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Chapitre I : Généralités sur Témara - Free

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Sabah Niftah<br />

Étude géologique des grottes du<br />

littoral atlantique marocain:<br />

El Harhoura 2, El Mnasra et grotte<br />

des Contrebandiers à <strong>Témara</strong>.<br />

2003<br />

Thèse de doctorat de l’université de Perpignan


Introduction<br />

1<br />

Introduction<br />

Depuis la découverte de la grotte des Contrebandiers dans les années cinquante par<br />

J. Roche et de la grotte de Dar-es-Soltane II par A. Debénath en 1969 dans la falaise ouljienne<br />

à <strong>Témara</strong>, cette région a fait l'objet de nombreuses missions franco-marocaines. Ainsi,<br />

plusieurs grottes furent découvertes dans la même falaise, mise en place entre 130 000 et<br />

115 000 ans B.P. Les fouilles organisées dans le cadre de cette collaboration francomarocaine<br />

ont permis d’exhumer de nombreux outils lithiques et restes<br />

paléoanthropologiques.<br />

Deux types de recherches ont concerné la région de <strong>Témara</strong> :<br />

- L’étude des remplissages de grottes, permettant de mettre en évidence de<br />

nombreux niveaux archéologiques témoignant de l'occupation de ces grottes par l'homme<br />

préhistorique. La majeure partie des remplissages a été mise en place lors d'occupations<br />

atériennes. Ces niveaux sont souvent <strong>sur</strong>montés de couches néolithiques.<br />

- L’étude géologique des formations littorales dans le cadre de la caractérisation des<br />

environnements sédimentaires. De nombreuses recherches ont porté <strong>sur</strong> les dunes<br />

calcarénitiques de la falaise ouljienne. Celle-ci est attribuée à l'inter-Tensiftien-Soltanien<br />

(stade isotopique 5e), corrélé avec l'interglaciaire Riss-Würm du Quaternaire continental<br />

européen et le Tyrrhénien moyen du Quaternaire marin méditerranéen (Texier, Raynal et<br />

Lefèvre, 1985).<br />

Simultanément, ces recherches ont porté <strong>sur</strong> les sols rubéfiés attribués au Soltanien. La<br />

caractérisation climatique de cet étage régressif a fait l'objet de nombreuses discussions. La<br />

plupart des auteurs ont évoqué un climat aride souvent interrompu par des oscillations<br />

climatiques assez humides et chaudes (Aberkan, 1989).<br />

Les sols rubéfiés ont été reconnus également dans le remplissage des systèmes<br />

karstiques notamment à Dar-es-Soltane (entre Rabat et <strong>Témara</strong>), lieu éponyme du Soltanien.<br />

Cependant, aucune étude géologique détaillée n'a été effectuée dans ces remplissages, mis à<br />

part les descriptions stratigraphiques afin de situer les découvertes préhistoriques et quelques


2<br />

Introduction<br />

analyses <strong>sur</strong> des prélèvements ponctuels dans la grotte d'El Mnasra et celle des<br />

Contrebandiers.<br />

De ce fait, il nous a semblé très important de compléter le travail des archéologues en<br />

établissant, dans le cadre d'une étude pluridisciplinaire, des analyses sédimentologiques et<br />

micromorphologiques. Cette étude a pour but de caractériser le remplissage des grottes de<br />

<strong>Témara</strong> afin de reconstituer les conditions climatiques qui régnaient lors de la mise en place<br />

des sédiments. Ainsi, nous contribuerons à retracer les paléoenvironnements des Hommes<br />

atériens et des néolithiques ayant vécu dans ces grottes.<br />

Ce travail est divisé en plusieurs chapitres :<br />

Dans le premier chapitre, nous avons tenu à présenter les données des travaux<br />

antérieurs <strong>sur</strong> le littoral atlantique notamment la région de <strong>Témara</strong>. Ces travaux ont concerné<br />

l'étude géologique des formations littorales et atlantiques et l'étude archéologique dans les<br />

grottes préhistoriques.<br />

Le deuxième chapitre est consacré à la description méthodologique des analyses<br />

sédimentologiques que nous avons mené dans ce travail. Ces analyses portent <strong>sur</strong> les études<br />

sédimentologiques et micromorphologiques.<br />

Les chapitres III, IV et V présentent successivement les résultats des analyses<br />

sédimentologiques des grottes d'El Mnasra, des Contrebandiers et d'El Harhoura II. Ces<br />

résultats ont permis d'identifier des ensembles stratigraphiques pour le remplissage de chaque<br />

grotte et de proposer un paléoclimat pour chaque ensemble distingué. Ces données sont<br />

vérifiées et complétées par l'étude micromorphologique.<br />

Lors de la confrontation des résultats des analyses, de nombreuses traces de l’activité<br />

humaine ont été observées. De ce fait, il nous semblait évident de les présenter dans le<br />

chapitre de synthèse générale.


3<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

1. Aperçu géologique <strong>sur</strong> la région de <strong>Témara</strong><br />

La région de <strong>Témara</strong> est située à une dizaine de kilomètres au sud de Rabat et fait<br />

partie de la Méséta côtière septentrionale. Cette dernière s’étend depuis Kénitra jusqu’au sud<br />

de Safi (fig.1).<br />

Fig. 1 : Répartition des différents domaines géologiques du Maroc et situation de la région<br />

de <strong>Témara</strong> (in El Graoui, 1994)


4 Km<br />

4<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

200 Km<br />

Fig. 2 : Carte géologique de la région de <strong>Témara</strong> (in rapport El Harhoura II, 2001)<br />

1 : Dar-es-Soltane I ; 2 : Dar-es-Soltane II ; 3 : El Harhoura II ; 4 : El<br />

Harhoura I ; 5 : El Mnasra ; 6 : Contrebandiers.


1. 1. Morphologie<br />

5<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

<strong>Témara</strong>, comme le reste de la bordure côtière de la Méséta, est caractérisée par une<br />

série de cordons dunaires littoraux plus ou moins consolidés (fig. 2). Ils sont alignés<br />

parallèlement au rivage actuel et les formations les plus anciennes sont situées vers l’arrièrepays.<br />

Vers le rivage atlantique, l’édifice dunaire est brutalement entaillé par une falaise morte,<br />

dite falaise ouljienne, formée généralement de biocalcarénite (Gigout, 1951). Grâce au<br />

développement du système karstique favorisant le creusement de nombreuses grottes<br />

préhistoriques, cette falaise a acquis une importance qualifiée de mondiale.<br />

1. 2. Données climatiques<br />

La région de <strong>Témara</strong> est soumise à un climat méditerranéen aux influences océaniques<br />

avec un hiver doux et humide ainsi qu’un été chaud et sec. Les influences océaniques tendent<br />

à régulariser les variations thermiques, très prononcées vers l’intérieur du pays.<br />

1. 2. 1. Précipitations<br />

Au Maroc, la répartition des précipitations est irrégulière. Elles diminuent du Nord<br />

vers le Sud et de l’Ouest vers l’Est en augmentant avec les altitudes. La moyenne annuelle ne<br />

dépasse pas 900 mm dans les régions les plus humides.<br />

La région de <strong>Témara</strong> se caractérise par un total annuel des précipitations oscillant entre<br />

300 et 500 mm dans la période d’octobre à avril. Le maximum est enregistré pendant les mois<br />

de novembre et décembre. La pluie ne tombe qu’occasionnellement en mai et juin et reste<br />

exceptionnelle pendant la saison chaude (fig. 3).<br />

1. 2. 2. Vents<br />

Sur la bande littorale atlantique du Maroc, les vents dominants sont orientés<br />

généralement Nord et Ouest. Les composants méridionaux et orientaux sont moins fréquents<br />

(Khalil, 1986). Généralement, pendant l’été, les vents de direction Nord et Ouest sont les plus<br />

fréquents, alors que pendant l’hiver, ceux du secteur Sud et Sud-Ouest sont les plus fréquents.


1. 2. 3. Températures<br />

6<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

La différence entre les températures les plus basses et les plus chaudes n’est pas<br />

importante en raison de la proximité de l’Océan Atlantique et de son rôle modérateur <strong>sur</strong> le<br />

facteur thermique. Ainsi, dans la région de <strong>Témara</strong>, les températures moyennes sont<br />

comprises entre 10 °C et 26 °C.<br />

1 : Etage humide<br />

2 : Etage sub-humide<br />

3 : Etage semi-aride<br />

4 : Etage aride<br />

5 : Etage saharien<br />

I : Sous-étage à hiver frais<br />

II : Sous-étage à hiver tempéré<br />

III : Sous-étage à hiver chaud<br />

Fig. 3 : Situation de <strong>Témara</strong> <strong>sur</strong> le diagramme pluviothermique de L. Emberger<br />

(d’après Sauvage, 1963 in Zanniby, 2000)


1. 3. Cadre géologique<br />

7<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Les données géologiques du socle mésétien reposent <strong>sur</strong> les études anciennes menées<br />

par Lecointre (1926), Gigout (1951), Dalarue et al. (1956) puis par Chalouan (1977) et Pique<br />

(1979). Plus récemment, des travaux concernant les formations quaternaires du littoral ont été<br />

menés par de nombreux chercheurs parmi lesquels on cite : J. -P. Raynal (1982, 1984, 1989)<br />

A. Debénath (1982), J.-P. Texier et al. (1982, 1992, 1993, 2002), D. Lefèvre et al. (1985,<br />

1991 et 1994), M. Aberkan (1984, 1989), M. Akil et J. Gayet (1984), M. Akil (1990) et M. El<br />

Graoui (1994).<br />

Fig. 4 : Les formations anté-quaternaires de la région de <strong>Témara</strong> (in Bouzouggar 1997)<br />

1. 3. 1. Les formations anté-quaternaires<br />

Le Paléozoïque<br />

Le Cambrien : il est formé des schistes de l’Acadien <strong>sur</strong>montés par un niveau de<br />

quartzites. Ce dernier est <strong>sur</strong>monté à son tour par des passées schisteuses.<br />

L’Ordovicien : à sa base, il est formé par un conglomérat <strong>sur</strong>monté par une épaisse<br />

série pélitique à passées de grès quartzitiques.


8<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Le Silurien : il correspond à une phase de transgression glacio-eustatique. Il est formé<br />

de pélites vertes à petits bancs gréseux où se succèdent des argilites grises, tendres et<br />

carbonatées, puis de gris- noir vers le sommet.<br />

Le Dévonien : le dépôt débute par une alternance argilo-carbonatée <strong>sur</strong>montée par des<br />

constructions récifales de calcaires bioclastiques.<br />

Le Carbonifère : il commence par des grès conglomératiques suivis par des pélites<br />

intercalées de calcaires à caractère récifal (Chalouan, 1977 et Pique, 1979).<br />

Le Mésozoïque<br />

Le Permo-Trias : il est formé par des argiles rouges parfois gypsifères.<br />

Les formations du Lias et Jurassique ne sont pas représentées en raison d’une phase<br />

régressive.<br />

Le Crétacé : il correspond à des alternances de marnes et de calcaires déposés pendant<br />

la transgression cénomanienne.<br />

Le Cénozoïque<br />

Le Miocène : il comprend des dépôts liés à la transgression datant du Tortonien. Il est<br />

représenté par des calcaires gréseux, des grès quartziteux et des sables fins (Griboulard, 1980<br />

et Aberkane, 1989).<br />

Le Pliocène : il est constitué de grès coquilliers marins couronnés par des dunes<br />

éoliennes dont la partie supérieure correspond à la grande transgression moghrébienne.<br />

1. 3. 2. Les formations quaternaires : classifications chronologiques du<br />

Quaternaire dans la Méséta marocaine<br />

Le Quaternaire marin du littoral atlantique marocain est marqué par la succession de<br />

paléolittoraux notamment dans la bordure de la Méséta côtière. Il constitue une référence<br />

notable pour les reconstitutions chrono-climatiques caractérisant cette époque. Ainsi, les<br />

dépôts sédimentaires du littoral au niveau de la bordure mésétienne forment des stratotypes<br />

définissant les étages quaternaires marins du Maghreb. De ce fait, il semble important de


9<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

présenter brièvement l’historique de recherches <strong>sur</strong> le Quaternaire marocain continental et<br />

marin.<br />

En 1926, G. Lecointre a été le premier à décrire quatre lignes de rivages aux altitudes<br />

de 75-80, 30, 12-14 et 5-7 m par rapport au rivage actuel.<br />

En 1938, J. Bourcart identifie une seule transgression post-villafranchienne en mettant<br />

en évidence le jeu de basculement et de gauchissement complexe de la côte atlantique<br />

marocaine.<br />

En 1941, Neuville et Ruhlmann évoquèrent la théorie de Depéret en démontrant que<br />

les quatre niveaux méditerranéens identifiés par ce dernier, sont généralisés partout aux<br />

altitudes : 90-100, 55-60, 28-20 et 12-15 m correspondant successivement au Messaoudien,<br />

Maârifien, Anfatien et à l’Ouljien.<br />

La corrélation de ces niveaux avec ceux observés en Algérie et en Italie méridionale a<br />

déclenché de nombreux débats, notamment de la part de Bourcart (1943). Ce dernier décrit<br />

ces dépôts par une formation de haute plage transgressive déformée ultérieurement par le<br />

retrait marin. Toutefois, en 1949, il a abandonné cette position pour joindre G. Choubert et J.<br />

Marçais en décrivant ces niveaux par "trois complexes distincts séparés par des érosions"<br />

(Bourcart et al., 1949).<br />

En 1951 et 1952, de nombreux travaux ont été publié concernant les formations<br />

littorales (Gigout, 1951 ; Lecointre, 1952 ; Dresch et al., 1952). Ces auteurs reconnaissent<br />

l’existence, <strong>sur</strong> tout le long de la côte atlantique, d’une série de plages soulevées.<br />

Le débat à propos de la classification du Quaternaire continue tout au long des années<br />

cinquante. Ainsi, M. Gigout et R. Raynal (Gigout, 1958) reconnaissent <strong>sur</strong> le littoral de la<br />

Méséta marocaine "six pulsations marines" : 1- le Calabrien (niveau à 100 m), 2- le Sicilien<br />

(niveau à 60 m), 3- le Tyrrhénien (niveau à 30 m), 4- le niveau de 15 à 20 m, 5- l’Ouljien et 6-<br />

le niveau à 2 m.


10<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

En étudiant le littoral de la région de Casablanca, P. Biberson (1958) essaie de mieux<br />

préciser les dépôts littoraux rencontrés entre 5 et 100 m, rattachés au Mellahien ou Flandrien<br />

et propose leurs correspondances à quatre "étages" qui sont comme suit :<br />

1- le Messaoudien : rencontré dans les carrières de Sidi Messaoud à une<br />

altitude comprise entre 80 et 100 m.<br />

2- le Maarifien : correspond aux dépôts situés à une altitude d’environ<br />

+55-60 m rencontrés dans les carrières de Tarif et Schneider du<br />

quartier Maarif.<br />

3- L’Anfatien : rencontré vers 25-30 dans les carrières de Sidi<br />

Abderrahmane et la carrière Thomas (Oulad Hamida).<br />

4- L’Ouljien : rencontré au long du littoral entre 5 et 8 m. D’une<br />

manière formelle, cet étage a été défini antérieurement par M. Gigout<br />

(1949).<br />

G. Choubert a montré que ces dépôts littoraux sont généralement interrompus par les<br />

intercalations continentales désignées par ‘étages’ continentaux (Choubert et al., 1956) :<br />

Moulouyen, Salétien, Amirien, Tensiftien et Soltanien corrélés respectivement avec les<br />

glaciations alpines : Donau, Günz, Mindel, Riss et Würm. Dans le but de préciser cette<br />

classification, P. Biberson a établi les bases du cadre chronostratigraphique qui sert de<br />

référence dans l’ensemble du Maghreb (Biberson, 1961a, 1967 et 1971).<br />

En 1979, l’observation des gastéropodes marins provenant des coupes stratigraphiques<br />

de la région de Casablanca par P. Biberson lui a permis de proposer une nouvelle<br />

chronologie en caractérisant six associations faunistiques dans le Quaternaire marocain<br />

(tableau 1):<br />

le Moghrébien supérieur qui correspond au Messaoudien<br />

un niveau ʺfroidʺ : le Maarifien,<br />

un autre niveau ʺfroidʺ,<br />

un étage ʺchaudʺ: l’Anfatien,<br />

le Harounien-Rabatien,<br />

l’Ouljien.


11<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

En 1980, le même auteur proposa une corrélation de la chronologie du quaternaire<br />

marocaine avec la chronologie européenne (tableau 2).<br />

Récemment, les recherches effectuées en moyenne Moulouya (Lefèvre, 1985) et <strong>sur</strong> le<br />

littoral du Nord-mésétien (Texier et al., 1984) ont permis de proposer une nouvelle<br />

chronologie en se basant <strong>sur</strong> l’alternance de phases climatiques humides et sèches appelées<br />

respectivement "pluviaux" et "interpluviaux". Enfin, dans la région de Casablanca, les<br />

nouvelles observations mettent en évidence l’existence d’une pulsation marine entre les<br />

formations rapportée au Maarifien et à l’Anfatien (Debénath et al., 1982 a).<br />

Les nouvelles observations ont permis à Texier et al. (1985) de proposer une synthèse<br />

chronologique intégrant une corrélation entre les étages marins et continentaux marocains<br />

avec les étages alpins et méditerranéens (Tableau 3). Les étages identifiés par ces auteurs<br />

correspondent à des périodes de rhexistasie et de biostasie.<br />

Se basant toujours <strong>sur</strong> les observations de la région de Casablanca, ils ont abandonné<br />

la classification proposée en 1985 pour la remplacer par une lithostratigraphie régionale pour<br />

le dernier million d’années (Texier et al., 1994).<br />

Tout récemment, dans le cadre du programme archéologique franco-marocain, ces<br />

même observateurs ont utilisé un nouveau système stratigraphique en se basant <strong>sur</strong> les<br />

données stratigraphiques des remplissages des gisements préhistoriques du littoral atlantique<br />

notamment les gisements de la région de Casablanca (Raynal et Texier, 1989 ; Raynal et al.,<br />

1993, 1996, 1999, 2001 et 2002 ; Bernoussi, 1997 et Geraads, 1993 a, 1994 et 2002). Ces<br />

données sont complétées par les résultats biostratigraphiques, les datations par différentes<br />

méthodes dont la racémisation des acides animés (Occhietti et al., 1993 et 2002).


12<br />

Tableau 1 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et<br />

nordique (d’après Brébion 1979)<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude


13<br />

Tableau 2 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et<br />

nordique (d’après Brébion 1980)<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude


14<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Tableau 3 : Nouvelles propositions chronologiques pour le Quaternaire marocain<br />

(Texier, Raynal et Lefèvre, 1985)


15<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

2. Données générales <strong>sur</strong> la préhistoire au Maroc<br />

notamment la région de <strong>Témara</strong><br />

Le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> est souvent constitué d’une importante séquence<br />

atérienne <strong>sur</strong>montée par des niveaux néolithiques. De ce fait, il nous semble nécessaire de<br />

présenter un aperçu <strong>sur</strong> l’Atérien à <strong>Témara</strong>.<br />

2. 1. Historique des recherches<br />

L’Atérien, connu pour la première fois à Bir El Ater dans la région de Tebessa en<br />

Algérie, est une civilisation propre à l’Afrique du Nord et au Sahara. Les premiers travaux<br />

archéologiques au Maroc ont été initiés en 1939 par une équipe américaine dirigée par S.<br />

Coon. Les fouilles concernant la grotte d’El Aliya à Tanger ont permis le dégagement de<br />

certains restes humains et quelques industries lithiques associés probablement à l’Atérien<br />

(Howe, 1967).<br />

Au Maroc, les premières fouilles dirigées par J. Roche en 1951 ont concerné le gisement<br />

de Taforalt. La découverte d’un matériel archéologique important et des restes humains<br />

rattachés à l’Ibéromaurusien a encouragé à entreprendre des recherches <strong>sur</strong> la côte atlantique<br />

afin de comparer les deux régions orientale et occidentale du Maroc. Ainsi, les fouilles ont<br />

intéressé d’abord la grotte des Contrebandiers et celle de Dar-es-Soltane II (fig. 5).<br />

En 1975, une campagne de fouille dirigée par J. P. Texier a été entreprise dans le site du<br />

Chaperon-rouge, en plein air dans la région de Rabat.<br />

Ces travaux se sont déroulé dans le cadre d’une collaboration entre la Mission<br />

Préhistorique et Paléontologique Française et le Service Archéologique du Ministère d’Etat<br />

chargé des affaires culturelles. Le programme de cette collaboration a commencé par les<br />

fouilles du site de Sidi-Abderrahman à Casablanca en 1978, ainsi que des fouilles de<br />

sauvetage et de prospection (El Harhoura I et II) (Debénath, 1978).<br />

Ces travaux ont apporté de nombreuses précisions <strong>sur</strong> les cultures atériennes au Maroc.<br />

Ils ont également abouti à l’établissement d’un cadre chrono-stratigraphiques.


2. 2. Définition de l’Atérien<br />

16<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Fig. 5 : Situation des principaux sites atériens de la région de<br />

Rabat-<strong>Témara</strong> et du Maroc oriental (in Bouzouggar, 1997)<br />

1 : Taforalt, 2 : Aïn Fritissa, 3 : Rhafas, 4 : Dar-es-Soltane, 5: El Harhoura,<br />

6: El Mnasra, 7: Contrebandiers, 8: Chaperon rouge.<br />

En étudiant le matériel des sites du littoral, Antoine (1950a) a défini quatre types<br />

d’outils lithiques caractérisant l’Atérien (in Bouzouggar, 1997) :<br />

la pointe à main triangulaire de type moustérien,<br />

la pointe pédonculée non retouchée (pointe atérienne),<br />

la pointe ténuifoliée : pointe à retouches bifaciales en ellipse très allongée,<br />

plus ou moins épaisse et en principe biaciculée,<br />

le pollicidisque : nucleus discoïde de faibles dimensions rappelant le<br />

nucleus Levallois.<br />

Cette définition a été abandonnée et remplacée par celle établie par J. Tixier et<br />

complétée par A. Debénath (Debénath et al., 1986 ; Debénath, 1992 et 1994). Ces auteurs ont<br />

défini l’Atérien en mettant en évidence le débitage Levallois, avec une proportion de grattoirs


17<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

plus importante que dans tous les autres faciès moustériens. De nombreux outillages<br />

présentent à leur partie proximale un pédoncule généralement retouché <strong>sur</strong> les deux faces<br />

(Tixier, 1967). Le matériel Atérien renferme également une proportion non négligeable<br />

d’outils <strong>sur</strong> galets (Debénath, 1992 et 1994).<br />

2. 3. Les Hommes atériens<br />

Jusqu’à maintenant, les données de fouilles ont montré l’occupation du Maghreb<br />

d’abord par les Homo erectus (Salé, Ternifine, Casablanca, etc.), puis par les Homo sapiens<br />

archaïques (Jbel Irhoud). Ces derniers ont évolué vers les atériens qui sont définis comme des<br />

Cromagnoïdes archaïques (Ferembach, 1976 : in Debénath et al., 1986).<br />

Les grottes de la région de <strong>Témara</strong> sont, à présent, les seuls sites qui ont livré des<br />

restes atériens en position stratigraphique sûre et en dehors de toute sépulture. Tous les restes<br />

découverts concernent des restes céphaliques.<br />

En effet, les premières fouilles de la grotte des Contrebandiers de J. Roche en 1956 ont<br />

permis le dégagement d’une mandibule humaine qui a fait l’objet d’une étude approfondie.<br />

En raison de ses caractères nettement primitifs, H. Vallois l’a rattaché à l’Atlanthrope.<br />

En revanche, sa position stratigraphique permet de la rattacher à l’Atérien malgré ses<br />

caractères archaïques (Debénath et al., 1982 b, 1986, 1992 et 1994).<br />

Les fouilles de la grotte Dar-es-Soltane II, dirigées par A. Debénath, ont permis la<br />

découverte de restes céphaliques d’au moins trois individus (fig. 6).<br />

Dans la même région à El Harhoura I (grotte Zouhrah), les fouilles de A. Debénath ont<br />

dégagé une dent isolée et une mandibule. Cette dernière, épaisse et robuste, est marquée par<br />

l’importance de la hauteur du corps mandibulaire. Le trou mentonnier est aussi moins large<br />

que dans le cas de Dar-es-Soltane (Debénath et al., 1986).


Fig. 6 : Restes humains de Dar-es-Soltane II (Debénath et<br />

al., 1986, dessin de P. Laurent)<br />

2. 4. Origine et devenir des atériens<br />

18<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

De nombreuses discussions et recherches anthropologiques à propos des restes atériens<br />

du Maroc ont permis de mettre en évidence des affinités entre les Atériens, les Atlanthropes et<br />

les Hommes modernes de l’Ibéromaurusien. Les Atériens ou Cromagnoïdes archaïques<br />

dérivent des Pro-sapiens moustériens type Jbel Irhoud (Debénath et al., 1986). Il semble<br />

qu’après leur disparition, ils furent remplacés par des Cromagnoïdes ibéromaurusiens, (fig. 7).<br />

Fig. 7 : Origine des Ibéromaurusiens et<br />

devenir des Atériens (in Debénath et al, 1986)


19<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

A propos de l’origine de ces derniers, l’hypothèse la plus retenue est l’origine italienne<br />

par le détroit sicilo-tunisien grâce aux îles jetées entre l’Afrique et la Sicile (Camps, 1976 in<br />

Debénath et al., 1986). La migration des Cromagnoïdes vers l’Afrique a eu lieu il y a environ<br />

25 000 ans.<br />

Ainsi, les Ibéromaurusiens, à partir de la Tunisie, se diffusent le long du littoral vers<br />

l’Ouest mais également vers l’Est dans l’Egypte et le Soudan. Ce peuple a dû remplacer les<br />

Atériens qui ont "brutalement" disparus (Debénath et al., 1986).<br />

Le devenir des Atériens est en évidence de l’abaissement généralisé du niveau des<br />

Océans, au cours du dernier maximum glaciaire, d’une centaine de mètres environ par rapport<br />

au niveau marin actuel (Debénath et al., 1986). En effet, les Atériens avaient peut-être pu<br />

profiter de la courte distance, pendant cette glaciation, entre l’Espagne et le Maroc à travers le<br />

détroit de Gibraltar pour migrer vers l’Europe selon le cheminement côtier de l’Espagne<br />

(Alimen, 1975).<br />

2. 5. Classification typologique de l’Atérien marocain<br />

Les premières études culturelles concernant l’Atérien marocain ont suscité la<br />

succession de différentes classifications selon les auteurs. (tableau 4)<br />

Antoine<br />

1937<br />

Moustérien ancien de<br />

tradition acheuléenne<br />

Moustérien supérieur<br />

pro parte<br />

Moustérien supérieur<br />

pro parte<br />

Ruhlmann<br />

1939<br />

Moustérien<br />

supérieur<br />

Ruhlmann<br />

1945<br />

Levalloisien<br />

supérieur<br />

Thompson<br />

1946<br />

Antoine<br />

1950<br />

Balout<br />

1955<br />

_ Atérien I et I’ Atérien ancien<br />

Atérien inférieur Atérien inférieur _ Atérien II Atérien moyen<br />

Atérien moyen Atérien inférieur<br />

Atérien supérieur<br />

Atérien supérieur<br />

pro parte<br />

Style Bêta<br />

pro parte<br />

Style Bêta<br />

pro parte<br />

Atérien III Atérien moyen<br />

Atérien IV et V Atérien final<br />

Tableau 4 : Les premières classifications de l’Atérien (in Bouzouggar, 1997)


20<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Les fouilles de la grotte de Taforalt ont permis de mettre en évidence, selon l’étude<br />

typologique, de nouvelles classifications à propos de l’Atérien marocain (Roche, 1969a;<br />

Bordes, 1976-1977 ; Wengler, 1993) (tableau 5).<br />

J. Roche (1969a) Bordes (1976-1977) L. Wengler (1993)<br />

Atérien typique<br />

(couche D de Taforalt)<br />

Atérien moyen<br />

(couche F de Taforalt)<br />

Atérien ( ?)<br />

(couche H)<br />

Atérien typique Atérien<br />

Proto-Atérien Proto-Atérien<br />

Atérien à forte composition<br />

moustérienne<br />

Tableau 5 : Classification typologique de l’Atérien<br />

Moustérien final<br />

Du point de vue technologique, l’Atérien marocain est caractérisé par deux méthodes<br />

de taille : la méthode Levallois d’une part et le débitage laminaire d’autre part (Debénath et<br />

al., 1986 et Debénath, 1992 et 1994).<br />

2. 6. Chronologie<br />

De nombreuses datations radiométriques ont été effectuées <strong>sur</strong> des échantillons<br />

provenant des niveaux atériens de différents sites archéologiques au Maroc. Trois méthodes<br />

ont été appliquées : radiocarbone ( 14 C), gamma thermoluminescence et OSL (tableau 6).<br />

Ces datations suggèrent l’ancienneté de l’Atérien dont les niveaux anciens<br />

correspondent au Moustérien. En effet, dans la grotte de Taforalt, les couches 19 et 23 sont<br />

antérieures à 40 000 ans B.P.<br />

Ainsi, les dates les plus anciennes correspondant à l’Atérien ancien sont signalées à<br />

Taforalt avec des âges antérieurs à 40 000 ans.


21<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

L’Atérien moyen daté dans la grotte des Contrebandiers donne un âge de 24 500 + 600<br />

B.P pour la couche 11 et 23 700 + 1000 B.P pour la couche 12 (Roche, 1976a, Roche et<br />

Delibrias, 1976). Les datations de la grotte d’El Harhoura I ont fourni un âge de 25 580 ± 130<br />

B.P (Occhietti et al., 1993).<br />

Sites Niveaux Dates (B.P.) Méthodes Fouilleurs<br />

Taforalt 23 > 40 000<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Taforalt 19 sommet > 40 000<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Taforalt 19 base > 40 000<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Taforalt 19 34 550<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Taforalt 16, 17 et 18 32 370<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Rhafas 2 14 060 ± 150<br />

14<br />

C L. Wengler<br />

Station Météo Terrasse Fz3 25 600 ± 600<br />

14<br />

C L. Wengler<br />

Contrebandiers 8 12 500 ± 170<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Contrebandiers 9 14 460 ± 200<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Contrebandiers 11 24 500 ± 600<br />

14<br />

C J. Roche<br />

Contrebandiers 12 > 35 000<br />

14<br />

C J. Roche<br />

El Harhoura I 1 41 160 ± 3 500 Thermoluminescence A. Debénath<br />

El Harhoura I 1 32 150 ± 4 800 Thermoluminescence A. Debénath<br />

El Harhoura I 1 25 580 ± 130<br />

14<br />

C A. Debénath<br />

Dar-es-Soltane II 6 base 37 220± 290<br />

14<br />

C A. Debénath<br />

Dar-es-Soltane II 6 base 16 090 ± 90<br />

14<br />

C A. Debénath<br />

Chaperon Rouge I Sommet de β 28 200 ± 3 300 Thermoluminescence J. P. Texier<br />

Chaperon Rouge I Au-dessus de β 24 000 ± 3 050 OSL J. P. Texier<br />

Tableau 6 : Principales datations radiométriques de l’Atérien marocain<br />

(in bouzouggar, 1997)<br />

Tableau 7 : situation chronologique de l’Atérien du Maroc atlantique et<br />

sa comparaison avec celui du Sahara (in Bouzouggar, 1997).


22<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

2. 7. Stratigraphie générale des grottes de la région de Rabat<br />

Les grottes de la région de Rabat ayant livré de l’Atérien, par exemple Dar-es-Soltane<br />

I et II, El Harhoura II et la grotte des Contrebandiers, présentent une stratigraphie plus ou<br />

moins commune. Du bas vers le haut, elle se présente comme suit (Debénath et al., 1986) :<br />

couche à sables marins reposant <strong>sur</strong> des grès lapiazés. Cette couche pourrait<br />

représenter une pulsation du cycle Ouljien (Debénath et al., 1982).<br />

couche à blocs d’effondrement volumineux provenant de la voûte des cavités<br />

et liés à des phénomènes de décompression.<br />

succession de niveaux sableux à contenu caillouteux différents. Les niveaux<br />

inférieur ont livré de l’industrie lithique attribuée à l’Atérien ancien puis à<br />

l’Atérien. Les niveaux moyens et supérieurs correspondent respectivement au<br />

Paléolithique et au Néolithique.


23<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

Cette étude a été initiée dans les grottes de <strong>Témara</strong> et à l’Université de Mohammed V<br />

à Rabat au Maroc. Les analyses sédimentologiques et micromorphologiques ont été réalisées<br />

au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel et au Muséum National<br />

d’Histoire Naturelle de Paris.<br />

Les premiers prélèvements sédimentologiques et micromorphologiques concernant la<br />

grotte d’El Mnasra ont eu lieu en février 2000, ceux de la grotte des Contrebandiers en février<br />

2001 et ceux de la grotte d’El Harhoura II pendant les fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui<br />

et R. Nespoulet en octobre 2001.<br />

Le travail <strong>sur</strong> le terrain (dans les grottes) a consisté en un relevé des coupes<br />

stratigraphiques, une description des couches (structure, texture, épaisseur, couleur...) et en<br />

des prélèvements d’échantillons sédimentologiques et micromorphologiques d’une manière<br />

continue.<br />

Dans le but de transporter en France la seule fraction fine (inférieure à 2 mm), les<br />

prélèvements sédimentologiques de la grotte d’El Mnasra ont subi une première séparation<br />

granulométrique au Laboratoire de Géomorphologie de la Faculté des Lettres et des Sciences<br />

humaines de Rabat. Pour les prélèvements sédimentologiques de la grotte des Contrebandiers<br />

et ceux d’El Harhoura II, cette séparation granulométrique a été effectuée au Département des<br />

Sciences de la Lerre de l’Université de Mohammed V à Rabat.<br />

Suite à ces analyses granulométriques, la fraction fine (< 2 mm) a été transportée avec<br />

les prélèvements micromorphologiques pour les traiter au Centre Européen de Recherches<br />

Préhistoriques de Tautavel.<br />

1. Etude sédimentologique<br />

1. 1. Granulométrie<br />

Cette étude nous permet de quantifier les différentes classes granulométriques dans le<br />

sédiment. Dans notre étude, nous nous sommes basés <strong>sur</strong> le classement suivant (tableau 8) :


24<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

Largeur des éléments Classe granulométrique Fraction granulométrique<br />

> 10 cm Blocs<br />

De 10 cm à 1 cm Pierres ou cailloux<br />

De 1 cm à 2 mm Granules<br />

De 2 mm à 0,2 mm Sables grossiers<br />

De 0,2 mm à 40 µm Sables fins<br />

De 40 µm à 2 µm Limons ou poudres<br />

< 2 µm argiles<br />

Fraction grossière<br />

(étudiée <strong>sur</strong> le terrain)<br />

Fraction fine<br />

(étudié en laboratoire)<br />

L’analyse granulométrique de la fraction fine est appliquée au sédiment brut et au<br />

sédiment décarbonaté dans le but d’une comparaison. Deux méthodes ont été utilisées à titre<br />

de complémentarité :<br />

Tableau 8 : Répartition granulométrique des constituants d’un sédiment<br />

(d’après Miskovsky, 1988 ; Miskovsky et Debard, 2002)<br />

La méthode classique inspirée par les travaux de nombreux chercheurs comme<br />

Cailleux (1959), Miskovsky (1974) et Laville (1975). Cette technique se fait par secouage<br />

d’une colonne de tamis grâce à un dispositif électrique rotatif (mouvement tournant <strong>sur</strong> un<br />

plan horizontal) ou vibrant (mouvement vertical). Cette méthode sera appliquée uniquement<br />

pour la fraction sableuse (particules de diamètre compris entre 2 mm et 40 µm).<br />

La méthode par diffraction laser <strong>sur</strong> appareil de type Coulter Ls 230 consiste à<br />

considérer dans une même analyse aussi bien la fraction sableuse que la fraction limono-<br />

argileuse. Le principe de cette technique est la diffraction lumineuse qui se traduit en courbe<br />

de flux lumineux selon la taille de grains des sédiments.<br />

Les courbes de fréquence et les courbes cumulatives, ainsi que les indices et les<br />

interquartiles exposés dans cette étude n’ont concerné que la méthode classique.<br />

Courbe de fréquence : la forme de la courbe indique le degré de classement. Un<br />

mauvais classement est traduit par une courbe ayant une allure de dôme très aplati, un<br />

excellent classement par une courbe effilée (in Miskovsky et Debard, 2002).


25<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

Courbe cumulative : pour établir cette dernière, Krumbein a défini l’unité Φ comme<br />

étant le logarithme négatif de base 2 du diamètre de la particule (Φ = -Log2(x), x en mm). De<br />

cette courbe on peut déduire les différents quartiles et les divers paramètres de distribution,<br />

définis comme suit :<br />

tels que :<br />

La médiane (Md) : point de la courbe pour lequel 50 % du matériel est de taille<br />

supérieure et 50 % de taille inférieure à celui de la taille considérée.<br />

Le quartile Q3 : point de la courbe pour lequel 75 % du matériel est d’une taille<br />

inférieure à celui de la taille considérée et 25 % d’une taille supérieure.<br />

Le quartile Q1 : point de la courbe pour lequel 25 % du matériel est d’une taille<br />

inférieure à celui de la taille considérée et 75 % d’une taille supérieure.<br />

L’hétérométrie interquartile de Krumbein : Hq = (Q3- Q1)/ 2. Hq est d’autant<br />

plus petit que le sédiment est bien classé (Cailleux et Tricart, 1959).<br />

Le coefficient d’asymétrie interquartile (Asq) peut également être utilisé :<br />

Asq = (Q1+Q3-2Md)/2 (en alpha),<br />

Asq > 0 : les sables grossiers sont bien classés,<br />

Asq < 0 : les sables fins sont bien classés,<br />

Asq = 0 : répartition symétrique de part et d’autre de la médiane.<br />

D’autres indices granulométriques peuvent renseigner <strong>sur</strong> le classement des sédiments,<br />

L’écart-type σ1 : σ1 = (φ84+φ16)/4 + (φ95-φ5)/6,6. σ1 est d’autant plus petit<br />

que le sédiment est bien classé.<br />

L’indice de classement de trask So : So = (Q1/Q2) ½ (en mm). Plus So est<br />

1. 2. Calcimétrie<br />

élevé, plus le classement est mauvais.<br />

Le principe de cette analyse est de déterminer le pourcentage en calcaire <strong>sur</strong> 0,5 g de<br />

sédiment brut < à 0,160 mm en utilisant le calcimètre de Bernard. Pour cela on attaque les<br />

carbonates <strong>sur</strong> un gramme de sédiment par de l’acide chlorhydrique, la réaction chimique est<br />

la suivante :


26<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

CaCO3 + 2HCl CaCl2 + H2O + CO2<br />

% CaCO3 = (V.0, 25. 100)/V0.0, 5 = (V/V0).50<br />

V0 : volume de CO2 déterminé à partir de 0,25 g de calcaire pur.<br />

V : volume de CO2 déterminé à partir de 0,5 g de sédiment.<br />

Les sables traités à l’acide chlorhydrique puis à l’eau oxygénée, pour éliminer<br />

respectivement les carbonates et la matière organique, ont été séparés selon quatre fractions<br />

granulométriques. Ceci dans le but de réaliser différentes analyses sédimentologiques :<br />

FS : de 2 à 0,500 mm,<br />

F I : 0,500 à 0,315 mm,<br />

F II : 0,315 à 0,16 mm,<br />

F III : 0,16 à 0,040 mm.<br />

1. 3. Morphoscopie des grains de quartz<br />

Cette étude, mise au point par Cailleux (1959), est appliquée aux grains de quartz de la<br />

fraction F I. Elle est réalisée à l’aide d’une loupe binoculaire et son principe consiste à<br />

examiner la forme et l’aspect des grains de quartz. Elle apporte des renseignements <strong>sur</strong> le<br />

mode de transport de ces grains. On peut distinguer plusieurs types de grains de quartz :<br />

Les non usés hyalins : quartz à contours anguleux et d’aspect limpide. Leurs faces sont<br />

planes, lisses et présentent souvent des cas<strong>sur</strong>es.<br />

Les non usés laiteux : quartz de même forme que précédemment mais d’aspect terne.<br />

Ces deux types de grains n’ont pas subi de transport, ou ont subi un transport rapide<br />

qui n’a pas eu le temps de laisser son empreinte (éboulis, torrents…).<br />

Les émoussés luisants : quartz à angles émoussés, arrondis. Ils sont limpides.<br />

Les émoussés opaques : quartz de même forme que précédemment mais d’aspect<br />

terne. Les grains de quartz émoussés luisants ou opaques caractérisent un transport par


27<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

l’eau, de longue durée. Ceux qui sont parfaitement ovoïdes ont été façonnés en milieu<br />

karstique.<br />

Les rond-mats : quartz de forme circulaire présentant des traces de chocs qui précisent<br />

un transport motivé par le vent.<br />

En plus de ces différentes formes de grains de quartz, d’autres formes intermédiaires<br />

ont été rencontrées lors de notre étude : les sub-émoussés luisants et les sub-émoussés<br />

opaques.<br />

1. 4. Exoscopie des grains de quartz<br />

L’exoscopie des grains de quartz est fondée <strong>sur</strong> l’étude de caractères d’origines variées<br />

qui apparaissent à leur <strong>sur</strong>face, dans de divers environnements naturels (le Ribault, 1977). A<br />

la différence de la morphoscopie, qui ne permet de dégager que l’agent mécanique et<br />

dominant de transport de grain, l’exoscopie, grâce à de forts grossissements, tient compte<br />

aussi des évolutions brèves ou de faible intensité. En outre, c’est une étude qui permet de<br />

classer, dans leur ordre chronologique, les différents phénomènes subis par les grains<br />

(Legigan, 1984 et 2002). Lors de cette étude, les grains sont observés directement sous des<br />

grossissements divers, à l’aide d’un microscope électronique à balayage environnemental<br />

muni d’un système de translation, permettant l’examen des quartz suivant différentes<br />

positions. Pour chaque échantillon, une dizaine de grains de quartz ont été traités en<br />

collaboration avec B. Deniaux du Centre Européen de Recherches Préhistoriques. Lors de<br />

l’observation des grains, de nombreuses analyses chimiques ont été faites grâce à une sonde à<br />

énergie dispersive (Phoenix-ESEM) Philips EDAX associée au microscope électronique à<br />

balayage.<br />

1. 5. Minéraux légers<br />

L’étude de cette fraction a été réalisée en même temps que l’analyse morphoscopique<br />

des grains de quartz. Cette étude a concerné les fractions F I. Chaque fraction a été séparée<br />

densimétriquement à l’aide de bromoforme (CHBr 3) d’une densité de 2,89.


1. 6. Minéraux lourds<br />

28<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

La fraction lourde récupérée suite à la séparation des sables par le bromoforme<br />

(CHBr3) est montée entre lame et lamelle dans du baume du Canada. Les lames sont<br />

observées à l’aide d’un microscope optique polarisant à différents grossissements. Ainsi, on<br />

procède à l’identification d’un nombre de minéraux au moins égal à 200 grains pour que<br />

l’échantillon soit représentatif. L’identification des minéraux est fondée <strong>sur</strong> les descriptions<br />

minéralogiques de Parfenoff et al. (1970), Mackenzie et al. (1992), Mange et al. (1992) et<br />

Tourenq (1972 et 2002).<br />

Cette étude a concerné tous les échantillons de toutes les couches des coupes<br />

stratigraphiques, afin de mettre en évidence les variations minéralogiques du remplissage des<br />

grottes de <strong>Témara</strong>.<br />

1. 7. Minéraux argileux<br />

La fraction limono-argileuse récupérée par tamisage à l’eau, est attaquée<br />

progressivement par de l’acide chlorhydrique à 10 % et par de l’eau oxygénée afin de se<br />

débarrasser des carbonates et de la matière organique. Le sédiment est ensuite nettoyé avec de<br />

l’eau déminéralisée à l’aide d’une centrifugeuse à 2 500 tr/mn pendant 5 minutes. L’opération<br />

du lavage est répétée 3 à 6 fois selon les échantillons, en principe jusqu’à défloculation des<br />

argiles. Une fois le sédiment bien rincé, on récupère la fraction argileuse déposée en <strong>sur</strong>face<br />

du culot et on l’étale <strong>sur</strong> une lame de verre.<br />

Ces opérations se sont déroulées au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de<br />

Tautavel. Ensuite, les lames ont été transportées au Muséum National d’Histoire Naturelle de<br />

Paris afin de les analyser par diffraction aux rayons X. Le principe de cette analyse repose <strong>sur</strong><br />

la diffraction d’un faisceau de rayon X <strong>sur</strong> le réseau de plans cristallins des argiles. Cette<br />

analyse obéit à la loi de Bragg :<br />

λ : longueur d’onde de la source<br />

d : distance entre deux plans parallèles successifs<br />

λ = 2 d sin θ


θ : angle que fait le faisceau incident avec le réseau de plans.<br />

Chaque lame a subi trois analyses différentes :<br />

• Une analyse sans traitement.<br />

29<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

• Une analyse avec saturation par alcool : ce traitement est important pour caractériser la<br />

smectite suite aux gonflements de ses feuillets.<br />

• Une analyse après chauffage au four à 490 °C : ce traitement détruit certains minéraux<br />

sensibles à la chaleur comme la kaolinite.<br />

L’identification des minéraux argileux se fait <strong>sur</strong> les diffractogrammes des trois<br />

analyses. La proportion de chaque minéral est estimée d’une manière semi-quantitative en<br />

me<strong>sur</strong>ant la hauteur des pics de chaque espèce par rapport au bruit de fond.<br />

2. Etude micromorphologique<br />

La micromorphologie permet d’une part de reconstituer le paléoenvironnement et le<br />

paléoclimat lors de la mise en place des sédiments (Fedoroff et Courty, 2002), et d’autre part<br />

de retracer les transformations post-dépositionnelles et d’essayer de les classer<br />

chronologiquement.<br />

Cette étude consiste à prélever des échantillons sans perturber l’organisation de<br />

l’échantillon (dans notre étude, l’échantillon micromorphologique est appelé aussi carotte).<br />

Pour cela, on couvre la carotte par des bandes plâtrées avant de la dégager de la coupe<br />

stratigraphique. La carotte est pourvue de ses coordonnées et de son orientation dans la grotte.<br />

Malheureusement, quelques carottes n’ont pas été étudiées en raison de leur<br />

perturbation au Maroc pendant leur transport.<br />

Au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel, les carottes sont<br />

placées dans une étuve à 30°C pendant une durée de trois semaines en moyenne, selon la<br />

texture du sédiment. Les carottes sont ensuite imprégnées par un mélange de résine polyester,<br />

de styrène et d’un catalyseur. Cette opération se déroule dans une cellule à vide afin que les<br />

pores du sédiment soient imbibés par le mélange d’une manière uniforme. Une fois


30<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

imprégnées, les carottes sont mises à sécher pendant 1 mois environ pour la polymérisation du<br />

mélange (pendant l’hiver, la polymérisation peut durer au moins deux mois).<br />

Les carottes sont ensuite découpées en plusieurs parties selon la taille de la lame mince<br />

(12 × 6 cm), d’une épaisseur de 3 à 5 mm. Ces parties sont collées <strong>sur</strong> les lames minces puis<br />

rectifiées jusqu’à une épaisseur de 35 µm environ.<br />

Dans cette étude, on a procédé dans un premier temps à la description des blocs<br />

témoins (plaque imprégnée) et à l’observation des lames à l’œil nu. L’observation<br />

macroscopique des lames se poursuit à l’aide du pétroscope (appareil à projection<br />

macroscopique) de grossissement variant entre 14,8 et 48 fois. Dans un dernier temps,<br />

l’observation microscopique des lames se fait à l’aide d’un microscope optique polarisant à<br />

différents grossissements.<br />

Les descriptions de nos lames minces sont basées <strong>sur</strong> les références fondées par<br />

Bullock et al. (1985), Fedoroff et al. (1987) et Fitzpatrick (1993).


1. Présentation du site<br />

1. 1. Situation de la grotte<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

La grotte d’El Mnasra est située à une dizaine de kilomètres au sud de Rabat dans la<br />

région de <strong>Témara</strong>. Elle fait partie d’un réseau de grottes creusées dans une falaise<br />

calcarénitique ouljienne. L’étage dit Ouljien du Quaternaire marocain est l’équivalent du<br />

Tyrrhénien. La grotte est à 14 m d’altitude par rapport à la ligne de rivage actuelle (fig. 2).<br />

1. 2. Description de la grotte<br />

La grotte est située à 300 m de l’actuelle ligne de rivage. De dimension assez grande,<br />

elle se développe <strong>sur</strong> dix huit mètres en longueur et <strong>sur</strong> dix mètres largeur maximale (fig. 8).<br />

Le fond de la grotte correspond à l’Est et son ouverture dirigée vers l’Atlantique correspond à<br />

l’Ouest. Le remplissage dépasse 5, 40 m de puissance.<br />

N<br />

E<br />

Fig. 8 : Plan des fouilles dans la grotte d’El Mnasra (d’après El Hajraoui, 1993)<br />

31<br />

2 mètres


1. 3. Historique<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le gisement a été découvert dans les années soixante par J. Roche lors de ses travaux<br />

archéologiques <strong>sur</strong> les sites des Contrebandiers et de Taforalt. Il a signalé alors cette<br />

découverte au service archéologique afin de protéger rapidement le site.<br />

La grotte fut fouillée pour la première fois lors des quatre campagnes de fouilles<br />

organisées par l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, en 1990 et<br />

1991, sous la direction de M. A. El Hajraoui.<br />

Les fouilles concernent 24 m 2 pour les couches superficielles et 4 m 2 ont fait l’objet<br />

d’un sondage d’environ 3,5 m de profondeur. Ces fouilles ont été reprises depuis quelques<br />

années par M. A. El Hajraoui en collaboration avec les étudiants de l’I.N.S.A.P. dans le cadre<br />

de leur formation en archéologie.<br />

1. 4. Stratigraphie<br />

La stratigraphie de la grotte d’El Mnasra rappelle celles des gisements de la région de<br />

<strong>Témara</strong>. Elle fut établie en observant les couches du sommet du remplissage à la base du<br />

sondage profond (El Hajraoui, 1993) :<br />

Couche 1 : sablo-argileuse riche en matière organique et en éléments archéologiques.<br />

Couche 2 : épaisseur maximale de 0,52 m, argilo-sableuse de couleur gris très foncé,<br />

contenant un amas de coquilles, riche en cendres et en blocs de calcarénite<br />

chauffé.<br />

Couche 3 : épaisseur maximale de 0,50 m, sablo-argileuse de couleur gris- rosé.<br />

Couche 4 : épaisseur maximale de 0,6 m, sablo-argileuse grise, riche en ossements, en<br />

coquilles et en lentilles de cendres, contenant des blocs de calcarénite<br />

chauffés.<br />

Couche 5 : épaisseur maximale de 0,3 m, en forme de lentille argileuse de couleur<br />

gris-clair.<br />

Couche 6 : épaisseur maximale de 0,6 m, argileuse et de couleur gris-rosé, comportant<br />

trois lits cendreux.<br />

32


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche 7 : épaisseur maximale de 0,35 m, sableuse de couleur brune, contenant des<br />

lits cendreux.<br />

Couche 8 : épaisseur maximale de 0,25 m, sablo-argileuse de couleur gris-clair,<br />

couche pratiquement absente suite au creusement des foyers de la couche<br />

7.<br />

Couche 9 : épaisseur maximale de 0,1 m, sablo-argileuse de couleur rosé-foncé, stérile<br />

de point de vue archéologique.<br />

Couche 10 : épaisseur maximale de 0,4 m, sableuse de couleur gris-clair, avec des<br />

blocs, contenant des lits cendreux.<br />

Couche 11 : épaisseur maximale de 0,7 m, sablo-argileuse, avec trois lits cendreux<br />

distingués noirs ou blancs séparés par des niveaux argileux de couleur brun<br />

très foncé.<br />

Couche 12 : épaisseur maximale de 0,2 m, sableuse, de couleur marron foncé, ayant<br />

des limites irrégulières avec les couches mitoyennes.<br />

Couche 13 : épaisseur maximale de 0,7 m, sableuse de couleur rose clair, elle contient<br />

trois lits de cendres.<br />

1. 5. Matériel archéologique<br />

Le matériel archéologique récolté reste peu abondant en raison de la <strong>sur</strong>face de fouilles<br />

restreinte (El Hajraoui, 1993).<br />

1. 5. 1. Matériel lithique<br />

L’inventaire du matériel lithique est comme suit :<br />

La couche 2 comprend 35 éclats, un racloir, une pointe, un couteau à dos, une<br />

encoche, trois lames, un chopper, une épannelle. On cite aussi des tessons de céramique<br />

décorés au peigne rappelant le type de la nécropole de Skhirat et une perle.<br />

Dans la couche 3, on souligne la découverte d’un vase attribué au Néolithique ancien<br />

cardial et 168 fragments d’os indéterminés.<br />

33


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

La couche 4 contient 26 éclats, un éclat levallois, un racloir double à retouche alterne,<br />

un grattoir <strong>sur</strong> éclat pédonculé, une pointe, un couteau à dos, une lame, un nucleus protolevallois,<br />

trois nucleus, trois choppers, un chopping-tool et 28 débris.<br />

La couche 5 renferme 145 éclats, trois lames, un grattoir <strong>sur</strong> éclat pédonculé, un<br />

racloir double, une pointe, une chute de burin, 4 choppers, 6 nucleus, un percuteur, un<br />

fragment de galet, un galet, 75 débris, une pointe en os et une spatule <strong>sur</strong> côte. Deux<br />

structures de foyers ont été repérées dont un seul a été dégagé.<br />

Dans la couche 6, les fouilles ont permis de dégager 81 éclats, 8 éclats protolevallois,<br />

18 éclats à cas<strong>sur</strong>es de Siret, deux racloirs doubles, un racloir droit <strong>sur</strong> lame, une encoche <strong>sur</strong><br />

éclat, un denticulé, un bout de pointe cassé, trois nucleus, un chopping-tool, un percuteur, 74<br />

débris et un objet osseux obtenu par troncature en biseau <strong>sur</strong> os long.<br />

Pour la couche 7, on cite 15 éclats, un nucleus protolevallois et 418 fragments d’os<br />

indéterminés.<br />

La couche 8 a livré deux éclats et 120 fragments d’os indéterminés.<br />

La couche 10 présente 13 éclats, un bout de lame cassé et 31 fragments d’os<br />

indéterminés.<br />

Les couches 9, 11, 12 et 13 sont stériles.<br />

34


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 9 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />

(El Hajraoui, 1993)<br />

35


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 10 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />

(El Hajraoui, 1993)<br />

36


1. 5. 2. Matériel paléontologique<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Les ossements faunistiques déterminés lors des fouilles dirigées par A. M. El Hajraoui<br />

(1993) sont présentés dans le tableau suivant :<br />

Couche Faunes récoltées<br />

2 Bovidae, Gazella, Canidae<br />

4 Bovidae, Gazella<br />

5 Bovidae, Gazella, Suidae<br />

6<br />

Equidae, Bovidae, Suidae<br />

Rongeur, Testunidae<br />

Gazella, Testunidae<br />

9 Gazella.<br />

Tableau 9 : Restes faunistiques découvert dans la grotte d’El Mnasra<br />

1. 5. 3. Découvertes anthropologiques<br />

Les restes humains découverts dans la grotte proviennent de quatre sépultures<br />

détectées dans la couche 2. Des fragments d’os humains ont été retrouvés dans la couche 3<br />

ainsi qu’un fragment de métacarpien III dans la couche 5.<br />

1. 6. Attribution chronologique<br />

Le dégagement de quelques éléments en céramique dans la couche 2 a permis de<br />

l’attribuer au Néolithique moyen- récent du type Skhirat (Daugas et al. 1989). Le mode<br />

d’inhumation concernant les sépultures de cette couche rappelle celui des hommes<br />

néolithiques des gisements voisins notamment celui de la nécropole de Skhirat (Debénath et<br />

al., 1982a, 1982b et 1984) et la grotte d’El Harhoura II (Debénath et al., 1986).<br />

Le vase cardial de la couche 3 serait rattaché à la culture du Néolithique ancien datant<br />

de 6 500 BP (Daugas et al., 1989).<br />

Pour les couches 5 et 6, la présence des pièces pédonculées permet de rattacher ces<br />

couches aux civilisations atériennes.<br />

37


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Les couches 7, 8 et 10 ont livré des outils permettant d’évaluer un âge contemporain<br />

de l’Atérien ancien.<br />

2. Etude sédimentologique<br />

2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle<br />

La description stratigraphique des trois coupes a permis l’identification de 17 couches<br />

décrites haut vers le bas (fig. 11):<br />

Couche A1 : d’une épaisseur minimale 40 cm (il s’agit de la couche superficielle du<br />

remplissage), cette couche sablo-argileuse s’individualise <strong>sur</strong> le terrain par<br />

sa couleur brun-gris foncé (R51 de Cailleux).<br />

Couche A2 : elle est d’épaisseur maximale 10 cm, sablo-argileuse friable et de couleur<br />

brun-gris très foncé (T 51). Les limites avec les autres couches sont très<br />

nettes. Les couches A1 et A2 de cette stratigraphie correspondent à la<br />

couche 1 distinguée par M. A. El Hajraoui (1993).<br />

Couche A3 : d’épaisseur maximale 50 cm, elle est constituée de sables argileux<br />

meubles de couleur brun foncé (T 70) avec beaucoup de cailloux de<br />

calcarénite généralement grise très foncée à la base de la couche. Elle est<br />

très riche en débris de végétaux et <strong>sur</strong>tout en débris de coquilles ;<br />

Couche A4 : de 50 cm d’épaisseur maximale, la couche est formée d’un sédiment<br />

sablo-argileux friable et de couleur brun-gris (R 51). Elle est riche en galets<br />

et en cailloux à sa base.<br />

Couche A5 : elle est formée d’une lentille de sable d’épaisseur maximale de 20 cm et<br />

de couleur brun-rouge (R 49).<br />

Couche A6 : d’une épaisseur maximale 20 cm, cette couche est constituée de sables<br />

limoneux de couleur brun-gris (P 51) avec des inclusions rouges issues<br />

38


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

probablement de la couche sus-jacente. Le sédiment est très riche en<br />

charbons de bois.<br />

Couche A7 : de 30 cm d’épaisseur maximale, elle est composée de sables argileux de<br />

couleur brun-gris foncé (R 51) contenant de nombreuses lentilles<br />

cendreuses concrétionnées de couleur gris clair.<br />

Couche A8 : elle est d’une épaisseur de 30 cm et de texture sablo-limoneux brun<br />

grisâtre (P 51) passant au noir dans certains points. Le matériel est très<br />

riche en débris de coquilles. Trois échantillons ont été prélevés dans cette<br />

couche dont les analyses sédimentologiques ultérieures ont permis de<br />

rattacher l’échantillon supérieur (A8a) à la couche A7.<br />

Couche A9 : d’une épaisseur maximale de 25 cm, cette couche est sableuse riche en<br />

limons de couleur brun gris (R 51) avec des taches roses.<br />

Couche A10 : elle est d’une épaisseur maximale de 25 cm, elle est de texture sablo-<br />

limoneuse et de couleur brun-gris riche en lentilles de cendres de couleur<br />

grise généralement concrétionnées. La base de ces lentilles est représentée<br />

par des passages charbonneux noirs.<br />

Couche A11 : de 20 cm d’épaisseur maximale, la couche est formée d’un niveau<br />

cendreux brun- gris, concrétionné et très altéré.<br />

Couche A12 : elle est d’épaisseur maximale de 30 cm et de texture argilo-sableuse,<br />

grise (N 71) avec un niveau cendreux gris clair.<br />

Couche A13 : de 15 cm d’épaisseur, elle est formée de sables argileux gris foncé avec<br />

un niveau gris clair. Sur le terrain, ce niveau a été identifié comme étant<br />

une lentille cendreuse. Cependant, l’étude micromorphologique montre<br />

ultérieurement qu’il s’agit d’un niveau concrétionné suite aux infiltrations<br />

des carbonates.<br />

39


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche A14 : d’une épaisseur maximale de 35 cm, elle est formée de sables grossiers<br />

de couleur brun foncé (R 69) et elle est très riche en débris de coquilles.<br />

Couche A15 : l’épaisseur maximale est 10 cm. Elle est composée de sables brun-gris<br />

(R 51) riche en lentilles de concrétions grisâtres.<br />

Couche A16 : d’une épaisseur maximale de 10 cm et de texture argileuse brun très<br />

foncé à noir, elle constitue une aire de combustion très riche en charbons<br />

de bois.<br />

Couche A17 : l’épaisseur visible est au moins de 10 cm. Elle constitue la couche<br />

basale du remplissage et elle est formée de sables grossiers brun-rouge (P<br />

50).<br />

40


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 11 : Coupe longitudinale G/H en 9 et 10<br />

41


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 12 : Coupe transversale 9/10 en F et G<br />

42


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 13 : Coupe longitudinale D/E en 4 et 5<br />

43


2. 2. Prélèvements sédimentologiques<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Lors de la mission dans la grotte d’El Mnasra en février 2000, trois coupes<br />

stratigraphiques ont été relevées et décrites. Deux types de prélèvements ont été effectués<br />

pour les études sédimentologiques et micromorphologiques (fig. 11, 12 et 13) :<br />

La coupe longitudinale G/H en 8 et 9 expose la stratigraphie complète de la grotte.<br />

Elle délimite le sondage profond creusé lors des fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui en<br />

1990 et 1991. Une quarantaine d’échantillons a été prélevée <strong>sur</strong> cette coupe haute de 3,5 m.<br />

La coupe transversale 9/10 au niveau des zones F et G délimite également le sondage<br />

signalé précédemment et elle est comparable à la partie inférieure de la coupe G/H. Une<br />

vingtaine d’échantillons sédimentologiques a été prélevée le long de cette coupe. Cette<br />

dernière ne dépasse pas 2 m de hauteur puisqu’elle délimite les carrés fouillés récemment.<br />

La coupe longitudinale D/E des carrés 4 et 5 est comparable à la partie supérieure de la<br />

coupe précédente. Vingt et un prélèvements sédimentologiques ont été réalisés <strong>sur</strong> cette<br />

coupe. Elle atteint une hauteur de 2 mètres environ.<br />

44


Prélèvements sédimentologiques<br />

de la coupe G/H en 9<br />

couche échantillon altitude (cm)<br />

A1 A1 -170<br />

A2 A2 -178<br />

A3a -186,5<br />

A3b -196<br />

A3<br />

A3c<br />

A3d<br />

-205<br />

-215<br />

A3e -223,5<br />

A3f -230,5<br />

A4a -240<br />

A4<br />

A4b<br />

A4c<br />

-251<br />

-261<br />

A4d -271<br />

A5<br />

A5a<br />

A5b<br />

-279,5<br />

-287<br />

A6<br />

A6a<br />

A6b<br />

-295,5<br />

-304,5<br />

A7a -314,5<br />

A7 A7b -325<br />

A7c -335<br />

A8<br />

A8a<br />

A8b<br />

-345<br />

-354<br />

A9a -362<br />

A9 A9b -372<br />

A9c -381<br />

A10a -390<br />

A10 A10b -399<br />

A10c -406<br />

A11 A11 -415<br />

A12a -425<br />

A12 A12b -432,5<br />

A12C -441<br />

A13<br />

A13a<br />

A13b<br />

-459<br />

-467,5<br />

A14a -477<br />

A14<br />

A14b<br />

A14c<br />

-487<br />

-496<br />

A14d -503,5<br />

A15 A15 -512<br />

A16 A16 -520<br />

A17 A17 -527<br />

Tableau 10 : Inventaire des prélèvements<br />

sédimentologiques de la coupe G/H<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Prélèvements<br />

sédimentologiques de la coupe<br />

9/10 en G<br />

couche échantillon altitude<br />

(cm)<br />

B1 B1 -328<br />

B2<br />

B2a<br />

B2b<br />

-335<br />

-347<br />

B3<br />

B3a<br />

B3b<br />

-357<br />

-367<br />

B4a -378<br />

B4 B4b -387<br />

B4c -395<br />

B5 B5 -408<br />

B6a -420<br />

B6 B6b -430<br />

B6c -440<br />

B7a -447<br />

B7 B7b -455<br />

B7c -465<br />

B8a -475<br />

B8 B8b -485<br />

B8c -493<br />

B9 B9 -503<br />

B10 B10 -515<br />

B11 B11 -522<br />

Tableau 11 : Inventaire des prélèvements<br />

sédimentologiques de la coupe 9/10<br />

45<br />

Prélèvements sédimentologiques<br />

de la coupe D/E en 5<br />

couche échantillon altitude<br />

(cm)<br />

C1<br />

C2<br />

C3<br />

C4<br />

C5<br />

C6<br />

C7<br />

C1a -149<br />

C1b -158<br />

C2a -168<br />

C2b -177<br />

C3a -187<br />

C3b -197<br />

C3c -207<br />

C3d -216<br />

C4a -226<br />

C4b -237<br />

C4c -246<br />

C4d -255<br />

C4e -264<br />

C5a -274<br />

C5b -283<br />

C6a -290<br />

C6b -294<br />

C7a -305<br />

C7b -314<br />

C7c -324<br />

Tableau 12 : Inventaire des prélèvements<br />

sédimentologiques de la coupe D/E


2. 3. Etude granulométrique<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

2. 3. 1. Granulométrie de la fraction grossière (> 2 mm)<br />

La fraction grossière est représentée généralement par un pourcentage relativement<br />

faible et ne dépasse que rarement 20 % dans certaines couches telles que les couches A3 et A4<br />

où elle est souvent représentée par des cailloux et des granules d’aspect anguleux et parfois<br />

arrondis. Dans le reste du remplissage, elle est figurée par des granules. La texture est<br />

généralement biocalcarénitique, parfois calcaireuse ou gréseuse.<br />

2. 3. 2. Granulométrie de la fraction fine (< 2 mm)<br />

L’étude granulométrique globale a été réalisée tout d’abord <strong>sur</strong> le sédiment brut et puis<br />

<strong>sur</strong> le sédiment décarbonaté. Toutefois, en raison de la présence dans les sédiments d’une<br />

quantité considérable de coquilles qui pourrait fausser les résultats, il nous a semblé<br />

nécessaire de ne prendre en considération que le sédiment décarbonaté pour l’exploitation des<br />

données.<br />

2. 3. 2.1 Granulométrie de la coupe longitudinale G/H en 9 et 10 .<br />

a- Granulométrie globale des sédiments fins (


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Série III (de la couche A4 au sommet) : le taux des limons régresse à nouveau (13 %<br />

en moyenne) au profit des sables grossiers (50 % en moyenne et avec un maximum de 57 %<br />

dans la couche sommitale).<br />

altitude audesous<br />

de 0 (cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350<br />

432<br />

A8<br />

372 A9<br />

couche<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A3f<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5a<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A8a<br />

A8b<br />

A8c<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

sab.gros.<br />

sab.fins<br />

limons<br />

argiles<br />

Fig. 14 : Répartition des différentes fractions<br />

granulométriques de la coupe G/H<br />

b- Paramètres et indices granulométriques des sables<br />

La médiane Md montre des valeurs oscillant entre 0,2 mm et 0,26 mm. Cependant, ce<br />

paramètre enregistre une évolution discrète le long du remplissage de la grotte ; il marque son<br />

maximum à la base du remplissage fouillé (couche A17) avec une valeur de 0,26 mm, il<br />

diminue à 0,22 mm dans la partie comprenant les couches de A15 à A5 et il reprend des<br />

valeurs plus élevées (0,25 mm) dans les couches de A4 jusqu’au sommet.<br />

47


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Les courbes cumulatives de la fraction sableuse présentent une allure sigmoïde<br />

fortement redressée traduisant un sable formé de minéraux calibrés. Toutefois, les courbes des<br />

couches inférieures (couches A15, A16 et A17) sont légèrement moins redressées que les<br />

courbes des autres couches (fig. 15).<br />

L’indice d’hétérométrie interquartile (Hq) varie entre 0,9 (couche A8) et 1,6 (couche<br />

A17). Les couches inférieures ayant un Hq relativement élevé présentent un bon classement<br />

des sables. En allant vers le haut du remplissage jusqu’à la couche 8, les sables redeviennent,<br />

progressivement, très bien classés. A partir de la couche A7, les échantillons présentant des<br />

valeurs de l’indice Hq inférieurs à 1 alternent avec ceux dont les valeurs de Hq sont<br />

supérieures à 1. Ils résultent donc d’une alternance de couches à sables bien classés avec des<br />

couches à sables très bien classés (fig. 16).<br />

L’indice d’asymétrie interquartile Asq des sables décalcifiés révèle une différence<br />

avec celui des sables bruts. Il est négatif dans les couches de la base de la séquence (couche<br />

A17, A16 et A15) : on note alors un meilleur classement des sables fins dans ces couches. Ce<br />

qui signifie que les carbonates, qui se présentent en débris de coquilles, agissent <strong>sur</strong> la<br />

population des sables grossiers.<br />

Dans la couche A14, les valeurs de l’indice Asq oscillent autour de 0, alors qu’elles<br />

sont nettement négatives pour les échantillons bruts.<br />

Les couches de A12 à A9 présentent, contrairement aux échantillons bruts, un Asq<br />

positif. Ce sont les sables grossiers les mieux classés.<br />

Les couches de A8 à A7 montrent un bon classement des sables fins (l’indice Asq est<br />

négatif) comme pour les échantillons bruts, ceci est nettement observé au niveau de la base de<br />

la couche A7. Enfin, vers le sommet de la séquence, les couches à sables fins bien triés<br />

alternent avec les couches à sables grossiers moyennement triés.<br />

48


Pourcentages cumulés<br />

Pourcentages cumulés<br />

Pourcentages cumulés<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

0<br />

1 10 100<br />

Tailles des grains en µm<br />

1000 10000<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Tailles des grains en µm<br />

49<br />

A2<br />

A3b<br />

A4c<br />

A6b<br />

A7b<br />

A8b<br />

A9b<br />

A10b<br />

A11<br />

A12b<br />

A13b<br />

A14b<br />

A14d<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Tailles des grains en µm<br />

Fig. 15 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe G/H<br />

A16<br />

A17


50<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0 0,2 0,4 0,6<br />

Q1, Md et Q3 des<br />

Q1, Md et Q3 (mm)<br />

sables décalcifiés<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0,84 0,86 0,88 0,9 0,92<br />

Classement (So)<br />

de Trask<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0,5 1 1,5 2<br />

Hétérométrie<br />

(Hq)<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

Fig. 16 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe G/H<br />

-0,4 -0,2 0 0,2<br />

Asymétrie (Asq)<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

2. 3. 2. 2. Granulométrie de la coupe transversale 9/10<br />

a- Granulométrie globale des sédiments fins (fig. 17)<br />

Le diagramme granulométrique est, du point de vue de la composition des fractions,<br />

très similaire à celui de la coupe G/H notamment au niveau de sa partie inférieure avec un<br />

pourcentage très faible des argiles qui ne dépasse pas 5 %. On distingue de la base au sommet<br />

de la séquence, deux séries granulométriques :<br />

Série I (couches B11, B10 et B9) : on constate une nette dominance de la fraction des<br />

sables grossiers. Elle peut atteindre 71 % dans la couche B11. Les moyennes des taux des<br />

sables fins et des limons sont respectivement de l’ordre de 24 % et 14 %.<br />

Série II (de la couche B8 au sommet) : le taux des sables grossiers diminue au profit de<br />

celui des limons et des sables fins pour obtenir une répartition plus au moins égale des trois<br />

fractions granulométriques.<br />

altitude audesous<br />

de 0<br />

(cm)<br />

328 B1<br />

341 B2<br />

362 B3<br />

367 B4<br />

408 B5<br />

430 B6<br />

455 B7<br />

485<br />

B8<br />

503 B9<br />

couche<br />

515 B10<br />

522 B11<br />

B1<br />

B2a<br />

B2b<br />

B3a<br />

B3b<br />

B4a<br />

B4b<br />

B4c<br />

B5<br />

B6a<br />

B6b<br />

B6c<br />

B7a<br />

B7b<br />

B7c<br />

B8a<br />

B8b<br />

B8c<br />

B9<br />

B10<br />

B11<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

sab.gros.<br />

sab.fins<br />

limons<br />

argiles<br />

Fig. 17 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe 9/10<br />

51


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

b- Paramètres et indices granulométriques des sables<br />

Les quartiles Q1, Md et Q3 sont représentés par des courbes dont les valeurs sont très<br />

voisines de celles des quartiles de la coupe longitudinale G/H dans sa moitié inférieure.<br />

L’indice d’hétérométrie interquartile (Hq) montre, avec ces valeurs relativement<br />

faibles, un tri relativement meilleur dans sa partie inférieure (de la couche B11 jusqu’à la<br />

couche B6) et au niveau des couches sommitales B2 et B1.<br />

L’indice d’asymétrie interquartile Asq figure des valeurs négatives ou, très rarement,<br />

des valeurs qui tendent à s’annuler. Cela explique un meilleur classement du côté des sables<br />

fins. Cette observation est nettement visible à la base de la séquence (couche B11).<br />

2. 3. 2. 3. Granulométrie de la coupe longitudinale D/E<br />

a- Granulométrie globale des sédiments fins (fig. 18)<br />

Comme dans les diagrammes granulométriques précédents, le taux des argiles ne<br />

dépasse pas 0,7 % <strong>sur</strong> tout le remplissage de la coupe. En se basant <strong>sur</strong> la composition des<br />

autres fractions (limons, sables fins et sables grossiers), on distingue, de la base au sommet de<br />

la coupe, deux séries :<br />

Série I (les couches C7 et C6) : de point de vue des taux des fractions, cette série est<br />

comparable aux couches A6 et A5 de la coupe longitudinale G/H. On note une présence<br />

importante des trois fractions dont on cite les limons avec un taux moyen de 28 %, les sables<br />

grossiers avec 26 % de moyenne et les sables fins qui marquent une légère dominance avec un<br />

taux moyen de 34 % ;<br />

Série II (de la couche C5 au sommet) : sa composition granulométrique est similaire à<br />

celle de la partie III de la coupe G/H (de la couche A4 au sommet). Le taux des sables<br />

grossiers augmente progressivement pour atteindre une moyenne de l’ordre de 44 % et un<br />

maximum de 50 % dans la couche sommitale. Cette dominance progressive des sables<br />

grossiers se fait aux dépens des limons qui ne dépassent pas 13,5 % dans la couche<br />

superficielle.<br />

52


altitude audesous<br />

de 0<br />

(cm)<br />

154 C1<br />

173 C2<br />

197 C3<br />

241 C4<br />

278 C5<br />

292 C6<br />

314 C7<br />

couche<br />

C1a<br />

C1b<br />

C2a<br />

C2b<br />

C3a<br />

C3b<br />

C3c<br />

C3d<br />

C4a<br />

C4b<br />

C4c<br />

C4d<br />

C4e<br />

C5a<br />

C5b<br />

C6a<br />

C6b<br />

C7a<br />

C7b<br />

C7c<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

sab.gros.<br />

sab.fins<br />

limons<br />

argiles<br />

Fig. 18 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe D/E<br />

b- Paramètres et indices granulométriques<br />

Les quartiles Q1, Md et Q3 arborent des courbes comparables à celles des autres<br />

coupes.<br />

Bien que ses valeurs soient relativement élevées, l’indice d’Hq atteint ses minimums<br />

dans les couches inférieures et devient plus important dans les couches supérieures. Ceci<br />

explique un meilleur classement des sables dans les niveaux de la base de la séquence.<br />

Le meilleur puis le mauvais classement des sables des échantillons respectivement<br />

bruts puis décarbonatés (par exemple l’échantillon C2a) montre une grande influence des<br />

calcaires, <strong>sur</strong>tout des débris de coquilles, <strong>sur</strong> la fraction sableuse.<br />

L’indice Asq présente des valeurs négatives le long de la séquence D/E. Cela signifie<br />

que le meilleur tri est du côté des sables fins. Cependant, une telle variabilité de degré de<br />

classement de cette fraction fine est nettement importante d’une couche à l’autre.<br />

53


2. 3. 2. 4. Conclusion<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

L’étude granulométrique permet de mettre en évidence une corrélation entre les trois<br />

coupes : en effet, la moitié inférieure de la coupe longitudinale G/H correspond à la coupe<br />

transversale 9/10 et sa moitié supérieure correspond à la coupe longitudinale D/E. La légère<br />

différence en profondeur entre les couches des trois coupes est due à leur léger pendage vers<br />

l’Est (le fond de la grotte). De ce fait, l’interprétation granulométrique du remplissage sera<br />

basée <strong>sur</strong> l’interprétation de la coupe stratigraphique globale (coupe longitudinale G/H).<br />

Le long du remplissage, de la base au sommet, on distingue trois ensembles<br />

granulométriques :<br />

Ensemble I (couches A17, A16, A15 et A14) : il est caractérisé par une<br />

dominance très nette des sables grossiers dont le taux peut atteindre 77 %. Les courbes<br />

cumulatives redressées et les indices granulométriques montrent un bon classement des<br />

sables. Ces données indiquent donc qu’il peut s’agir de sables de plage mis en place par une<br />

dynamique à haute énergie.<br />

Ensemble II (de la couche A13 à la couche A5) : il est caractérisé par<br />

l’augmentation des taux des sables fins et des limons aux dépens de celui des sables grossiers.<br />

Le taux de ces derniers diminue pour atteindre une moyenne de 36 %.<br />

Ensemble III (de la couche A4 au sommet du remplissage) : il est<br />

marqué par l’augmentation des sables grossiers aux dépens des limons. On rappelle que le<br />

taux moyen de ces derniers est de l’ordre de 13 % alors que celui des sables grossiers atteint<br />

50 % avec un maximum de 57 % dans la couche superficielle. Cependant, ce taux est moins<br />

élevé que dans les couches de l’ensemble I. Ce qui permet de proposer une sédimentation par<br />

une forte énergie mais plus modérée que celle responsable de la mise en place du sédiment de<br />

l’ensemble I.<br />

Le long du remplissage, les sables présentent des courbes sigmoïdes indiquant un<br />

excellent classement des sables dont le transport et la mise en place ont été probablement<br />

l’œuvre de l’action éolienne (com. orale avec J. J. Blanc et S. Abdessadok). L’analyse<br />

granulométrique des sables des parois de la grotte ont montré les mêmes résultats. De ce fait,<br />

54


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

il est difficile de distinguer entre des sables mis en place dans la grotte par le vent et les sables<br />

issus directement des parois de la grotte par les circulations karstiques.<br />

Suite à ces résultats granulométriques, d’une part, il est nécessaire, d’estimer<br />

l’évolution des taux de carbonates dans les différents ensembles granulométriques. D’autre<br />

part, il est nécessaire de procéder à l’étude morphoscopique et exoscopique dans le but de<br />

proposer le mode de transport et probablement du dépôt des sables dans la grotte en étudiant<br />

les grains de quartz du remplissage.<br />

2. 4. Calcimétrie<br />

Les carbonates sont assez bien représentés dans le remplissage de la grotte. Pour la<br />

coupe longitudinale G/H, leur taux varie entre 18 et 45 %. Le diagramme permet de distinguer<br />

trois parties selon leur teneur en carbonates (fig. 19) :<br />

La partie I constituée des couches basales (de la base jusqu’à la couche A13), présente<br />

un taux de carbonates de l’ordre de 25 % en moyenne.<br />

La partie II formée par les couches moyennes (de la couche A12 à A7), montre un taux<br />

moyen de l’ordre de 36 % avec un maximum de 46 % dans la couche A12 (éch. A12c) et un<br />

minimum de 24 % dans la couche A9 (éch. A9b).<br />

La partie III (de la couche A5 au sommet) relève des teneurs en carbonates de l’ordre<br />

de 28 % en moyenne.<br />

55


altitude audesous<br />

de 0<br />

(cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350<br />

432<br />

A8<br />

372 A9<br />

couche<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A3f<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5a<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

0 10 20 30 40 50<br />

Fig. 19 : Taux des carbonates de la coupe G/H<br />

La coupe transversale 9/10 montre des taux de carbonates comparables à la partie<br />

inférieure de la coupe G/H. De la base au sommet, on distingue deux parties :<br />

Une partie inférieure comprenant les couches de B11 à B7 : le taux moyen des<br />

carbonates est de 25 % environ. Cette partie rappelle la série I de la coupe longitudinale G/H.<br />

Une partie supérieure formée des couches de B6 au sommet de la coupe : les taux des<br />

carbonates dont la moyenne est de l’ordre de 34 % rappellent ceux livrés par la série II de la<br />

coupe précédente.<br />

L’analyse de la calcimétrie permet de caractériser les ensembles distingués par la<br />

granulométrie précédemment. En effet, l’ensemble I (de la couche A17 à la couche A14) est<br />

caractérisé par des taux de carbonates relativement faibles (25 %). L’ensemble II (de la<br />

56<br />

% CaCO3


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

couche A12 à la couche A5), excepté pour la couche A13 contenant un pourcentage de<br />

carbonates relativement faible, enregistre des taux de carbonates élevés (36 %). L’ensemble<br />

III (de la couche A4 à la <strong>sur</strong>face du remplissage) est marqué par des valeurs de carbonates<br />

moyennes (28 %).<br />

En ce qui concerne les origines de ces carbonates, on peut en proposer au moins trois :<br />

1- présence très accentuée des débris de coquilles,<br />

2- dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière,<br />

3- accumulation des carbonates suite au lessivage des formations superficielles.<br />

Ces origines peuvent être communes pour les trois ensembles stratigraphiques de la<br />

grotte. Dans l’ensemble moyennement carbonaté (ensemble II), quelques niveaux font<br />

exception avec soit des teneurs faibles en carbonates (le cas des couches A13 et A9) soit des<br />

valeurs élevées comme les couches A12 (éch. A12c) et A7. On rappelle que ces derniers<br />

niveaux ont été décrits dans la grotte comme des niveaux cendreux. Ce qui nous permet de<br />

proposer une quatrième origine des carbonates pour le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />

il s’agit de l’origine végétale des carbonates issus des cendres de bois. Néanmoins, il est<br />

nécessaire de vérifier, par l’étude micromorphologique, cette origine de carbonates<br />

enregistrée notamment dans les niveaux relativement limoneux.<br />

2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />

La morphoscopie des grains de quartz a révélé un taux élevé des émoussés, d’environ<br />

45%. Cette famille est représentée par des quartz opaques et <strong>sur</strong>tout par des quartz luisants. La<br />

famille des grains de quartz non usés est présente aussi mais avec des pourcentages souvent<br />

inférieurs à 20 % (fig. 20).<br />

Entre ces deux familles classiques, une troisième intermédiaire qui est définie par la<br />

famille des sub-émoussés est bien représentée avec des taux de 35 % environ. Cette dernière<br />

montre une dominance nette des grains de quartz d’aspect opaque.<br />

L’étude morphoscopique permet de proposer un déplacement, probablement, de<br />

grande distance, des grains de quartz puisque la plupart des grains sont émoussés ou sub-<br />

57


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

émoussés. L’abondance de ces familles de grains de quartz induit un mode de transport<br />

aquatique (marin et/ou fluviatile). Etant donné qu’aucun grain rond-mat n’a été signalé, cette<br />

étude ne confirme pas l’hypothèse proposée suite aux analyses granulométriques notamment<br />

les courbes cumulatives qui caractérisent une mise en place éolienne. Une telle<br />

incompatibilité des résultats nous met dans l’obligation de procéder à d’autres analyses en<br />

particulier l’étude exoscopique au microscope électronique à balayage afin de vérifier s’il y a<br />

des figures, <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face des grains, caractérisant un milieu éolien. On peut, par cette<br />

méthode, retracer les évènements subis par les grains de quartz lors de leur transport et, peut<br />

être, retracer l’évolution chronologique de ces évènements.<br />

altitude audesous<br />

de couche<br />

0 (cm)<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350 A8<br />

372 A9<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

432 A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5a<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

58<br />

NUH<br />

NUO<br />

EL<br />

EO<br />

SEL<br />

SEO<br />

Fig. 20 : Répartition morphoscopique des grains de quartz de la coupe G/H<br />

NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO : émoussé opaque,<br />

SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque


2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Dans cette étude, des grains de quartz de chaque couche ont été observés. Etant donné<br />

que la plupart des grains présentent des caractères communs, quelques-uns seulement seront<br />

exposés dans cette étude. Les grains sont choisis pour fournir le plus de renseignements<br />

détaillés <strong>sur</strong> le mode de transport des quartz de la famille la plus représentée du sédiment (les<br />

émoussés et les sub-émoussés) signalée lors de l’étude morphoscopique. Cependant, il était<br />

nécessaire de vérifier si les grains anguleux (même s’ils ne sont pas dominants) ne portent pas<br />

de traces de chocs à leur <strong>sur</strong>face.<br />

Tous les grains examinés montrent qu’il s’agit de quartz pédogénétiques dont les<br />

actions chimiques sont très prononcées. Cependant, ils ont déjà subi au moins une phase de<br />

transport ; il s’agit alors de quartz pédogénétique sensu strito (Prone, 1980).<br />

Les traces de choc fraîches indiquant un transport récent n’ont quasiment pas été<br />

observées. Les indices de transport sont masqués par l’altération de la silice. En effet, ces<br />

traces de choc sont exploitées par l’altération siliceuse indiquant ainsi un milieu de basse à<br />

moyenne énergie que ce soit marin ou fluviatile (Pl. I et II). Ces horizons d'énergie plus ou<br />

moins modérée sont également reflétés <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face des quartz par des précipitations<br />

siliceuses en formes de globules coalescents aboutissant à la formation des fleurs de silice (Pl.<br />

III). Les photos 5 et 6 de la planche III montrent un aspect très particulier des fleurs de silice.<br />

Ces fleurs constituent un bon critère d’identification des grains immobilisés à l’air dans des<br />

zones soumises aux influences marines (Le Ribault, 1977). En plus de ces formes d’altération<br />

chimique, on souligne la présence de petits cristaux de néogénèse abrités dans les dépressions.<br />

Le plus souvent, on les observe <strong>sur</strong> les quartz témoignant d’une évolution dans les milieux<br />

fluviaux ou intertidaux. Pour d’autres quartz, on retrouve ces cristaux, non seulement au<br />

niveau des dépressions, mais aussi <strong>sur</strong> les faces planes indiquant ainsi des milieux<br />

continentaux aquatiques de basse énergie (Pl. III, ph 3) (Pl. IV, ph 1, 2 et 4).<br />

Ces altérations chimiques caractérisant un horizon pédogénétique exploitent souvent<br />

les traces de choc héritées lors du transport des grains. Dans le remplissage de la grotte d’El<br />

Mnasra, on reconnaît plusieurs formes de traces de choc. De nombreux quartz exposent des<br />

figures mettant en évidence une ancienne phase d’éolisation tel que les croissants et les « V »<br />

de choc (Pl. II, ph 2) (Pl. IV, ph 1, 2 et 4) (Pl. V, ph 1). On cite aussi les traces de broutages<br />

59


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

caractérisant un environnement intertidal de moyenne à haute énergie (Pl. IV, ph 3, 4 et 5). La<br />

répartition de ces figures de frottement en plusieurs familles orientées différemment témoigne<br />

d’un courant violent.<br />

D’autres figures indiquant une évolution aquatique de type intertidal, il s’agit des<br />

cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage (Pl. V, ph 3 et 4). Leurs amplitudes marquent<br />

un milieu d’évolution fluviatile ou intertidale. On rencontre rarement des figures de<br />

cisaillements d’origine torrentielle (Pl. V, ph 5).<br />

Certains grains de quartz présentent, en plus d’un réseau de dissolution anastomosé,<br />

des figures de dissolution géométriques caractéristiques des environnements dynamiques d’un<br />

horizon infratidal (Pl. V, ph 2) (Legigan, 2002). Les environnements statiques du milieu<br />

infratidal, dont les grains évoluent à une profondeur suffisante n’enregistrant que les<br />

conséquences des courants de fond, sont caractérisés par des formes de dissolution<br />

anastomosées attaquant progressivement le quartz bien cristallisé sans aucune trace de choc<br />

récente, d’où l’aspect de <strong>sur</strong>face très propre des grains (Pl. IV, ph 3 et Pl. V, ph 5) (Legigan,<br />

2002).<br />

Interprétation :<br />

Les grains de quartz de la grotte d’El Mnasra montrent de nombreuses figures<br />

d’origines essentiellement mécaniques. Ces figures sont assez souvent exploitées par les<br />

phénomènes d’altération chimique traduisant une étape finale de l’évolution pédogénétique de<br />

ces quartz. Les traces de choc détectées à la <strong>sur</strong>face des grains permettent de proposer un<br />

mode de transport éolien (les « V » et les croissants de choc) ou fluviatile. Les principaux<br />

Oueds sont Sebou et Bou Regreg vers le nord de la grotte, Nefifikh et El Maleh au sud de<br />

celle-ci. Ce dernier mode de transport est confirmé par la présence de « V » de chocs (de taille<br />

plus petite que les marques éoliennes) et par les dépôts de silice dans les dépressions.<br />

Les grains changent le milieu de leur cheminement par la reprise aquatique de l’Océan<br />

atlantique d’abord dans le domaine intertidal ; ce domaine est signalé par les traces de<br />

broutage témoignant généralement d’une évolution à haute énergie du milieu (répartition de<br />

ces figures en plusieurs familles de différentes orientations). Les altérations chimiques dans ce<br />

milieu dépendent des phénomènes d’émersion et d’immersion qui alternent périodiquement :<br />

pendant l’émersion, l’eau piégée dans les dépressions devient très concentrée en silice suite à<br />

60


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

l’évaporation, ce qui favorise les précipitations siliceuses dans ces dépressions (Legigan,<br />

2002). Pendant l’immersion, le milieu sous-saturé en silice incite la dissolution de celle-ci<br />

exploitant d’abord les traces héritées et parfois l’édifice cristallin.<br />

Certains de ces grains quittent le domaine intertidal pour conquérir la grotte d’El<br />

Mnasra. D’autres continuent leur trajet vers le milieu infratidal qui est défini par deux<br />

environnements de différentes profondeurs : dynamique et statique. Les grains arrivent<br />

d’abord dans le premier environnement (dynamique) soumis aux actions des vagues, de la<br />

houle et des courants côtiers et acquièrent des formes de dissolution anastomosée puis des<br />

figures de dissolution géométriques attaquant le quartz bien cristallisé. Les grains de quartz de<br />

ce groupe ne subissent pas la même histoire : certains d’entre eux retrouvent le milieu<br />

intertidal qui représente une zone de transition des grains avant d’achever leur cheminement<br />

vers la grotte. D’autres grains, grâce aux courants marins, se dirigent vers les environnements<br />

statiques du milieu infratidal (vers les fonds de l’océan). Les grains, n’étant soumis qu’à<br />

l’action des courants de fond, acquièrent un réseau de dissolution anastomosé attaquant<br />

progressivement l’édifice cristallin des grains et ne présentent aucune trace de choc récente,<br />

ce qui leur donne un aspect de <strong>sur</strong>face très propre. Cette dernière unité de grains retourne vers<br />

le continent en passant par les mêmes stations qui servent de zones de transition pour les<br />

grains. Plus le stationnement des grains dans ces zones est bref plus les effets du dernier<br />

milieu sont facilement reconnu (environnement statique du milieu infratidal) <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face<br />

des grains. Enfin, ces derniers, comme les autres grains, achèvent leur cheminement dans la<br />

grotte d’El Mnasra. Cependant, le mode de transport des grains entre le milieu intertidal et la<br />

grotte n’est pas défini vu l’absence de traces de choc récentes <strong>sur</strong> leur <strong>sur</strong>face.<br />

On déduit alors que les grains de la grotte d’El Mnasra ont subi un long cheminement<br />

dont le milieu intertidal de l’Atlantique représente ainsi la station de provenance la plus<br />

directe. Cependant, on signale qu’aucune trace de choc récente, notamment éolienne, n’a été<br />

enregistrée <strong>sur</strong> l’ensemble des grains traités. Ainsi, l’hypothèse proposée par l’étude<br />

granulométrique faisant appel à un mode de transport éolien n’est pas confirmée par cette<br />

étude.<br />

Lors de l’examen de ces quartz, certains d’entre eux affichant des figures très<br />

particulières ont été signalés, il s’agit de formes d’éclatements de la silice. Elles sont figurées<br />

par des craquelures <strong>sur</strong>tout au niveau des dépressions de la dissolution (les endroits où la<br />

61


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

silice est particulièrement fragile) (Pl. IV, ph 1 ; Pl. VI, ph 4). Ces craquelures aboutissent au<br />

détachement d’écailles de silice (Pl. VI, ph 1, 2 et 3). Ces figures ressemblent énormément à<br />

des formes de desquamation ou d’éclatement de la silice à la <strong>sur</strong>face de la plupart de grains de<br />

quartz désertiques évoluant sous un climat chaud. Ceci est dû sans doute aux changements<br />

brutaux des températures (Le Ribault, 1977). Les analyses à la microsonde réalisées<br />

exactement au niveau de ces figures montrent la présence du carbone. Il est donc probable que<br />

ces grains ont subi des variations brutales de température suite à des foyers réalisés par<br />

l’Homme préhistorique. Il s’agit d’une forme, parmi d’autres, de l’intervention de l’homme<br />

dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />

62


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planches photographiques<br />

de l’étude exoscopique<br />

63


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche I<br />

Photo 1 et 2 : Photographie de grain de quartz non usé de la couche 9 de la coupe G/H et<br />

son détail qui montre la dissolution de la silice au niveau de l’arête traduisant<br />

ainsi un milieu de basse à moyenne énergie.<br />

Photos 3 et 4 : Photographie d’un grain émoussé provenant également de la couche 9 de la<br />

coupe G/H et son détail montrant l’exploitation des anciennes traces de choc<br />

par la dissolution de silice.<br />

Photo 5 : Quartz bipyramidé ; dissolution très prononcée <strong>sur</strong> les faces du grain<br />

provenant de la couche 2 de la coupe G/H.<br />

Photo 6 : Détail de la précédente exposant les différents stades de l’altération de la<br />

silice ; le début de l’altération aboutissant à l’exploitation des traces de choc<br />

<strong>sur</strong> les arêtes et l’altération très prononcée <strong>sur</strong> les faces du grain.<br />

64


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche I<br />

1 2<br />

3 4<br />

5 6<br />

65


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche II<br />

Photo 1 : Photographie d’un grain de quartz émoussé pédogénétique de la couche 5 de la<br />

coupe D/E.<br />

Photo 2 : Détail de la précédente photo ; traces d’amorphisation témoignant d’une ancienne<br />

éolisation (croissant de choc) exploitée par l’altération chimique dans un milieu<br />

aquatique de basse à moyenne énergie.<br />

Photo 3 : Quartz émoussé pédogénétique de la couche 2 provenant de la coupe D/E.<br />

Photo 4 : Détail de la photographie précédente : <strong>sur</strong>face amorphisée par des traces de choc<br />

éoliens puis estompée par la reprise aquatique.<br />

66


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche II<br />

1 2<br />

3 4<br />

67


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche III<br />

Photo 1 : Grain émoussé de la couche 14 de la coupe G/H.<br />

Photo 2 : Détail de la photographie précédente ; dépôt important des fleurs de silice<br />

dans les dépressions. On note la coalescence de ces fleurs de néogenèse.<br />

Photo 3 : Détail concernant un quartz de la couche 12 de la même coupe ; les fleurs de<br />

silice constituées à la <strong>sur</strong>face du grain témoignent d’une évolution dans un<br />

horizon pédogénétique où s’accumule la silice (intertidal).<br />

Photo 4 : Grain pédogénétique provenant de la couche sommitale de la coupe D/E<br />

montrant les mêmes observations que pour la photographie précédente.<br />

Photo 5 et 6 : Photographie et son détail d’un quartz de la couche 8 de la coupe G/H ; début<br />

de formation des fleurs de silice qui sont un bon critère de l’immobilisation du<br />

grain en milieu aquatique.<br />

68


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche III<br />

1 2<br />

3 4<br />

5 6<br />

69


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche IV<br />

Photo 1 : Grain issu de la couche 5 de la coupe D/E exposant un croissant de choc exploité<br />

par l’altération de la silice. Cette zone est craquelée probablement suite à une<br />

température élevée. La détection de fort pourcentage de carbone <strong>sur</strong> la craquelure<br />

permet d’évoquer le chauffage du grain dans un foyer.<br />

Photo 2 : Grain de la couche 2 de la même coupe : la dissolution de la silice atteint le quartz<br />

bien cristallisé et exploite quasiment les traces de choc (croissant de choc). Cette<br />

dissolution est suivie par le dépôt des cristaux de silice à la <strong>sur</strong>face du grain.<br />

Photo 3 : Traces de broutage témoignant de l’évolution d’un quartz de la couche 13 de la<br />

coupe G/H dans un milieu intertidal à haute énergie. L’exploitation des traces de<br />

choc par la dissolution et la propreté de la <strong>sur</strong>face du grain témoigne d’une reprise<br />

par l’environnement statique du milieu infratidal.<br />

Photo 4 : Ancien croissant de choc témoignant d’une ancienne éolisation du quartz de la<br />

couche A8 de la même coupe. Les traces de broutages indiquent une reprise par le<br />

milieu intertidal à haute énergie et enfin la dissolution suivie par la précipitation de<br />

la silice témoignant d’une succession d’immersion (dissolution) et d’émersion<br />

(précipitation).<br />

Photo 5 : Grain de la couche 7 de la même coupe montrant de nombreuses familles de<br />

broutage de différentes directions, témoignant ainsi d’un courant violant dans un<br />

horizon intertidal. Comme pour le grain précédent, on note la succession d’une<br />

évolution dans un milieu sous-saturé (dissolution pendant l’immersion) et d’une<br />

évolution dans un milieu <strong>sur</strong>-saturé (précipitation de silice pendant l’émersion).<br />

70


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche IV<br />

1 2<br />

3 4<br />

5<br />

71


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche V<br />

Photo 1 : anciennes traces de choc caractérisant un milieu éolien (croissants de choc)<br />

exploitées par la dissolution de silice. Les « V » de choc et le dépôt de la silice<br />

dans les dépressions permettent de proposer une reprise du grain par le milieu<br />

fluviatile ou marin (milieu intertidal).<br />

Photo 2 : Grain de la même couche que le grain précédent. Il expose des figures de<br />

dissolution géométriques attaquant l’édifice cristallin du quartz. Ces formes<br />

témoignent d’une évolution dans les environnements dynamiques du milieu<br />

infratidal soumis aux actions des courants intertidaux (vagues, houle et courants<br />

côtiers) et aux courants de fond.<br />

Photo 3 : Cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage <strong>sur</strong> un quartz de la coupe G/H issu de<br />

la couche 10. La taille de ces cas<strong>sur</strong>es indique un milieu de haute énergie.<br />

Photo 4 : Grain de la couche 8 de la même coupe montrant des cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à<br />

gradient de polissage indiquant un milieu de haute énergie. Le dépôt de silice dans<br />

les dépressions et le dépôt de quelques cristaux <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face du grain montre une<br />

reprise dans un milieu de basse énergie.<br />

Photo 5 : Figures de cisaillement à gradient de polissage <strong>sur</strong> un quartz de la couche 9 de la<br />

même série témoignant d’une évolution du grain dans un milieu de haute énergie.<br />

La dissolution anastomosée a attaqué profondément le quartz bien cristallisé.<br />

L’absence de traces de choc récentes et la <strong>sur</strong>face propre du grain traduit une<br />

évolution dans un environnement statique du milieu infratidal, où seulement les<br />

courants de fond sont enregistrés.<br />

72


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche V<br />

1 2<br />

3 4<br />

5<br />

73


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche VI<br />

1 2<br />

3 4<br />

Photo 1 : Quartz de la couche 11 de la coupe G/H ; éclatement de la silice autour des<br />

dépressions. Ceci est dû à une température très élevée. La présence du carbone<br />

en fort pourcentage nous permet de penser que le grain a été au contact d’un<br />

foyer.<br />

Photo 2 et 3 : Grain issu de la couche 4 et la série G/H ; éclatement de la silice, sous l’effet<br />

de la chaleur du foyer, <strong>sur</strong> la <strong>sur</strong>face du grain (photo 2) et au niveau de la silice<br />

déposée dans les dépressions (photo 3). Les craquelures aboutissent à<br />

l’enlèvement des écailles de la silice.<br />

Photo 4 : Craquelures très nettes au niveau des zones de l’altération de la silice <strong>sur</strong> un<br />

quartz provenant de la couche 5 de la coupe D/E. Comme pour les grains<br />

précédents, la présence du carbone en quantité importante permet de mettre en<br />

évidence les brusques changements de températures liés au foyer.<br />

74


2. 7. Etude de la fraction légère<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le résidu de la fraction sableuse est constitué <strong>sur</strong>tout par des grains de quartz dont le<br />

pourcentage dépasse souvent 80 %. Cependant, ce taux de quartz diminue dans les couches<br />

A7, A8 et A12 (42 % dans l’échantillon A7a de la couche A7). Une telle diminution se<br />

produit au profit des grains de calcite qui peuvent atteindre 46 % dans la couche A7. On<br />

rappelle que l’observation de ces couches dans la grotte a mis en évidence la présence de<br />

lentilles cendreuses. Ceci explique probablement l’importance des grains de calcite dans ces<br />

niveaux. La fraction légère est constituée également par quelques grains de quartzites et de<br />

rares plaquettes de schistes (fig. 21).<br />

altitude audesous<br />

de 0<br />

(cm)<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350<br />

A8<br />

372 A9<br />

432<br />

couche<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A3f<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5a<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A8a<br />

A8b<br />

A8c<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 50% 100<br />

Quartz<br />

Quartzite<br />

Schiste<br />

Calcite<br />

Indet.<br />

Fig. 21 : Répartition des minéraux<br />

légers de la coupe G/H<br />

75


2. 8. Etude des minéraux lourds<br />

2. 8. 1. Etude quantitative<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Tous les échantillons prélevés le long de la série ont été traités et étudiés dans le but de<br />

retracer l’évolution et les variations minéralogiques le long des coupes stratigraphiques.<br />

Le résidu lourd ne dépasse pas 7 % de la fraction décalcifiée, excepté pour la couche<br />

basale de la coupe où le taux de minéraux lourds atteint 15 % (fig. 22).<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350<br />

432<br />

couch<br />

e<br />

A8<br />

372 A9<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 50% 100%<br />

Mx.Lds.<br />

Mx.lgs.<br />

Fig. 22 : Taux des Minéraux.<br />

lourds et légers de la coupe G/H<br />

76<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 50% 100%<br />

Opaque<br />

Transparent<br />

Alteré<br />

Fig. 23 : Variation des constituants<br />

du résidu lourd de la coupe G/H


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le diagramme de distribution des constituants du résidu lourd permet de distinguer<br />

trois parties <strong>sur</strong> le long de la coupe (fig. 23) :<br />

* la partie inférieure du remplissage (les couches A17, A16 et A15) montre une dominance<br />

des minéraux opaques avec un pourcentage de l’ordre de 50 %.<br />

* la partie moyenne de la coupe (de la couche A14 à la couche A7) est marquée par la<br />

dominance des minéraux altérés aux dépens des minéraux opaques. Leur pourcentage<br />

peut atteindre 65 %. Cependant, la couche 9 montre une dominance des minéraux<br />

opaques.<br />

* la partie supérieure (à partir de la couche A6) est caractérisée par l’alternance des couches à<br />

minéraux opaques dominants avec les couches à minéraux altérés dominants.<br />

Le long du remplissage, les minéraux transparents sont présents mais en proportion<br />

relativement faible avec un taux moyen de l’ordre de 25 %. Ces minéraux lourds transparents<br />

sont regroupés en trois familles minéralogiques (fig. 25) :<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350<br />

432<br />

couch<br />

e<br />

A8<br />

372 A9<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 50% 100%<br />

Aug.<br />

Epi.<br />

Stau.<br />

Pump.<br />

And.<br />

Hornb.<br />

Gren.<br />

Tour.<br />

Zir.<br />

Sph.<br />

Div.<br />

Fig. 24 : Répartition des minéraux<br />

lourds transparents de la coupe G/H<br />

77<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

0% 50% 100%<br />

Metam.<br />

F.Mg.<br />

Ubiq.<br />

Fig. 25 : Répartition des différentes<br />

familles minéralogiques de la coupe G/H


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

La famille des minéraux ferromagnésiens <strong>sur</strong>tout représentée par des augites,<br />

quelques hornblendes et très rarement des hypersthènes. Compte tenu du<br />

faible pourcentage des hornblendes, nous n’avons pas fait la distinction entre<br />

les hornblendes vertes, les hornblendes brunes et les hornblendes basaltiques.<br />

La famille des minéraux métamorphiques dans laquelle figure en grande<br />

quantité l’épidote. On note la présence de l’andalousite, de la staurotide, du<br />

grenat, du sphène et de quelques minéraux accessoires tels que le disthène et la<br />

zoïsite.<br />

La famille des minéraux ubiquistes regroupe le zircon qui est abondant dans<br />

cette famille, la tourmaline et le rutile.<br />

A ces minéraux s’ajoute un minéral fibro-radié : la pumpellyite. On la rencontre dans<br />

les schistes cristallins et les roches basiques affectées par le métamorphisme hydrothermal<br />

(Maria et Heinz, 1989). Dans la région, elle a été observée dans les basaltes triasiques qui<br />

affleurent dans l’oued El Maleh. (El Graoui, 1994 ; Zanniby, 2000). C’est un minéral très<br />

fragile, souvent cassé entre lame et lamelle. Il se présente en grains allongés en forme d’amas<br />

en éventail et de couleur rougeâtre ou en grains arrondis, de forme fibro-radiée et de couleur<br />

jaune verdâtre.<br />

Les minéraux transparents montrent la dominance des ferromagnésiens et des<br />

métamorphiques (fig. 24 et 25). Les ubiquistes dépassent rarement 10 %. Cependant, on note<br />

les variations suivantes :<br />

Les ferromagnésiens sont représentés <strong>sur</strong>tout par les clinopyroxènes. Le pourcentage<br />

de ces derniers est d’environ 90 % tout au long du remplissage de la coupe (fig. 27).<br />

78


altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350 A8<br />

372 A9<br />

couche<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

432 A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

0% 50% 100%<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

Aug.Tit.<br />

Aug. verte<br />

Fig. 26 : Variation des différents<br />

type d'augite de la coupe G/H<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Ces clinopyroxènes sont constitués en très grande majorité par les augites brunes dites<br />

titanifères dont le pourcentage dépasse facilement 60 % et atteint parfois 87 % (fig. 26). Cette<br />

dominance des clinopyroxènes s’accompagne de la présence des hornblendes dans un<br />

pourcentage de l’ordre de 5 % (fig. 27). En revanche, cette espèce est constituée<br />

d’hornblendes brunes et vertes mais aussi d’hornblendes basaltiques.<br />

Les minéraux métamorphiques regroupent l’épidote avec un taux minimal de 8 % à la<br />

base de la coupe (fig. 28). Ce taux augmente progressivement pour atteindre 33 % au sommet<br />

du remplissage. Corrélativement, cette augmentation des épidotes se fait aux dépens de la<br />

pumpellyite dont le taux passe de 39 % dans les couches inférieures à 14 % au sommet.<br />

L’andalousite, le minéral dominant dans la fraction II, est aussi présente d’une manière<br />

relativement uniforme avec un pourcentage variant entre 10 % et 22 %. Le taux de la<br />

staurotide ne présente pas de variations sensibles le long de la série. Le pourcentage du grenat<br />

est de l’ordre de 14 % alors que celui du sphène est de l’ordre de 8 %, ne dépasse pas 3 %<br />

dans la partie inférieure du remplissage.<br />

79<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

Aug.<br />

Hornb.<br />

Fig. 27 : Répartition de minéraux<br />

ferromagnésiens de la coupe G/H


altitude audesous<br />

de couche<br />

0 (cm)<br />

170 A1<br />

178 A2<br />

210 A3<br />

256 A4<br />

284 A5<br />

300 A6<br />

325 A7<br />

350 A8<br />

372 A9<br />

400 A10<br />

415 A11<br />

432 A12<br />

463 A13<br />

490 A14<br />

512 A15<br />

520 A16<br />

527 A17<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Les minéraux ubiquistes sont représentés <strong>sur</strong>tout par le zircon avec un pourcentage<br />

moyen de l’ordre de 60 % dont la variation se fait au profit de la tourmaline qui peut atteindre<br />

70 % dans certaines couches (fig. 29). N’étant représenté que par quelques grains,<br />

l’abondance du rutile n’a pas été prise en considération.<br />

2. 8. 2. Etude qualitative<br />

0% 50% 100% 0% 50% 100%<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

Epi.<br />

Pump<br />

.<br />

And.<br />

Gren.<br />

A1<br />

A2<br />

A3a<br />

A3b<br />

A3c<br />

A3d<br />

A3e<br />

A4a<br />

A4b<br />

A4c<br />

A4d<br />

A5b<br />

A6a<br />

A6b<br />

A7a<br />

A7b<br />

A7c<br />

A8a<br />

A8b<br />

A9a<br />

A9b<br />

A9c<br />

A10a<br />

A10b<br />

A10c<br />

A11<br />

A12a<br />

A12b<br />

A12c<br />

A13a<br />

A13b<br />

A14a<br />

A14b<br />

A14c<br />

A14d<br />

A15<br />

A16<br />

A17<br />

Zir.<br />

Tour.<br />

Fig. 28 : Répartition des minéraux<br />

métamorphiques de la coupe G/H<br />

Pour les minéraux ferro-magnésiens, l’augite se caractérise par des formes d’altération<br />

figurées par des dissolutions orientées selon les plans de clivage. Le degré de ces altérations<br />

se traduit aussi au niveau des extrémités du grain par des acicules qui sont très évoluées quand<br />

l’action chimique est très prononcée. Ces acicules ont fait l’objet de plusieurs débats. Il s’agit<br />

fort probablement d’une altération pédologique postérieure au dépôt des sédiments (Bateman<br />

et Catt, 1985 ; Pastre, 1986 et 1987). En fait, dans cette étude, l’examen microscopique<br />

montre que les acicules de cette espèce, quand elles sont bien développées, présentent des<br />

extrémités anguleuses et rarement corrodées (annexe I, ph. 1 et 2), cela confirme leur<br />

80<br />

Fig. 29 : Répartition des minéraux<br />

ubiquistes de la coupe G/H


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

acquisition post-dépositionnelle. Dans les couches moyennes et supérieures de la stratigraphie<br />

de la grotte, on note une légère diminution du pourcentage de cette espèce et une abondance<br />

des formes aciculaires <strong>sur</strong> les extrémités des grains. On peut déduire alors que l’altération de<br />

ces grains, figurée d’abord par les acicules, aboutit à la disparition totale de quelques grains<br />

dans ces couches.<br />

Les hornblendes présentent un taux relativement invariable le long du remplissage. Ce<br />

minéral présente souvent des formes d’altération comme la chloritisation <strong>sur</strong> les bords, des<br />

golfes de corrosion chimique ou encore des impuretés qui s’infiltrent au niveau des plans de<br />

clivage.<br />

Contrairement à leur résistance aux altérations chimiques, les grains d’épidote<br />

montrent souvent un degré d’émoussé dû à la corrosion des arêtes lors de leur transport.<br />

L’augmentation de leur pourcentage de la base au sommet confirme, en plus de leur origine<br />

détritique, une origine de l’altération des autres espèces minéralogiques.<br />

Les grains de pumpellyite sont souvent très corrodés et de couleur rougeâtre sous<br />

l’effet, peut être, des impuretés d’oxyde de fer. Comme l’épidote, la pumpellyite est un<br />

minéral résistant aux altérations chimiques mais il est très fragile aux actions mécaniques.<br />

D’ailleurs, en montant les lames minces, certains grains ont été détruits dont on ne retrouve<br />

que les fibres constituant les grains dispersées dans la lame.<br />

L’andalousite est un minéral assez stable et son taux n’évolue pas au cours du temps<br />

(Grimm, 1973 ; Früsetal, 1980). Toutefois, ce minéral présente souvent des inclusions<br />

charbonneuses au niveau des couches moyennes et supérieures (annexe I, ph. 9 et 10). Il<br />

présente également des traces de résidus ferrugineux (annexe I, ph. 7 et 8).<br />

Les autres espèces minéralogiques présentent un taux assez stable le long du<br />

remplissage. Cependant, selon les espèces, les grains traduisent au moins deux formes<br />

d’altération :<br />

Altération chimique qui résulte de l’action de la dissolution et se présente sous<br />

plusieurs formes, notamment en forme d’écailles de poisson à la <strong>sur</strong>face de certains grains, et<br />

en forme d’acicules au niveau des extrémités des grains. Ceci s’observe <strong>sur</strong> les augites dont la<br />

81


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

dissolution aboutit à la réduction du corps des grains et parfois à leur disparition totale.<br />

D’autres figures d’altération se manifestent par des impuretés ferrugineuses et des solutions<br />

issues de la matière organique (andalousite, hornblendes, épidotes…).<br />

Altération mécanique due à l’action de transport traduisant un degré d’émoussé<br />

parfois très important (certains grains de zircon sont difficilement déterminables en raison de<br />

leur forme très roulée). D’autres grains comme la tourmaline, l’épidote, la pumpellyite,<br />

l’andalousite et le grenat présentent généralement un degré d’émoussé. On observe rarement<br />

quelques grains ayant des formes anguleuses, certains grenat notamment.<br />

2. 8. 3. Conclusion<br />

Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte présente une grande similitude<br />

avec les cortèges identifiés par Aberkan (1989) et El Graoui (1994), hormis l’absence de la<br />

pumpellyite dans l’association minéralogique déterminée par le premier auteur.<br />

Cette étude relève principalement deux origines : métamorphique et volcanique.<br />

Origine des minéraux métamorphiques : les minéraux les plus représentatifs de ce<br />

groupe sont la pumpellyite et l’épidote. Provenant des formations métamorphiques constituant<br />

le socle de la Méséta marocaine, ils sont acheminés essentiellement par l’Oued Sebou et<br />

l’Oued Bou Regreg au nord de la Méséta (Duplantier et Cirac, 1983 ; Aberkan, 1989 ; El<br />

Graoui,1994). La présence de la pumpellyite dans le remplissage de la grotte est une preuve<br />

des apports provenant de l’arrière pays de Casablanca. Ce minéral a été cité dans le cortège<br />

minéralogique signalé par El Graoui (1994) lors de ses études <strong>sur</strong> la région de Casablanca.<br />

Auparavant, ce minéral a été signalé au niveau des basaltes triasiques affleurant dans l’Oued<br />

El Maleh (Lmouatassime, 1981 ; Deer et al, 1992). D’autres chercheurs ont évoqué ce minéral<br />

en étudiant les basaltes triasiques de l’Oued Nefifikh (Khiri, 1995 et Zanniby, 2000).<br />

Ces données permettent de déduire que les minéraux métamorphiques du remplissage<br />

de la grotte ont au moins deux origines :<br />

- le socle de la Méséta marocaine,<br />

- les basaltes triasiques affleurant dans l’arrière pays de Casablanca.<br />

82


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Origine des minéraux ferromagnèsiens : ils sont constitués en majeure partie par<br />

l’augite dont on distingue deux formes : l’augite verte et l’augite brune ou titanifère. On note<br />

aussi la présence en faible pourcentage des hornblendes basaltiques. Les recherches effectuées<br />

<strong>sur</strong> les affleurements quaternaires du littoral Atlantique des régions de Rabat et de Casablanca<br />

permettent de mettre en évidence l’origine du volcanisme du Moyen Atlas (Duplantier et<br />

Cirac, 1983 ; Akil, 1990 ; El Graoui, 1994 et Zanniby, 2000). Ces minéraux sont drainés vers<br />

la région de Rabat par les oueds Sebou et Bou Regreg. Leur mise en place dans la région de<br />

Temara se fait suite à une reprise par les courants de dérive littorale.<br />

On propose enfin, trois origines principales pour la provenance du cortège<br />

minéralogique identifié dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />

1- le socle de la Méséta marocaine,<br />

2- le volcanisme du Moyen Atlas,<br />

3- les basaltes triasiques au niveau des affleurements des oueds El Maleh et Nefifikh.<br />

Le cortège minéralogique est constitué, non seulement de grains montrant de<br />

nombreuses étapes d’altération chimique mais aussi de grains propres et non affectés par cette<br />

dernière. Ceci implique un renouvellement à plusieurs reprises de l’apport de sédiments.<br />

2. 9. Etude des minéraux argileux<br />

Le cortège des minéraux argileux du remplissage de la grotte d’El Mnasra est formé<br />

d’illite avec un pourcentage variable de 42 % à 67 %, de kaolinite en pourcentage oscillant<br />

entre 30 % et 45 % et d’autres minéraux tels que la vermiculite et la smectite qui sont<br />

représentés en faible quantité. Dans cette étude, au moins un échantillon par couche a été<br />

traité et seulement quelques exemples sont présentés (fig. 30).<br />

83


A2<br />

A3b<br />

A3e<br />

A4b<br />

A5b<br />

A6b<br />

A9b<br />

A10b<br />

A13b<br />

A14c<br />

A15<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

% Illite<br />

% Kaol.<br />

% Vérm.<br />

% Smec.<br />

Les pics de réflexion des minéraux sont très larges et très peu développés traduisant<br />

une mauvaise cristallinité des argiles de la grotte (Chamley, 1968 ; Holtzapfel, 1985). Cette<br />

mauvaise cristallinité est due à l’altération des minéraux ou à leur néoformation. Dans la<br />

grotte d’El Mnasra, cette altération est nettement observée au niveau des pics de la<br />

vermiculite et de la smectite qui est considérée parmi les argiles les plus sensible à l’altération<br />

(Caillère et al., 1982 ; Miskovsky, 1988).<br />

Fig. 30 : Répartition des minéraux argileux de la coupe G/H<br />

Le même traitement effectué <strong>sur</strong> des fragments de calcarénite de la roche encaissante a<br />

montré la présence de l’illite et de kaolinite. Ce cortège est comparable à celui identifié par<br />

M. Aberkan (1989) lors de ces études de la région du nord de Rabat, notamment le complexe<br />

dunaire consolidé.<br />

Ces résultats indiquent que les minéraux argileux du remplissage de la grotte d’El<br />

Mnasra sont essentiellement hérités de la roche mère (calcarénite). En effet, la genèse de la<br />

kaolinite nécessite un climat chaud et humide ainsi qu’une longue durée d’environ 1 million<br />

d’année (Fedoroff et al, 1987 ; in Aberkan, 1989). L’âge de la mise en place du remplissage<br />

84


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

de la grotte qui est plus récent nous permet d’éliminer l’hypothèse de la genèse de ces<br />

minéraux (illite et kaolinite) dans la grotte et de renforcer la supposition de leur héritage.<br />

La vermiculite résulterait de la transformation et/ou de néoformation au sein du dépôt.<br />

Ceci suggère un climat tempéré (Rougier, 1985 et Larqué, 1987, in Aberkan, 1989 et com.<br />

orale K. El Hammouti).<br />

La présence de la smectite à la base du remplissage de la grotte permet de mettre en<br />

évidence un confinement du milieu témoignant d’un dépôt sous un climat humide (Larqué,<br />

2002).<br />

On conclut que la plupart des minéraux sont hérités (illite et kaolinite). Les smectites<br />

représentées dans l’ensemble I (base du remplissage) en faible quantité pourraient être le<br />

résultat d’une genèse sous un climat relativement humide et dans un milieu confiné. La<br />

vermiculite, signalée dans les couches de l’ensemble II et la base de l’ensemble III, indique<br />

que le climat qui régnait lors de la mise en place des sédiments était probablement tempéré<br />

contrasté mais moins humide que dans l’ensemble I.<br />

85


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 31 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra (couche A3)<br />

86<br />

Normal<br />

Glycolé<br />

Chauffé


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Fig. 32 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra (couche A15)<br />

87<br />

Normal<br />

Glycolé<br />

Chauffé


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />

Les analyses sédimentologiques nous permettent d’individualiser trois ensembles<br />

stratigraphiques mis en place sous des conditions climatiques différentes (tab. 13) :<br />

Ensemble I : il est formé des couches basales (couches A17, A16, A15 et A14). Ces<br />

couches montrent une dominance des sables grossiers bien classés et un taux de carbonates de<br />

calcium relativement faible par rapport aux autres ensembles. L’allure des courbes<br />

granulométriques (de faciès sigmoïde), le redressement important de leurs parties médianes et<br />

le faible taux aussi bien des sables fins que de la fraction limono-argileuse laissent penser à<br />

une mise en place des sédiments par une forte énergie. L’analyse de minéraux argileux montre<br />

un assemblage de minéraux hérités (illite et kaolinite) et de minéraux néoformés tels que la<br />

vermiculite et la smectite témoignant d’un climat relativement humide. De ce fait, les données<br />

sédimentologiques nous permettent de penser que nous avons affaire à des sables grossiers<br />

mis en place dans la grotte sous un climat relativement humide avec confinement du milieu.<br />

Ensemble II : il contient les couches de la partie moyenne du remplissage (les<br />

couches de A13 à A6). Les taux des limons et des sables fins sont en augmentation aux<br />

dépens des sables grossiers. La proportion des carbonates enregistre le taux le plus élevé (la<br />

moyenne de 36 %) dans le remplissage. Le cortège des minéraux argileux renferme, en plus<br />

des minéraux hérités, de la vermiculite qui remplace la smectite de l’ensemble inférieur. Ce<br />

qui laisse supposer que le milieu n’est plus confiné. Ces données sont probablement le résultat<br />

d’une mise en place par ruissellement sous une dynamique de faible énergie. Le climat devrait<br />

être tempéré contrasté mais plus chaud et moins humide par rapport à l’ensemble I.<br />

Ensemble III : il est constitué des couches supérieures (de la couche A5 au sommet).<br />

Le matériel des couches renferme un taux de sables grossiers relativement important :<br />

conséquence d’un dépôt d’énergie relativement forte. Les sables montrent un excellent<br />

classement (forme sigmoïde des courbes cumulatives). Il est relativement riche en cailloux et<br />

le pourcentage des carbonates de calcium est en diminution. Les argiles sont constituées<br />

d’illite, de kaolinite et de vermiculite qui tend à disparaître dans les couches superficielles.<br />

Ceci témoigne probablement d’une relative péjoration climatique, à la faveur d’un épisode<br />

moins tempéré que précédemment.<br />

88


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

On rappelle que les analyses granulométriques, particulièrement les courbes<br />

cumulatives des sables, qui sont de forme sigmoïde et bien redressées, notamment pour les<br />

ensembles II et III, indiquent une mise en place éolienne et/ou une origine de l’encaissant.<br />

En effet, l’étude granulométrique des sables de ce dernier montre des courbes<br />

cumulatives de même allure que pour les sables du remplissage de la grotte, ce qui laisse<br />

supposer une participation de la paroi dans les origines du sédiment. Quant à la première<br />

hypothèse, elle se serait matérialisée par un transport des grains par le vent à partir des plages<br />

océanes jusqu’à la grotte. L’absence totale de traces de choc éoliennes récentes seraient dues à<br />

la courte distance séparant la mer de la grotte. Cette distance, qui ne dépasse pas 300 m, n’a<br />

pas permis l’enregistrement de traces de choc à la <strong>sur</strong>face des grains.<br />

Toutefois, une étude exoscopique des grains de quartz révèle les dernières figures<br />

enregistrées <strong>sur</strong> les <strong>sur</strong>faces des grains caractérisant une évolution chimique dans un milieu<br />

aquatique (intertidal et infratidal). Et ces grains sont présents aussi bien dans le remplissage<br />

que dans la roche de la paroi calcarénitique. Ce qui exclut, dans l’état actuel de notre étude,<br />

toute précision <strong>sur</strong> l’origine des sables.<br />

En raison de la forte perturbation anthropique <strong>sur</strong> le remplissage et dans le but de<br />

vérifier la validité de certains résultats sédimentologiques, notamment granulométriques et<br />

calcimétriques, il nous semble indispensable d’aborder l’étude micromorphologique du<br />

remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />

89


Altitude<br />

moyenne audessous<br />

de 0<br />

(cm)<br />

Civilisations<br />

culturelles<br />

Couches<br />

définies par M.<br />

A. El Hajraoui<br />

(1993)<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couches<br />

définies par<br />

cette étude<br />

Ensembles<br />

stratigraphiques<br />

90<br />

Texture<br />

-170 1 A1 Sable argileux brun-gris foncé<br />

-178<br />

-210<br />

-256<br />

Néolithique<br />

moyen<br />

récent<br />

Néolithique<br />

Ancien<br />

Antérieur au<br />

néolithique<br />

ancien<br />

2 A2<br />

3 A3<br />

4 A4<br />

III<br />

Sable argileux brun-gris très<br />

foncé<br />

Sable argileux meuble gris très<br />

foncé, riche en cailloux<br />

Sable argileux brun-gris riche<br />

en cailloux de calcarénite<br />

-284 5 A5 Lentille sableuse brun-rouge<br />

-300<br />

Civilisation<br />

atérienne<br />

6<br />

A6<br />

Sable argileux brun-gris à<br />

taches rouges<br />

-325<br />

A7<br />

Sable argileux à lentilles<br />

cendreuses<br />

-350<br />

Atérien<br />

7 A8<br />

II Sables limoneux brun grisâtre<br />

foncé à noirs<br />

-372<br />

ancien<br />

8 A9<br />

Sables brun-gris avec des<br />

taches roses<br />

-400 9 A10<br />

Sables argileux contenant des<br />

lentilles de cendres de bois<br />

-415<br />

Atérien<br />

ancien<br />

10 A11 Niveau cendreux concrétionné<br />

-432 11 A12<br />

Argiles sableuses gris foncé<br />

avec un niveau cendreux<br />

-463<br />

-490<br />

12<br />

A13<br />

A14<br />

Sables argileux gris foncé<br />

Sables grossiers brun-foncé<br />

-512 A15 Sables brun-gris<br />

-520<br />

13<br />

A16<br />

I<br />

Argile brun très foncé<br />

-527<br />

A17<br />

Sables grossiers rosâtres<br />

Données<br />

sédimentologiques<br />

Sables grossiers<br />

Excellent<br />

classement des<br />

sables<br />

Illite, kaolinite et<br />

vermiculite<br />

28 % de CaCO3<br />

Sables fins et<br />

limons<br />

Sables très bien<br />

classés<br />

Illite, kaolinite et<br />

vermiculite<br />

36 % de CaCO3<br />

Sables grossiers<br />

Illite, kaolinite,<br />

vermiculite et<br />

smectite<br />

25 % de CaCO3<br />

Tableau 13 : tableau synthétique du remplissage de la grotte d’El Mnasra<br />

faune<br />

Bovidae, Gazella,<br />

Canidae<br />

Bovidae, Gazella<br />

Bovidae, Gazella,<br />

Suidae<br />

Equidae, Bovidae,<br />

Suidae<br />

Rodentia,<br />

Testunidae<br />

Gazella, Testunidae<br />

Gazella<br />

Paléoclimats<br />

proposés<br />

Climat relativement<br />

frais et sec<br />

Climat tempéré<br />

contrasté, moins<br />

humide et plus<br />

chaud (par rapport<br />

à l’ensemble I)<br />

Climat relativement<br />

humide avec<br />

confinement du<br />

milieu


3. Etude micromorphologique<br />

3. 1. Prélèvement des échantillons<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Les prélèvements des échantillons pour l’étude micromorphologique de la grotte d’El<br />

Mnasra consistent en 11 carottes <strong>sur</strong> de la coupe longitudinale G/H et 5 carottes <strong>sur</strong> la coupe<br />

longitudinale D/E. Les prélèvements sont représentés <strong>sur</strong> les coupes stratigraphiques du<br />

remplissage de la grotte d’El Mnasra (fig. 11).<br />

3. 2. Description générale des lames minces du remplissage<br />

91<br />

Fig. 33 : Stratigraphie de la<br />

grotte d’El Mnasra au niveau<br />

de la coupe longitudinale G/H.


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le remplissage de la grotte montre une succession de couches rougeâtres <strong>sur</strong>montées<br />

par des couches brune plus ou moins foncées. Les premières sont souvent interrompues par<br />

des lits beiges claires à blanchâtres (fig. 33).<br />

Les lames minces montrent généralement une dominance de la fraction sableuse. Le<br />

taux de porosité et celui de la matrice varient selon les couches. Les sables sont émoussés et<br />

représentés par des grains de quartz en majeure partie, des variétés de minéraux lourds et de<br />

quelques grains de feldspath.<br />

Les lithoclastes sont représentés par des fragments de calcaires, de calcaires à<br />

bioclastes, ainsi que des calcaires gréseux.<br />

Les bioclastes sont figurés par des ossements, des coquilles, des morceaux de charbon<br />

de bois et des fragments de végétaux. Selon leur nature et leur degré d’altération, ces éléments<br />

présentent des vides de dissolution, des zones de recristallisation secondaire des carbonates,<br />

des zones de phosphatation et des taches de brûlure ou des taches dues à la contamination par<br />

les solutions ferrugineuses ou organiques.<br />

Les agrégats sont souvent de même texture que la couche encaissante mais de couleur<br />

relativement foncée en raison de la concentration de la matrice argileuse. Ils sont<br />

généralement arrondis et de taille moyenne de 3 mm.<br />

Deux types de vides peuvent être différenciés :<br />

Les vides de bioturbation de formes différentes mais le plus souvent parfaitement<br />

arrondis, à bords réguliers, larges avec un diamètre moyen qui peut atteindre 1,5 cm. Ces<br />

pores liés aux activités des vers de terre (com. orale avec C. Perrenoud et M. A. Courty), sont<br />

plus ou moins comblés par les sables de la couche qui les contient avec un taux de<br />

comblement qui dépend en partie de l’ancienneté des vides. Autour de ce type de cavités, on<br />

note une forte concentration de la matrice argileuse. Ceci est dû à la compression du sédiment<br />

lors du passage des vers. D’autres types de terriers de petit diamètre ont été observés et<br />

marqués par leur forme plus au moins arrondie mais à bord moins régulier que les précédents.<br />

Les vides liés aux développements du système racinaire sont très abondants dans de<br />

nombreuses couches. Leur diamètre moyen peut atteindre quelques millimètres.<br />

Les vides liés à la texture des sédiments et aux phénomènes physiques dus aux<br />

transformations post-dépositionnelles, sont de diamètre variable ; ils peuvent être<br />

92


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

micrométriques (il s’agit des vides d’entassement) mais aussi atteindre 3 mm de diamètre. Ils<br />

résultent du lessivage des particules fines.<br />

3. 3. Etude des microfacies du remplissage de la grotte<br />

Cette description est basée <strong>sur</strong> l’observation respective, des plaques témoins des<br />

carottes prélevées et imprégnées par la résine synthétique, des lames minces observées à l’œil<br />

nu, au pétroscope et enfin, au microscope polarisant à différents grossissements.<br />

Malheureusement, les couches A1, A2 et A3 n’ont été pas traitées en raison de la perturbation<br />

des échantillons lors de leur transport.<br />

Couche A4 : La plaque témoin montre une couche de couleur brune à matériel<br />

globalement homogène riche en morceaux de charbon de bois. Les débris de coquilles sont<br />

généralement fins et ne dépassent pas 3 mm de largeur.<br />

L’observation au pétroscope montre un faciès de couleur marron foncé. Le matériel est<br />

dominé par la fraction sableuse dont la proportion est de l’ordre de 45 % environ. La taille des<br />

grains varie entre 75 µm et 375 µm.<br />

350 µm<br />

Fig. 34 : Aspect du microfacies de la couche A 4 montrant un charbon de bois en<br />

voie de fragmentation et donnant naissance à de nombreuses particules<br />

charbonneuses qui se dispersent la matrice argileuse. Cette dernière est répartie<br />

en globules entre les grains de sables.<br />

93


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Au microscope polarisant, la couche montre un dépôt brun-foncé nettement sableux.<br />

Le ciment est argileux, très riche en morceaux de charbon de bois et en matière organique. Ce<br />

ciment est agrégé en globules dont le diamètre moyen est de 100 µm environ (fig. 34). Dans<br />

de nombreux endroits à faible concentration argileuse, la matrice se localise seulement autour<br />

des éléments figurés. La couche est riche en résidus ferrugineux (par endroit, les taches<br />

d’oxyde de fer et de manganèse noirs sont très abondantes). La calcite de recristallisation<br />

cerne uniquement certains vides notamment de bioturbation.<br />

Les zones de phosphatation, restreintes, atteignent exceptionnellement 6 mm.<br />

Les bioclastes sont représentés par des débris de coquilles et d’ossements qui sont<br />

abondants, de petite taille et brûlés. Les morceaux de charbons de bois sont abondants et<br />

généralement de petite taille ou rarement plus gros en voie de fragmentation (fig. 34).<br />

Cependant, certains peuvent atteindre 2,5 mm. La fragmentation des morceaux de charbons de<br />

bois en petites particules dispersées dans le ciment est à l’origine, entre autres, de l’aspect<br />

brun foncé de la couche.<br />

Les lithoclastes sont également peu abondants, de petite taille (2 mm maximum) et<br />

assez corrodés. Ils sont représentés par des fragments de calcaires et de calcaire à bioclastes.<br />

Les agrégats excrémentiels sont peu nombreux et de taille variable entre 300 µm et 2<br />

mm. Leur contour est irrégulier sous l’effet de la désagrégation.<br />

La <strong>sur</strong>face des vides occupe environ 20 % du dépôt dans les endroits où la matrice est<br />

plus concentrée, alors qu’ailleurs, où la matrice est plus lessivée, les vides peuvent atteindre<br />

35 %. Cette porosité est d’origine plutôt biologique, elle se présente sous différentes tailles :<br />

on distingue <strong>sur</strong>tout les empreintes de racines végétales dont le diamètre varie entre 300 µm et<br />

1,5 mm et quelques terriers de forme circulaire à bord régulier et de quelques millimètres de<br />

largeur (Pl. VII, ph. 1). Les vides intergranulaires sont très abondants.<br />

Conclusion<br />

La couche A4, sablo-argileuse montre des figures de transformations postdépositionnelles<br />

qui résultent de la bioturbation. Les transformations chimiques sont signalées<br />

par un début de recristallisation de la calcite, due aux circulations hydriques, formant une fine<br />

pellicule microsparitique à la limite interne de certains vides de bioturbation.<br />

94


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche A5 : Sur le bloc imprégné, cette couche est représentée par une lentille<br />

sableuse et qui a tendance à se biseauter vers l’est. Dans ce niveau, on observe quelques<br />

tâches beiges. De nombreux vides circulaires comblés de sédiments sont à signaler (fig. 35).<br />

1,5 mm<br />

Fig. 35 : Vue, à la loupe binoculaire, de la couche A5 montrant un<br />

vide de bioturbation (terrier) de forme circulaire.<br />

L’observation microscopique montre un sédiment de couleur marron foncé. Le faciès<br />

est de texture sableuse dont la fraction sableuse. Les grains présentent rarement de revêtement<br />

argileux <strong>sur</strong> leur contour. Quelques lamines discrètes indiquent un litage du dépôt.<br />

Par rapport à la couche précédente, on note les différences suivantes :<br />

* La répartition de la matrice argileuse est restreinte et se localise autour des grains,<br />

* La calcite de recristallisation, due à la circulation des eaux, est plus répandue,<br />

* Le taux des vides de bioturbation est plus élevé et peut atteindre 50 % dans certains<br />

endroits aux dépends de la matrice argileuse,<br />

* Les vides intergranulaires sont très répandus et communiquent entre eux par de<br />

nombreux canalicules.<br />

Conclusion<br />

L’identification de quelques lamines de sables indique une mise en place par une<br />

faible énergie probablement par ruissellement. La couche souligne, en plus de l’activité<br />

biologique, le lessivage des argiles et la recristallisation de la calcite secondaire. Celle-ci est<br />

représentée parfois par des cristaux limpides et propres impliquant une permanence de<br />

recristallisation de carbonates.<br />

95


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche A6 : La plaque témoin montre un niveau riche en taches de différentes<br />

couleurs et en fragments charbonneux. La base de ce niveau est caractérisée par une<br />

abondance très marquée de débris de coquilles.<br />

L’observation microscopique montre un matériel de couleur marron. Le litage est plus<br />

prononcé par rapport aux couches précédentes. Une telle organisation en lamines avec un<br />

pendage vers l’Est (le fond de la grotte) est détectée grâce à l’organisation de la matrice et des<br />

éléments figurés selon ce pendage. Tandis que le taux de la matrice et celui des vides sont<br />

variables (chacun au dépend de l’autre) selon les endroits, celui de la fraction sableuse peut<br />

atteindre 45 %. Beaucoup de grains accusent un contour très foncé dû au revêtement argileux.<br />

La recristallisation des carbonates est plus répandue que dans les couches A4 et A5.<br />

Elle est reconnue sous forme d’auréoles microsparitiques au niveau des vides ou sous forme<br />

de bandes autour de certains éléments figurés. Certaines <strong>sur</strong>faces de calcite secondaire ne<br />

montrent pas de revêtement ferrugineux, ce qui implique une continuation de recristallisation<br />

après le revêtement des oxydes.<br />

Le matériel est riche en ossements brûlés et en fragments de charbons de bois. Ces<br />

derniers montrent un état de fragmentation très prononcé.<br />

La répartition des vides n’est pas uniforme <strong>sur</strong> la lame. En effet, leur taux ne dépasse<br />

pas 20 % dans la majorité de la <strong>sur</strong>face de la couche, mais dans certains endroits, leur taux<br />

augmente au dépend de la matrice et peut atteindre 40 %. La porosité de bioturbation est<br />

moins importante par rapport à la couche A5. Cependant, certains vides de vers de terre sont<br />

difficilement détectables en raison de leur comblement par le sédiment. Leur bord,<br />

habituellement lisse dans la couche précédente, est désorganisé. Les vides intergranulaires de<br />

petite taille sont les plus répandus.<br />

Conclusion<br />

L’organisation du sédiment en lamines indique, comme pour la couche précédente,<br />

une dynamique à faible énergie du dépôt, liée probablement au ruissellement.<br />

Les transformations post-dépositionnelles se manifestent par la bioturbation qui est<br />

plus importante que dans les couches précédentes et la recristallisation de la calcite secondaire<br />

96


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

qui est également plus prononcée. Toutefois, le lessivage de la matière basale reste plus<br />

important que le phénomène chimique (recristallisation des carbonates).<br />

Couche A8 : l’échantillon prélevé dans la couche A7 n’a pas été étudié en raison de sa<br />

perturbation.<br />

La plaque témoin de la couche A8 montre un sédiment de couleur brun foncé très riche<br />

en fragments de coquilles, en morceaux de charbon de bois et aussi riche en tâches marron,<br />

plus ou moins diffuses. On observe aussi des lithoclastes de calcarénites.<br />

L’observation de la lame mince à l’œil nu montre des infiltrations sous forme<br />

tubulures plus foncées dues à une extrême richesse en débris de charbons. En plus de ces<br />

infiltrations charbonneuses, des taches beiges de taille de 5 mm de moyenne sont détectées.<br />

Au microscope polarisant, la lame montre un faciès formé de grains de sables avec un<br />

taux plus faible par rapport aux couches précédentes et compris entre 20 et 30 %. Celui des<br />

vides peut atteindre 40 %.<br />

La couche montre un niveau cendreux dont la matière basale est constituée, en plus de<br />

vestiges argileux, par les carbonates qui sont répartis en petites <strong>sur</strong>faces de calcite<br />

microsparitique d’environ 25 µm de largeur. On note également l’abondance de calcite de<br />

cendres de bois. Cette dernière est rarement dispersée en petits cristaux dans la matrice (Pl.<br />

VII, ph. 3, 4, 5 et 6) mais <strong>sur</strong>tout sous forme de lentilles cendreuses.<br />

La calcite de recristallisation est signalée également autour des vides mais aussi autour<br />

des concentrations de la calcite des cendres de bois. Des revêtements ferrugineux s’observent<br />

d’une façon discontinue, autour de certains grains ou sous forme de résidu qui s’infiltrent dans<br />

de nombreuses fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés.<br />

L’observation au microscope polarisant des infiltrations sombres ou grisâtres,<br />

détectées précédemment par l’observation à l’œil nu, montre une orientation des éléments<br />

figurés selon un pendage très fort de différentes directions. Le sédiment, au niveau de ces<br />

poches, montre aussi une organisation en pendage. Le ciment carbonaté de ces formations est<br />

plus lessivé que dans les endroits moins perturbés.<br />

Le dépôt est caractérisé par une forte abondance de coquilles qui sont généralement de<br />

grande taille pouvant atteindre 1 cm et qui montrent une altération très prononcée. Les<br />

97


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

ossements sont nombreux et brûlés, ils sont dans ce cas de couleur très foncée. Les charbons<br />

de bois sont nettement plus abondants dans ce niveau que dans les couches précédentes. Leur<br />

taille varie entre quelques micromètres et quelques millimètres.<br />

Les bioclastes comme les lithoclastes montrent de nombreux vides dus à l’altération et<br />

dont les parois sont soulignées par une pellicule relativement épaisse de calcite<br />

microsparitique ou sparitique (fig. 36). On souligne aussi la présence de morceaux de<br />

végétaux brûlés et parfois complètement calcinés.<br />

Fig.36 : Ossement brûlé de la couche A 8, affecté par la dissolution.<br />

Les vides sont soulignés par une ceinture de calcite. sparitique<br />

Les vides de grande taille sont très rares et leur section ne dépasse pas 1 mm. Il s’agit<br />

la plupart du temps de vides racinaires qui sont marqués par des auréoles sparitiques dont<br />

l’épaisseur est plus importante que dans les couches supérieures.<br />

Conclusion<br />

La couche A8 est caractérisée par l’abondance de calcite des cendres de bois. Cette<br />

dernière sous forme de limons dispersés montre, de temps en temps, des restes végétaux<br />

calcinés. Ceci plaide en faveur d’une conservation des traces de feux en place.<br />

Les différents pendages des éléments figurés au niveau des zones d’infiltrations<br />

montrent la perturbation du matériel par le drainage du sédiment. Ceci est dû aux circulations<br />

98<br />

350 µm


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

des eaux à forte énergie. La perturbation du sédiment par l’activité biologique se manifeste<br />

<strong>sur</strong>tout par les anneaux racinaires souvent carbonatés.<br />

Couche A9 : Le bloc témoin montre un sédiment de couleur marron riche également<br />

en coquilles et en morceaux de charbon. Dans ce niveau, les taches marron clair sont plus<br />

grandes et plus diffuses.<br />

L’observation de la lame à l’œil nu montre que les vides de grande taille sont plus<br />

abondants que dans la couche sus-jacente.<br />

Par rapport à la couche précédente, l’observation de la couche A9 au microscope<br />

polarisant montre les différences suivantes :<br />

On note la dominance des sables aux dépends de la matrice qui est soit argileuse riche<br />

en résidus ferrugineux, soit carbonatée et répartie en plages d’environ 100 µm de largeur et de<br />

formes digitées (fig. 37). Cette matrice carbonatée est limitée aux taches marron clair<br />

observées dans le bloc témoin. Sur le terrain, ces taches ont été interprétées comme des<br />

granules de concrétions de carbonates. Leur étude microscopique montre, en plus de leur<br />

forme restreinte et digitée, une couleur terne indiquant leur altération prononcée.<br />

350 µm<br />

Fig.37 : Le microfaciès de la couche A 9 montrant la<br />

matrice carbonatée réparti en plusieurs nodules.<br />

99


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

La recristallisation secondaire des carbonates est plus prononcée et la calcite est<br />

formée parfois par de gros cristaux de sparite. Les morceaux de charbons de bois et les<br />

ossements sont moins abondants.<br />

La bioturbation est très prononcée dont on cite l’importance des racines à section<br />

moyenne de 1 mm.<br />

Par endroit, on observe des accumulations strictement argileuses de taille variant entre<br />

100 µm et 5 mm. Elles présentent des craquelures au niveau desquelles s’imprègnent des<br />

solutions d’oxyde de fer. Il s’agit du remplissage post-dépositionnel occupant partiellement<br />

les vides. Ceci est dû au lessivage des argiles aux seins de la même couche et des couches<br />

supérieures.<br />

Conclusion<br />

Le sédiment est très perturbé par l’activité biologique notamment les racines. Il montre<br />

aussi des formes de concrétionnement dont l’altération est indiquée par leur forme restreinte<br />

et digitée et leur couleur terne. La couche A9 est caractérisée également par un lessivage<br />

intense qui est à l’origine des accumulations de particules fines drainées des couches susjacentes.<br />

Couche A10 : La plaque imprégnée montre un niveau brun foncé riche en charbons de<br />

bois généralement de petite taille. Les vides sont nombreux et de grande taille (une moyenne<br />

de 8 mm). La base de ce niveau est marquée par une lentille charbonneuse noire d’environ 1,5<br />

cm de largeur (fig. 38).<br />

100


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

1,3 cm<br />

L’observation de la couche au pétroscope montre un taux sableux variant de 25 à<br />

30 %. Dans les endroits à matrice condensée, les vides ne dépassent pas 40 %. Tandis qu’ils<br />

peuvent atteindre 60 % dans les zones à matrice restreinte.<br />

L’organisation du dépôt, signalée par la disposition globale des éléments figurés<br />

(formés essentiellement de morceaux de charbons de charbons), est subhorizontale légèrement<br />

inclinée vers l’est.<br />

Au microscope polarisant, la couche montre une matrice composée de carbonates<br />

concrétionnés et altérés (répartition en plusieurs plages de calcite microsparitique de couleur<br />

terne). La matrice en très riche également en calcite cendreuse qui est formée soit de cristaux<br />

de calcite plus ou moins dispersés ou de lentilles. Quelques rares vestiges argileux sont<br />

également observés dans la couche.<br />

Parmi les bioclastes, on note une forte abondance des ossements. Ces derniers sont<br />

brûlés et généralement, de couleur rouge très foncée (Pl. VIII, ph. 1). Les charbons de bois<br />

sont très abondants et présentent de nombreux vides dus à la fragmentation, leur taille peut<br />

atteindre 0,6 mm.<br />

101<br />

Fig.38 : faciès de la couche A 10 montrant<br />

un niveau charbonneux à sa base riche en<br />

ossements et en morceaux de charbons de<br />

bois. On note également l’abondance des<br />

vides de bioturbation.


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Des restes végétaux ainsi que certains morceaux de charbon de bois sont parfois<br />

calcinés (Pl. VII, ph. 7 et 8). Certains ossements peuvent montrer un début de calcination.<br />

De nombreux vides d’origine végétale sont soulignés par des auréoles de calcite<br />

secondaire. Cette dernière s’observe également sous forme de plages sparitiques à l’intérieur<br />

des vides.<br />

La lentille charbonneuse : elle est de 1,5 cm d’épaisseur. Les limites avec la couche<br />

encaissante sont très nettes. La matrice est plus condensée que dans le reste de la couche. En<br />

effet, on y décèle de rares vides intergranulaires.<br />

Ce niveau est formé de nombreux micro-lits noirs, particulièrement riches en<br />

morceaux de charbons de bois disposés sub-horizontalement. Au sein de cette formation, on<br />

note des lentilles cendreuses (au moins deux) dont la plus importante atteint 4 mm d’épaisseur<br />

et dont la base est soulignée par un micro-lit noir exclusivement charbonneux.<br />

Conclusion<br />

Dans la couche A10, les traces de feu sont représentées, en plus des ossements brûlés<br />

et des morceaux de charbons de bois, par de la calcite de cendres de bois qui est disposée, soit<br />

sous forme de matrice limoneuse plus ou moins dispersée dans la couche, soit sous forme de<br />

lentille. La couche est marquée aussi par un niveau charbonneux bien distingué contenant de<br />

nombreuses lentilles de calcite de cendres de bois dont la base est souvent soulignée par un<br />

micro-lit charbonneux. Ceci permet de proposer une conservation d’un foyer en place.<br />

Les transformations post-dépositionnelles telles que la bioturbation et la<br />

recristallisation secondaire sont observées dans la couche.<br />

Couche A11 : La plaque témoin montre un niveau brun contenant des concrétions<br />

beiges. On note également quelques rares vides circulaires qui sont difficilement détectés en<br />

raison de leur comblement par le sédiment. Les coquilles sont encore moins nombreuses et<br />

plus petites que dans la couche A10. Les charbons de bois sont nombreux et de petite taille.<br />

La base de la couche est soulignée, comme pour la couche précédente, par un niveau<br />

charbonneux dont les limites ne sont pas nettes.<br />

102


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Au pétroscope, la couche montre une couleur marron orangée. Le taux des sables est<br />

de l’ordre de 30 %. La matrice représente 40 % dans les endroits peu touchés par les<br />

transformations postérieures au dépôt. Dans d’autres endroits, la matrice ne dépasse pas<br />

20 % ; il s’agit de vides anciens comblés par le sédiment ou des zones bien lessivées.<br />

Au microscope polarisant, la matrice expose de la calcite de cendres de bois, des<br />

dépôts argileux et des <strong>sur</strong>faces carbonatées. Ces deux dernières formes de matrice se<br />

répartissent en petits agrégats arrondis disposés entre les grains de sables. La calcite<br />

cendreuse se présente parfois en lamines de micrite de 40 µm d’épaisseur moyenne séparées<br />

par d’autres micro-lits charbonneux (fig. 39). Ceci prouve la conservation de l’organisation du<br />

foyer en place. Le dépôt est revêtu par les résidus ferrugineux et organiques. Comme dans les<br />

couches précédentes, les carbonates de recristallisation secondaire occupent de nombreuses<br />

<strong>sur</strong>faces dont la répartition est inégale.<br />

Fig.39 : Le microfaciès de la couche A 11 montrant de<br />

nombreuses lentilles de cendres de bois séparées par des<br />

lamines charbonneuses.<br />

Les zones de phosphatation sont nombreuses et dispersées. Elles sont parfois larges, et<br />

peuvent atteindre 750 µm.<br />

Les vides sont très nombreux. Les plus grands, dont le diamètre varie entre 0,2 mm et<br />

5 mm (rarement il atteint 11,5 mm), sont d’origine biologique.<br />

103<br />

350 µm


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le niveau charbonneux est très riche en morceaux de charbon de bois. Le<br />

phénomène le plus particulier dans ce niveau est la calcination, qui peut être totale pour de<br />

nombreux morceaux de charbon de bois et partielle pour quelques ossements. On note<br />

également la présence de quelques accumulations argileuses qui résultent des infiltrations de<br />

particules suite aux circulations hydriques. Elles sont d’environ 2 mm de largeur, de bord<br />

irrégulier et fracturées. Ceci est dû à un climat contrasté dont l’humidité (drainage de<br />

particules) est suivi par un assèchement brutal (craquelures dans les accumulations). Au<br />

niveau du bord et des fractures, se localise une fine pellicule de recristallisation secondaire.<br />

Conclusion<br />

La couche A11 ressemble à la précédente. En effet, elle souligne la bonne<br />

conservation des foyers et elle montre la même importance de l’activité biologique.<br />

Cependant, les phénomènes de recristallisation des carbonates sont plus accentués et les<br />

accumulations des particules drainées à partir des couches sus-jacentes sont plus répandues.<br />

Couche A12 : La plaque témoin montre une couche brune très foncée contenant de<br />

nombreuses lamines noires charbonneuses (fig. 40). La plupart des objets sont horizontaux.<br />

En plus des granules de grès, on note la présence de cailloux de calcaires. Des industries<br />

lithiques en quartz de 9 mm maximum ont été observées.<br />

A l’œil nu, les lames minces montrent des niveaux marron plus ou moins clairs et<br />

séparés par des passages noirs de différentes épaisseurs très riches en débris charbonneux et<br />

en ossements brûlés. La limite avec le niveau charbonneux de la couche A11 n’est pas nette.<br />

104


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

L’observation microscopique montre une similitude avec les couches A10 et A11<br />

notamment en ce qui concerne les traces des foyers (Pl. VIII, ph. 3 et 4). Cependant, des<br />

caractères supplémentaires sont notés tels que le taux des sables qui est plus important dans<br />

les niveaux clairs que dans les niveaux charbonneux et l’intense revêtement ferrugineux. La<br />

couleur très foncé de la couche est dû à sa richesse en résidus d’oxydes ferrugineux et matière<br />

organique.<br />

Les vides sont plutôt d’origine biologique. Les vides d’entassement sont moins<br />

abondants par rapport aux niveaux précédents.<br />

Conclusion<br />

La seule différence enregistrée dans cette couche, en la comparant avec la précédente,<br />

est le nombre des niveaux charbonneux qui devient important et qui explique probablement la<br />

reprise multiple du foyer.<br />

105<br />

Fig.40: Le faciès de la couche A 12 montrant de<br />

nombreuses lentilles charbonneuses. La couche<br />

souligne l’importance de la bioturbation.<br />

1,2 cm


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche A13 : La plaque témoin montre une couche de couleur brune contenant un<br />

niveau beige clair (fig. 41). Ce dernier renferme des poches sombres de la couche encaissante.<br />

Au microscope polarisant, la matrice de la couche sombre est plutôt argileuse avec une<br />

recristallisation ponctuelle ou dispersée en petits cristaux de calcite. On observe également de<br />

nombreux passages discontinus de calcite micritique de longueur moyenne de 2 mm. Ils sont<br />

souvent sub-horizontaux. Ces différentes formes acquises par la calcite impliquent différents<br />

stades de carbonatation (com. orale M. A. Courty).<br />

Le niveau beige clair révèle une matrice carbonatée formée de calcite généralement<br />

altérée Pl. VIII, ph. 6) : il s’agit d’un niveau concrétionné et non pas d’un niveau cendreux,<br />

comme il a été au début de ces études (<strong>sur</strong> le terrain).<br />

D’autres passages, souvent aux limites des chenaux, sont à signaler ; il s’agit de<br />

lamines argileuses riches en solutions carbonatées et accompagnées de micro-lamines de<br />

matière organique (fig. 42). Réparties en grandes extensions, ces lamines sont horizontales ou<br />

obliques dont la plus importante (dans la lame) est de 2,5 cm de longueur traversant ainsi le<br />

106<br />

1,2 cm<br />

Fig.41 : La couche A 13 montrant le niveau<br />

clair concrétionné. Il faut souligner<br />

l’importance de la porosité de bioturbation.


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

niveau concrétionné et une partie de la couche encaissante. Ces accumulations résultent des<br />

infiltrations de fines particules telles que les argiles, les carbonates et les solutions organiques<br />

héritées des couches supérieures suite au lessivage post ou syn-dépositionnel On souligne<br />

également le revêtement intense du résidu ferrugineux.<br />

200 µm<br />

Fig. 42 : La couche A13 montrant des lamines argileuses<br />

riches en carbonates et séparées de micro-lamines<br />

sombres riches en matière organique.<br />

Les éléments figurés sont horizontaux. Les lithoclastes sont rares et représentés par des<br />

calcaires et des calcaires à bioclastes fossilisés. Les os sont nombreux, de petite taille (environ<br />

1 mm) et de couleur orange à rougeâtre.<br />

Les lithoclastes généralement calcarénitiques présentent de nombreux vides de<br />

dissolution dont le contour est marqué par une fine pellicule de calcite. Cette dernière devient<br />

parfois plus épaisse et les cristaux sont de plus en plus gros vers le centre aboutissant ainsi au<br />

comblement de ces vides.<br />

Conclusion<br />

La couche n’expose que quelques traces de feu figurées par quelques charbons de bois<br />

très décomposés et quelques ossements de couleur rougeâtre. Cependant, il n’est pas évident<br />

de trancher entre un vieux foyer dont les traces ne sont pas conservées ou une couche sans<br />

foyer dont les morceaux de charbons de bois seraient hérités des couches sus-jacentes. Dans le<br />

dernier cas, la couleur rougeâtre des ossements peut être le résultat de leur contamination par<br />

des solutions d’oxydes ferrugineux et de matière organique.<br />

107


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Couche A14 : La plaque imprégnée montre une couche de couleur marron à inclusions<br />

beiges oranges. On observe aussi de nombreux débris de coquilles de petite taille.<br />

L’observation au pétroscope montre une couche à matrice argileuse abondante. Les<br />

ossements sont nombreux, de couleur jaune (moins brûlés) et leur taille peut atteindre 8 mm.<br />

Les coquilles aussi sont abondantes. Le niveau est riche en vides d’origine biologique.<br />

Au microscope polarisant, le dépôt figure une matrice argileuse qui, dans certains<br />

endroits est mélangée à des cristaux de calcite. Dans les deux cas, la matrice est extrêmement<br />

revêtue par les dépôts ferrugineux et les solutions organiques. La couche contient un niveau à<br />

matrice quasiment calcitique qui rappelle le niveau concrétionné observé précédemment.<br />

Cependant, les passages micritiques gris, observés dans la couche précédente, sont très rares.<br />

Cette couche montre une altération bien prononcée des débris de coquilles. Tout le matériel<br />

est rubéfié y compris les grains de sables, excepté quelques <strong>sur</strong>faces de recristallisation<br />

calcitique au niveau des vides.<br />

Comme pour la couche A13, les vides d’entassement ne sont pas abondants. Les<br />

accumulations argileuses dans certains chenaux sont également observées.<br />

Conclusion<br />

Les évènements caractérisant cette couche sont communs à la couche précédente,<br />

excepté pour les passages discontinus de calcite micritique qui sont omniprésents dans cette<br />

couche. Ce qui indique que cette dernière est moins concrétionnée que la précédente.<br />

Les traces anthropiques sont restreintes dans les deux couches (A13 et A14).<br />

108


3. 4. Interprétation<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

L’étude micromorphologique du remplissage de la grotte d’El Mnasra souligne la<br />

présence de nombreuses traces de foyers depuis l’occupation de la grotte par les premiers<br />

Atériens. Ces foyers sont identifiés par de nombreux critères tels que l’abondance des<br />

morceaux de charbon de bois qui présentent différents degrés de fragmentation, ainsi que par<br />

les ossements brûlés.<br />

Ces deux derniers critères sont exposés dans les couches comprises entre la couche A6<br />

et la <strong>sur</strong>face du remplissage. La matrice de ces couches est représentée généralement par les<br />

argiles. La quasi-absence de la calcite "cendreuse" laisse planer un doute à propos de la<br />

présence de foyer. Cependant, la possibilité du lessivage de ces carbonates vers les couches<br />

sous-jacentes ou le fait que les échantillons étudiés étaient au voisinage du foyer ne sont pas à<br />

écarter.<br />

De nombreuses couches de la partie moyenne du remplissage, les couches de A12 à<br />

A8 contiennent des traces de foyers qui sont mieux conservées. En effet, en plus des critères<br />

cités précédemment, on retrouve des preuves plus convaincantes de la présence de foyers bien<br />

conservés en place : Il s’agit de niveaux charbonneux organisés en lamines renfermant des<br />

lentilles de calcite des cendres de bois. Il faut rappeler également la bonne conservation, dans<br />

certaines couches, des structures végétales pseudomorphosées suite à leur brûlure. Ces<br />

structures représentent les éléments les plus caractéristiques des cendres de bois (Verdasco,<br />

2002). Ces niveaux présentent aussi des traces de calcination des charbons de bois et quelques<br />

ossements (couches A11 et A12). Ceci témoigne d’une température du foyer de l’ordre de 645<br />

°C (Shahack-Gross, Bar-Yosef et Weiner, 1997).<br />

Les couches A 13 et A14 ne montrent que quelques témoins de foyers comme<br />

quelques morceaux de charbon de bois et quelques ossements de couleur jaunâtre ou<br />

légèrement foncée. Dans ce cas, il ne faut pas éliminer la possibilité de l’héritage des<br />

charbons de bois des couches supérieures. Pour les ossements, la richesse extrême de ces<br />

couches en résidus ferrugineux et organiques peut être à l’origine de leur contamination<br />

traduite ainsi par leur coloration foncée (Shahack et al., 1997 ; com. orale B. Mestour).<br />

109


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Dans des couches témoignant de l’occupation de la grotte par les anciens atériens et<br />

les atériens évolués (les couches de A7 à A12), l’observation micromorphologique montre<br />

une diminution de la fraction sableuse au profit de la matrice cendreuse, formée de carbonates<br />

d’origine végétale. Ceci est lié à l’intervention particulière de l’homme dans la modification<br />

du contexte sédimentologique du remplissage. En effet, on note l’augmentation de la<br />

proportion de la fraction limoneuse qui se présente sous forme de calcite de cendres de bois<br />

(Brochier, 1995). D’où l’explication des résultats de la calcimétrie dont on rappelle le taux<br />

élevé de carbonates pour l’échantillon A12c de la couche A12 ainsi que leur taux faible dans<br />

des couches A9 et A13. Etant donné que l’échantillon A12c a été prélevé au niveau d’une<br />

lentille de cendres de bois, on peut conclure que la majorité des carbonates dosés proviennent<br />

des limons issus des cendres du foyer. Cette origine supplémentaire des carbonates<br />

n’intervient pas dans les couches A9 et A13 et en explique leur taux relativement faible.<br />

Certaines couches appartenant à la partie moyenne du remplissage (couches A 5 à A<br />

13) sont caractérisées par l’organisation des sédiments en lamines subhorizontales indiquant<br />

un dépôt à faible énergie par ruissellement. Ceci témoigne d’un climat humide lors du dépôt.<br />

La présence de certains niveaux concrétionnés séparés par des couches sans concrétionnement<br />

indique un climat humide et chaud à caractère contrasté (com. orale M. A. Courty). Ces<br />

données renforcent l’hypothèse paléoclimatique proposée suite à l’étude sédimentologique<br />

concernant l’ensemble stratigraphique II. Il est probable que les accumulations de fines<br />

particules telles que les argiles, les carbonates, les particules charbonneuses et organiques<br />

peuvent être syn-depôsitionnelles indiquant ainsi une humidité climatique.<br />

Dans plusieurs couches, des fragments de calcarénite montrant de nombreux vides de<br />

dissolution ont été observés. Les grains, généralement sub-émoussés, se détachent de la<br />

calcarénite, ce qui permet de renforcer l’hypothèse proposée par l’étude sédimentologique à<br />

propos de la provenance des sédiments de la grotte des parois calcarénitiques.<br />

Le long du remplissage de la grotte, on note une bioturbation particulièrement intense<br />

des sédiments. Ceci est confirmé par l’importance des terriers dont la largeur est de l’ordre de<br />

1 cm et l’abondance des anneaux racinaires. Cette porosité est souvent soulignée par la<br />

recristallisation des carbonates qui est de plus en plus importante en descendant dans la<br />

stratigraphie et les cristaux deviennent de plus en plus gros.<br />

110


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Le revêtement des solutions ferrugineuses à la <strong>sur</strong>face des carbonates secondaires<br />

explique que sa formation est postérieure à la recristallisation des carbonates. Cependant, la<br />

présence des cristaux de calcite dépourvus de solutions ferrugineuses indique la permanence<br />

de la recristallisation des carbonates. La même remarque est notée à propos de la permanence<br />

de la bioturbation prouvée ainsi, par la présence de certains chenaux dépourvus des auréoles<br />

calcitiques dans les mêmes couches montrant la recristallisation de calcite. Cette dernière est<br />

plus ou moins importante selon l’ancienneté des vides.<br />

3. 5. Conclusion<br />

Cette étude a montré son grand intérêt pour caractériser le remplissage de la grotte<br />

d’El Mnasra. En effet, on en déduit la confirmation des plus grands événements que la grotte<br />

a connu lors de son occupation par les hommes de <strong>Témara</strong> ; il s’agit des foyers ‘entretenus’<br />

par ces hommes. La présence de cendres de bois bien conservées prouve l’utilisation des feux<br />

par les anciens atériens et les atériens évolués. Ce sont les habitants de la grotte d’El Mnasra<br />

lors de la mise en place des couches moyennes, notamment entre les couches A12 et A7.<br />

D’autre part, on souligne que cette étude a permis d’éliminer certaines hypothèses<br />

proposées lors des études antérieures (El Hajraoui, 1993) et lors de notre description des<br />

couches dans la grotte. Ceci concerne particulièrement le niveau concrétionné de la couche<br />

A13, qui avait été décrit de prime abord comme un niveau cendreux.<br />

Enfin, les descriptions microscopiques des lames minces ont permis de proposer deux<br />

principales origines des transformations post ou syn-dépositionnelles affectant le matériel<br />

sédimentaire de la grotte:<br />

Origine anthropique : De nombreux stocks faisant partie du remplissage de la grotte<br />

ont été associés à l’occupation humaine. Ces matériaux peuvent être dispersés différemment<br />

dans les couches stratigraphiques (os, charbons de bois…), ou accusent une forme<br />

d’organisation en lamines telles que les lamines de cendres de bois associées souvent aux<br />

lamines charbonneuses, ou formant tout un niveau dont l’épaisseur peut atteindre quelques<br />

centimètres.<br />

111


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Origine naturelle : Les transformations post-dépositionnelles affectant le matériel de la<br />

grotte d’El Mnasra se différencient en forme physique, chimique et biologique :<br />

La forme physique se manifeste par le lessivage des particules fines dans les couches<br />

supérieures. A partir de la couche A9, on observe les conséquences du lessivage qui sont<br />

figurées par les accumulations de particules fines. Ces dernières sont représentées soit par des<br />

<strong>sur</strong>faces d’argiles qui ont tendance à combler la totalité de la lumière des vides, soit sous<br />

forme de lamines argileuses accompagnées de micro-lamines sombres riches en matière<br />

organique occupant la partie basale des chenaux. Cette forme est à l’origine de l’abondance<br />

des vides interstitiels dans les couches supérieures et leur diminution dans les couches<br />

inférieures à partir de A11.<br />

Les formes chimiques sont figurées par la recristallisation de la calcite en forme<br />

d’auréoles au niveau des chenaux. Ces formes sont restreintes dans les couches supérieures et<br />

elles sont de plus en plus prononcées vers les couches inférieures du remplissage. La<br />

recristallisation est signalée également autour de certains éléments figurés. Ce phénomène est<br />

accompagné par la dissolution qui affecte souvent les bioclastes et le ciment carbonaté. Ce<br />

dernier souvent altéré est réparti alors en globules (environ 100 µm) dont la calcite est<br />

souvent terne.<br />

Enfin, les processus de bioturbation sont soulignés par l’activité des vers de terre et de<br />

racines. Ce processus est enregistré quasiment dans toutes les couches stratigraphiques du<br />

remplissage de la grotte d’El Mnasra.<br />

112


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planches photographiques de l’étude<br />

micromorphologique<br />

113


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche VII<br />

Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />

1 : Microfaciès de la couche A 4 montrant une portion d’un vide circulaire à bord régulier<br />

(vide de bioturbation). Le contour de celui-ci est marqué par la concentration de la<br />

matrice argileuse, (LNA).<br />

2 : Couche A 5 présentant un os brûlé revêtu par les inclusions charbonneuses. Le contour des<br />

grains de sables est marqué par un revêtement argileux, (LNA).<br />

3 et 4 : Charbon de bois en voie de fragmentation, provenant de la couche A 8, (3-LNA, 4-<br />

LPA). Noter les fins cristaux de cendres de bois dans la photographie 4 (flèche).<br />

5 et 6 : Charbons de bois en voie de fragmentation, donnant naissance à de nombreuses<br />

particules fines. Ils proviennent de la couche A 8, (LNA).<br />

7 et 8 : Couche A 10 montrant un charbon de bois en voie de calcination. Les structures<br />

végétales sont occupées par les cendres de bois en "rosettes" (flèche).<br />

114


300 µm 150 µm<br />

1 2<br />

150 µm 150 µm<br />

3 4<br />

300 µm 300 µm<br />

5 6<br />

150 µm 150 µm<br />

7 8<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

115


<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

Planche VIII<br />

Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />

1 : Os brûlé de la couche A 10, (LNA).<br />

2 : Dégradation de la matière organique dans la couche A 11, (LNA).<br />

3, 4 : Lentille de cendres de bois accompagnée d’un microlit charbonneux appartenant à la<br />

couche A 12 (7-LNA ; 8-LPA).<br />

5 : Recristallisation centripète de calcite sparitique dans un vide racinaire (flèche) de la<br />

couche A 13, (LPA).<br />

6 : Microfaciès A 13 concrétionné dont les carbonates sont altérés, (LPA).<br />

7 et 8 : Détachement de grains de sables d’un fragment de calcarénite de la couche A 13, ( 5-<br />

LNA ; 6-LPA).<br />

116


150 µm 150 µm<br />

1 2<br />

500 µm 500 µm<br />

3 4<br />

150 µm<br />

5 6<br />

7 8<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra (grotte du Casino)<br />

117<br />

350 µm<br />

200 µm 200 µm


1. Présentation de la grotte<br />

1. 1. Situation et description du site<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

A 2 km au sud de la grotte d’El Mnasra et à 14 m d’altitude, le gisement des<br />

Contrebandiers s’ouvre, comme pour les autres grottes du littoral Atlantique, dans la falaise<br />

morte entaillant un complexe dunaire consolidé formé de calcarénites (fig. 2 et fig. 43).<br />

La <strong>sur</strong>face du remplissage de la grotte dépasse 35 m de longueur et 24 m de largeur.<br />

Le remplissage dépasse 3 mètres de hauteur (fig. 44).<br />

Fig. 43 : Vue générale de la grotte des<br />

Contrebandiers (cliché de A. Bouzouggar)<br />

119


1. 2. Historique<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Fig. 44 : Plan de fouilles de la grotte des Contrebandiers.<br />

A : zone fouillée par J. Roche, B : zone fouillée par A. Bouzouggar.<br />

La grotte des Contrebandiers, appelée également El Mnasra I ou la grotte d’Ouled<br />

Bouchikha, a été fouillée pour la première fois par Jean Roche lors de trois campagnes de<br />

fouilles de 1955 à 1957 (in Bouzouggar, 1997).<br />

De 1967 à 1975, les fouilles ont été reprises dans le cadre d’une collaboration entre le<br />

Service de l’Archéologie marocaine et J. Roche. Les fouilles ont concerné tous les niveaux<br />

post ibéromaurusiens (260 m²) et la séquence atérienne (152 m²). Ces travaux ont permis la<br />

récolte d’un important matériel archéologique dont 5880 pièces concernent la séquence<br />

atérienne (Roche in rapport de la mission préhistorique et paléontologique française au Maroc<br />

1981-1982). En 1975, les fouilles ont été réalisées en collaboration avec J. P. Texier. En 1994,<br />

une campagne de fouilles a été réalisée par A. Bouzouggar sous la direction de l’Institut<br />

National de l’Archéologie et du Patrimoine au Maroc.<br />

120


1. 3. Stratigraphies établies antérieurement<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

La première stratigraphie a été établie en 1963 par J. Roche au niveau d’un sondage<br />

orienté nord-sud concernant 20 m de longueur et 2 m de largeur. Cette stratigraphie a permis<br />

l’identification de sept couches qui sont du haut vers le bas (Roche, 1963) :<br />

Couche I : l’épaisseur varie de 0,70 m (Ouest de la coupe) à 2,10 m (Est de la coupe).<br />

La couche est noire pulvérulente et riche en blocs d’éboulis. La couche<br />

renferme à sa base une industrie néolithique.<br />

Couche II : l’épaisseur maximale est 0,75 m. La couleur est gris-rosé passant au noir.<br />

La couche est également encombrée de blocs d’éboulis.<br />

Couche III : l’épaisseur moyenne est 0,50 m. Elle est représentée par des argiles<br />

meubles et de couleur rouge. Par endroits, la couche est très bréchifiée.<br />

Elle est riche en coquillages marins. L’industrie découverte, associée à une<br />

mandibule humaine, est attribuée à l’Atérien.<br />

Couche IV : l’épaisseur moyenne est 0,60 m et de couleur gris-noir. Elle renferme une<br />

industrie atérienne.<br />

Couche V : l’épaisseur moyenne est 0,05 m. Elle est constituée d’une croûte gris-clair<br />

et presque continue.<br />

Couche VI : l’épaisseur moyenne est 0,70 m. Le sédiment, de couleur rose, est meuble<br />

et localement bréchifié sans éboulis. Dans sa partie inférieure, des traces de<br />

foyers ont été observées.<br />

Couche VII : elle est représentée par des sables marins rosés riches en coquillages.<br />

Selon M. Choubert, il s’agit des traces de la transgression ouljienne qui<br />

serait arrivée à l’intérieur de la grotte (in Bouzouggar, 1997).<br />

121


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

En 1969, J. Roche a proposé une seconde stratigraphie qui est suivante :<br />

Couche 1 : terres noires attribuées au Enéolithique,<br />

Couche 2 : terres grisâtres passant au noir vers le haut rattachées à l’Epipaléolithique,<br />

Couche 3 : argiles rouges reliées à l’Atérien supérieur,<br />

Couche 4 : sédiment gris-noir attribué à l’Atérien moyen,<br />

Couche 5 : croûte gris-clair,<br />

Couche 6 : sédiment rose contenant des traces de foyers,<br />

Couche 7 : sables marins représentant les vestiges de la transgression ouljienne,<br />

Couche 8 : brèche plaquée contre les parois attribuée à l’Acheuléen.<br />

En collaboration avec J. P. Texier, en 1976, J. Roche a proposé une troisième<br />

stratigraphie comprenant seize niveaux qui sont du sommet vers le bas :<br />

Niveaux 1 à 4 : ils sont composés d’un sédiment noir riche en matière<br />

organique témoignant de deux occupations énéolithiques dont<br />

une a livré des tessons de vases campaniformes.<br />

Niveau 5 : formé de terres jaunes-rougeâtres, encroûtées superficiellement<br />

rattachées au Néolithique.<br />

Niveau 6 : constitué d’une croûte carbonatée d’épaisseur de 0,02 m à 0,05<br />

m.<br />

Niveau 7 : représenté par un sédiment gris-rose bréchifié associé à<br />

l’Epipaléolithique.<br />

Niveaux 8 et 9 : formés par un matériel argilo-sableux jaune induré contenant<br />

des restes osseux ; attribués à l’Atérien supérieur.<br />

Niveaux 10 à 14 : marquent une alternance de lits de blocs de grès dunaire issus<br />

des parois, d’argile brune, de croûte rosée, de sables jaunes et<br />

de sables bruns. Ces niveaux sont associés à l’Atérien.<br />

Niveaux 15 et 16 : contiennent des sables marquant les vestiges de la transgression<br />

marine.<br />

122


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

En 1997, en se basant <strong>sur</strong> la description de la coupe transversale 20 / 21 dans les zones<br />

H, I, J et K, A. Bouzouggar a proposé une autre subdivision stratigraphique qui se présente du<br />

sommet vers la base comme suit (Bouzouggar, 1997) :<br />

Couche I : l’épaisseur maximale est 10 cm. Elle est remaniée et présente seulement à<br />

l’entrée de la grotte.<br />

Couche II : d’une épaisseur de 3 cm, elle est très riche en patelles. Ses limites avec la<br />

couche III sont nettes.<br />

Couche III : de 20 cm d’épaisseur, elle est constituée de sables limoneux faiblement<br />

argileux de couleur brun-rouge. Elle contient des coquilles, des fragments<br />

osseux parfois brûlés et des objets lithiques. Elle contient aussi des<br />

fragments de grès dunaire dispersés et anguleux.<br />

Couche IV : d’épaisseur de 25 cm et formée de sables limoneux de couleur brun foncé,<br />

elle correspond au remplissage d’une fosse. Elle est riche en matériel<br />

lithique et osseux. Ses limites sont diffuses avec la couche III mais nettes<br />

avec la couche V.<br />

Couche V : elle est de 40 cm d’épaisseur et formée de sables faiblement limonoargileux<br />

très indurés et de couleur brun-rouge clair. Elle contient des<br />

blocs de grès dunaire non altérés. A la base de la couche, les sables sont<br />

moyennement limono-argileux. La limite inférieure est nette.<br />

Couche VI : l’épaisseur moyenne est de 25 cm. Elle est constituée des sables limoneux<br />

et faiblement argileux de couleur brun-rouge. Elle constitue le<br />

remplissage d’une seconde fosse et elle est très riche en coquilles et en<br />

objets lithiques.<br />

Couche VII : d’une épaisseur de 40 cm, elle est marquée par des variations latérales de<br />

faciès en passant des sables grossiers limoneux et moyennement argileux<br />

dans la partie Nord aux sables argileux et faiblement limoneux vers le<br />

123


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

sud. Elle contient des fragments osseux parfois brûlés, des objets<br />

lithiques et des fragments de grès dunaires.<br />

Couche VIII : l’épaisseur moyenne est de 5 cm. La couche est bréchifiée, peu<br />

stratifiée, très cimentée et elle est discontinue par endroits. Elle contient<br />

des fragments anguleux de grès dunaire non altéré.<br />

Couche IX : elle est de 20 cm d’épaisseur et formée de sables disposés en dépôts<br />

lenticulaires de couleur brun-rouge clair. Elle est très riche en nodules<br />

calcaires et elle contient quelques rares restes osseux.<br />

Couche X : l’épaisseur est de 10 cm. La couche est constituée de sables limoneux<br />

faiblement argileux de couleur rose gris.<br />

Couche XI : de 5 cm d’épaisseur, elle est formée de brèches, très peu visible est<br />

stratifiée notamment dans les zones les moins cimentées.<br />

Couche XII : elle est de 25 cm d’épaisseur et composée de sables limoneux et<br />

faiblement argileux de couleur rouge pâle. Elle contient de petits<br />

fragments arrondis et peu altérés de grès dunaire.<br />

Couche XIII : elle correspond à des blocs de grès dunaire parfois de grandes<br />

dimensions et non altérés.<br />

Couche XIV : d’une épaisseur de 5 cm, la couche est formée de sables limoneux<br />

faiblement argileux de couleur brun rouge-clair. Elle contient des débris<br />

de coquilles très friables.<br />

Couche XV : elle est également de 5 cm d’épaisseur, formée de sables limoneux<br />

faiblement argileux et de couleur brun-rouge clair et contient des<br />

fragments dunaires arrondis et peu altérés.<br />

124


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

2. Etude sédimentologique<br />

2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle<br />

Lors de la mission de prélèvements des échantillons, 11 couches stratigraphiques ont<br />

été identifiées au niveau de la coupe transversale 20/21 dans les zones K, J et I (fig. 45). Du<br />

sommet à la base du remplissage, les couches sont décrites comme suit :<br />

Couche CB 1 : elle est constituée de sables argileux de couleur brun foncé (S 51).<br />

Couche CB 2 : d’une épaisseur moyenne de 30 cm et de couleur brun-rouge (N 49),<br />

elle est formée de sables limoneux avec de nombreux cailloux gréseux et<br />

calcarénitiques. Elle est riche en débris de coquilles, en fragments osseux<br />

et en industries lithiques. Au niveau de la bande I la couche est<br />

concrétionnée de manière discontinue.<br />

Couche CB 3 : l’épaisseur maximale de cette couche est de 80 cm. Elle est constituée<br />

de sables limoneux de couleur gris-rouge clair (P 53). La limite inférieure<br />

est nette et digitée dans la bande I. Par rapport à la couche précédente,<br />

elle est moins riche en cailloux, en ossements et en industries lithiques.<br />

Vers la bande K, la couche contient de nombreux blocs de grès dunaire<br />

pouvant atteindre 40 cm de longueur.<br />

Couche CB 4 : elle atteint un maximum de 85 cm d’épaisseur. Elle est formée de<br />

sables argileux de couleur brun-gris (P 51) et contient de nombreux<br />

fragments osseux et des outils lithiques. En allant de la zone K à la zone<br />

I, la couche est moins argileuse et plus indurée.<br />

Couche CB 5 : elle est d’épaisseur maximale de 25 cm et de couleur gris-rouge (P 53).<br />

La texture est sablo-limoneuse concrétionnée rarement interrompue<br />

latéralement. La couche (d’après la coupe étudiée) est dépourvue<br />

d'ossements et d'objets lithiques.<br />

125


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Couche CB 6 : d’épaisseur maximale de 30 cm, de texture sableuse et de couleur<br />

rouge (R 49), elle est comprise entre les deux niveaux concrétionnés CB<br />

5 et CB 7.<br />

Couche CB 7 : elle est d’épaisseur maximale de 15 cm. C’est un niveau concrétionné<br />

similaire à CB 5. Cependant, il est plus altéré et montre de nombreuses<br />

discontinuités latérales dues à des interruptions du concrétionnement.<br />

Couche CB 8 : d’une épaisseur maximale de 15 cm, elle est identique à la couche<br />

sableuse CB 6.<br />

Couche CB 9 : elle est d’épaisseur maximale de 20 cm et constituée de sables argileux<br />

de couleur brun-gris (P 51).<br />

Couche CB 10 : l’épaisseur est difficile à estimer en raison de la limite inférieure qui<br />

n’est pas visible dans la bande I. La couche est formée de sables grossiers<br />

de couleur gris-rouge (P 53).<br />

Couche CB 11 : elle est constituée de grès lapiazé formant des blocs marquant la base<br />

du remplissage de la grotte.<br />

126


-100 -<br />

-200 -<br />

-300 -<br />

Sable<br />

Sable argileux<br />

Argile<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Concrétion<br />

carbonatée<br />

Aire de combustion<br />

Nom de couche<br />

stratigraphique<br />

Fig. 45 : Coupe transversale 20/21 en I, J et K<br />

(relevé de S. Niftah, 2001)<br />

127<br />

Prélèvement sédimentologique<br />

Prélèvement micomorphologique<br />

- -100<br />

- -200<br />

- -300


2. 2. Prélèvements sédimentologiques<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les échantillons sédimentologiques et micromorphologiques ont été prélevés lors de la<br />

mission de février 2001. Ils concernent la coupe transversale entre les bandes 20 et 21 dans le<br />

carré I. La coupe délimite les zones I. J. et K fouillées par J. Roche en collaboration avec J. P.<br />

Texier (fig. 45). A la limite du carré I 20, 33 échantillons sédimentologiques ont été prélevés<br />

<strong>sur</strong> une hauteur de 2,6 m (profondeur de la coupe 20/21).<br />

Stratigraphie selon<br />

A. Bouzouggar<br />

(1997)<br />

Couches<br />

déterminées par<br />

cette étude<br />

128<br />

Echantillons<br />

sédimentologiques<br />

Altitude (cm)<br />

couche I CB 1 CB 1 -45<br />

Couche II CB 2a -57<br />

couche III CB 2<br />

CB 2b -65<br />

couche IV<br />

CB 2c -74<br />

CB 3a -80<br />

CB 3b -87<br />

CB 3c -94<br />

CB 3d -102<br />

couche V CB 3<br />

CB 3e -109<br />

CB 3f -117<br />

CB 3g -123<br />

CB 3h -129<br />

CB 3i -135<br />

couche VI CB 4a -150<br />

CB 4b -159<br />

CB 4c -167<br />

CB 4d -175<br />

couche VII<br />

CB 4<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

-180<br />

-185<br />

CB 4g -192<br />

CB 4h -200<br />

CB 4i -207<br />

CB 5<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

-215<br />

-225<br />

couche VIII<br />

CB 6a -230<br />

CB 6<br />

CB 6b -240<br />

CB 6c -250<br />

couche IX CB 7 CB 7 -259<br />

couche X CB 8<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

-265<br />

-273<br />

couche XI CB 9<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

-280<br />

-290<br />

couche XII CB 10 CB 10 -297<br />

Tableau 14 : Prélèvements sédimentologiques de la<br />

coupe transversale 20/21


2. 3. Etude granulométrique<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

En ce qui concerne la fraction grossière (> 2 mm), elle est représentée par des blocs et<br />

des cailloux de texture généralement calcarénitique et gréseuse, souvent altérés. Cette fraction<br />

est quasiment absente dans les couches inférieures à la couche CB 4, mais est plutôt mieux<br />

représentée dans la couche CB 2. Cependant, dans cette dernière, elle ne dépasse pas 15 % du<br />

sédiment.<br />

2. 3. 1. Granulométrie globale de la coupe transversale 20/21<br />

Le long de la coupe stratigraphique, le taux des argiles est de l’ordre de 7% par rapport<br />

aux autres fractions telles que les limons, les sables fins et les sables grossiers.<br />

Le diagramme de la granulométrie globale de la fraction fine montre, de la base au<br />

sommet de la séquence, trois séries granulométriques (fig. 46) :<br />

La série I comprenant les couches CB 10 et CB 8 : elle est caractérisée par la<br />

dominance des sables grossiers avec une moyenne de 48 %. Le taux moyen des sables fins est<br />

de l’ordre de 28 % et celui des limons est de 21 %.<br />

La série II composée des couches de CB 7 jusqu’au sommet de CB 3 : le taux des<br />

sables grossiers diminue à 25 %. Cette diminution est enregistrée au profit des sables fins et<br />

des limons dont les taux moyens respectifs sont de 26 % et 31 %.<br />

La série III représentée par les couches supérieures CB 2 et CB 1 : le pourcentage de<br />

la fraction des sables grossiers augmente aux dépens des sables fins et des limons. Il atteint<br />

53 %, tandis que ceux des sables fins et des limons sont respectivement de l’ordre de 26 % et<br />

23 %.<br />

129


altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

sables gros.<br />

sables fins<br />

limons<br />

argiles<br />

Fig. 46 : Granulométrie globale du sédiment fin de la coupe 20/21<br />

2. 3. 2. Paramètres et indices granulométriques des sables<br />

Les courbes cumulatives des sédiments décalcifiés montrent une allure sigmoïde<br />

redressée rappelant les courbes cumulatives de la grotte d’El Mnasra. Cela signifie qu’il s’agit<br />

de sables longuement évolués témoignant de nombreuses phases de remaniement et d’un<br />

dépôt éolien (fig. 47).<br />

Les indices de classement d’hétérométrie (Hq) et de Trask (So) présentent des valeurs<br />

faibles (< 2,5) désignant un sédiment très bien classé. Toutefois, le maximum de ces indices<br />

130


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

s’enregistre dans la couche sommitale (CB 1), dans laquelle on a donc le plus "mauvais"<br />

classement des sables (fig. 48).<br />

Les valeurs de l’indice d’asymétrie Asq tendent à s’annuler le long de la colonne<br />

stratigraphique. Ceci montre une répartition symétrique des sables de part et d’autre de la<br />

médiane. Cependant, l’échantillon CB 5b de la couche CB 5 présente une valeur de l’indice<br />

Asq nettement positive (0,18) indiquant ainsi un meilleur classement du côté des sables<br />

grossiers. On note aussi le meilleur classement enregistré du côté des sables fins (Asq < 0)<br />

dans la couche CB 1.<br />

131


100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

100<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

132<br />

CB 1<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 4a<br />

CB 4d<br />

CB 4g<br />

CB 5a<br />

CB 6a<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 9a<br />

CB 10<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Fig. 47 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 20/21


133<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0 0,2 0,4 0,6<br />

Q1, Md et Q3<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0 1 2<br />

Hétérométrie<br />

(Hq)<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

1,04 1,06 1,08 1,1<br />

Classement de<br />

Trask (So)<br />

Fig. 48 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés<br />

du remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

-1,0 -0,5 0,0 0,5<br />

Asymétrie (Asq)<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)


2. 3. 3. Conclusion :<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les paramètres, les indices granulométriques et <strong>sur</strong>tout l’allure des courbes<br />

cumulatives témoignent d’une maturité granulométrique des sables et de leur excellent<br />

classement caractéristique d’un dépôt éolien. Comme pour la grotte précédente, cette analyse<br />

ne permet pas de proposer le mode de la mise en place des sédiments puisque l’analyse des<br />

sables des parois de la grotte a montrée les mêmes résultats (dépôt éolien). Cependant, la<br />

granulométrie globale des sables permet de mettre en évidence trois ensembles<br />

granulométriques différents :<br />

Ensemble I (CB 10 et CB 9), avec son taux de sables grossiers important, il témoigne<br />

d’une mise en place du sédiment par une forte énergie,<br />

Ensemble II (de la couche CB 8 jusqu’au sommet de CB 3) montrant une diminution<br />

des sables grossiers au profit des sables fins et des limons, il indique un dépôt par une<br />

dynamique à énergie relativement modérée,<br />

Ensemble III (les couches CB 2 et CB 1) : il montre une mise en place de dépôt par<br />

une forte énergie puisque le taux des sables grossiers augmente aux dépens des sables fins et<br />

des limons.<br />

Afin d’estimer l’évolution des taux des carbonates de calcium dans les différents<br />

ensembles stratigraphiques distingués par la granulométrie, il est fondamental de procéder à<br />

l’étude calcimétrique des sédiments.<br />

134


2. 4. Calcimétrie<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Le diagramme de l’évolution du taux de carbonates permet de distinguer trois séries<br />

qui vont de la base vers le sommet (fig. 49) :<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

C.B 1<br />

C.B 2a<br />

C.B 2b<br />

C.B 2c<br />

C.B 3a<br />

C.B 3b<br />

C.B 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7a<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0 10 20 30 40 50<br />

% CaCo3<br />

Fig. 49 : Taux des carbonates dans la coupe 20/21<br />

La série I est formée des couches CB 10 et CB 9 : le taux des carbonates est<br />

relativement faible avec une moyenne de l’ordre de 26 %.<br />

135


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

La série II est constituée des couches de CB 8 jusqu’à CB 2 : le taux des carbonates<br />

augmente à partir de la couche CB 8 pour atteindre ses maxima dans la couche CB 3 (47 %).<br />

Leur moyenne dans la série est de l’ordre de 42 %.<br />

La série III est représentée par la couche CB 1 : le taux des carbonates diminue à partir<br />

du sommet de la couche CB 2 pour atteindre 27 % dans CB 1.<br />

La comparaison avec la granulométrie met en évidence un rapport entre le taux des<br />

carbonates qui augmente parallèlement à celui des sables grossiers. Cependant, on note<br />

l’importance des carbonates de calcium dans la couche CB 2 (38 %) malgré l’augmentation<br />

de la fraction des sables grossiers.<br />

Conclusion :<br />

Les variations du taux de carbonates le long du remplissage nous permettent de<br />

proposer plusieurs origines pour ces carbonates :<br />

1- Dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière,<br />

2- Héritage des carbonates lessivés et drainés des formations superficielles,<br />

3- Présence de débris de coquilles.<br />

Cette dernière origine est moins importante ici que dans le remplissage de la grotte<br />

d’El Mnasra.<br />

Les couches de la série II (les couches de CB 8 à CB 2) ont été décrites, dans la grotte,<br />

comme des niveaux plus ou moins concrétionnés suite à une cimentation carbonatée. Il est<br />

évident ainsi de mettre en cause cette origine supplémentaire pour les carbonates de ces<br />

couches. Toutefois, il restera à vérifier cette hypothèse par une étude micromorphologique.<br />

136


2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les grains de quartz montrent une nette dominance des émoussés et des sub-émoussés<br />

dont le pourcentage peut atteindre 84 %. Le taux moyen des non-usés est de l’ordre de 28 %<br />

(fig. 50).<br />

Dans les trois familles de quartz détectées (émoussés, sub-émoussés et anguleux) dans<br />

cette étude, on constate l’importance de quartz opaques ou laiteux notamment au sein des<br />

non-usés et des sub-émoussés.<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Fig. 50 : Morphoscopie des grains de quartz de la grotte des<br />

Contrebandiers<br />

NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO :<br />

émoussé opaque, SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque<br />

137<br />

NUH<br />

NUO<br />

EL<br />

EO<br />

SEL<br />

SEL


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les résultats de l’analyse morphoscopique des grains de quartz rappellent ceux<br />

concernant les grains de quartz de la grotte d’El Mnasra. En effet, la dominance des émoussés<br />

et des sub-émoussés nous permet de proposer un mode de transport aquatique (fluviatile ou<br />

marin). Cependant, il nous paraît nécessaire de confirmer cette hypothèse par l’étude<br />

exoscopique de ces grains afin de préciser le mode de transport et vérifier également si les<br />

grains montrent (comme pour le remplissage d’El Mnasra) des traces de chocs éoliens.<br />

2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />

L’analyse exoscopique des grains de quartz de la grotte des Contrebandiers montre de<br />

nombreuses traces de chocs indiquant une évolution dans différents milieux. Ces traces de<br />

chocs sont souvent exploitées par l’altération chimique liée à la dissolution ou à la<br />

précipitation de silice ; il s’agit de grains de quartz pédogénétiques sensu strito (Prone, 1980).<br />

La plupart des traces de chocs observées à la <strong>sur</strong>face des grains de quartz traités<br />

rappellent celles des quartz du remplissage d’El Mnasra. Certains grains montrent des traces<br />

de chocs figurées par des croissants de chocs qui témoignent d’une évolution dans un milieu<br />

éolien (Pl. IX, ph. 1). L’évolution de nombreux grains de quartz dans un milieu fluviatile est<br />

signalée par les « V » de choc et par la précipitation de silice dans les dépressions (Pl. X, ph.<br />

2 et 3). Un autre mode de transport caractérisant le milieu intertidal est figuré par les traces de<br />

broutage. Celles-ci peuvent être réparties en plusieurs familles, d’après leur orientation, selon<br />

différentes directions. Ceci témoigne d’une évolution dans un milieu intertidal à haute énergie<br />

(Pl. IX, ph. 3).<br />

Les traces de choc sont fortement exploitées par l’altération de silice. On distingue des<br />

formes de dissolution de celle-ci, atteignant, parfois, le quartz bien cristallisé. Cette<br />

dissolution s’observe généralement <strong>sur</strong> les faces planes des grains (Pl. IX, ph. 1 et 3 et Pl. X,<br />

ph. 1 et 4) et parfois dans les dépressions. On observe aussi à la <strong>sur</strong>face de certains grains des<br />

figures de dissolution traduisant une évolution pédogénétique dans un milieu à haute énergie ;<br />

par exemple la dissolution orientée qui caractérise les environnements dynamiques des<br />

horizons infratidaux (Pl. X, ph. 1). Les environnements statiques des horizons infratidaux sont<br />

signalés par la dissolution de la silice attaquant parfois l’édifice bien cristallisé des quartz.<br />

Ces derniers montrent une <strong>sur</strong>face propre sans aucune trace de choc récente (Pl. IX, ph. 3).<br />

138


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les précipitations peuvent être représentées par le dépôt de cristaux (Pl. X, ph. 4) ou<br />

de globules de silice à la <strong>sur</strong>face plane des grains, témoignant ainsi d’une évolution dans un<br />

milieu à faible énergie (Pl. XI, ph. 1). D’autres grains de quartz montrent des précipitations<br />

d’évaporites figurées par des baguettes de gypse (Pl. XI, ph. 2) qui, parfois sont en forme de<br />

gros cristaux enchevêtrés (Pl. XI, ph. 3). Ces cristaux de gypse seraient attribués à la zone de<br />

battements d’une nappe phréatique relativement stagnante (Prone, 1980).<br />

Des craquelures dans les zones de dissolution de silice, similaires à celles observées à<br />

la <strong>sur</strong>face de certains grains de quartz du remplissage de la grotte d’El Mnasra, sont observées<br />

notamment à la <strong>sur</strong>face de certains grains des couches basales par exemple dans la couche CB<br />

8 (Pl. XI, ph. 4). On rappelle que ces figures sont attribuées aux conséquences des<br />

changements brutaux de température et leur richesse en carbone permet de les imputer à la<br />

réalisation de feux par l’homme préhistorique.<br />

Conclusion :<br />

On déduit de cette étude que les grains de quartz de la grotte des Contrebandiers ont<br />

connu la même histoire, effectuant un cheminement similaire à celui des grains de quartz de la<br />

grotte d’El Mnasra.<br />

Certains grains ont débuté leur trajet depuis la Méséta marocaine ou depuis le moyen<br />

Atlas et ont été transportés soit par le vent (croissants de choc), soit par les oueds Sebou et<br />

Bou Regreg vers le nord de <strong>Témara</strong> ou par les oueds El Maleh et Nefifikh vers le sud de<br />

<strong>Témara</strong>. La plupart des grains continuent leur cheminement dans l’horizon intertidal du<br />

littoral atlantique. A ce stade, l’ensemble des quartz se partage en deux groupe : le premier<br />

groupe achève son cheminement en retrouvant la grotte et le deuxième continue son trajet<br />

vers l’horizon infratidal. Dans les environnements dynamiques de cet horizon, les grains<br />

acquièrent des dissolution en formes géométriques. Certains de ces grains sont repris par les<br />

courants marins vers l’horizon intertidal et puis vers le continent afin de participer au<br />

remplissage de la grotte, et d’autres continuent le cheminement vers les environnements<br />

statiques. Les grains arrivant à cette station ne portent aucune trace de choc récente et leur<br />

<strong>sur</strong>face est souvent propre suite à la dissolution qui peut attaquer le quartz bien cristallisé. Ces<br />

grains sont également repris par les courants marins vers les milieu intertidal puis vers la<br />

grotte.<br />

139


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Cependant, il est difficile de mettre en évidence le mode de transport de l’ensemble<br />

des grains du milieu intertidal à la grotte puisque aucune marque de choc récente n’a été<br />

enregistrée. Ceci est du à la courte distance qui sépare la grotte du littoral atlantique.<br />

Le traitement et l’observation des grains de quartz de la paroi mettent en évidence une<br />

grande similitude avec les grains du remplissage de la grotte. On déduit alors que les grains de<br />

quartz du remplissage de la grotte des Contrebandiers provenant de la plage ou de la paroi<br />

(qui fait partie du complexe dunaire consolidé) ont subi le même cheminement.<br />

140


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Planche IX<br />

1 2<br />

3 4<br />

Photo 1 : grains de quartz de la couche CB 3 montrant des croissants de choc exploités par<br />

la dissolution de silice. L’absence de traces de choc récentes et la <strong>sur</strong>face propre<br />

du grain témoignent d’une évolution dans un environnement statique du milieu<br />

infratidal.<br />

Photo 2 : les « V » de choc exploités par l’altération de silice à la <strong>sur</strong>face d’un grain<br />

provenant de la couche CB 4.<br />

Photo 3 : quartz appartenant à la couche CB 3 affichant des traces de broutages<br />

caractéristiques des milieux intertidaux. La répartition de ces traces en plusieurs<br />

familles de différentes directions indique une évolution dans un milieu à forte<br />

énergie. La dissolution de silice prononcée exploite la base des traces de choc<br />

atteignant la zone de transition d’origine mécanique. Le grain a subi une phase de<br />

régression puisque les figures qui caractérisent le milieu intertidal (traces de<br />

broutages) sont exploitées par la dissolution aboutissant à l’apparition du quartz<br />

bien cristallisé à <strong>sur</strong>face propre indiquant ainsi une évolution dans un milieu<br />

infratidal. Le grain a été déplacé jusqu’aux environnements statiques où seulement<br />

les courants de fond sont enregistrés (absence de traces de choc récentes et <strong>sur</strong>face<br />

propre du grain). Le grain est en suite pris par les courants marins vers le milieu<br />

intertidal pour achever son cheminement dans la grotte.<br />

Photo 4 : grain de quartz provenant de la couche CB 5 et montrant la dissolution de la silice<br />

traduisant ainsi l’évolution pédogénétique du grain.<br />

141


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Planche X<br />

1 2<br />

3 4<br />

Photo 1 : grain pédogénétique provenant de la couche CB 3 et montrant des formes de<br />

dissolution géométriques exploitant les « V » de choc orientés. Ceci traduit une<br />

évolution dans un milieu à haute énergie, tel qu’un environnement dynamique<br />

du milieu infratidal (influence des courants intertidaux et des courants de<br />

fond).<br />

Photo 2 et 3 : quartz de la couche CB 4 (photo 2) et de la couche CB 7 (photo 3) montrant la<br />

recristallisation de silice dans les dépressions.<br />

Photo 4 : précipitation de silice à la <strong>sur</strong>face plane d’un quartz provenant de la couche<br />

sommitale (CB 1). Le quartz a connu trois épisodes qui, grâce à l’observation<br />

exoscopique, ont pu être classés chronologiquement : un épisode témoignant<br />

d’une évolution dans un milieu intertidal à haute énergie (traces de broutages)<br />

suivi par une épisode marqué par la dissolution exploitant les traces de choc et<br />

atteignant le quartz bien cristallisé traduisant ainsi l’évolution pédogénétique<br />

du grain dans un milieu infratidal. Enfin, le quartz a subi une dernière<br />

évolution dans le milieu intertidal de faible à moyenne énergie, soulignée par<br />

le dépôt de silice <strong>sur</strong> les faces planes pendant les périodes d’émersion.<br />

142


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Planche XI<br />

1 2<br />

3 4<br />

Photo 1 : globules de silice à la <strong>sur</strong>face d’un grain de quartz provenant de la couche CB 4.<br />

Ceci témoigne d’une évolution dans un milieu à faible énergie.<br />

Photo 2 : dépôt de baguettes de gypse dans les dépressions d’un quartz appartenant à la<br />

couche CB 2.<br />

Photo 3 : baguettes de gypse à la <strong>sur</strong>face plane d’un grain de quartz de la couche CB 3.<br />

Photo 4 : craquelures de silice au niveau de la zone de dissolution. Les analyses effectuées<br />

au moyen de la sonde du microscope électronique à balayage ont permis la<br />

détection du carbone en importante quantité.<br />

143


2. 7. Minéraux légers<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Le résidu léger de la fraction sableuse est dominé par les grains de quartz dont le<br />

pourcentage varie entre 84 % et 94 %. Les autres constituants de cette fraction sont composés<br />

de la calcite avec un maximum de 10 % et de quelques grains de quartzite et de schiste<br />

(fig. 51).<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Quartz<br />

Quartzite<br />

Schiste<br />

calcite<br />

Indet.<br />

Fig. 51 : Nature des minéraux légers dans le remplissage de la grotte des<br />

Contrebandiers<br />

144


2. 8. Minéraux lourds<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les minéraux lourds représentent 5 % de la fraction sableuse décalcifiée. Cependant,<br />

leur pourcentage peut atteindre 12 % dans certaines couches comme CB 9, CB 8 et CB 4<br />

(fig.52).<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9a<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

ML<br />

Ml<br />

Fig. 52 : Proportion du résidu lourd<br />

et du résidu léger<br />

Les minéraux transparents montrent l’importance des minéraux ferromagnésiens et<br />

métamorphiques avec des moyennes de l’ordre de 45 %. Le taux moyen des ubiquistes est de<br />

l’ordre de 10 % (fig. 53).<br />

145<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

F.Mg.<br />

Métam.<br />

Ubiq.<br />

Fig. 53 : Répartition des différentes<br />

familles minéralogiques de la<br />

fraction lourde


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

La famille des minéraux métamorphiques est représentée, en grand pourcentage, par<br />

l’épidote, la pumpellyite et l’andalousite. Leurs taux moyens respectifs sont 25 %, 24 % et<br />

20 %. Le taux moyen du grenat est de l’ordre de 15 %. D’autres minéraux sont représentés<br />

dans le cortège minéralogique avec des pourcentages plus faibles tels que la staurotide (10 %)<br />

et le sphène (5 %) (fig. 54).<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Epi.<br />

Pump.<br />

Staur.<br />

And.<br />

Gren.<br />

Sph.<br />

Fig. 54 : Répartition des minéraux métamorphiques<br />

146


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les minéraux ferromagnésiens sont représentés essentiellement par les augites avec un<br />

pourcentage variant de 84 % à 94 %. Les hornblendes atteignent rarement 16 % (fig. 55).<br />

La famille des minéraux ubiquistes est constituée principalement par le zircon avec<br />

une moyenne de 80 % et avec également de la tourmaline (20 %) (fig. 56).<br />

altitude audesous<br />

de couche<br />

0 (cm)<br />

45 CB1<br />

65 CB2<br />

109 CB3<br />

150 CB4<br />

180 CB5<br />

230 CB6<br />

259 CB7<br />

270 CB8<br />

285 CB9<br />

297 CB10<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Aug.<br />

Hornb.<br />

Fig. 55 : Répartition des<br />

minéraux ferromagnésiens<br />

L’observation de l’état des minéraux montre une altération plus ou moins prononcée,<br />

de différentes origines : l’action mécanique est signalée par l’acquisition d’un degré<br />

d’émoussé conduisant à des formes plus ou moins arrondies (cas des zircons, des épidotes et<br />

des tourmalines). L’origine chimique de l’altération est révélée par la dissolution aboutissant<br />

à la formation d’acicules chez l’augite, mais aussi par la présence de golfes de corrosion<br />

chimique <strong>sur</strong> les hornblendes, l’épidote et l’augite également. On note aussi une altération<br />

147<br />

CB 1<br />

CB 2a<br />

CB 2b<br />

CB 2c<br />

CB 3a<br />

CB 3b<br />

CB 3c<br />

CB 3d<br />

CB 3e<br />

CB 3f<br />

CB 3g<br />

CB 3h<br />

CB 3i<br />

CB 4a<br />

CB 4b<br />

CB 4c<br />

CB 4d<br />

CB 4e<br />

CB 4f<br />

CB 4g<br />

CB 4h<br />

CB 4i<br />

CB 5a<br />

CB 5b<br />

CB 6a<br />

CB 6b<br />

CB 6c<br />

CB 7<br />

CB 8a<br />

CB 8b<br />

CB 9b<br />

CB 10<br />

0% 50% 100%<br />

Zir.<br />

Tour.<br />

Fig. 56 : Répartition des<br />

minéraux ubiquistes


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

marquée par des impuretés ferrugineuses et par des inclusions charbonneuses dues, sans<br />

doute, à l’impact anthropique.<br />

Conclusion :<br />

Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte des Contrebandiers montre une<br />

grande similitude avec celui de la grotte d’El Mnasra. De ce fait, on propose les mêmes<br />

origines pour les minéraux des deux grottes :<br />

Les minéraux métamorphiques proviennent de la Méséta marocaine dont le drainage<br />

est effectué essentiellement par les oueds Sebou et Bou Regreg (Duplantier et Cirac, 1983 ;<br />

Aberkan, 1989 ; El Graoui, 1994). Cependant, cette origine n’est pas commune pour la<br />

pumpellyite qui caractérise les basaltes triasiques affleurant dans l’arrière-pays de Casablanca<br />

(Deer et al., 1992 ; El Graoui, 1994). Ce minéral, entre autres, est drainé par l’oued El Maleh<br />

vers le littoral Atlantique puis la reprise par les courants de dérive littorale as<strong>sur</strong>e son<br />

déplacement vers la région de <strong>Témara</strong>.<br />

Les minéraux ferromagnésiens auraient pour origine des affleurements du volcanisme<br />

du moyen Atlas (Duplantier et Cirac, 1983 ; Akil, 1990 ; El Graoui, 1994 et Zanniby, 2000).<br />

Les minéraux sont drainés vers la région de <strong>Témara</strong> essentiellement par les oueds Sebou et<br />

Bou Regreg.<br />

2. 9. Minéraux argileux<br />

Les minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers sont caractérisés par la<br />

dominance de kaolinite, avec un pourcentage oscillant entre 33 % et 52 % , et de l’illite dont<br />

le pourcentage va de 31 % à 58 %. En plus de ces minéraux, on note la présence en faibles<br />

quantités de la smectite, de la vermiculite et de la chlorite. La répartition de ces derniers, le<br />

long du remplissage de la grotte, est comme suit (fig. 57) :<br />

A la base de la coupe stratigraphique, en plus de la kaolinite et de l’illite, la smectite<br />

est présente en faible pourcentage.<br />

Dans les couches moyennes, on note la présence de smectite (22 %) et de vermiculite<br />

(21 %). Les niveaux à smectite alternent avec les niveaux à vermiculite.<br />

148


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Dans les couches supérieures (le sommet de la couche CB 2 et la couche CB 3), on<br />

note la présence de la chlorite.<br />

CB 2 a<br />

CB 2 c<br />

CB 3 b<br />

CB 3 d<br />

CB 3 h<br />

CB 3 f<br />

CB 3 i<br />

CB 4 a<br />

CB 4 e<br />

CB 5 a<br />

CB 6 a<br />

CB 6 c<br />

CB 7 a<br />

CB 9 a<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

% Kaolinite<br />

% Illite<br />

% Smectite<br />

% Chlorite<br />

% Vermiculite<br />

Fig. 57 : Répartition des minéraux argileux dans<br />

le remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />

Le cortège minéralogique, avec la dominance de la kaolinite et de l’illite, rappelle<br />

celui du remplissage de la grotte d’El Mnasra (fig. 58 et 59). Ces minéraux, retrouvés dans la<br />

calcarénite de la roche encaissante, sont certainement hérités suite à la décalcification de la<br />

roche mère (calcarénite).<br />

En ce qui concerne la cristallinité des minéraux, ces derniers montrent des pics de<br />

réflexion très larges et de hauteur très réduite indiquant un degré de cristallinité très faible dû<br />

probablement à une altération prononcée aboutissant ainsi à l’endommagement du système<br />

cristallin des minéraux. Comme pour la grotte précédente, ce sont les minéraux "traces", tels<br />

que la smectite, la vermiculite et la chlorite, qui sont mal cristallisés.<br />

149


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Fig. 58 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des<br />

Contrebandiers (couche CB 5)<br />

150<br />

Normal<br />

Glycolé<br />

Chauffé


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Fig. 59 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des<br />

Contrebandiers (couche CB 6)<br />

151<br />

Normal<br />

Glycolé<br />

Chauffé


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Conclusion :<br />

Les minéraux "traces" associés à ceux hérités (kaolinite et illite) nous permettent de<br />

proposer des environnements climatiques lors de la mise en place du sédiment :<br />

* La présence de la smectite à la base du remplissage (exemple de CB 9) indique une<br />

évolution sous un climat relativement humide entraînant un confinement du milieu.<br />

* Les couches de la partie moyenne contenant, en plus de la smectite, de la vermiculite<br />

témoignent d’un climat tempéré contrasté (Rougier, 1985 ; Larqué, 1987 et 2002) avec un<br />

confinement instantané du milieu.<br />

* Les couches supérieures, caractérisées par la présence de chlorite, indiquent un<br />

climat relativement aride (com. orale K. El Hammouti).<br />

2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />

Les analyses sédimentologiques concernant la grotte des Contrebandiers montrent des<br />

résultats similaires à ceux de la grotte d’El Mnasra. Les données granulométriques telles que<br />

les courbes cumulatives, les indices et les paramètres granulométriques indiquent des sables<br />

très bien classés.<br />

Ces paramètres ainsi que la répartition des différentes fractions des éléments fins, de la<br />

calcimétrie et du cortège minéralogique argileux nous permettent de subdiviser le remplissage<br />

en trois ensembles stratigraphiques. Lesquels ont connu des mises en place caractérisées par<br />

des conditions climatiques plus ou moins différentes (tableau 15) :<br />

Ensemble I : il est formé par les couches basales (du grès lapiazé à la couche 9). Il est<br />

caractérisé par la dominance des sables grossiers bien calibrés. Le taux de carbonates est de<br />

l’ordre de 26 %. Les minéraux argileux montrent des minéraux hérités (kaolinite et illite)<br />

associés à des minéraux néoformés telle que la smectite.<br />

Tenant compte de ces données sédimentologiques on peut proposer une mise en place<br />

des sédiments de cet ensemble stratigraphique par des circulations hydriques à forte énergie<br />

152


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

du système karstique (dominance des sables grossiers) sous un climat humide (présence de la<br />

smectite qui caractérise un milieu confiné).<br />

Ensemble II : il est formé des couches de CB 8 à CB 3. Il est marqué par la<br />

diminution du taux des sables grossiers au profit de celui des sables fins et des limons dont la<br />

sédimentation s’effectua sous une faible énergie. Ces couches sont caractérisées par un taux<br />

de carbonates élevé (42 %). L’assemblage des minéraux argileux est formé du même cortège<br />

de minéraux hérités à savoir la kaolinite et l’illite en association avec la smectite et la<br />

vermiculite. Ces deux derniers minéraux se présentent en alternance <strong>sur</strong> toute la hauteur de<br />

l’ensemble. On rappelle aussi que cet ensemble est caractérisé par un concrétionnement relatif<br />

au niveau de toutes les couches et par la présence de croûtes carbonatées (CB 5 et CB 7). Ces<br />

données permettent de proposer une mise en place de sédiments par des circulations<br />

karstiques lors de conditions climatiques contrastées à saisons humides, ayant déposé les<br />

éléments fins, et à saisons chaudes, ayant favorisé la formation de croûtes carbonatées.<br />

Ensemble III : il est formé des couches CB 2 et CB 1. Ces couches marquent la<br />

dominance des sables grossiers très bien classés et un taux de carbonates moyen (27 %). Les<br />

minéraux argileux montrent la présence de chlorite outre la kaolinite et l’illite. Ces résultats<br />

nous amènent à soupçonner un dépôt sous un climat relativement aride (présence de chlorite<br />

et d’une forte proportion de sables grossiers. Ces derniers étant déplacés par le vent).<br />

153


Altitudes<br />

moyennes au<br />

dessous de 0<br />

(cm)<br />

Cultures<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Couches<br />

déterminées par A.<br />

Bouzouggar (1994)<br />

Couches<br />

déterminées par<br />

cette étude<br />

Ensembles<br />

stratigraphiques<br />

Tableau 15 : tableau synthétique du remplissage de la grotte des Contrebandiers<br />

154<br />

Textures<br />

-45 couche I CB 1 sables grossiers brun foncé<br />

Atérien supérieur<br />

couche II<br />

-65<br />

couche III<br />

couche IV<br />

CB 2<br />

-109 Atérien supérieur couche V CB 3<br />

-150 couche VI<br />

-180 couche VII<br />

Atérien moyen<br />

-230 couche VIII<br />

CB 5<br />

-259 couche IX CB 7<br />

sables limoneux gris-rouge<br />

clair<br />

sables limoneux gris-rouge<br />

très concrétionnés<br />

CB 6 sables rouges<br />

sables limoneux très<br />

concrétionnés gris-rouge<br />

-270 couche X CB 8 sables argileux rouges<br />

-285 couche XI CB 9 sables argileux brun-gris<br />

-297 Atérien? couche XII CB 10 sables grossiers gris-rouge<br />

CB 4<br />

II<br />

I<br />

sables argileux brun-gris<br />

Données<br />

sédimentologiques<br />

Sables grossiers<br />

Sables fins et limons<br />

42 % CaCO 3<br />

kaolinite, illite, smectite<br />

et vermiculite<br />

Sables grossiers<br />

26 % CaCO 3<br />

kaolinite, illite et<br />

smectite<br />

Climats proposés<br />

III<br />

sables limoneux brun-rouge<br />

27 % CaCO3 Relativement aride<br />

avec des cailloux kaolinite, illite et chlorite<br />

Très contrasté à saisons<br />

humides et très chaudes<br />

Humide avec confinement<br />

du milieu


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

3. Micromorphologie de la grotte des Contrebandiers<br />

3. 1. Prélèvements<br />

Dans la grotte des Contrebandiers, les échantillons micromorphologiques ont été<br />

prélevés avec difficulté de la coupe stratigraphique en raison du concrétionnement des<br />

sédiments (raison pour la quelle les prélèvements n’ont été pas parfaitement continus <strong>sur</strong> la<br />

coupe). Les prélèvements ont concerné cinq carottes micromorphologiques prises <strong>sur</strong> le long<br />

de la coupe transversale 20/21 dans la zone I et une carotte dans la zone J de la même coupe<br />

afin de mettre en évidence une lentille de combustion de la couche CB 8 (fig. 45 et 60).<br />

Fig. 60 : Colonne de prélèvements micromorphologiques de la<br />

grotte des contrebandiers<br />

155


3. 2. Description des couches<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Couche CB 2<br />

La plaque témoin montre un matériel sableux de couleur brun foncé, riche en éléments<br />

détritiques, en ossements et en industries lithiques.<br />

Microfaciès : Le sédiment est sableux avec à 40 %. Les grains sont assez arrondis et<br />

leur contour est recouvert d’une pellicule soit argileuse de couleur marron foncé soit<br />

carbonatée de couleur claire, due à une recristallisation secondaire de la calcite.<br />

La matrice est également formée d’argiles réparties sous formes de particules<br />

agglomérées de 100 µm de largeur moyenne (fig. 61). Cependant, on observe dans de<br />

nombreux secteurs de la lame des <strong>sur</strong>faces de calcite néoformée qui se manifestent dans la<br />

plupart des vides et autour des agglomérats argileux. Ceci est dû aux circulations hydriques<br />

postérieures au dépôt. On rappelle que la carotte prélevée renferme, vers sa partie gauche, une<br />

partie de la poche (CB 2’) signalée dans la zone I de la coupe transversale 20/21.<br />

L’observation microscopique de cette poche montre une forte abondance des <strong>sur</strong>faces de<br />

carbonates indiquant ainsi le concrétionnement du matériel. Au niveau de ces <strong>sur</strong>faces, la<br />

calcite, de couleur terne, est relativement altérée.<br />

350 µm<br />

Fig. 61 : Répartition des argiles en globules<br />

agrégés entre les grains de sables<br />

156


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Le revêtement ferrugineux est important dans la couche. Il colmate <strong>sur</strong>tout la matrice<br />

argileuse. On le retrouve aussi autour et dans les fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés. Toutefois,<br />

certaines <strong>sur</strong>faces carbonatées sont dépourvues de ces résidus ferrugineux. Ceci est observé<br />

notamment au niveau des pellicules de calcite secondaire autour des vides.<br />

Les lithoclastes sont formés de granules de calcaire et de calcaire à bioclastes<br />

(biocalcarénites). Ils sont généralement altérés et assez corrodés. Les bioclastes sont<br />

représentés par de nombreux ossements qui sont parfois brûlés et des morceaux de bois plus<br />

ou moins fragmentés. Les débris de coquilles sont très abondants et montrent souvent un<br />

contour attaqué par l’altération.<br />

Le taux de vides est d’environ de 30 %. Ayant des formes digitées, ils sont plutôt<br />

d’origine hydrique. Les vides d’entassement et de bioturbation sont également abondants. On<br />

note la présence de quelques vides circulaires à bord régulier de quelques millimètres de<br />

diamètre rappelant les vides larges de bioturbation de la grotte d’El Mnasra.<br />

Conclusion : la couche sablo-argileuse montre un changement latéral de texture<br />

souligné par le concrétionnement du matériel. Ces <strong>sur</strong>faces concrétionnées sont souvent<br />

altérées lors de la dissolution des carbonates. Un début de cristallisation secondaire est<br />

représenté par une fine pellicule de calcite dans les vides (Pl. XII, ph. 1). La couche est<br />

fortement perturbée par l’activité biologique (terriers) et par les évènements physiques<br />

(lessivages).<br />

Couche CB 3<br />

Cette couche a été prélevée dans la même carotte micromorphologique que la couche<br />

CB 2. La plaque témoin montre un matériel de couleur brune. Par rapport à la couche<br />

précédente, la couche 3 est moins riche en granules et en ossements.<br />

Microfaciès : L’étude microscopique révèle un matériel sableux dont le taux est de<br />

40 % environ. Cette couche ressemble à la couche CB 2. Cependant, les <strong>sur</strong>faces de<br />

carbonates sont très répandues. Les vides sont souvent signalés par une auréole de calcite<br />

sparitique aboutissant, parfois, au comblement partiel des pores.<br />

157


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Couche CB 4<br />

La plaque témoin expose un sédiment brun foncé à part le sommet qui est plus clair (la<br />

limite entre la couche CB 3 et la couche CB 4). Le matériel est assez poreux, homogène et<br />

constitué de sables à graviers de calcaire et de grès. Il est riche également en ossements, en<br />

débris de coquilles et contient quelques éclats d’industrie en quartz. Les vides arrondis de<br />

bioturbation sont présents.<br />

L’observation des lames minces à l’œil nu a mis en évidence une organisation discrète<br />

des sédiments en lamines sub-horizontales.<br />

Microfaciès : Le dépôt sableux est de couleur brun foncé en raison de sa richesse en<br />

matière organique. La matrice argileuse diminue au profit des carbonates qui sont répartis en<br />

"nodules" dispersées entre les grains (Pl. XII, ph. 2). La cristallisation secondaire de la calcite<br />

dans les vides devient plus prononcée que dans les couches précédentes. Le revêtement<br />

ferrugineux est important, cependant, la calcite néoformée n’est pas revêtue des solutions<br />

ferrugineuses. Ceci indique la continuité de recristallisation après le revêtement ferrugineux.<br />

Les lithoclastes sont de nature biocalcarénite, parfois calcaire et enfin calcaire gréseux.<br />

Les bioclastes sont formés d’ossements souvent brûlés, de couleur foncé et parfois<br />

noire. Quelques fragments de charbons de bois sont rencontrés.<br />

Le dépôt est très perturbé par l’activité biologique (racines et vers de terre). Les vides<br />

sont généralement de grande taille, d’un diamètre pouvant atteindre 4 mm.<br />

Conclusion : l’organisation de sédiments en lamines sub-horizontales est<br />

probablement le résultat d’un dépôt par une dynamique à faible énergie par le ruissellement.<br />

les transformations post-dépositionnelles majeures sont : la recristallisation de la calcite<br />

sparitique et les conséquences de la bioturbation (abondance de porosité).<br />

Couche CB 5<br />

Seulement une partie de la carotte a été prélevée à cause du concrétionnement de la<br />

couche. La plaque témoin montre un matériel assez poreux de couleur brun orangé très riche<br />

158


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

en taches plus ou moins claires. Comme pour la couche précédente, on observe des vides<br />

ronds à bord régulier et de grande taille (5 mm).<br />

Microfaciès : Le dépôt présente un ciment carbonaté qui est réparti généralement en<br />

<strong>sur</strong>faces de quelques dizaines de micromètres de calcite microsparitique de couleur terne.<br />

Par rapport aux couches sus-jacentes, cette couche souligne une abondance plus<br />

importante de calcite de recristallisation autour de la matrice carbonatée répartie en "nodules"<br />

et à l’intérieur des vides. On note aussi la relative diminution de taches ferrugineuses.<br />

200 µm<br />

Fig. 62 : Vide racinaire souligné par une auréole<br />

de calcite sparitique<br />

Les vides de bioturbation (fig. 62) et d’entassement sont abondants. Ils sont souvent<br />

partiellement comblés par la calcite recristallisée (Pl. XII, ph. 3). Ceci témoigne des<br />

circulations des eaux riches en carbonates.<br />

Conclusion : c’est un niveau concrétionné dont la calcite est en cours de l’altération.<br />

Celle-ci se manifeste par la dissolution des carbonates et par conséquent, leur répartition en<br />

globules de quelques dizaines de micromètres de diamètre. Les solutions de la calcite sont<br />

ainsi drainées lors des circulations hydriques vers les couches sous-jacentes. Cependant, la<br />

couche montre les conséquences du lessivage des couches sus-jacentes telles que la<br />

cristallisation de la calcite secondaire observée notamment au niveau des vides.<br />

159


Couche CB 6<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

La plaque témoin montre un matériel poreux de couleur marron, très pauvre en<br />

éléments figurés, représentés par quelques particules charbonneuses. On observe certains<br />

vides ronds à bords réguliers. Ces derniers sont difficilement identifiables suite à leur parfait<br />

comblement par le sédiment.<br />

Au pétroscope, on identifie parfois quelques lamines de sables déposées<br />

horizontalement.<br />

Microfaciès : Le sédiment est sableux de couleur marron-orangée avec quelques<br />

taches marron foncé localement. La matrice est représentée par la calcite micritique qui est<br />

répartie en <strong>sur</strong>faces de taille variable de quelques dizaines de micromètres à environ 200 µm<br />

de largeur. Comme pour la couche précédente, il s’agit de calcite de concrétions dont la<br />

dissolution est à l’origine de sa répartition en plusieurs plages de calcite séparées par des<br />

vides et de sa couleur terne. Par rapport aux couches sus-jacentes, la calcite de recristallisation<br />

est moins abondante. Elle ne s’observe qu’occasionnellement par une fine pellicule de calcite<br />

microsparitique autour des vides. Le résidu ferrugineux est quasiment lessivé et il se<br />

manifeste autour de certains grains et au niveau de fis<strong>sur</strong>es des éléments figurés.<br />

La particularité de cette couche par rapport aux couches précédentes est<br />

l’accumulation de particules fines dans les chenaux qui sont généralement de grande taille<br />

(fig. 63).<br />

200 µm<br />

Fig. 63 : Accumulation litée limono-argileuse dans un<br />

chenal de la couche CB 6<br />

160


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Les bioclastes sont représentés par des coquilles et quelques ossements brûlés. Par<br />

rapport à la couche précédente, ils sont moins nombreux et de petite taille (moyenne de 0,4<br />

mm). On observe également quelques reliques organiques très décomposées. Les lithoclastes<br />

sont rares.<br />

Conclusion : en plus de l’altération des concrétions carbonatées, la couche expose<br />

<strong>sur</strong>tout les conséquences des transformations physiques dues au lessivage mis en évidence<br />

dans les couches sus-jacentes. Ces conséquences sont signalées par les accumulations dans la<br />

porosité.<br />

Couche CB 7<br />

La couche présente généralement les mêmes caractères que ceux observés dans la<br />

couche CB 5 (niveau concrétionné). Cependant, les figures d’accumulations sont plus<br />

prononcées, aboutissant à la formation de lamines dont la disposition contre la paroi inférieure<br />

des chenaux montre une alternance de lamines claires riches en carbonates et de lamines<br />

sombres riches en argiles et en matière organique. Ces accumulations montrent également un<br />

granoclassement dont les particules les plus fines s’observent dans les lamines foncées et les<br />

plus grosses dans les lamines claires (fig. 64). Ces lamines à granoclassement indiquent une<br />

mise en place à faible énergie par le biais du ruissellement.<br />

200 µm<br />

Fig. 64 : Accumulation de fines particules au niveau des<br />

chenaux. Il faut noter l’alternance de lamines claires<br />

avec les lamines sombres<br />

161


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Couche CB 8<br />

Avec son faciès sableux à matrice carbonatée relativement altérée et avec des formes<br />

d’accumulations, cette couche présente les mêmes caractéristiques que la couche CB 6.<br />

Couche CB 9<br />

La plaque témoin montre un matériel très poreux (un vide de 1,5 cm) de couleur<br />

marron. Il est riche en lithoclastes. Dans la partie inférieure de la couche, on observe un<br />

niveau charbonneux discontinu riche en ossements. On note aussi quelques éclats lithiques.<br />

Microfaciès : l’observation des lames minces montre un matériel sableux de couleur<br />

marron-orangé. A la différence de la couche précédente, la matrice est argileuse. Les <strong>sur</strong>faces<br />

de carbonates sont restreintes. On note aussi quelques passages de calcite micritique.<br />

Cependant, on observe par-ci et par-là des plages de calcite sparitique de recristallisation qui<br />

se manifeste dans la lumière de nombreux vides ou sous forme d’auréoles de calcite (fig. 65).<br />

Fig. 65 : La couche CB 9 montrant la calcite<br />

sparitique recristallisée dans la lumière des chenaux<br />

Les lithoclastes, formés essentiellement de calcarénite, sont abondants, de taille<br />

moyenne de 3 mm, assez arrondis et comprennent généralement des vides de dissolution. Ces<br />

derniers présentent souvent une recristallisation de la calcite plus ou moins importante (Pl.<br />

XII, ph. 5 et 6).<br />

162<br />

350 µm


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Le dépôt est très riche en bioclastes de taille moyenne de 2 mm. Parfois, ils sont de<br />

couleur rouge-orangé due à leur chauffage. Tandis que les débris de coquilles sont très rares,<br />

les morceaux de charbons de bois deviennent plus fréquents que dans la couche CB 8.<br />

Par rapport aux couches précédentes, on souligne également l’abondance de vides,<br />

larges et marqués par des remplissages des revêtements argileux polyphasés.<br />

Niveau charbonneux :<br />

Afin de décrire ce niveau, un autre échantillon a été prélevé dans la même coupe<br />

stratigraphique en se déplaçant latéralement dans la zone J.<br />

L’observation microscopique du niveau montre une matière basale brune très foncée à<br />

noire. Le dépôt est très riche en morceaux de charbons de bois et en ossements de grande<br />

taille (13 mm) et brûlés. Par endroits, on note des lentilles de cendres de bois. Le niveau est<br />

très riche en matière organique et en microcharbons.<br />

Couche CB 10 ;<br />

Cette couche rappelle la couche CB 8 dont la matrice est représentée essentiellement<br />

par la calcite de concrétionnement relativement altérée. Cependant, la différence entre les<br />

deux couches s’enregistre au niveau de la taille des grains de sables qui sont plus grossiers<br />

dans la couche CB 10.<br />

163


3. 3. Conclusion<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Cette étude nous a permis de confirmer nos observations notées dans la grotte<br />

notamment pour le phénomène de concrétionnement qui demeure très accentué dans certains<br />

niveaux. Contrairement à la grotte d’El Mnasra, dans la grotte des Contrebandiers les<br />

transformations post et syn-dépositionnelles d’origine naturelle l’emportent <strong>sur</strong> celles<br />

d’origine anthropique.<br />

Le remplissage de la grotte des Contrebandiers montre deux phénomènes très<br />

importants et plus marquants que dans le remplissage de la grotte d’El Mnasra :<br />

* Les phénomènes d’accumulations qui résultent de circulations hydriques très riches<br />

en particules fines lessivées. Dans les formes les plus évoluées de ces accumulations, on note<br />

l’alternance de lamines claires riches en carbonates et de lamines sombres plutôt argileuses<br />

riches en matière organique et en microcharbons. La succession de lamines indique ainsi la<br />

mise en place de ces dépôts pendant plusieurs phases. Ces formes, très abondantes dans les<br />

couches des ensembles stratigraphiques II et III.<br />

* Les concrétionnements marquant la plupart des couches du remplissage mis à part<br />

quelques couches à la base et au sommet de la stratigraphie. Le concrétionnement le plus<br />

continu est illustré dans certains niveaux de l’ensemble II distingués par l’étude<br />

sédimentologique, plus précisément les couches CB 5 et CB 7. Ceci permet de mettre en<br />

évidence un climat chaud caractérisant <strong>sur</strong>tout cet ensemble stratigraphique. L’organisation en<br />

lamines sub-horizontales des sédiments dans certaines couches de cet ensemble indique un<br />

dépôt par les circulations des eaux karstiques sous un climat humide.<br />

Les circulations hydriques, provoquant d’une part, le lessivage du dépôt dans les<br />

couches supérieures et d’autre part les accumulations dans les couches inférieures, sont<br />

également à l’origine de la dissolution affectant en même temps les bioclastes (débris de<br />

coquilles), les lithoclastes (<strong>sur</strong>tout calcarénitiques) et le ciment carbonaté.<br />

Un autre effet résulte de ces circulations hydriques et qui se manifeste,<br />

vraisemblablement, simultanément de la dissolution : la recristallisation de carbonates qui est<br />

figurée par une pellicule de calcite micritique autour des vides dans les couches supérieures et<br />

164


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

par une auréole formée de gros cristaux sparitique dans les couches inférieures. Cette<br />

recristallisation peut être représentée par des plages de calcite sparitiques aboutissant au<br />

comblement des vides.<br />

Le remplissage montre également une forte bioturbation soulignée par l’abondance de<br />

porosité due au développement du système racinaire et aux activités de vers de terre.<br />

165


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

Planche XII<br />

Microfaciès de quelques couches de la grotte des Contrebandiers<br />

1 : Fine pellicule de calcite de recristallisation (calcite secondaire) autour d’un vide<br />

appartenant à la couche CB 2, (LPA).<br />

2 : Répartition des carbonates en ʺnodules" dans la couche CB 4, (LPA).<br />

3 : Recristallisation de la calcite sparitique comblant partiellement un vide dans la couche CB<br />

5, (LPA).<br />

4 : Couche CB 6 montrant une lamine, en disposition oblique, d’accumulations de fines<br />

particules argileuses riches en carbonates et en matière organique, (LNA).<br />

5 et 6 : Comblement du vide d’un fragment de calcarénite par la calcite sparitique de<br />

recristallisation dans la couche CB 6, (5-LNA ; 6-LPA).<br />

7 : Os brûlé de la couche CB 9, (LNA).<br />

8 : Observation à la loupe binoculaire d’une accumulation polyphasée de particules fines dans<br />

la couche CB 10. Il faut souligner le granoclassement des particules dans chaque phase<br />

qui est formée par une lamine claire à sables fins et une lamine sombre à argiles et<br />

microcharbons. Noter la porosité biologique postérieure au remplissage de vide.<br />

166


200 µm 200 µm<br />

1 2<br />

200 µm 500 µm<br />

3 4<br />

135 µm 135 µm<br />

5 6<br />

100 µm 1 mm<br />

7 8<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers (Ouled Bouchikha)<br />

167


1. Présentation de la grotte<br />

1. 1. Situation du site<br />

169<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

La grotte d’El Harhoura II fait partie de la série de grottes préhistoriques qui s’ouvrent<br />

dans la falaise morte calcarénitique du complexe dunaire consolidé. Contrairement à la grotte<br />

d’El Mnasra et à celle des Contrebandiers, El Harhoura II (comme les grottes d’El Harhoura I<br />

et Dar-es-Soltane I et II) se situe en contrebas de la route côtière reliant Rabat et Casablanca.<br />

Donnant <strong>sur</strong> l’Océan Atlantique, elle est située dans la province de <strong>Témara</strong> à une dizaine de<br />

kilomètres au nord de la grotte d’El Mnasra. Elle est à 200 m environ du rivage littoral actuel<br />

et à 16 m d’altitude (fig. 2 et 66).<br />

1. 2. Description du site<br />

Fig. 66 : Vue générale de la grotte d’El Harhoura II<br />

(cliché de R. Nespoulet)<br />

La grotte d’El Harhoura II se présente sous forme d’une cavité de 180 m² de superficie<br />

et d’environ 20 m de longueur. La profondeur du remplissage est estimée à 5 m.<br />

Actuellement, le sondage le plus profond, creusé lors des fouilles d’A. Debénath, est de 2,5 m<br />

de hauteur (fig. 67).


1. 3. Historiques de recherches<br />

170<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Fig. 67 : Plan de la grotte d’El Harhoura II (in rapport El Harhoura II, 2001)<br />

Le site d’El Harhoura II a été découvert en décembre 1977 par A. Debénath dans le<br />

cadre d’une mission de prospection du littoral visant à l’établissement d’un inventaire<br />

systématique des sites préhistoriques de la côte Atlantique. Depuis sa découverte, l’abri d’El<br />

Harhoura II a été considéré comme l’un des plus importants sites préhistoriques de la région<br />

de <strong>Témara</strong> grâce au matériel archéologique et paléontologique dégagé lors des fouilles.<br />

Une première campagne de fouille a eu lieu en 1978 sous la direction de A. Debénath<br />

en collaboration avec F. Z. Sbihi Alaoui. Les fouilles concernaient un premier sondage de 1<br />

m² qui a tout de suite permis de mettre au jour un premier squelette. Le dégagement de ce<br />

dernier a conduit à l’élargissement de la superficie du sondage. Ainsi, l’apparition d’un<br />

second squelette fût l’objet d’une extension de la fouille qui atteint finalement 13 m².<br />

En 1996, une deuxième campagne de fouille fut dirigée par A. Debénath et M. A. El<br />

Hajraoui dans le but d’étendre la superficie de fouilles de 10 m². Cette campagne a permis le<br />

dégagement de deux nouveaux squelettes néolithiques.


171<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Depuis 2001, dans le cadre de la poursuite de recherches archéologiques dans la région<br />

de <strong>Témara</strong>, M. A. El Hajraoui et R. Nespoulet continuent les fouilles initiées précédemment<br />

dans la grotte. En octobre 2001, les fouilles concernant les couches supérieures permirent le<br />

dégagement d’un crâne complet, d’objets lithiques et de tessons de céramiques.<br />

1. 4. Données anthropologiques<br />

Les restes humains majeurs sont les deux squelettes qui ont été découverts dans la<br />

couche supérieure du remplissage attribuée au Néolithique par A. Debénath en 1978 (fig. 68).<br />

Il s’agit des squelettes d’un adulte et d’une adolescente :<br />

* L’adulte (squelette 1) : le corps avait été inhumé en decubitus latéral gauche, orienté<br />

en Nord-Sud avec la tête dirigée vers le Sud. Contrairement au deuxième squelette, il présente<br />

quelques lacunes au niveau du bassin et du crâne.<br />

* L’adolescente (squelette 2) : perpendiculairement au précédent, il est orienté en<br />

direction ouest-est et la tête est dirigée vers l’ouest. Le corps a été inhumé en decubitus latéral<br />

gauche imparfait.<br />

Les deux squelettes ont fait l’objet d’un moulage en appliquant une nouvelle technique<br />

aux silastènes.<br />

La campagne de fouille dirigée par A. Debénath en collaboration avec M. A. El<br />

Hajraoui en 1996 a permis le dégagement de deux nouveaux squelettes néolithiques<br />

correspondant à deux sépultures distinctes.


172<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

En octobre 2001, les fouilles dirigées par M. A. El Hajraoui et R. Nespoulet,<br />

concernant les couches supérieures, ont aussi permis le dégagement d’un crâne complet et<br />

d’autres fragments osseux humains (fig. 69).<br />

Fig. 68 : Double sépulture néolithique découverte à<br />

El Harhoura II (Debénath, 1978)<br />

Fig. 69 : Crâne néolithique découvert dans la couche 2<br />

d’El Harhoura II en octobre 2001 (in rapport El Harhoura II, 2001)


173<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

1. 5. Découvertes paléontologiques et archéologiques.<br />

Les fouilles anciennes ont livré quelques fragments osseux de vertébrés qui n’ont été<br />

étudiés qu’ultérieurement. L’inventaire des découvertes archéologiques issues des fouilles de<br />

1996 et 2001 a été établi par R. Nespoulet (tabl. 16).<br />

Zone Nombre %<br />

K9 9 0.4<br />

L10 202 9.7<br />

L13 75 3.6<br />

L9 190 9.1<br />

M13 280 13.4<br />

N10 16 0.8<br />

N11 6 0.3<br />

N13 301 14.4<br />

O11 155 7.4<br />

O12 148 7.1<br />

O13 337 16.1<br />

P11 171 8.2<br />

P12 61 2.9<br />

P13 101 4.8<br />

Q10 16 0.8<br />

Q11 24 1.1<br />

Total 2092 100<br />

Tableau 16 : Répartition des objets<br />

coordonnés par carré (fouilles 1996 et 2001)<br />

1. 6. Stratigraphie établie par A. Debénath (1978)<br />

La stratigraphie de la grotte d’El Harhoura II rappelle celles des autres grottes de<br />

<strong>Témara</strong> notamment celle de Dar es Soltane II qui est située à quelques kilomètres vers le<br />

Nord.<br />

Du sommet à la base de la stratigraphie, trois couches ont été mises en évidence outre<br />

la couche superficielle formée de sédiments remaniés (20 cm) :


174<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Couche 1: couche cendreuse d’une épaisseur maximale de 100 cm, pulvérulente, riche<br />

en débris de coquilles de mollusques (Mytilus, Patella, Parpura) et contenant quelques rares<br />

vertébrés terrestres. Elle renferme de nombreux éléments gréseux souvent brûlés d’origine<br />

anthropique. Un foyer subcirculaire d’un mètre de diamètre a été dégagé. La couche est<br />

attribuée au Néolithique.<br />

Couche 2 : couche jaunâtre d’épaisseur moyenne de 70 cm. Elle est riche en gros blocs<br />

d’effondrement provenant du plafond de l’abri. Localement, elle est subdivisée en deux<br />

niveaux : 2a et 2b. La couche est attribuée à l’Epipaléolothique.<br />

Couche 3 : couche rouge orangé dont l’épaisseur maximale n’est pas estimée puisque<br />

la base n’est pas atteinte. La couche contient de gros blocs d’effondrement. Elle renferme<br />

également quelques rares outils en silex, suspectés de pouvoir être rattachés à l’Atérien. Nous<br />

verrons ultérieurement que les études sédimentologiques menées ici soutiennent cette<br />

hypothèse.<br />

Fig. 70 : Coupe stratigraphique du remplissage de la grotte d’El<br />

Harhoura II, établie par A. Debénath (1978)


2. Etude sédimentologique<br />

2. 1. Stratigraphie<br />

175<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Lors de la compagne de fouilles de la mission archéologique de 2001 concernant la<br />

grotte d’El Harhoura II, trois coupes stratigraphiques ont été relevées (fig. 72) : coupe<br />

longitudinale K/L en 9 et 10 (coupe A), coupe transversale 8/9 dans les zones L, M, N et O<br />

(coupe B) et la coupe longitudinale O/P en 9, 10, 11 et 12 (coupe C). Ce relevé de coupes a<br />

permis l’individualisation de trois couches dont la description est similaire à celle établie par<br />

A. Debénath (1978). Du sommet à la base des coupes, les textures des couches sont comme<br />

suit :<br />

Couche 1 : elle est de texture sablo-argileuse, meuble et de couleur brun-gris très<br />

foncé (T 71).<br />

Couche 2 : elle est formée des sables meubles également et de couleur brun foncé (T<br />

70).<br />

Couche 3 : cette couche est constituée de sables limoneux de couleur brun-rouge clair<br />

(N 49).<br />

Au niveau de ces couches, un pendage considérable (de 30 à 35°) vers l’Est a été<br />

observé, notamment dans la coupe longitudinale O/P. De nombreux éléments suivent le même<br />

pendage. Un second pendage vers le sud, moins prononcé que le premier, a été signalé. Celuici<br />

a été constaté en comparant les sommets des couches 2 et 3 au niveau de la coupe A et C<br />

qui sont parallèles. Le remplissage de la grotte d’El Harhoura II est donc incliné vers l’Est-<br />

Sud Est (E-SE).


2. 2. Prélèvement des échantillons<br />

176<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Pendant la même mission archéologique de 2001 dirigée par M. A. El Hajraoui et R.<br />

Nespoulet, on a effectué des prélèvements au niveau des couches stratigraphiques identifiées<br />

par A. Debénath. Dans le cadre d’une étude pluridisciplinaire, deux types de prélèvements (en<br />

plus de relevé de coupes stratigraphiques) ont fait l’objet de notre participation à la mission :<br />

sédimentologiques (tableau 17) et micromorphologiques. Ces derniers prélèvements ne sont<br />

pas complètement traités en raison de l’attente d’avancement de fouilles pour atteindre les<br />

couches basales du remplissage concernant probablement l’Atérien.<br />

Etant donné que la stratigraphie de la grotte d’El Harhoura II est fortement perturbée<br />

par de nombreux blocs d’effondrement, il nous a semblé plus raisonnable de prélever les<br />

échantillons dans la coupe figurant la série la plus continue. Ce qui explique le choix de la<br />

coupe longitudinale O/P dans la zone gauche du carré 10 (coupe C).


couches échantillons<br />

Altitudes<br />

(cm)<br />

EH 1 125<br />

EH 2 135<br />

EH 3 145<br />

EH 4 155<br />

EH 5 165<br />

EH 6 175<br />

couche 1 EH 7 185<br />

EH 8 187<br />

EH 9 193<br />

EH 10 198<br />

EH 11 203<br />

EH 12 208<br />

EH 13 213<br />

EH 14 218<br />

EH 15 223<br />

EH 16 228<br />

EH 17 233<br />

couche 2<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

238<br />

243<br />

EH 20 248<br />

EH 21 253<br />

EH 22 258<br />

EH 23 264<br />

EH 24 272<br />

EH 25 277<br />

EH 26 282<br />

EH 27 287<br />

couche 3 EH 28 292<br />

EH 29 297<br />

EH 30 302<br />

EH 31 307<br />

EH 32 312<br />

177<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Tableau 17 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe longitudinale O/P


178<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Fig. 71 : Localisation des coupes prélevées <strong>sur</strong> le plan de la grotte et<br />

situation des prélèvements sédimentologiques <strong>sur</strong> la coupe O/P (C)


2. 3. Etude granulométrique<br />

179<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

La fraction grossière (> 2 mm) rappelle celle des grottes d’El Mnasra et des<br />

Contrebandiers. Elle est moins importante et souvent formée par des cailloux de calcarénite et<br />

de grès généralement altérés. C’est au niveau de la couche 1 et du niveau remanié que cette<br />

fraction est mieux représentée.<br />

2. 3. 1. Paramètres et indices granulométriques des sables<br />

L’allure des courbes cumulatives indique des sables bien classés (fig. 72 et 73) : elles<br />

sont sigmoïdes avec la partie redressée bien développée. Ceci témoigne d’une évolution<br />

éolienne des sables de la coupe étudiée.<br />

Les quartiles Q1, Md et Q3 montrent des courbes rapprochées entre elles, cela signifie<br />

que les sables présentent des populations granulométriques bien triées. Avec ses valeurs<br />

inférieures à 0,150 mm, la médiane indique la dominance des sables fins et des limons (fig.<br />

74).<br />

L’indice d’hétérométrie interquartile Hq varie entre 1,18 et 1,68 dont les maximums<br />

sont enregistrés dans la couche 1. L’indice de classement de Trask (So) montre des valeurs<br />

inférieures à 1,09 indiquant un sédiment très bien classé. Toutefois, cet indice montre un<br />

mauvais classement des sables dans la couche supérieure.<br />

L’indice d’asymétrie interquartile (Asq) présentant des valeurs négatives indique que<br />

le meilleur classement est du côté des particules fines.


Pourcentages cumulés<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

100<br />

180<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 6'<br />

EH 6'<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Tailles des grains en µm<br />

Fig. 72 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P


Pourcentages cumulés<br />

100<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

181<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Tailles des grains en µm<br />

Fig. 73 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P


182<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0 0,1 0,2 0,3<br />

Q1, Md et Q3 (mm)<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

1 1,2 1,4 1,6 1,8<br />

Hétérométrie<br />

(Hq)<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

1,04 1,06 1,08 1,1<br />

Classement (So)<br />

de Trask<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

Fig. 74 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe O/P<br />

-0,4 -0,2 0 0,2<br />

Asymétrie (Asq)<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II


2. 3. 2. Conclusion<br />

183<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Les couches 1, 2 et 3 sont formées de sédiments généralement bien à très classés.<br />

Toutefois, la dominance des sables fins et des limons notamment dans la couche 3 rappelant<br />

les couches de l’ensemble II des autres grottes (El Mnasra et Contrebandiers).<br />

L’augmentation sensible du taux des sables grossiers et leur relatif ‘ mauvais’ tri dans la<br />

couche CB 1 (par rapport à la couche 3) montre une similitude avec les couches néolithiques<br />

de l’ensemble III de la grotte d’El Mnasra.<br />

2. 4. Calcimétrie<br />

Le taux des carbonates est généralement élevé. Les couches 1 montre une alternance<br />

d’échantillons à 50 % et d’échantillons à 35 % (fig. 75). La couche 2 présente des teneurs de<br />

l’ordre de 45 % alors qu’elles sont de l’ordre de 23 % dans la couche 3. On rappelle que la<br />

couche supérieure (couche 1) est très riche en débris de coquilles dont le taux diminue avec la<br />

profondeur. Contrairement aux couches moyenne et supérieure (couches 1 et 2) riches en<br />

cendres de bois et pauvres en carbonates concrétionnés, la couche 3 est concrétionnée<br />

rappelant les couches rouges des grottes précédentes et ne contenant pas de cendres de bois<br />

(au moins au niveau des coupes stratigraphiques relevées). Ceci nous permet de proposer des<br />

origines diverses des carbonates détectés, selon la couche étudiée :<br />

1- présence de débris de coquilles notamment pour la couche 1.<br />

2- dissolution post-dépositionnelle des calcaires de la fraction grossière.<br />

3- concrétionnement post et/ou suy-dépositionnel des carbonates suite aux<br />

circulations hydriques (couche 3).<br />

4- cendres de bois pour les couches 1 et 2.


altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

185 EH1<br />

243 EH2<br />

292 EH3<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

2. 5. Morphoscopie des grains de quartz<br />

184<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

0 10 20 30 40 50 60<br />

% CaCo3<br />

Fig. 75 : Taux des carbonates dans la coupe<br />

longitudinale O/P<br />

L’étude morphoscopique des grains de quartz montre la dominance très nette de la<br />

famille des sub-émoussés dont le taux moyen est de 70 %. La famille des émoussés présente<br />

une moyenne de 20 % environ, tandis que celle des grains non-usés (N.U.) ne dépasse pas<br />

10 %. Dans les trois familles morphoscopiques, ce sont les quartz luisants qui dominent (fig.<br />

76).<br />

Ceci témoigne d’une évolution des grains de quartz dans des milieux aquatiques<br />

(fluviatile et/ou marin). Dans le but d’une vérification de ces données et de comparaison avec<br />

les grains de quartz des grottes précédentes, on procède à l’étude exoscopique de certains<br />

grains des différentes familles de quartz signalées par l’étude morphoscopique.


altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

185 EH1<br />

243 EH2<br />

292 EH3<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

2. 6. Exoscopie des grains de quartz<br />

185<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Fig. 76 : Répartition de différentes familles<br />

morphoscopiques des grains de quartz d'El Harhoura II<br />

Les grains de quartz d’El Harhoura II, comme ceux des grottes précédentes, ont subi<br />

plusieurs évolutions complexes avant leur dernier épisode d’immobilisation dans la grotte.<br />

Les traces de choc discernées lors de cette étude sont souvent exploitées par la<br />

dissolution ou la précipitation de la silice témoignant ainsi d’une évolution dans des horizons<br />

pédogénétiques marins différents.<br />

NUH<br />

NUO<br />

EL<br />

EO<br />

SEL<br />

SEO<br />

NUH : non usé hyalin, NUO : non usé opaque, EL : émoussé luisant, EO :<br />

émoussé opaque, SEL : sub-émoussé luisant, SEO : sub-émoussé opaque


186<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Avant d’arriver dans ces horizons, les grains ont généralement parcouru un<br />

cheminement plus ou moins long. En effet, de nombreux quartz portent des croissants de<br />

chocs témoignant d’une évolution éolienne de moyenne à haute énergie (Pl. XIII, ph. 1 et 2).<br />

Ces grains, transportés par le vent ou par les fleuves, sont repris par les courants littoraux<br />

(tous les grains examinés le montrent). Ainsi, l’horizon intertidal est caractérisé par les figures<br />

de moyenne à haute énergie telles que les traces de broutages (Pl. XIII, ph. 1 et 2), les « V »<br />

de choc et les cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage (Pl. XIV, ph. 2). Ces figures sont<br />

exploitées par la dissolution de la silice pendant les périodes d’immersion (Pl. XIII, ph. 3 et<br />

4 ; Pl. XIV, ph. 1). Les périodes d’émersion sont marquées par le dépôt de silice dans les<br />

dépressions (Pl. XIV, ph. 2 et 3). Le brassage moins violent du milieu favorise la précipitation<br />

de la silice même <strong>sur</strong> les faces planes des grains (Pl. XIV, ph. 4).<br />

L’histoire de certains grains s’achève par leur mise en place dans la grotte. D’autres<br />

sont transportés par les courants marins vers l’horizon infratidal au niveau des<br />

environnements dynamiques. Ces derniers sont marqués par la dissolution anastomosée<br />

géométrique due à la forte énergie motivée par les courants côtiers et les courants de fond (Pl.<br />

XV, ph. 2). Une partie de ce groupe de grains retrouve le milieu intertidal (zone de transition)<br />

avant d’achever son cheminement dans la grotte. Les autres grains du groupe continuent leur<br />

cheminement vers l’horizon infratidal dans les hautes profondeurs de basse à moyenne<br />

énergie (environnements statiques). Ces derniers grains montrent la dissolution anastomosée<br />

attaquant le quartz bien cristallisé. Ainsi, le quartz est bien propre (Pl. XIII, ph. 2 ; Pl. XV, ph.<br />

3). Pour arriver à leur station finale, El Harhoura II, ces grains montrent à leur <strong>sur</strong>face<br />

quelques cristaux de silice précipités lors de leur passage transitoire par le milieu intertidal.<br />

Pour tous les grains étudiés, aucune trace de choc récente ne permet de proposer le<br />

vent comme mode de leur transport entre le littoral et la grotte d’El Harhoura II. Ceci est dû<br />

fort probablement à la courte distance séparant la côte et la grotte (200 m).


187<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Planches photographiques<br />

de l’étude exoscopique


Planche XIII<br />

188<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Photo 1 : grain pédogénétique de la couche 2 montrant au moins quatre épisodes de<br />

succession chronologique suivante:<br />

1- une éolisation figurée par le croissant de choc,<br />

2- une reprise aquatique dans l’horizon intertidal marqué par les traces de<br />

broutage,<br />

3- une reprise par les courants vers les horizons infratidaux. Ceci est supposé<br />

grâce à la <strong>sur</strong>face propre du grain (avant le dépôt de cristaux de silice) suite<br />

à la dissolution exploitant les traces de choc et attaquant le quartz bien<br />

cristallisé.<br />

4- une reprise vers l’horizon intertidal où le milieu <strong>sur</strong>-saturé en silice et<br />

l’énergie relativement modérée ont favorisé le dépôt de cristaux de silice à<br />

la <strong>sur</strong>face plane du quartz.<br />

Photo 2 : grain de quartz provenant de la couche 1. Il montre les mêmes épisodes que le grain<br />

précédent tels que l’éolisation (croissant de choc) et la reprise aquatique dans<br />

l’horizon intertidal (traces de broutage) puis dans l’horizon infratidal,<br />

particulièrement dans les environnements statiques (<strong>sur</strong>face propre et absence de<br />

traces de choc récentes). La seule différence avec le grain précédent est l’absence<br />

des cristaux siliceux à sa <strong>sur</strong>face. Ceci est dû certainement au passage bref du<br />

grain par le milieu intertidal avant d’achever son cheminement dans la grotte.<br />

Photo 3 et 4 : grain de quartz bipyramidé issu de la couche 2. les traces de choc sont<br />

fortement exploitées par la dissolution. En effet, les croissants de choc et les traces<br />

de broutage sont difficilement détectés. L’épisode le plus récent est certainement<br />

souligné par l’horizon intertidal à forte énergie (V de choc). L’évolution du grain<br />

dans un milieu à basse énergie est soulignée par le dépôt de silice à la <strong>sur</strong>face du<br />

grain.


Planche XIII<br />

1 2<br />

3 4<br />

189<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II


Planche XIV<br />

1 2<br />

3 4<br />

Photo 1 : grain de quartz subanguleux provenant de la couche 3.<br />

190<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Photo 2 : détail de la photographie précédente : le grain a subi une phase d’éolisation à forte<br />

énergie (croissant de choc) et puis une phase aquatique à forte énergie dans le<br />

domaine intertidal (cas<strong>sur</strong>es conchoïdales à gradient de polissage et traces de<br />

broutage). Le dépôt de silice dans les dépressions témoigne de la modération de<br />

l’énergie dans le milieu intertidal.<br />

Photo 3 : détail de la photographie 1 au niveau de la dépression du milieu. Dépôt de silice en<br />

forme de dendrites se propageant progressivement dans la face plane du grain.<br />

Cette photographie nous permet de proposer un autre épisode probable avant le<br />

dépôt de la silice dans le milieu intertidal : il s’agit de la reprise par un<br />

environnement statique aboutissant à la propreté de la <strong>sur</strong>face du grain.<br />

Photo 4 : un autre détail de la photographie 1 figurant un début du dépôt de la silice (futures<br />

fleurs) à la <strong>sur</strong>face plane du grain et témoignant d’une évolution pédogénétique<br />

dans un milieu de basse énergie.


Planche XV<br />

1 2<br />

3<br />

191<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Photo 1 : grain pédogénétique issu de la couche 2 montrant de nombreuses traces de choc<br />

telles que les croissants et les « V » de choc. Ces traces de choc, reflétant<br />

différents milieux d’évolution, sont très exploitées par la dissolution de la silice.<br />

Photo 2 : grain de quartz pédogénétique appartenant à la couche 2 ; le grain a subi une phase<br />

d’éolisation ancienne témoignée par des croissants de choc (profondément<br />

exploités par la dissolution de la silice). Le grain a été repris dans l’horizon<br />

intertidal (traces de broutage) et puis dans un environnement dynamique de<br />

l’horizon infratidal. Ce dernier épisode est représenté par des figures de dissolution<br />

géométrique.<br />

Photo 3 : grain de quartz provenant de la couche 1 exposant de nombreuses traces de chocs<br />

exploitées par la dissolution atteignant le quartz bien cristallisé. Au moins deux<br />

phases ont affecté le quartz ; phase à forte énergie dans le milieu intertidal (traces<br />

de broutage) suivie par une phase également de moyenne énergie dans les<br />

environnements statiques du milieu infratidal (<strong>sur</strong>face propre du grain suite à la<br />

dissolution qui attaque l’édifice bien cristallisé et l’absence de traces de choc<br />

récentes).


2. 7. Etude des minéraux lourds<br />

192<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Le cortège minéralogique du remplissage de la grotte d’El Harhoura II dans la coupe<br />

O/P montre une grande similitude avec les grottes étudiées précédemment. Le résidu lourd ne<br />

dépasse pas 5 % des sables (fig. 77) et il est marqué par la dominance des grains opaques.<br />

altitude<br />

audesous<br />

de 0<br />

0%<br />

couche<br />

EH 1<br />

20% 40% 60% 80% 100%<br />

( ) EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

Mnx. Lourds<br />

Mnx.légers<br />

185 EH1 EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

243 EH2<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

292 EH3 EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

Fig. 77 : Taux du résidu lourd de la<br />

coupe O/P<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Métam.<br />

F.Mg.<br />

Ubiq.<br />

Fig. 78 : Représentation de différentes<br />

familles minéralogiques de la coupe O/P<br />

La répartition des différentes familles minéralogiques est caractérisée par la<br />

dominance des minéraux métamorphiques dans la couche 3 avec un pourcentage qui peut<br />

dépasser 80 % (échantillon 31). Leur taux diminue progressivement vers le sommet de la<br />

coupe où il est de l’ordre de 43 %. Une telle diminution s’effectue au profit des minéraux


193<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

ferro-magnésiens qui présentent une moyenne de 7 % à la base de la coupe et qui augmente<br />

progressivement pour atteindre 44 % au sommet de la coupe (couche 1) (fig. 78).<br />

Les différentes espèces métamorphiques ne montrent pas d’évolution majeure en ce<br />

qui concerne leur répartition dans la stratigraphie de la coupe étudiée. Ils marquent une<br />

dominance de l’andalousite dont le pourcentage moyen est de l’ordre de 30 % et de l’épidote<br />

(25 %). On note également la pumpellyite qui représente 18 %, le grenat (12 %) et la<br />

staurotide (10 %). Le cortège contient aussi quelques grains de sphène (fig. 79).<br />

altitude audesous<br />

de<br />

0 (cm)<br />

couche<br />

185 EH1<br />

243 EH2<br />

292 EH3<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Epi.<br />

Pump.<br />

And.<br />

Staur.<br />

Gren.<br />

Sph.<br />

Fig. 79 : Minéraux métamorphiques de la coupe O/P


194<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Les minéraux ferromagnésiens sont représentés essentiellement par les hornblendes à<br />

la base de la coupe avec un pourcentage de 75 % environ. Ce dernier diminue<br />

progressivement en allant vers le sommet de la coupe au profit des augites dont le<br />

pourcentage passe de 25 % dans les échantillons de base à 88 % au sommet de la coupe (fig.<br />

80).<br />

La famille des ubiquistes montre la dominance des zircons qui peuvent atteindre 90 %.<br />

La tourmaline occupe environ 20 % de cette famille (fig. 81).<br />

altitud<br />

e audesous<br />

de 0<br />

couche<br />

18 5 EH1<br />

243 EH2<br />

292 EH3<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0% 50% 100%<br />

Aug.<br />

Hornb.<br />

Fig. 80 : Minéraux ferro-magnésiens<br />

de la coupe O/P<br />

EH 1<br />

EH 2<br />

EH 3<br />

EH 4<br />

EH 5<br />

EH 6<br />

EH 7<br />

EH 9<br />

EH 10<br />

EH 11<br />

EH 12<br />

EH 13<br />

EH 14<br />

EH 15<br />

EH 16<br />

EH 17<br />

EH 18<br />

EH 19<br />

EH 20<br />

EH 21<br />

EH 22<br />

EH 23<br />

EH 24<br />

EH 25<br />

EH 26<br />

EH 27<br />

EH 28<br />

EH 29<br />

EH 30<br />

EH 31<br />

EH 32<br />

0% 50% 100%<br />

Zir.<br />

Tour.<br />

Fig. 81 : Minéraux ubiquistes de<br />

la coupe O/P


195<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Conclusion<br />

En conclusion, le cortège minéralogique présente une grande similitude avec les<br />

grottes d’El Mnasra et des Contrebandiers. Cependant, cette étude révèle une différence avec<br />

ces grottes, <strong>sur</strong> le plan quantitatif, au niveau de la répartition de l’augite dans les couches de<br />

la coupe O/P. En effet, le taux de cette espèce est très faible à la base de la couche 3 (1 %<br />

dans l’échantillon EH 31). Son taux augmente progressivement vers le sommet de la coupe<br />

pour atteindre 40 % du cortège minéralogique transparent.<br />

L’observation qualitative montre les caractères signalés précédemment dans les autres<br />

grottes : les caractères acquis suite aux événements mécaniques sont figurés généralement par<br />

la forme arrondie des grains notamment les zircons, les épidotes, les tourmalines, les<br />

andalousites et les grenats. Les caractères liés aux altérations chimiques sont signalés par des<br />

traces de dissolution qui se manifestent par différentes figures dont les acicules (pour les<br />

augites) et les golfes de corrosion (exemple des épidotes et des augites). D’autres formes<br />

d’altérations sont figurées aussi par la présence du résidu ferrugineux à la <strong>sur</strong>face des grains<br />

(annexe III). L’impact anthropique est souligné, comme pour les grottes précédentes, par des<br />

inclusions charbonneuses à la <strong>sur</strong>face de certains minéraux, ce qui rend parfois la détection<br />

des minéraux impossible (andalousite, épidote, staurotide…).<br />

Lors de cette étude, on a constaté que les altérations d’origine anthropique sont moins<br />

accentuées que dans les grottes précédentes, alors que les formes de dissolution chimique liée<br />

aux circulations hydriques sont plus prononcées. Ceci pourrait expliquer l’abondance des<br />

formes aciculaires en ce qui concerne les augites. Ces formes aboutissent à la réduction du<br />

corps des nombreux minéraux et même à leur disparition.<br />

2. 8. Conclusion relative à l’étude sédimentologique<br />

Les résultats sédimentologiques de la grotte d’El Harhoura II rappellent généralement<br />

ceux des grottes précédentes. En effet, les données granulométriques indiquent des sables très<br />

bien classés (les valeurs des indices Hq et So sont faibles) et transportés par le vent (forme<br />

sigmoïde des courbes cumulatives avec la partie médiane bien redressée). Cependant, comme<br />

pour les grottes précédentes, les analyses granulométriques des sables des parois de la grotte


196<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

ont montré les mêmes résultats que ceux trouvés dans le remplissage à savoir des courbes de<br />

faciès sigmoïde et redressées. L’étude morphoscopique et exoscopique des grains de quartz<br />

du remplissage et de la paroi ont montré également une grande similitude. De ce fait, il n’est<br />

pas évident d’affirmer l’hypothèse de la mise en place des sédiments dans la grotte par le vent<br />

et/ou par la désagrégation de la roche.<br />

La teneur des couches en carbonates est relativement faible pour la couche 3 alors<br />

qu’elle est élevée pour les couches 2 et 1, attribuées respectivement à l’Ebéromaurusien et au<br />

Néolithique. Ces couches (2 et 1) sont caractérisées par la présence de nombreux foyers dont<br />

les cendres ont favorisé l’augmentation des carbonates. Cet impact humain dans la grotte peut<br />

rendre difficile une interprétation paléoclimatique en utilisant les seules données<br />

calcimétriques.<br />

En tenant compte de ces résultats et des descriptions des couches stratigraphiques dans<br />

la grotte, on peut proposer les mises en place suivantes en allant de la base au sommet du<br />

remplissage.<br />

Couche 3 : sa couleur rougeâtre, son concrétionnement, sa texture sablo-limoneuse et les<br />

résultats sédimentologiques rappellent les couches de l’ensemble II des grottes<br />

des Contrebandiers et d’El Mnasra. Ceci permet de proposer la même mise en<br />

place que cette couche, c’est à dire sous un climat relativement humide et chaud.<br />

La similitude de cette couche avec l’ensemble II des autres grottes permet de la<br />

rattacher à l’Atérien supérieur et donc de renforcer l’hypothèse proposée par A.<br />

Debénath à propos de son attribution culturelle.<br />

Cependant, cette couche présente de faibles taux en carbonates par rapport aux<br />

autres grottes, ceci est dû probablement à la situation de la coupe étudiée qui se<br />

trouve à l’entrée de la grotte et donc son exposition aux phénomènes de<br />

lessivage. De ce fait, il est souhaitable de prélever et d’étudier cette couche dans<br />

d’autres coupes stratigraphiques situées vers l’intérieur de la grotte.<br />

Couches 2 et 1 : leur couleur brun foncé et leur texture sableuse ainsi que les données<br />

sédimentologiques évoquent une grande similitude avec les couches de<br />

l’ensemble III de la grotte d’El Mnasra et rappellent, comme dans ce dernier, un<br />

dépôt sous un climat relativement frais et sec. Toutefois, la forte teneur en


197<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

carbonates, qui est plus élevée de celle enregistrée dans l’ensemble III de la<br />

grotte d’El Mnasra, est fort probablement liée à l’impact anthropique nettement<br />

prononcé. En effet, la présence de cendres de bois serait à l’origine d’une<br />

importante quantité de calcite de la taille des limons.


198<br />

Altitude<br />

moyenne au<br />

dessous de 0<br />

(cm)<br />

- 185<br />

Civilisations<br />

culturelles<br />

Couches<br />

stratigraphiques<br />

Néolithique 1<br />

- 243 Ebéromaurusien 2<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Ensembles<br />

stratigraphiques<br />

- 292 Atérien 3 I<br />

II<br />

Textures<br />

Sabloargileux<br />

brun-gris très<br />

foncé<br />

Sables brun<br />

foncé<br />

Sables<br />

limoneux<br />

brun-rouge<br />

clair<br />

198<br />

Données<br />

sédimentologiques<br />

Sables bien classés<br />

Alternance<br />

d’échantillons à<br />

35 % et<br />

d’échantillons à<br />

50 % de CaCO3<br />

Sables bien classés<br />

46 % de CaCO3<br />

Sables très bien<br />

classés<br />

23 % de CaCO3<br />

Tableau 18 : Tableau synthétique de la grotte d’El Harhoura II<br />

Similitude avec les<br />

autres couches des<br />

grottes précédentes<br />

Ensembles III<br />

d’El Mnasra<br />

Ensemble II<br />

d’El Mnasra et des<br />

Contrebandiers<br />

Paléoclimats<br />

proposés<br />

Relativement<br />

frais et sec<br />

Relativement<br />

humide et chaud


199<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

1. Interprétation des résultats<br />

L’étude du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> (El Mnasra, les Contrebandiers et El<br />

Harhoura II) révèle une grande similitude dans la caractérisation de la sédimentation des trois<br />

grottes avec d’autres formations géologiques observées en Afrique du Nord et notamment<br />

dans de nombreuses stations du littoral atlantique.<br />

En effet, les descriptions des couches <strong>sur</strong> le terrain montrent que la majeure partie du<br />

remplissage des trois grottes est constituée de sédiments sablo-limoneux de couleur<br />

généralement rougeâtre dont la hauteur peut dépasser 3 m. Elles sont souvent <strong>sur</strong>montées par<br />

des couches brunes contenant des cailloux calcarénitiques.<br />

Au laboratoire, les analyses sédimentologiques et micromorphologiques confirment<br />

généralement cette similitude soupçonnée <strong>sur</strong> le terrain, et permettent, en plus, de distinguer<br />

des ensembles stratigraphiques selon différents caractères géologiques et paléoclimatiques :<br />

Les analyses granulométriques montrent un classement de sables bon à excellent, les<br />

courbes cumulatives de quasiment toutes les couches montrent une allure sigmoïde avec une<br />

zone redressée bien développée témoignant d’une maturité granulométrique d’origine plutôt<br />

éolienne.<br />

Des résultats granulométriques similaires ont été obtenus par d’autres chercheurs<br />

étudiant les dunes calcarénitiques de régions proches : le bassin du Rharb, qui s’étend de<br />

Rabat au sud rifain (Aberkan, 1989), quelques formations de la région de Casablanca au sud<br />

de <strong>Témara</strong> (El Graoui, 1994 ; Zanniby, 2000) et la région de Rabat (Akil et Gayet, 1984 et<br />

1988). De ce fait, il nous a semblé judicieux de procéder à l’analyse granulométrique de<br />

sables issus de la décarbonatation de fragments calcarénitiques prélevés dans la paroi des<br />

grottes étudiées et dans la falaise ouljienne (dans le but des analyses morphoscopiques et<br />

exoscopiques des grains de quartz). Les résultats granulométriques obtenus sont identiques à<br />

ceux signalés dans les études concernant les remplissages des grottes de <strong>Témara</strong> et les régions<br />

de Rabat-Casablanca. Il nous paraît ainsi évident que les sables de la paroi des grottes (la<br />

falaise ouljienne) ont été mis en place par les courant éoliens. Cependant, il est difficile de<br />

déterminer si les sables du remplissage ont été déposés dans les grottes par le vent suite à une<br />

éolisation récente ou s’ils proviennent essentiellement de la roche encaissante.


200<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Les analyses morphoscopiques montrent également une grande ressemblance entre<br />

les grains de quartz du remplissage des trois gisements de <strong>Témara</strong>. Les familles des émoussés<br />

et des sub-émoussés sont dominantes alors que la famille des grains de quartz non usés est<br />

peu représentée. Cette analyse permet de proposer une évolution aquatique, fluviatile et<br />

<strong>sur</strong>tout marine pour les grains de quartz du remplissage des grottes. Les mêmes résultats sont<br />

notés pour les quartz de la formation encaissante.<br />

Les observations exoscopiques au microscope électronique à balayage des <strong>sur</strong>faces<br />

des grains de quartz se sont révélées d’un grand intérêt. Elles ont permis de caractériser les<br />

différentes évolutions que les grains ont subies et d’essayer de retracer leur chronologie. Ces<br />

évolutions sont communes pour le remplissage des trois grottes.<br />

Tous les grains étudiés montrent une évolution marine traduite par de nombreuses<br />

figures et formes d’altération chimique de la silice. Ces altérations ont souvent exploité<br />

d’anciennes traces de choc permettant de proposer une évolution éolienne (croissants de choc)<br />

et une évolution fluviatile (les « V » de choc) par les oueds Sebou et Bou Regreg vers le nord<br />

de <strong>Témara</strong> et les oueds El Maleh et Nefifikh vers le sud de <strong>Témara</strong>.<br />

Arrivant au littoral atlantique, les grains sont pris par les courants marins du milieu<br />

intertidal de différentes énergies soulignées par de multiples figures : les traces de broutages<br />

orientées selon différentes directions indiquant la forte agitation du milieu, le dépôt de la<br />

silice dans les dépressions indiquant la modération énergique du milieu et le dépôt de la silice<br />

<strong>sur</strong> les faces planes des grains traduisant un milieu calme.<br />

Tandis qu’une partie de ces grains achève son cheminement dans les grottes de<br />

<strong>Témara</strong>, de nombreux grains sont entraînés par les courants marins vers les milieux profonds.<br />

Arrivant dans les environnements dynamiques de l’horizon infratidal, les grains acquièrent<br />

des formes de dissolution anastomosée et des figures géométriques, attaquant le système<br />

cristallin du quartz. A nouveau, ces grains se partagent en deux groupes : le premier groupe<br />

qui est repris par les courants intertidaux afin de participer au remplissage des grottes de<br />

<strong>Témara</strong> et le deuxième groupe qui est repris par les courants de grandes profondeurs vers les<br />

milieux statiques de l’horizon infratidal. Ces milieux sont caractérisés par la diminution de<br />

l’énergie puisque les courants côtiers sont éliminés. Dans ce cas, seuls les courants de fond de<br />

l’océan enregistrent des formes de dissolution anastomosée donnant un aspect propre aux


201<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

grains sans traces de choc récentes. Ces derniers grains sont pris par les courants de l’horizon<br />

intertidal qui sert de zone de transition et qui représente la station la plus directe de<br />

provenance des grains remplissant les grottes de <strong>Témara</strong>.<br />

Les analyses morphoscopiques et <strong>sur</strong>tout exoscopiques ont permis de retracer le<br />

cheminement suivi par les grains de sable du remplissage des grottes (fig. 82). Cependant,<br />

l’état de la <strong>sur</strong>face des grains ne permet pas d’évoquer le mode de mise en place des grains<br />

dans le remplissage des grottes. En effet, aucune trace de choc récente n’a été signalée en<br />

raison de leur exploitation par différentes formes d’altération de silice.<br />

Nous pouvons, toutefois, retracer le cheminement d’un grain depuis son origine<br />

jusqu’à l’intérieur de la grotte. Il est d’abord le produit d’une altération de formations<br />

géologiques, puis de son transport par les rivières et le vent de son lieu d’origine jusqu’à la<br />

mer bordant les sites de <strong>Témara</strong> et enfin de sa reprise par le vent des rivages jusqu’à<br />

l’intérieur des sites. L’absence de choc éolien peut s’expliquer par la courte distance entre les<br />

grottes et le littoral atlantique. Il ne faut pas négliger, dans ce scénario, l’encaissant des<br />

grottes dont l’influence dans le remplissage a été significative. Cette dernière action est<br />

confirmée par l’étude des lames micromorphologiques qui montre le détachement de grains<br />

de quartz à partir de fragments de calcarénite provenant de l’encaissant (pl. VIII, ph. 7 et 8).<br />

L’étude des minéraux lourds montre des origines similaires pour les sédiments des<br />

trois grottes. Le même cortège a été identifié auparavant par Akil (1988), Aberkan (1989), El<br />

Graoui (1994), Zanniby (2000) et d’autres chercheurs en étudiant l’environnement de Rabat-<br />

Casablanca. Cependant, la pumpellyite n’a pas été signalée dans le cortège minéralogique de<br />

la région de Rharb étudié par Aberkan. Ceci est dû à la provenance de ce minéral de l’arrière-<br />

pays de Casablanca et, probablement à la présence d’une barrière géologique située entre<br />

Rabat et Salé vers l’embouchure de l’oued de Bou Regreg (Aberkan, 1981). Une telle barrière<br />

empêche le passage de minéraux provenant de la région de Casablanca, dont la pumpellyite<br />

issue des basaltes triasiques de l’arrière-pays de Casablanca.<br />

L’étude minéralogique du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> a permis de proposer au<br />

moins trois origines : le socle de la Méséta marocaine et les basaltes triasiques de l’arrièrepays<br />

pour les minéraux métamorphiques, les volcans du Moyen Atlas pour les minéraux<br />

ferromagnésiens.


202<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Ainsi, cette étude, en plus de l’étude exoscopique permet de proposer une origine et un<br />

cheminement pour les sédiments du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong>.


Les « V » de choc<br />

Croissant de choc<br />

Traces de broutage et dépôt de<br />

silice dans les dépressions et <strong>sur</strong><br />

les faces planes<br />

Dissolution anastomosée<br />

et les formes<br />

géométriques orientées<br />

Surface propre due à la<br />

dissolution attaquant le<br />

quartz bien cristallisé<br />

Mobilisation<br />

éolienne<br />

203<br />

Milieu intertidal<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Mobilisation<br />

fluviatile<br />

Milieu infratidal :<br />

Environnements dynamiques<br />

Milieu infratidal :<br />

Environnements statiques<br />

Fig. 82 : Cheminements suivis par les grains de quartz du<br />

remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />

Falaise ouljienne<br />

Grottes de<br />

<strong>Témara</strong>


204<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

La description des couches du remplissage des trois grottes a révélée de nombreuses<br />

couches rougeâtres de texture sablo-limoneuse <strong>sur</strong>montées par quelques couches de couleur<br />

brun foncé. Ces couches rougeâtres sont similaires aux couches rubéfiées observées dans la<br />

région de Rabat et de Casablanca connues sous le terme de "limons rouges". Elles sont<br />

fréquemment rencontrées en Afrique du Nord et sont souvent rapportées au Soltanien, période<br />

rhexistasique du Pléistocène supérieur corrélée avec le glaciaire européen Würm (fin du stade<br />

isotopique 3 et stade isotopique 2).<br />

Le complexe soltanien en plein air a été antérieurement étudié : A. Weisroch et M.<br />

Fontugne, 1991) ont attribué cette période à une phase régressive sous un climat sec avec trois<br />

pulsations « humides » principales qui ont eu lieu successivement avant 38 000 ans B.P., vers<br />

12 440 ans B. P.(cette période correspond à l’occupation des grottes par les atériens évolués)<br />

et avant 3 970 ans B. P.<br />

Dans certaines stations des régions de Rabat et de Casablanca, ces dépôts rubéfiés<br />

témoignent des périodes de biostasie marquées par des altérations très prononcées sous un<br />

climat sub-tropical à saisons sèches influencées par l’humidité particulière favorisée par la<br />

proximité du littoral atlantique (Raynal, Debénath et Texier, 1982).<br />

L’étude des cordons calcarénitiques littoraux du Rharb (Aberkan, 1989) a permis<br />

d’attribuer ces sols rouges à des phases d’humidifications climatiques (biostasie). Ainsi,<br />

l’augmentation de la température, associée à une humidité contrastée, permet l’élaboration des<br />

sols rouges.<br />

L’étude micromorphologique des sédiments des grottes a permis de caractériser ces<br />

sols rouges par leur richesse en carbonates et d’individualiser des niveaux fortement<br />

concrétionnés. La variation du taux de carbonates en fonction de la répartition de différentes<br />

fractions granulométriques nous permet de supposer qu’ils sont syn-dépositionnels. En effet,<br />

le taux des carbonates augmente généralement avec le taux des limons et des sables fins. Ces<br />

carbonates montrent différents degrés d’altération dus aux circulations hydriques qui se<br />

poursuivent postérieurement à la formation des croûtes carbonatées. Ce phénomène est à<br />

l’origine de la dissolution des carbonates, donc de leur répartition en nodules de 100 µm de<br />

diamètre environ. Certaines couches montrent, en plus de cette forme de carbonates en<br />

nodules, quelques lamines de calcite micritique à extension généralement restreinte. Ceci est<br />

dû au polyphasage de la carbonatation (com. orale M. A. Courty).


205<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Ces croûtes calcaires, abondantes dans les couches rougeâtres du remplissage des<br />

grottes, sont comparables à celles observées en Afrique du Nord, où elles ont fait l’objet de<br />

nombreuses études menées par nombreux chercheurs (notamment franco-belges). Ce type de<br />

croûtes a été généralement interprété comme étant la conséquence d’un climat humide<br />

océanique ou d’un climat contrasté soumis à des cycles sec/humide (Verrecchia et Freytet,<br />

1987). Dans la région de Rabat, ces croûtes ont été expliquées par les conséquences d’une<br />

évolution sous un climat humide et chaud.<br />

Dans les grottes étudiées, le climat chaud et humide, dont témoigne le<br />

concrétionnement dans les couches, est marqué par des changements saisonniers soulignés par<br />

des températures très élevées aboutissant à la formation de quelques croûtes carbonatées.<br />

L’humidité du climat est signalée aussi par l’organisation des sédiments en lamines subhorizontales<br />

déposées sous une dynamique à faible énergie, probablement par les eaux de<br />

ruissellement.<br />

D'autres phénomènes syn et/ou post-dépositionnels se manifestent par la forte activité<br />

biologique, notamment le développement du système racinaire, et par la présence<br />

d'accumulations de petites particules argileuses et organiques accompagnées de dépôts<br />

carbonatés. Ces accumulations se présentent, soit sous forme de dépôt marquant les bases des<br />

chenaux et qui sont parfois polyphasés (Pl. XII, ph. 8), soit sous forme de lamines<br />

horizontales traduisant la faible énergie des écoulements hydriques.<br />

De ce fait, les études sédimentologique et micromorphologique ont permis de proposer<br />

une évolution, notamment lors de la mise en place de la séquence atérienne, sous un climat<br />

humide et chaud à caractère contrasté dans le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong>. Ceci se<br />

déroule pendant des pulsations climatiques durant le Soltanien supérieur qui correspond à la<br />

fin du stade isotopique 3 et le stade isotopique 2. Avec ces résultats, nous joignons les<br />

données proposées antérieurement par certains chercheurs (Aberkan, 1989 ; Akil et Gayet,<br />

1984) évoquant les améliorations climatiques pendant les pulsations du Soltanien.


206<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

2. Quelques formes de l’impact de l’homme dans le<br />

remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />

Lors des descriptions du remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> et des interprétations des<br />

résultats des analyses géologiques, de nombreuses formes de modifications du remplissage<br />

ont été identifiées et ont sûrement influencé quelques résultats (exemple : calcimétrie). Il a été<br />

donc nécessaire de prendre en considération ces modifications et d’utiliser les résultats avec<br />

une grande prudence.<br />

L’impact des hommes atériens et néolithiques dans les grottes de <strong>Témara</strong> a été signalé<br />

quasiment dans toutes les analyses :<br />

1- Aperçu textural : de nombreuses couches, notamment dans la séquence atérienne,<br />

montrent l’abondance de calcite de cendres de bois sous forme de cristaux de calcite dispersés<br />

dans les sédiments. Ces couches montrent aussi l’abondance particulière de charbons de bois<br />

souvent en cours de fragmentation donnant naissance à de nombreuses fines particules de<br />

bois. Ceci implique, d’une part, l’augmentation de la proportion de la fraction fine et, d’autre<br />

part, l’acquisition d’une couleur brune. Ces données peuvent sans doute influencer les<br />

résultats granulométriques dans ces niveaux d’habitat puisque l’homme est à l’origine de<br />

l’apport de la fraction limoneuse issue des cendres de bois et par les particules fines de<br />

charbons de bois.<br />

La plupart des couches atériennes et néolithiques renferment de nombreux éléments<br />

apportés par les Hommes préhistoriques. Ils sont représentés par de nombreux ossements de<br />

couleur souvent orange ou rougeâtre suite à leur exposition au feu, et par de nombreux<br />

fragments de charbons de bois généralement en voie de fragmentation. Ces éléments sont<br />

nombreux dans la majorité des couches des grottes de <strong>Témara</strong>. En particulier, les charbons de<br />

bois peuvent être extrêmement abondants jusqu’à remplacer latéralement, au niveau des<br />

foyers, des couches sédimentaires. Ceci est bien visible dans la séquence atérienne de la grotte<br />

d’El Mnasra.<br />

2- Teneur en carbonates : il est évident que les carbonates peuvent être significatifs<br />

dans la caractérisation des conditions climatiques d’un dépôt mais peuvent également montrer<br />

leurs limites dans les résultats concernant les niveaux d’une occupation humaine. En effet,


207<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

certains niveaux atériens, notamment dans la grotte d’El Mnasra, présentent des teneurs de<br />

carbonates élevées comme dans la couche A 12 appartenant à l’ensemble stratigraphique II.<br />

L’étude micromorphologique de cette couche a mis en évidence de nombreuses lamines<br />

cendreuses. De ce fait, il est judicieux de prendre en considération un apport supplémentaire<br />

qui est anthropique pour les carbonates d’origine végétale issus des cendres de bois.<br />

3- Altération des minéraux lourds : lors de l’étude des minéraux lourds, le cortège<br />

minéralogique a montré l’abondance des minéraux altérés. Les altérations sont dues aux<br />

différents phénomènes tels que la dissolution, le résidu ferrugineux (oxydes de fer et de<br />

manganèse) mais <strong>sur</strong>tout au dépôt de différentes substances comme les inclusions<br />

charbonneuses et organiques qui masquent parfois la totalité du grain. Les inclusions,<br />

notamment les charbonneuses d’origines anthropiques, sont identifiées souvent dans les<br />

dépressions de dissolution <strong>sur</strong> les grains d’andalousite, d’épidote et d’augite (annexes 1, 2 et<br />

3).<br />

4- Altération des grains de quartz : l’étude exoscopique des grains de quartz a permis,<br />

en plus de retracer les différents cheminements suivis par les grains de quartz du remplissage<br />

des grottes de <strong>Témara</strong>, d’observer des formes d’éclatement de silice d’origine anthropique.<br />

Ces formes témoignent de changements brutaux de température. Dans la grotte d’El Mnasra,<br />

la détection du carbone en grande quantité à la <strong>sur</strong>face de ces figures a permis de les rattacher<br />

à l’impact anthropique par le biais d’une contamination en carbone organique par les charbons<br />

de bois de foyers.<br />

Ces formes indiquant l’impact des hommes atériens et néolithiques sont représentées<br />

dans le remplissage des trois grottes étudiées mais elles sont particulièrement abondantes dans<br />

la grotte d’El Mnasra. Dans certains niveaux atériens de cette dernière, l’homme préhistorique<br />

peut être à l’origine d’une substitution locale de la couche stratigraphique par des apports<br />

anthropiques tels que les niveaux charbonneux et cendreux.<br />

L’étude micromorphologique a montré son grand apport pour comprendre certaines<br />

anomalies signalées dans les données sédimentologiques, telles que les analyses<br />

granulométriques et de calcimétrie, et qui résultent de l’impact de l’homme.


208<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Etant donné que le degré de l’influence anthropique n’est uniforme ni d’une couche à<br />

l’autre ni latéralement dans la même couche, il est recommandé de prélever d’autres<br />

échantillons <strong>sur</strong> d’autres coupes stratigraphiques notamment pour le cas de la grotte d’El<br />

Mnasra. Ceci dans le but, en plus d’une comparaison, d’étudier les coupes stratigraphiques les<br />

moins perturbées par l’impact humain.<br />

3. Conclusion générale<br />

Les résultats obtenus par l’étude sédimentologique et micromorphologique des grottes<br />

de <strong>Témara</strong> ont permis d’individualiser des ensembles stratigraphiques, de caractériser les<br />

conditions paléoclimatiques de leur dépôt et de leur évolution et d'établir une corrélation entre<br />

les ensembles stratigraphiques des trois grottes.<br />

Les descriptions des remplissages montrent une grande similitude entre les couches<br />

basales de la grotte d’El Mnasra (couches de A 17 à A 14) et celle des Contrebandiers (couche<br />

CB 10 et CB 9) : ces couches sont de même texture et sont généralement formées de sables<br />

grossiers bien classés. Ils renferment un taux de carbonates quasi identique et un même<br />

cortège de minéraux argileux constitué d'illite, de kaolinite et de smectite. Ces données<br />

permettent de proposer une mise en place par un ruissellement de forte énergie ayant entraîné,<br />

à travers le karst, les différentes proportions des éléments fins. L’enrichissement en sables<br />

grossiers serait du à la désagrégation de la paroi par les circulations hydriques. Cette mise en<br />

place s'est déroulée sous un climat humide entraînant un confinement du milieu qui a favorisé<br />

l’apparition de la smectite.<br />

L’ensemble stratigraphique II de la grotte d’El Mnasra est corrélé avec l’ensemble II<br />

de la grotte des Contrebandiers ainsi qu’avec la couche 3 de la grotte d’El Harhoura II.<br />

Cette séquence stratigraphique, mise en place lors de l’occupation des grottes de<br />

<strong>Témara</strong> par les anciens atériens et les atériens évolués, est caractérisée par des dépôts<br />

généralement sablo-limoneux rougeâtres, souvent concrétionnés et riches en carbonates (la<br />

moyenne est de 36 % pour la grotte d’El Mnasra et de 42 % pour la grotte des<br />

Contrebandiers). Cette séquence se définie également par le concrétionnement plus ou moins<br />

prononcé selon les couches (nettement observé dans la grotte des Contrebandiers où l’impact<br />

anthropique est moins important) et par l’organisation des sédiments en lamines sub-


209<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

horizontales. Ces observations nous permettent de proposer un dépôt sous un climat humide et<br />

chaud à caractère contrasté.<br />

Cependant, la couche 3 de la grotte d’El Harhoura II, malgré son caractère<br />

concrétionné, présente de faibles valeurs de carbonates (23 %). Ceci est dû probablement au<br />

positionnement de la coupe stratigraphique étudiée (coupe longitudinale O/P) à l’entrée de la<br />

grotte et son exposition aux différentes formes de modifications ultérieures au dépôt. Ainsi,<br />

on peut supposer que la faible teneur en carbonates est due au lessivage prononcé dans cette<br />

zone du remplissage. Ceci pourrait aussi expliquer la faible quantité de grains d’augites dans<br />

cette couche. Il est possible que cette diminution soit liée à la dissolution totale de certaines<br />

augites provoquée par les circulations hydriques.<br />

L’ensemble III de la grotte d’El Mnasra correspond au Néolithique. Il est formé des<br />

couches sableuses brunes similaires à l’ensemble III de la grotte des Contrebandiers et aux<br />

couches 1 et 2 de la grotte d’El Harhoura II. Ces niveaux se composent de sables bruns foncés<br />

avec des taux de carbonates de l’ordre de 27 %. Toutefois, les couches d’El Harhoura II<br />

présentent un taux élevé de carbonates (variant entre 35 et 50 %), du à sa richesse en foyers.<br />

Nous avons constaté que la répartition des carbonates dans les ensembles<br />

stratigraphiques évolue selon la répartition des fractions granulométriques principalement les<br />

sables fins et les limons. Aussi, l’absence de concrétionnement dans les couches de<br />

l’ensemble III suggère une régression des apports des sables fins et des limons calcaires<br />

conséquence à la diminution de l’humidité et de la température lors de leur mise en place. De<br />

même, dans la grotte des Contrebandiers, la présence de chlorite dès le sommet de la couche<br />

CB 2 témoigne d’une phase d’aridité. On en conclut que le climat était relativement frais et<br />

sec lors de l’occupation des grottes de <strong>Témara</strong> par les néolithiques.<br />

Enfin, malgré l’impact de l’homme <strong>sur</strong> certaines composantes sédimentaires<br />

(granulométrie et calcimétrie), cette étude nous a permis de :<br />

identifier les conditions paléoclimatiques qui régnaient lors de l’occupation des<br />

grottes de <strong>Témara</strong> par les atériens et les néolithiques,


210<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

confirmer les pulsations climatiques du Soltanien à la fin du stade isotopique 3<br />

et durant le stade isotopique 2,<br />

évoquer l’importance de l’impact de l’homme préhistorique dans le<br />

remplissage des grottes de <strong>Témara</strong> notamment dans la grotte d’El Mnasra,<br />

corréler les ensembles stratigraphiques des trois grottes de <strong>Témara</strong> étudiées<br />

dans ce mémoire.<br />

Afin de compléter ce travail, nous proposons de l’enrichir en élargissant ces analyses<br />

<strong>sur</strong> d’autres coupes stratigraphiques dans le cadre suivant :<br />

Pour la grotte d’El Mnasra, il serait utile de prélever des échantillons dans d’autres<br />

coupes stratigraphiques dont les séquences ne seraient pas perturbées par l’homme.<br />

Pour les grottes des Contrebandiers et d’El Harhoura II, il serait nécessaire d’étudier<br />

d’autres coupes stratigraphiques situées à l’intérieur des grottes et leur comparaison avec<br />

celles situées à l’entrée.<br />

Le recours à d’autres disciplines comme la palynologie, la paléontologie, le<br />

paléomagnétisme, l’anthracologie, la malacofaune... et leur approche avec nos propres<br />

résultats seraient d’une grande contribution à la connaissance de l’environnement de l’homme<br />

de <strong>Témara</strong>.<br />

Enfin, il serait intéressant d’étudier les remplissages d’autres grottes atériennes dans<br />

diverses régions du Maroc dans le cadre de vérifier ainsi les conditions climatiques du<br />

Soltanien supérieur.


Bibliographie<br />

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223<br />

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anthropologique <strong>sur</strong> la dégradation de l’environnement. Thèse de Doctorat, Univ.<br />

Mohammed V, Rabat.


Liste des figures<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

224<br />

Liste des figures<br />

Fig. 1 : Répartition des différents domaines géologiques du Maroc et situation de la<br />

région de <strong>Témara</strong>................................................................................................... 3<br />

Fig. 2 : Carte géologique de la région de <strong>Témara</strong>.............................................................. 4<br />

Fig. 3 : Situation de <strong>Témara</strong> <strong>sur</strong> le diagramme pluviothermique de L. Emberger............. 6<br />

Fig. 4 : Les formations anté-quaternaires de la région de <strong>Témara</strong>..................................... 7<br />

Fig. 5 : Situation des principaux sites atériens de la région de Rabat-<strong>Témara</strong> et du<br />

Maroc oriental...................................................................................................... 16<br />

Fig. 6 : Restes humains de Dar-es-Soltane II................................................................... 18<br />

Fig. 7 : Origine des Ibéromaurusiens et devenir des Atériens......................................... 18<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />

Fig. 8 : Plan des fouilles dans la grotte d’El Mnasra........................................................ 31<br />

Fig. 9 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra............................ 35<br />

Fig. 10 : Matériel archéologique découvert dans la grotte d’El Mnasra............................ 36<br />

Fig. 11 : Coupe longitudinale G/H en 9 et 10.................................................................... 41<br />

Fig. 12 : Coupe transversale 9/10 en F et G....................................................................... 42<br />

Fig. 13 : Coupe longitudinale D/E en 4 et 5....................................................................... 43<br />

Fig. 14 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe G/H............ 47<br />

Fig. 15 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe G/H............................. 49<br />

Fig. 16 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la coupe G/H.. 50<br />

Fig. 17 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe 9/10............ 51<br />

Fig. 18 : Répartition des différentes fractions granulométriques de la coupe D/E............ 53<br />

Fig. 19 : Taux des carbonates de la coupe G/H.................................................................. 56<br />

Fig. 20 : Répartition morphoscopique des grains de quartz de la coupe G/H.................... 58


225<br />

Liste des figures<br />

Fig. 21 : Répartition des minéraux légers de la coupe G/H............................................... 75<br />

Fig. 22 : Taux des Minéraux. lourds et légers de la coupe G/H......................................... 76<br />

Fig. 23 : Variation des constituants du résidu lourd de la coupe G/H................................ 76<br />

Fig. 24 : Répartition des minéraux lourds transparents de la coupe G/H........................... 77<br />

Fig. 25 : Répartition des différentes familles minéralogiques de la coupe G/H................ 77<br />

Fig. 26 : Variation des différents type d'augite de la coupe G/H....................................... 79<br />

Fig. 27 : Répartition de minéraux ferromagnésiens de la coupe G/H................................ 79<br />

Fig. 28 : Répartition des minéraux métamorphiques de la coupe G/H.............................. 80<br />

Fig. 29 : Répartition des minéraux ubiquistes de la coupe G/H......................................... 80<br />

Fig. 30 : Répartition des minéraux argileux de la coupe G/H............................................ 84<br />

Fig. 31 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra.................... 86<br />

Fig. 32 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte d’El Mnasra.................... 87<br />

Fig. 33 : Stratigraphie de la grotte d’El Mnasra au niveau de la coupe longitudinale<br />

G/H....................................................................................................................... 91<br />

Fig. 34 : Aspect du microfacies de la couche A 4 montrant un charbon de bois en<br />

voie de fragmentation........................................................................................... 93<br />

Fig.35 : Vue, à la loupe binoculaire, de la couche A5 montrant un vide de bioturbation<br />

(terrier) de forme circulaire................................................................................... 95<br />

Fig.36 : Ossement brûlé de la couche A 8, affecté par la dissolution............................... 98<br />

Fig.37 : Le microfaciès de la couche A 9 montrant la matrice carbonatée répartie en<br />

plusieurs nodules.................................................................................................. 99<br />

Fig.38 : faciès de la couche A 10 montrant un niveau charbonneux à sa base riche en<br />

ossements et en morceaux de charbons de bois................................................... 101<br />

Fig.39.: Le microfaciès de la couche A 11 montrant de nombreuses lentilles de<br />

cendres de bois séparées par des lamines charbonneuses.................................... 103<br />

Fig.40: Le faciès de la couche A 12 montrant de nombreuses lentilles charbonneuses... 105<br />

Fig.41: La couche A 13 montrant le niveau clair concrétionné...................................... 106<br />

Fig. 42 : La couche A13 montrant des lamines argileuses riches en carbonates et<br />

séparées de micro-lamines sombres riches en matière organique..................... 107


<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />

226<br />

Liste des figures<br />

Fig. 43 : Vue générale de la grotte des Contrebandiers.................................................... 119<br />

Fig. 44 : Plan de fouilles de la grotte des Contrebandiers................................................ 120<br />

Fig. 45 : Coupe transversale 20/21 en I, J et K................................................................. 127<br />

Fig. 46 : Granulométrie globale du sédiment fin de la coupe 20/21................................ 130<br />

Fig. 47 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 20/21......................... 132<br />

Fig. 48 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés du remplissage<br />

de la grotte des Contrebandiers.......................................................................... 133<br />

Fig. 49 : Taux des carbonates dans la coupe 20/21.......................................................... 135<br />

Fig. 50 : Morphoscopie des grains de quartz de la grotte des Contrebandiers................. 137<br />

Fig. 51 : Nature des minéraux légers dans le remplissage de la grotte des<br />

Contrebandiers................................................................................................... 144<br />

Fig. 52 : Proportion du résidu lourd et du résidu léger.................................................... 145<br />

Fig. 53 : Répartition des différentes familles minéralogiques de la fraction lourde........ 145<br />

Fig. 54 : Répartition des minéraux métamorphiques....................................................... 146<br />

Fig. 55 : Répartition des minéraux ferromagnésiens........................................................ 147<br />

Fig. 56 : Répartition des minéraux ubiquistes.................................................................. 147<br />

Fig. 57 : Répartition des minéraux argileux dans le remplissage de la grotte des<br />

Contrebandiers................................................................................................... 149<br />

Fig. 58 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers........ 150<br />

Fig. 59 : Diffractogrammes des minéraux argileux de la grotte des Contrebandiers........ 151<br />

Fig. 60 : Colonne de prélèvements micromorphologiques de la grotte des<br />

Contrebandiers................................................................................................... 155<br />

Fig. 61 : Répartition des argiles en globules agrégés entre les grains de sables.............. 156<br />

Fig. 62 : Vide racinaire souligné par une auréole de calcite sparitique............................ 159<br />

Fig. 63 : Accumulation litée limono-argileuse dans un chenal de la couche CB 6.......... 160<br />

Fig. 64 : Accumulation de fines particules au niveau des chenaux.................................. 161


227<br />

Liste des figures<br />

Fig. 65 : La couche CB 9 montrant la calcite sparitique recristallisée dans la lumière<br />

des chenaux........................................................................................................ 162<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Fig. 66 : Vue générale de la grotte d’El Harhoura II........................................................ 169<br />

Fig. 67 : Plan de la grotte d’El Harhoura II...................................................................... 170<br />

Fig. 68 : Double sépulture néolithique découverte à El Harhoura II............................... 172<br />

Fig. 69 : Crâne néolithique découvert dans la couche 2 d’El Harhoura II en<br />

Octobre 2001...................................................................................................... 172<br />

Fig. 70 : Coupe stratigraphique du remplissage de la grotte d’El Harhoura II, établie<br />

par A. Debénath................................................................................................. 174<br />

Fig. 71 : Localisation des coupes prélevées <strong>sur</strong> le plan de la grotte et situation des<br />

prélèvements sédimentologiques <strong>sur</strong> la coupe O/P (C)..................................... 178<br />

Fig. 72 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P............................. 180<br />

Fig. 73 : Courbes cumulatives des sables décalcifiés de la coupe 0/P............................. 181<br />

Fig. 74 : Principaux résultats granulométriques des sables décalcifiés de la<br />

coupe O/P........................................................................................................... 182<br />

Fig. 75 : Taux des carbonates dans la coupe longitudinale O/P....................................... 184<br />

Fig. 76 : Répartition de différentes familles morphoscopiques des grains de quartz<br />

d'El Harhoura II.................................................................................................. 185<br />

Fig. 77 : Taux du résidu lourd de la coupe 0/P................................................................ 192<br />

Fig. 78 : Représentation de différentes familles minéralogiques de la coupe O/P........... 192<br />

Fig. 79 : Minéraux métamorphiques de la coupe O/P...................................................... 193<br />

Fig. 80 : Minéraux ferro-magnésiens de la coupe O/P..................................................... 194<br />

Fig. 81 : Minéraux ubiquistes de la coupe O/P................................................................ 194<br />

<strong>Chapitre</strong> VI : Synthèse générale<br />

Fig. 82 : Cheminements suivis par les grains de quartz du remplissage des grottes de<br />

<strong>Témara</strong>............................................................................................................... 203


Liste des tableaux<br />

<strong>Chapitre</strong> I : Contexte de l’étude<br />

Tableau 1 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et nordique .......12<br />

Tableau 2 : Corrélation du Quaternaire marin méditerranéen, atlantique et nordique .......13<br />

Tableau 3 : Nouvelles propositions chronologiques pour le Quaternaire marocain...........14<br />

Tableau 4 : Les premières classifications de l’Atérien.......................................................19<br />

Tableau 5 : Classification typologique de l’Atérien...........................................................20<br />

Tableau 6 : Principales datations radiométriques de l’Atérien marocain...........................21<br />

Tableau 7 : situation chronologique de l’Atérien du Maroc atlantique et sa comparaison<br />

avec celui du Sahara ........................................................................................21<br />

<strong>Chapitre</strong> II : Méthodologie<br />

Tableau 8 : Répartition granulométrique des constituants d’un sédiment..........................24<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />

Tableau 9 : Restes faunistiques découvert dans la grotte d’El Mnasra ..............................37<br />

Tableau 10: Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe G/H ..................45<br />

Tableau 11: Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe 9/10 ..................45<br />

Tableau 12 : Inventaire des prélèvements sédimentologiques de la coupe D/E...................45<br />

Tableau 13 : tableau synthétique du remplissage de la grotte d’El Mnasra ........................90<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />

Tableau 14 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe transversale 20/21 ................128<br />

Tableau 15 : tableau synthétique du remplissage de la grotte des Contrebandiers ............154<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Tableau 16: Répartition des objets coordonnés par carré..................................................173<br />

Tableau 17 : Prélèvements sédimentologiques de la coupe longitudinale O/P ..................177<br />

Tableau 18 : Tableau synthétique de la grotte d’El Harhoura II ........................................198


Liste des planches<br />

<strong>Chapitre</strong> III : La grotte d’El Mnasra<br />

Etude exoscopique des grains de quartz<br />

Planche I : ...........................................................................................................................65<br />

Planche II :..........................................................................................................................67<br />

Planche III :.........................................................................................................................69<br />

Planche IV : ........................................................................................................................71<br />

Planche V :..........................................................................................................................73<br />

Planche VI : ........................................................................................................................74<br />

Microfaciès de certaines couches de la grotte d’El Mnasra<br />

Planche VII : .......................................................................................................................115<br />

Planche VIII :......................................................................................................................117<br />

<strong>Chapitre</strong> IV : La grotte des Contrebandiers<br />

Etude exoscopique des grains de quartz<br />

Planche IX : ........................................................................................................................141<br />

Planche X :..........................................................................................................................142<br />

Planche XI : ........................................................................................................................143<br />

Microfaciès de certaines couches de la grotte des Contrebandiers<br />

Planche XII : .......................................................................................................................167<br />

<strong>Chapitre</strong> V : La grotte d’El Harhoura II<br />

Etude exoscopique des grains de quartz<br />

Planche XIII :......................................................................................................................189<br />

Planche XIV : .....................................................................................................................190<br />

Planche XV :.......................................................................................................................191


Table des matières<br />

230<br />

Table des matières<br />

Introduction ..............................................................................................................................1<br />

CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ETUDE<br />

1. Aperçu géologique <strong>sur</strong> la région de <strong>Témara</strong> ......................................................................3<br />

1. 1. Morphologie ...................................................................................................................5<br />

1. 2. Données climatiques.......................................................................................................5<br />

1. 2. 1. Précipitations ..........................................................................................................5<br />

1. 2. 2. Vents.......................................................................................................................5<br />

1. 2. 3. Températures ..........................................................................................................6<br />

1. 3. Cadre géologique............................................................................................................7<br />

1. 3. 1. Les formations anté-quaternaires............................................................................7<br />

1. 3. 2. Les formations quaternaires : classifications chronologiques du ...........................8<br />

2. Données générales <strong>sur</strong> la préhistoire au Maroc notamment la région de <strong>Témara</strong>.......15<br />

2. 1. Historique des recherches.............................................................................................15<br />

2. 2. Définition de l’Atérien..................................................................................................16<br />

2. 3. Les Hommes atériens....................................................................................................17<br />

2. 4. Origine et devenir des atériens .....................................................................................18<br />

2. 5. Classification typologique de l’Atérien marocain........................................................19<br />

2. 6. Chronologie ..................................................................................................................20<br />

2. 7. Stratigraphie générale des grottes de la région de Rabat..............................................22<br />

CHAPITRE II : METHODOLOGIE<br />

1. Etude sédimentologique .....................................................................................................23<br />

1. 1. Granulométrie...............................................................................................................23<br />

1. 2. Calcimétrie....................................................................................................................25<br />

1. 3. Morphoscopie des grains de quartz ..............................................................................26<br />

1. 4. Exoscopie des grains de quartz.....................................................................................27<br />

1. 5. Minéraux légers ............................................................................................................27<br />

1. 6. Minéraux lourds............................................................................................................28<br />

2. Etude micromorphologique...............................................................................................29


CHAPITRE III : LA GROTTE D'EL MNASRA<br />

231<br />

Table des matières<br />

1. Présentation du site ............................................................................................................31<br />

1. 1. Situation de la grotte.....................................................................................................31<br />

1. 2. Description de la grotte.................................................................................................31<br />

1. 3. Historique .....................................................................................................................32<br />

1. 4. Stratigraphie..................................................................................................................32<br />

1. 5. Matériel archéologique.................................................................................................33<br />

1. 5. 1. Matériel lithique ...................................................................................................33<br />

1. 5. 2. Matériel paléontologique......................................................................................37<br />

1. 5. 3. Découvertes anthropologiques .............................................................................37<br />

1. 6. Attribution chronologique ............................................................................................37<br />

2. Etude sédimentologique .....................................................................................................38<br />

2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle ......................................................................38<br />

2. 2. Prélèvements sédimentologiques..................................................................................44<br />

2. 3. Etude granulométrique .................................................................................................46<br />

2. 3. 1. Granulométrie de la fraction grossière (> 2 mm) .................................................46<br />

2. 3. 2. Granulométrie de la fraction fine (< 2 mm) .........................................................46<br />

2. 3. 2.1 Granulométrie de la coupe longitudinale G/H en 9 et 10 . ............................46<br />

2. 3. 2. 2. Granulométrie de la coupe transversale 9/10 ...............................................51<br />

2. 3. 2. 3. Granulométrie de la coupe longitudinale D/E ..............................................52<br />

2. 3. 2. 4. Conclusion....................................................................................................54<br />

2. 4. Calcimétrie....................................................................................................................55<br />

2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ..............................................................................57<br />

2. 6. Exoscopie des grains de quartz.....................................................................................59<br />

2. 7. Etude de la fraction légère ............................................................................................75<br />

2. 8. Etude des minéraux lourds ...........................................................................................76<br />

2. 8. 1. Etude quantitative.................................................................................................76<br />

2. 8. 2. Etude qualitative...................................................................................................80<br />

2. 8. 3. Conclusion............................................................................................................82<br />

2. 9. Etude des minéraux argileux ........................................................................................83<br />

2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.........................................................88<br />

3. Etude micromorphologique...............................................................................................91<br />

3. 1. Prélèvement des échantillons........................................................................................91<br />

3. 2. Description générale des lames minces du remplissage...............................................91


232<br />

Table des matières<br />

3. 3. Etude des microfacies du remplissage de la grotte.......................................................93<br />

3. 4. Interprétation ..............................................................................................................109<br />

3. 5. Conclusion..................................................................................................................111<br />

CHAPITRE IV : LA GROTTE DES CONTREBANDIERS<br />

1. Présentation de la grotte ..................................................................................................119<br />

1. 1. Situation et description du site....................................................................................119<br />

1. 2. Historique ...................................................................................................................120<br />

1. 3. Stratigraphies établies antérieurement........................................................................121<br />

2. Etude sédimentologique ...................................................................................................125<br />

2. 1. Stratigraphie établie par l’étude actuelle ....................................................................125<br />

2. 2. Prélèvements sédimentologiques................................................................................128<br />

2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................129<br />

2. 3. 1. Granulométrie globale de la coupe transversale 20/21.......................................129<br />

2. 3. 2. Paramètres et indices granulométriques des sables ............................................130<br />

2. 3. 3. Conclusion :........................................................................................................134<br />

2. 4. Calcimétrie..................................................................................................................135<br />

2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ............................................................................137<br />

2. 6. Exoscopie des grains de quartz...................................................................................138<br />

2. 7. Minéraux légers ..........................................................................................................144<br />

2. 8. Minéraux lourds..........................................................................................................145<br />

2. 9. Minéraux argileux.......................................................................................................148<br />

2. 10. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.......................................................152<br />

3. Micromorphologie de la grotte des Contrebandiers .....................................................155<br />

3. 1. Prélèvements...............................................................................................................155<br />

3. 2. Description des couches .............................................................................................156<br />

3. 3. Conclusion..................................................................................................................164<br />

CHAPITRE V : LA GROTTE D'EL HARHOURA II<br />

1. Présentation de la grotte ..................................................................................................169<br />

1. 1. Situation du site ..........................................................................................................169<br />

1. 2. Description du site......................................................................................................169<br />

1. 3. Historiques de recherches...........................................................................................170


233<br />

Table des matières<br />

1. 4. Données anthropologiques .........................................................................................171<br />

1. 5. Découvertes paléontologiques et archéologiques.......................................................173<br />

1. 6. Stratigraphie établie par A. Debénath (1978).............................................................173<br />

2. Etude sédimentologique ...................................................................................................175<br />

2. 1. Stratigraphie................................................................................................................175<br />

2. 2. Prélèvement des échantillons......................................................................................176<br />

2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................177<br />

2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................178<br />

2. 3. Etude granulométrique ...............................................................................................179<br />

2. 3. 1. Paramètres et indices granulométriques des sables ............................................179<br />

2. 3. 2. Conclusion..........................................................................................................183<br />

2. 5. Morphoscopie des grains de quartz ............................................................................184<br />

2. 6. Exoscopie des grains de quartz...................................................................................185<br />

2. 7. Etude des minéraux lourds .........................................................................................192<br />

2. 8. Conclusion relative à l’étude sédimentologique.........................................................195<br />

CHAPITRE VI : SYNTHESE GENERALE<br />

1. Interprétation des résultats..............................................................................................199<br />

2. Quelques formes de l’impact de l’homme dans le remplissage des grottes de <strong>Témara</strong><br />

................................................................................................................................................206<br />

3. Conclusion générale..........................................................................................................208<br />

Bibliographie.........................................................................................................................211<br />

Liste des figures ....................................................................................................................224<br />

Liste des tableaux..................................................................................................................228<br />

Liste des planches .................................................................................................................229

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