièrepays.<br />
Vers le rivage atlantique, l’édifice dunaire est brutalement entaillé par une falaise morte,<br />
dite falaise ouljienne, formée généralement de biocalcarénite (Gigout, 1951). Grâce au<br />
développement du système karstique favorisant le creusement de nombreuses grottes<br />
préhistoriques, cette falaise a acquis une importance qualifiée de mondiale.<br />
1. 2. Données climatiques<br />
La région de <strong>Témara</strong> est soumise à un climat méditerranéen aux influences océaniques<br />
avec un hiver doux et humide ainsi qu’un été chaud et sec. Les influences océaniques tendent<br />
à régulariser les variations thermiques, très prononcées vers l’intérieur du pays.<br />
1. 2. 1. Précipitations<br />
Au Maroc, la répartition des précipitations est irrégulière. Elles diminuent du Nord<br />
vers le Sud et de l’Ouest vers l’Est en augmentant avec les altitudes. La moyenne annuelle ne<br />
dépasse pas 900 mm dans les régions les plus humides.<br />
La région de <strong>Témara</strong> se caractérise par un total annuel des précipitations oscillant entre<br />
300 et 500 mm dans la période d’octobre à avril. Le maximum est enregistré pendant les mois<br />
de novembre et décembre. La pluie ne tombe qu’occasionnellement en mai et juin et reste<br />
exceptionnelle pendant la saison chaude (fig. 3).<br />
1. 2. 2. Vents<br />
Sur la bande littorale atlantique du Maroc, les vents dominants sont orientés<br />
généralement Nord et Ouest. Les composants méridionaux et orientaux sont moins fréquents<br />
(Khalil, 1986). Généralement, pendant l’été, les vents de direction Nord et Ouest sont les plus<br />
fréquents, alors que pendant l’hiver, ceux du secteur Sud et Sud-Ouest sont les plus fréquents.
1. 2. 3. Températures<br />
6<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
La différence entre les températures les plus basses et les plus chaudes n’est pas<br />
importante en raison de la proximité de l’Océan Atlantique et de son rôle modérateur <strong>sur</strong> le<br />
facteur thermique. Ainsi, dans la région de <strong>Témara</strong>, les températures moyennes sont<br />
comprises entre 10 °C et 26 °C.<br />
1 : Etage humide<br />
2 : Etage sub-humide<br />
3 : Etage semi-aride<br />
4 : Etage aride<br />
5 : Etage saharien<br />
I : Sous-étage à hiver frais<br />
II : Sous-étage à hiver tempéré<br />
III : Sous-étage à hiver chaud<br />
Fig. 3 : Situation de <strong>Témara</strong> <strong>sur</strong> le diagramme pluviothermique de L. Emberger<br />
(d’après Sauvage, 1963 in Zanniby, 2000)
1. 3. Cadre géologique<br />
7<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Les données géologiques du socle mésétien reposent <strong>sur</strong> les études anciennes menées<br />
par Lecointre (1926), Gigout (1951), Dalarue et al. (1956) puis par Chalouan (1977) et Pique<br />
(1979). Plus récemment, des travaux concernant les formations quaternaires du littoral ont été<br />
menés par de nombreux chercheurs parmi lesquels on cite : J. -P. Raynal (1982, 1984, 1989)<br />
A. Debénath (1982), J.-P. Texier et al. (1982, 1992, 1993, 2002), D. Lefèvre et al. (1985,<br />
1991 et 1994), M. Aberkan (1984, 1989), M. Akil et J. Gayet (1984), M. Akil (1990) et M. El<br />
Graoui (1994).<br />
Fig. 4 : Les formations anté-quaternaires de la région de <strong>Témara</strong> (in Bouzouggar 1997)<br />
1. 3. 1. Les formations anté-quaternaires<br />
Le Paléozoïque<br />
Le Cambrien : il est formé des schistes de l’Acadien <strong>sur</strong>montés par un niveau de<br />
quartzites. Ce dernier est <strong>sur</strong>monté à son tour par des passées schisteuses.<br />
L’Ordovicien : à sa base, il est formé par un conglomérat <strong>sur</strong>monté par une épaisse<br />
série pélitique à passées de grès quartzitiques.
8<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Le Silurien : il correspond à une phase de transgression glacio-eustatique. Il est formé<br />
de pélites vertes à petits bancs gréseux où se succèdent des argilites grises, tendres et<br />
carbonatées, puis de gris- noir vers le sommet.<br />
Le Dévonien : le dépôt débute par une alternance argilo-carbonatée <strong>sur</strong>montée par des<br />
constructions récifales de calcaires bioclastiques.<br />
Le Carbonifère : il commence par des grès conglomératiques suivis par des pélites<br />
intercalées de calcaires à caractère récifal (Chalouan, 1977 et Pique, 1979).<br />
Le Mésozoïque<br />
Le Permo-Trias : il est formé par des argiles rouges parfois gypsifères.<br />
Les formations du Lias et Jurassique ne sont pas représentées en raison d’une phase<br />
régressive.<br />
Le Crétacé : il correspond à des alternances de marnes et de calcaires déposés pendant<br />
la transgression cénomanienne.<br />
Le Cénozoïque<br />
Le Miocène : il comprend des dépôts liés à la transgression datant du Tortonien. Il est<br />
représenté par des calcaires gréseux, des grès quartziteux et des sables fins (Griboulard, 1980<br />
et Aberkane, 1989).<br />
Le Pliocène : il est constitué de grès coquilliers marins couronnés par des dunes<br />
éoliennes dont la partie supérieure correspond à la grande transgression moghrébienne.<br />
1. 3. 2. Les formations quaternaires : classifications chronologiques du<br />
Quaternaire dans la Méséta marocaine<br />
Le Quaternaire marin du littoral atlantique marocain est marqué par la succession de<br />
paléolittoraux notamment dans la bordure de la Méséta côtière. Il constitue une référence<br />
notable pour les reconstitutions chrono-climatiques caractérisant cette époque. Ainsi, les<br />
dépôts sédimentaires du littoral au niveau de la bordure mésétienne forment des stratotypes<br />
définissant les étages quaternaires marins du Maghreb. De ce fait, il semble important de
9<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
présenter brièvement l’historique de recherches <strong>sur</strong> le Quaternaire marocain continental et<br />
marin.<br />
En 1926, G. Lecointre a été le premier à décrire quatre lignes de rivages aux altitudes<br />
de 75-80, 30, 12-14 et 5-7 m par rapport au rivage actuel.<br />
En 1938, J. Bourcart identifie une seule transgression post-villafranchienne en mettant<br />
en évidence le jeu de basculement et de gauchissement complexe de la côte atlantique<br />
marocaine.<br />
En 1941, Neuville et Ruhlmann évoquèrent la théorie de Depéret en démontrant que<br />
les quatre niveaux méditerranéens identifiés par ce dernier, sont généralisés partout aux<br />
altitudes : 90-100, 55-60, 28-20 et 12-15 m correspondant successivement au Messaoudien,<br />
Maârifien, Anfatien et à l’Ouljien.<br />
La corrélation de ces niveaux avec ceux observés en Algérie et en Italie méridionale a<br />
déclenché de nombreux débats, notamment de la part de Bourcart (1943). Ce dernier décrit<br />
ces dépôts par une formation de haute plage transgressive déformée ultérieurement par le<br />
retrait marin. Toutefois, en 1949, il a abandonné cette position pour joindre G. Choubert et J.<br />
Marçais en décrivant ces niveaux par "trois complexes distincts séparés par des érosions"<br />
(Bourcart et al., 1949).<br />
En 1951 et 1952, de nombreux travaux ont été publié concernant les formations<br />
littorales (Gigout, 1951 ; Lecointre, 1952 ; Dresch et al., 1952). Ces auteurs reconnaissent<br />
l’existence, <strong>sur</strong> tout le long de la côte atlantique, d’une série de plages soulevées.<br />
Le débat à propos de la classification du Quaternaire continue tout au long des années<br />
cinquante. Ainsi, M. Gigout et R. Raynal (Gigout, 1958) reconnaissent <strong>sur</strong> le littoral de la<br />
Méséta marocaine "six pulsations marines" : 1- le Calabrien (niveau à 100 m), 2- le Sicilien<br />
(niveau à 60 m), 3- le Tyrrhénien (niveau à 30 m), 4- le niveau de 15 à 20 m, 5- l’Ouljien et 6-<br />
le niveau à 2 m.
10<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
En étudiant le littoral de la région de Casablanca, P. Biberson (1958) essaie de mieux<br />
préciser les dépôts littoraux rencontrés entre 5 et 100 m, rattachés au Mellahien ou Flandrien<br />
et propose leurs correspondances à quatre "étages" qui sont comme suit :<br />
1- le Messaoudien : rencontré dans les carrières de Sidi Messaoud à une<br />
altitude comprise entre 80 et 100 m.<br />
2- le Maarifien : correspond aux dépôts situés à une altitude d’environ<br />
+55-60 m rencontrés dans les carrières de Tarif et Schneider du<br />
quartier Maarif.<br />
3- L’Anfatien : rencontré vers 25-30 dans les carrières de Sidi<br />
Abderrahmane et la carrière Thomas (Oulad Hamida).<br />
4- L’Ouljien : rencontré au long du littoral entre 5 et 8 m. D’une<br />
manière formelle, cet étage a été défini antérieurement par M. Gigout<br />
(1949).<br />
G. Choubert a montré que ces dépôts littoraux sont généralement interrompus par les<br />
intercalations continentales désignées par ‘étages’ continentaux (Choubert et al., 1956) :<br />
Moulouyen, Salétien, Amirien, Tensiftien et Soltanien corrélés respectivement avec les<br />
glaciations alpines : Donau, Günz, Mindel, Riss et Würm. Dans le but de préciser cette<br />
classification, P. Biberson a établi les bases du cadre chronostratigraphique qui sert de<br />
référence dans l’ensemble du Maghreb (Biberson, 1961a, 1967 et 1971).<br />
En 1979, l’observation des gastéropodes marins provenant des coupes stratigraphiques<br />
de la région de Casablanca par P. Biberson lui a permis de proposer une nouvelle<br />
chronologie en caractérisant six associations faunistiques dans le Quaternaire marocain<br />
(tableau 1):<br />
le Moghrébien supérieur qui correspond au Messaoudien<br />
un niveau ʺfroidʺ : le Maarifien,<br />
un autre niveau ʺfroidʺ,<br />
un étage ʺchaudʺ: l’Anfatien,<br />
le Harounien-Rabatien,<br />
l’Ouljien.
11<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
En 1980, le même auteur proposa une corrélation de la chronologie du quaternaire<br />
marocaine avec la chronologie européenne (tableau 2).<br />
Récemment, les recherches effectuées en moyenne Moulouya (Lefèvre, 1985) et <strong>sur</strong> le<br />
littoral du Nord-mésétien (Texier et al., 1984) ont permis de proposer une nouvelle<br />
chronologie en se basant <strong>sur</strong> l’alternance de phases climatiques humides et sèches appelées<br />
respectivement "pluviaux" et "interpluviaux". Enfin, dans la région de Casablanca, les<br />
nouvelles observations mettent en évidence l’existence d’une pulsation marine entre les<br />
formations rapportée au Maarifien et à l’Anfatien (Debénath et al., 1982 a).<br />
Les nouvelles observations ont permis à Texier et al. (1985) de proposer une synthèse<br />
chronologique intégrant une corrélation entre les étages marins et continentaux marocains<br />
avec les étages alpins et méditerranéens (Tableau 3). Les étages identifiés par ces auteurs<br />
correspondent à des périodes de rhexistasie et de biostasie.<br />
Se basant toujours <strong>sur</strong> les observations de la région de Casablanca, ils ont abandonné<br />
la classification proposée en 1985 pour la remplacer par une lithostratigraphie régionale pour<br />
le dernier million d’années (Texier et al., 1994).<br />
Tout récemment, dans le cadre du programme archéologique franco-marocain, ces<br />
même observateurs ont utilisé un nouveau système stratigraphique en se basant <strong>sur</strong> les<br />
données stratigraphiques des remplissages des gisements préhistoriques du littoral atlantique<br />
notamment les gisements de la région de Casablanca (Raynal et Texier, 1989 ; Raynal et al.,<br />
1993, 1996, 1999, 2001 et 2002 ; Bernoussi, 1997 et Geraads, 1993 a, 1994 et 2002). Ces<br />
données sont complétées par les résultats biostratigraphiques, les datations par différentes<br />
méthodes dont la racémisation des acides animés (Occhietti et al., 1993 et 2002).
12<br />
Tableau 1 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et<br />
nordique (d’après Brébion 1979)<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude
13<br />
Tableau 2 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et<br />
nordique (d’après Brébion 1980)<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude
14<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Tableau 3 : Nouvelles propositions chronologiques pour le Quaternaire marocain<br />
(Texier, Raynal et Lefèvre, 1985)
15<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
2. Données générales <strong>sur</strong> la préhistoire au Maroc<br />
notamment la région de <strong>Témara</strong><br />
Le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> est souvent constitué d’une importante séquence<br />
atérienne <strong>sur</strong>montée par des niveaux néolithiques. De ce fait, il nous semble nécessaire de<br />
présenter un aperçu <strong>sur</strong> l’Atérien à <strong>Témara</strong>.<br />
2. 1. Historique des recherches<br />
L’Atérien, connu pour la première fois à Bir El Ater dans la région de Tebessa en<br />
Algérie, est une civilisation propre à l’Afrique du Nord et au Sahara. Les premiers travaux<br />
archéologiques au Maroc ont été initiés en 1939 par une équipe américaine dirigée par S.<br />
Coon. Les fouilles concernant la grotte d’El Aliya à Tanger ont permis le dégagement de<br />
certains restes humains et quelques industries lithiques associés probablement à l’Atérien<br />
(Howe, 1967).<br />
Au Maroc, les premières fouilles dirigées par J. Roche en 1951 ont concerné le gisement<br />
de Taforalt. La découverte d’un matériel archéologique important et des restes humains<br />
rattachés à l’Ibéromaurusien a encouragé à entreprendre des recherches <strong>sur</strong> la côte atlantique<br />
afin de comparer les deux régions orientale et occidentale du Maroc. Ainsi, les fouilles ont<br />
intéressé d’abord la grotte des Contrebandiers et celle de Dar-es-Soltane II (fig. 5).<br />
En 1975, une campagne de fouille dirigée par J. P. Texier a été entreprise dans le site du<br />
Chaperon-rouge, en plein air dans la région de Rabat.<br />
Ces travaux se sont déroulé dans le cadre d’une collaboration entre la Mission<br />
Préhistorique et Paléontologique Française et le Service Archéologique du Ministère d’Etat<br />
chargé des affaires culturelles. Le programme de cette collaboration a commencé par les<br />
fouilles du site de Sidi-Abderrahman à Casablanca en 1978, ainsi que des fouilles de<br />
sauvetage et de prospection (El Harhoura I et II) (Debénath, 1978).<br />
Ces travaux ont apporté de nombreuses précisions <strong>sur</strong> les cultures atériennes au Maroc.<br />
Ils ont également abouti à l’établissement d’un cadre chrono-stratigraphiques.
2. 2. Définition de l’Atérien<br />
16<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Fig. 5 : Situation des principaux sites atériens de la région de<br />
Rabat-<strong>Témara</strong> et du Maroc oriental (in Bouzouggar, 1997)<br />
1 : Taforalt, 2 : Aïn Fritissa, 3 : Rhafas, 4 : Dar-es-Soltane, 5: El Harhoura,<br />
6: El Mnasra, 7: Contrebandiers, 8: Chaperon rouge.<br />
En étudiant le matériel des sites du littoral, Antoine (1950a) a défini quatre types<br />
d’outils lithiques caractérisant l’Atérien (in Bouzouggar, 1997) :<br />
la pointe à main triangulaire de type moustérien,<br />
la pointe pédonculée non retouchée (pointe atérienne),<br />
la pointe ténuifoliée : pointe à retouches bifaciales en ellipse très allongée,<br />
plus ou moins épaisse et en principe biaciculée,<br />
le pollicidisque : nucleus discoïde de faibles dimensions rappelant le<br />
nucleus Levallois.<br />
Cette définition a été abandonnée et remplacée par celle établie par J. Tixier et<br />
complétée par A. Debénath (Debénath et al., 1986 ; Debénath, 1992 et 1994). Ces auteurs ont<br />
défini l’Atérien en mettant en évidence le débitage Levallois, avec une proportion de grattoirs
17<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
plus importante que dans tous les autres faciès moustériens. De nombreux outillages<br />
présentent à leur partie proximale un pédoncule généralement retouché <strong>sur</strong> les deux faces<br />
(Tixier, 1967). Le matériel Atérien renferme également une proportion non négligeable<br />
d’outils <strong>sur</strong> galets (Debénath, 1992 et 1994).<br />
2. 3. Les Hommes atériens<br />
Jusqu’à maintenant, les données de fouilles ont montré l’occupation du Maghreb<br />
d’abord par les Homo erectus (Salé, Ternifine, Casablanca, etc.), puis par les Homo sapiens<br />
archaïques (Jbel Irhoud). Ces derniers ont évolué vers les atériens qui sont définis comme des<br />
Cromagnoïdes archaïques (Ferembach, 1976 : in Debénath et al., 1986).<br />
Les grottes de la région de <strong>Témara</strong> sont, à présent, les seuls sites qui ont livré des<br />
restes atériens en position stratigraphique sûre et en dehors de toute sépulture. Tous les restes<br />
découverts concernent des restes céphaliques.<br />
En effet, les premières fouilles de la grotte des Contrebandiers de J. Roche en 1956 ont<br />
permis le dégagement d’une mandibule humaine qui a fait l’objet d’une étude approfondie.<br />
En raison de ses caractères nettement primitifs, H. Vallois l’a rattaché à l’Atlanthrope.<br />
En revanche, sa position stratigraphique permet de la rattacher à l’Atérien malgré ses<br />
caractères archaïques (Debénath et al., 1982 b, 1986, 1992 et 1994).<br />
Les fouilles de la grotte Dar-es-Soltane II, dirigées par A. Debénath, ont permis la<br />
découverte de restes céphaliques d’au moins trois individus (fig. 6).<br />
Dans la même région à El Harhoura I (grotte Zouhrah), les fouilles de A. Debénath ont<br />
dégagé une dent isolée et une mandibule. Cette dernière, épaisse et robuste, est marquée par<br />
l’importance de la hauteur du corps mandibulaire. Le trou mentonnier est aussi moins large<br />
que dans le cas de Dar-es-Soltane (Debénath et al., 1986).
Fig. 6 : Restes humains de Dar-es-Soltane II (Debénath et<br />
al., 1986, dessin de P. Laurent)<br />
2. 4. Origine et devenir des atériens<br />
18<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
De nombreuses discussions et recherches anthropologiques à propos des restes atériens<br />
du Maroc ont permis de mettre en évidence des affinités entre les Atériens, les Atlanthropes et<br />
les Hommes modernes de l’Ibéromaurusien. Les Atériens ou Cromagnoïdes archaïques<br />
dérivent des Pro-sapiens moustériens type Jbel Irhoud (Debénath et al., 1986). Il semble<br />
qu’après leur disparition, ils furent remplacés par des Cromagnoïdes ibéromaurusiens, (fig. 7).<br />
Fig. 7 : Origine des Ibéromaurusiens et<br />
devenir des Atériens (in Debénath et al, 1986)
19<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
A propos de l’origine de ces derniers, l’hypothèse la plus retenue est l’origine italienne<br />
par le détroit sicilo-tunisien grâce aux îles jetées entre l’Afrique et la Sicile (Camps, 1976 in<br />
Debénath et al., 1986). La migration des Cromagnoïdes vers l’Afrique a eu lieu il y a environ<br />
25 000 ans.<br />
Ainsi, les Ibéromaurusiens, à partir de la Tunisie, se diffusent le long du littoral vers<br />
l’Ouest mais également vers l’Est dans l’Egypte et le Soudan. Ce peuple a dû remplacer les<br />
Atériens qui ont "brutalement" disparus (Debénath et al., 1986).<br />
Le devenir des Atériens est en évidence de l’abaissement généralisé du niveau des<br />
Océans, au cours du dernier maximum glaciaire, d’une centaine de mètres environ par rapport<br />
au niveau marin actuel (Debénath et al., 1986). En effet, les Atériens avaient peut-être pu<br />
profiter de la courte distance, pendant cette glaciation, entre l’Espagne et le Maroc à travers le<br />
détroit de Gibraltar pour migrer vers l’Europe selon le cheminement côtier de l’Espagne<br />
(Alimen, 1975).<br />
2. 5. Classification typologique de l’Atérien marocain<br />
Les premières études culturelles concernant l’Atérien marocain ont suscité la<br />
succession de différentes classifications selon les auteurs. (tableau 4)<br />
Antoine<br />
1937<br />
Moustérien ancien de<br />
tradition acheuléenne<br />
Moustérien supérieur<br />
pro parte<br />
Moustérien supérieur<br />
pro parte<br />
Ruhlmann<br />
1939<br />
Moustérien<br />
supérieur<br />
Ruhlmann<br />
1945<br />
Levalloisien<br />
supérieur<br />
Thompson<br />
1946<br />
Antoine<br />
1950<br />
Balout<br />
1955<br />
_ Atérien I et I’ Atérien ancien<br />
Atérien inférieur Atérien inférieur _ Atérien II Atérien moyen<br />
Atérien moyen Atérien inférieur<br />
Atérien supérieur<br />
Atérien supérieur<br />
pro parte<br />
Style Bêta<br />
pro parte<br />
Style Bêta<br />
pro parte<br />
Atérien III Atérien moyen<br />
Atérien IV et V Atérien final<br />
Tableau 4 : Les premières classifications de l’Atérien (in Bouzouggar, 1997)
20<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Les fouilles de la grotte de Taforalt ont permis de mettre en évidence, selon l’étude<br />
typologique, de nouvelles classifications à propos de l’Atérien marocain (Roche, 1969a;<br />
Bordes, 1976-1977 ; Wengler, 1993) (tableau 5).<br />
J. Roche (1969a) Bordes (1976-1977) L. Wengler (1993)<br />
Atérien typique<br />
(couche D de Taforalt)<br />
Atérien moyen<br />
(couche F de Taforalt)<br />
Atérien ( ?)<br />
(couche H)<br />
Atérien typique Atérien<br />
Proto-Atérien Proto-Atérien<br />
Atérien à forte composition<br />
moustérienne<br />
Tableau 5 : Classification typologique de l’Atérien<br />
Moustérien final<br />
Du point de vue technologique, l’Atérien marocain est caractérisé par deux méthodes<br />
de taille : la méthode Levallois d’une part et le débitage laminaire d’autre part (Debénath et<br />
al., 1986 et Debénath, 1992 et 1994).<br />
2. 6. Chronologie<br />
De nombreuses datations radiométriques ont été effectuées <strong>sur</strong> des échantillons<br />
provenant des niveaux atériens de différents sites archéologiques au Maroc. Trois méthodes<br />
ont été appliquées : radiocarbone ( 14 C), gamma thermoluminescence et OSL (tableau 6).<br />
Ces datations suggèrent l’ancienneté de l’Atérien dont les niveaux anciens<br />
correspondent au Moustérien. En effet, dans la grotte de Taforalt, les couches 19 et 23 sont<br />
antérieures à 40 000 ans B.P.<br />
Ainsi, les dates les plus anciennes correspondant à l’Atérien ancien sont signalées à<br />
Taforalt avec des âges antérieurs à 40 000 ans.
21<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
L’Atérien moyen daté dans la grotte des Contrebandiers donne un âge de 24 500 + 600<br />
B.P pour la couche 11 et 23 700 + 1000 B.P pour la couche 12 (Roche, 1976a, Roche et<br />
Delibrias, 1976). Les datations de la grotte d’El Harhoura I ont fourni un âge de 25 580 ± 130<br />
B.P (Occhietti et al., 1993).<br />
Sites Niveaux Dates (B.P.) Méthodes Fouilleurs<br />
Taforalt 23 > 40 000<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Taforalt 19 sommet > 40 000<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Taforalt 19 base > 40 000<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Taforalt 19 34 550<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Taforalt 16, 17 et 18 32 370<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Rhafas 2 14 060 ± 150<br />
14<br />
C L. Wengler<br />
Station Météo Terrasse Fz3 25 600 ± 600<br />
14<br />
C L. Wengler<br />
Contrebandiers 8 12 500 ± 170<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Contrebandiers 9 14 460 ± 200<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Contrebandiers 11 24 500 ± 600<br />
14<br />
C J. Roche<br />
Contrebandiers 12 > 35 000<br />
14<br />
C J. Roche<br />
El Harhoura I 1 41 160 ± 3 500 Thermoluminescence A. Debénath<br />
El Harhoura I 1 32 150 ± 4 800 Thermoluminescence A. Debénath<br />
El Harhoura I 1 25 580 ± 130<br />
14<br />
C A. Debénath<br />
Dar-es-Soltane II 6 base 37 220± 290<br />
14<br />
C A. Debénath<br />
Dar-es-Soltane II 6 base 16 090 ± 90<br />
14<br />
C A. Debénath<br />
Chaperon Rouge I Sommet de β 28 200 ± 3 300 Thermoluminescence J. P. Texier<br />
Chaperon Rouge I Au-dessus de β 24 000 ± 3 050 OSL J. P. Texier<br />
Tableau 6 : Principales datations radiométriques de l’Atérien marocain<br />
(in bouzouggar, 1997)<br />
Tableau 7 : situation chronologique de l’Atérien du Maroc atlantique et<br />
sa comparaison avec celui du Sahara (in Bouzouggar, 1997).
22<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
2. 7. Stratigraphie générale des grottes de la région de Rabat<br />
Les grottes de la région de Rabat ayant livré de l’Atérien, par exemple Dar-es-Soltane<br />
I et II, El Harhoura II et la grotte des Contrebandiers, présentent une stratigraphie plus ou<br />
moins commune. Du bas vers le haut, elle se présente comme suit (Debénath et al., 1986) :<br />
couche à sables marins reposant <strong>sur</strong> des grès lapiazés. Cette couche pourrait<br />
représenter une pulsation du cycle Ouljien (Debénath et al., 1982).<br />
couche à blocs d’effondrement volumineux provenant de la voûte des cavités<br />
et liés à des phénomènes de décompression.<br />
succession de niveaux sableux à contenu caillouteux différents. Les niveaux<br />
inférieur ont livré de l’industrie lithique attribuée à l’Atérien ancien puis à<br />
l’Atérien. Les niveaux moyens et supérieurs correspondent respectivement au<br />
Paléolithique et au Néolithique.
23<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
Cette étude a été initiée dans les grottes de <strong>Témara</strong> et à l’Université de Mohammed V<br />
à Rabat au Maroc. Les analyses sédimentologiques et micromorphologiques ont été réalisées<br />
au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel et au Muséum National<br />
d’Histoire Naturelle de Paris.<br />
Les premiers prélèvements sédimentologiques et micromorphologiques concernant la<br />
grotte d’El Mnasra ont eu lieu en février 2000, ceux de la grotte des Contrebandiers en février<br />
2001 et ceux de la grotte d’El Harhoura II pendant les fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui<br />
et R. Nespoulet en octobre 2001.<br />
Le travail <strong>sur</strong> le terrain (dans les grottes) a consisté en un relevé des coupes<br />
stratigraphiques, une description des couches (structure, texture, épaisseur, couleur...) et en<br />
des prélèvements d’échantillons sédimentologiques et micromorphologiques d’une manière<br />
continue.<br />
Dans le but de transporter en France la seule fraction fine (inférieure à 2 mm), les<br />
prélèvements sédimentologiques de la grotte d’El Mnasra ont subi une première séparation<br />
granulométrique au Laboratoire de Géomorphologie de la Faculté des Lettres et des Sciences<br />
humaines de Rabat. Pour les prélèvements sédimentologiques de la grotte des Contrebandiers<br />
et ceux d’El Harhoura II, cette séparation granulométrique a été effectuée au Département des<br />
Sciences de la Lerre de l’Université de Mohammed V à Rabat.<br />
Suite à ces analyses granulométriques, la fraction fine (< 2 mm) a été transportée avec<br />
les prélèvements micromorphologiques pour les traiter au Centre Européen de Recherches<br />
Préhistoriques de Tautavel.<br />
1. Etude sédimentologique<br />
1. 1. Granulométrie<br />
Cette étude nous permet de quantifier les différentes classes granulométriques dans le<br />
sédiment. Dans notre étude, nous nous sommes basés <strong>sur</strong> le classement suivant (tableau 8) :
24<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
Largeur des éléments Classe granulométrique Fraction granulométrique<br />
> 10 cm Blocs<br />
De 10 cm à 1 cm Pierres ou cailloux<br />
De 1 cm à 2 mm Granules<br />
De 2 mm à 0,2 mm Sables grossiers<br />
De 0,2 mm à 40 µm Sables fins<br />
De 40 µm à 2 µm Limons ou poudres<br />
< 2 µm argiles<br />
Fraction grossière<br />
(étudiée <strong>sur</strong> le terrain)<br />
Fraction fine<br />
(étudié en laboratoire)<br />
L’analyse granulométrique de la fraction fine est appliquée au sédiment brut et au<br />
sédiment décarbonaté dans le but d’une comparaison. Deux méthodes ont été utilisées à titre<br />
de complémentarité :<br />
Tableau 8 : Répartition granulométrique des constituants d’un sédiment<br />
(d’après Miskovsky, 1988 ; Miskovsky et Debard, 2002)<br />
La méthode classique inspirée par les travaux de nombreux chercheurs comme<br />
Cailleux (1959), Miskovsky (1974) et Laville (1975). Cette technique se fait par secouage<br />
d’une colonne de tamis grâce à un dispositif électrique rotatif (mouvement tournant <strong>sur</strong> un<br />
plan horizontal) ou vibrant (mouvement vertical). Cette méthode sera appliquée uniquement<br />
pour la fraction sableuse (particules de diamètre compris entre 2 mm et 40 µm).<br />
La méthode par diffraction laser <strong>sur</strong> appareil de type Coulter Ls 230 consiste à<br />
considérer dans une même analyse aussi bien la fraction sableuse que la fraction limono-<br />
argileuse. Le principe de cette technique est la diffraction lumineuse qui se traduit en courbe<br />
de flux lumineux selon la taille de grains des sédiments.<br />
Les courbes de fréquence et les courbes cumulatives, ainsi que les indices et les<br />
interquartiles exposés dans cette étude n’ont concerné que la méthode classique.<br />
Courbe de fréquence : la forme de la courbe indique le degré de classement. Un<br />
mauvais classement est traduit par une courbe ayant une allure de dôme très aplati, un<br />
excellent classement par une courbe effilée (in Miskovsky et Debard, 2002).
25<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
Courbe cumulative : pour établir cette dernière, Krumbein a défini l’unité Φ comme<br />
étant le logarithme négatif de base 2 du diamètre de la particule (Φ = -Log2(x), x en mm). De<br />
cette courbe on peut déduire les différents quartiles et les divers paramètres de distribution,<br />
définis comme suit :<br />
tels que :<br />
La médiane (Md) : point de la courbe pour lequel 50 % du matériel est de taille<br />
supérieure et 50 % de taille inférieure à celui de la taille considérée.<br />
Le quartile Q3 : point de la courbe pour lequel 75 % du matériel est d’une taille<br />
inférieure à celui de la taille considérée et 25 % d’une taille supérieure.<br />
Le quartile Q1 : point de la courbe pour lequel 25 % du matériel est d’une taille<br />
inférieure à celui de la taille considérée et 75 % d’une taille supérieure.<br />
L’hétérométrie interquartile de Krumbein : Hq = (Q3- Q1)/ 2. Hq est d’autant<br />
plus petit que le sédiment est bien classé (Cailleux et Tricart, 1959).<br />
Le coefficient d’asymétrie interquartile (Asq) peut également être utilisé :<br />
Asq = (Q1+Q3-2Md)/2 (en alpha),<br />
Asq > 0 : les sables grossiers sont bien classés,<br />
Asq < 0 : les sables fins sont bien classés,<br />
Asq = 0 : répartition symétrique de part et d’autre de la médiane.<br />
D’autres indices granulométriques peuvent renseigner <strong>sur</strong> le classement des sédiments,<br />
L’écart-type σ1 : σ1 = (φ84+φ16)/4 + (φ95-φ5)/6,6. σ1 est d’autant plus petit<br />
que le sédiment est bien classé.<br />
L’indice de classement de trask So : So = (Q1/Q2) ½ (en mm). Plus So est<br />
1. 2. Calcimétrie<br />
élevé, plus le classement est mauvais.<br />
Le principe de cette analyse est de déterminer le pourcentage en calcaire <strong>sur</strong> 0,5 g de<br />
sédiment brut < à 0,160 mm en utilisant le calcimètre de Bernard. Pour cela on attaque les<br />
carbonates <strong>sur</strong> un gramme de sédiment par de l’acide chlorhydrique, la réaction chimique est<br />
la suivante :
26<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
CaCO3 + 2HCl CaCl2 + H2O + CO2<br />
% CaCO3 = (V.0, 25. 100)/V0.0, 5 = (V/V0).50<br />
V0 : volume de CO2 déterminé à partir de 0,25 g de calcaire pur.<br />
V : volume de CO2 déterminé à partir de 0,5 g de sédiment.<br />
Les sables traités à l’acide chlorhydrique puis à l’eau oxygénée, pour éliminer<br />
respectivement les carbonates et la matière organique, ont été séparés selon quatre fractions<br />
granulométriques. Ceci dans le but de réaliser différentes analyses sédimentologiques :<br />
FS : de 2 à 0,500 mm,<br />
F I : 0,500 à 0,315 mm,<br />
F II : 0,315 à 0,16 mm,<br />
F III : 0,16 à 0,040 mm.<br />
1. 3. Morphoscopie des grains de quartz<br />
Cette étude, mise au point par Cailleux (1959), est appliquée aux grains de quartz de la<br />
fraction F I. Elle est réalisée à l’aide d’une loupe binoculaire et son principe consiste à<br />
examiner la forme et l’aspect des grains de quartz. Elle apporte des renseignements <strong>sur</strong> le<br />
mode de transport de ces grains. On peut distinguer plusieurs types de grains de quartz :<br />
Les non usés hyalins : quartz à contours anguleux et d’aspect limpide. Leurs faces sont<br />
planes, lisses et présentent souvent des cas<strong>sur</strong>es.<br />
Les non usés laiteux : quartz de même forme que précédemment mais d’aspect terne.<br />
Ces deux types de grains n’ont pas subi de transport, ou ont subi un transport rapide<br />
qui n’a pas eu le temps de laisser son empreinte (éboulis, torrents…).<br />
Les émoussés luisants : quartz à angles émoussés, arrondis. Ils sont limpides.<br />
Les émoussés opaques : quartz de même forme que précédemment mais d’aspect<br />
terne. Les grains de quartz émoussés luisants ou opaques caractérisent un transport par
27<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
l’eau, de longue durée. Ceux qui sont parfaitement ovoïdes ont été façonnés en milieu<br />
karstique.<br />
Les rond-mats : quartz de forme circulaire présentant des traces de chocs qui précisent<br />
un transport motivé par le vent.<br />
En plus de ces différentes formes de grains de quartz, d’autres formes intermédiaires<br />
ont été rencontrées lors de notre étude : les sub-émoussés luisants et les sub-émoussés<br />
opaques.<br />
1. 4. Exoscopie des grains de quartz<br />
L’exoscopie des grains de quartz est fondée <strong>sur</strong> l’étude de caractères d’origines variées<br />
qui apparaissent à leur <strong>sur</strong>face, dans de divers environnements naturels (le Ribault, 1977). A<br />
la différence de la morphoscopie, qui ne permet de dégager que l’agent mécanique et<br />
dominant de transport de grain, l’exoscopie, grâce à de forts grossissements, tient compte<br />
aussi des évolutions brèves ou de faible intensité. En outre, c’est une étude qui permet de<br />
classer, dans leur ordre chronologique, les différents phénomènes subis par les grains<br />
(Legigan, 1984 et 2002). Lors de cette étude, les grains sont observés directement sous des<br />
grossissements divers, à l’aide d’un microscope électronique à balayage environnemental<br />
muni d’un système de translation, permettant l’examen des quartz suivant différentes<br />
positions. Pour chaque échantillon, une dizaine de grains de quartz ont été traités en<br />
collaboration avec B. Deniaux du Centre Européen de Recherches Préhistoriques. Lors de<br />
l’observation des grains, de nombreuses analyses chimiques ont été faites grâce à une sonde à<br />
énergie dispersive (Phoenix-ESEM) Philips EDAX associée au microscope électronique à<br />
balayage.<br />
1. 5. Minéraux légers<br />
L’étude de cette fraction a été réalisée en même temps que l’analyse morphoscopique<br />
des grains de quartz. Cette étude a concerné les fractions F I. Chaque fraction a été séparée<br />
densimétriquement à l’aide de bromoforme (CHBr 3) d’une densité de 2,89.
1. 6. Minéraux lourds<br />
28<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
La fraction lourde récupérée suite à la séparation des sables par le bromoforme<br />
(CHBr3) est montée entre lame et lamelle dans du baume du Canada. Les lames sont<br />
observées à l’aide d’un microscope optique polarisant à différents grossissements. Ainsi, on<br />
procède à l’identification d’un nombre de minéraux au moins égal à 200 grains pour que<br />
l’échantillon soit représentatif. L’identification des minéraux est fondée <strong>sur</strong> les descriptions<br />
minéralogiques de Parfenoff et al. (1970), Mackenzie et al. (1992), Mange et al. (1992) et<br />
Tourenq (1972 et 2002).<br />
Cette étude a concerné tous les échantillons de toutes les couches des coupes<br />
stratigraphiques, afin de mettre en évidence les variations minéralogiques du remplissage des<br />
grottes de <strong>Témara</strong>.<br />
1. 7. Minéraux argileux<br />
La fraction limono-argileuse récupérée par tamisage à l’eau, est attaquée<br />
progressivement par de l’acide chlorhydrique à 10 % et par de l’eau oxygénée afin de se<br />
débarrasser des carbonates et de la matière organique. Le sédiment est ensuite nettoyé avec de<br />
l’eau déminéralisée à l’aide d’une centrifugeuse à 2 500 tr/mn pendant 5 minutes. L’opération<br />
du lavage est répétée 3 à 6 fois selon les échantillons, en principe jusqu’à défloculation des<br />
argiles. Une fois le sédiment bien rincé, on récupère la fraction argileuse déposée en <strong>sur</strong>face<br />
du culot et on l’étale <strong>sur</strong> une lame de verre.<br />
Ces opérations se sont déroulées au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de<br />
Tautavel. Ensuite, les lames ont été transportées au Muséum National d’Histoire Naturelle de<br />
Paris afin de les analyser par diffraction aux rayons X. Le principe de cette analyse repose <strong>sur</strong><br />
la diffraction d’un faisceau de rayon X <strong>sur</strong> le réseau de plans cristallins des argiles. Cette<br />
analyse obéit à la loi de Bragg :<br />
λ : longueur d’onde de la source<br />
d : distance entre deux plans parallèles successifs<br />
λ = 2 d sin θ
θ : angle que fait le faisceau incident avec le réseau de plans.<br />
Chaque lame a subi trois analyses différentes :<br />
• Une analyse sans traitement.<br />
29<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
• Une analyse avec saturation par alcool : ce traitement est important pour caractériser la<br />
smectite suite aux gonflements de ses feuillets.<br />
• Une analyse après chauffage au four à 490 °C : ce traitement détruit certains minéraux<br />
sensibles à la chaleur comme la kaolinite.<br />
L’identification des minéraux argileux se fait <strong>sur</strong> les diffractogrammes des trois<br />
analyses. La proportion de chaque minéral est estimée d’une manière semi-quantitative en<br />
me<strong>sur</strong>ant la hauteur des pics de chaque espèce par rapport au bruit de fond.<br />
2. Etude micromorphologique<br />
La micromorphologie permet d’une part de reconstituer le paléoenvironnement et le<br />
paléoclimat lors de la mise en place des sédiments (Fedoroff et Courty, 2002), et d’autre part<br />
de retracer les transformations post-dépositionnelles et d’essayer de les classer<br />
chronologiquement.<br />
Cette étude consiste à prélever des échantillons sans perturber l’organisation de<br />
l’échantillon (dans notre étude, l’échantillon micromorphologique est appelé aussi carotte).<br />
Pour cela, on couvre la carotte par des bandes plâtrées avant de la dégager de la coupe<br />
stratigraphique. La carotte est pourvue de ses coordonnées et de son orientation dans la grotte.<br />
Malheureusement, quelques carottes n’ont pas été étudiées en raison de leur<br />
perturbation au Maroc pendant leur transport.<br />
Au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel, les carottes sont<br />
placées dans une étuve à 30°C pendant une durée de trois semaines en moyenne, selon la<br />
texture du sédiment. Les carottes sont ensuite imprégnées par un mélange de résine polyester,<br />
de styrène et d’un catalyseur. Cette opération se déroule dans une cellule à vide afin que les<br />
pores du sédiment soient imbibés par le mélange d’une manière uniforme. Une fois
30<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
imprégnées, les carottes sont mises à sécher pendant 1 mois environ pour la polymérisation du<br />
mélange (pendant l’hiver, la polymérisation peut durer au moins deux mois).<br />
Les carottes sont ensuite découpées en plusieurs parties selon la taille de la lame mince<br />
(12 × 6 cm), d’une épaisseur de 3 à 5 mm. Ces parties sont collées <strong>sur</strong> les lames minces puis<br />
rectifiées jusqu’à une épaisseur de 35 µm environ.<br />
Dans cette étude, on a procédé dans un premier temps à la description des blocs<br />
témoins (plaque imprégnée) et à l’observation des lames à l’œil nu. L’observation<br />
macroscopique des lames se poursuit à l’aide du pétroscope (appareil à projection<br />
macroscopique) de grossissement variant entre 14,8 et 48 fois. Dans un dernier temps,<br />
l’observation microscopique des lames se fait à l’aide d’un microscope optique polarisant à<br />
différents grossissements.<br />
Les descriptions de nos lames minces sont basées <strong>sur</strong> les références fondées par<br />
Bullock et al. (1985), Fedoroff et al. (1987) et Fitzpatrick (1993).
1. Présentation du site<br />
1. 1. Situation de la grotte<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
La grotte d’El Mnasra est située à une dizaine de kilomètres au sud de Rabat dans la<br />
région de <strong>Témara</strong>. Elle fait partie d’un réseau de grottes creusées dans une falaise<br />
calcarénitique ouljienne. L’étage dit Ouljien du Quaternaire marocain est l’équivalent du<br />
Tyrrhénien. La grotte est à 14 m d’altitude par rapport à la ligne de rivage actuelle (fig. 2).<br />
1. 2. Description de la grotte<br />
La grotte est située à 300 m de l’actuelle ligne de rivage. De dimension assez grande,<br />
elle se développe <strong>sur</strong> dix huit mètres en longueur et <strong>sur</strong> dix mètres largeur maximale (fig. 8).<br />
Le fond de la grotte correspond à l’Est et son ouverture dirigée vers l’Atlantique correspond à<br />
l’Ouest. Le remplissage dépasse 5, 40 m de puissance.<br />
N<br />
E<br />
Fig. 8 : Plan des fouilles dans la grotte d’El Mnasra (d’après El Hajraoui, 1993)<br />
31<br />
2 mètres
1. 3. Historique<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le gisement a été découvert dans les années soixante par J. Roche lors de ses travaux<br />
archéologiques <strong>sur</strong> les sites des Contrebandiers et de Taforalt. Il a signalé alors cette<br />
découverte au service archéologique afin de protéger rapidement le site.<br />
La grotte fut fouillée pour la première fois lors des quatre campagnes de fouilles<br />
organisées par l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, en 1990 et<br />
1991, sous la direction de M. A. El Hajraoui.<br />
Les fouilles concernent 24 m 2 pour les couches superficielles et 4 m 2 ont fait l’objet<br />
d’un sondage d’environ 3,5 m de profondeur. Ces fouilles ont été reprises depuis quelques<br />
années par M. A. El Hajraoui en collaboration avec les étudiants de l’I.N.S.A.P. dans le cadre<br />
de leur formation en archéologie.<br />
1. 4. Stratigraphie<br />
La stratigraphie de la grotte d’El Mnasra rappelle celles des gisements de la région de<br />
<strong>Témara</strong>. Elle fut établie en observant les couches du sommet du remplissage à la base du<br />
sondage profond (El Hajraoui, 1993) :<br />
Couche 1 : sablo-argileuse riche en matière organique et en éléments archéologiques.<br />
Couche 2 : épaisseur maximale de 0,52 m, argilo-sableuse de couleur gris très foncé,<br />
contenant un amas de coquilles, riche en cendres et en blocs de calcarénite<br />
chauffé.<br />
Couche 3 : épaisseur maximale de 0,50 m, sablo-argileuse de couleur gris- rosé.<br />
Couche 4 : épaisseur maximale de 0,6 m, sablo-argileuse grise, riche en ossements, en<br />
coquilles et en lentilles de cendres, contenant des blocs de calcarénite<br />
chauffés.<br />
Couche 5 : épaisseur maximale de 0,3 m, en forme de lentille argileuse de couleur<br />
gris-clair.<br />
Couche 6 : épaisseur maximale de 0,6 m, argileuse et de couleur gris-rosé, comportant<br />
trois lits cendreux.<br />
32
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche 7 : épaisseur maximale de 0,35 m, sableuse de couleur brune, contenant des<br />
lits cendreux.<br />
Couche 8 : épaisseur maximale de 0,25 m, sablo-argileuse de couleur gris-clair,<br />
couche pratiquement absente suite au creusement des foyers de la couche<br />
7.<br />
Couche 9 : épaisseur maximale de 0,1 m, sablo-argileuse de couleur rosé-foncé, stérile<br />
de point de vue archéologique.<br />
Couche 10 : épaisseur maximale de 0,4 m, sableuse de couleur gris-clair, avec des<br />
blocs, contenant des lits cendreux.<br />
Couche 11 : épaisseur maximale de 0,7 m, sablo-argileuse, avec trois lits cendreux<br />
distingués noirs ou blancs séparés par des niveaux argileux de couleur brun<br />
très foncé.<br />
Couche 12 : épaisseur maximale de 0,2 m, sableuse, de couleur marron foncé, ayant<br />
des limites irrégulières avec les couches mitoyennes.<br />
Couche 13 : épaisseur maximale de 0,7 m, sableuse de couleur rose clair, elle contient<br />
trois lits de cendres.<br />
1. 5. Matériel archéologique<br />
Le matériel archéologique récolté reste peu abondant en raison de la <strong>sur</strong>face de fouilles<br />
restreinte (El Hajraoui, 1993).<br />
1. 5. 1. Matériel lithique<br />
L’inventaire du matériel lithique est comme suit :<br />
La couche 2 comprend 35 éclats, un racloir, une pointe, un couteau à dos, une<br />
encoche, trois lames, un chopper, une épannelle. On cite aussi des tessons de céramique<br />
décorés au peigne rappelant le type de la nécropole de Skhirat et une perle.<br />
Dans la couche 3, on souligne la découverte d’un vase attribué au Néolithique ancien<br />
cardial et 168 fragments d’os indéterminés.<br />
33
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
La couche 4 contient 26 éclats, un éclat levallois, un racloir double à retouche alterne,<br />
un grattoir <strong>sur</strong> éclat pédonculé, une pointe, un couteau à dos, une lame, un nucleus protolevallois,<br />
trois nucleus, trois choppers, un chopping-tool et 28 débris.<br />
La couche 5 renferme 145 éclats, trois lames, un grattoir <strong>sur</strong> éclat pédonculé, un<br />
racloir double, une pointe, une chute de burin, 4 choppers, 6 nucleus, un percuteur, un<br />
fragment de galet, un galet, 75 débris, une pointe en os et une spatule <strong>sur</strong> côte. Deux<br />
structures de foyers ont été repérées dont un seul a été dégagé.<br />
Dans la couche 6, les fouilles ont permis de dégager 81 éclats, 8 éclats protolevallois,<br />
18 éclats à cas<strong>sur</strong>es de Siret, deux racloirs doubles, un racloir droit <strong>sur</strong> lame, une encoche <strong>sur</strong><br />
éclat, un denticulé, un bout de pointe cassé, trois nucleus, un chopping-tool, un percuteur, 74<br />
débris et un objet osseux obtenu par troncature en biseau <strong>sur</strong> os long.<br />
Pour la couche 7, on cite 15 éclats, un nucleus protolevallois et 418 fragments d’os<br />
indéterminés.<br />
La couche 8 a livré deux éclats et 120 fragments d’os indéterminés.<br />
La couche 10 présente 13 éclats, un bout de lame cassé et 31 fragments d’os<br />
indéterminés.<br />
Les couches 9, 11, 12 et 13 sont stériles.<br />
34
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 9 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />
(El Hajraoui, 1993)<br />
35
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 10 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />
(El Hajraoui, 1993)<br />
36
1. 5. 2. Matériel paléontologique<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Les ossements faunistiques déterminés lors des fouilles dirigées par A. M. El Hajraoui<br />
(1993) sont présentés dans le tableau suivant :<br />
Couche Faunes récoltées<br />
2 Bovidae, Gazella, Canidae<br />
4 Bovidae, Gazella<br />
5 Bovidae, Gazella, Suidae<br />
6<br />
Equidae, Bovidae, Suidae<br />
Rongeur, Testunidae<br />
Gazella, Testunidae<br />
9 Gazella.<br />
Tableau 9 : Restes faunistiques découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />
1. 5. 3. Découvertes anthropologiques<br />
Les restes humains découverts dans la grotte proviennent de quatre sépultures<br />
détectées dans la couche 2. Des fragments d’os humains ont été retrouvés dans la couche 3<br />
ainsi qu’un fragment de métacarpien III dans la couche 5.<br />
1. 6. Attribution chronologique<br />
Le dégagement de quelques éléments en céramique dans la couche 2 a permis de<br />
l’attribuer au Néolithique moyen- récent du type Skhirat (Daugas et al. 1989). Le mode<br />
d’inhumation concernant les sépultures de cette couche rappelle celui des hommes<br />
néolithiques des gisements voisins notamment celui de la nécropole de Skhirat (Debénath et<br />
al., 1982a, 1982b et 1984) et la grotte d’El Harhoura II (Debénath et al., 1986).<br />
Le vase cardial de la couche 3 serait rattaché à la culture du Néolithique ancien datant<br />
de 6 500 BP (Daugas et al., 1989).<br />
Pour les couches 5 et 6, la présence des pièces pédonculées permet de rattacher ces<br />
couches aux civilisations atériennes.<br />
37
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Les couches 7, 8 et 10 ont livré des outils permettant d’évaluer un âge contemporain<br />
de l’Atérien ancien.<br />
2. Etude sédimentologique<br />
2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle<br />
La description stratigraphique des trois coupes a permis l’identification de 17 couches<br />
décrites haut vers le bas (fig. 11):<br />
Couche A1 : d’une épaisseur minimale 40 cm (il s’agit de la couche superficielle du<br />
remplissage), cette couche sablo-argileuse s’individualise <strong>sur</strong> le terrain par<br />
sa couleur brun-gris foncé (R51 de Cailleux).<br />
Couche A2 : elle est d’épaisseur maximale 10 cm, sablo-argileuse friable et de couleur<br />
brun-gris très foncé (T 51). Les limites avec les autres couches sont très<br />
nettes. Les couches A1 et A2 de cette stratigraphie correspondent à la<br />
couche 1 distinguée par M. A. El Hajraoui (1993).<br />
Couche A3 : d’épaisseur maximale 50 cm, elle est constituée de sables argileux<br />
meubles de couleur brun foncé (T 70) avec beaucoup de cailloux de<br />
calcarénite généralement grise très foncée à la base de la couche. Elle est<br />
très riche en débris de végétaux et <strong>sur</strong>tout en débris de coquilles ;<br />
Couche A4 : de 50 cm d’épaisseur maximale, la couche est formée d’un sédiment<br />
sablo-argileux friable et de couleur brun-gris (R 51). Elle est riche en galets<br />
et en cailloux à sa base.<br />
Couche A5 : elle est formée d’une lentille de sable d’épaisseur maximale de 20 cm et<br />
de couleur brun-rouge (R 49).<br />
Couche A6 : d’une épaisseur maximale 20 cm, cette couche est constituée de sables<br />
limoneux de couleur brun-gris (P 51) avec des inclusions rouges issues<br />
38
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
probablement de la couche sus-jacente. Le sédiment est très riche en<br />
charbons de bois.<br />
Couche A7 : de 30 cm d’épaisseur maximale, elle est composée de sables argileux de<br />
couleur brun-gris foncé (R 51) contenant de nombreuses lentilles<br />
cendreuses concrétionnées de couleur gris clair.<br />
Couche A8 : elle est d’une épaisseur de 30 cm et de texture sablo-limoneux brun<br />
grisâtre (P 51) passant au noir dans certains points. Le matériel est très<br />
riche en débris de coquilles. Trois échantillons ont été prélevés dans cette<br />
couche dont les analyses sédimentologiques ultérieures ont permis de<br />
rattacher l’échantillon supérieur (A8a) à la couche A7.<br />
Couche A9 : d’une épaisseur maximale de 25 cm, cette couche est sableuse riche en<br />
limons de couleur brun gris (R 51) avec des taches roses.<br />
Couche A10 : elle est d’une épaisseur maximale de 25 cm, elle est de texture sablo-<br />
limoneuse et de couleur brun-gris riche en lentilles de cendres de couleur<br />
grise généralement concrétionnées. La base de ces lentilles est représentée<br />
par des passages charbonneux noirs.<br />
Couche A11 : de 20 cm d’épaisseur maximale, la couche est formée d’un niveau<br />
cendreux brun- gris, concrétionné et très altéré.<br />
Couche A12 : elle est d’épaisseur maximale de 30 cm et de texture argilo-sableuse,<br />
grise (N 71) avec un niveau cendreux gris clair.<br />
Couche A13 : de 15 cm d’épaisseur, elle est formée de sables argileux gris foncé avec<br />
un niveau gris clair. Sur le terrain, ce niveau a été identifié comme étant<br />
une lentille cendreuse. Cependant, l’étude micromorphologique montre<br />
ultérieurement qu’il s’agit d’un niveau concrétionné suite aux infiltrations<br />
des carbonates.<br />
39
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche A14 : d’une épaisseur maximale de 35 cm, elle est formée de sables grossiers<br />
de couleur brun foncé (R 69) et elle est très riche en débris de coquilles.<br />
Couche A15 : l’épaisseur maximale est 10 cm. Elle est composée de sables brun-gris<br />
(R 51) riche en lentilles de concrétions grisâtres.<br />
Couche A16 : d’une épaisseur maximale de 10 cm et de texture argileuse brun très<br />
foncé à noir, elle constitue une aire de combustion très riche en charbons<br />
de bois.<br />
Couche A17 : l’épaisseur visible est au moins de 10 cm. Elle constitue la couche<br />
basale du remplissage et elle est formée de sables grossiers brun-rouge (P<br />
50).<br />
40
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 11 : Coupe longitudinale G/H en 9 et 10<br />
41
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 12 : Coupe transversale 9/10 en F et G<br />
42
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 13 : Coupe longitudinale D/E en 4 et 5<br />
43
2. 2. Prélèvements sédimentologiques<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Lors de la mission dans la grotte d’El Mnasra en février 2000, trois coupes<br />
stratigraphiques ont été relevées et décrites. Deux types de prélèvements ont été effectués<br />
pour les études sédimentologiques et micromorphologiques (fig. 11, 12 et 13) :<br />
La coupe longitudinale G/H en 8 et 9 expose la stratigraphie complète de la grotte.<br />
Elle délimite le sondage profond creusé lors des fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui en<br />
1990 et 1991. Une quarantaine d’échantillons a été prélevée <strong>sur</strong> cette coupe haute de 3,5 m.<br />
La coupe transversale 9/10 au niveau des zones F et G délimite également le sondage<br />
signalé précédemment et elle est comparable à la partie inférieure de la coupe G/H. Une<br />
vingtaine d’échantillons sédimentologiques a été prélevée le long de cette coupe. Cette<br />
dernière ne dépasse pas 2 m de hauteur puisqu’elle délimite les carrés fouillés récemment.<br />
La coupe longitudinale D/E des carrés 4 et 5 est comparable à la partie supérieure de la<br />
coupe précédente. Vingt et un prélèvements sédimentologiques ont été réalisés <strong>sur</strong> cette<br />
coupe. Elle atteint une hauteur de 2 mètres environ.<br />
44
Prélèvements sédimentologiques<br />
de la coupe G/H en 9<br />
couche échantillon altitude (cm)<br />
A1 A1 -170<br />
A2 A2 -178<br />
A3a -186,5<br />
A3b -196<br />
A3<br />
A3c<br />
A3d<br />
-205<br />
-215<br />
A3e -223,5<br />
A3f -230,5<br />
A4a -240<br />
A4<br />
A4b<br />
A4c<br />
-251<br />
-261<br />
A4d -271<br />
A5<br />
A5a<br />
A5b<br />
-279,5<br />
-287<br />
A6<br />
A6a<br />
A6b<br />
-295,5<br />
-304,5<br />
A7a -314,5<br />
A7 A7b -325<br />
A7c -335<br />
A8<br />
A8a<br />
A8b<br />
-345<br />
-354<br />
A9a -362<br />
A9 A9b -372<br />
A9c -381<br />
A10a -390<br />
A10 A10b -399<br />
A10c -406<br />
A11 A11 -415<br />
A12a -425<br />
A12 A12b -432,5<br />
A12C -441<br />
A13<br />
A13a<br />
A13b<br />
-459<br />
-467,5<br />
A14a -477<br />
A14<br />
A14b<br />
A14c<br />
-487<br />
-496<br />
A14d -503,5<br />
A15 A15 -512<br />
A16 A16 -520<br />
A17 A17 -527<br />
Tableau 10 : Inventaire des prélèvements<br />
sédimentologiques de la coupe G/H<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Prélèvements<br />
sédimentologiques de la coupe<br />
9/10 en G<br />
couche échantillon altitude<br />
(cm)<br />
B1 B1 -328<br />
B2<br />
B2a<br />
B2b<br />
-335<br />
-347<br />
B3<br />
B3a<br />
B3b<br />
-357<br />
-367<br />
B4a -378<br />
B4 B4b -387<br />
B4c -395<br />
B5 B5 -408<br />
B6a -420<br />
B6 B6b -430<br />
B6c -440<br />
B7a -447<br />
B7 B7b -455<br />
B7c -465<br />
B8a -475<br />
B8 B8b -485<br />
B8c -493<br />
B9 B9 -503<br />
B10 B10 -515<br />
B11 B11 -522<br />
Tableau 11 : Inventaire des prélèvements<br />
sédimentologiques de la coupe 9/10<br />
45<br />
Prélèvements sédimentologiques<br />
de la coupe D/E en 5<br />
couche échantillon altitude<br />
(cm)<br />
C1<br />
C2<br />
C3<br />
C4<br />
C5<br />
C6<br />
C7<br />
C1a -149<br />
C1b -158<br />
C2a -168<br />
C2b -177<br />
C3a -187<br />
C3b -197<br />
C3c -207<br />
C3d -216<br />
C4a -226<br />
C4b -237<br />
C4c -246<br />
C4d -255<br />
C4e -264<br />
C5a -274<br />
C5b -283<br />
C6a -290<br />
C6b -294<br />
C7a -305<br />
C7b -314<br />
C7c -324<br />
Tableau 12 : Inventaire des prélèvements<br />
sédimentologiques de la coupe D/E
2. 3. Etude granulométrique<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
2. 3. 1. Granulométrie de la fraction grossière (> 2 mm)<br />
La fraction grossière est représentée généralement par un pourcentage relativement<br />
faible et ne dépasse que rarement 20 % dans certaines couches telles que les couches A3 et A4<br />
où elle est souvent représentée par des cailloux et des granules d’aspect anguleux et parfois<br />
arrondis. Dans le reste du remplissage, elle est figurée par des granules. La texture est<br />
généralement biocalcarénitique, parfois calcaireuse ou gréseuse.<br />
2. 3. 2. Granulométrie de la fraction fine (< 2 mm)<br />
L’étude granulométrique globale a été réalisée tout d’abord <strong>sur</strong> le sédiment brut et puis<br />
<strong>sur</strong> le sédiment décarbonaté. Toutefois, en raison de la présence dans les sédiments d’une<br />
quantité considérable de coquilles qui pourrait fausser les résultats, il nous a semblé<br />
nécessaire de ne prendre en considération que le sédiment décarbonaté pour l’exploitation des<br />
données.<br />
2. 3. 2.1 Granulométrie de la coupe longitudinale G/H en 9 et 10 .<br />
a- Granulométrie globale des sédiments fins (
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Série III (de la couche A4 au sommet) : le taux des limons régresse à nouveau (13 %<br />
en moyenne) au profit des sables grossiers (50 % en moyenne et avec un maximum de 57 %<br />
dans la couche sommitale).<br />
altitude audesous<br />
de 0 (cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350<br />
432<br />
A8<br />
372 A9<br />
couche<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A3f<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5a<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A8a<br />
A8b<br />
A8c<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
sab.gros.<br />
sab.fins<br />
limons<br />
argiles<br />
Fig. 14 : Répartition des différentes fractions<br />
granulométriques de la coupe G/H<br />
b- Paramètres et indices granulométriques des sables<br />
La médiane Md montre des valeurs oscillant entre 0,2 mm et 0,26 mm. Cependant, ce<br />
paramètre enregistre une évolution discrète le long du remplissage de la grotte ; il marque son<br />
maximum à la base du remplissage fouillé (couche A17) avec une valeur de 0,26 mm, il<br />
diminue à 0,22 mm dans la partie comprenant les couches de A15 à A5 et il reprend des<br />
valeurs plus élevées (0,25 mm) dans les couches de A4 jusqu’au sommet.<br />
47
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Les courbes cumulatives de la fraction sableuse présentent une allure sigmoïde<br />
fortement redressée traduisant un sable formé de minéraux calibrés. Toutefois, les courbes des<br />
couches inférieures (couches A15, A16 et A17) sont légèrement moins redressées que les<br />
courbes des autres couches (fig. 15).<br />
L’indice d’hétérométrie interquartile (Hq) varie entre 0,9 (couche A8) et 1,6 (couche<br />
A17). Les couches inférieures ayant un Hq relativement élevé présentent un bon classement<br />
des sables. En allant vers le haut du remplissage jusqu’à la couche 8, les sables redeviennent,<br />
progressivement, très bien classés. A partir de la couche A7, les échantillons présentant des<br />
valeurs de l’indice Hq inférieurs à 1 alternent avec ceux dont les valeurs de Hq sont<br />
supérieures à 1. Ils résultent donc d’une alternance de couches à sables bien classés avec des<br />
couches à sables très bien classés (fig. 16).<br />
L’indice d’asymétrie interquartile Asq des sables décalcifiés révèle une différence<br />
avec celui des sables bruts. Il est négatif dans les couches de la base de la séquence (couche<br />
A17, A16 et A15) : on note alors un meilleur classement des sables fins dans ces couches. Ce<br />
qui signifie que les carbonates, qui se présentent en débris de coquilles, agissent <strong>sur</strong> la<br />
population des sables grossiers.<br />
Dans la couche A14, les valeurs de l’indice Asq oscillent autour de 0, alors qu’elles<br />
sont nettement négatives pour les échantillons bruts.<br />
Les couches de A12 à A9 présentent, contrairement aux échantillons bruts, un Asq<br />
positif. Ce sont les sables grossiers les mieux classés.<br />
Les couches de A8 à A7 montrent un bon classement des sables fins (l’indice Asq est<br />
négatif) comme pour les échantillons bruts, ceci est nettement observé au niveau de la base de<br />
la couche A7. Enfin, vers le sommet de la séquence, les couches à sables fins bien triés<br />
alternent avec les couches à sables grossiers moyennement triés.<br />
48
Pourcentages cumulés<br />
Pourcentages cumulés<br />
Pourcentages cumulés<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
0<br />
1 10 100<br />
Tailles des grains en µm<br />
1000 10000<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
Tailles des grains en µm<br />
49<br />
A2<br />
A3b<br />
A4c<br />
A6b<br />
A7b<br />
A8b<br />
A9b<br />
A10b<br />
A11<br />
A12b<br />
A13b<br />
A14b<br />
A14d<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
Tailles des grains en µm<br />
Fig. 15 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe G/H<br />
A16<br />
A17
50<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0 0,2 0,4 0,6<br />
Q1, Md et Q3 des<br />
Q1, Md et Q3 (mm)<br />
sables décalcifiés<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0,84 0,86 0,88 0,9 0,92<br />
Classement (So)<br />
de Trask<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0,5 1 1,5 2<br />
Hétérométrie<br />
(Hq)<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
Fig. 16 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe G/H<br />
-0,4 -0,2 0 0,2<br />
Asymétrie (Asq)<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
2. 3. 2. 2. Granulométrie de la coupe transversale 9/10<br />
a- Granulométrie globale des sédiments fins (fig. 17)<br />
Le diagramme granulométrique est, du point de vue de la composition des fractions,<br />
très similaire à celui de la coupe G/H notamment au niveau de sa partie inférieure avec un<br />
pourcentage très faible des argiles qui ne dépasse pas 5 %. On distingue de la base au sommet<br />
de la séquence, deux séries granulométriques :<br />
Série I (couches B11, B10 et B9) : on constate une nette dominance de la fraction des<br />
sables grossiers. Elle peut atteindre 71 % dans la couche B11. Les moyennes des taux des<br />
sables fins et des limons sont respectivement de l’ordre de 24 % et 14 %.<br />
Série II (de la couche B8 au sommet) : le taux des sables grossiers diminue au profit de<br />
celui des limons et des sables fins pour obtenir une répartition plus au moins égale des trois<br />
fractions granulométriques.<br />
altitude audesous<br />
de 0<br />
(cm)<br />
328 B1<br />
341 B2<br />
362 B3<br />
367 B4<br />
408 B5<br />
430 B6<br />
455 B7<br />
485<br />
B8<br />
503 B9<br />
couche<br />
515 B10<br />
522 B11<br />
B1<br />
B2a<br />
B2b<br />
B3a<br />
B3b<br />
B4a<br />
B4b<br />
B4c<br />
B5<br />
B6a<br />
B6b<br />
B6c<br />
B7a<br />
B7b<br />
B7c<br />
B8a<br />
B8b<br />
B8c<br />
B9<br />
B10<br />
B11<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
sab.gros.<br />
sab.fins<br />
limons<br />
argiles<br />
Fig. 17 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe 9/10<br />
51
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
b- Paramètres et indices granulométriques des sables<br />
Les quartiles Q1, Md et Q3 sont représentés par des courbes dont les valeurs sont très<br />
voisines de celles des quartiles de la coupe longitudinale G/H dans sa moitié inférieure.<br />
L’indice d’hétérométrie interquartile (Hq) montre, avec ces valeurs relativement<br />
faibles, un tri relativement meilleur dans sa partie inférieure (de la couche B11 jusqu’à la<br />
couche B6) et au niveau des couches sommitales B2 et B1.<br />
L’indice d’asymétrie interquartile Asq figure des valeurs négatives ou, très rarement,<br />
des valeurs qui tendent à s’annuler. Cela explique un meilleur classement du côté des sables<br />
fins. Cette observation est nettement visible à la base de la séquence (couche B11).<br />
2. 3. 2. 3. Granulométrie de la coupe longitudinale D/E<br />
a- Granulométrie globale des sédiments fins (fig. 18)<br />
Comme dans les diagrammes granulométriques précédents, le taux des argiles ne<br />
dépasse pas 0,7 % <strong>sur</strong> tout le remplissage de la coupe. En se basant <strong>sur</strong> la composition des<br />
autres fractions (limons, sables fins et sables grossiers), on distingue, de la base au sommet de<br />
la coupe, deux séries :<br />
Série I (les couches C7 et C6) : de point de vue des taux des fractions, cette série est<br />
comparable aux couches A6 et A5 de la coupe longitudinale G/H. On note une présence<br />
importante des trois fractions dont on cite les limons avec un taux moyen de 28 %, les sables<br />
grossiers avec 26 % de moyenne et les sables fins qui marquent une légère dominance avec un<br />
taux moyen de 34 % ;<br />
Série II (de la couche C5 au sommet) : sa composition granulométrique est similaire à<br />
celle de la partie III de la coupe G/H (de la couche A4 au sommet). Le taux des sables<br />
grossiers augmente progressivement pour atteindre une moyenne de l’ordre de 44 % et un<br />
maximum de 50 % dans la couche sommitale. Cette dominance progressive des sables<br />
grossiers se fait aux dépens des limons qui ne dépassent pas 13,5 % dans la couche<br />
superficielle.<br />
52
altitude audesous<br />
de 0<br />
(cm)<br />
154 C1<br />
173 C2<br />
197 C3<br />
241 C4<br />
278 C5<br />
292 C6<br />
314 C7<br />
couche<br />
C1a<br />
C1b<br />
C2a<br />
C2b<br />
C3a<br />
C3b<br />
C3c<br />
C3d<br />
C4a<br />
C4b<br />
C4c<br />
C4d<br />
C4e<br />
C5a<br />
C5b<br />
C6a<br />
C6b<br />
C7a<br />
C7b<br />
C7c<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
sab.gros.<br />
sab.fins<br />
limons<br />
argiles<br />
Fig. 18 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe D/E<br />
b- Paramètres et indices granulométriques<br />
Les quartiles Q1, Md et Q3 arborent des courbes comparables à celles des autres<br />
coupes.<br />
Bien que ses valeurs soient relativement élevées, l’indice d’Hq atteint ses minimums<br />
dans les couches inférieures et devient plus important dans les couches supérieures. Ceci<br />
explique un meilleur classement des sables dans les niveaux de la base de la séquence.<br />
Le meilleur puis le mauvais classement des sables des échantillons respectivement<br />
bruts puis décarbonatés (par exemple l’échantillon C2a) montre une grande influence des<br />
calcaires, <strong>sur</strong>tout des débris de coquilles, <strong>sur</strong> la fraction sableuse.<br />
L’indice Asq présente des valeurs négatives le long de la séquence D/E. Cela signifie<br />
que le meilleur tri est du côté des sables fins. Cependant, une telle variabilité de degré de<br />
classement de cette fraction fine est nettement importante d’une couche à l’autre.<br />
53
2. 3. 2. 4. Conclusion<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
L’étude granulométrique permet de mettre en évidence une corrélation entre les trois<br />
coupes : en effet, la moitié inférieure de la coupe longitudinale G/H correspond à la coupe<br />
transversale 9/10 et sa moitié supérieure correspond à la coupe longitudinale D/E. La légère<br />
différence en profondeur entre les couches des trois coupes est due à leur léger pendage vers<br />
l’Est (le fond de la grotte). De ce fait, l’interprétation granulométrique du remplissage sera<br />
basée <strong>sur</strong> l’interprétation de la coupe stratigraphique globale (coupe longitudinale G/H).<br />
Le long du remplissage, de la base au sommet, on distingue trois ensembles<br />
granulométriques :<br />
Ensemble I (couches A17, A16, A15 et A14) : il est caractérisé par une<br />
dominance très nette des sables grossiers dont le taux peut atteindre 77 %. Les courbes<br />
cumulatives redressées et les indices granulométriques montrent un bon classement des<br />
sables. Ces données indiquent donc qu’il peut s’agir de sables de plage mis en place par une<br />
dynamique à haute énergie.<br />
Ensemble II (de la couche A13 à la couche A5) : il est caractérisé par<br />
l’augmentation des taux des sables fins et des limons aux dépens de celui des sables grossiers.<br />
Le taux de ces derniers diminue pour atteindre une moyenne de 36 %.<br />
Ensemble III (de la couche A4 au sommet du remplissage) : il est<br />
marqué par l’augmentation des sables grossiers aux dépens des limons. On rappelle que le<br />
taux moyen de ces derniers est de l’ordre de 13 % alors que celui des sables grossiers atteint<br />
50 % avec un maximum de 57 % dans la couche superficielle. Cependant, ce taux est moins<br />
élevé que dans les couches de l’ensemble I. Ce qui permet de proposer une sédimentation par<br />
une forte énergie mais plus modérée que celle responsable de la mise en place du sédiment de<br />
l’ensemble I.<br />
Le long du remplissage, les sables présentent des courbes sigmoïdes indiquant un<br />
excellent classement des sables dont le transport et la mise en place ont été probablement<br />
l’œuvre de l’action éolienne (com. orale avec J. J. Blanc et S. Abdessadok). L’analyse<br />
granulométrique des sables des parois de la grotte ont montré les mêmes résultats. De ce fait,<br />
54
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
il est difficile de distinguer entre des sables mis en place dans la grotte par le vent et les sables<br />
issus directement des parois de la grotte par les circulations karstiques.<br />
Suite à ces résultats granulométriques, d’une part, il est nécessaire, d’estimer<br />
l’évolution des taux de carbonates dans les différents ensembles granulométriques. D’autre<br />
part, il est nécessaire de procéder à l’étude morphoscopique et exoscopique dans le but de<br />
proposer le mode de transport et probablement du dépôt des sables dans la grotte en étudiant<br />
les grains de quartz du remplissage.<br />
2. 4. Calcimétrie<br />
Les carbonates sont assez bien représentés dans le remplissage de la grotte. Pour la<br />
coupe longitudinale G/H, leur taux varie entre 18 et 45 %. Le diagramme permet de distinguer<br />
trois parties selon leur teneur en carbonates (fig. 19) :<br />
La partie I constituée des couches basales (de la base jusqu’à la couche A13), présente<br />
un taux de carbonates de l’ordre de 25 % en moyenne.<br />
La partie II formée par les couches moyennes (de la couche A12 à A7), montre un taux<br />
moyen de l’ordre de 36 % avec un maximum de 46 % dans la couche A12 (éch. A12c) et un<br />
minimum de 24 % dans la couche A9 (éch. A9b).<br />
La partie III (de la couche A5 au sommet) relève des teneurs en carbonates de l’ordre<br />
de 28 % en moyenne.<br />
55
altitude audesous<br />
de 0<br />
(cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350<br />
432<br />
A8<br />
372 A9<br />
couche<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A3f<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5a<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
0 10 20 30 40 50<br />
Fig. 19 : Taux des carbonates de la coupe G/H<br />
La coupe transversale 9/10 montre des taux de carbonates comparables à la partie<br />
inférieure de la coupe G/H. De la base au sommet, on distingue deux parties :<br />
Une partie inférieure comprenant les couches de B11 à B7 : le taux moyen des<br />
carbonates est de 25 % environ. Cette partie rappelle la série I de la coupe longitudinale G/H.<br />
Une partie supérieure formée des couches de B6 au sommet de la coupe : les taux des<br />
carbonates dont la moyenne est de l’ordre de 34 % rappellent ceux livrés par la série II de la<br />
coupe précédente.<br />
L’analyse de la calcimétrie permet de caractériser les ensembles distingués par la<br />
granulométrie précédemment. En effet, l’ensemble I (de la couche A17 à la couche A14) est<br />
caractérisé par des taux de carbonates relativement faibles (25 %). L’ensemble II (de la<br />
56<br />
% CaCO3
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
couche A12 à la couche A5), excepté pour la couche A13 contenant un pourcentage de<br />
carbonates relativement faible, enregistre des taux de carbonates élevés (36 %). L’ensemble<br />
III (de la couche A4 à la <strong>sur</strong>face du remplissage) est marqué par des valeurs de carbonates<br />
moyennes (28 %).<br />
En ce qui concerne les origines de ces carbonates, on peut en proposer au moins trois :<br />
1- présence très accentuée des débris de coquilles,<br />
2- dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière,<br />
3- accumulation des carbonates suite au lessivage des formations superficielles.<br />
Ces origines peuvent être communes pour les trois ensembles stratigraphiques de la<br />
grotte. Dans l’ensemble moyennement carbonaté (ensemble II), quelques niveaux font<br />
exception avec soit des teneurs faibles en carbonates (le cas des couches A13 et A9) soit des<br />
valeurs élevées comme les couches A12 (éch. A12c) et A7. On rappelle que ces derniers<br />
niveaux ont été décrits dans la grotte comme des niveaux cendreux. Ce qui nous permet de<br />
proposer une quatrième origine des carbonates pour le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />
il s’agit de l’origine végétale des carbonates issus des cendres de bois. Néanmoins, il est<br />
nécessaire de vérifier, par l’étude micromorphologique, cette origine de carbonates<br />
enregistrée notamment dans les niveaux relativement limoneux.<br />
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />
La morphoscopie des grains de quartz a révélé un taux élevé des émoussés, d’environ<br />
45%. Cette famille est représentée par des quartz opaques et <strong>sur</strong>tout par des quartz luisants. La<br />
famille des grains de quartz non usés est présente aussi mais avec des pourcentages souvent<br />
inférieurs à 20 % (fig. 20).<br />
Entre ces deux familles classiques, une troisième intermédiaire qui est définie par la<br />
famille des sub-émoussés est bien représentée avec des taux de 35 % environ. Cette dernière<br />
montre une dominance nette des grains de quartz d’aspect opaque.<br />
L’étude morphoscopique permet de proposer un déplacement, probablement, de<br />
grande distance, des grains de quartz puisque la plupart des grains sont émoussés ou sub-<br />
57
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
émoussés. L’abondance de ces familles de grains de quartz induit un mode de transport<br />
aquatique (marin et/ou fluviatile). Etant donné qu’aucun grain rond-mat n’a été signalé, cette<br />
étude ne confirme pas l’hypothèse proposée suite aux analyses granulométriques notamment<br />
les courbes cumulatives qui caractérisent une mise en place éolienne. Une telle<br />
incompatibilité des résultats nous met dans l’obligation de procéder à d’autres analyses en<br />
particulier l’étude exoscopique au microscope électronique à balayage afin de vérifier s’il y a<br />
des figures, <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face des grains, caractérisant un milieu éolien. On peut, par cette<br />
méthode, retracer les évènements subis par les grains de quartz lors de leur transport et, peut<br />
être, retracer l’évolution chronologique de ces évènements.<br />
altitude audesous<br />
de couche<br />
0 (cm)<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350 A8<br />
372 A9<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
432 A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5a<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
58<br />
NUH<br />
NUO<br />
EL<br />
EO<br />
SEL<br />
SEO<br />
Fig. 20 : Répartition morphoscopique des grains de quartz de la coupe G/H<br />
NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO : émoussé opaque,<br />
SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque
2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Dans cette étude, des grains de quartz de chaque couche ont été observés. Etant donné<br />
que la plupart des grains présentent des caractères communs, quelques-uns seulement seront<br />
exposés dans cette étude. Les grains sont choisis pour fournir le plus de renseignements<br />
détaillés <strong>sur</strong> le mode de transport des quartz de la famille la plus représentée du sédiment (les<br />
émoussés et les sub-émoussés) signalée lors de l’étude morphoscopique. Cependant, il était<br />
nécessaire de vérifier si les grains anguleux (même s’ils ne sont pas dominants) ne portent pas<br />
de traces de chocs à leur <strong>sur</strong>face.<br />
Tous les grains examinés montrent qu’il s’agit de quartz pédogénétiques dont les<br />
actions chimiques sont très prononcées. Cependant, ils ont déjà subi au moins une phase de<br />
transport ; il s’agit alors de quartz pédogénétique sensu strito (Prone, 1980).<br />
Les traces de choc fraîches indiquant un transport récent n’ont quasiment pas été<br />
observées. Les indices de transport sont masqués par l’altération de la silice. En effet, ces<br />
traces de choc sont exploitées par l’altération siliceuse indiquant ainsi un milieu de basse à<br />
moyenne énergie que ce soit marin ou fluviatile (Pl. I et II). Ces horizons d'énergie plus ou<br />
moins modérée sont également reflétés <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face des quartz par des précipitations<br />
siliceuses en formes de globules coalescents aboutissant à la formation des fleurs de silice (Pl.<br />
III). Les photos 5 et 6 de la planche III montrent un aspect très particulier des fleurs de silice.<br />
Ces fleurs constituent un bon critère d’identification des grains immobilisés à l’air dans des<br />
zones soumises aux influences marines (Le Ribault, 1977). En plus de ces formes d’altération<br />
chimique, on souligne la présence de petits cristaux de néogénèse abrités dans les dépressions.<br />
Le plus souvent, on les observe <strong>sur</strong> les quartz témoignant d’une évolution dans les milieux<br />
fluviaux ou intertidaux. Pour d’autres quartz, on retrouve ces cristaux, non seulement au<br />
niveau des dépressions, mais aussi <strong>sur</strong> les faces planes indiquant ainsi des milieux<br />
continentaux aquatiques de basse énergie (Pl. III, ph 3) (Pl. IV, ph 1, 2 et 4).<br />
Ces altérations chimiques caractérisant un horizon pédogénétique exploitent souvent<br />
les traces de choc héritées lors du transport des grains. Dans le remplissage de la grotte d’El<br />
Mnasra, on reconnaît plusieurs formes de traces de choc. De nombreux quartz exposent des<br />
figures mettant en évidence une ancienne phase d’éolisation tel que les croissants et les « V »<br />
de choc (Pl. II, ph 2) (Pl. IV, ph 1, 2 et 4) (Pl. V, ph 1). On cite aussi les traces de broutages<br />
59
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
caractérisant un environnement intertidal de moyenne à haute énergie (Pl. IV, ph 3, 4 et 5). La<br />
répartition de ces figures de frottement en plusieurs familles orientées différemment témoigne<br />
d’un courant violent.<br />
D’autres figures indiquant une évolution aquatique de type intertidal, il s’agit des<br />
cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage (Pl. V, ph 3 et 4). Leurs amplitudes marquent<br />
un milieu d’évolution fluviatile ou intertidale. On rencontre rarement des figures de<br />
cisaillements d’origine torrentielle (Pl. V, ph 5).<br />
Certains grains de quartz présentent, en plus d’un réseau de dissolution anastomosé,<br />
des figures de dissolution géométriques caractéristiques des environnements dynamiques d’un<br />
horizon infratidal (Pl. V, ph 2) (Legigan, 2002). Les environnements statiques du milieu<br />
infratidal, dont les grains évoluent à une profondeur suffisante n’enregistrant que les<br />
conséquences des courants de fond, sont caractérisés par des formes de dissolution<br />
anastomosées attaquant progressivement le quartz bien cristallisé sans aucune trace de choc<br />
récente, d’où l’aspect de <strong>sur</strong>face très propre des grains (Pl. IV, ph 3 et Pl. V, ph 5) (Legigan,<br />
2002).<br />
Interprétation :<br />
Les grains de quartz de la grotte d’El Mnasra montrent de nombreuses figures<br />
d’origines essentiellement mécaniques. Ces figures sont assez souvent exploitées par les<br />
phénomènes d’altération chimique traduisant une étape finale de l’évolution pédogénétique de<br />
ces quartz. Les traces de choc détectées à la <strong>sur</strong>face des grains permettent de proposer un<br />
mode de transport éolien (les « V » et les croissants de choc) ou fluviatile. Les principaux<br />
Oueds sont Sebou et Bou Regreg vers le nord de la grotte, Nefifikh et El Maleh au sud de<br />
celle-ci. Ce dernier mode de transport est confirmé par la présence de « V » de chocs (de taille<br />
plus petite que les marques éoliennes) et par les dépôts de silice dans les dépressions.<br />
Les grains changent le milieu de leur cheminement par la reprise aquatique de l’Océan<br />
atlantique d’abord dans le domaine intertidal ; ce domaine est signalé par les traces de<br />
broutage témoignant généralement d’une évolution à haute énergie du milieu (répartition de<br />
ces figures en plusieurs familles de différentes orientations). Les altérations chimiques dans ce<br />
milieu dépendent des phénomènes d’émersion et d’immersion qui alternent périodiquement :<br />
pendant l’émersion, l’eau piégée dans les dépressions devient très concentrée en silice suite à<br />
60
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
l’évaporation, ce qui favorise les précipitations siliceuses dans ces dépressions (Legigan,<br />
2002). Pendant l’immersion, le milieu sous-saturé en silice incite la dissolution de celle-ci<br />
exploitant d’abord les traces héritées et parfois l’édifice cristallin.<br />
Certains de ces grains quittent le domaine intertidal pour conquérir la grotte d’El<br />
Mnasra. D’autres continuent leur trajet vers le milieu infratidal qui est défini par deux<br />
environnements de différentes profondeurs : dynamique et statique. Les grains arrivent<br />
d’abord dans le premier environnement (dynamique) soumis aux actions des vagues, de la<br />
houle et des courants côtiers et acquièrent des formes de dissolution anastomosée puis des<br />
figures de dissolution géométriques attaquant le quartz bien cristallisé. Les grains de quartz de<br />
ce groupe ne subissent pas la même histoire : certains d’entre eux retrouvent le milieu<br />
intertidal qui représente une zone de transition des grains avant d’achever leur cheminement<br />
vers la grotte. D’autres grains, grâce aux courants marins, se dirigent vers les environnements<br />
statiques du milieu infratidal (vers les fonds de l’océan). Les grains, n’étant soumis qu’à<br />
l’action des courants de fond, acquièrent un réseau de dissolution anastomosé attaquant<br />
progressivement l’édifice cristallin des grains et ne présentent aucune trace de choc récente,<br />
ce qui leur donne un aspect de <strong>sur</strong>face très propre. Cette dernière unité de grains retourne vers<br />
le continent en passant par les mêmes stations qui servent de zones de transition pour les<br />
grains. Plus le stationnement des grains dans ces zones est bref plus les effets du dernier<br />
milieu sont facilement reconnu (environnement statique du milieu infratidal) <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face<br />
des grains. Enfin, ces derniers, comme les autres grains, achèvent leur cheminement dans la<br />
grotte d’El Mnasra. Cependant, le mode de transport des grains entre le milieu intertidal et la<br />
grotte n’est pas défini vu l’absence de traces de choc récentes <strong>sur</strong> leur <strong>sur</strong>face.<br />
On déduit alors que les grains de la grotte d’El Mnasra ont subi un long cheminement<br />
dont le milieu intertidal de l’Atlantique représente ainsi la station de provenance la plus<br />
directe. Cependant, on signale qu’aucune trace de choc récente, notamment éolienne, n’a été<br />
enregistrée <strong>sur</strong> l’ensemble des grains traités. Ainsi, l’hypothèse proposée par l’étude<br />
granulométrique faisant appel à un mode de transport éolien n’est pas confirmée par cette<br />
étude.<br />
Lors de l’examen de ces quartz, certains d’entre eux affichant des figures très<br />
particulières ont été signalés, il s’agit de formes d’éclatements de la silice. Elles sont figurées<br />
par des craquelures <strong>sur</strong>tout au niveau des dépressions de la dissolution (les endroits où la<br />
61
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
silice est particulièrement fragile) (Pl. IV, ph 1 ; Pl. VI, ph 4). Ces craquelures aboutissent au<br />
détachement d’écailles de silice (Pl. VI, ph 1, 2 et 3). Ces figures ressemblent énormément à<br />
des formes de desquamation ou d’éclatement de la silice à la <strong>sur</strong>face de la plupart de grains de<br />
quartz désertiques évoluant sous un climat chaud. Ceci est dû sans doute aux changements<br />
brutaux des températures (Le Ribault, 1977). Les analyses à la microsonde réalisées<br />
exactement au niveau de ces figures montrent la présence du carbone. Il est donc probable que<br />
ces grains ont subi des variations brutales de température suite à des foyers réalisés par<br />
l’Homme préhistorique. Il s’agit d’une forme, parmi d’autres, de l’intervention de l’homme<br />
dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />
62
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planches photographiques<br />
de l’étude exoscopique<br />
63
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche I<br />
Photo 1 et 2 : Photographie de grain de quartz non usé de la couche 9 de la coupe G/H et<br />
son détail qui montre la dissolution de la silice au niveau de l’arête traduisant<br />
ainsi un milieu de basse à moyenne énergie.<br />
Photos 3 et 4 : Photographie d’un grain émoussé provenant également de la couche 9 de la<br />
coupe G/H et son détail montrant l’exploitation des anciennes traces de choc<br />
par la dissolution de silice.<br />
Photo 5 : Quartz bipyramidé ; dissolution très prononcée <strong>sur</strong> les faces du grain<br />
provenant de la couche 2 de la coupe G/H.<br />
Photo 6 : Détail de la précédente exposant les différents stades de l’altération de la<br />
silice ; le début de l’altération aboutissant à l’exploitation des traces de choc<br />
<strong>sur</strong> les arêtes et l’altération très prononcée <strong>sur</strong> les faces du grain.<br />
64
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche I<br />
1 2<br />
3 4<br />
5 6<br />
65
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche II<br />
Photo 1 : Photographie d’un grain de quartz émoussé pédogénétique de la couche 5 de la<br />
coupe D/E.<br />
Photo 2 : Détail de la précédente photo ; traces d’amorphisation témoignant d’une ancienne<br />
éolisation (croissant de choc) exploitée par l’altération chimique dans un milieu<br />
aquatique de basse à moyenne énergie.<br />
Photo 3 : Quartz émoussé pédogénétique de la couche 2 provenant de la coupe D/E.<br />
Photo 4 : Détail de la photographie précédente : <strong>sur</strong>face amorphisée par des traces de choc<br />
éoliens puis estompée par la reprise aquatique.<br />
66
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche II<br />
1 2<br />
3 4<br />
67
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche III<br />
Photo 1 : Grain émoussé de la couche 14 de la coupe G/H.<br />
Photo 2 : Détail de la photographie précédente ; dépôt important des fleurs de silice<br />
dans les dépressions. On note la coalescence de ces fleurs de néogenèse.<br />
Photo 3 : Détail concernant un quartz de la couche 12 de la même coupe ; les fleurs de<br />
silice constituées à la <strong>sur</strong>face du grain témoignent d’une évolution dans un<br />
horizon pédogénétique où s’accumule la silice (intertidal).<br />
Photo 4 : Grain pédogénétique provenant de la couche sommitale de la coupe D/E<br />
montrant les mêmes observations que pour la photographie précédente.<br />
Photo 5 et 6 : Photographie et son détail d’un quartz de la couche 8 de la coupe G/H ; début<br />
de formation des fleurs de silice qui sont un bon critère de l’immobilisation du<br />
grain en milieu aquatique.<br />
68
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche III<br />
1 2<br />
3 4<br />
5 6<br />
69
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche IV<br />
Photo 1 : Grain issu de la couche 5 de la coupe D/E exposant un croissant de choc exploité<br />
par l’altération de la silice. Cette zone est craquelée probablement suite à une<br />
température élevée. La détection de fort pourcentage de carbone <strong>sur</strong> la craquelure<br />
permet d’évoquer le chauffage du grain dans un foyer.<br />
Photo 2 : Grain de la couche 2 de la même coupe : la dissolution de la silice atteint le quartz<br />
bien cristallisé et exploite quasiment les traces de choc (croissant de choc). Cette<br />
dissolution est suivie par le dépôt des cristaux de silice à la <strong>sur</strong>face du grain.<br />
Photo 3 : Traces de broutage témoignant de l’évolution d’un quartz de la couche 13 de la<br />
coupe G/H dans un milieu intertidal à haute énergie. L’exploitation des traces de<br />
choc par la dissolution et la propreté de la <strong>sur</strong>face du grain témoigne d’une reprise<br />
par l’environnement statique du milieu infratidal.<br />
Photo 4 : Ancien croissant de choc témoignant d’une ancienne éolisation du quartz de la<br />
couche A8 de la même coupe. Les traces de broutages indiquent une reprise par le<br />
milieu intertidal à haute énergie et enfin la dissolution suivie par la précipitation de<br />
la silice témoignant d’une succession d’immersion (dissolution) et d’émersion<br />
(précipitation).<br />
Photo 5 : Grain de la couche 7 de la même coupe montrant de nombreuses familles de<br />
broutage de différentes directions, témoignant ainsi d’un courant violant dans un<br />
horizon intertidal. Comme pour le grain précédent, on note la succession d’une<br />
évolution dans un milieu sous-saturé (dissolution pendant l’immersion) et d’une<br />
évolution dans un milieu <strong>sur</strong>-saturé (précipitation de silice pendant l’émersion).<br />
70
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche IV<br />
1 2<br />
3 4<br />
5<br />
71
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche V<br />
Photo 1 : anciennes traces de choc caractérisant un milieu éolien (croissants de choc)<br />
exploitées par la dissolution de silice. Les « V » de choc et le dépôt de la silice<br />
dans les dépressions permettent de proposer une reprise du grain par le milieu<br />
fluviatile ou marin (milieu intertidal).<br />
Photo 2 : Grain de la même couche que le grain précédent. Il expose des figures de<br />
dissolution géométriques attaquant l’édifice cristallin du quartz. Ces formes<br />
témoignent d’une évolution dans les environnements dynamiques du milieu<br />
infratidal soumis aux actions des courants intertidaux (vagues, houle et courants<br />
côtiers) et aux courants de fond.<br />
Photo 3 : Cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage <strong>sur</strong> un quartz de la coupe G/H issu de<br />
la couche 10. La taille de ces cas<strong>sur</strong>es indique un milieu de haute énergie.<br />
Photo 4 : Grain de la couche 8 de la même coupe montrant des cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à<br />
gradient de polissage indiquant un milieu de haute énergie. Le dépôt de silice dans<br />
les dépressions et le dépôt de quelques cristaux <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face du grain montre une<br />
reprise dans un milieu de basse énergie.<br />
Photo 5 : Figures de cisaillement à gradient de polissage <strong>sur</strong> un quartz de la couche 9 de la<br />
même série témoignant d’une évolution du grain dans un milieu de haute énergie.<br />
La dissolution anastomosée a attaqué profondément le quartz bien cristallisé.<br />
L’absence de traces de choc récentes et la <strong>sur</strong>face propre du grain traduit une<br />
évolution dans un environnement statique du milieu infratidal, où seulement les<br />
courants de fond sont enregistrés.<br />
72
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche V<br />
1 2<br />
3 4<br />
5<br />
73
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche VI<br />
1 2<br />
3 4<br />
Photo 1 : Quartz de la couche 11 de la coupe G/H ; éclatement de la silice autour des<br />
dépressions. Ceci est dû à une température très élevée. La présence du carbone<br />
en fort pourcentage nous permet de penser que le grain a été au contact d’un<br />
foyer.<br />
Photo 2 et 3 : Grain issu de la couche 4 et la série G/H ; éclatement de la silice, sous l’effet<br />
de la chaleur du foyer, <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face du grain (photo 2) et au niveau de la silice<br />
déposée dans les dépressions (photo 3). Les craquelures aboutissent à<br />
l’enlèvement des écailles de la silice.<br />
Photo 4 : Craquelures très nettes au niveau des zones de l’altération de la silice <strong>sur</strong> un<br />
quartz provenant de la couche 5 de la coupe D/E. Comme pour les grains<br />
précédents, la présence du carbone en quantité importante permet de mettre en<br />
évidence les brusques changements de températures liés au foyer.<br />
74
2. 7. Etude de la fraction légère<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le résidu de la fraction sableuse est constitué <strong>sur</strong>tout par des grains de quartz dont le<br />
pourcentage dépasse souvent 80 %. Cependant, ce taux de quartz diminue dans les couches<br />
A7, A8 et A12 (42 % dans l’échantillon A7a de la couche A7). Une telle diminution se<br />
produit au profit des grains de calcite qui peuvent atteindre 46 % dans la couche A7. On<br />
rappelle que l’observation de ces couches dans la grotte a mis en évidence la présence de<br />
lentilles cendreuses. Ceci explique probablement l’importance des grains de calcite dans ces<br />
niveaux. La fraction légère est constituée également par quelques grains de quartzites et de<br />
rares plaquettes de schistes (fig. 21).<br />
altitude audesous<br />
de 0<br />
(cm)<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350<br />
A8<br />
372 A9<br />
432<br />
couche<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A3f<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5a<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A8a<br />
A8b<br />
A8c<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 50% 100<br />
Quartz<br />
Quartzite<br />
Schiste<br />
Calcite<br />
Indet.<br />
Fig. 21 : Répartition des minéraux<br />
légers de la coupe G/H<br />
75
2. 8. Etude des minéraux lourds<br />
2. 8. 1. Etude quantitative<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Tous les échantillons prélevés le long de la série ont été traités et étudiés dans le but de<br />
retracer l’évolution et les variations minéralogiques le long des coupes stratigraphiques.<br />
Le résidu lourd ne dépasse pas 7 % de la fraction décalcifiée, excepté pour la couche<br />
basale de la coupe où le taux de minéraux lourds atteint 15 % (fig. 22).<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350<br />
432<br />
couch<br />
e<br />
A8<br />
372 A9<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 50% 100%<br />
Mx.Lds.<br />
Mx.lgs.<br />
Fig. 22 : Taux des Minéraux.<br />
lourds et légers de la coupe G/H<br />
76<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 50% 100%<br />
Opaque<br />
Transparent<br />
Alteré<br />
Fig. 23 : Variation des constituants<br />
du résidu lourd de la coupe G/H
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le diagramme de distribution des constituants du résidu lourd permet de distinguer<br />
trois parties <strong>sur</strong> le long de la coupe (fig. 23) :<br />
* la partie inférieure du remplissage (les couches A17, A16 et A15) montre une dominance<br />
des minéraux opaques avec un pourcentage de l’ordre de 50 %.<br />
* la partie moyenne de la coupe (de la couche A14 à la couche A7) est marquée par la<br />
dominance des minéraux altérés aux dépens des minéraux opaques. Leur pourcentage<br />
peut atteindre 65 %. Cependant, la couche 9 montre une dominance des minéraux<br />
opaques.<br />
* la partie supérieure (à partir de la couche A6) est caractérisée par l’alternance des couches à<br />
minéraux opaques dominants avec les couches à minéraux altérés dominants.<br />
Le long du remplissage, les minéraux transparents sont présents mais en proportion<br />
relativement faible avec un taux moyen de l’ordre de 25 %. Ces minéraux lourds transparents<br />
sont regroupés en trois familles minéralogiques (fig. 25) :<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350<br />
432<br />
couch<br />
e<br />
A8<br />
372 A9<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 50% 100%<br />
Aug.<br />
Epi.<br />
Stau.<br />
Pump.<br />
And.<br />
Hornb.<br />
Gren.<br />
Tour.<br />
Zir.<br />
Sph.<br />
Div.<br />
Fig. 24 : Répartition des minéraux<br />
lourds transparents de la coupe G/H<br />
77<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
0% 50% 100%<br />
Metam.<br />
F.Mg.<br />
Ubiq.<br />
Fig. 25 : Répartition des différentes<br />
familles minéralogiques de la coupe G/H
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
La famille des minéraux ferromagnésiens <strong>sur</strong>tout représentée par des augites,<br />
quelques hornblendes et très rarement des hypersthènes. Compte tenu du<br />
faible pourcentage des hornblendes, nous n’avons pas fait la distinction entre<br />
les hornblendes vertes, les hornblendes brunes et les hornblendes basaltiques.<br />
La famille des minéraux métamorphiques dans laquelle figure en grande<br />
quantité l’épidote. On note la présence de l’andalousite, de la staurotide, du<br />
grenat, du sphène et de quelques minéraux accessoires tels que le disthène et la<br />
zoïsite.<br />
La famille des minéraux ubiquistes regroupe le zircon qui est abondant dans<br />
cette famille, la tourmaline et le rutile.<br />
A ces minéraux s’ajoute un minéral fibro-radié : la pumpellyite. On la rencontre dans<br />
les schistes cristallins et les roches basiques affectées par le métamorphisme hydrothermal<br />
(Maria et Heinz, 1989). Dans la région, elle a été observée dans les basaltes triasiques qui<br />
affleurent dans l’oued El Maleh. (El Graoui, 1994 ; Zanniby, 2000). C’est un minéral très<br />
fragile, souvent cassé entre lame et lamelle. Il se présente en grains allongés en forme d’amas<br />
en éventail et de couleur rougeâtre ou en grains arrondis, de forme fibro-radiée et de couleur<br />
jaune verdâtre.<br />
Les minéraux transparents montrent la dominance des ferromagnésiens et des<br />
métamorphiques (fig. 24 et 25). Les ubiquistes dépassent rarement 10 %. Cependant, on note<br />
les variations suivantes :<br />
Les ferromagnésiens sont représentés <strong>sur</strong>tout par les clinopyroxènes. Le pourcentage<br />
de ces derniers est d’environ 90 % tout au long du remplissage de la coupe (fig. 27).<br />
78
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350 A8<br />
372 A9<br />
couche<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
432 A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
0% 50% 100%<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
Aug.Tit.<br />
Aug. verte<br />
Fig. 26 : Variation des différents<br />
type d'augite de la coupe G/H<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Ces clinopyroxènes sont constitués en très grande majorité par les augites brunes dites<br />
titanifères dont le pourcentage dépasse facilement 60 % et atteint parfois 87 % (fig. 26). Cette<br />
dominance des clinopyroxènes s’accompagne de la présence des hornblendes dans un<br />
pourcentage de l’ordre de 5 % (fig. 27). En revanche, cette espèce est constituée<br />
d’hornblendes brunes et vertes mais aussi d’hornblendes basaltiques.<br />
Les minéraux métamorphiques regroupent l’épidote avec un taux minimal de 8 % à la<br />
base de la coupe (fig. 28). Ce taux augmente progressivement pour atteindre 33 % au sommet<br />
du remplissage. Corrélativement, cette augmentation des épidotes se fait aux dépens de la<br />
pumpellyite dont le taux passe de 39 % dans les couches inférieures à 14 % au sommet.<br />
L’andalousite, le minéral dominant dans la fraction II, est aussi présente d’une manière<br />
relativement uniforme avec un pourcentage variant entre 10 % et 22 %. Le taux de la<br />
staurotide ne présente pas de variations sensibles le long de la série. Le pourcentage du grenat<br />
est de l’ordre de 14 % alors que celui du sphène est de l’ordre de 8 %, ne dépasse pas 3 %<br />
dans la partie inférieure du remplissage.<br />
79<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
Aug.<br />
Hornb.<br />
Fig. 27 : Répartition de minéraux<br />
ferromagnésiens de la coupe G/H
altitude audesous<br />
de couche<br />
0 (cm)<br />
170 A1<br />
178 A2<br />
210 A3<br />
256 A4<br />
284 A5<br />
300 A6<br />
325 A7<br />
350 A8<br />
372 A9<br />
400 A10<br />
415 A11<br />
432 A12<br />
463 A13<br />
490 A14<br />
512 A15<br />
520 A16<br />
527 A17<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Les minéraux ubiquistes sont représentés <strong>sur</strong>tout par le zircon avec un pourcentage<br />
moyen de l’ordre de 60 % dont la variation se fait au profit de la tourmaline qui peut atteindre<br />
70 % dans certaines couches (fig. 29). N’étant représenté que par quelques grains,<br />
l’abondance du rutile n’a pas été prise en considération.<br />
2. 8. 2. Etude qualitative<br />
0% 50% 100% 0% 50% 100%<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
Epi.<br />
Pump<br />
.<br />
And.<br />
Gren.<br />
A1<br />
A2<br />
A3a<br />
A3b<br />
A3c<br />
A3d<br />
A3e<br />
A4a<br />
A4b<br />
A4c<br />
A4d<br />
A5b<br />
A6a<br />
A6b<br />
A7a<br />
A7b<br />
A7c<br />
A8a<br />
A8b<br />
A9a<br />
A9b<br />
A9c<br />
A10a<br />
A10b<br />
A10c<br />
A11<br />
A12a<br />
A12b<br />
A12c<br />
A13a<br />
A13b<br />
A14a<br />
A14b<br />
A14c<br />
A14d<br />
A15<br />
A16<br />
A17<br />
Zir.<br />
Tour.<br />
Fig. 28 : Répartition des minéraux<br />
métamorphiques de la coupe G/H<br />
Pour les minéraux ferro-magnésiens, l’augite se caractérise par des formes d’altération<br />
figurées par des dissolutions orientées selon les plans de clivage. Le degré de ces altérations<br />
se traduit aussi au niveau des extrémités du grain par des acicules qui sont très évoluées quand<br />
l’action chimique est très prononcée. Ces acicules ont fait l’objet de plusieurs débats. Il s’agit<br />
fort probablement d’une altération pédologique postérieure au dépôt des sédiments (Bateman<br />
et Catt, 1985 ; Pastre, 1986 et 1987). En fait, dans cette étude, l’examen microscopique<br />
montre que les acicules de cette espèce, quand elles sont bien développées, présentent des<br />
extrémités anguleuses et rarement corrodées (annexe I, ph. 1 et 2), cela confirme leur<br />
80<br />
Fig. 29 : Répartition des minéraux<br />
ubiquistes de la coupe G/H
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
acquisition post-dépositionnelle. Dans les couches moyennes et supérieures de la stratigraphie<br />
de la grotte, on note une légère diminution du pourcentage de cette espèce et une abondance<br />
des formes aciculaires <strong>sur</strong> les extrémités des grains. On peut déduire alors que l’altération de<br />
ces grains, figurée d’abord par les acicules, aboutit à la disparition totale de quelques grains<br />
dans ces couches.<br />
Les hornblendes présentent un taux relativement invariable le long du remplissage. Ce<br />
minéral présente souvent des formes d’altération comme la chloritisation <strong>sur</strong> les bords, des<br />
golfes de corrosion chimique ou encore des impuretés qui s’infiltrent au niveau des plans de<br />
clivage.<br />
Contrairement à leur résistance aux altérations chimiques, les grains d’épidote<br />
montrent souvent un degré d’émoussé dû à la corrosion des arêtes lors de leur transport.<br />
L’augmentation de leur pourcentage de la base au sommet confirme, en plus de leur origine<br />
détritique, une origine de l’altération des autres espèces minéralogiques.<br />
Les grains de pumpellyite sont souvent très corrodés et de couleur rougeâtre sous<br />
l’effet, peut être, des impuretés d’oxyde de fer. Comme l’épidote, la pumpellyite est un<br />
minéral résistant aux altérations chimiques mais il est très fragile aux actions mécaniques.<br />
D’ailleurs, en montant les lames minces, certains grains ont été détruits dont on ne retrouve<br />
que les fibres constituant les grains dispersées dans la lame.<br />
L’andalousite est un minéral assez stable et son taux n’évolue pas au cours du temps<br />
(Grimm, 1973 ; Früsetal, 1980). Toutefois, ce minéral présente souvent des inclusions<br />
charbonneuses au niveau des couches moyennes et supérieures (annexe I, ph. 9 et 10). Il<br />
présente également des traces de résidus ferrugineux (annexe I, ph. 7 et 8).<br />
Les autres espèces minéralogiques présentent un taux assez stable le long du<br />
remplissage. Cependant, selon les espèces, les grains traduisent au moins deux formes<br />
d’altération :<br />
Altération chimique qui résulte de l’action de la dissolution et se présente sous<br />
plusieurs formes, notamment en forme d’écailles de poisson à la <strong>sur</strong>face de certains grains, et<br />
en forme d’acicules au niveau des extrémités des grains. Ceci s’observe <strong>sur</strong> les augites dont la<br />
81
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
dissolution aboutit à la réduction du corps des grains et parfois à leur disparition totale.<br />
D’autres figures d’altération se manifestent par des impuretés ferrugineuses et des solutions<br />
issues de la matière organique (andalousite, hornblendes, épidotes…).<br />
Altération mécanique due à l’action de transport traduisant un degré d’émoussé<br />
parfois très important (certains grains de zircon sont difficilement déterminables en raison de<br />
leur forme très roulée). D’autres grains comme la tourmaline, l’épidote, la pumpellyite,<br />
l’andalousite et le grenat présentent généralement un degré d’émoussé. On observe rarement<br />
quelques grains ayant des formes anguleuses, certains grenat notamment.<br />
2. 8. 3. Conclusion<br />
Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte présente une grande similitude<br />
avec les cortèges identifiés par Aberkan (1989) et El Graoui (1994), hormis l’absence de la<br />
pumpellyite dans l’association minéralogique déterminée par le premier auteur.<br />
Cette étude relève principalement deux origines : métamorphique et volcanique.<br />
Origine des minéraux métamorphiques : les minéraux les plus représentatifs de ce<br />
groupe sont la pumpellyite et l’épidote. Provenant des formations métamorphiques constituant<br />
le socle de la Méséta marocaine, ils sont acheminés essentiellement par l’Oued Sebou et<br />
l’Oued Bou Regreg au nord de la Méséta (Duplantier et Cirac, 1983 ; Aberkan, 1989 ; El<br />
Graoui,1994). La présence de la pumpellyite dans le remplissage de la grotte est une preuve<br />
des apports provenant de l’arrière pays de Casablanca. Ce minéral a été cité dans le cortège<br />
minéralogique signalé par El Graoui (1994) lors de ses études <strong>sur</strong> la région de Casablanca.<br />
Auparavant, ce minéral a été signalé au niveau des basaltes triasiques affleurant dans l’Oued<br />
El Maleh (Lmouatassime, 1981 ; Deer et al, 1992). D’autres chercheurs ont évoqué ce minéral<br />
en étudiant les basaltes triasiques de l’Oued Nefifikh (Khiri, 1995 et Zanniby, 2000).<br />
Ces données permettent de déduire que les minéraux métamorphiques du remplissage<br />
de la grotte ont au moins deux origines :<br />
- le socle de la Méséta marocaine,<br />
- les basaltes triasiques affleurant dans l’arrière pays de Casablanca.<br />
82
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Origine des minéraux ferromagnèsiens : ils sont constitués en majeure partie par<br />
l’augite dont on distingue deux formes : l’augite verte et l’augite brune ou titanifère. On note<br />
aussi la présence en faible pourcentage des hornblendes basaltiques. Les recherches effectuées<br />
<strong>sur</strong> les affleurements quaternaires du littoral Atlantique des régions de Rabat et de Casablanca<br />
permettent de mettre en évidence l’origine du volcanisme du Moyen Atlas (Duplantier et<br />
Cirac, 1983 ; Akil, 1990 ; El Graoui, 1994 et Zanniby, 2000). Ces minéraux sont drainés vers<br />
la région de Rabat par les oueds Sebou et Bou Regreg. Leur mise en place dans la région de<br />
Temara se fait suite à une reprise par les courants de dérive littorale.<br />
On propose enfin, trois origines principales pour la provenance du cortège<br />
minéralogique identifié dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />
1- le socle de la Méséta marocaine,<br />
2- le volcanisme du Moyen Atlas,<br />
3- les basaltes triasiques au niveau des affleurements des oueds El Maleh et Nefifikh.<br />
Le cortège minéralogique est constitué, non seulement de grains montrant de<br />
nombreuses étapes d’altération chimique mais aussi de grains propres et non affectés par cette<br />
dernière. Ceci implique un renouvellement à plusieurs reprises de l’apport de sédiments.<br />
2. 9. Etude des minéraux argileux<br />
Le cortège des minéraux argileux du remplissage de la grotte d’El Mnasra est formé<br />
d’illite avec un pourcentage variable de 42 % à 67 %, de kaolinite en pourcentage oscillant<br />
entre 30 % et 45 % et d’autres minéraux tels que la vermiculite et la smectite qui sont<br />
représentés en faible quantité. Dans cette étude, au moins un échantillon par couche a été<br />
traité et seulement quelques exemples sont présentés (fig. 30).<br />
83
A2<br />
A3b<br />
A3e<br />
A4b<br />
A5b<br />
A6b<br />
A9b<br />
A10b<br />
A13b<br />
A14c<br />
A15<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
% Illite<br />
% Kaol.<br />
% Vérm.<br />
% Smec.<br />
Les pics de réflexion des minéraux sont très larges et très peu développés traduisant<br />
une mauvaise cristallinité des argiles de la grotte (Chamley, 1968 ; Holtzapfel, 1985). Cette<br />
mauvaise cristallinité est due à l’altération des minéraux ou à leur néoformation. Dans la<br />
grotte d’El Mnasra, cette altération est nettement observée au niveau des pics de la<br />
vermiculite et de la smectite qui est considérée parmi les argiles les plus sensible à l’altération<br />
(Caillère et al., 1982 ; Miskovsky, 1988).<br />
Fig. 30 : Répartition des minéraux argileux de la coupe G/H<br />
Le même traitement effectué <strong>sur</strong> des fragments de calcarénite de la roche encaissante a<br />
montré la présence de l’illite et de kaolinite. Ce cortège est comparable à celui identifié par<br />
M. Aberkan (1989) lors de ces études de la région du nord de Rabat, notamment le complexe<br />
dunaire consolidé.<br />
Ces résultats indiquent que les minéraux argileux du remplissage de la grotte d’El<br />
Mnasra sont essentiellement hérités de la roche mère (calcarénite). En effet, la genèse de la<br />
kaolinite nécessite un climat chaud et humide ainsi qu’une longue durée d’environ 1 million<br />
d’année (Fedoroff et al, 1987 ; in Aberkan, 1989). L’âge de la mise en place du remplissage<br />
84
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
de la grotte qui est plus récent nous permet d’éliminer l’hypothèse de la genèse de ces<br />
minéraux (illite et kaolinite) dans la grotte et de renforcer la supposition de leur héritage.<br />
La vermiculite résulterait de la transformation et/ou de néoformation au sein du dépôt.<br />
Ceci suggère un climat tempéré (Rougier, 1985 et Larqué, 1987, in Aberkan, 1989 et com.<br />
orale K. El Hammouti).<br />
La présence de la smectite à la base du remplissage de la grotte permet de mettre en<br />
évidence un confinement du milieu témoignant d’un dépôt sous un climat humide (Larqué,<br />
2002).<br />
On conclut que la plupart des minéraux sont hérités (illite et kaolinite). Les smectites<br />
représentées dans l’ensemble I (base du remplissage) en faible quantité pourraient être le<br />
résultat d’une genèse sous un climat relativement humide et dans un milieu confiné. La<br />
vermiculite, signalée dans les couches de l’ensemble II et la base de l’ensemble III, indique<br />
que le climat qui régnait lors de la mise en place des sédiments était probablement tempéré<br />
contrasté mais moins humide que dans l’ensemble I.<br />
85
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 31 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra (couche A3)<br />
86<br />
Normal<br />
Glycolé<br />
Chauffé
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Fig. 32 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra (couche A15)<br />
87<br />
Normal<br />
Glycolé<br />
Chauffé
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />
Les analyses sédimentologiques nous permettent d’individualiser trois ensembles<br />
stratigraphiques mis en place sous des conditions climatiques différentes (tab. 13) :<br />
Ensemble I : il est formé des couches basales (couches A17, A16, A15 et A14). Ces<br />
couches montrent une dominance des sables grossiers bien classés et un taux de carbonates de<br />
calcium relativement faible par rapport aux autres ensembles. L’allure des courbes<br />
granulométriques (de faciès sigmoïde), le redressement important de leurs parties médianes et<br />
le faible taux aussi bien des sables fins que de la fraction limono-argileuse laissent penser à<br />
une mise en place des sédiments par une forte énergie. L’analyse de minéraux argileux montre<br />
un assemblage de minéraux hérités (illite et kaolinite) et de minéraux néoformés tels que la<br />
vermiculite et la smectite témoignant d’un climat relativement humide. De ce fait, les données<br />
sédimentologiques nous permettent de penser que nous avons affaire à des sables grossiers<br />
mis en place dans la grotte sous un climat relativement humide avec confinement du milieu.<br />
Ensemble II : il contient les couches de la partie moyenne du remplissage (les<br />
couches de A13 à A6). Les taux des limons et des sables fins sont en augmentation aux<br />
dépens des sables grossiers. La proportion des carbonates enregistre le taux le plus élevé (la<br />
moyenne de 36 %) dans le remplissage. Le cortège des minéraux argileux renferme, en plus<br />
des minéraux hérités, de la vermiculite qui remplace la smectite de l’ensemble inférieur. Ce<br />
qui laisse supposer que le milieu n’est plus confiné. Ces données sont probablement le résultat<br />
d’une mise en place par ruissellement sous une dynamique de faible énergie. Le climat devrait<br />
être tempéré contrasté mais plus chaud et moins humide par rapport à l’ensemble I.<br />
Ensemble III : il est constitué des couches supérieures (de la couche A5 au sommet).<br />
Le matériel des couches renferme un taux de sables grossiers relativement important :<br />
conséquence d’un dépôt d’énergie relativement forte. Les sables montrent un excellent<br />
classement (forme sigmoïde des courbes cumulatives). Il est relativement riche en cailloux et<br />
le pourcentage des carbonates de calcium est en diminution. Les argiles sont constituées<br />
d’illite, de kaolinite et de vermiculite qui tend à disparaître dans les couches superficielles.<br />
Ceci témoigne probablement d’une relative péjoration climatique, à la faveur d’un épisode<br />
moins tempéré que précédemment.<br />
88
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
On rappelle que les analyses granulométriques, particulièrement les courbes<br />
cumulatives des sables, qui sont de forme sigmoïde et bien redressées, notamment pour les<br />
ensembles II et III, indiquent une mise en place éolienne et/ou une origine de l’encaissant.<br />
En effet, l’étude granulométrique des sables de ce dernier montre des courbes<br />
cumulatives de même allure que pour les sables du remplissage de la grotte, ce qui laisse<br />
supposer une participation de la paroi dans les origines du sédiment. Quant à la première<br />
hypothèse, elle se serait matérialisée par un transport des grains par le vent à partir des plages<br />
océanes jusqu’à la grotte. L’absence totale de traces de choc éoliennes récentes seraient dues à<br />
la courte distance séparant la mer de la grotte. Cette distance, qui ne dépasse pas 300 m, n’a<br />
pas permis l’enregistrement de traces de choc à la <strong>sur</strong>face des grains.<br />
Toutefois, une étude exoscopique des grains de quartz révèle les dernières figures<br />
enregistrées <strong>sur</strong> les <strong>sur</strong>faces des grains caractérisant une évolution chimique dans un milieu<br />
aquatique (intertidal et infratidal). Et ces grains sont présents aussi bien dans le remplissage<br />
que dans la roche de la paroi calcarénitique. Ce qui exclut, dans l’état actuel de notre étude,<br />
toute précision <strong>sur</strong> l’origine des sables.<br />
En raison de la forte perturbation anthropique <strong>sur</strong> le remplissage et dans le but de<br />
vérifier la validité de certains résultats sédimentologiques, notamment granulométriques et<br />
calcimétriques, il nous semble indispensable d’aborder l’étude micromorphologique du<br />
remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />
89
Altitude<br />
moyenne audessous<br />
de 0<br />
(cm)<br />
Civilisations<br />
culturelles<br />
Couches<br />
définies par M.<br />
A. El Hajraoui<br />
(1993)<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couches<br />
définies par<br />
cette étude<br />
Ensembles<br />
stratigraphiques<br />
90<br />
Texture<br />
-170 1 A1 Sable argileux brun-gris foncé<br />
-178<br />
-210<br />
-256<br />
Néolithique<br />
moyen<br />
récent<br />
Néolithique<br />
Ancien<br />
Antérieur au<br />
néolithique<br />
ancien<br />
2 A2<br />
3 A3<br />
4 A4<br />
III<br />
Sable argileux brun-gris très<br />
foncé<br />
Sable argileux meuble gris très<br />
foncé, riche en cailloux<br />
Sable argileux brun-gris riche<br />
en cailloux de calcarénite<br />
-284 5 A5 Lentille sableuse brun-rouge<br />
-300<br />
Civilisation<br />
atérienne<br />
6<br />
A6<br />
Sable argileux brun-gris à<br />
taches rouges<br />
-325<br />
A7<br />
Sable argileux à lentilles<br />
cendreuses<br />
-350<br />
Atérien<br />
7 A8<br />
II Sables limoneux brun grisâtre<br />
foncé à noirs<br />
-372<br />
ancien<br />
8 A9<br />
Sables brun-gris avec des<br />
taches roses<br />
-400 9 A10<br />
Sables argileux contenant des<br />
lentilles de cendres de bois<br />
-415<br />
Atérien<br />
ancien<br />
10 A11 Niveau cendreux concrétionné<br />
-432 11 A12<br />
Argiles sableuses gris foncé<br />
avec un niveau cendreux<br />
-463<br />
-490<br />
12<br />
A13<br />
A14<br />
Sables argileux gris foncé<br />
Sables grossiers brun-foncé<br />
-512 A15 Sables brun-gris<br />
-520<br />
13<br />
A16<br />
I<br />
Argile brun très foncé<br />
-527<br />
A17<br />
Sables grossiers rosâtres<br />
Données<br />
sédimentologiques<br />
Sables grossiers<br />
Excellent<br />
classement des<br />
sables<br />
Illite, kaolinite et<br />
vermiculite<br />
28 % de CaCO3<br />
Sables fins et<br />
limons<br />
Sables très bien<br />
classés<br />
Illite, kaolinite et<br />
vermiculite<br />
36 % de CaCO3<br />
Sables grossiers<br />
Illite, kaolinite,<br />
vermiculite et<br />
smectite<br />
25 % de CaCO3<br />
Tableau 13 : tableau synthétique du remplissage de la grotte d’El Mnasra<br />
faune<br />
Bovidae, Gazella,<br />
Canidae<br />
Bovidae, Gazella<br />
Bovidae, Gazella,<br />
Suidae<br />
Equidae, Bovidae,<br />
Suidae<br />
Rodentia,<br />
Testunidae<br />
Gazella, Testunidae<br />
Gazella<br />
Paléoclimats<br />
proposés<br />
Climat relativement<br />
frais et sec<br />
Climat tempéré<br />
contrasté, moins<br />
humide et plus<br />
chaud (par rapport<br />
à l’ensemble I)<br />
Climat relativement<br />
humide avec<br />
confinement du<br />
milieu
3. Etude micromorphologique<br />
3. 1. Prélèvement des échantillons<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Les prélèvements des échantillons pour l’étude micromorphologique de la grotte d’El<br />
Mnasra consistent en 11 carottes <strong>sur</strong> de la coupe longitudinale G/H et 5 carottes <strong>sur</strong> la coupe<br />
longitudinale D/E. Les prélèvements sont représentés <strong>sur</strong> les coupes stratigraphiques du<br />
remplissage de la grotte d’El Mnasra (fig. 11).<br />
3. 2. Description générale des lames minces du remplissage<br />
91<br />
Fig. 33 : Stratigraphie de la<br />
grotte d’El Mnasra au niveau<br />
de la coupe longitudinale G/H.
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le remplissage de la grotte montre une succession de couches rougeâtres <strong>sur</strong>montées<br />
par des couches brune plus ou moins foncées. Les premières sont souvent interrompues par<br />
des lits beiges claires à blanchâtres (fig. 33).<br />
Les lames minces montrent généralement une dominance de la fraction sableuse. Le<br />
taux de porosité et celui de la matrice varient selon les couches. Les sables sont émoussés et<br />
représentés par des grains de quartz en majeure partie, des variétés de minéraux lourds et de<br />
quelques grains de feldspath.<br />
Les lithoclastes sont représentés par des fragments de calcaires, de calcaires à<br />
bioclastes, ainsi que des calcaires gréseux.<br />
Les bioclastes sont figurés par des ossements, des coquilles, des morceaux de charbon<br />
de bois et des fragments de végétaux. Selon leur nature et leur degré d’altération, ces éléments<br />
présentent des vides de dissolution, des zones de recristallisation secondaire des carbonates,<br />
des zones de phosphatation et des taches de brûlure ou des taches dues à la contamination par<br />
les solutions ferrugineuses ou organiques.<br />
Les agrégats sont souvent de même texture que la couche encaissante mais de couleur<br />
relativement foncée en raison de la concentration de la matrice argileuse. Ils sont<br />
généralement arrondis et de taille moyenne de 3 mm.<br />
Deux types de vides peuvent être différenciés :<br />
Les vides de bioturbation de formes différentes mais le plus souvent parfaitement<br />
arrondis, à bords réguliers, larges avec un diamètre moyen qui peut atteindre 1,5 cm. Ces<br />
pores liés aux activités des vers de terre (com. orale avec C. Perrenoud et M. A. Courty), sont<br />
plus ou moins comblés par les sables de la couche qui les contient avec un taux de<br />
comblement qui dépend en partie de l’ancienneté des vides. Autour de ce type de cavités, on<br />
note une forte concentration de la matrice argileuse. Ceci est dû à la compression du sédiment<br />
lors du passage des vers. D’autres types de terriers de petit diamètre ont été observés et<br />
marqués par leur forme plus au moins arrondie mais à bord moins régulier que les précédents.<br />
Les vides liés aux développements du système racinaire sont très abondants dans de<br />
nombreuses couches. Leur diamètre moyen peut atteindre quelques millimètres.<br />
Les vides liés à la texture des sédiments et aux phénomènes physiques dus aux<br />
transformations post-dépositionnelles, sont de diamètre variable ; ils peuvent être<br />
92
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
micrométriques (il s’agit des vides d’entassement) mais aussi atteindre 3 mm de diamètre. Ils<br />
résultent du lessivage des particules fines.<br />
3. 3. Etude des microfacies du remplissage de la grotte<br />
Cette description est basée <strong>sur</strong> l’observation respective, des plaques témoins des<br />
carottes prélevées et imprégnées par la résine synthétique, des lames minces observées à l’œil<br />
nu, au pétroscope et enfin, au microscope polarisant à différents grossissements.<br />
Malheureusement, les couches A1, A2 et A3 n’ont été pas traitées en raison de la perturbation<br />
des échantillons lors de leur transport.<br />
Couche A4 : La plaque témoin montre une couche de couleur brune à matériel<br />
globalement homogène riche en morceaux de charbon de bois. Les débris de coquilles sont<br />
généralement fins et ne dépassent pas 3 mm de largeur.<br />
L’observation au pétroscope montre un faciès de couleur marron foncé. Le matériel est<br />
dominé par la fraction sableuse dont la proportion est de l’ordre de 45 % environ. La taille des<br />
grains varie entre 75 µm et 375 µm.<br />
350 µm<br />
Fig. 34 : Aspect du microfacies de la couche A 4 montrant un charbon de bois en<br />
voie de fragmentation et donnant naissance à de nombreuses particules<br />
charbonneuses qui se dispersent la matrice argileuse. Cette dernière est répartie<br />
en globules entre les grains de sables.<br />
93
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Au microscope polarisant, la couche montre un dépôt brun-foncé nettement sableux.<br />
Le ciment est argileux, très riche en morceaux de charbon de bois et en matière organique. Ce<br />
ciment est agrégé en globules dont le diamètre moyen est de 100 µm environ (fig. 34). Dans<br />
de nombreux endroits à faible concentration argileuse, la matrice se localise seulement autour<br />
des éléments figurés. La couche est riche en résidus ferrugineux (par endroit, les taches<br />
d’oxyde de fer et de manganèse noirs sont très abondantes). La calcite de recristallisation<br />
cerne uniquement certains vides notamment de bioturbation.<br />
Les zones de phosphatation, restreintes, atteignent exceptionnellement 6 mm.<br />
Les bioclastes sont représentés par des débris de coquilles et d’ossements qui sont<br />
abondants, de petite taille et brûlés. Les morceaux de charbons de bois sont abondants et<br />
généralement de petite taille ou rarement plus gros en voie de fragmentation (fig. 34).<br />
Cependant, certains peuvent atteindre 2,5 mm. La fragmentation des morceaux de charbons de<br />
bois en petites particules dispersées dans le ciment est à l’origine, entre autres, de l’aspect<br />
brun foncé de la couche.<br />
Les lithoclastes sont également peu abondants, de petite taille (2 mm maximum) et<br />
assez corrodés. Ils sont représentés par des fragments de calcaires et de calcaire à bioclastes.<br />
Les agrégats excrémentiels sont peu nombreux et de taille variable entre 300 µm et 2<br />
mm. Leur contour est irrégulier sous l’effet de la désagrégation.<br />
La <strong>sur</strong>face des vides occupe environ 20 % du dépôt dans les endroits où la matrice est<br />
plus concentrée, alors qu’ailleurs, où la matrice est plus lessivée, les vides peuvent atteindre<br />
35 %. Cette porosité est d’origine plutôt biologique, elle se présente sous différentes tailles :<br />
on distingue <strong>sur</strong>tout les empreintes de racines végétales dont le diamètre varie entre 300 µm et<br />
1,5 mm et quelques terriers de forme circulaire à bord régulier et de quelques millimètres de<br />
largeur (Pl. VII, ph. 1). Les vides intergranulaires sont très abondants.<br />
Conclusion<br />
La couche A4, sablo-argileuse montre des figures de transformations postdépositionnelles<br />
qui résultent de la bioturbation. Les transformations chimiques sont signalées<br />
par un début de recristallisation de la calcite, due aux circulations hydriques, formant une fine<br />
pellicule microsparitique à la limite interne de certains vides de bioturbation.<br />
94
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche A5 : Sur le bloc imprégné, cette couche est représentée par une lentille<br />
sableuse et qui a tendance à se biseauter vers l’est. Dans ce niveau, on observe quelques<br />
tâches beiges. De nombreux vides circulaires comblés de sédiments sont à signaler (fig. 35).<br />
1,5 mm<br />
Fig. 35 : Vue, à la loupe binoculaire, de la couche A5 montrant un<br />
vide de bioturbation (terrier) de forme circulaire.<br />
L’observation microscopique montre un sédiment de couleur marron foncé. Le faciès<br />
est de texture sableuse dont la fraction sableuse. Les grains présentent rarement de revêtement<br />
argileux <strong>sur</strong> leur contour. Quelques lamines discrètes indiquent un litage du dépôt.<br />
Par rapport à la couche précédente, on note les différences suivantes :<br />
* La répartition de la matrice argileuse est restreinte et se localise autour des grains,<br />
* La calcite de recristallisation, due à la circulation des eaux, est plus répandue,<br />
* Le taux des vides de bioturbation est plus élevé et peut atteindre 50 % dans certains<br />
endroits aux dépends de la matrice argileuse,<br />
* Les vides intergranulaires sont très répandus et communiquent entre eux par de<br />
nombreux canalicules.<br />
Conclusion<br />
L’identification de quelques lamines de sables indique une mise en place par une<br />
faible énergie probablement par ruissellement. La couche souligne, en plus de l’activité<br />
biologique, le lessivage des argiles et la recristallisation de la calcite secondaire. Celle-ci est<br />
représentée parfois par des cristaux limpides et propres impliquant une permanence de<br />
recristallisation de carbonates.<br />
95
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche A6 : La plaque témoin montre un niveau riche en taches de différentes<br />
couleurs et en fragments charbonneux. La base de ce niveau est caractérisée par une<br />
abondance très marquée de débris de coquilles.<br />
L’observation microscopique montre un matériel de couleur marron. Le litage est plus<br />
prononcé par rapport aux couches précédentes. Une telle organisation en lamines avec un<br />
pendage vers l’Est (le fond de la grotte) est détectée grâce à l’organisation de la matrice et des<br />
éléments figurés selon ce pendage. Tandis que le taux de la matrice et celui des vides sont<br />
variables (chacun au dépend de l’autre) selon les endroits, celui de la fraction sableuse peut<br />
atteindre 45 %. Beaucoup de grains accusent un contour très foncé dû au revêtement argileux.<br />
La recristallisation des carbonates est plus répandue que dans les couches A4 et A5.<br />
Elle est reconnue sous forme d’auréoles microsparitiques au niveau des vides ou sous forme<br />
de bandes autour de certains éléments figurés. Certaines <strong>sur</strong>faces de calcite secondaire ne<br />
montrent pas de revêtement ferrugineux, ce qui implique une continuation de recristallisation<br />
après le revêtement des oxydes.<br />
Le matériel est riche en ossements brûlés et en fragments de charbons de bois. Ces<br />
derniers montrent un état de fragmentation très prononcé.<br />
La répartition des vides n’est pas uniforme <strong>sur</strong> la lame. En effet, leur taux ne dépasse<br />
pas 20 % dans la majorité de la <strong>sur</strong>face de la couche, mais dans certains endroits, leur taux<br />
augmente au dépend de la matrice et peut atteindre 40 %. La porosité de bioturbation est<br />
moins importante par rapport à la couche A5. Cependant, certains vides de vers de terre sont<br />
difficilement détectables en raison de leur comblement par le sédiment. Leur bord,<br />
habituellement lisse dans la couche précédente, est désorganisé. Les vides intergranulaires de<br />
petite taille sont les plus répandus.<br />
Conclusion<br />
L’organisation du sédiment en lamines indique, comme pour la couche précédente,<br />
une dynamique à faible énergie du dépôt, liée probablement au ruissellement.<br />
Les transformations post-dépositionnelles se manifestent par la bioturbation qui est<br />
plus importante que dans les couches précédentes et la recristallisation de la calcite secondaire<br />
96
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
qui est également plus prononcée. Toutefois, le lessivage de la matière basale reste plus<br />
important que le phénomène chimique (recristallisation des carbonates).<br />
Couche A8 : l’échantillon prélevé dans la couche A7 n’a pas été étudié en raison de sa<br />
perturbation.<br />
La plaque témoin de la couche A8 montre un sédiment de couleur brun foncé très riche<br />
en fragments de coquilles, en morceaux de charbon de bois et aussi riche en tâches marron,<br />
plus ou moins diffuses. On observe aussi des lithoclastes de calcarénites.<br />
L’observation de la lame mince à l’œil nu montre des infiltrations sous forme<br />
tubulures plus foncées dues à une extrême richesse en débris de charbons. En plus de ces<br />
infiltrations charbonneuses, des taches beiges de taille de 5 mm de moyenne sont détectées.<br />
Au microscope polarisant, la lame montre un faciès formé de grains de sables avec un<br />
taux plus faible par rapport aux couches précédentes et compris entre 20 et 30 %. Celui des<br />
vides peut atteindre 40 %.<br />
La couche montre un niveau cendreux dont la matière basale est constituée, en plus de<br />
vestiges argileux, par les carbonates qui sont répartis en petites <strong>sur</strong>faces de calcite<br />
microsparitique d’environ 25 µm de largeur. On note également l’abondance de calcite de<br />
cendres de bois. Cette dernière est rarement dispersée en petits cristaux dans la matrice (Pl.<br />
VII, ph. 3, 4, 5 et 6) mais <strong>sur</strong>tout sous forme de lentilles cendreuses.<br />
La calcite de recristallisation est signalée également autour des vides mais aussi autour<br />
des concentrations de la calcite des cendres de bois. Des revêtements ferrugineux s’observent<br />
d’une façon discontinue, autour de certains grains ou sous forme de résidu qui s’infiltrent dans<br />
de nombreuses fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés.<br />
L’observation au microscope polarisant des infiltrations sombres ou grisâtres,<br />
détectées précédemment par l’observation à l’œil nu, montre une orientation des éléments<br />
figurés selon un pendage très fort de différentes directions. Le sédiment, au niveau de ces<br />
poches, montre aussi une organisation en pendage. Le ciment carbonaté de ces formations est<br />
plus lessivé que dans les endroits moins perturbés.<br />
Le dépôt est caractérisé par une forte abondance de coquilles qui sont généralement de<br />
grande taille pouvant atteindre 1 cm et qui montrent une altération très prononcée. Les<br />
97
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
ossements sont nombreux et brûlés, ils sont dans ce cas de couleur très foncée. Les charbons<br />
de bois sont nettement plus abondants dans ce niveau que dans les couches précédentes. Leur<br />
taille varie entre quelques micromètres et quelques millimètres.<br />
Les bioclastes comme les lithoclastes montrent de nombreux vides dus à l’altération et<br />
dont les parois sont soulignées par une pellicule relativement épaisse de calcite<br />
microsparitique ou sparitique (fig. 36). On souligne aussi la présence de morceaux de<br />
végétaux brûlés et parfois complètement calcinés.<br />
Fig.36 : Ossement brûlé de la couche A 8, affecté par la dissolution.<br />
Les vides sont soulignés par une ceinture de calcite. sparitique<br />
Les vides de grande taille sont très rares et leur section ne dépasse pas 1 mm. Il s’agit<br />
la plupart du temps de vides racinaires qui sont marqués par des auréoles sparitiques dont<br />
l’épaisseur est plus importante que dans les couches supérieures.<br />
Conclusion<br />
La couche A8 est caractérisée par l’abondance de calcite des cendres de bois. Cette<br />
dernière sous forme de limons dispersés montre, de temps en temps, des restes végétaux<br />
calcinés. Ceci plaide en faveur d’une conservation des traces de feux en place.<br />
Les différents pendages des éléments figurés au niveau des zones d’infiltrations<br />
montrent la perturbation du matériel par le drainage du sédiment. Ceci est dû aux circulations<br />
98<br />
350 µm
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
des eaux à forte énergie. La perturbation du sédiment par l’activité biologique se manifeste<br />
<strong>sur</strong>tout par les anneaux racinaires souvent carbonatés.<br />
Couche A9 : Le bloc témoin montre un sédiment de couleur marron riche également<br />
en coquilles et en morceaux de charbon. Dans ce niveau, les taches marron clair sont plus<br />
grandes et plus diffuses.<br />
L’observation de la lame à l’œil nu montre que les vides de grande taille sont plus<br />
abondants que dans la couche sus-jacente.<br />
Par rapport à la couche précédente, l’observation de la couche A9 au microscope<br />
polarisant montre les différences suivantes :<br />
On note la dominance des sables aux dépends de la matrice qui est soit argileuse riche<br />
en résidus ferrugineux, soit carbonatée et répartie en plages d’environ 100 µm de largeur et de<br />
formes digitées (fig. 37). Cette matrice carbonatée est limitée aux taches marron clair<br />
observées dans le bloc témoin. Sur le terrain, ces taches ont été interprétées comme des<br />
granules de concrétions de carbonates. Leur étude microscopique montre, en plus de leur<br />
forme restreinte et digitée, une couleur terne indiquant leur altération prononcée.<br />
350 µm<br />
Fig.37 : Le microfaciès de la couche A 9 montrant la<br />
matrice carbonatée réparti en plusieurs nodules.<br />
99
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
La recristallisation secondaire des carbonates est plus prononcée et la calcite est<br />
formée parfois par de gros cristaux de sparite. Les morceaux de charbons de bois et les<br />
ossements sont moins abondants.<br />
La bioturbation est très prononcée dont on cite l’importance des racines à section<br />
moyenne de 1 mm.<br />
Par endroit, on observe des accumulations strictement argileuses de taille variant entre<br />
100 µm et 5 mm. Elles présentent des craquelures au niveau desquelles s’imprègnent des<br />
solutions d’oxyde de fer. Il s’agit du remplissage post-dépositionnel occupant partiellement<br />
les vides. Ceci est dû au lessivage des argiles aux seins de la même couche et des couches<br />
supérieures.<br />
Conclusion<br />
Le sédiment est très perturbé par l’activité biologique notamment les racines. Il montre<br />
aussi des formes de concrétionnement dont l’altération est indiquée par leur forme restreinte<br />
et digitée et leur couleur terne. La couche A9 est caractérisée également par un lessivage<br />
intense qui est à l’origine des accumulations de particules fines drainées des couches susjacentes.<br />
Couche A10 : La plaque imprégnée montre un niveau brun foncé riche en charbons de<br />
bois généralement de petite taille. Les vides sont nombreux et de grande taille (une moyenne<br />
de 8 mm). La base de ce niveau est marquée par une lentille charbonneuse noire d’environ 1,5<br />
cm de largeur (fig. 38).<br />
100
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
1,3 cm<br />
L’observation de la couche au pétroscope montre un taux sableux variant de 25 à<br />
30 %. Dans les endroits à matrice condensée, les vides ne dépassent pas 40 %. Tandis qu’ils<br />
peuvent atteindre 60 % dans les zones à matrice restreinte.<br />
L’organisation du dépôt, signalée par la disposition globale des éléments figurés<br />
(formés essentiellement de morceaux de charbons de charbons), est subhorizontale légèrement<br />
inclinée vers l’est.<br />
Au microscope polarisant, la couche montre une matrice composée de carbonates<br />
concrétionnés et altérés (répartition en plusieurs plages de calcite microsparitique de couleur<br />
terne). La matrice en très riche également en calcite cendreuse qui est formée soit de cristaux<br />
de calcite plus ou moins dispersés ou de lentilles. Quelques rares vestiges argileux sont<br />
également observés dans la couche.<br />
Parmi les bioclastes, on note une forte abondance des ossements. Ces derniers sont<br />
brûlés et généralement, de couleur rouge très foncée (Pl. VIII, ph. 1). Les charbons de bois<br />
sont très abondants et présentent de nombreux vides dus à la fragmentation, leur taille peut<br />
atteindre 0,6 mm.<br />
101<br />
Fig.38 : faciès de la couche A 10 montrant<br />
un niveau charbonneux à sa base riche en<br />
ossements et en morceaux de charbons de<br />
bois. On note également l’abondance des<br />
vides de bioturbation.
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Des restes végétaux ainsi que certains morceaux de charbon de bois sont parfois<br />
calcinés (Pl. VII, ph. 7 et 8). Certains ossements peuvent montrer un début de calcination.<br />
De nombreux vides d’origine végétale sont soulignés par des auréoles de calcite<br />
secondaire. Cette dernière s’observe également sous forme de plages sparitiques à l’intérieur<br />
des vides.<br />
La lentille charbonneuse : elle est de 1,5 cm d’épaisseur. Les limites avec la couche<br />
encaissante sont très nettes. La matrice est plus condensée que dans le reste de la couche. En<br />
effet, on y décèle de rares vides intergranulaires.<br />
Ce niveau est formé de nombreux micro-lits noirs, particulièrement riches en<br />
morceaux de charbons de bois disposés sub-horizontalement. Au sein de cette formation, on<br />
note des lentilles cendreuses (au moins deux) dont la plus importante atteint 4 mm d’épaisseur<br />
et dont la base est soulignée par un micro-lit noir exclusivement charbonneux.<br />
Conclusion<br />
Dans la couche A10, les traces de feu sont représentées, en plus des ossements brûlés<br />
et des morceaux de charbons de bois, par de la calcite de cendres de bois qui est disposée, soit<br />
sous forme de matrice limoneuse plus ou moins dispersée dans la couche, soit sous forme de<br />
lentille. La couche est marquée aussi par un niveau charbonneux bien distingué contenant de<br />
nombreuses lentilles de calcite de cendres de bois dont la base est souvent soulignée par un<br />
micro-lit charbonneux. Ceci permet de proposer une conservation d’un foyer en place.<br />
Les transformations post-dépositionnelles telles que la bioturbation et la<br />
recristallisation secondaire sont observées dans la couche.<br />
Couche A11 : La plaque témoin montre un niveau brun contenant des concrétions<br />
beiges. On note également quelques rares vides circulaires qui sont difficilement détectés en<br />
raison de leur comblement par le sédiment. Les coquilles sont encore moins nombreuses et<br />
plus petites que dans la couche A10. Les charbons de bois sont nombreux et de petite taille.<br />
La base de la couche est soulignée, comme pour la couche précédente, par un niveau<br />
charbonneux dont les limites ne sont pas nettes.<br />
102
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Au pétroscope, la couche montre une couleur marron orangée. Le taux des sables est<br />
de l’ordre de 30 %. La matrice représente 40 % dans les endroits peu touchés par les<br />
transformations postérieures au dépôt. Dans d’autres endroits, la matrice ne dépasse pas<br />
20 % ; il s’agit de vides anciens comblés par le sédiment ou des zones bien lessivées.<br />
Au microscope polarisant, la matrice expose de la calcite de cendres de bois, des<br />
dépôts argileux et des <strong>sur</strong>faces carbonatées. Ces deux dernières formes de matrice se<br />
répartissent en petits agrégats arrondis disposés entre les grains de sables. La calcite<br />
cendreuse se présente parfois en lamines de micrite de 40 µm d’épaisseur moyenne séparées<br />
par d’autres micro-lits charbonneux (fig. 39). Ceci prouve la conservation de l’organisation du<br />
foyer en place. Le dépôt est revêtu par les résidus ferrugineux et organiques. Comme dans les<br />
couches précédentes, les carbonates de recristallisation secondaire occupent de nombreuses<br />
<strong>sur</strong>faces dont la répartition est inégale.<br />
Fig.39 : Le microfaciès de la couche A 11 montrant de<br />
nombreuses lentilles de cendres de bois séparées par des<br />
lamines charbonneuses.<br />
Les zones de phosphatation sont nombreuses et dispersées. Elles sont parfois larges, et<br />
peuvent atteindre 750 µm.<br />
Les vides sont très nombreux. Les plus grands, dont le diamètre varie entre 0,2 mm et<br />
5 mm (rarement il atteint 11,5 mm), sont d’origine biologique.<br />
103<br />
350 µm
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le niveau charbonneux est très riche en morceaux de charbon de bois. Le<br />
phénomène le plus particulier dans ce niveau est la calcination, qui peut être totale pour de<br />
nombreux morceaux de charbon de bois et partielle pour quelques ossements. On note<br />
également la présence de quelques accumulations argileuses qui résultent des infiltrations de<br />
particules suite aux circulations hydriques. Elles sont d’environ 2 mm de largeur, de bord<br />
irrégulier et fracturées. Ceci est dû à un climat contrasté dont l’humidité (drainage de<br />
particules) est suivi par un assèchement brutal (craquelures dans les accumulations). Au<br />
niveau du bord et des fractures, se localise une fine pellicule de recristallisation secondaire.<br />
Conclusion<br />
La couche A11 ressemble à la précédente. En effet, elle souligne la bonne<br />
conservation des foyers et elle montre la même importance de l’activité biologique.<br />
Cependant, les phénomènes de recristallisation des carbonates sont plus accentués et les<br />
accumulations des particules drainées à partir des couches sus-jacentes sont plus répandues.<br />
Couche A12 : La plaque témoin montre une couche brune très foncée contenant de<br />
nombreuses lamines noires charbonneuses (fig. 40). La plupart des objets sont horizontaux.<br />
En plus des granules de grès, on note la présence de cailloux de calcaires. Des industries<br />
lithiques en quartz de 9 mm maximum ont été observées.<br />
A l’œil nu, les lames minces montrent des niveaux marron plus ou moins clairs et<br />
séparés par des passages noirs de différentes épaisseurs très riches en débris charbonneux et<br />
en ossements brûlés. La limite avec le niveau charbonneux de la couche A11 n’est pas nette.<br />
104
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
L’observation microscopique montre une similitude avec les couches A10 et A11<br />
notamment en ce qui concerne les traces des foyers (Pl. VIII, ph. 3 et 4). Cependant, des<br />
caractères supplémentaires sont notés tels que le taux des sables qui est plus important dans<br />
les niveaux clairs que dans les niveaux charbonneux et l’intense revêtement ferrugineux. La<br />
couleur très foncé de la couche est dû à sa richesse en résidus d’oxydes ferrugineux et matière<br />
organique.<br />
Les vides sont plutôt d’origine biologique. Les vides d’entassement sont moins<br />
abondants par rapport aux niveaux précédents.<br />
Conclusion<br />
La seule différence enregistrée dans cette couche, en la comparant avec la précédente,<br />
est le nombre des niveaux charbonneux qui devient important et qui explique probablement la<br />
reprise multiple du foyer.<br />
105<br />
Fig.40: Le faciès de la couche A 12 montrant de<br />
nombreuses lentilles charbonneuses. La couche<br />
souligne l’importance de la bioturbation.<br />
1,2 cm
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche A13 : La plaque témoin montre une couche de couleur brune contenant un<br />
niveau beige clair (fig. 41). Ce dernier renferme des poches sombres de la couche encaissante.<br />
Au microscope polarisant, la matrice de la couche sombre est plutôt argileuse avec une<br />
recristallisation ponctuelle ou dispersée en petits cristaux de calcite. On observe également de<br />
nombreux passages discontinus de calcite micritique de longueur moyenne de 2 mm. Ils sont<br />
souvent sub-horizontaux. Ces différentes formes acquises par la calcite impliquent différents<br />
stades de carbonatation (com. orale M. A. Courty).<br />
Le niveau beige clair révèle une matrice carbonatée formée de calcite généralement<br />
altérée Pl. VIII, ph. 6) : il s’agit d’un niveau concrétionné et non pas d’un niveau cendreux,<br />
comme il a été au début de ces études (<strong>sur</strong> le terrain).<br />
D’autres passages, souvent aux limites des chenaux, sont à signaler ; il s’agit de<br />
lamines argileuses riches en solutions carbonatées et accompagnées de micro-lamines de<br />
matière organique (fig. 42). Réparties en grandes extensions, ces lamines sont horizontales ou<br />
obliques dont la plus importante (dans la lame) est de 2,5 cm de longueur traversant ainsi le<br />
106<br />
1,2 cm<br />
Fig.41 : La couche A 13 montrant le niveau<br />
clair concrétionné. Il faut souligner<br />
l’importance de la porosité de bioturbation.
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
niveau concrétionné et une partie de la couche encaissante. Ces accumulations résultent des<br />
infiltrations de fines particules telles que les argiles, les carbonates et les solutions organiques<br />
héritées des couches supérieures suite au lessivage post ou syn-dépositionnel On souligne<br />
également le revêtement intense du résidu ferrugineux.<br />
200 µm<br />
Fig. 42 : La couche A13 montrant des lamines argileuses<br />
riches en carbonates et séparées de micro-lamines<br />
sombres riches en matière organique.<br />
Les éléments figurés sont horizontaux. Les lithoclastes sont rares et représentés par des<br />
calcaires et des calcaires à bioclastes fossilisés. Les os sont nombreux, de petite taille (environ<br />
1 mm) et de couleur orange à rougeâtre.<br />
Les lithoclastes généralement calcarénitiques présentent de nombreux vides de<br />
dissolution dont le contour est marqué par une fine pellicule de calcite. Cette dernière devient<br />
parfois plus épaisse et les cristaux sont de plus en plus gros vers le centre aboutissant ainsi au<br />
comblement de ces vides.<br />
Conclusion<br />
La couche n’expose que quelques traces de feu figurées par quelques charbons de bois<br />
très décomposés et quelques ossements de couleur rougeâtre. Cependant, il n’est pas évident<br />
de trancher entre un vieux foyer dont les traces ne sont pas conservées ou une couche sans<br />
foyer dont les morceaux de charbons de bois seraient hérités des couches sus-jacentes. Dans le<br />
dernier cas, la couleur rougeâtre des ossements peut être le résultat de leur contamination par<br />
des solutions d’oxydes ferrugineux et de matière organique.<br />
107
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Couche A14 : La plaque imprégnée montre une couche de couleur marron à inclusions<br />
beiges oranges. On observe aussi de nombreux débris de coquilles de petite taille.<br />
L’observation au pétroscope montre une couche à matrice argileuse abondante. Les<br />
ossements sont nombreux, de couleur jaune (moins brûlés) et leur taille peut atteindre 8 mm.<br />
Les coquilles aussi sont abondantes. Le niveau est riche en vides d’origine biologique.<br />
Au microscope polarisant, le dépôt figure une matrice argileuse qui, dans certains<br />
endroits est mélangée à des cristaux de calcite. Dans les deux cas, la matrice est extrêmement<br />
revêtue par les dépôts ferrugineux et les solutions organiques. La couche contient un niveau à<br />
matrice quasiment calcitique qui rappelle le niveau concrétionné observé précédemment.<br />
Cependant, les passages micritiques gris, observés dans la couche précédente, sont très rares.<br />
Cette couche montre une altération bien prononcée des débris de coquilles. Tout le matériel<br />
est rubéfié y compris les grains de sables, excepté quelques <strong>sur</strong>faces de recristallisation<br />
calcitique au niveau des vides.<br />
Comme pour la couche A13, les vides d’entassement ne sont pas abondants. Les<br />
accumulations argileuses dans certains chenaux sont également observées.<br />
Conclusion<br />
Les évènements caractérisant cette couche sont communs à la couche précédente,<br />
excepté pour les passages discontinus de calcite micritique qui sont omniprésents dans cette<br />
couche. Ce qui indique que cette dernière est moins concrétionnée que la précédente.<br />
Les traces anthropiques sont restreintes dans les deux couches (A13 et A14).<br />
108
3. 4. Interprétation<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
L’étude micromorphologique du remplissage de la grotte d’El Mnasra souligne la<br />
présence de nombreuses traces de foyers depuis l’occupation de la grotte par les premiers<br />
Atériens. Ces foyers sont identifiés par de nombreux critères tels que l’abondance des<br />
morceaux de charbon de bois qui présentent différents degrés de fragmentation, ainsi que par<br />
les ossements brûlés.<br />
Ces deux derniers critères sont exposés dans les couches comprises entre la couche A6<br />
et la <strong>sur</strong>face du remplissage. La matrice de ces couches est représentée généralement par les<br />
argiles. La quasi-absence de la calcite "cendreuse" laisse planer un doute à propos de la<br />
présence de foyer. Cependant, la possibilité du lessivage de ces carbonates vers les couches<br />
sous-jacentes ou le fait que les échantillons étudiés étaient au voisinage du foyer ne sont pas à<br />
écarter.<br />
De nombreuses couches de la partie moyenne du remplissage, les couches de A12 à<br />
A8 contiennent des traces de foyers qui sont mieux conservées. En effet, en plus des critères<br />
cités précédemment, on retrouve des preuves plus convaincantes de la présence de foyers bien<br />
conservés en place : Il s’agit de niveaux charbonneux organisés en lamines renfermant des<br />
lentilles de calcite des cendres de bois. Il faut rappeler également la bonne conservation, dans<br />
certaines couches, des structures végétales pseudomorphosées suite à leur brûlure. Ces<br />
structures représentent les éléments les plus caractéristiques des cendres de bois (Verdasco,<br />
2002). Ces niveaux présentent aussi des traces de calcination des charbons de bois et quelques<br />
ossements (couches A11 et A12). Ceci témoigne d’une température du foyer de l’ordre de 645<br />
°C (Shahack-Gross, Bar-Yosef et Weiner, 1997).<br />
Les couches A 13 et A14 ne montrent que quelques témoins de foyers comme<br />
quelques morceaux de charbon de bois et quelques ossements de couleur jaunâtre ou<br />
légèrement foncée. Dans ce cas, il ne faut pas éliminer la possibilité de l’héritage des<br />
charbons de bois des couches supérieures. Pour les ossements, la richesse extrême de ces<br />
couches en résidus ferrugineux et organiques peut être à l’origine de leur contamination<br />
traduite ainsi par leur coloration foncée (Shahack et al., 1997 ; com. orale B. Mestour).<br />
109
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Dans des couches témoignant de l’occupation de la grotte par les anciens atériens et<br />
les atériens évolués (les couches de A7 à A12), l’observation micromorphologique montre<br />
une diminution de la fraction sableuse au profit de la matrice cendreuse, formée de carbonates<br />
d’origine végétale. Ceci est lié à l’intervention particulière de l’homme dans la modification<br />
du contexte sédimentologique du remplissage. En effet, on note l’augmentation de la<br />
proportion de la fraction limoneuse qui se présente sous forme de calcite de cendres de bois<br />
(Brochier, 1995). D’où l’explication des résultats de la calcimétrie dont on rappelle le taux<br />
élevé de carbonates pour l’échantillon A12c de la couche A12 ainsi que leur taux faible dans<br />
des couches A9 et A13. Etant donné que l’échantillon A12c a été prélevé au niveau d’une<br />
lentille de cendres de bois, on peut conclure que la majorité des carbonates dosés proviennent<br />
des limons issus des cendres du foyer. Cette origine supplémentaire des carbonates<br />
n’intervient pas dans les couches A9 et A13 et en explique leur taux relativement faible.<br />
Certaines couches appartenant à la partie moyenne du remplissage (couches A 5 à A<br />
13) sont caractérisées par l’organisation des sédiments en lamines subhorizontales indiquant<br />
un dépôt à faible énergie par ruissellement. Ceci témoigne d’un climat humide lors du dépôt.<br />
La présence de certains niveaux concrétionnés séparés par des couches sans concrétionnement<br />
indique un climat humide et chaud à caractère contrasté (com. orale M. A. Courty). Ces<br />
données renforcent l’hypothèse paléoclimatique proposée suite à l’étude sédimentologique<br />
concernant l’ensemble stratigraphique II. Il est probable que les accumulations de fines<br />
particules telles que les argiles, les carbonates, les particules charbonneuses et organiques<br />
peuvent être syn-depôsitionnelles indiquant ainsi une humidité climatique.<br />
Dans plusieurs couches, des fragments de calcarénite montrant de nombreux vides de<br />
dissolution ont été observés. Les grains, généralement sub-émoussés, se détachent de la<br />
calcarénite, ce qui permet de renforcer l’hypothèse proposée par l’étude sédimentologique à<br />
propos de la provenance des sédiments de la grotte des parois calcarénitiques.<br />
Le long du remplissage de la grotte, on note une bioturbation particulièrement intense<br />
des sédiments. Ceci est confirmé par l’importance des terriers dont la largeur est de l’ordre de<br />
1 cm et l’abondance des anneaux racinaires. Cette porosité est souvent soulignée par la<br />
recristallisation des carbonates qui est de plus en plus importante en descendant dans la<br />
stratigraphie et les cristaux deviennent de plus en plus gros.<br />
110
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Le revêtement des solutions ferrugineuses à la <strong>sur</strong>face des carbonates secondaires<br />
explique que sa formation est postérieure à la recristallisation des carbonates. Cependant, la<br />
présence des cristaux de calcite dépourvus de solutions ferrugineuses indique la permanence<br />
de la recristallisation des carbonates. La même remarque est notée à propos de la permanence<br />
de la bioturbation prouvée ainsi, par la présence de certains chenaux dépourvus des auréoles<br />
calcitiques dans les mêmes couches montrant la recristallisation de calcite. Cette dernière est<br />
plus ou moins importante selon l’ancienneté des vides.<br />
3. 5. Conclusion<br />
Cette étude a montré son grand intérêt pour caractériser le remplissage de la grotte<br />
d’El Mnasra. En effet, on en déduit la confirmation des plus grands événements que la grotte<br />
a connu lors de son occupation par les hommes de <strong>Témara</strong> ; il s’agit des foyers ‘entretenus’<br />
par ces hommes. La présence de cendres de bois bien conservées prouve l’utilisation des feux<br />
par les anciens atériens et les atériens évolués. Ce sont les habitants de la grotte d’El Mnasra<br />
lors de la mise en place des couches moyennes, notamment entre les couches A12 et A7.<br />
D’autre part, on souligne que cette étude a permis d’éliminer certaines hypothèses<br />
proposées lors des études antérieures (El Hajraoui, 1993) et lors de notre description des<br />
couches dans la grotte. Ceci concerne particulièrement le niveau concrétionné de la couche<br />
A13, qui avait été décrit de prime abord comme un niveau cendreux.<br />
Enfin, les descriptions microscopiques des lames minces ont permis de proposer deux<br />
principales origines des transformations post ou syn-dépositionnelles affectant le matériel<br />
sédimentaire de la grotte:<br />
Origine anthropique : De nombreux stocks faisant partie du remplissage de la grotte<br />
ont été associés à l’occupation humaine. Ces matériaux peuvent être dispersés différemment<br />
dans les couches stratigraphiques (os, charbons de bois…), ou accusent une forme<br />
d’organisation en lamines telles que les lamines de cendres de bois associées souvent aux<br />
lamines charbonneuses, ou formant tout un niveau dont l’épaisseur peut atteindre quelques<br />
centimètres.<br />
111
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Origine naturelle : Les transformations post-dépositionnelles affectant le matériel de la<br />
grotte d’El Mnasra se différencient en forme physique, chimique et biologique :<br />
La forme physique se manifeste par le lessivage des particules fines dans les couches<br />
supérieures. A partir de la couche A9, on observe les conséquences du lessivage qui sont<br />
figurées par les accumulations de particules fines. Ces dernières sont représentées soit par des<br />
<strong>sur</strong>faces d’argiles qui ont tendance à combler la totalité de la lumière des vides, soit sous<br />
forme de lamines argileuses accompagnées de micro-lamines sombres riches en matière<br />
organique occupant la partie basale des chenaux. Cette forme est à l’origine de l’abondance<br />
des vides interstitiels dans les couches supérieures et leur diminution dans les couches<br />
inférieures à partir de A11.<br />
Les formes chimiques sont figurées par la recristallisation de la calcite en forme<br />
d’auréoles au niveau des chenaux. Ces formes sont restreintes dans les couches supérieures et<br />
elles sont de plus en plus prononcées vers les couches inférieures du remplissage. La<br />
recristallisation est signalée également autour de certains éléments figurés. Ce phénomène est<br />
accompagné par la dissolution qui affecte souvent les bioclastes et le ciment carbonaté. Ce<br />
dernier souvent altéré est réparti alors en globules (environ 100 µm) dont la calcite est<br />
souvent terne.<br />
Enfin, les processus de bioturbation sont soulignés par l’activité des vers de terre et de<br />
racines. Ce processus est enregistré quasiment dans toutes les couches stratigraphiques du<br />
remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />
112
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planches photographiques de l’étude<br />
micromorphologique<br />
113
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche VII<br />
Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />
1 : Microfaciès de la couche A 4 montrant une portion d’un vide circulaire à bord régulier<br />
(vide de bioturbation). Le contour de celui-ci est marqué par la concentration de la<br />
matrice argileuse, (LNA).<br />
2 : Couche A 5 présentant un os brûlé revêtu par les inclusions charbonneuses. Le contour des<br />
grains de sables est marqué par un revêtement argileux, (LNA).<br />
3 et 4 : Charbon de bois en voie de fragmentation, provenant de la couche A 8, (3-LNA, 4-<br />
LPA). Noter les fins cristaux de cendres de bois dans la photographie 4 (flèche).<br />
5 et 6 : Charbons de bois en voie de fragmentation, donnant naissance à de nombreuses<br />
particules fines. Ils proviennent de la couche A 8, (LNA).<br />
7 et 8 : Couche A 10 montrant un charbon de bois en voie de calcination. Les structures<br />
végétales sont occupées par les cendres de bois en "rosettes" (flèche).<br />
114
300 µm 150 µm<br />
1 2<br />
150 µm 150 µm<br />
3 4<br />
300 µm 300 µm<br />
5 6<br />
150 µm 150 µm<br />
7 8<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
115
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
Planche VIII<br />
Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />
1 : Os brûlé de la couche A 10, (LNA).<br />
2 : Dégradation de la matière organique dans la couche A 11, (LNA).<br />
3, 4 : Lentille de cendres de bois accompagnée d’un microlit charbonneux appartenant à la<br />
couche A 12 (7-LNA ; 8-LPA).<br />
5 : Recristallisation centripète de calcite sparitique dans un vide racinaire (flèche) de la<br />
couche A 13, (LPA).<br />
6 : Microfaciès A 13 concrétionné dont les carbonates sont altérés, (LPA).<br />
7 et 8 : Détachement de grains de sables d’un fragment de calcarénite de la couche A 13, ( 5-<br />
LNA ; 6-LPA).<br />
116
150 µm 150 µm<br />
1 2<br />
500 µm 500 µm<br />
3 4<br />
150 µm<br />
5 6<br />
7 8<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />
117<br />
350 µm<br />
200 µm 200 µm
1. Présentation de la grotte<br />
1. 1. Situation et description du site<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
A 2 km au sud de la grotte d’El Mnasra et à 14 m d’altitude, le gisement des<br />
Contrebandiers s’ouvre, comme pour les autres grottes du littoral Atlantique, dans la falaise<br />
morte entaillant un complexe dunaire consolidé formé de calcarénites (fig. 2 et fig. 43).<br />
La <strong>sur</strong>face du remplissage de la grotte dépasse 35 m de longueur et 24 m de largeur.<br />
Le remplissage dépasse 3 mètres de hauteur (fig. 44).<br />
Fig. 43 : Vue générale de la grotte des<br />
Contrebandiers (cliché de A. Bouzouggar)<br />
119
1. 2. Historique<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Fig. 44 : Plan de fouilles de la grotte des Contrebandiers.<br />
A : zone fouillée par J. Roche, B : zone fouillée par A. Bouzouggar.<br />
La grotte des Contrebandiers, appelée également El Mnasra I ou la grotte d’Ouled<br />
Bouchikha, a été fouillée pour la première fois par Jean Roche lors de trois campagnes de<br />
fouilles de 1955 à 1957 (in Bouzouggar, 1997).<br />
De 1967 à 1975, les fouilles ont été reprises dans le cadre d’une collaboration entre le<br />
Service de l’Archéologie marocaine et J. Roche. Les fouilles ont concerné tous les niveaux<br />
post ibéromaurusiens (260 m²) et la séquence atérienne (152 m²). Ces travaux ont permis la<br />
récolte d’un important matériel archéologique dont 5880 pièces concernent la séquence<br />
atérienne (Roche in rapport de la mission préhistorique et paléontologique française au Maroc<br />
1981-1982). En 1975, les fouilles ont été réalisées en collaboration avec J. P. Texier. En 1994,<br />
une campagne de fouilles a été réalisée par A. Bouzouggar sous la direction de l’Institut<br />
National de l’Archéologie et du Patrimoine au Maroc.<br />
120
1. 3. Stratigraphies établies antérieurement<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
La première stratigraphie a été établie en 1963 par J. Roche au niveau d’un sondage<br />
orienté nord-sud concernant 20 m de longueur et 2 m de largeur. Cette stratigraphie a permis<br />
l’identification de sept couches qui sont du haut vers le bas (Roche, 1963) :<br />
Couche I : l’épaisseur varie de 0,70 m (Ouest de la coupe) à 2,10 m (Est de la coupe).<br />
La couche est noire pulvérulente et riche en blocs d’éboulis. La couche<br />
renferme à sa base une industrie néolithique.<br />
Couche II : l’épaisseur maximale est 0,75 m. La couleur est gris-rosé passant au noir.<br />
La couche est également encombrée de blocs d’éboulis.<br />
Couche III : l’épaisseur moyenne est 0,50 m. Elle est représentée par des argiles<br />
meubles et de couleur rouge. Par endroits, la couche est très bréchifiée.<br />
Elle est riche en coquillages marins. L’industrie découverte, associée à une<br />
mandibule humaine, est attribuée à l’Atérien.<br />
Couche IV : l’épaisseur moyenne est 0,60 m et de couleur gris-noir. Elle renferme une<br />
industrie atérienne.<br />
Couche V : l’épaisseur moyenne est 0,05 m. Elle est constituée d’une croûte gris-clair<br />
et presque continue.<br />
Couche VI : l’épaisseur moyenne est 0,70 m. Le sédiment, de couleur rose, est meuble<br />
et localement bréchifié sans éboulis. Dans sa partie inférieure, des traces de<br />
foyers ont été observées.<br />
Couche VII : elle est représentée par des sables marins rosés riches en coquillages.<br />
Selon M. Choubert, il s’agit des traces de la transgression ouljienne qui<br />
serait arrivée à l’intérieur de la grotte (in Bouzouggar, 1997).<br />
121
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
En 1969, J. Roche a proposé une seconde stratigraphie qui est suivante :<br />
Couche 1 : terres noires attribuées au Enéolithique,<br />
Couche 2 : terres grisâtres passant au noir vers le haut rattachées à l’Epipaléolithique,<br />
Couche 3 : argiles rouges reliées à l’Atérien supérieur,<br />
Couche 4 : sédiment gris-noir attribué à l’Atérien moyen,<br />
Couche 5 : croûte gris-clair,<br />
Couche 6 : sédiment rose contenant des traces de foyers,<br />
Couche 7 : sables marins représentant les vestiges de la transgression ouljienne,<br />
Couche 8 : brèche plaquée contre les parois attribuée à l’Acheuléen.<br />
En collaboration avec J. P. Texier, en 1976, J. Roche a proposé une troisième<br />
stratigraphie comprenant seize niveaux qui sont du sommet vers le bas :<br />
Niveaux 1 à 4 : ils sont composés d’un sédiment noir riche en matière<br />
organique témoignant de deux occupations énéolithiques dont<br />
une a livré des tessons de vases campaniformes.<br />
Niveau 5 : formé de terres jaunes-rougeâtres, encroûtées superficiellement<br />
rattachées au Néolithique.<br />
Niveau 6 : constitué d’une croûte carbonatée d’épaisseur de 0,02 m à 0,05<br />
m.<br />
Niveau 7 : représenté par un sédiment gris-rose bréchifié associé à<br />
l’Epipaléolithique.<br />
Niveaux 8 et 9 : formés par un matériel argilo-sableux jaune induré contenant<br />
des restes osseux ; attribués à l’Atérien supérieur.<br />
Niveaux 10 à 14 : marquent une alternance de lits de blocs de grès dunaire issus<br />
des parois, d’argile brune, de croûte rosée, de sables jaunes et<br />
de sables bruns. Ces niveaux sont associés à l’Atérien.<br />
Niveaux 15 et 16 : contiennent des sables marquant les vestiges de la transgression<br />
marine.<br />
122
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
En 1997, en se basant <strong>sur</strong> la description de la coupe transversale 20 / 21 dans les zones<br />
H, I, J et K, A. Bouzouggar a proposé une autre subdivision stratigraphique qui se présente du<br />
sommet vers la base comme suit (Bouzouggar, 1997) :<br />
Couche I : l’épaisseur maximale est 10 cm. Elle est remaniée et présente seulement à<br />
l’entrée de la grotte.<br />
Couche II : d’une épaisseur de 3 cm, elle est très riche en patelles. Ses limites avec la<br />
couche III sont nettes.<br />
Couche III : de 20 cm d’épaisseur, elle est constituée de sables limoneux faiblement<br />
argileux de couleur brun-rouge. Elle contient des coquilles, des fragments<br />
osseux parfois brûlés et des objets lithiques. Elle contient aussi des<br />
fragments de grès dunaire dispersés et anguleux.<br />
Couche IV : d’épaisseur de 25 cm et formée de sables limoneux de couleur brun foncé,<br />
elle correspond au remplissage d’une fosse. Elle est riche en matériel<br />
lithique et osseux. Ses limites sont diffuses avec la couche III mais nettes<br />
avec la couche V.<br />
Couche V : elle est de 40 cm d’épaisseur et formée de sables faiblement limonoargileux<br />
très indurés et de couleur brun-rouge clair. Elle contient des<br />
blocs de grès dunaire non altérés. A la base de la couche, les sables sont<br />
moyennement limono-argileux. La limite inférieure est nette.<br />
Couche VI : l’épaisseur moyenne est de 25 cm. Elle est constituée des sables limoneux<br />
et faiblement argileux de couleur brun-rouge. Elle constitue le<br />
remplissage d’une seconde fosse et elle est très riche en coquilles et en<br />
objets lithiques.<br />
Couche VII : d’une épaisseur de 40 cm, elle est marquée par des variations latérales de<br />
faciès en passant des sables grossiers limoneux et moyennement argileux<br />
dans la partie Nord aux sables argileux et faiblement limoneux vers le<br />
123
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
sud. Elle contient des fragments osseux parfois brûlés, des objets<br />
lithiques et des fragments de grès dunaires.<br />
Couche VIII : l’épaisseur moyenne est de 5 cm. La couche est bréchifiée, peu<br />
stratifiée, très cimentée et elle est discontinue par endroits. Elle contient<br />
des fragments anguleux de grès dunaire non altéré.<br />
Couche IX : elle est de 20 cm d’épaisseur et formée de sables disposés en dépôts<br />
lenticulaires de couleur brun-rouge clair. Elle est très riche en nodules<br />
calcaires et elle contient quelques rares restes osseux.<br />
Couche X : l’épaisseur est de 10 cm. La couche est constituée de sables limoneux<br />
faiblement argileux de couleur rose gris.<br />
Couche XI : de 5 cm d’épaisseur, elle est formée de brèches, très peu visible est<br />
stratifiée notamment dans les zones les moins cimentées.<br />
Couche XII : elle est de 25 cm d’épaisseur et composée de sables limoneux et<br />
faiblement argileux de couleur rouge pâle. Elle contient de petits<br />
fragments arrondis et peu altérés de grès dunaire.<br />
Couche XIII : elle correspond à des blocs de grès dunaire parfois de grandes<br />
dimensions et non altérés.<br />
Couche XIV : d’une épaisseur de 5 cm, la couche est formée de sables limoneux<br />
faiblement argileux de couleur brun rouge-clair. Elle contient des débris<br />
de coquilles très friables.<br />
Couche XV : elle est également de 5 cm d’épaisseur, formée de sables limoneux<br />
faiblement argileux et de couleur brun-rouge clair et contient des<br />
fragments dunaires arrondis et peu altérés.<br />
124
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
2. Etude sédimentologique<br />
2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle<br />
Lors de la mission de prélèvements des échantillons, 11 couches stratigraphiques ont<br />
été identifiées au niveau de la coupe transversale 20/21 dans les zones K, J et I (fig. 45). Du<br />
sommet à la base du remplissage, les couches sont décrites comme suit :<br />
Couche CB 1 : elle est constituée de sables argileux de couleur brun foncé (S 51).<br />
Couche CB 2 : d’une épaisseur moyenne de 30 cm et de couleur brun-rouge (N 49),<br />
elle est formée de sables limoneux avec de nombreux cailloux gréseux et<br />
calcarénitiques. Elle est riche en débris de coquilles, en fragments osseux<br />
et en industries lithiques. Au niveau de la bande I la couche est<br />
concrétionnée de manière discontinue.<br />
Couche CB 3 : l’épaisseur maximale de cette couche est de 80 cm. Elle est constituée<br />
de sables limoneux de couleur gris-rouge clair (P 53). La limite inférieure<br />
est nette et digitée dans la bande I. Par rapport à la couche précédente,<br />
elle est moins riche en cailloux, en ossements et en industries lithiques.<br />
Vers la bande K, la couche contient de nombreux blocs de grès dunaire<br />
pouvant atteindre 40 cm de longueur.<br />
Couche CB 4 : elle atteint un maximum de 85 cm d’épaisseur. Elle est formée de<br />
sables argileux de couleur brun-gris (P 51) et contient de nombreux<br />
fragments osseux et des outils lithiques. En allant de la zone K à la zone<br />
I, la couche est moins argileuse et plus indurée.<br />
Couche CB 5 : elle est d’épaisseur maximale de 25 cm et de couleur gris-rouge (P 53).<br />
La texture est sablo-limoneuse concrétionnée rarement interrompue<br />
latéralement. La couche (d’après la coupe étudiée) est dépourvue<br />
d'ossements et d'objets lithiques.<br />
125
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Couche CB 6 : d’épaisseur maximale de 30 cm, de texture sableuse et de couleur<br />
rouge (R 49), elle est comprise entre les deux niveaux concrétionnés CB<br />
5 et CB 7.<br />
Couche CB 7 : elle est d’épaisseur maximale de 15 cm. C’est un niveau concrétionné<br />
similaire à CB 5. Cependant, il est plus altéré et montre de nombreuses<br />
discontinuités latérales dues à des interruptions du concrétionnement.<br />
Couche CB 8 : d’une épaisseur maximale de 15 cm, elle est identique à la couche<br />
sableuse CB 6.<br />
Couche CB 9 : elle est d’épaisseur maximale de 20 cm et constituée de sables argileux<br />
de couleur brun-gris (P 51).<br />
Couche CB 10 : l’épaisseur est difficile à estimer en raison de la limite inférieure qui<br />
n’est pas visible dans la bande I. La couche est formée de sables grossiers<br />
de couleur gris-rouge (P 53).<br />
Couche CB 11 : elle est constituée de grès lapiazé formant des blocs marquant la base<br />
du remplissage de la grotte.<br />
126
-100 -<br />
-200 -<br />
-300 -<br />
Sable<br />
Sable argileux<br />
Argile<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Concrétion<br />
carbonatée<br />
Aire de combustion<br />
Nom de couche<br />
stratigraphique<br />
Fig. 45 : Coupe transversale 20/21 en I, J et K<br />
(relevé de S. Niftah, 2001)<br />
127<br />
Prélèvement sédimentologique<br />
Prélèvement micomorphologique<br />
- -100<br />
- -200<br />
- -300
2. 2. Prélèvements sédimentologiques<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les échantillons sédimentologiques et micromorphologiques ont été prélevés lors de la<br />
mission de février 2001. Ils concernent la coupe transversale entre les bandes 20 et 21 dans le<br />
carré I. La coupe délimite les zones I. J. et K fouillées par J. Roche en collaboration avec J. P.<br />
Texier (fig. 45). A la limite du carré I 20, 33 échantillons sédimentologiques ont été prélevés<br />
<strong>sur</strong> une hauteur de 2,6 m (profondeur de la coupe 20/21).<br />
Stratigraphie selon<br />
A. Bouzouggar<br />
(1997)<br />
Couches<br />
déterminées par<br />
cette étude<br />
128<br />
Echantillons<br />
sédimentologiques<br />
Altitude (cm)<br />
couche I CB 1 CB 1 -45<br />
Couche II CB 2a -57<br />
couche III CB 2<br />
CB 2b -65<br />
couche IV<br />
CB 2c -74<br />
CB 3a -80<br />
CB 3b -87<br />
CB 3c -94<br />
CB 3d -102<br />
couche V CB 3<br />
CB 3e -109<br />
CB 3f -117<br />
CB 3g -123<br />
CB 3h -129<br />
CB 3i -135<br />
couche VI CB 4a -150<br />
CB 4b -159<br />
CB 4c -167<br />
CB 4d -175<br />
couche VII<br />
CB 4<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
-180<br />
-185<br />
CB 4g -192<br />
CB 4h -200<br />
CB 4i -207<br />
CB 5<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
-215<br />
-225<br />
couche VIII<br />
CB 6a -230<br />
CB 6<br />
CB 6b -240<br />
CB 6c -250<br />
couche IX CB 7 CB 7 -259<br />
couche X CB 8<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
-265<br />
-273<br />
couche XI CB 9<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
-280<br />
-290<br />
couche XII CB 10 CB 10 -297<br />
Tableau 14 : Prélèvements sédimentologiques de la<br />
coupe transversale 20/21
2. 3. Etude granulométrique<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
En ce qui concerne la fraction grossière (> 2 mm), elle est représentée par des blocs et<br />
des cailloux de texture généralement calcarénitique et gréseuse, souvent altérés. Cette fraction<br />
est quasiment absente dans les couches inférieures à la couche CB 4, mais est plutôt mieux<br />
représentée dans la couche CB 2. Cependant, dans cette dernière, elle ne dépasse pas 15 % du<br />
sédiment.<br />
2. 3. 1. Granulométrie globale de la coupe transversale 20/21<br />
Le long de la coupe stratigraphique, le taux des argiles est de l’ordre de 7% par rapport<br />
aux autres fractions telles que les limons, les sables fins et les sables grossiers.<br />
Le diagramme de la granulométrie globale de la fraction fine montre, de la base au<br />
sommet de la séquence, trois séries granulométriques (fig. 46) :<br />
La série I comprenant les couches CB 10 et CB 8 : elle est caractérisée par la<br />
dominance des sables grossiers avec une moyenne de 48 %. Le taux moyen des sables fins est<br />
de l’ordre de 28 % et celui des limons est de 21 %.<br />
La série II composée des couches de CB 7 jusqu’au sommet de CB 3 : le taux des<br />
sables grossiers diminue à 25 %. Cette diminution est enregistrée au profit des sables fins et<br />
des limons dont les taux moyens respectifs sont de 26 % et 31 %.<br />
La série III représentée par les couches supérieures CB 2 et CB 1 : le pourcentage de<br />
la fraction des sables grossiers augmente aux dépens des sables fins et des limons. Il atteint<br />
53 %, tandis que ceux des sables fins et des limons sont respectivement de l’ordre de 26 % et<br />
23 %.<br />
129
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
sables gros.<br />
sables fins<br />
limons<br />
argiles<br />
Fig. 46 : Granulométrie globale du sédiment fin de la coupe 20/21<br />
2. 3. 2. Paramètres et indices granulométriques des sables<br />
Les courbes cumulatives des sédiments décalcifiés montrent une allure sigmoïde<br />
redressée rappelant les courbes cumulatives de la grotte d’El Mnasra. Cela signifie qu’il s’agit<br />
de sables longuement évolués témoignant de nombreuses phases de remaniement et d’un<br />
dépôt éolien (fig. 47).<br />
Les indices de classement d’hétérométrie (Hq) et de Trask (So) présentent des valeurs<br />
faibles (< 2,5) désignant un sédiment très bien classé. Toutefois, le maximum de ces indices<br />
130
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
s’enregistre dans la couche sommitale (CB 1), dans laquelle on a donc le plus "mauvais"<br />
classement des sables (fig. 48).<br />
Les valeurs de l’indice d’asymétrie Asq tendent à s’annuler le long de la colonne<br />
stratigraphique. Ceci montre une répartition symétrique des sables de part et d’autre de la<br />
médiane. Cependant, l’échantillon CB 5b de la couche CB 5 présente une valeur de l’indice<br />
Asq nettement positive (0,18) indiquant ainsi un meilleur classement du côté des sables<br />
grossiers. On note aussi le meilleur classement enregistré du côté des sables fins (Asq < 0)<br />
dans la couche CB 1.<br />
131
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
100<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
132<br />
CB 1<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 4a<br />
CB 4d<br />
CB 4g<br />
CB 5a<br />
CB 6a<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 9a<br />
CB 10<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
Fig. 47 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 20/21
133<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0 0,2 0,4 0,6<br />
Q1, Md et Q3<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0 1 2<br />
Hétérométrie<br />
(Hq)<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
1,04 1,06 1,08 1,1<br />
Classement de<br />
Trask (So)<br />
Fig. 48 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés<br />
du remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
-1,0 -0,5 0,0 0,5<br />
Asymétrie (Asq)<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)
2. 3. 3. Conclusion :<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les paramètres, les indices granulométriques et <strong>sur</strong>tout l’allure des courbes<br />
cumulatives témoignent d’une maturité granulométrique des sables et de leur excellent<br />
classement caractéristique d’un dépôt éolien. Comme pour la grotte précédente, cette analyse<br />
ne permet pas de proposer le mode de la mise en place des sédiments puisque l’analyse des<br />
sables des parois de la grotte a montrée les mêmes résultats (dépôt éolien). Cependant, la<br />
granulométrie globale des sables permet de mettre en évidence trois ensembles<br />
granulométriques différents :<br />
Ensemble I (CB 10 et CB 9), avec son taux de sables grossiers important, il témoigne<br />
d’une mise en place du sédiment par une forte énergie,<br />
Ensemble II (de la couche CB 8 jusqu’au sommet de CB 3) montrant une diminution<br />
des sables grossiers au profit des sables fins et des limons, il indique un dépôt par une<br />
dynamique à énergie relativement modérée,<br />
Ensemble III (les couches CB 2 et CB 1) : il montre une mise en place de dépôt par<br />
une forte énergie puisque le taux des sables grossiers augmente aux dépens des sables fins et<br />
des limons.<br />
Afin d’estimer l’évolution des taux des carbonates de calcium dans les différents<br />
ensembles stratigraphiques distingués par la granulométrie, il est fondamental de procéder à<br />
l’étude calcimétrique des sédiments.<br />
134
2. 4. Calcimétrie<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Le diagramme de l’évolution du taux de carbonates permet de distinguer trois séries<br />
qui vont de la base vers le sommet (fig. 49) :<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
C.B 1<br />
C.B 2a<br />
C.B 2b<br />
C.B 2c<br />
C.B 3a<br />
C.B 3b<br />
C.B 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7a<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0 10 20 30 40 50<br />
% CaCo3<br />
Fig. 49 : Taux des carbonates dans la coupe 20/21<br />
La série I est formée des couches CB 10 et CB 9 : le taux des carbonates est<br />
relativement faible avec une moyenne de l’ordre de 26 %.<br />
135
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
La série II est constituée des couches de CB 8 jusqu’à CB 2 : le taux des carbonates<br />
augmente à partir de la couche CB 8 pour atteindre ses maxima dans la couche CB 3 (47 %).<br />
Leur moyenne dans la série est de l’ordre de 42 %.<br />
La série III est représentée par la couche CB 1 : le taux des carbonates diminue à partir<br />
du sommet de la couche CB 2 pour atteindre 27 % dans CB 1.<br />
La comparaison avec la granulométrie met en évidence un rapport entre le taux des<br />
carbonates qui augmente parallèlement à celui des sables grossiers. Cependant, on note<br />
l’importance des carbonates de calcium dans la couche CB 2 (38 %) malgré l’augmentation<br />
de la fraction des sables grossiers.<br />
Conclusion :<br />
Les variations du taux de carbonates le long du remplissage nous permettent de<br />
proposer plusieurs origines pour ces carbonates :<br />
1- Dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière,<br />
2- Héritage des carbonates lessivés et drainés des formations superficielles,<br />
3- Présence de débris de coquilles.<br />
Cette dernière origine est moins importante ici que dans le remplissage de la grotte<br />
d’El Mnasra.<br />
Les couches de la série II (les couches de CB 8 à CB 2) ont été décrites, dans la grotte,<br />
comme des niveaux plus ou moins concrétionnés suite à une cimentation carbonatée. Il est<br />
évident ainsi de mettre en cause cette origine supplémentaire pour les carbonates de ces<br />
couches. Toutefois, il restera à vérifier cette hypothèse par une étude micromorphologique.<br />
136
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les grains de quartz montrent une nette dominance des émoussés et des sub-émoussés<br />
dont le pourcentage peut atteindre 84 %. Le taux moyen des non-usés est de l’ordre de 28 %<br />
(fig. 50).<br />
Dans les trois familles de quartz détectées (émoussés, sub-émoussés et anguleux) dans<br />
cette étude, on constate l’importance de quartz opaques ou laiteux notamment au sein des<br />
non-usés et des sub-émoussés.<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Fig. 50 : Morphoscopie des grains de quartz de la grotte des<br />
Contrebandiers<br />
NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO :<br />
émoussé opaque, SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque<br />
137<br />
NUH<br />
NUO<br />
EL<br />
EO<br />
SEL<br />
SEL
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les résultats de l’analyse morphoscopique des grains de quartz rappellent ceux<br />
concernant les grains de quartz de la grotte d’El Mnasra. En effet, la dominance des émoussés<br />
et des sub-émoussés nous permet de proposer un mode de transport aquatique (fluviatile ou<br />
marin). Cependant, il nous paraît nécessaire de confirmer cette hypothèse par l’étude<br />
exoscopique de ces grains afin de préciser le mode de transport et vérifier également si les<br />
grains montrent (comme pour le remplissage d’El Mnasra) des traces de chocs éoliens.<br />
2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />
L’analyse exoscopique des grains de quartz de la grotte des Contrebandiers montre de<br />
nombreuses traces de chocs indiquant une évolution dans différents milieux. Ces traces de<br />
chocs sont souvent exploitées par l’altération chimique liée à la dissolution ou à la<br />
précipitation de silice ; il s’agit de grains de quartz pédogénétiques sensu strito (Prone, 1980).<br />
La plupart des traces de chocs observées à la <strong>sur</strong>face des grains de quartz traités<br />
rappellent celles des quartz du remplissage d’El Mnasra. Certains grains montrent des traces<br />
de chocs figurées par des croissants de chocs qui témoignent d’une évolution dans un milieu<br />
éolien (Pl. IX, ph. 1). L’évolution de nombreux grains de quartz dans un milieu fluviatile est<br />
signalée par les « V » de choc et par la précipitation de silice dans les dépressions (Pl. X, ph.<br />
2 et 3). Un autre mode de transport caractérisant le milieu intertidal est figuré par les traces de<br />
broutage. Celles-ci peuvent être réparties en plusieurs familles, d’après leur orientation, selon<br />
différentes directions. Ceci témoigne d’une évolution dans un milieu intertidal à haute énergie<br />
(Pl. IX, ph. 3).<br />
Les traces de choc sont fortement exploitées par l’altération de silice. On distingue des<br />
formes de dissolution de celle-ci, atteignant, parfois, le quartz bien cristallisé. Cette<br />
dissolution s’observe généralement <strong>sur</strong> les faces planes des grains (Pl. IX, ph. 1 et 3 et Pl. X,<br />
ph. 1 et 4) et parfois dans les dépressions. On observe aussi à la <strong>sur</strong>face de certains grains des<br />
figures de dissolution traduisant une évolution pédogénétique dans un milieu à haute énergie ;<br />
par exemple la dissolution orientée qui caractérise les environnements dynamiques des<br />
horizons infratidaux (Pl. X, ph. 1). Les environnements statiques des horizons infratidaux sont<br />
signalés par la dissolution de la silice attaquant parfois l’édifice bien cristallisé des quartz.<br />
Ces derniers montrent une <strong>sur</strong>face propre sans aucune trace de choc récente (Pl. IX, ph. 3).<br />
138
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les précipitations peuvent être représentées par le dépôt de cristaux (Pl. X, ph. 4) ou<br />
de globules de silice à la <strong>sur</strong>face plane des grains, témoignant ainsi d’une évolution dans un<br />
milieu à faible énergie (Pl. XI, ph. 1). D’autres grains de quartz montrent des précipitations<br />
d’évaporites figurées par des baguettes de gypse (Pl. XI, ph. 2) qui, parfois sont en forme de<br />
gros cristaux enchevêtrés (Pl. XI, ph. 3). Ces cristaux de gypse seraient attribués à la zone de<br />
battements d’une nappe phréatique relativement stagnante (Prone, 1980).<br />
Des craquelures dans les zones de dissolution de silice, similaires à celles observées à<br />
la <strong>sur</strong>face de certains grains de quartz du remplissage de la grotte d’El Mnasra, sont observées<br />
notamment à la <strong>sur</strong>face de certains grains des couches basales par exemple dans la couche CB<br />
8 (Pl. XI, ph. 4). On rappelle que ces figures sont attribuées aux conséquences des<br />
changements brutaux de température et leur richesse en carbone permet de les imputer à la<br />
réalisation de feux par l’homme préhistorique.<br />
Conclusion :<br />
On déduit de cette étude que les grains de quartz de la grotte des Contrebandiers ont<br />
connu la même histoire, effectuant un cheminement similaire à celui des grains de quartz de la<br />
grotte d’El Mnasra.<br />
Certains grains ont débuté leur trajet depuis la Méséta marocaine ou depuis le moyen<br />
Atlas et ont été transportés soit par le vent (croissants de choc), soit par les oueds Sebou et<br />
Bou Regreg vers le nord de <strong>Témara</strong> ou par les oueds El Maleh et Nefifikh vers le sud de<br />
<strong>Témara</strong>. La plupart des grains continuent leur cheminement dans l’horizon intertidal du<br />
littoral atlantique. A ce stade, l’ensemble des quartz se partage en deux groupe : le premier<br />
groupe achève son cheminement en retrouvant la grotte et le deuxième continue son trajet<br />
vers l’horizon infratidal. Dans les environnements dynamiques de cet horizon, les grains<br />
acquièrent des dissolution en formes géométriques. Certains de ces grains sont repris par les<br />
courants marins vers l’horizon intertidal et puis vers le continent afin de participer au<br />
remplissage de la grotte, et d’autres continuent le cheminement vers les environnements<br />
statiques. Les grains arrivant à cette station ne portent aucune trace de choc récente et leur<br />
<strong>sur</strong>face est souvent propre suite à la dissolution qui peut attaquer le quartz bien cristallisé. Ces<br />
grains sont également repris par les courants marins vers les milieu intertidal puis vers la<br />
grotte.<br />
139
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Cependant, il est difficile de mettre en évidence le mode de transport de l’ensemble<br />
des grains du milieu intertidal à la grotte puisque aucune marque de choc récente n’a été<br />
enregistrée. Ceci est du à la courte distance qui sépare la grotte du littoral atlantique.<br />
Le traitement et l’observation des grains de quartz de la paroi mettent en évidence une<br />
grande similitude avec les grains du remplissage de la grotte. On déduit alors que les grains de<br />
quartz du remplissage de la grotte des Contrebandiers provenant de la plage ou de la paroi<br />
(qui fait partie du complexe dunaire consolidé) ont subi le même cheminement.<br />
140
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Planche IX<br />
1 2<br />
3 4<br />
Photo 1 : grains de quartz de la couche CB 3 montrant des croissants de choc exploités par<br />
la dissolution de silice. L’absence de traces de choc récentes et la <strong>sur</strong>face propre<br />
du grain témoignent d’une évolution dans un environnement statique du milieu<br />
infratidal.<br />
Photo 2 : les « V » de choc exploités par l’altération de silice à la <strong>sur</strong>face d’un grain<br />
provenant de la couche CB 4.<br />
Photo 3 : quartz appartenant à la couche CB 3 affichant des traces de broutages<br />
caractéristiques des milieux intertidaux. La répartition de ces traces en plusieurs<br />
familles de différentes directions indique une évolution dans un milieu à forte<br />
énergie. La dissolution de silice prononcée exploite la base des traces de choc<br />
atteignant la zone de transition d’origine mécanique. Le grain a subi une phase de<br />
régression puisque les figures qui caractérisent le milieu intertidal (traces de<br />
broutages) sont exploitées par la dissolution aboutissant à l’apparition du quartz<br />
bien cristallisé à <strong>sur</strong>face propre indiquant ainsi une évolution dans un milieu<br />
infratidal. Le grain a été déplacé jusqu’aux environnements statiques où seulement<br />
les courants de fond sont enregistrés (absence de traces de choc récentes et <strong>sur</strong>face<br />
propre du grain). Le grain est en suite pris par les courants marins vers le milieu<br />
intertidal pour achever son cheminement dans la grotte.<br />
Photo 4 : grain de quartz provenant de la couche CB 5 et montrant la dissolution de la silice<br />
traduisant ainsi l’évolution pédogénétique du grain.<br />
141
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Planche X<br />
1 2<br />
3 4<br />
Photo 1 : grain pédogénétique provenant de la couche CB 3 et montrant des formes de<br />
dissolution géométriques exploitant les « V » de choc orientés. Ceci traduit une<br />
évolution dans un milieu à haute énergie, tel qu’un environnement dynamique<br />
du milieu infratidal (influence des courants intertidaux et des courants de<br />
fond).<br />
Photo 2 et 3 : quartz de la couche CB 4 (photo 2) et de la couche CB 7 (photo 3) montrant la<br />
recristallisation de silice dans les dépressions.<br />
Photo 4 : précipitation de silice à la <strong>sur</strong>face plane d’un quartz provenant de la couche<br />
sommitale (CB 1). Le quartz a connu trois épisodes qui, grâce à l’observation<br />
exoscopique, ont pu être classés chronologiquement : un épisode témoignant<br />
d’une évolution dans un milieu intertidal à haute énergie (traces de broutages)<br />
suivi par une épisode marqué par la dissolution exploitant les traces de choc et<br />
atteignant le quartz bien cristallisé traduisant ainsi l’évolution pédogénétique<br />
du grain dans un milieu infratidal. Enfin, le quartz a subi une dernière<br />
évolution dans le milieu intertidal de faible à moyenne énergie, soulignée par<br />
le dépôt de silice <strong>sur</strong> les faces planes pendant les périodes d’émersion.<br />
142
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Planche XI<br />
1 2<br />
3 4<br />
Photo 1 : globules de silice à la <strong>sur</strong>face d’un grain de quartz provenant de la couche CB 4.<br />
Ceci témoigne d’une évolution dans un milieu à faible énergie.<br />
Photo 2 : dépôt de baguettes de gypse dans les dépressions d’un quartz appartenant à la<br />
couche CB 2.<br />
Photo 3 : baguettes de gypse à la <strong>sur</strong>face plane d’un grain de quartz de la couche CB 3.<br />
Photo 4 : craquelures de silice au niveau de la zone de dissolution. Les analyses effectuées<br />
au moyen de la sonde du microscope électronique à balayage ont permis la<br />
détection du carbone en importante quantité.<br />
143
2. 7. Minéraux légers<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Le résidu léger de la fraction sableuse est dominé par les grains de quartz dont le<br />
pourcentage varie entre 84 % et 94 %. Les autres constituants de cette fraction sont composés<br />
de la calcite avec un maximum de 10 % et de quelques grains de quartzite et de schiste<br />
(fig. 51).<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Quartz<br />
Quartzite<br />
Schiste<br />
calcite<br />
Indet.<br />
Fig. 51 : Nature des minéraux légers dans le remplissage de la grotte des<br />
Contrebandiers<br />
144
2. 8. Minéraux lourds<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les minéraux lourds représentent 5 % de la fraction sableuse décalcifiée. Cependant,<br />
leur pourcentage peut atteindre 12 % dans certaines couches comme CB 9, CB 8 et CB 4<br />
(fig.52).<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9a<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
ML<br />
Ml<br />
Fig. 52 : Proportion du résidu lourd<br />
et du résidu léger<br />
Les minéraux transparents montrent l’importance des minéraux ferromagnésiens et<br />
métamorphiques avec des moyennes de l’ordre de 45 %. Le taux moyen des ubiquistes est de<br />
l’ordre de 10 % (fig. 53).<br />
145<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
F.Mg.<br />
Métam.<br />
Ubiq.<br />
Fig. 53 : Répartition des différentes<br />
familles minéralogiques de la<br />
fraction lourde
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
La famille des minéraux métamorphiques est représentée, en grand pourcentage, par<br />
l’épidote, la pumpellyite et l’andalousite. Leurs taux moyens respectifs sont 25 %, 24 % et<br />
20 %. Le taux moyen du grenat est de l’ordre de 15 %. D’autres minéraux sont représentés<br />
dans le cortège minéralogique avec des pourcentages plus faibles tels que la staurotide (10 %)<br />
et le sphène (5 %) (fig. 54).<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Epi.<br />
Pump.<br />
Staur.<br />
And.<br />
Gren.<br />
Sph.<br />
Fig. 54 : Répartition des minéraux métamorphiques<br />
146
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les minéraux ferromagnésiens sont représentés essentiellement par les augites avec un<br />
pourcentage variant de 84 % à 94 %. Les hornblendes atteignent rarement 16 % (fig. 55).<br />
La famille des minéraux ubiquistes est constituée principalement par le zircon avec<br />
une moyenne de 80 % et avec également de la tourmaline (20 %) (fig. 56).<br />
altitude audesous<br />
de couche<br />
0 (cm)<br />
45 CB1<br />
65 CB2<br />
109 CB3<br />
150 CB4<br />
180 CB5<br />
230 CB6<br />
259 CB7<br />
270 CB8<br />
285 CB9<br />
297 CB10<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Aug.<br />
Hornb.<br />
Fig. 55 : Répartition des<br />
minéraux ferromagnésiens<br />
L’observation de l’état des minéraux montre une altération plus ou moins prononcée,<br />
de différentes origines : l’action mécanique est signalée par l’acquisition d’un degré<br />
d’émoussé conduisant à des formes plus ou moins arrondies (cas des zircons, des épidotes et<br />
des tourmalines). L’origine chimique de l’altération est révélée par la dissolution aboutissant<br />
à la formation d’acicules chez l’augite, mais aussi par la présence de golfes de corrosion<br />
chimique <strong>sur</strong> les hornblendes, l’épidote et l’augite également. On note aussi une altération<br />
147<br />
CB 1<br />
CB 2a<br />
CB 2b<br />
CB 2c<br />
CB 3a<br />
CB 3b<br />
CB 3c<br />
CB 3d<br />
CB 3e<br />
CB 3f<br />
CB 3g<br />
CB 3h<br />
CB 3i<br />
CB 4a<br />
CB 4b<br />
CB 4c<br />
CB 4d<br />
CB 4e<br />
CB 4f<br />
CB 4g<br />
CB 4h<br />
CB 4i<br />
CB 5a<br />
CB 5b<br />
CB 6a<br />
CB 6b<br />
CB 6c<br />
CB 7<br />
CB 8a<br />
CB 8b<br />
CB 9b<br />
CB 10<br />
0% 50% 100%<br />
Zir.<br />
Tour.<br />
Fig. 56 : Répartition des<br />
minéraux ubiquistes
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
marquée par des impuretés ferrugineuses et par des inclusions charbonneuses dues, sans<br />
doute, à l’impact anthropique.<br />
Conclusion :<br />
Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte des Contrebandiers montre une<br />
grande similitude avec celui de la grotte d’El Mnasra. De ce fait, on propose les mêmes<br />
origines pour les minéraux des deux grottes :<br />
Les minéraux métamorphiques proviennent de la Méséta marocaine dont le drainage<br />
est effectué essentiellement par les oueds Sebou et Bou Regreg (Duplantier et Cirac, 1983 ;<br />
Aberkan, 1989 ; El Graoui, 1994). Cependant, cette origine n’est pas commune pour la<br />
pumpellyite qui caractérise les basaltes triasiques affleurant dans l’arrière-pays de Casablanca<br />
(Deer et al., 1992 ; El Graoui, 1994). Ce minéral, entre autres, est drainé par l’oued El Maleh<br />
vers le littoral Atlantique puis la reprise par les courants de dérive littorale as<strong>sur</strong>e son<br />
déplacement vers la région de <strong>Témara</strong>.<br />
Les minéraux ferromagnésiens auraient pour origine des affleurements du volcanisme<br />
du moyen Atlas (Duplantier et Cirac, 1983 ; Akil, 1990 ; El Graoui, 1994 et Zanniby, 2000).<br />
Les minéraux sont drainés vers la région de <strong>Témara</strong> essentiellement par les oueds Sebou et<br />
Bou Regreg.<br />
2. 9. Minéraux argileux<br />
Les minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers sont caractérisés par la<br />
dominance de kaolinite, avec un pourcentage oscillant entre 33 % et 52 % , et de l’illite dont<br />
le pourcentage va de 31 % à 58 %. En plus de ces minéraux, on note la présence en faibles<br />
quantités de la smectite, de la vermiculite et de la chlorite. La répartition de ces derniers, le<br />
long du remplissage de la grotte, est comme suit (fig. 57) :<br />
A la base de la coupe stratigraphique, en plus de la kaolinite et de l’illite, la smectite<br />
est présente en faible pourcentage.<br />
Dans les couches moyennes, on note la présence de smectite (22 %) et de vermiculite<br />
(21 %). Les niveaux à smectite alternent avec les niveaux à vermiculite.<br />
148
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Dans les couches supérieures (le sommet de la couche CB 2 et la couche CB 3), on<br />
note la présence de la chlorite.<br />
CB 2 a<br />
CB 2 c<br />
CB 3 b<br />
CB 3 d<br />
CB 3 h<br />
CB 3 f<br />
CB 3 i<br />
CB 4 a<br />
CB 4 e<br />
CB 5 a<br />
CB 6 a<br />
CB 6 c<br />
CB 7 a<br />
CB 9 a<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
% Kaolinite<br />
% Illite<br />
% Smectite<br />
% Chlorite<br />
% Vermiculite<br />
Fig. 57 : Répartition des minéraux argileux dans<br />
le remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />
Le cortège minéralogique, avec la dominance de la kaolinite et de l’illite, rappelle<br />
celui du remplissage de la grotte d’El Mnasra (fig. 58 et 59). Ces minéraux, retrouvés dans la<br />
calcarénite de la roche encaissante, sont certainement hérités suite à la décalcification de la<br />
roche mère (calcarénite).<br />
En ce qui concerne la cristallinité des minéraux, ces derniers montrent des pics de<br />
réflexion très larges et de hauteur très réduite indiquant un degré de cristallinité très faible dû<br />
probablement à une altération prononcée aboutissant ainsi à l’endommagement du système<br />
cristallin des minéraux. Comme pour la grotte précédente, ce sont les minéraux "traces", tels<br />
que la smectite, la vermiculite et la chlorite, qui sont mal cristallisés.<br />
149
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Fig. 58 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des<br />
Contrebandiers (couche CB 5)<br />
150<br />
Normal<br />
Glycolé<br />
Chauffé
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Fig. 59 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des<br />
Contrebandiers (couche CB 6)<br />
151<br />
Normal<br />
Glycolé<br />
Chauffé
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Conclusion :<br />
Les minéraux "traces" associés à ceux hérités (kaolinite et illite) nous permettent de<br />
proposer des environnements climatiques lors de la mise en place du sédiment :<br />
* La présence de la smectite à la base du remplissage (exemple de CB 9) indique une<br />
évolution sous un climat relativement humide entraînant un confinement du milieu.<br />
* Les couches de la partie moyenne contenant, en plus de la smectite, de la vermiculite<br />
témoignent d’un climat tempéré contrasté (Rougier, 1985 ; Larqué, 1987 et 2002) avec un<br />
confinement instantané du milieu.<br />
* Les couches supérieures, caractérisées par la présence de chlorite, indiquent un<br />
climat relativement aride (com. orale K. El Hammouti).<br />
2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />
Les analyses sédimentologiques concernant la grotte des Contrebandiers montrent des<br />
résultats similaires à ceux de la grotte d’El Mnasra. Les données granulométriques telles que<br />
les courbes cumulatives, les indices et les paramètres granulométriques indiquent des sables<br />
très bien classés.<br />
Ces paramètres ainsi que la répartition des différentes fractions des éléments fins, de la<br />
calcimétrie et du cortège minéralogique argileux nous permettent de subdiviser le remplissage<br />
en trois ensembles stratigraphiques. Lesquels ont connu des mises en place caractérisées par<br />
des conditions climatiques plus ou moins différentes (tableau 15) :<br />
Ensemble I : il est formé par les couches basales (du grès lapiazé à la couche 9). Il est<br />
caractérisé par la dominance des sables grossiers bien calibrés. Le taux de carbonates est de<br />
l’ordre de 26 %. Les minéraux argileux montrent des minéraux hérités (kaolinite et illite)<br />
associés à des minéraux néoformés telle que la smectite.<br />
Tenant compte de ces données sédimentologiques on peut proposer une mise en place<br />
des sédiments de cet ensemble stratigraphique par des circulations hydriques à forte énergie<br />
152
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
du système karstique (dominance des sables grossiers) sous un climat humide (présence de la<br />
smectite qui caractérise un milieu confiné).<br />
Ensemble II : il est formé des couches de CB 8 à CB 3. Il est marqué par la<br />
diminution du taux des sables grossiers au profit de celui des sables fins et des limons dont la<br />
sédimentation s’effectua sous une faible énergie. Ces couches sont caractérisées par un taux<br />
de carbonates élevé (42 %). L’assemblage des minéraux argileux est formé du même cortège<br />
de minéraux hérités à savoir la kaolinite et l’illite en association avec la smectite et la<br />
vermiculite. Ces deux derniers minéraux se présentent en alternance <strong>sur</strong> toute la hauteur de<br />
l’ensemble. On rappelle aussi que cet ensemble est caractérisé par un concrétionnement relatif<br />
au niveau de toutes les couches et par la présence de croûtes carbonatées (CB 5 et CB 7). Ces<br />
données permettent de proposer une mise en place de sédiments par des circulations<br />
karstiques lors de conditions climatiques contrastées à saisons humides, ayant déposé les<br />
éléments fins, et à saisons chaudes, ayant favorisé la formation de croûtes carbonatées.<br />
Ensemble III : il est formé des couches CB 2 et CB 1. Ces couches marquent la<br />
dominance des sables grossiers très bien classés et un taux de carbonates moyen (27 %). Les<br />
minéraux argileux montrent la présence de chlorite outre la kaolinite et l’illite. Ces résultats<br />
nous amènent à soupçonner un dépôt sous un climat relativement aride (présence de chlorite<br />
et d’une forte proportion de sables grossiers. Ces derniers étant déplacés par le vent).<br />
153
Altitudes<br />
moyennes au<br />
dessous de 0<br />
(cm)<br />
Cultures<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Couches<br />
déterminées par A.<br />
Bouzouggar (1994)<br />
Couches<br />
déterminées par<br />
cette étude<br />
Ensembles<br />
stratigraphiques<br />
Tableau 15 : tableau synthétique du remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />
154<br />
Textures<br />
-45 couche I CB 1 sables grossiers brun foncé<br />
Atérien supérieur<br />
couche II<br />
-65<br />
couche III<br />
couche IV<br />
CB 2<br />
-109 Atérien supérieur couche V CB 3<br />
-150 couche VI<br />
-180 couche VII<br />
Atérien moyen<br />
-230 couche VIII<br />
CB 5<br />
-259 couche IX CB 7<br />
sables limoneux gris-rouge<br />
clair<br />
sables limoneux gris-rouge<br />
très concrétionnés<br />
CB 6 sables rouges<br />
sables limoneux très<br />
concrétionnés gris-rouge<br />
-270 couche X CB 8 sables argileux rouges<br />
-285 couche XI CB 9 sables argileux brun-gris<br />
-297 Atérien? couche XII CB 10 sables grossiers gris-rouge<br />
CB 4<br />
II<br />
I<br />
sables argileux brun-gris<br />
Données<br />
sédimentologiques<br />
Sables grossiers<br />
Sables fins et limons<br />
42 % CaCO 3<br />
kaolinite, illite, smectite<br />
et vermiculite<br />
Sables grossiers<br />
26 % CaCO 3<br />
kaolinite, illite et<br />
smectite<br />
Climats proposés<br />
III<br />
sables limoneux brun-rouge<br />
27 % CaCO3 Relativement aride<br />
avec des cailloux kaolinite, illite et chlorite<br />
Très contrasté à saisons<br />
humides et très chaudes<br />
Humide avec confinement<br />
du milieu
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
3. Micromorphologie de la grotte des Contrebandiers<br />
3. 1. Prélèvements<br />
Dans la grotte des Contrebandiers, les échantillons micromorphologiques ont été<br />
prélevés avec difficulté de la coupe stratigraphique en raison du concrétionnement des<br />
sédiments (raison pour la quelle les prélèvements n’ont été pas parfaitement continus <strong>sur</strong> la<br />
coupe). Les prélèvements ont concerné cinq carottes micromorphologiques prises <strong>sur</strong> le long<br />
de la coupe transversale 20/21 dans la zone I et une carotte dans la zone J de la même coupe<br />
afin de mettre en évidence une lentille de combustion de la couche CB 8 (fig. 45 et 60).<br />
Fig. 60 : Colonne de prélèvements micromorphologiques de la<br />
grotte des contrebandiers<br />
155
3. 2. Description des couches<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Couche CB 2<br />
La plaque témoin montre un matériel sableux de couleur brun foncé, riche en éléments<br />
détritiques, en ossements et en industries lithiques.<br />
Microfaciès : Le sédiment est sableux avec à 40 %. Les grains sont assez arrondis et<br />
leur contour est recouvert d’une pellicule soit argileuse de couleur marron foncé soit<br />
carbonatée de couleur claire, due à une recristallisation secondaire de la calcite.<br />
La matrice est également formée d’argiles réparties sous formes de particules<br />
agglomérées de 100 µm de largeur moyenne (fig. 61). Cependant, on observe dans de<br />
nombreux secteurs de la lame des <strong>sur</strong>faces de calcite néoformée qui se manifestent dans la<br />
plupart des vides et autour des agglomérats argileux. Ceci est dû aux circulations hydriques<br />
postérieures au dépôt. On rappelle que la carotte prélevée renferme, vers sa partie gauche, une<br />
partie de la poche (CB 2’) signalée dans la zone I de la coupe transversale 20/21.<br />
L’observation microscopique de cette poche montre une forte abondance des <strong>sur</strong>faces de<br />
carbonates indiquant ainsi le concrétionnement du matériel. Au niveau de ces <strong>sur</strong>faces, la<br />
calcite, de couleur terne, est relativement altérée.<br />
350 µm<br />
Fig. 61 : Répartition des argiles en globules<br />
agrégés entre les grains de sables<br />
156
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Le revêtement ferrugineux est important dans la couche. Il colmate <strong>sur</strong>tout la matrice<br />
argileuse. On le retrouve aussi autour et dans les fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés. Toutefois,<br />
certaines <strong>sur</strong>faces carbonatées sont dépourvues de ces résidus ferrugineux. Ceci est observé<br />
notamment au niveau des pellicules de calcite secondaire autour des vides.<br />
Les lithoclastes sont formés de granules de calcaire et de calcaire à bioclastes<br />
(biocalcarénites). Ils sont généralement altérés et assez corrodés. Les bioclastes sont<br />
représentés par de nombreux ossements qui sont parfois brûlés et des morceaux de bois plus<br />
ou moins fragmentés. Les débris de coquilles sont très abondants et montrent souvent un<br />
contour attaqué par l’altération.<br />
Le taux de vides est d’environ de 30 %. Ayant des formes digitées, ils sont plutôt<br />
d’origine hydrique. Les vides d’entassement et de bioturbation sont également abondants. On<br />
note la présence de quelques vides circulaires à bord régulier de quelques millimètres de<br />
diamètre rappelant les vides larges de bioturbation de la grotte d’El Mnasra.<br />
Conclusion : la couche sablo-argileuse montre un changement latéral de texture<br />
souligné par le concrétionnement du matériel. Ces <strong>sur</strong>faces concrétionnées sont souvent<br />
altérées lors de la dissolution des carbonates. Un début de cristallisation secondaire est<br />
représenté par une fine pellicule de calcite dans les vides (Pl. XII, ph. 1). La couche est<br />
fortement perturbée par l’activité biologique (terriers) et par les évènements physiques<br />
(lessivages).<br />
Couche CB 3<br />
Cette couche a été prélevée dans la même carotte micromorphologique que la couche<br />
CB 2. La plaque témoin montre un matériel de couleur brune. Par rapport à la couche<br />
précédente, la couche 3 est moins riche en granules et en ossements.<br />
Microfaciès : L’étude microscopique révèle un matériel sableux dont le taux est de<br />
40 % environ. Cette couche ressemble à la couche CB 2. Cependant, les <strong>sur</strong>faces de<br />
carbonates sont très répandues. Les vides sont souvent signalés par une auréole de calcite<br />
sparitique aboutissant, parfois, au comblement partiel des pores.<br />
157
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Couche CB 4<br />
La plaque témoin expose un sédiment brun foncé à part le sommet qui est plus clair (la<br />
limite entre la couche CB 3 et la couche CB 4). Le matériel est assez poreux, homogène et<br />
constitué de sables à graviers de calcaire et de grès. Il est riche également en ossements, en<br />
débris de coquilles et contient quelques éclats d’industrie en quartz. Les vides arrondis de<br />
bioturbation sont présents.<br />
L’observation des lames minces à l’œil nu a mis en évidence une organisation discrète<br />
des sédiments en lamines sub-horizontales.<br />
Microfaciès : Le dépôt sableux est de couleur brun foncé en raison de sa richesse en<br />
matière organique. La matrice argileuse diminue au profit des carbonates qui sont répartis en<br />
"nodules" dispersées entre les grains (Pl. XII, ph. 2). La cristallisation secondaire de la calcite<br />
dans les vides devient plus prononcée que dans les couches précédentes. Le revêtement<br />
ferrugineux est important, cependant, la calcite néoformée n’est pas revêtue des solutions<br />
ferrugineuses. Ceci indique la continuité de recristallisation après le revêtement ferrugineux.<br />
Les lithoclastes sont de nature biocalcarénite, parfois calcaire et enfin calcaire gréseux.<br />
Les bioclastes sont formés d’ossements souvent brûlés, de couleur foncé et parfois<br />
noire. Quelques fragments de charbons de bois sont rencontrés.<br />
Le dépôt est très perturbé par l’activité biologique (racines et vers de terre). Les vides<br />
sont généralement de grande taille, d’un diamètre pouvant atteindre 4 mm.<br />
Conclusion : l’organisation de sédiments en lamines sub-horizontales est<br />
probablement le résultat d’un dépôt par une dynamique à faible énergie par le ruissellement.<br />
les transformations post-dépositionnelles majeures sont : la recristallisation de la calcite<br />
sparitique et les conséquences de la bioturbation (abondance de porosité).<br />
Couche CB 5<br />
Seulement une partie de la carotte a été prélevée à cause du concrétionnement de la<br />
couche. La plaque témoin montre un matériel assez poreux de couleur brun orangé très riche<br />
158
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
en taches plus ou moins claires. Comme pour la couche précédente, on observe des vides<br />
ronds à bord régulier et de grande taille (5 mm).<br />
Microfaciès : Le dépôt présente un ciment carbonaté qui est réparti généralement en<br />
<strong>sur</strong>faces de quelques dizaines de micromètres de calcite microsparitique de couleur terne.<br />
Par rapport aux couches sus-jacentes, cette couche souligne une abondance plus<br />
importante de calcite de recristallisation autour de la matrice carbonatée répartie en "nodules"<br />
et à l’intérieur des vides. On note aussi la relative diminution de taches ferrugineuses.<br />
200 µm<br />
Fig. 62 : Vide racinaire souligné par une auréole<br />
de calcite sparitique<br />
Les vides de bioturbation (fig. 62) et d’entassement sont abondants. Ils sont souvent<br />
partiellement comblés par la calcite recristallisée (Pl. XII, ph. 3). Ceci témoigne des<br />
circulations des eaux riches en carbonates.<br />
Conclusion : c’est un niveau concrétionné dont la calcite est en cours de l’altération.<br />
Celle-ci se manifeste par la dissolution des carbonates et par conséquent, leur répartition en<br />
globules de quelques dizaines de micromètres de diamètre. Les solutions de la calcite sont<br />
ainsi drainées lors des circulations hydriques vers les couches sous-jacentes. Cependant, la<br />
couche montre les conséquences du lessivage des couches sus-jacentes telles que la<br />
cristallisation de la calcite secondaire observée notamment au niveau des vides.<br />
159
Couche CB 6<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
La plaque témoin montre un matériel poreux de couleur marron, très pauvre en<br />
éléments figurés, représentés par quelques particules charbonneuses. On observe certains<br />
vides ronds à bords réguliers. Ces derniers sont difficilement identifiables suite à leur parfait<br />
comblement par le sédiment.<br />
Au pétroscope, on identifie parfois quelques lamines de sables déposées<br />
horizontalement.<br />
Microfaciès : Le sédiment est sableux de couleur marron-orangée avec quelques<br />
taches marron foncé localement. La matrice est représentée par la calcite micritique qui est<br />
répartie en <strong>sur</strong>faces de taille variable de quelques dizaines de micromètres à environ 200 µm<br />
de largeur. Comme pour la couche précédente, il s’agit de calcite de concrétions dont la<br />
dissolution est à l’origine de sa répartition en plusieurs plages de calcite séparées par des<br />
vides et de sa couleur terne. Par rapport aux couches sus-jacentes, la calcite de recristallisation<br />
est moins abondante. Elle ne s’observe qu’occasionnellement par une fine pellicule de calcite<br />
microsparitique autour des vides. Le résidu ferrugineux est quasiment lessivé et il se<br />
manifeste autour de certains grains et au niveau de fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés.<br />
La particularité de cette couche par rapport aux couches précédentes est<br />
l’accumulation de particules fines dans les chenaux qui sont généralement de grande taille<br />
(fig. 63).<br />
200 µm<br />
Fig. 63 : Accumulation litée limono-argileuse dans un<br />
chenal de la couche CB 6<br />
160
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Les bioclastes sont représentés par des coquilles et quelques ossements brûlés. Par<br />
rapport à la couche précédente, ils sont moins nombreux et de petite taille (moyenne de 0,4<br />
mm). On observe également quelques reliques organiques très décomposées. Les lithoclastes<br />
sont rares.<br />
Conclusion : en plus de l’altération des concrétions carbonatées, la couche expose<br />
<strong>sur</strong>tout les conséquences des transformations physiques dues au lessivage mis en évidence<br />
dans les couches sus-jacentes. Ces conséquences sont signalées par les accumulations dans la<br />
porosité.<br />
Couche CB 7<br />
La couche présente généralement les mêmes caractères que ceux observés dans la<br />
couche CB 5 (niveau concrétionné). Cependant, les figures d’accumulations sont plus<br />
prononcées, aboutissant à la formation de lamines dont la disposition contre la paroi inférieure<br />
des chenaux montre une alternance de lamines claires riches en carbonates et de lamines<br />
sombres riches en argiles et en matière organique. Ces accumulations montrent également un<br />
granoclassement dont les particules les plus fines s’observent dans les lamines foncées et les<br />
plus grosses dans les lamines claires (fig. 64). Ces lamines à granoclassement indiquent une<br />
mise en place à faible énergie par le biais du ruissellement.<br />
200 µm<br />
Fig. 64 : Accumulation de fines particules au niveau des<br />
chenaux. Il faut noter l’alternance de lamines claires<br />
avec les lamines sombres<br />
161
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Couche CB 8<br />
Avec son faciès sableux à matrice carbonatée relativement altérée et avec des formes<br />
d’accumulations, cette couche présente les mêmes caractéristiques que la couche CB 6.<br />
Couche CB 9<br />
La plaque témoin montre un matériel très poreux (un vide de 1,5 cm) de couleur<br />
marron. Il est riche en lithoclastes. Dans la partie inférieure de la couche, on observe un<br />
niveau charbonneux discontinu riche en ossements. On note aussi quelques éclats lithiques.<br />
Microfaciès : l’observation des lames minces montre un matériel sableux de couleur<br />
marron-orangé. A la différence de la couche précédente, la matrice est argileuse. Les <strong>sur</strong>faces<br />
de carbonates sont restreintes. On note aussi quelques passages de calcite micritique.<br />
Cependant, on observe par-ci et par-là des plages de calcite sparitique de recristallisation qui<br />
se manifeste dans la lumière de nombreux vides ou sous forme d’auréoles de calcite (fig. 65).<br />
Fig. 65 : La couche CB 9 montrant la calcite<br />
sparitique recristallisée dans la lumière des chenaux<br />
Les lithoclastes, formés essentiellement de calcarénite, sont abondants, de taille<br />
moyenne de 3 mm, assez arrondis et comprennent généralement des vides de dissolution. Ces<br />
derniers présentent souvent une recristallisation de la calcite plus ou moins importante (Pl.<br />
XII, ph. 5 et 6).<br />
162<br />
350 µm
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Le dépôt est très riche en bioclastes de taille moyenne de 2 mm. Parfois, ils sont de<br />
couleur rouge-orangé due à leur chauffage. Tandis que les débris de coquilles sont très rares,<br />
les morceaux de charbons de bois deviennent plus fréquents que dans la couche CB 8.<br />
Par rapport aux couches précédentes, on souligne également l’abondance de vides,<br />
larges et marqués par des remplissages des revêtements argileux polyphasés.<br />
Niveau charbonneux :<br />
Afin de décrire ce niveau, un autre échantillon a été prélevé dans la même coupe<br />
stratigraphique en se déplaçant latéralement dans la zone J.<br />
L’observation microscopique du niveau montre une matière basale brune très foncée à<br />
noire. Le dépôt est très riche en morceaux de charbons de bois et en ossements de grande<br />
taille (13 mm) et brûlés. Par endroits, on note des lentilles de cendres de bois. Le niveau est<br />
très riche en matière organique et en microcharbons.<br />
Couche CB 10 ;<br />
Cette couche rappelle la couche CB 8 dont la matrice est représentée essentiellement<br />
par la calcite de concrétionnement relativement altérée. Cependant, la différence entre les<br />
deux couches s’enregistre au niveau de la taille des grains de sables qui sont plus grossiers<br />
dans la couche CB 10.<br />
163
3. 3. Conclusion<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Cette étude nous a permis de confirmer nos observations notées dans la grotte<br />
notamment pour le phénomène de concrétionnement qui demeure très accentué dans certains<br />
niveaux. Contrairement à la grotte d’El Mnasra, dans la grotte des Contrebandiers les<br />
transformations post et syn-dépositionnelles d’origine naturelle l’emportent <strong>sur</strong> celles<br />
d’origine anthropique.<br />
Le remplissage de la grotte des Contrebandiers montre deux phénomènes très<br />
importants et plus marquants que dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />
* Les phénomènes d’accumulations qui résultent de circulations hydriques très riches<br />
en particules fines lessivées. Dans les formes les plus évoluées de ces accumulations, on note<br />
l’alternance de lamines claires riches en carbonates et de lamines sombres plutôt argileuses<br />
riches en matière organique et en microcharbons. La succession de lamines indique ainsi la<br />
mise en place de ces dépôts pendant plusieurs phases. Ces formes, très abondantes dans les<br />
couches des ensembles stratigraphiques II et III.<br />
* Les concrétionnements marquant la plupart des couches du remplissage mis à part<br />
quelques couches à la base et au sommet de la stratigraphie. Le concrétionnement le plus<br />
continu est illustré dans certains niveaux de l’ensemble II distingués par l’étude<br />
sédimentologique, plus précisément les couches CB 5 et CB 7. Ceci permet de mettre en<br />
évidence un climat chaud caractérisant <strong>sur</strong>tout cet ensemble stratigraphique. L’organisation en<br />
lamines sub-horizontales des sédiments dans certaines couches de cet ensemble indique un<br />
dépôt par les circulations des eaux karstiques sous un climat humide.<br />
Les circulations hydriques, provoquant d’une part, le lessivage du dépôt dans les<br />
couches supérieures et d’autre part les accumulations dans les couches inférieures, sont<br />
également à l’origine de la dissolution affectant en même temps les bioclastes (débris de<br />
coquilles), les lithoclastes (<strong>sur</strong>tout calcarénitiques) et le ciment carbonaté.<br />
Un autre effet résulte de ces circulations hydriques et qui se manifeste,<br />
vraisemblablement, simultanément de la dissolution : la recristallisation de carbonates qui est<br />
figurée par une pellicule de calcite micritique autour des vides dans les couches supérieures et<br />
164
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
par une auréole formée de gros cristaux sparitique dans les couches inférieures. Cette<br />
recristallisation peut être représentée par des plages de calcite sparitiques aboutissant au<br />
comblement des vides.<br />
Le remplissage montre également une forte bioturbation soulignée par l’abondance de<br />
porosité due au développement du système racinaire et aux activités de vers de terre.<br />
165
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
Planche XII<br />
Microfaciès de quelques couches de la grotte des Contrebandiers<br />
1 : Fine pellicule de calcite de recristallisation (calcite secondaire) autour d’un vide<br />
appartenant à la couche CB 2, (LPA).<br />
2 : Répartition des carbonates en ʺnodules" dans la couche CB 4, (LPA).<br />
3 : Recristallisation de la calcite sparitique comblant partiellement un vide dans la couche CB<br />
5, (LPA).<br />
4 : Couche CB 6 montrant une lamine, en disposition oblique, d’accumulations de fines<br />
particules argileuses riches en carbonates et en matière organique, (LNA).<br />
5 et 6 : Comblement du vide d’un fragment de calcarénite par la calcite sparitique de<br />
recristallisation dans la couche CB 6, (5-LNA ; 6-LPA).<br />
7 : Os brûlé de la couche CB 9, (LNA).<br />
8 : Observation à la loupe binoculaire d’une accumulation polyphasée de particules fines dans<br />
la couche CB 10. Il faut souligner le granoclassement des particules dans chaque phase<br />
qui est formée par une lamine claire à sables fins et une lamine sombre à argiles et<br />
microcharbons. Noter la porosité biologique postérieure au remplissage de vide.<br />
166
200 µm 200 µm<br />
1 2<br />
200 µm 500 µm<br />
3 4<br />
135 µm 135 µm<br />
5 6<br />
100 µm 1 mm<br />
7 8<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />
167
1. Présentation de la grotte<br />
1. 1. Situation du site<br />
169<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
La grotte d’El Harhoura II fait partie de la série de grottes préhistoriques qui s’ouvrent<br />
dans la falaise morte calcarénitique du complexe dunaire consolidé. Contrairement à la grotte<br />
d’El Mnasra et à celle des Contrebandiers, El Harhoura II (comme les grottes d’El Harhoura I<br />
et Dar-es-Soltane I et II) se situe en contrebas de la route côtière reliant Rabat et Casablanca.<br />
Donnant <strong>sur</strong> l’Océan Atlantique, elle est située dans la province de <strong>Témara</strong> à une dizaine de<br />
kilomètres au nord de la grotte d’El Mnasra. Elle est à 200 m environ du rivage littoral actuel<br />
et à 16 m d’altitude (fig. 2 et 66).<br />
1. 2. Description du site<br />
Fig. 66 : Vue générale de la grotte d’El Harhoura II<br />
(cliché de R. Nespoulet)<br />
La grotte d’El Harhoura II se présente sous forme d’une cavité de 180 m² de superficie<br />
et d’environ 20 m de longueur. La profondeur du remplissage est estimée à 5 m.<br />
Actuellement, le sondage le plus profond, creusé lors des fouilles d’A. Debénath, est de 2,5 m<br />
de hauteur (fig. 67).
1. 3. Historiques de recherches<br />
170<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Fig. 67 : Plan de la grotte d’El Harhoura II (in rapport El Harhoura II, 2001)<br />
Le site d’El Harhoura II a été découvert en décembre 1977 par A. Debénath dans le<br />
cadre d’une mission de prospection du littoral visant à l’établissement d’un inventaire<br />
systématique des sites préhistoriques de la côte Atlantique. Depuis sa découverte, l’abri d’El<br />
Harhoura II a été considéré comme l’un des plus importants sites préhistoriques de la région<br />
de <strong>Témara</strong> grâce au matériel archéologique et paléontologique dégagé lors des fouilles.<br />
Une première campagne de fouille a eu lieu en 1978 sous la direction de A. Debénath<br />
en collaboration avec F. Z. Sbihi Alaoui. Les fouilles concernaient un premier sondage de 1<br />
m² qui a tout de suite permis de mettre au jour un premier squelette. Le dégagement de ce<br />
dernier a conduit à l’élargissement de la superficie du sondage. Ainsi, l’apparition d’un<br />
second squelette fût l’objet d’une extension de la fouille qui atteint finalement 13 m².<br />
En 1996, une deuxième campagne de fouille fut dirigée par A. Debénath et M. A. El<br />
Hajraoui dans le but d’étendre la superficie de fouilles de 10 m². Cette campagne a permis le<br />
dégagement de deux nouveaux squelettes néolithiques.
171<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Depuis 2001, dans le cadre de la poursuite de recherches archéologiques dans la région<br />
de <strong>Témara</strong>, M. A. El Hajraoui et R. Nespoulet continuent les fouilles initiées précédemment<br />
dans la grotte. En octobre 2001, les fouilles concernant les couches supérieures permirent le<br />
dégagement d’un crâne complet, d’objets lithiques et de tessons de céramiques.<br />
1. 4. Données anthropologiques<br />
Les restes humains majeurs sont les deux squelettes qui ont été découverts dans la<br />
couche supérieure du remplissage attribuée au Néolithique par A. Debénath en 1978 (fig. 68).<br />
Il s’agit des squelettes d’un adulte et d’une adolescente :<br />
* L’adulte (squelette 1) : le corps avait été inhumé en decubitus latéral gauche, orienté<br />
en Nord-Sud avec la tête dirigée vers le Sud. Contrairement au deuxième squelette, il présente<br />
quelques lacunes au niveau du bassin et du crâne.<br />
* L’adolescente (squelette 2) : perpendiculairement au précédent, il est orienté en<br />
direction ouest-est et la tête est dirigée vers l’ouest. Le corps a été inhumé en decubitus latéral<br />
gauche imparfait.<br />
Les deux squelettes ont fait l’objet d’un moulage en appliquant une nouvelle technique<br />
aux silastènes.<br />
La campagne de fouille dirigée par A. Debénath en collaboration avec M. A. El<br />
Hajraoui en 1996 a permis le dégagement de deux nouveaux squelettes néolithiques<br />
correspondant à deux sépultures distinctes.
172<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
En octobre 2001, les fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui et R. Nespoulet,<br />
concernant les couches supérieures, ont aussi permis le dégagement d’un crâne complet et<br />
d’autres fragments osseux humains (fig. 69).<br />
Fig. 68 : Double sépulture néolithique découverte à<br />
El Harhoura II (Debénath, 1978)<br />
Fig. 69 : Crâne néolithique découvert dans la couche 2<br />
d’El Harhoura II en octobre 2001 (in rapport El Harhoura II, 2001)
173<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
1. 5. Découvertes paléontologiques et archéologiques.<br />
Les fouilles anciennes ont livré quelques fragments osseux de vertébrés qui n’ont été<br />
étudiés qu’ultérieurement. L’inventaire des découvertes archéologiques issues des fouilles de<br />
1996 et 2001 a été établi par R. Nespoulet (tabl. 16).<br />
Zone Nombre %<br />
K9 9 0.4<br />
L10 202 9.7<br />
L13 75 3.6<br />
L9 190 9.1<br />
M13 280 13.4<br />
N10 16 0.8<br />
N11 6 0.3<br />
N13 301 14.4<br />
O11 155 7.4<br />
O12 148 7.1<br />
O13 337 16.1<br />
P11 171 8.2<br />
P12 61 2.9<br />
P13 101 4.8<br />
Q10 16 0.8<br />
Q11 24 1.1<br />
Total 2092 100<br />
Tableau 16 : Répartition des objets<br />
coordonnés par carré (fouilles 1996 et 2001)<br />
1. 6. Stratigraphie établie par A. Debénath (1978)<br />
La stratigraphie de la grotte d’El Harhoura II rappelle celles des autres grottes de<br />
<strong>Témara</strong> notamment celle de Dar es Soltane II qui est située à quelques kilomètres vers le<br />
Nord.<br />
Du sommet à la base de la stratigraphie, trois couches ont été mises en évidence outre<br />
la couche superficielle formée de sédiments remaniés (20 cm) :
174<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Couche 1: couche cendreuse d’une épaisseur maximale de 100 cm, pulvérulente, riche<br />
en débris de coquilles de mollusques (Mytilus, Patella, Parpura) et contenant quelques rares<br />
vertébrés terrestres. Elle renferme de nombreux éléments gréseux souvent brûlés d’origine<br />
anthropique. Un foyer subcirculaire d’un mètre de diamètre a été dégagé. La couche est<br />
attribuée au Néolithique.<br />
Couche 2 : couche jaunâtre d’épaisseur moyenne de 70 cm. Elle est riche en gros blocs<br />
d’effondrement provenant du plafond de l’abri. Localement, elle est subdivisée en deux<br />
niveaux : 2a et 2b. La couche est attribuée à l’Epipaléolothique.<br />
Couche 3 : couche rouge orangé dont l’épaisseur maximale n’est pas estimée puisque<br />
la base n’est pas atteinte. La couche contient de gros blocs d’effondrement. Elle renferme<br />
également quelques rares outils en silex, suspectés de pouvoir être rattachés à l’Atérien. Nous<br />
verrons ultérieurement que les études sédimentologiques menées ici soutiennent cette<br />
hypothèse.<br />
Fig. 70 : Coupe stratigraphique du remplissage de la grotte d’El<br />
Harhoura II, établie par A. Debénath (1978)
2. Etude sédimentologique<br />
2. 1. Stratigraphie<br />
175<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Lors de la compagne de fouilles de la mission archéologique de 2001 concernant la<br />
grotte d’El Harhoura II, trois coupes stratigraphiques ont été relevées (fig. 72) : coupe<br />
longitudinale K/L en 9 et 10 (coupe A), coupe transversale 8/9 dans les zones L, M, N et O<br />
(coupe B) et la coupe longitudinale O/P en 9, 10, 11 et 12 (coupe C). Ce relevé de coupes a<br />
permis l’individualisation de trois couches dont la description est similaire à celle établie par<br />
A. Debénath (1978). Du sommet à la base des coupes, les textures des couches sont comme<br />
suit :<br />
Couche 1 : elle est de texture sablo-argileuse, meuble et de couleur brun-gris très<br />
foncé (T 71).<br />
Couche 2 : elle est formée des sables meubles également et de couleur brun foncé (T<br />
70).<br />
Couche 3 : cette couche est constituée de sables limoneux de couleur brun-rouge clair<br />
(N 49).<br />
Au niveau de ces couches, un pendage considérable (de 30 à 35°) vers l’Est a été<br />
observé, notamment dans la coupe longitudinale O/P. De nombreux éléments suivent le même<br />
pendage. Un second pendage vers le sud, moins prononcé que le premier, a été signalé. Celuici<br />
a été constaté en comparant les sommets des couches 2 et 3 au niveau de la coupe A et C<br />
qui sont parallèles. Le remplissage de la grotte d’El Harhoura II est donc incliné vers l’Est-<br />
Sud Est (E-SE).
2. 2. Prélèvement des échantillons<br />
176<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Pendant la même mission archéologique de 2001 dirigée par M. A. El Hajraoui et R.<br />
Nespoulet, on a effectué des prélèvements au niveau des couches stratigraphiques identifiées<br />
par A. Debénath. Dans le cadre d’une étude pluridisciplinaire, deux types de prélèvements (en<br />
plus de relevé de coupes stratigraphiques) ont fait l’objet de notre participation à la mission :<br />
sédimentologiques (tableau 17) et micromorphologiques. Ces derniers prélèvements ne sont<br />
pas complètement traités en raison de l’attente d’avancement de fouilles pour atteindre les<br />
couches basales du remplissage concernant probablement l’Atérien.<br />
Etant donné que la stratigraphie de la grotte d’El Harhoura II est fortement perturbée<br />
par de nombreux blocs d’effondrement, il nous a semblé plus raisonnable de prélever les<br />
échantillons dans la coupe figurant la série la plus continue. Ce qui explique le choix de la<br />
coupe longitudinale O/P dans la zone gauche du carré 10 (coupe C).
couches échantillons<br />
Altitudes<br />
(cm)<br />
EH 1 125<br />
EH 2 135<br />
EH 3 145<br />
EH 4 155<br />
EH 5 165<br />
EH 6 175<br />
couche 1 EH 7 185<br />
EH 8 187<br />
EH 9 193<br />
EH 10 198<br />
EH 11 203<br />
EH 12 208<br />
EH 13 213<br />
EH 14 218<br />
EH 15 223<br />
EH 16 228<br />
EH 17 233<br />
couche 2<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
238<br />
243<br />
EH 20 248<br />
EH 21 253<br />
EH 22 258<br />
EH 23 264<br />
EH 24 272<br />
EH 25 277<br />
EH 26 282<br />
EH 27 287<br />
couche 3 EH 28 292<br />
EH 29 297<br />
EH 30 302<br />
EH 31 307<br />
EH 32 312<br />
177<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Tableau 17 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe longitudinale O/P
178<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Fig. 71 : Localisation des coupes prélevées <strong>sur</strong> le plan de la grotte et<br />
situation des prélèvements sédimentologiques <strong>sur</strong> la coupe O/P (C)
2. 3. Etude granulométrique<br />
179<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
La fraction grossière (> 2 mm) rappelle celle des grottes d’El Mnasra et des<br />
Contrebandiers. Elle est moins importante et souvent formée par des cailloux de calcarénite et<br />
de grès généralement altérés. C’est au niveau de la couche 1 et du niveau remanié que cette<br />
fraction est mieux représentée.<br />
2. 3. 1. Paramètres et indices granulométriques des sables<br />
L’allure des courbes cumulatives indique des sables bien classés (fig. 72 et 73) : elles<br />
sont sigmoïdes avec la partie redressée bien développée. Ceci témoigne d’une évolution<br />
éolienne des sables de la coupe étudiée.<br />
Les quartiles Q1, Md et Q3 montrent des courbes rapprochées entre elles, cela signifie<br />
que les sables présentent des populations granulométriques bien triées. Avec ses valeurs<br />
inférieures à 0,150 mm, la médiane indique la dominance des sables fins et des limons (fig.<br />
74).<br />
L’indice d’hétérométrie interquartile Hq varie entre 1,18 et 1,68 dont les maximums<br />
sont enregistrés dans la couche 1. L’indice de classement de Trask (So) montre des valeurs<br />
inférieures à 1,09 indiquant un sédiment très bien classé. Toutefois, cet indice montre un<br />
mauvais classement des sables dans la couche supérieure.<br />
L’indice d’asymétrie interquartile (Asq) présentant des valeurs négatives indique que<br />
le meilleur classement est du côté des particules fines.
Pourcentages cumulés<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
100<br />
180<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 6'<br />
EH 6'<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
Tailles des grains en µm<br />
Fig. 72 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P
Pourcentages cumulés<br />
100<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
181<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0<br />
1 10 100 1000 10000<br />
Tailles des grains en µm<br />
Fig. 73 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P
182<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0 0,1 0,2 0,3<br />
Q1, Md et Q3 (mm)<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
1 1,2 1,4 1,6 1,8<br />
Hétérométrie<br />
(Hq)<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
1,04 1,06 1,08 1,1<br />
Classement (So)<br />
de Trask<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
Fig. 74 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe O/P<br />
-0,4 -0,2 0 0,2<br />
Asymétrie (Asq)<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II
2. 3. 2. Conclusion<br />
183<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Les couches 1, 2 et 3 sont formées de sédiments généralement bien à très classés.<br />
Toutefois, la dominance des sables fins et des limons notamment dans la couche 3 rappelant<br />
les couches de l’ensemble II des autres grottes (El Mnasra et Contrebandiers).<br />
L’augmentation sensible du taux des sables grossiers et leur relatif ‘ mauvais’ tri dans la<br />
couche CB 1 (par rapport à la couche 3) montre une similitude avec les couches néolithiques<br />
de l’ensemble III de la grotte d’El Mnasra.<br />
2. 4. Calcimétrie<br />
Le taux des carbonates est généralement élevé. Les couches 1 montre une alternance<br />
d’échantillons à 50 % et d’échantillons à 35 % (fig. 75). La couche 2 présente des teneurs de<br />
l’ordre de 45 % alors qu’elles sont de l’ordre de 23 % dans la couche 3. On rappelle que la<br />
couche supérieure (couche 1) est très riche en débris de coquilles dont le taux diminue avec la<br />
profondeur. Contrairement aux couches moyenne et supérieure (couches 1 et 2) riches en<br />
cendres de bois et pauvres en carbonates concrétionnés, la couche 3 est concrétionnée<br />
rappelant les couches rouges des grottes précédentes et ne contenant pas de cendres de bois<br />
(au moins au niveau des coupes stratigraphiques relevées). Ceci nous permet de proposer des<br />
origines diverses des carbonates détectés, selon la couche étudiée :<br />
1- présence de débris de coquilles notamment pour la couche 1.<br />
2- dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière.<br />
3- concrétionnement post et/ou suy-dépositionnel des carbonates suite aux<br />
circulations hydriques (couche 3).<br />
4- cendres de bois pour les couches 1 et 2.
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
185 EH1<br />
243 EH2<br />
292 EH3<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />
184<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
0 10 20 30 40 50 60<br />
% CaCo3<br />
Fig. 75 : Taux des carbonates dans la coupe<br />
longitudinale O/P<br />
L’étude morphoscopique des grains de quartz montre la dominance très nette de la<br />
famille des sub-émoussés dont le taux moyen est de 70 %. La famille des émoussés présente<br />
une moyenne de 20 % environ, tandis que celle des grains non-usés (N.U.) ne dépasse pas<br />
10 %. Dans les trois familles morphoscopiques, ce sont les quartz luisants qui dominent (fig.<br />
76).<br />
Ceci témoigne d’une évolution des grains de quartz dans des milieux aquatiques<br />
(fluviatile et/ou marin). Dans le but d’une vérification de ces données et de comparaison avec<br />
les grains de quartz des grottes précédentes, on procède à l’étude exoscopique de certains<br />
grains des différentes familles de quartz signalées par l’étude morphoscopique.
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
185 EH1<br />
243 EH2<br />
292 EH3<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />
185<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Fig. 76 : Répartition de différentes familles<br />
morphoscopiques des grains de quartz d'El Harhoura II<br />
Les grains de quartz d’El Harhoura II, comme ceux des grottes précédentes, ont subi<br />
plusieurs évolutions complexes avant leur dernier épisode d’immobilisation dans la grotte.<br />
Les traces de choc discernées lors de cette étude sont souvent exploitées par la<br />
dissolution ou la précipitation de la silice témoignant ainsi d’une évolution dans des horizons<br />
pédogénétiques marins différents.<br />
NUH<br />
NUO<br />
EL<br />
EO<br />
SEL<br />
SEO<br />
NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO :<br />
émoussé opaque, SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque
186<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Avant d’arriver dans ces horizons, les grains ont généralement parcouru un<br />
cheminement plus ou moins long. En effet, de nombreux quartz portent des croissants de<br />
chocs témoignant d’une évolution éolienne de moyenne à haute énergie (Pl. XIII, ph. 1 et 2).<br />
Ces grains, transportés par le vent ou par les fleuves, sont repris par les courants littoraux<br />
(tous les grains examinés le montrent). Ainsi, l’horizon intertidal est caractérisé par les figures<br />
de moyenne à haute énergie telles que les traces de broutages (Pl. XIII, ph. 1 et 2), les « V »<br />
de choc et les cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage (Pl. XIV, ph. 2). Ces figures sont<br />
exploitées par la dissolution de la silice pendant les périodes d’immersion (Pl. XIII, ph. 3 et<br />
4 ; Pl. XIV, ph. 1). Les périodes d’émersion sont marquées par le dépôt de silice dans les<br />
dépressions (Pl. XIV, ph. 2 et 3). Le brassage moins violent du milieu favorise la précipitation<br />
de la silice même <strong>sur</strong> les faces planes des grains (Pl. XIV, ph. 4).<br />
L’histoire de certains grains s’achève par leur mise en place dans la grotte. D’autres<br />
sont transportés par les courants marins vers l’horizon infratidal au niveau des<br />
environnements dynamiques. Ces derniers sont marqués par la dissolution anastomosée<br />
géométrique due à la forte énergie motivée par les courants côtiers et les courants de fond (Pl.<br />
XV, ph. 2). Une partie de ce groupe de grains retrouve le milieu intertidal (zone de transition)<br />
avant d’achever son cheminement dans la grotte. Les autres grains du groupe continuent leur<br />
cheminement vers l’horizon infratidal dans les hautes profondeurs de basse à moyenne<br />
énergie (environnements statiques). Ces derniers grains montrent la dissolution anastomosée<br />
attaquant le quartz bien cristallisé. Ainsi, le quartz est bien propre (Pl. XIII, ph. 2 ; Pl. XV, ph.<br />
3). Pour arriver à leur station finale, El Harhoura II, ces grains montrent à leur <strong>sur</strong>face<br />
quelques cristaux de silice précipités lors de leur passage transitoire par le milieu intertidal.<br />
Pour tous les grains étudiés, aucune trace de choc récente ne permet de proposer le<br />
vent comme mode de leur transport entre le littoral et la grotte d’El Harhoura II. Ceci est dû<br />
fort probablement à la courte distance séparant la côte et la grotte (200 m).
187<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Planches photographiques<br />
de l’étude exoscopique
Planche XIII<br />
188<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Photo 1 : grain pédogénétique de la couche 2 montrant au moins quatre épisodes de<br />
succession chronologique suivante:<br />
1- une éolisation figurée par le croissant de choc,<br />
2- une reprise aquatique dans l’horizon intertidal marqué par les traces de<br />
broutage,<br />
3- une reprise par les courants vers les horizons infratidaux. Ceci est supposé<br />
grâce à la <strong>sur</strong>face propre du grain (avant le dépôt de cristaux de silice) suite<br />
à la dissolution exploitant les traces de choc et attaquant le quartz bien<br />
cristallisé.<br />
4- une reprise vers l’horizon intertidal où le milieu <strong>sur</strong>-saturé en silice et<br />
l’énergie relativement modérée ont favorisé le dépôt de cristaux de silice à<br />
la <strong>sur</strong>face plane du quartz.<br />
Photo 2 : grain de quartz provenant de la couche 1. Il montre les mêmes épisodes que le grain<br />
précédent tels que l’éolisation (croissant de choc) et la reprise aquatique dans<br />
l’horizon intertidal (traces de broutage) puis dans l’horizon infratidal,<br />
particulièrement dans les environnements statiques (<strong>sur</strong>face propre et absence de<br />
traces de choc récentes). La seule différence avec le grain précédent est l’absence<br />
des cristaux siliceux à sa <strong>sur</strong>face. Ceci est dû certainement au passage bref du<br />
grain par le milieu intertidal avant d’achever son cheminement dans la grotte.<br />
Photo 3 et 4 : grain de quartz bipyramidé issu de la couche 2. les traces de choc sont<br />
fortement exploitées par la dissolution. En effet, les croissants de choc et les traces<br />
de broutage sont difficilement détectés. L’épisode le plus récent est certainement<br />
souligné par l’horizon intertidal à forte énergie (V de choc). L’évolution du grain<br />
dans un milieu à basse énergie est soulignée par le dépôt de silice à la <strong>sur</strong>face du<br />
grain.
Planche XIII<br />
1 2<br />
3 4<br />
189<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II
Planche XIV<br />
1 2<br />
3 4<br />
Photo 1 : grain de quartz subanguleux provenant de la couche 3.<br />
190<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Photo 2 : détail de la photographie précédente : le grain a subi une phase d’éolisation à forte<br />
énergie (croissant de choc) et puis une phase aquatique à forte énergie dans le<br />
domaine intertidal (cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage et traces de<br />
broutage). Le dépôt de silice dans les dépressions témoigne de la modération de<br />
l’énergie dans le milieu intertidal.<br />
Photo 3 : détail de la photographie 1 au niveau de la dépression du milieu. Dépôt de silice en<br />
forme de dendrites se propageant progressivement dans la face plane du grain.<br />
Cette photographie nous permet de proposer un autre épisode probable avant le<br />
dépôt de la silice dans le milieu intertidal : il s’agit de la reprise par un<br />
environnement statique aboutissant à la propreté de la <strong>sur</strong>face du grain.<br />
Photo 4 : un autre détail de la photographie 1 figurant un début du dépôt de la silice (futures<br />
fleurs) à la <strong>sur</strong>face plane du grain et témoignant d’une évolution pédogénétique<br />
dans un milieu de basse énergie.
Planche XV<br />
1 2<br />
3<br />
191<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Photo 1 : grain pédogénétique issu de la couche 2 montrant de nombreuses traces de choc<br />
telles que les croissants et les « V » de choc. Ces traces de choc, reflétant<br />
différents milieux d’évolution, sont très exploitées par la dissolution de la silice.<br />
Photo 2 : grain de quartz pédogénétique appartenant à la couche 2 ; le grain a subi une phase<br />
d’éolisation ancienne témoignée par des croissants de choc (profondément<br />
exploités par la dissolution de la silice). Le grain a été repris dans l’horizon<br />
intertidal (traces de broutage) et puis dans un environnement dynamique de<br />
l’horizon infratidal. Ce dernier épisode est représenté par des figures de dissolution<br />
géométrique.<br />
Photo 3 : grain de quartz provenant de la couche 1 exposant de nombreuses traces de chocs<br />
exploitées par la dissolution atteignant le quartz bien cristallisé. Au moins deux<br />
phases ont affecté le quartz ; phase à forte énergie dans le milieu intertidal (traces<br />
de broutage) suivie par une phase également de moyenne énergie dans les<br />
environnements statiques du milieu infratidal (<strong>sur</strong>face propre du grain suite à la<br />
dissolution qui attaque l’édifice bien cristallisé et l’absence de traces de choc<br />
récentes).
2. 7. Etude des minéraux lourds<br />
192<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte d’El Harhoura II dans la coupe<br />
O/P montre une grande similitude avec les grottes étudiées précédemment. Le résidu lourd ne<br />
dépasse pas 5 % des sables (fig. 77) et il est marqué par la dominance des grains opaques.<br />
altitude<br />
audesous<br />
de 0<br />
0%<br />
couche<br />
EH 1<br />
20% 40% 60% 80% 100%<br />
( ) EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
Mnx. Lourds<br />
Mnx.légers<br />
185 EH1 EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
243 EH2<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
292 EH3 EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
Fig. 77 : Taux du résidu lourd de la<br />
coupe O/P<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Métam.<br />
F.Mg.<br />
Ubiq.<br />
Fig. 78 : Représentation de différentes<br />
familles minéralogiques de la coupe O/P<br />
La répartition des différentes familles minéralogiques est caractérisée par la<br />
dominance des minéraux métamorphiques dans la couche 3 avec un pourcentage qui peut<br />
dépasser 80 % (échantillon 31). Leur taux diminue progressivement vers le sommet de la<br />
coupe où il est de l’ordre de 43 %. Une telle diminution s’effectue au profit des minéraux
193<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
ferro-magnésiens qui présentent une moyenne de 7 % à la base de la coupe et qui augmente<br />
progressivement pour atteindre 44 % au sommet de la coupe (couche 1) (fig. 78).<br />
Les différentes espèces métamorphiques ne montrent pas d’évolution majeure en ce<br />
qui concerne leur répartition dans la stratigraphie de la coupe étudiée. Ils marquent une<br />
dominance de l’andalousite dont le pourcentage moyen est de l’ordre de 30 % et de l’épidote<br />
(25 %). On note également la pumpellyite qui représente 18 %, le grenat (12 %) et la<br />
staurotide (10 %). Le cortège contient aussi quelques grains de sphène (fig. 79).<br />
altitude audesous<br />
de<br />
0 (cm)<br />
couche<br />
185 EH1<br />
243 EH2<br />
292 EH3<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Epi.<br />
Pump.<br />
And.<br />
Staur.<br />
Gren.<br />
Sph.<br />
Fig. 79 : Minéraux métamorphiques de la coupe O/P
194<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Les minéraux ferromagnésiens sont représentés essentiellement par les hornblendes à<br />
la base de la coupe avec un pourcentage de 75 % environ. Ce dernier diminue<br />
progressivement en allant vers le sommet de la coupe au profit des augites dont le<br />
pourcentage passe de 25 % dans les échantillons de base à 88 % au sommet de la coupe (fig.<br />
80).<br />
La famille des ubiquistes montre la dominance des zircons qui peuvent atteindre 90 %.<br />
La tourmaline occupe environ 20 % de cette famille (fig. 81).<br />
altitud<br />
e audesous<br />
de 0<br />
couche<br />
18 5 EH1<br />
243 EH2<br />
292 EH3<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0% 50% 100%<br />
Aug.<br />
Hornb.<br />
Fig. 80 : Minéraux ferro-magnésiens<br />
de la coupe O/P<br />
EH 1<br />
EH 2<br />
EH 3<br />
EH 4<br />
EH 5<br />
EH 6<br />
EH 7<br />
EH 9<br />
EH 10<br />
EH 11<br />
EH 12<br />
EH 13<br />
EH 14<br />
EH 15<br />
EH 16<br />
EH 17<br />
EH 18<br />
EH 19<br />
EH 20<br />
EH 21<br />
EH 22<br />
EH 23<br />
EH 24<br />
EH 25<br />
EH 26<br />
EH 27<br />
EH 28<br />
EH 29<br />
EH 30<br />
EH 31<br />
EH 32<br />
0% 50% 100%<br />
Zir.<br />
Tour.<br />
Fig. 81 : Minéraux ubiquistes de<br />
la coupe O/P
195<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Conclusion<br />
En conclusion, le cortège minéralogique présente une grande similitude avec les<br />
grottes d’El Mnasra et des Contrebandiers. Cependant, cette étude révèle une différence avec<br />
ces grottes, <strong>sur</strong> le plan quantitatif, au niveau de la répartition de l’augite dans les couches de<br />
la coupe O/P. En effet, le taux de cette espèce est très faible à la base de la couche 3 (1 %<br />
dans l’échantillon EH 31). Son taux augmente progressivement vers le sommet de la coupe<br />
pour atteindre 40 % du cortège minéralogique transparent.<br />
L’observation qualitative montre les caractères signalés précédemment dans les autres<br />
grottes : les caractères acquis suite aux événements mécaniques sont figurés généralement par<br />
la forme arrondie des grains notamment les zircons, les épidotes, les tourmalines, les<br />
andalousites et les grenats. Les caractères liés aux altérations chimiques sont signalés par des<br />
traces de dissolution qui se manifestent par différentes figures dont les acicules (pour les<br />
augites) et les golfes de corrosion (exemple des épidotes et des augites). D’autres formes<br />
d’altérations sont figurées aussi par la présence du résidu ferrugineux à la <strong>sur</strong>face des grains<br />
(annexe III). L’impact anthropique est souligné, comme pour les grottes précédentes, par des<br />
inclusions charbonneuses à la <strong>sur</strong>face de certains minéraux, ce qui rend parfois la détection<br />
des minéraux impossible (andalousite, épidote, staurotide…).<br />
Lors de cette étude, on a constaté que les altérations d’origine anthropique sont moins<br />
accentuées que dans les grottes précédentes, alors que les formes de dissolution chimique liée<br />
aux circulations hydriques sont plus prononcées. Ceci pourrait expliquer l’abondance des<br />
formes aciculaires en ce qui concerne les augites. Ces formes aboutissent à la réduction du<br />
corps des nombreux minéraux et même à leur disparition.<br />
2. 8. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />
Les résultats sédimentologiques de la grotte d’El Harhoura II rappellent généralement<br />
ceux des grottes précédentes. En effet, les données granulométriques indiquent des sables très<br />
bien classés (les valeurs des indices Hq et So sont faibles) et transportés par le vent (forme<br />
sigmoïde des courbes cumulatives avec la partie médiane bien redressée). Cependant, comme<br />
pour les grottes précédentes, les analyses granulométriques des sables des parois de la grotte
196<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
ont montré les mêmes résultats que ceux trouvés dans le remplissage à savoir des courbes de<br />
faciès sigmoïde et redressées. L’étude morphoscopique et exoscopique des grains de quartz<br />
du remplissage et de la paroi ont montré également une grande similitude. De ce fait, il n’est<br />
pas évident d’affirmer l’hypothèse de la mise en place des sédiments dans la grotte par le vent<br />
et/ou par la désagrégation de la roche.<br />
La teneur des couches en carbonates est relativement faible pour la couche 3 alors<br />
qu’elle est élevée pour les couches 2 et 1, attribuées respectivement à l’Ebéromaurusien et au<br />
Néolithique. Ces couches (2 et 1) sont caractérisées par la présence de nombreux foyers dont<br />
les cendres ont favorisé l’augmentation des carbonates. Cet impact humain dans la grotte peut<br />
rendre difficile une interprétation paléoclimatique en utilisant les seules données<br />
calcimétriques.<br />
En tenant compte de ces résultats et des descriptions des couches stratigraphiques dans<br />
la grotte, on peut proposer les mises en place suivantes en allant de la base au sommet du<br />
remplissage.<br />
Couche 3 : sa couleur rougeâtre, son concrétionnement, sa texture sablo-limoneuse et les<br />
résultats sédimentologiques rappellent les couches de l’ensemble II des grottes<br />
des Contrebandiers et d’El Mnasra. Ceci permet de proposer la même mise en<br />
place que cette couche, c’est à dire sous un climat relativement humide et chaud.<br />
La similitude de cette couche avec l’ensemble II des autres grottes permet de la<br />
rattacher à l’Atérien supérieur et donc de renforcer l’hypothèse proposée par A.<br />
Debénath à propos de son attribution culturelle.<br />
Cependant, cette couche présente de faibles taux en carbonates par rapport aux<br />
autres grottes, ceci est dû probablement à la situation de la coupe étudiée qui se<br />
trouve à l’entrée de la grotte et donc son exposition aux phénomènes de<br />
lessivage. De ce fait, il est souhaitable de prélever et d’étudier cette couche dans<br />
d’autres coupes stratigraphiques situées vers l’intérieur de la grotte.<br />
Couches 2 et 1 : leur couleur brun foncé et leur texture sableuse ainsi que les données<br />
sédimentologiques évoquent une grande similitude avec les couches de<br />
l’ensemble III de la grotte d’El Mnasra et rappellent, comme dans ce dernier, un<br />
dépôt sous un climat relativement frais et sec. Toutefois, la forte teneur en
197<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
carbonates, qui est plus élevée de celle enregistrée dans l’ensemble III de la<br />
grotte d’El Mnasra, est fort probablement liée à l’impact anthropique nettement<br />
prononcé. En effet, la présence de cendres de bois serait à l’origine d’une<br />
importante quantité de calcite de la taille des limons.
198<br />
Altitude<br />
moyenne au<br />
dessous de 0<br />
(cm)<br />
- 185<br />
Civilisations<br />
culturelles<br />
Couches<br />
stratigraphiques<br />
Néolithique 1<br />
- 243 Ebéromaurusien 2<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Ensembles<br />
stratigraphiques<br />
- 292 Atérien 3 I<br />
II<br />
Textures<br />
Sabloargileux<br />
brun-gris très<br />
foncé<br />
Sables brun<br />
foncé<br />
Sables<br />
limoneux<br />
brun-rouge<br />
clair<br />
198<br />
Données<br />
sédimentologiques<br />
Sables bien classés<br />
Alternance<br />
d’échantillons à<br />
35 % et<br />
d’échantillons à<br />
50 % de CaCO3<br />
Sables bien classés<br />
46 % de CaCO3<br />
Sables très bien<br />
classés<br />
23 % de CaCO3<br />
Tableau 18 : Tableau synthétique de la grotte d’El Harhoura II<br />
Similitude avec les<br />
autres couches des<br />
grottes précédentes<br />
Ensembles III<br />
d’El Mnasra<br />
Ensemble II<br />
d’El Mnasra et des<br />
Contrebandiers<br />
Paléoclimats<br />
proposés<br />
Relativement<br />
frais et sec<br />
Relativement<br />
humide et chaud
199<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
1. Interprétation des résultats<br />
L’étude du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> (El Mnasra, les Contrebandiers et El<br />
Harhoura II) révèle une grande similitude dans la caractérisation de la sédimentation des trois<br />
grottes avec d’autres formations géologiques observées en Afrique du Nord et notamment<br />
dans de nombreuses stations du littoral atlantique.<br />
En effet, les descriptions des couches <strong>sur</strong> le terrain montrent que la majeure partie du<br />
remplissage des trois grottes est constituée de sédiments sablo-limoneux de couleur<br />
généralement rougeâtre dont la hauteur peut dépasser 3 m. Elles sont souvent <strong>sur</strong>montées par<br />
des couches brunes contenant des cailloux calcarénitiques.<br />
Au laboratoire, les analyses sédimentologiques et micromorphologiques confirment<br />
généralement cette similitude soupçonnée <strong>sur</strong> le terrain, et permettent, en plus, de distinguer<br />
des ensembles stratigraphiques selon différents caractères géologiques et paléoclimatiques :<br />
Les analyses granulométriques montrent un classement de sables bon à excellent, les<br />
courbes cumulatives de quasiment toutes les couches montrent une allure sigmoïde avec une<br />
zone redressée bien développée témoignant d’une maturité granulométrique d’origine plutôt<br />
éolienne.<br />
Des résultats granulométriques similaires ont été obtenus par d’autres chercheurs<br />
étudiant les dunes calcarénitiques de régions proches : le bassin du Rharb, qui s’étend de<br />
Rabat au sud rifain (Aberkan, 1989), quelques formations de la région de Casablanca au sud<br />
de <strong>Témara</strong> (El Graoui, 1994 ; Zanniby, 2000) et la région de Rabat (Akil et Gayet, 1984 et<br />
1988). De ce fait, il nous a semblé judicieux de procéder à l’analyse granulométrique de<br />
sables issus de la décarbonatation de fragments calcarénitiques prélevés dans la paroi des<br />
grottes étudiées et dans la falaise ouljienne (dans le but des analyses morphoscopiques et<br />
exoscopiques des grains de quartz). Les résultats granulométriques obtenus sont identiques à<br />
ceux signalés dans les études concernant les remplissages des grottes de <strong>Témara</strong> et les régions<br />
de Rabat-Casablanca. Il nous paraît ainsi évident que les sables de la paroi des grottes (la<br />
falaise ouljienne) ont été mis en place par les courant éoliens. Cependant, il est difficile de<br />
déterminer si les sables du remplissage ont été déposés dans les grottes par le vent suite à une<br />
éolisation récente ou s’ils proviennent essentiellement de la roche encaissante.
200<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Les analyses morphoscopiques montrent également une grande ressemblance entre<br />
les grains de quartz du remplissage des trois gisements de <strong>Témara</strong>. Les familles des émoussés<br />
et des sub-émoussés sont dominantes alors que la famille des grains de quartz non usés est<br />
peu représentée. Cette analyse permet de proposer une évolution aquatique, fluviatile et<br />
<strong>sur</strong>tout marine pour les grains de quartz du remplissage des grottes. Les mêmes résultats sont<br />
notés pour les quartz de la formation encaissante.<br />
Les observations exoscopiques au microscope électronique à balayage des <strong>sur</strong>faces<br />
des grains de quartz se sont révélées d’un grand intérêt. Elles ont permis de caractériser les<br />
différentes évolutions que les grains ont subies et d’essayer de retracer leur chronologie. Ces<br />
évolutions sont communes pour le remplissage des trois grottes.<br />
Tous les grains étudiés montrent une évolution marine traduite par de nombreuses<br />
figures et formes d’altération chimique de la silice. Ces altérations ont souvent exploité<br />
d’anciennes traces de choc permettant de proposer une évolution éolienne (croissants de choc)<br />
et une évolution fluviatile (les « V » de choc) par les oueds Sebou et Bou Regreg vers le nord<br />
de <strong>Témara</strong> et les oueds El Maleh et Nefifikh vers le sud de <strong>Témara</strong>.<br />
Arrivant au littoral atlantique, les grains sont pris par les courants marins du milieu<br />
intertidal de différentes énergies soulignées par de multiples figures : les traces de broutages<br />
orientées selon différentes directions indiquant la forte agitation du milieu, le dépôt de la<br />
silice dans les dépressions indiquant la modération énergique du milieu et le dépôt de la silice<br />
<strong>sur</strong> les faces planes des grains traduisant un milieu calme.<br />
Tandis qu’une partie de ces grains achève son cheminement dans les grottes de<br />
<strong>Témara</strong>, de nombreux grains sont entraînés par les courants marins vers les milieux profonds.<br />
Arrivant dans les environnements dynamiques de l’horizon infratidal, les grains acquièrent<br />
des formes de dissolution anastomosée et des figures géométriques, attaquant le système<br />
cristallin du quartz. A nouveau, ces grains se partagent en deux groupes : le premier groupe<br />
qui est repris par les courants intertidaux afin de participer au remplissage des grottes de<br />
<strong>Témara</strong> et le deuxième groupe qui est repris par les courants de grandes profondeurs vers les<br />
milieux statiques de l’horizon infratidal. Ces milieux sont caractérisés par la diminution de<br />
l’énergie puisque les courants côtiers sont éliminés. Dans ce cas, seuls les courants de fond de<br />
l’océan enregistrent des formes de dissolution anastomosée donnant un aspect propre aux
201<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
grains sans traces de choc récentes. Ces derniers grains sont pris par les courants de l’horizon<br />
intertidal qui sert de zone de transition et qui représente la station la plus directe de<br />
provenance des grains remplissant les grottes de <strong>Témara</strong>.<br />
Les analyses morphoscopiques et <strong>sur</strong>tout exoscopiques ont permis de retracer le<br />
cheminement suivi par les grains de sable du remplissage des grottes (fig. 82). Cependant,<br />
l’état de la <strong>sur</strong>face des grains ne permet pas d’évoquer le mode de mise en place des grains<br />
dans le remplissage des grottes. En effet, aucune trace de choc récente n’a été signalée en<br />
raison de leur exploitation par différentes formes d’altération de silice.<br />
Nous pouvons, toutefois, retracer le cheminement d’un grain depuis son origine<br />
jusqu’à l’intérieur de la grotte. Il est d’abord le produit d’une altération de formations<br />
géologiques, puis de son transport par les rivières et le vent de son lieu d’origine jusqu’à la<br />
mer bordant les sites de <strong>Témara</strong> et enfin de sa reprise par le vent des rivages jusqu’à<br />
l’intérieur des sites. L’absence de choc éolien peut s’expliquer par la courte distance entre les<br />
grottes et le littoral atlantique. Il ne faut pas négliger, dans ce scénario, l’encaissant des<br />
grottes dont l’influence dans le remplissage a été significative. Cette dernière action est<br />
confirmée par l’étude des lames micromorphologiques qui montre le détachement de grains<br />
de quartz à partir de fragments de calcarénite provenant de l’encaissant (pl. VIII, ph. 7 et 8).<br />
L’étude des minéraux lourds montre des origines similaires pour les sédiments des<br />
trois grottes. Le même cortège a été identifié auparavant par Akil (1988), Aberkan (1989), El<br />
Graoui (1994), Zanniby (2000) et d’autres chercheurs en étudiant l’environnement de Rabat-<br />
Casablanca. Cependant, la pumpellyite n’a pas été signalée dans le cortège minéralogique de<br />
la région de Rharb étudié par Aberkan. Ceci est dû à la provenance de ce minéral de l’arrière-<br />
pays de Casablanca et, probablement à la présence d’une barrière géologique située entre<br />
Rabat et Salé vers l’embouchure de l’oued de Bou Regreg (Aberkan, 1981). Une telle barrière<br />
empêche le passage de minéraux provenant de la région de Casablanca, dont la pumpellyite<br />
issue des basaltes triasiques de l’arrière-pays de Casablanca.<br />
L’étude minéralogique du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> a permis de proposer au<br />
moins trois origines : le socle de la Méséta marocaine et les basaltes triasiques de l’arrièrepays<br />
pour les minéraux métamorphiques, les volcans du Moyen Atlas pour les minéraux<br />
ferromagnésiens.
202<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Ainsi, cette étude, en plus de l’étude exoscopique permet de proposer une origine et un<br />
cheminement pour les sédiments du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong>.
Les « V » de choc<br />
Croissant de choc<br />
Traces de broutage et dépôt de<br />
silice dans les dépressions et <strong>sur</strong><br />
les faces planes<br />
Dissolution anastomosée<br />
et les formes<br />
géométriques orientées<br />
Surface propre due à la<br />
dissolution attaquant le<br />
quartz bien cristallisé<br />
Mobilisation<br />
éolienne<br />
203<br />
Milieu intertidal<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Mobilisation<br />
fluviatile<br />
Milieu infratidal :<br />
Environnements dynamiques<br />
Milieu infratidal :<br />
Environnements statiques<br />
Fig. 82 : Cheminements suivis par les grains de quartz du<br />
remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />
Falaise ouljienne<br />
Grottes de<br />
<strong>Témara</strong>
204<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
La description des couches du remplissage des trois grottes a révélée de nombreuses<br />
couches rougeâtres de texture sablo-limoneuse <strong>sur</strong>montées par quelques couches de couleur<br />
brun foncé. Ces couches rougeâtres sont similaires aux couches rubéfiées observées dans la<br />
région de Rabat et de Casablanca connues sous le terme de "limons rouges". Elles sont<br />
fréquemment rencontrées en Afrique du Nord et sont souvent rapportées au Soltanien, période<br />
rhexistasique du Pléistocène supérieur corrélée avec le glaciaire européen Würm (fin du stade<br />
isotopique 3 et stade isotopique 2).<br />
Le complexe soltanien en plein air a été antérieurement étudié : A. Weisroch et M.<br />
Fontugne, 1991) ont attribué cette période à une phase régressive sous un climat sec avec trois<br />
pulsations « humides » principales qui ont eu lieu successivement avant 38 000 ans B.P., vers<br />
12 440 ans B. P.(cette période correspond à l’occupation des grottes par les atériens évolués)<br />
et avant 3 970 ans B. P.<br />
Dans certaines stations des régions de Rabat et de Casablanca, ces dépôts rubéfiés<br />
témoignent des périodes de biostasie marquées par des altérations très prononcées sous un<br />
climat sub-tropical à saisons sèches influencées par l’humidité particulière favorisée par la<br />
proximité du littoral atlantique (Raynal, Debénath et Texier, 1982).<br />
L’étude des cordons calcarénitiques littoraux du Rharb (Aberkan, 1989) a permis<br />
d’attribuer ces sols rouges à des phases d’humidifications climatiques (biostasie). Ainsi,<br />
l’augmentation de la température, associée à une humidité contrastée, permet l’élaboration des<br />
sols rouges.<br />
L’étude micromorphologique des sédiments des grottes a permis de caractériser ces<br />
sols rouges par leur richesse en carbonates et d’individualiser des niveaux fortement<br />
concrétionnés. La variation du taux de carbonates en fonction de la répartition de différentes<br />
fractions granulométriques nous permet de supposer qu’ils sont syn-dépositionnels. En effet,<br />
le taux des carbonates augmente généralement avec le taux des limons et des sables fins. Ces<br />
carbonates montrent différents degrés d’altération dus aux circulations hydriques qui se<br />
poursuivent postérieurement à la formation des croûtes carbonatées. Ce phénomène est à<br />
l’origine de la dissolution des carbonates, donc de leur répartition en nodules de 100 µm de<br />
diamètre environ. Certaines couches montrent, en plus de cette forme de carbonates en<br />
nodules, quelques lamines de calcite micritique à extension généralement restreinte. Ceci est<br />
dû au polyphasage de la carbonatation (com. orale M. A. Courty).
205<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Ces croûtes calcaires, abondantes dans les couches rougeâtres du remplissage des<br />
grottes, sont comparables à celles observées en Afrique du Nord, où elles ont fait l’objet de<br />
nombreuses études menées par nombreux chercheurs (notamment franco-belges). Ce type de<br />
croûtes a été généralement interprété comme étant la conséquence d’un climat humide<br />
océanique ou d’un climat contrasté soumis à des cycles sec/humide (Verrecchia et Freytet,<br />
1987). Dans la région de Rabat, ces croûtes ont été expliquées par les conséquences d’une<br />
évolution sous un climat humide et chaud.<br />
Dans les grottes étudiées, le climat chaud et humide, dont témoigne le<br />
concrétionnement dans les couches, est marqué par des changements saisonniers soulignés par<br />
des températures très élevées aboutissant à la formation de quelques croûtes carbonatées.<br />
L’humidité du climat est signalée aussi par l’organisation des sédiments en lamines subhorizontales<br />
déposées sous une dynamique à faible énergie, probablement par les eaux de<br />
ruissellement.<br />
D'autres phénomènes syn et/ou post-dépositionnels se manifestent par la forte activité<br />
biologique, notamment le développement du système racinaire, et par la présence<br />
d'accumulations de petites particules argileuses et organiques accompagnées de dépôts<br />
carbonatés. Ces accumulations se présentent, soit sous forme de dépôt marquant les bases des<br />
chenaux et qui sont parfois polyphasés (Pl. XII, ph. 8), soit sous forme de lamines<br />
horizontales traduisant la faible énergie des écoulements hydriques.<br />
De ce fait, les études sédimentologique et micromorphologique ont permis de proposer<br />
une évolution, notamment lors de la mise en place de la séquence atérienne, sous un climat<br />
humide et chaud à caractère contrasté dans le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong>. Ceci se<br />
déroule pendant des pulsations climatiques durant le Soltanien supérieur qui correspond à la<br />
fin du stade isotopique 3 et le stade isotopique 2. Avec ces résultats, nous joignons les<br />
données proposées antérieurement par certains chercheurs (Aberkan, 1989 ; Akil et Gayet,<br />
1984) évoquant les améliorations climatiques pendant les pulsations du Soltanien.
206<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
2. Quelques formes de l’impact de l’homme dans le<br />
remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />
Lors des descriptions du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> et des interprétations des<br />
résultats des analyses géologiques, de nombreuses formes de modifications du remplissage<br />
ont été identifiées et ont sûrement influencé quelques résultats (exemple : calcimétrie). Il a été<br />
donc nécessaire de prendre en considération ces modifications et d’utiliser les résultats avec<br />
une grande prudence.<br />
L’impact des hommes atériens et néolithiques dans les grottes de <strong>Témara</strong> a été signalé<br />
quasiment dans toutes les analyses :<br />
1- Aperçu textural : de nombreuses couches, notamment dans la séquence atérienne,<br />
montrent l’abondance de calcite de cendres de bois sous forme de cristaux de calcite dispersés<br />
dans les sédiments. Ces couches montrent aussi l’abondance particulière de charbons de bois<br />
souvent en cours de fragmentation donnant naissance à de nombreuses fines particules de<br />
bois. Ceci implique, d’une part, l’augmentation de la proportion de la fraction fine et, d’autre<br />
part, l’acquisition d’une couleur brune. Ces données peuvent sans doute influencer les<br />
résultats granulométriques dans ces niveaux d’habitat puisque l’homme est à l’origine de<br />
l’apport de la fraction limoneuse issue des cendres de bois et par les particules fines de<br />
charbons de bois.<br />
La plupart des couches atériennes et néolithiques renferment de nombreux éléments<br />
apportés par les Hommes préhistoriques. Ils sont représentés par de nombreux ossements de<br />
couleur souvent orange ou rougeâtre suite à leur exposition au feu, et par de nombreux<br />
fragments de charbons de bois généralement en voie de fragmentation. Ces éléments sont<br />
nombreux dans la majorité des couches des grottes de <strong>Témara</strong>. En particulier, les charbons de<br />
bois peuvent être extrêmement abondants jusqu’à remplacer latéralement, au niveau des<br />
foyers, des couches sédimentaires. Ceci est bien visible dans la séquence atérienne de la grotte<br />
d’El Mnasra.<br />
2- Teneur en carbonates : il est évident que les carbonates peuvent être significatifs<br />
dans la caractérisation des conditions climatiques d’un dépôt mais peuvent également montrer<br />
leurs limites dans les résultats concernant les niveaux d’une occupation humaine. En effet,
207<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
certains niveaux atériens, notamment dans la grotte d’El Mnasra, présentent des teneurs de<br />
carbonates élevées comme dans la couche A 12 appartenant à l’ensemble stratigraphique II.<br />
L’étude micromorphologique de cette couche a mis en évidence de nombreuses lamines<br />
cendreuses. De ce fait, il est judicieux de prendre en considération un apport supplémentaire<br />
qui est anthropique pour les carbonates d’origine végétale issus des cendres de bois.<br />
3- Altération des minéraux lourds : lors de l’étude des minéraux lourds, le cortège<br />
minéralogique a montré l’abondance des minéraux altérés. Les altérations sont dues aux<br />
différents phénomènes tels que la dissolution, le résidu ferrugineux (oxydes de fer et de<br />
manganèse) mais <strong>sur</strong>tout au dépôt de différentes substances comme les inclusions<br />
charbonneuses et organiques qui masquent parfois la totalité du grain. Les inclusions,<br />
notamment les charbonneuses d’origines anthropiques, sont identifiées souvent dans les<br />
dépressions de dissolution <strong>sur</strong> les grains d’andalousite, d’épidote et d’augite (annexes 1, 2 et<br />
3).<br />
4- Altération des grains de quartz : l’étude exoscopique des grains de quartz a permis,<br />
en plus de retracer les différents cheminements suivis par les grains de quartz du remplissage<br />
des grottes de <strong>Témara</strong>, d’observer des formes d’éclatement de silice d’origine anthropique.<br />
Ces formes témoignent de changements brutaux de température. Dans la grotte d’El Mnasra,<br />
la détection du carbone en grande quantité à la <strong>sur</strong>face de ces figures a permis de les rattacher<br />
à l’impact anthropique par le biais d’une contamination en carbone organique par les charbons<br />
de bois de foyers.<br />
Ces formes indiquant l’impact des hommes atériens et néolithiques sont représentées<br />
dans le remplissage des trois grottes étudiées mais elles sont particulièrement abondantes dans<br />
la grotte d’El Mnasra. Dans certains niveaux atériens de cette dernière, l’homme préhistorique<br />
peut être à l’origine d’une substitution locale de la couche stratigraphique par des apports<br />
anthropiques tels que les niveaux charbonneux et cendreux.<br />
L’étude micromorphologique a montré son grand apport pour comprendre certaines<br />
anomalies signalées dans les données sédimentologiques, telles que les analyses<br />
granulométriques et de calcimétrie, et qui résultent de l’impact de l’homme.
208<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Etant donné que le degré de l’influence anthropique n’est uniforme ni d’une couche à<br />
l’autre ni latéralement dans la même couche, il est recommandé de prélever d’autres<br />
échantillons <strong>sur</strong> d’autres coupes stratigraphiques notamment pour le cas de la grotte d’El<br />
Mnasra. Ceci dans le but, en plus d’une comparaison, d’étudier les coupes stratigraphiques les<br />
moins perturbées par l’impact humain.<br />
3. Conclusion générale<br />
Les résultats obtenus par l’étude sédimentologique et micromorphologique des grottes<br />
de <strong>Témara</strong> ont permis d’individualiser des ensembles stratigraphiques, de caractériser les<br />
conditions paléoclimatiques de leur dépôt et de leur évolution et d'établir une corrélation entre<br />
les ensembles stratigraphiques des trois grottes.<br />
Les descriptions des remplissages montrent une grande similitude entre les couches<br />
basales de la grotte d’El Mnasra (couches de A 17 à A 14) et celle des Contrebandiers (couche<br />
CB 10 et CB 9) : ces couches sont de même texture et sont généralement formées de sables<br />
grossiers bien classés. Ils renferment un taux de carbonates quasi identique et un même<br />
cortège de minéraux argileux constitué d'illite, de kaolinite et de smectite. Ces données<br />
permettent de proposer une mise en place par un ruissellement de forte énergie ayant entraîné,<br />
à travers le karst, les différentes proportions des éléments fins. L’enrichissement en sables<br />
grossiers serait du à la désagrégation de la paroi par les circulations hydriques. Cette mise en<br />
place s'est déroulée sous un climat humide entraînant un confinement du milieu qui a favorisé<br />
l’apparition de la smectite.<br />
L’ensemble stratigraphique II de la grotte d’El Mnasra est corrélé avec l’ensemble II<br />
de la grotte des Contrebandiers ainsi qu’avec la couche 3 de la grotte d’El Harhoura II.<br />
Cette séquence stratigraphique, mise en place lors de l’occupation des grottes de<br />
<strong>Témara</strong> par les anciens atériens et les atériens évolués, est caractérisée par des dépôts<br />
généralement sablo-limoneux rougeâtres, souvent concrétionnés et riches en carbonates (la<br />
moyenne est de 36 % pour la grotte d’El Mnasra et de 42 % pour la grotte des<br />
Contrebandiers). Cette séquence se définie également par le concrétionnement plus ou moins<br />
prononcé selon les couches (nettement observé dans la grotte des Contrebandiers où l’impact<br />
anthropique est moins important) et par l’organisation des sédiments en lamines sub-
209<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
horizontales. Ces observations nous permettent de proposer un dépôt sous un climat humide et<br />
chaud à caractère contrasté.<br />
Cependant, la couche 3 de la grotte d’El Harhoura II, malgré son caractère<br />
concrétionné, présente de faibles valeurs de carbonates (23 %). Ceci est dû probablement au<br />
positionnement de la coupe stratigraphique étudiée (coupe longitudinale O/P) à l’entrée de la<br />
grotte et son exposition aux différentes formes de modifications ultérieures au dépôt. Ainsi,<br />
on peut supposer que la faible teneur en carbonates est due au lessivage prononcé dans cette<br />
zone du remplissage. Ceci pourrait aussi expliquer la faible quantité de grains d’augites dans<br />
cette couche. Il est possible que cette diminution soit liée à la dissolution totale de certaines<br />
augites provoquée par les circulations hydriques.<br />
L’ensemble III de la grotte d’El Mnasra correspond au Néolithique. Il est formé des<br />
couches sableuses brunes similaires à l’ensemble III de la grotte des Contrebandiers et aux<br />
couches 1 et 2 de la grotte d’El Harhoura II. Ces niveaux se composent de sables bruns foncés<br />
avec des taux de carbonates de l’ordre de 27 %. Toutefois, les couches d’El Harhoura II<br />
présentent un taux élevé de carbonates (variant entre 35 et 50 %), du à sa richesse en foyers.<br />
Nous avons constaté que la répartition des carbonates dans les ensembles<br />
stratigraphiques évolue selon la répartition des fractions granulométriques principalement les<br />
sables fins et les limons. Aussi, l’absence de concrétionnement dans les couches de<br />
l’ensemble III suggère une régression des apports des sables fins et des limons calcaires<br />
conséquence à la diminution de l’humidité et de la température lors de leur mise en place. De<br />
même, dans la grotte des Contrebandiers, la présence de chlorite dès le sommet de la couche<br />
CB 2 témoigne d’une phase d’aridité. On en conclut que le climat était relativement frais et<br />
sec lors de l’occupation des grottes de <strong>Témara</strong> par les néolithiques.<br />
Enfin, malgré l’impact de l’homme <strong>sur</strong> certaines composantes sédimentaires<br />
(granulométrie et calcimétrie), cette étude nous a permis de :<br />
identifier les conditions paléoclimatiques qui régnaient lors de l’occupation des<br />
grottes de <strong>Témara</strong> par les atériens et les néolithiques,
210<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
confirmer les pulsations climatiques du Soltanien à la fin du stade isotopique 3<br />
et durant le stade isotopique 2,<br />
évoquer l’importance de l’impact de l’homme préhistorique dans le<br />
remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> notamment dans la grotte d’El Mnasra,<br />
corréler les ensembles stratigraphiques des trois grottes de <strong>Témara</strong> étudiées<br />
dans ce mémoire.<br />
Afin de compléter ce travail, nous proposons de l’enrichir en élargissant ces analyses<br />
<strong>sur</strong> d’autres coupes stratigraphiques dans le cadre suivant :<br />
Pour la grotte d’El Mnasra, il serait utile de prélever des échantillons dans d’autres<br />
coupes stratigraphiques dont les séquences ne seraient pas perturbées par l’homme.<br />
Pour les grottes des Contrebandiers et d’El Harhoura II, il serait nécessaire d’étudier<br />
d’autres coupes stratigraphiques situées à l’intérieur des grottes et leur comparaison avec<br />
celles situées à l’entrée.<br />
Le recours à d’autres disciplines comme la palynologie, la paléontologie, le<br />
paléomagnétisme, l’anthracologie, la malacofaune... et leur approche avec nos propres<br />
résultats seraient d’une grande contribution à la connaissance de l’environnement de l’homme<br />
de <strong>Témara</strong>.<br />
Enfin, il serait intéressant d’étudier les remplissages d’autres grottes atériennes dans<br />
diverses régions du Maroc dans le cadre de vérifier ainsi les conditions climatiques du<br />
Soltanien supérieur.
Bibliographie<br />
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Mohammed V, Rabat.
Liste des figures<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
224<br />
Liste des figures<br />
Fig. 1 : Répartition des différents domaines géologiques du Maroc et situation de la<br />
région de <strong>Témara</strong>................................................................................................... 3<br />
Fig. 2 : Carte géologique de la région de <strong>Témara</strong>.............................................................. 4<br />
Fig. 3 : Situation de <strong>Témara</strong> <strong>sur</strong> le diagramme pluviothermique de L. Emberger............. 6<br />
Fig. 4 : Les formations anté-quaternaires de la région de <strong>Témara</strong>..................................... 7<br />
Fig. 5 : Situation des principaux sites atériens de la région de Rabat-<strong>Témara</strong> et du<br />
Maroc oriental...................................................................................................... 16<br />
Fig. 6 : Restes humains de Dar-es-Soltane II................................................................... 18<br />
Fig. 7 : Origine des Ibéromaurusiens et devenir des Atériens......................................... 18<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />
Fig. 8 : Plan des fouilles dans la grotte d’El Mnasra........................................................ 31<br />
Fig. 9 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra............................ 35<br />
Fig. 10 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra............................ 36<br />
Fig. 11 : Coupe longitudinale G/H en 9 et 10.................................................................... 41<br />
Fig. 12 : Coupe transversale 9/10 en F et G....................................................................... 42<br />
Fig. 13 : Coupe longitudinale D/E en 4 et 5....................................................................... 43<br />
Fig. 14 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe G/H............ 47<br />
Fig. 15 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe G/H............................. 49<br />
Fig. 16 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe G/H.. 50<br />
Fig. 17 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe 9/10............ 51<br />
Fig. 18 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe D/E............ 53<br />
Fig. 19 : Taux des carbonates de la coupe G/H.................................................................. 56<br />
Fig. 20 : Répartition morphoscopique des grains de quartz de la coupe G/H.................... 58
225<br />
Liste des figures<br />
Fig. 21 : Répartition des minéraux légers de la coupe G/H............................................... 75<br />
Fig. 22 : Taux des Minéraux. lourds et légers de la coupe G/H......................................... 76<br />
Fig. 23 : Variation des constituants du résidu lourd de la coupe G/H................................ 76<br />
Fig. 24 : Répartition des minéraux lourds transparents de la coupe G/H........................... 77<br />
Fig. 25 : Répartition des différentes familles minéralogiques de la coupe G/H................ 77<br />
Fig. 26 : Variation des différents type d'augite de la coupe G/H....................................... 79<br />
Fig. 27 : Répartition de minéraux ferromagnésiens de la coupe G/H................................ 79<br />
Fig. 28 : Répartition des minéraux métamorphiques de la coupe G/H.............................. 80<br />
Fig. 29 : Répartition des minéraux ubiquistes de la coupe G/H......................................... 80<br />
Fig. 30 : Répartition des minéraux argileux de la coupe G/H............................................ 84<br />
Fig. 31 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra.................... 86<br />
Fig. 32 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra.................... 87<br />
Fig. 33 : Stratigraphie de la grotte d’El Mnasra au niveau de la coupe longitudinale<br />
G/H....................................................................................................................... 91<br />
Fig. 34 : Aspect du microfacies de la couche A 4 montrant un charbon de bois en<br />
voie de fragmentation........................................................................................... 93<br />
Fig.35 : Vue, à la loupe binoculaire, de la couche A5 montrant un vide de bioturbation<br />
(terrier) de forme circulaire................................................................................... 95<br />
Fig.36 : Ossement brûlé de la couche A 8, affecté par la dissolution............................... 98<br />
Fig.37 : Le microfaciès de la couche A 9 montrant la matrice carbonatée répartie en<br />
plusieurs nodules.................................................................................................. 99<br />
Fig.38 : faciès de la couche A 10 montrant un niveau charbonneux à sa base riche en<br />
ossements et en morceaux de charbons de bois................................................... 101<br />
Fig.39.: Le microfaciès de la couche A 11 montrant de nombreuses lentilles de<br />
cendres de bois séparées par des lamines charbonneuses.................................... 103<br />
Fig.40: Le faciès de la couche A 12 montrant de nombreuses lentilles charbonneuses... 105<br />
Fig.41: La couche A 13 montrant le niveau clair concrétionné...................................... 106<br />
Fig. 42 : La couche A13 montrant des lamines argileuses riches en carbonates et<br />
séparées de micro-lamines sombres riches en matière organique..................... 107
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />
226<br />
Liste des figures<br />
Fig. 43 : Vue générale de la grotte des Contrebandiers.................................................... 119<br />
Fig. 44 : Plan de fouilles de la grotte des Contrebandiers................................................ 120<br />
Fig. 45 : Coupe transversale 20/21 en I, J et K................................................................. 127<br />
Fig. 46 : Granulométrie globale du sédiment fin de la coupe 20/21................................ 130<br />
Fig. 47 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 20/21......................... 132<br />
Fig. 48 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés du remplissage<br />
de la grotte des Contrebandiers.......................................................................... 133<br />
Fig. 49 : Taux des carbonates dans la coupe 20/21.......................................................... 135<br />
Fig. 50 : Morphoscopie des grains de quartz de la grotte des Contrebandiers................. 137<br />
Fig. 51 : Nature des minéraux légers dans le remplissage de la grotte des<br />
Contrebandiers................................................................................................... 144<br />
Fig. 52 : Proportion du résidu lourd et du résidu léger.................................................... 145<br />
Fig. 53 : Répartition des différentes familles minéralogiques de la fraction lourde........ 145<br />
Fig. 54 : Répartition des minéraux métamorphiques....................................................... 146<br />
Fig. 55 : Répartition des minéraux ferromagnésiens........................................................ 147<br />
Fig. 56 : Répartition des minéraux ubiquistes.................................................................. 147<br />
Fig. 57 : Répartition des minéraux argileux dans le remplissage de la grotte des<br />
Contrebandiers................................................................................................... 149<br />
Fig. 58 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers........ 150<br />
Fig. 59 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers........ 151<br />
Fig. 60 : Colonne de prélèvements micromorphologiques de la grotte des<br />
Contrebandiers................................................................................................... 155<br />
Fig. 61 : Répartition des argiles en globules agrégés entre les grains de sables.............. 156<br />
Fig. 62 : Vide racinaire souligné par une auréole de calcite sparitique............................ 159<br />
Fig. 63 : Accumulation litée limono-argileuse dans un chenal de la couche CB 6.......... 160<br />
Fig. 64 : Accumulation de fines particules au niveau des chenaux.................................. 161
227<br />
Liste des figures<br />
Fig. 65 : La couche CB 9 montrant la calcite sparitique recristallisée dans la lumière<br />
des chenaux........................................................................................................ 162<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Fig. 66 : Vue générale de la grotte d’El Harhoura II........................................................ 169<br />
Fig. 67 : Plan de la grotte d’El Harhoura II...................................................................... 170<br />
Fig. 68 : Double sépulture néolithique découverte à El Harhoura II............................... 172<br />
Fig. 69 : Crâne néolithique découvert dans la couche 2 d’El Harhoura II en<br />
Octobre 2001...................................................................................................... 172<br />
Fig. 70 : Coupe stratigraphique du remplissage de la grotte d’El Harhoura II, établie<br />
par A. Debénath................................................................................................. 174<br />
Fig. 71 : Localisation des coupes prélevées <strong>sur</strong> le plan de la grotte et situation des<br />
prélèvements sédimentologiques <strong>sur</strong> la coupe O/P (C)..................................... 178<br />
Fig. 72 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P............................. 180<br />
Fig. 73 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P............................. 181<br />
Fig. 74 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la<br />
coupe O/P........................................................................................................... 182<br />
Fig. 75 : Taux des carbonates dans la coupe longitudinale O/P....................................... 184<br />
Fig. 76 : Répartition de différentes familles morphoscopiques des grains de quartz<br />
d'El Harhoura II.................................................................................................. 185<br />
Fig. 77 : Taux du résidu lourd de la coupe 0/P................................................................ 192<br />
Fig. 78 : Représentation de différentes familles minéralogiques de la coupe O/P........... 192<br />
Fig. 79 : Minéraux métamorphiques de la coupe O/P...................................................... 193<br />
Fig. 80 : Minéraux ferro-magnésiens de la coupe O/P..................................................... 194<br />
Fig. 81 : Minéraux ubiquistes de la coupe O/P................................................................ 194<br />
<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />
Fig. 82 : Cheminements suivis par les grains de quartz du remplissage des grottes de<br />
<strong>Témara</strong>............................................................................................................... 203
Liste des tableaux<br />
<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />
Tableau 1 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et nordique .......12<br />
Tableau 2 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et nordique .......13<br />
Tableau 3 : Nouvelles propositions chronologiques pour le Quaternaire marocain...........14<br />
Tableau 4 : Les premières classifications de l’Atérien.......................................................19<br />
Tableau 5 : Classification typologique de l’Atérien...........................................................20<br />
Tableau 6 : Principales datations radiométriques de l’Atérien marocain...........................21<br />
Tableau 7 : situation chronologique de l’Atérien du Maroc atlantique et sa comparaison<br />
avec celui du Sahara ........................................................................................21<br />
<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />
Tableau 8 : Répartition granulométrique des constituants d’un sédiment..........................24<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />
Tableau 9 : Restes faunistiques découvert dans la grotte d’El Mnasra ..............................37<br />
Tableau 10: Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe G/H ..................45<br />
Tableau 11: Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe 9/10 ..................45<br />
Tableau 12 : Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe D/E...................45<br />
Tableau 13 : tableau synthétique du remplissage de la grotte d’El Mnasra ........................90<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />
Tableau 14 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe transversale 20/21 ................128<br />
Tableau 15 : tableau synthétique du remplissage de la grotte des Contrebandiers ............154<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Tableau 16: Répartition des objets coordonnés par carré..................................................173<br />
Tableau 17 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe longitudinale O/P ..................177<br />
Tableau 18 : Tableau synthétique de la grotte d’El Harhoura II ........................................198
Liste des planches<br />
<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />
Etude exoscopique des grains de quartz<br />
Planche I : ...........................................................................................................................65<br />
Planche II :..........................................................................................................................67<br />
Planche III :.........................................................................................................................69<br />
Planche IV : ........................................................................................................................71<br />
Planche V :..........................................................................................................................73<br />
Planche VI : ........................................................................................................................74<br />
Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />
Planche VII : .......................................................................................................................115<br />
Planche VIII :......................................................................................................................117<br />
<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />
Etude exoscopique des grains de quartz<br />
Planche IX : ........................................................................................................................141<br />
Planche X :..........................................................................................................................142<br />
Planche XI : ........................................................................................................................143<br />
Microfaciès de certaines couches de la grotte des Contrebandiers<br />
Planche XII : .......................................................................................................................167<br />
<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />
Etude exoscopique des grains de quartz<br />
Planche XIII :......................................................................................................................189<br />
Planche XIV : .....................................................................................................................190<br />
Planche XV :.......................................................................................................................191
Table des matières<br />
230<br />
Table des matières<br />
Introduction ..............................................................................................................................1<br />
CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ETUDE<br />
1. Aperçu géologique <strong>sur</strong> la région de <strong>Témara</strong> ......................................................................3<br />
1. 1. Morphologie ...................................................................................................................5<br />
1. 2. Données climatiques.......................................................................................................5<br />
1. 2. 1. Précipitations ..........................................................................................................5<br />
1. 2. 2. Vents.......................................................................................................................5<br />
1. 2. 3. Températures ..........................................................................................................6<br />
1. 3. Cadre géologique............................................................................................................7<br />
1. 3. 1. Les formations anté-quaternaires............................................................................7<br />
1. 3. 2. Les formations quaternaires : classifications chronologiques du ...........................8<br />
2. Données générales <strong>sur</strong> la préhistoire au Maroc notamment la région de <strong>Témara</strong>.......15<br />
2. 1. Historique des recherches.............................................................................................15<br />
2. 2. Définition de l’Atérien..................................................................................................16<br />
2. 3. Les Hommes atériens....................................................................................................17<br />
2. 4. Origine et devenir des atériens .....................................................................................18<br />
2. 5. Classification typologique de l’Atérien marocain........................................................19<br />
2. 6. Chronologie ..................................................................................................................20<br />
2. 7. Stratigraphie générale des grottes de la région de Rabat..............................................22<br />
CHAPITRE II : METHODOLOGIE<br />
1. Etude sédimentologique .....................................................................................................23<br />
1. 1. Granulométrie...............................................................................................................23<br />
1. 2. Calcimétrie....................................................................................................................25<br />
1. 3. Morphoscopie des grains de quartz ..............................................................................26<br />
1. 4. Exoscopie des grains de quartz.....................................................................................27<br />
1. 5. Minéraux légers ............................................................................................................27<br />
1. 6. Minéraux lourds............................................................................................................28<br />
2. Etude micromorphologique...............................................................................................29
CHAPITRE III : LA GROTTE D'EL MNASRA<br />
231<br />
Table des matières<br />
1. Présentation du site ............................................................................................................31<br />
1. 1. Situation de la grotte.....................................................................................................31<br />
1. 2. Description de la grotte.................................................................................................31<br />
1. 3. Historique .....................................................................................................................32<br />
1. 4. Stratigraphie..................................................................................................................32<br />
1. 5. Matériel archéologique.................................................................................................33<br />
1. 5. 1. Matériel lithique ...................................................................................................33<br />
1. 5. 2. Matériel paléontologique......................................................................................37<br />
1. 5. 3. Découvertes anthropologiques .............................................................................37<br />
1. 6. Attribution chronologique ............................................................................................37<br />
2. Etude sédimentologique .....................................................................................................38<br />
2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle ......................................................................38<br />
2. 2. Prélèvements sédimentologiques..................................................................................44<br />
2. 3. Etude granulométrique .................................................................................................46<br />
2. 3. 1. Granulométrie de la fraction grossière (> 2 mm) .................................................46<br />
2. 3. 2. Granulométrie de la fraction fine (< 2 mm) .........................................................46<br />
2. 3. 2.1 Granulométrie de la coupe longitudinale G/H en 9 et 10 . ............................46<br />
2. 3. 2. 2. Granulométrie de la coupe transversale 9/10 ...............................................51<br />
2. 3. 2. 3. Granulométrie de la coupe longitudinale D/E ..............................................52<br />
2. 3. 2. 4. Conclusion....................................................................................................54<br />
2. 4. Calcimétrie....................................................................................................................55<br />
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ..............................................................................57<br />
2. 6. Exoscopie des grains de quartz.....................................................................................59<br />
2. 7. Etude de la fraction légère ............................................................................................75<br />
2. 8. Etude des minéraux lourds ...........................................................................................76<br />
2. 8. 1. Etude quantitative.................................................................................................76<br />
2. 8. 2. Etude qualitative...................................................................................................80<br />
2. 8. 3. Conclusion............................................................................................................82<br />
2. 9. Etude des minéraux argileux ........................................................................................83<br />
2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.........................................................88<br />
3. Etude micromorphologique...............................................................................................91<br />
3. 1. Prélèvement des échantillons........................................................................................91<br />
3. 2. Description générale des lames minces du remplissage...............................................91
232<br />
Table des matières<br />
3. 3. Etude des microfacies du remplissage de la grotte.......................................................93<br />
3. 4. Interprétation ..............................................................................................................109<br />
3. 5. Conclusion..................................................................................................................111<br />
CHAPITRE IV : LA GROTTE DES CONTREBANDIERS<br />
1. Présentation de la grotte ..................................................................................................119<br />
1. 1. Situation et description du site....................................................................................119<br />
1. 2. Historique ...................................................................................................................120<br />
1. 3. Stratigraphies établies antérieurement........................................................................121<br />
2. Etude sédimentologique ...................................................................................................125<br />
2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle ....................................................................125<br />
2. 2. Prélèvements sédimentologiques................................................................................128<br />
2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................129<br />
2. 3. 1. Granulométrie globale de la coupe transversale 20/21.......................................129<br />
2. 3. 2. Paramètres et indices granulométriques des sables ............................................130<br />
2. 3. 3. Conclusion :........................................................................................................134<br />
2. 4. Calcimétrie..................................................................................................................135<br />
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ............................................................................137<br />
2. 6. Exoscopie des grains de quartz...................................................................................138<br />
2. 7. Minéraux légers ..........................................................................................................144<br />
2. 8. Minéraux lourds..........................................................................................................145<br />
2. 9. Minéraux argileux.......................................................................................................148<br />
2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.......................................................152<br />
3. Micromorphologie de la grotte des Contrebandiers .....................................................155<br />
3. 1. Prélèvements...............................................................................................................155<br />
3. 2. Description des couches .............................................................................................156<br />
3. 3. Conclusion..................................................................................................................164<br />
CHAPITRE V : LA GROTTE D'EL HARHOURA II<br />
1. Présentation de la grotte ..................................................................................................169<br />
1. 1. Situation du site ..........................................................................................................169<br />
1. 2. Description du site......................................................................................................169<br />
1. 3. Historiques de recherches...........................................................................................170
233<br />
Table des matières<br />
1. 4. Données anthropologiques .........................................................................................171<br />
1. 5. Découvertes paléontologiques et archéologiques.......................................................173<br />
1. 6. Stratigraphie établie par A. Debénath (1978).............................................................173<br />
2. Etude sédimentologique ...................................................................................................175<br />
2. 1. Stratigraphie................................................................................................................175<br />
2. 2. Prélèvement des échantillons......................................................................................176<br />
2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................177<br />
2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................178<br />
2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................179<br />
2. 3. 1. Paramètres et indices granulométriques des sables ............................................179<br />
2. 3. 2. Conclusion..........................................................................................................183<br />
2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ............................................................................184<br />
2. 6. Exoscopie des grains de quartz...................................................................................185<br />
2. 7. Etude des minéraux lourds .........................................................................................192<br />
2. 8. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.........................................................195<br />
CHAPITRE VI : SYNTHESE GENERALE<br />
1. Interprétation des résultats..............................................................................................199<br />
2. Quelques formes de l’impact de l’homme dans le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />
................................................................................................................................................206<br />
3. Conclusion générale..........................................................................................................208<br />
Bibliographie.........................................................................................................................211<br />
Liste des figures ....................................................................................................................224<br />
Liste des tableaux..................................................................................................................228<br />
Liste des planches .................................................................................................................229