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Plan paysage & patrimoine<br />

Quartier Hauts Pavés Saint-Félix<br />

Les habitants vous diront que leur quartier<br />

Hauts-Pavés / Saint-Félix est composé de<br />

multiples petits quartiers. La richesse et<br />

l’intérêt de son paysage résident dans ce<br />

caractère composite: petits paysages dans le<br />

grand paysage.<br />

Cette complexité traduit la mémoire du<br />

paysage urbain qui s’est constitué au fil du<br />

temps. Ancien territoire périurbain a dominante<br />

agricole, parsemé de quelques faubourgs,<br />

dont le village de Barbin, traversé des grandes<br />

routes de Vannes et Rennes, le quartier s’est<br />

densifié selon plusieurs dynamiques: par la<br />

construction le long des voies pénétrantes,<br />

par la constitution de grands domaines, par<br />

l’industrialisation en bords d’Erdre, par la<br />

planification de grands lotissements au XIX e ,<br />

puis par la densification diffuse dans ce tissu<br />

hétéroclite.<br />

Mélange d’ancien et de moderne, d’immeubles<br />

et de maisonnettes, de grands boulevards et<br />

de jardins secrets, Hauts-Pavés / Saint-Félix<br />

est le quartier des contrastes entre densité<br />

urbaine et intimité de quartier. Sa face visible,<br />

qui se montre à la population en transit le long<br />

des boulevards, cache un « esprit village » que<br />

l’on découvre en prenant le temps de flâner.<br />

Son originalité et sa richesse se donnent à<br />

voir à qui sait observer et prendre le temps de<br />

vivre au quotidien.<br />

Les habitants du quartier sont attachés à<br />

cette singularité et agissent pour freiner la<br />

banalisation urbaine. Cet atlas a pour but de<br />

décrire leur vision du quartier vu de l’intérieur,<br />

et amener l’idée que le patrimoine que l’on<br />

souhaite voir perdurer n’est pas toujours celui<br />

le plus spectaculaire. Ici c’est la diversité et<br />

l’accumulation des curiosités qui fait sens.<br />

Le paysage patrimonial du quartier est un<br />

ensemble, qui ne peut se transmettre qu’au<br />

travers d’une attention portée à chaque chose.<br />

De par son caractère composite, ce patrimoine<br />

«immatériel» est plus difficile a conserver<br />

qu’un monument historique « classique » ou<br />

qu’un style architectural définit. C’est donc<br />

à chaque nouveau projet de construction /<br />

transformation que les porteurs de projet<br />

doivent soulever les questions que pose cet<br />

atlas.<br />

Enfin, pour donner toute sa portée à la<br />

démarche, il faut prendre cet atlas comme une<br />

incitation au dialogue et à la co-construction.<br />

L’esprit de Hauts-Pavés / Saint-Félix nait de la<br />

rencontre entre les habitants d’ici et d’ailleurs.<br />

C’est par la rencontre entre porteurs de projets<br />

et connaisseurs de l’esprit des lieux, que doit<br />

se construire le paysage de demain.<br />

Cet <strong>Atlas</strong> Paysager Sensible est le fruit de la<br />

réflexion et des débats des quelques quinze<br />

participants au Plan Paysage et Patrimoine<br />

pour le quartier. Il est structuré autour de<br />

grands constats sur le patrimoine actuel et<br />

les dynamiques à l’œuvre. Pour chacun des<br />

constats, des enjeux et des objectifs paysagers<br />

partagés ont été définis et illustrés d’actions<br />

concrètes sont proposées.<br />

<strong>Atlas</strong><br />

PAYSAGER SENSIBLE<br />

Plan paysage & patrimoine<br />

Quartier Hauts-Pavés / Saint-Félix<br />

JUIN 2016<br />

CAMPO atelier de paysage / Scopic<br />

JUIN 2016<br />

CAMPO atelier de paysage / Scopic<br />

2


SOMMAIRE<br />

PARTIE 2<br />

Imaginer l’évolution du paysage et du patrimoine<br />

du quartier Haut-Pavés / Saint-Félix<br />

INTRODUCTION GÉNÉRALE & CARTE p. 5<br />

PARTIE 1<br />

Le récit du paysage et du patrimoine<br />

du quartier Haut-Pavés / Saint-Félix<br />

MÉMOIRE DE LA PRODUCTION D’ATELIER<br />

CHAPITRE 1<br />

Le paysage du quartier vu par ses habitants<br />

“ LAISSEZ-NOUS VOUS CONTER NOTRE QUARTIER ”<br />

p. 8<br />

p. 9<br />

DIAGNOSTIC – OBJECTIFS PARTAGÉS – PROGRAMME D’ACTIONS<br />

CHAPITRE 1<br />

LE bati et les formes urbaines<br />

p. 34<br />

p. 35<br />

1 . DIAGNOSTIC ET OBJECTIF PARTAGÉ p. 35<br />

2 . PROGRAMME D’ACTIONS p. 37<br />

3 . CATALOGUE DE SITUATIONS “ références issues des quartiers " p. 39<br />

CHAPITRE 2<br />

LES ambianceS urbaineS<br />

p. 51<br />

1 . DIAGNOSTIC ET OBJECTIF PARTAGÉ p. 51<br />

2 . PROGRAMME D’ACTIONS p. 53<br />

3 . CATALOGUE DE SITUATIONS “ références issues des quartiers " p. 55<br />

1 . De Hauts-Pavés à Saint-Félix : de la ville au village p. 9<br />

2 . Une nature en ville sous-exploitée ? p. 11<br />

3 . Un patrimoine du quotidien p. 13<br />

4 . Quartier en chantier p. 15<br />

CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté par les paysagistes<br />

“ LA MÉMOIRE DU PAYSAGE ”<br />

p. 17<br />

1 . Introduction p. 17<br />

2 . Comment se sont constitués le patrimoine et le paysage urbain actuel ? p. 19<br />

3 . Que reste-t’il du Gué Moreau ? p. 25<br />

4 . Quels espaces à usage public pour les quartiers ? p. 29<br />

5 . Conclusion : Un paysage formé de petits paysages p. 31<br />

CHAPITRE 3<br />

LE VÉGÉTAL<br />

p. 61<br />

1 . DIAGNOSTIC ET OBJECTIF PARTAGÉ p. 61<br />

2 . PROGRAMME D’ACTIONS p. 63<br />

3 . CATALOGUE DE SITUATIONS “ références issues des quartiers " p. 65<br />

CHAPITRE 4<br />

LE PETIT PATRIMOINE<br />

p. 69<br />

1 . DIAGNOSTIC ET OBJECTIF PARTAGÉ p. 69<br />

2 . PROGRAMME D’ACTIONS p. 71<br />

3 . CATALOGUE DE SITUATIONS “ références issues des quartiers " p. 73<br />

CHAPITRE 5<br />

LE PATRIMOINE GÉOGRAPHIQUE<br />

p. 77<br />

1 . DIAGNOSTIC ET OBJECTIF PARTAGÉ p. 77<br />

2 . PROGRAMME D’ACTIONS p. 79<br />

3 . CATALOGUE DE SITUATIONS “ références issues des quartiers " p. 81<br />

ANNEXES<br />

Tableau Synthétique<br />

DIAGNOSTIC – OBJECTIFS PARTAGÉS – PROGRAMME D’ACTIONS<br />

p. 85<br />

3 4


INTRODUCTION GENERALE<br />

& CARTE<br />

axe de la rue<br />

Paul Bellamy<br />

périmètre du Plan<br />

Paysage & Patrimoine<br />

boulevards périphériques<br />

du XIX e siècle<br />

AVANT-PROPOS<br />

Cet <strong>Atlas</strong> Paysager Sensible est le fruit de la réflexion et des débats<br />

des participants du Plan Paysage du quartier Hauts-Pavés / Saint-Félix.<br />

Il est structuré autour de grands constats sur le patrimoine actuel et les<br />

dynamiques à l’œuvre dans le quartier. Pour chacun des constats, des enjeux<br />

et des objectifs paysagers partagés ont été définis et illustrés, des actions<br />

concrètes à mettre en œuvre ont été proposées.<br />

Cet <strong>Atlas</strong> Paysager Sensible est à la<br />

fois un témoignage de la démarche de<br />

co-construction et une ressource pour<br />

l’aménagement du quartier. Il porte la parole<br />

des citoyens auprès des services, des élus<br />

et des acteurs de la construction afin de les<br />

guider dans leurs intentions de projet pour le<br />

quartier Hauts-Pavés / Saint-Félix.<br />

Cet <strong>Atlas</strong> Paysager Sensible<br />

porte la parole des citoyens<br />

auprès des services, des<br />

élus et des acteurs de la<br />

construction...<br />

Cet <strong>Atlas</strong> Paysager Sensible est issu de l’engagement de toute une équipe :<br />

la maîtrise d’ouvrage, les paysagistes de l’atelier CAMPO, les étudiants du<br />

Master Ville & Territoire, l’agence Scopic, prestataire de la collectivité chargé<br />

de piloter le dispositif de concertation, et surtout les membres de l’Atelier<br />

Citoyen, habitants du quartier, qui ont accepté de consacrer du temps et<br />

de l’énergie à ce projet. Qu’ils en soient remerciés.<br />

LE DÉROULÉ DE LA DÉMARCHE<br />

Les élus ont, dès le début de l’Atelier citoyen,<br />

posé les règles du débat dans le cadre d’un<br />

mandat citoyen. Ils y ont indiqué que le Plan<br />

Paysage et Patrimoine devait être un outil<br />

pour aider à construire une ville centre où il<br />

fait bon vivre :<br />

• Une ville durable et écologique qui se<br />

renouvelle sans rupture ;<br />

• Une ville de proximité (des services, des<br />

écoles, des commerces, des transports, des<br />

lieux associatifs, etc.) ;<br />

• Une ville conviviale avec des espaces de<br />

rencontre ;<br />

• Une ville facile où l’on retrouve le temps de<br />

vivre ;<br />

• Une ville tranquille avec des espaces de<br />

respiration et des espaces verts.<br />

centre<br />

urbain<br />

ancien<br />

Il était ainsi demandé aux participants de<br />

l’Atelier d’apporter leur vision du paysage<br />

et de co-construire, avec les paysagistes, un<br />

<strong>Atlas</strong> Paysager Sensible, document référence<br />

pour guider l’action des professionnels publics<br />

ou privés qui interviennent dans le quartier.<br />

Pour parvenir à l’<strong>Atlas</strong> Paysager Sensible,<br />

plusieurs temps d’échanges ont été<br />

nécessaires. Ils ont pris la forme de reportages<br />

photos restitués en d’entretiens individuels, de<br />

photographies, d’ateliers de travail ou encore<br />

de dérives urbaines. Le dernier temps, fin juin<br />

2016, a été consacré à la finalisation de l’<strong>Atlas</strong><br />

Paysager.<br />

LE DÉROULÉ<br />

DE L’ATELIER<br />

En retour la ville s’engage à étuder les<br />

propositions des habitants et à revenir vers<br />

eux pour exposer les actions retenues.<br />

RESTITUTION<br />

DE L’ATELIER<br />

FIN 2016<br />

1 2 3 4 5 6<br />

DÉCEMBRE 2015<br />

JANVIER 2016 FÉVRIER 2016 MARS-AVRIL 2016 AVRIL-MAI 2016 JUIN 2016<br />

Lundi 14 décembre :<br />

Lancement de l’atelier.<br />

Du 4 au 16 janvier :<br />

Entretiens individuels<br />

avec les étudiants.<br />

Restitution<br />

des reportages photo.<br />

Mecredi 9 mars 18H30 :<br />

Atelier « Partage des points<br />

de vue » et préparation<br />

de la déambuation.<br />

Samedi 19 mars 9H30 :<br />

Déambulation urbaine<br />

« Recensement<br />

des constats ».<br />

Jeudi 12 mai :<br />

Atelier de créativité :<br />

élaboration<br />

de recommandations<br />

collectives pour le Paysage.<br />

Mercredi 29 juin :<br />

Atelier de mise au point<br />

du projet d’<strong>Atlas</strong> Paysager<br />

Sensible.<br />

Samedi 23 janvier 9h30-12h :<br />

Dérive urbaine.<br />

5 6


PARTIE 1<br />

Le récit du paysage et<br />

du patrimoine du quartier<br />

HautS-Pavés / Saint-Félix<br />

MÉMOIRE DE LA PRODUCTION D’ATELIER<br />

7<br />

8


CHAPITRE 1<br />

LE PAYSAGE DU QUARTIER<br />

VU PAR SES HABITANTS<br />

De la ville au village<br />

L’attrait d’un ” village ” :<br />

Au moment de la Fête de la Musique,<br />

les différents commerçants se<br />

réunissent, ils sortent des tables où<br />

on peut manger, il y a des concerts.<br />

C’est une ambiance de quartier, un peu<br />

familiale, un peu festive. C’est aussi<br />

pour ça que cette place, c’est le cœur<br />

de notre quartier. Et puis il y a l’église<br />

aussi, ça fait partie de la vie d’une<br />

ville.<br />

La place Saint-Pasquier<br />

Un quartier qui respire :<br />

C’est tous les petits recoins...<br />

Moi j’aime bien me promener dans<br />

les ruelles et me perdre parce qu’il<br />

y a beaucoup d’impasses qui sont<br />

des petits coins de paradis, c’est<br />

tout petit, on y passe, on s’y perd<br />

comme ça.<br />

La place Saint-Félix<br />

“ LAISSEZ-NOUS VOUS CONTER<br />

NOTRE QUARTIER... ”<br />

Fiers de leur quartier, les habitants apprécient son ambiance<br />

villageoise et bucolique et se questionnent quant à son avenir.<br />

Les entretiens avec les étudiants et les promenades urbaines ont été<br />

l’occasion pour eux de raconter leur ville, d’évoquer des souvenirs,<br />

des anecdotes, de parler de leur quotidien et d’imaginer son avenir.<br />

Rue Paul Bellamy<br />

Un boulevard Bellamy qui divise :<br />

Il y a quand même le boulevard Paul<br />

Bellamy qui casse le contact entre<br />

Hauts-Pavés et Saint-Félix.<br />

Boulevard Bellamy, le problème c’est<br />

les entrées de rue, [...] chacunes<br />

à traiter spécifiquement. Il faut<br />

aussi bien penser la requalification<br />

des passages piétons car on a<br />

l’impression que ça a été fait au<br />

coup par coup.<br />

Autour de<br />

l’ancienne carriere<br />

des frEres Bonnamen<br />

Découvrir et faire découvrir :<br />

Ce qui est intéressant c’est que c’est<br />

aussi un endroit où on passe et tout<br />

d’un coup on découvre qu’on est<br />

effectivement sur une hauteur et on<br />

découvre cette vue sur la ville. Ça<br />

vaudrait vraiment le coup que ce soit<br />

un peu arrangé au niveau verdure,<br />

que ça garde son effet de surprise,<br />

de découverte. Si ça devenait un<br />

itinéraire touristique, ça perdrait son<br />

charme.<br />

Touriste à l’intérieur de<br />

sa ville, c’est le genre<br />

de démarche qui fait<br />

découvrir, qui fait qu’on<br />

se rend dans son quartier<br />

pour découvrir d’autres<br />

choses, d’autres lieux.<br />

9<br />

10


CHAPITRE 1<br />

LE PAYSAGE DU QUARTIER<br />

VU PAR SES HABITANTS<br />

Une nature en ville sous-exploitée ?<br />

La nature est au coin de la rue :<br />

À faire découvrir, c’est la rue<br />

Le Braz. Il y a plein de maisons<br />

individuelles, elles sont à<br />

“ touche-touche ”, mais toutes<br />

avec un petit jardin devant.<br />

Et ce jardin n’est clos que par des<br />

grillages, donc il y a de la verdure,<br />

qui n’est pas cachée par un mur,<br />

mais qui, au contraire, adore<br />

dépasser le grillage...<br />

Le Gué Moreau, c’est joli<br />

et puis en même temps ça<br />

évoque le passé géologique<br />

et toute une période avec des<br />

cressonnières, des bêtes qui<br />

mangeaient...<br />

Sur les traces<br />

du Gué Moreau<br />

Des collines mais peu de points de vue :<br />

J’aime beaucoup cette rue parce qu’il<br />

y a l’Erdre au bout évidemment, mais<br />

également parce qu’elle est en pente et<br />

que du coup, quand on arrive en haut<br />

de la rue, (...) on a un point de vue.<br />

Quand je rentre du travail, il y a une<br />

sérénité à voir cette rue avec l’Erdre<br />

au bout et ses arbres sur le côté. C’est<br />

un moment que j’aime bien. A chaque<br />

fois je me dis “ qu’est-ce que je suis<br />

contente d’habiter ici ” !<br />

Ruelle du mont Goguet<br />

Rue Anatole Le-Braz<br />

Les rives de l’Erdre<br />

Des espaces verts remarquables<br />

mais insuffisants :<br />

Le parc des Capucins, c’est un<br />

espace vert où j’aime bien retourner<br />

parce que c’est une zone de calme<br />

où on peut être au milieu de grands<br />

arbres, et où on peut entendre le<br />

chant des oiseaux. Il y a un petit côté<br />

patrimoine aussi avec le monastère<br />

des Capucins qui est juste en bordure<br />

du parc. Espoir d’agrandissement<br />

avec cette opération immobilière qui<br />

est en chantier et qui devrait nous<br />

amener 3000 m² de plus, avec une<br />

connexion de l’autre côté…<br />

Le parc des Capucins<br />

L’Erdre, appréciée mais maltraitée :<br />

Hier, j’ai marché quatre heures, sur<br />

les bords de l’Erdre, il faisait beau.<br />

A un moment, il y avait plein de<br />

mouettes, dans la lumière d’hiver,<br />

vers quatre, cinq heures... c’était<br />

magique ! Et on se disait : quand<br />

même, on est en pleine ville et on<br />

a ça ! C’était magnifique.<br />

J’ai vu petit à petit tomber les<br />

maisons du bord de l’Erdre pour<br />

être remplacées par des immeubles.<br />

(…) Ce que j’aimerais, c’est que ce<br />

soit vraiment pensé et qu’on fasse<br />

attention aux différences, au regard<br />

qu’on porte, aux hauteurs aussi.<br />

11<br />

12


DOCUMENT DE TRAVAIL<br />

CHAPITRE 1<br />

LE PAYSAGE DU QUARTIER<br />

VU PAR SES HABITANTS<br />

Un patrimoine du quotidien<br />

Une diversité architecturale appréciée :<br />

Et puis, ce mélange d’architectures<br />

avec, par exemple, cette façade qui<br />

n’a aucun intérêt, classique, mais<br />

qui côtoie une maison que l’on<br />

croirait de bord de mer du début<br />

du siècle. C’est rigolo, ça donne un<br />

caractère, un mélange de choses...<br />

presque un peu Walt Disney ! Mais<br />

bon, c’est très Nantais ça.<br />

Rues coquettes et rues privées :<br />

Parce qu’elles sont préservées,<br />

souvent ce sont même des ruelles<br />

qui ont été privatisées... Du coup, ça<br />

permet de déambuler dans la ville<br />

et d’avoir cette impression d’être un<br />

peu à la campagne, quoi, même s’il<br />

y a beaucoup de bâtiments, mais il y<br />

a tellement de tranquilité, beaucoup<br />

de jardins, on entend même les<br />

oiseaux en pleine ville, donc c’est<br />

sympa, quoi.<br />

Rue souvestre et quartier<br />

des “ impasses " privées<br />

Maisons remarquables,<br />

témoins du passé :<br />

Là, on a un truc intéressant,<br />

c’est l’impasse de la Courtine.<br />

C’est dommage que ça ne soit<br />

pas mis en valeur, ce mur qui<br />

est quand même très ancien.<br />

Il a 400 ans. C’est un des plus<br />

vieux vestiges du quartier.<br />

Un patrimoine religieux<br />

encore très présent :<br />

On se rend compte que les vies de<br />

quartier fonctionnent encore par<br />

paroisses. Saint-Similien, Saint-<br />

Felix, Saint-Pasquier, etc. C’est<br />

des vies de paroisses.<br />

Le château rue d’Auvours, c’est<br />

pas que je trouve ça d’une<br />

beauté absolument renversante<br />

mais ça a un caractère quoi,<br />

c’est aussi du patrimoine de<br />

Nantes un peu historique, du<br />

vieux patrimoine.<br />

13 14


DOCUMENT DE TRAVAIL<br />

CHAPITRE 1<br />

LE PAYSAGE DU QUARTIER<br />

VU PAR SES HABITANTS<br />

Quartier en chantier<br />

La crainte de l’uniformisation :<br />

Un espace public en<br />

manque d’attention :<br />

Rue de la Carterie, là, c’est<br />

d’une tristesse, pour l’instant<br />

le problème c’est que, pour<br />

apprécier les vues, quand il y a<br />

un énorme points encombrants,<br />

malheureusement l’œil est<br />

d’abord attiré par lui.<br />

Cette petite rue est agréable, elle a une<br />

histoire, elle a un aspect village. Et là,<br />

tout va disparaître... On n’est pas contre<br />

les constructions ! On n’est pas contre un<br />

projet, mais un peu plus bas ! Et avec un<br />

peu plus de recul.<br />

Rue de la carterie<br />

Densification et qualité de vie,<br />

des espaces verts menacés ? :<br />

Évoluer en respectant l’existant :<br />

Clinique Saint AUgustin, là ils ont<br />

respecté le patrimoine. Ah là, ça<br />

va être bien ! Là, ils mettent en<br />

valeur, ils ne détruisent pas grand<br />

chose. C’est vraiment du beau<br />

boulot. Il y aura un parc, il sera<br />

public. Si bien que le bâtiment<br />

principal, le vieux bâtiment, il se<br />

verra.<br />

Si on peut faire en sorte dans le quartier<br />

que les nouveaux immeubles, les nouvelles<br />

constructions ne soient pas trop hauts, qu’on<br />

puisse garder une diversité, qu’on fasse<br />

attention lors de nouvelles constructions à<br />

ce qu’une part puisse préserver les arbres<br />

qui existent déjà. Avoir à la fois des normes<br />

de hauteur mais aussi de végétalisation, de<br />

se dire «ok, vous pouvez construire, mais<br />

s’il y a des arbres remarquables, vous vous<br />

débrouillez, on garde» [...] Si on construit des<br />

immeubles, construisons aussi des jardins.<br />

clinique<br />

saint-augustin<br />

15<br />

16


1 . INTRODUCTION<br />

CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

Cette “ vision ” paysagère des quartiers n’est pas exhaustive, elle forme un parallèle au récit par<br />

ses habitants.<br />

Découvrant cette partie de la ville lors de déambulations, d’échanges en ateliers, d’apport de<br />

connaissances historiques avec les participants au Plan Paysage & Patrimoine, nous, paysagistes,<br />

avons ensuite décortiqué et analysé ce territoire, en nous attachant à suivre le fil des préoccupations<br />

mises en avant lors de ces rencontres.<br />

Au début de notre travail commun, nous avons tenté de donner la définition des termes “ paysage ”<br />

et “ patrimoine ”, car c’est sous ce prisme que nous devions en premier lieu re-découvrir ces<br />

quartiers de Nantes.<br />

Voici donc une proposition de définitions :<br />

PAysage<br />

C’est une valeur reconnue, au point qu’existe<br />

une convention européenne du paysage, qui<br />

définit ainsi le terme :<br />

“ Une partie de territoire telle que perçue par<br />

les populations, dont le caractère résulte de<br />

facteurs naturels et/ou humains, et de leurs<br />

interrelations. ”<br />

Cette définition peut se décortiquer ainsi :<br />

• Partie de territoire : référence au pays, qui a<br />

une existence physique et des limites<br />

• Perçue : les sens en action, la vue en premier<br />

lieu<br />

• Populations : construction commune, partagée,<br />

culturelle<br />

• Caractère : un esprit global, un ensemble, un<br />

tout qui fait sens<br />

• Interrelations : notion transversale qui s’intéresse<br />

à ce qui se passe entre les choses.<br />

Patrimoine<br />

Ce qui est considéré comme l’héritage<br />

commun d’un groupe.<br />

Ce qui revêt une grande valeur parce qu’il<br />

caractérise une époque, une culture, un<br />

événement .<br />

Ce qui mérite d’être préservé et valorisé pour<br />

être transmis aux générations futures.<br />

Paysage et patrimoine<br />

Puisque le paysage fait référence à ce qui<br />

est acquis et a une valeur, on peut parler de<br />

patrimoine. Le paysage et le patrimoine sont<br />

liés.<br />

Cependant, le paysage est vivant, il se (re)<br />

construit en permanence par l’action de<br />

l’homme et de la nature. C’est donc avant<br />

tout la traduction d’un patrimoine immatériel<br />

et culturel, parallèlement au champ du<br />

patrimoine historique.<br />

Les thématiques de réflexions<br />

transversales proposées aux<br />

participants lors des ateliers.<br />

Elles ont permis de diversifier<br />

la vision du territoire urbain.<br />

La ville composite<br />

La ville est une mosaïque d’éléments qui<br />

reflètent les différents temps de sa construction,<br />

les différentes façons d’y vivre, d’y travailler,<br />

de se déplacer qui s’y sont succédées.<br />

La ville est une dynamique : elle s’est constituée<br />

sur elle-même et continue à muter.<br />

Certaines personnes, figures du quartier,<br />

ont influencé / construit des éléments<br />

incontournables du quartier. Vivre aujourd’hui<br />

dans les quartiers, c’est faire évoluer ce<br />

patrimoine paysager urbain qui s’est constitué<br />

sur un temps long.<br />

Densité et porosité du bâti<br />

Réponses locales à l’urgence planétaire de<br />

limiter l’extension urbaine, la consommation<br />

des sols et de l’énergie liés aux déplacements,<br />

de limiter l’artificialisation des sols.<br />

Densité : accueillir plus d’habitants et plus<br />

d’activités sur une même surface.<br />

Porosité : verticale (sol poreux, perméable et<br />

végétalisé), horizontale (circulations, vues,<br />

flux).<br />

Au-delà des styles architecturaux, les degrés<br />

de densité ou de porosité du bâti et du sol<br />

permettent d’identifier un quartier. Ils sont<br />

constitutifs du paysage urbain.<br />

Densité et porosité influencent directement les<br />

conditions de vie (ensoleillement, facilités de<br />

déplacement, végétation, etc.) et de manière<br />

indirecte sur les rapports sociaux entre les<br />

habitants.<br />

Le mystere, l’imaginaire<br />

comme valeur<br />

patrimoniale du quartier<br />

Certains lieux dans la ville sont inaccessibles<br />

et parfois invisibles, pourtant ils peuvent<br />

représenter à nos yeux le quartier, ses valeurs.<br />

Le paysage urbain est constitué d’éléments<br />

tangibles, mais également de la somme des<br />

représentations que nous en avons, de notre<br />

mémoire, de nos fantasmes, des histoires qui<br />

s’y sont déroulées.<br />

Les surgissements<br />

dans la ville<br />

Rencontrer un rocher en pleine ville suscite<br />

toujours surprise et plaisir, voir un brin d’herbe<br />

pousser entre deux plaques de bitume ou<br />

tomber sur un puits nous ramène à la réalité d’un<br />

sol vivant. Ce patrimoine naturel, biologique<br />

ainsi que le petit patrimoine sont maintenant<br />

pris en compte dans la réglementation urbaine<br />

et dans les valeurs patrimoniales.<br />

Les marques<br />

d’appropriation et de<br />

création individuelles<br />

Les signes individuels, volontairement ou<br />

involontairement démonstratifs, visibles dans<br />

l’espace public, marquent le paysage du<br />

quartier.<br />

Le moi face à la règle collective, la libre<br />

interprétation des règles urbaines ;<br />

Les choses là où on ne les attend pas<br />

(restaurant dans une salle à manger) ;<br />

Des aménagements alternatifs, non<br />

standardisés…<br />

Ces actions sont par essence transgressives<br />

face au mimétisme d’usage général.<br />

17<br />

18


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

2 . COMMENT SE SONT CONSTITUÉS<br />

LE PATRIMOINE ET LE PAYSAGE<br />

URBAIN ACTUELS ?<br />

La remarque revient souvent : le périmètre de l’<strong>Atlas</strong> regroupe plusieurs<br />

quartiers différents dans leurs formes et dans la façon de les vivre.<br />

Les cartes anciennes nous permettent de comprendre comment se sont<br />

constitués les quartiers, de déceler ce qui a perduré des différentes époques<br />

et finalement ce qui dessine le caractère et l’ambiance de ce bout de ville.<br />

Carte d’état major 1869 / source : DAPA Nantes<br />

Shématisation thématique de la carte d’état major 1869<br />

Plateaux cultivés<br />

Principale urbanisation<br />

en 1860<br />

Relief du plus élevé<br />

Relief au plus bas<br />

Erdre, Gué Moreau<br />

et affluent<br />

L’Erdre<br />

Route de Rennes<br />

Village de Barbin<br />

0 500 m<br />

Nord<br />

Route de Vannes<br />

Urbanisation continue<br />

du centre-ville de Nantes<br />

Sur cette carte, nous avons superposé<br />

l’urbanisation (c’est à dire les principales<br />

emprises construites), les deux grandes zones<br />

cultivées en 1860 avec le socle géographique :<br />

le relief (représenté en courbes de niveaux),<br />

le parcours de l’Erdre et celui du Gué Moreau<br />

Ainsi on comprend la structure de l’urbanisation<br />

qui façonne le paysage actuel : les routes<br />

de Vannes (en limite du périmètre de l’<strong>Atlas</strong>) et<br />

de Rennes sont deux axes construits guidant<br />

l’extension future de la ville, le village de<br />

Barbin forme une entité dense en construction<br />

et autonome, les abords immédiats des cours<br />

d’eau sont des terres marécageuses impropres<br />

à l’époque à la construction. Enfin les deux<br />

plateaux cultivés, de part et d’autres de la route<br />

de Rennes et du tracé du Gué Moreau, sont<br />

de larges espaces libres qui seront urbanisés<br />

au XX e siècle, quand l’activité agricole sera<br />

repoussée plus loin de la ville.<br />

Cette carte nous montre qu’à la fin du XIX e<br />

siècle, les quartiers du périmètre de l’<strong>Atlas</strong><br />

sont à la marge de la ville proprement dite.<br />

Un quartier de faubourg s’égrène le long de la<br />

route de Rennes (actuelle rue Paul Bellamy)<br />

comme un cordon urbain dans un paysage de<br />

campagne agricole. A l’est du périmètre, en<br />

hauteur au-dessus de l’Erdre et à proximité<br />

d’un gué traversant l’Erdre, se développe le<br />

village de Barbin. Enfin, quelques bâtisses<br />

isolées émaillent les domaines agricoles, plus<br />

à distance des voies de circulations. C’est une<br />

campagne “ péri-urbaine ”.<br />

Enfin, cette carte nous montre l’impact du Gué<br />

Moreau, de son affluent et du relief dans la<br />

distribution des constructions.<br />

19 20


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

Depuis 1860, les quartiers se sont développés, se faisant et se refaisant sur<br />

eux-mêmes. Plusieurs processus se sont succédés : le développement de<br />

domaines religieux et scolaires, l’exploitation de carrières, l’industrialisation,<br />

le lotissement résidentiel, etc. Nous avons choisi d’établir une carte de la<br />

“ Mémoire du Paysage ”, qui met en avant la mosaïque de micro-quartiers<br />

qui résultent de ces différents modes de fabrication de la ville.<br />

La carte de la “ Mémoire du Paysage ” est réalisée à partir d’une vue aérienne actuelle de la ville sur laquelle<br />

sont superposés des zones colorées correpondantes à différents processus de la constitution de la ville.<br />

source cartographique : DAPA Nantes<br />

Entrée de l’ancien domaine du château de la Haute-<br />

Forêts, aujourd’hui accueillant un complexe scolaire<br />

Le grand ensemble construit du lycée Saint Félix<br />

les domaines<br />

les grands ENSEMBLES<br />

Ils ont été établis dès le XVIII e siècle dans la<br />

campagne proche de la ville de Nantes. Ils sont<br />

aujourd’hui bien visibles lors d’une promenade<br />

dans les quartiers, comme par exemple le<br />

Domaine des Capucins ou celui de la Villa<br />

Maria. Ils se distinguent par une grande densité<br />

de végétation, dont les arbres remarquables<br />

de parcs s’élancent au-dessus des toitures, et<br />

parfois par des murs de clôtures en pierre ou des<br />

édifices imposants. Anciennement composés<br />

comme des enclos (parcs ordonnancés<br />

avec pièces d’eau, perspectives internes) ils<br />

sont peu à peu gagnés par la densification<br />

construite de la ville qui se développe autour<br />

d’eux. Aujourd’hui, ils représentent une grande<br />

part du patrimoine d’arbres remarquables et<br />

d’espaces de naturalité.<br />

Complémentaire à ces “ grands domaines ”,<br />

des “ grands ensembles ” construits qui<br />

correspondent à des fonctions précises :<br />

industries, manufactures, établissements<br />

scolaires, qui ont mutés ou se sont transformés<br />

mais qui demeurent toujours bien identifiables<br />

dans le quartier.<br />

Principale urbanisation en 1860<br />

Domaines<br />

Ilots industriels de bords de l’Erdre<br />

Grands ensembles -manufactures, établissements scolaires-<br />

Erdre, Gué Moreau et affluent<br />

0 500 m<br />

Nord<br />

21 22


DOCUMENT DE TRAVAIL<br />

DOCUMENT DE TRAVAIL<br />

CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

Carte de la “ Mémoire du Paysage ”<br />

source cartographique : DAPA Nantes<br />

Ruelle de la Villa aux Roses<br />

Densification progressive dans le fond du front de<br />

taille de l’ancienne carrière<br />

Les lotissements<br />

et percements<br />

Mitage et densification<br />

progressive<br />

Avec la poussée de la ville, les espaces cutivés,<br />

dont une importante activité d’horticulture,<br />

disparaissent des quartiers. Ces espaces<br />

seront construits dès le début du XXe siècle<br />

selon une trame urbaine planifiée par des<br />

boulevards, axes de circulations secondaires<br />

aux routes de Vannes et de Rennes. Des îlots<br />

sont ainsi formés et sont lotis pour accueillir<br />

des quartiers résidentiels : des maisons de<br />

ville, accolées ou non, disposant généralement<br />

de jardins. Ces lotissements, dont une partie<br />

émanent d’opérateurs privés, sont soit<br />

composés en îlots dont les centres sont<br />

jardinés, soit s’organisent autour “ d’avenues ”<br />

privées.<br />

Les quartiers résidentiels s’étendent à la<br />

faveur d’opportunités foncières, de mutations<br />

(arrêt de l’exploitation d’une carrière,<br />

désinsdustrialisation) plus que d’un urbanisme<br />

planifié. En résultent des quartiers moins<br />

ordonnancés, avec une mixité architecturale<br />

plus prononcée, des formes construites moins<br />

standardisées qui s’adaptent à leur contexte.<br />

C’est également dans ces quartiers que l’on<br />

observe le “ surgissement ” d’éléments naturels<br />

ou historiques et qui racontent leurs évolutions<br />

(front de carrières, éléments vernaculaires,<br />

etc.).<br />

Principale urbanisation en 1860<br />

Percements<br />

Lotissements<br />

Mitage et densification progressive<br />

Erdre, Gué Moreau et affluent<br />

0 500 m<br />

Nord<br />

Dans ces quartiers largement résidentiels, les jardins sont nombreux et marquent l’ambiance<br />

des rues.<br />

L’origine, la marque de fabrique de ces différents secteurs détermine une composition et<br />

une ambiance propre à chaque quartier. Cette variété de paysages urbains fonde la valeur<br />

patrimoniale du secteur de l’<strong>Atlas</strong>.<br />

23 24


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

Le parc de l’ancien domaine Villa Maria avec pièce d’eau de l’affluent<br />

du Gué Moreau vu depuis l’entrée du lycée Saint-Félix, rue du Ballet<br />

3 . QUE RESTE-T’IL DU GUÉ MOREAU ?<br />

Le Gué Moreau et son affluent traversent le<br />

quartier, du nord vers le sud, jusqu’à l’Erdre à<br />

proximité de l’île de Versailles.<br />

Si l’Erdre et son paysage forment une entité à<br />

l’échelle de la ville de Nantes, le Gué Moreau<br />

est propre au quartier et souvent présent<br />

dans le récit de ses habitants.<br />

Paradoxalement, ce cours d’eau, en tant que<br />

tel, est pratiquement invisible depuis l’espace<br />

public et son accès quasi impossible. C’est aux<br />

cœurs des différents îlots que l’eau courante<br />

peut être observée, canalisée ou sous forme<br />

de retenue d’eau dans les anciens domaines<br />

de la Villa Maria et Bel Air.<br />

Ce qui est discernable dans le passage du<br />

Gué Moreau n’est donc pas l’eau en tant<br />

que telle, mais la trame parcellaire, dictée<br />

par le relief en légère dépression le long<br />

du cours d’eau, et la végétation dense qui<br />

l’accompagne. On a cité la végétation des<br />

domaines arborés de la Villa Maria et de Bel<br />

Air (anciens établissements Leglas Maurice),<br />

il faut aussi citer les continuités jardinées du<br />

quartier résidentiel situé entre les rues Paul<br />

Bellamy, Emile Souvestre, Casimir Périer et le<br />

boulevard Lelasseur.<br />

L’imaginaire collectif autour du Gué Moreau<br />

est très développé quand bien même sa<br />

réalité dans le paysage urbain est ténue. On<br />

peut dire que le Gué Moreau est un fantasme<br />

urbain, point de départ de balades ou de récits,<br />

et ainsi fait également partie du patrimoine<br />

immatériel des quartiers.<br />

Le Gué Moreau est aussi influent de manière<br />

sous-jacente pour le paysage urbain : la nature<br />

et la porosité des sols qu’il irrigue, plus humides,<br />

plus aptes à accueillir de la végétation. Ainsi,<br />

une grande partie des sols “ ouverts ”, ou<br />

naturels et non-imperméabilisés des quartiers<br />

sont recensés le long du du Gué Moreau et de<br />

son affluent.<br />

La légère dépression au passage du Gué Moreau rue Émile Souvestre<br />

Rue Claude Debussy, au bout de laquelle se trouve le<br />

seul accès public sur le cours d’eau du Gué Moreau.<br />

25 26


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

Nous avons reconstitué l’évolution de ses sols «ouverts», de 1860 à nos jours,<br />

dans les cinq îlots urbains traversés par le Gué Moreau et son affluent. Ainsi<br />

on peut constater l’influence du cours d’eau sur la constitution de cette<br />

portion de ville.<br />

Assez logiquement, on constate un net recul des espaces de sols “ ouverts ”,<br />

mais les cœurs d’îlots traversés par les cours d’eau restent des zones de<br />

végétation dense.<br />

La préservation du paysage et du patrimoine liés au Gué Moreau passe<br />

donc par la préservation de la végétation et des sols qui l’accueillent.<br />

Chemins - voies d’accès<br />

Sols «ouverts» sur les 5 îlots traversés par<br />

le Gué Moreau et son affluent<br />

Périmètre du quartier de l’<strong>Atlas</strong><br />

Erdre, Gué Moreau et affluent<br />

0 500 m<br />

source cartographique : DAPA Nantes<br />

Nord<br />

Domaine<br />

parc<br />

Agriculture<br />

maraîchère<br />

La Grenouille<br />

Le Parc<br />

Noviciat des frères<br />

Domaine<br />

L’Echallier<br />

religieux<br />

Domaine<br />

parc<br />

La Villa Maria<br />

Bel Air<br />

Domaine<br />

parc<br />

Carrière<br />

1869<br />

CULTURES MARAÎCHÈRES DANS LES VALLÉES<br />

Marais<br />

Agriculture maraîchère<br />

URBANISATION DE FAUBOURG LE LONG DE LA ROUTE DE RENNES<br />

VILLAS ET PARCS ISOLÉS A L’ÉCART DE LA VILLE<br />

DOMAINES RELIGIEUX<br />

CARRIÈRES<br />

CHEMINS RURAUX<br />

Lotissement des terres en<br />

culture/Jardins maraîchers<br />

Extension des équipements<br />

Imperméabilisation des sols<br />

Changement de logique dans<br />

les tracés de voiries maintenant<br />

connectées à la rue Bellamy<br />

Lotissement autour de<br />

voies privées “ avenues ”<br />

Lotissement de l’ancien Domaine<br />

Industrie<br />

Établissements Leglas-Maurice<br />

Lotissement du fond de carrière<br />

Densification des<br />

lotissements résidentiels<br />

du début XXe siècle<br />

Création de venelles piétonnes<br />

traversantes<br />

Constructions isolées dans les<br />

parcs des anciens Domaines<br />

Accès en impasses<br />

Densification des lotissements<br />

résidentiels du début XXe siècle<br />

Industries des rives de l’Erdre Tanneries<br />

Déprise industrielle<br />

Logements et jardins en coeurs d’îlots<br />

1923<br />

INDUSTRIALISATION<br />

LOTISSEMENTS RÉSIDENTIELS D’ANCIENS DOMAINES,<br />

DE TERRES DE CULTURE ET DES FONDS DE CARRIÈRES<br />

CRÉATION D’ARTÈRES<br />

DISPARITION DES CULTURES MARAÎCHÈRES<br />

2012<br />

IMPERMÉABILISATION DES SOLS<br />

DES ANCIENS DOMAINES EN COEUR D’ÎLOT<br />

DENSIFICATION LE LONG DES ARTÈRES<br />

DÉPRISE INDUSTRIELLE<br />

CRÉATION DE CHEMINEMENTS PIÉTONS DISSOCIÉS DES VOIES ROUTIÈRES<br />

Densification du bâti dans les cours<br />

arrières le long de l’avenue Bellamy<br />

27 28


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

4 . QUELS ESPACES À USAGE PUBLIC<br />

POUR LES QUARTIERS ?<br />

Place Émile Fritsch (Saint-Pasquier)<br />

Durant la constitution du tissu urbains, des différents quartiers, des percées de<br />

voiries, peu d’espaces publics, en dehors des rues et boulevards, ont été planifiés.<br />

Ces quartiers, autrefois en-dehors de la ville proprement dite, n’ont pas hérité de<br />

grande place, promenade, cours ou de perspective paysagère.<br />

Aujourd’hui, la place Saint-Félix est la seule véritable centralité propre au quartier,<br />

les places Émile Fritsch (Saint-Pasquier)<br />

et du Croisic sont essentiellement<br />

devenues des carrefours routiers.<br />

Les parcs et squares publics sont<br />

principalement issus de domaines<br />

rachetés par la ville et mis à la disposition<br />

de tous. Ainsi le parc des Capucins revêt<br />

un caractère singulier qui diffère de la<br />

composition des grands parcs urbains du<br />

XIX e sièce (jardin des plantes de la ville<br />

de Nantes par exemple).<br />

Durant la constitution du<br />

tissu urbains, des différents<br />

quartiers, des percées de<br />

voieries, peu d’espaces<br />

publics, en dehors des rues<br />

et boulevard, ont été planifiés.<br />

La plupart des espaces publics sont constitués par les voies de circulation, ils<br />

forment une trame fonctionnelle pour la desserte de la ville mais n’offrent pas de<br />

vues et ne profitent pas de l’Erdre, du Gué Moreau et du paysage urbain.<br />

Cependant, si dans ces quartiers faisant maintenant partie du centre-ville de Nantes,<br />

les espaces publics “ classiques ” font défaut, une multitude de passages, venelles,<br />

impasses, cours intérieures... font office d’espaces à usages publics ou collectifs.<br />

Dans ces espaces, directement connectés aux lieux d’habitations et à l’écart<br />

des nuisances routières, la gestion et l’entretien sont plus libres et diversifiés.<br />

Fortement appropriés par les riverains, on y rencontre une végétation spontannée<br />

ou jardinée, bien loin de l’aménagement classique des lieux publics.<br />

Ces passages forment un réseau de circulation alternatif qui se superpose à la<br />

grande trame routière urbaine structurée par la rue Paul Bellamy. C’est une des<br />

grandes particularités des quartiers qui va de pair avec une organisation urbaine<br />

issue des faubourgs et qui crée un paysage quotidien singulier.<br />

Passage piéton public traversant<br />

l’ancien parc de la Villa Maria<br />

Sortie de lycée rue du Ballet<br />

29 30


CHAPITRE 2<br />

Le quartier présenté<br />

par les paysagistes<br />

5 . UN PAYSAGE FORMÉ DE PETITS PAYSAGES<br />

Le paysage du périmètre de l’atlas n’est pas<br />

unitaire.<br />

L’intérieur des quartiers est marqué par une<br />

forme “ d’îlotage ” où chaque paysage interne<br />

a ses propres caractéristiques, ses propres<br />

accès, son histoire singulière qui ne sont<br />

pratiquement connus que par ses habitants<br />

ou usagers. C’est un paysage et un patrimoine<br />

qui ne se livrent pas facilement.<br />

Ce patrimoine diversifié, en grande partie<br />

caché, est très fragile.<br />

Ancien quartier maraîcher<br />

loti, puis traversé par la rue<br />

Anatole Le Braz.<br />

Ancien domaine Villa<br />

Maria, établissements<br />

scolaires et immeubles<br />

résidentiels.<br />

Fond de carrière<br />

progressivement construit.<br />

Ancien îlot industriel<br />

(tanneries),<br />

logements collectifs.<br />

Ancien village de Barbin,<br />

nouvelles constructions<br />

de logements collectifs<br />

face à l’Erdre.<br />

Un tel paysage constitue un patrimoine<br />

d’une grande richesse mais qui est aussi<br />

vulnérable à la banalisation architecturale<br />

et urbaine.<br />

31 32


PARTIE 2<br />

Imaginer l’évolution du paysage<br />

et du patrimoine du quartier<br />

HautS-Pavés / Saint-Félix<br />

DIAGNOSTIC<br />

OBJECTIFS PARTAGÉS<br />

PROGRAMME D’ACTIONS<br />

33<br />

34


CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES<br />

FORMES URBAINES<br />

OBJECTIFS PAYSAGERS PARTAGÉS<br />

Orienter les mutations vers la préservation et la création<br />

d’un bâti et de formes urbaines de qualité et diversifiés.<br />

Assurer une densification maîtrisée et partagée.<br />

Éviter la banalisation des quartiers.<br />

GRANDS CONSTATS, LE PATRIMOINE ACTUEL<br />

La diversité des formes architecturales et des formes urbaines font la<br />

richesse des quartiers. Cette diversité fait partie du patrimoine.<br />

On observe dans les différents quartiers une mixité architecturale globalement<br />

réussie : contraste et cohérence entre bâtiments anciens et constructions de<br />

la seconde moitié du XX e siècle (dont la maison Nantaise) et contemporaine,<br />

que ce soit en terme de volume, de matériaux, de couleurs de façades, etc.<br />

Cette diversité est issue des vagues successives<br />

de la formation de la ville : ancien village de<br />

Barbin, ensembles de bâtiments religieux,<br />

scolaires, artisanaux ou industriels, maisons<br />

de ville ou immeubles de faubourgs, quartiers<br />

résidentiels en lotissements et enfin densification<br />

bâtie actuelle.<br />

La diversité des formes<br />

architecturales et des<br />

formes urbaines font la<br />

richesse des quartiers.<br />

Cette diversité fait partie<br />

du patrimoine.<br />

Ainsi, au-delà de la diversité d’époques et de<br />

styles de bâtiments, la richesse des formes<br />

urbaines est notable, même si elle peut rester<br />

discrète pour les non-initiés : les îlots qui forment les quartiers réservent<br />

des espaces intérieurs (dont les accès peuvent être publics, collectifs ou<br />

privés) tous différents. La densité et la hauteur de la végétation, la découpe<br />

du ciel par la ligne des toitures, la possibilité d’une vue plongeante vers la<br />

ville ou l’Erdre caractérisent un petit quartier, un croisement de rues ou une<br />

cour d’immeuble.<br />

... ET LES DYNAMIQUES A L’OEUVRE<br />

“ L’architecture de promoteurs ” banalise les<br />

quartiers et rend les rues moins agréables.<br />

En particulier, la monotonie d’une skyline<br />

élevée étouffe l’espace public et tend à faire<br />

disparaître la diversité architecturale.<br />

La construction de bâtiments de logements<br />

collectifs ou de bureaux standardisés (grandes<br />

hauteurs et dimension des bâtiments, une<br />

seule construction pouvant remplacer 2,<br />

4, voire presque un dizaine de maisons,<br />

éventuellement composition sommaire des<br />

façades, matériaux de qualité médiocre, rezde-chaussée<br />

uniquement technique qui rend<br />

la rue impersonnelle) gagne tous les quartiers<br />

et en amoindrit la qualité architecturale.<br />

Cette architecture “ de promoteurs ” fait<br />

également disparaître, là où elle s’implante,<br />

l’ambiance spécifique des quartiers lotis<br />

résidentiels qui couvrent une grande partie<br />

du périmètre de l’atlas, ces quartiers où les<br />

maisons individuelles alignées sur rue sont<br />

accompagnées de jardins de ville, rares<br />

espaces végétalisés, ceints de murs de pierre.<br />

Plus rarement, la réhabilitation d’anciens<br />

bâtiments industriels ou artisanaux pour des<br />

besoins plus adaptés à la vie actuelle de la<br />

cité et à l’accessibilité routière (logements,<br />

bureaux, commerces, activités tertiaires ou<br />

centre de formation, etc.) et une densification<br />

heureuse autour de ces complexes bâtis<br />

valorisent le patrimoine architectural des<br />

quartiers.<br />

35 36


CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES<br />

FORMES URBAINES<br />

PROGRAMME D’ACTIONS<br />

ORIENTATION 1 PROPOSITIONS :<br />

ORIENTATION 2<br />

“ Favoriser le<br />

composite, la mixité<br />

urbaine comme<br />

qualité de vie et<br />

bonne intégration<br />

de la densité.<br />

Trouver une harmonie<br />

dans la diversité. ”<br />

• Préserver les quelques exemples existants<br />

d’architecture insolite.<br />

• Élaborer des règles urbaines adaptées aux<br />

spécificités du quartier et issues d’une étude<br />

urbaine qui identifie les différentes échelles de<br />

diversité: la parcelle, l’ilot, le secteur, le quartier<br />

en vue de mieux anticiper et maîtriser l’arrivée de<br />

nouvelles populations.<br />

• Construire du neuf en réintégrant des éléments<br />

de l’ancien.<br />

• Privilégier le retrait du bâti par rapport à la rue,<br />

pour créer des frontages (jardins de devant) et<br />

assurer une largeur de trottoirs confortable.<br />

• Respecter les compositions urbaines par un choix<br />

approprié de la hauteur des nouveaux bâtiments.<br />

• Encourager la couleur sur les façades en<br />

diversifiant la palette autorisée. Inciter les<br />

habitants de certaines zones à colorer les volets,<br />

les façades.<br />

• Respecter les caractéristiques de la “ maison<br />

nantaise ” : maison avec un garage au rez-dechaussée<br />

et des marches pour accéder à la porte<br />

d’entrée. Privilégier leur rénovation, dans le cadre<br />

de la conservation du patrimoine.<br />

“ Encadrer les nouveaux<br />

projets architecturaux,<br />

notamment ceux<br />

de grande ampleur<br />

(promoteurs). ”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Élaborer un Cahier des Charges : Encadrer les<br />

méthodes de construction et l’emploi de certains<br />

matériaux.<br />

• Imposer une charte de qualité et de compréhension<br />

du paysage et du patrimoine aux porteurs<br />

de projets et instructeurs.<br />

• Délivrer un “ visa matériaux ”, de manière à<br />

garantir la qualité de l’ensemble, sur la durée.<br />

• Imposer à l’instructeur qui délivre les permis<br />

de construire de venir dans le quartier,<br />

au moins pour les projets importants de<br />

construction (à partir de R+3 par exemple).<br />

Et imposer aux promoteurs et architectes<br />

de venir visiter le quartier en compagnie<br />

d’habitants / riverains.<br />

• Imposer aux porteurs de projets un diagnostic<br />

du paysage à l’échelle de leur parcelle d’étude<br />

afin de s’inscrire dans l’esprit de l’<strong>Atlas</strong> paysager<br />

sensible du quartier.<br />

• Proposer et/ou inciter les porteurs de projets sur<br />

le quartier à mener des actions de co-construction<br />

avec les futurs habitants ou voisins.<br />

37 38


CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

RÉHABILITATION DU PATRIMOINE INDUSTRIEL<br />

CONSTRUIRE DU NEUF EN RÉINTÉGRANT DES ÉLÉMENTS DE L’ANCIEN<br />

5<br />

Ancienne tannerie Vincent (1886)<br />

MITOYENNETÉ DE FORME ET DE MATÉRIAUX DE DIFFÉRENTES ÉPOQUES<br />

1<br />

Vieux mur intégré au bâti récent<br />

2 Vieux mur préservé entre deux immeubles<br />

6<br />

Restauration d’une maison ancienne<br />

avec des matériaux contemporains<br />

7<br />

Eléments architecturaux<br />

contemporains en façade<br />

3<br />

Marquise des années 30 réutilisée<br />

dans une architecture contemporaine<br />

4<br />

Vieux mur préservé et associé<br />

au bâti récent<br />

Rue de la ville aux Roses 3<br />

19<br />

11<br />

Avenue des Pyrenées<br />

Rue Guillaume Touchy 18<br />

17 Avenue de la Coquetterie<br />

9 Rue de la Haute Forêt<br />

1 Rue Chanoine Durville<br />

8<br />

Deux bâtis d’époques et de styles différents<br />

cohabitent. Un ancien mur assure la continuité<br />

entre les deux. A la pierre naturelle l’immeuble<br />

contemporain répond par un bardage bois.<br />

Le parti pris sculptural de volumes qui<br />

s’imbriquent l’inscrit dans une architecture<br />

résolument contemporaine.<br />

Rue François Bruneau 2<br />

4 Rue Cochard Polenne<br />

Rue Anatole le Braz 12<br />

Rue Villebois Mareuil 6<br />

Rue Bonnamen<br />

16 7<br />

ERDRE<br />

5 Avenue des Mandarines<br />

Place des Orangers 17<br />

Rue des Hauts Pavés<br />

13<br />

14<br />

15 Rue Russeil<br />

8<br />

10 Rue Jules Polo<br />

9<br />

Mitoyenneté de formes architecturales<br />

de différentes époques<br />

10<br />

Bâti contemporain qui valorise<br />

le bâti ancien en le refletant<br />

39 40


CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

DIVERSIFIER ET ENCOURAGER LA COULEUR SUR LES FACADES<br />

13 Gymnase datant de 1968, récemment réhabilité.<br />

Peint dans une teinte bleu azur clair, les<br />

14<br />

chambranles sont quant à eux peints en blanc<br />

et les huisseries sont en noir.<br />

Maison individuelles peinte en gris perle ou bleu<br />

clair. Hormis la porte, les chambranles et les<br />

huisseries sont quant à eux en blanc.<br />

15<br />

Dessin de principe des façades du quartier :<br />

La juxtaposition de maisons d’époques différentes encourage la singularité et la diversité.<br />

SOUBASSEMENTS ET VOLUMES PEINTS COMME FORME DE MIXITE URBAINE<br />

LES CHAMBRANLES COMME OUTILS POUR HARMONISER LES FACADES<br />

16<br />

Maison contemporaine qui se distingue par la<br />

combinaison de formes et de matériaux et en<br />

créant des contrastes fort par l’usage de la couleur.<br />

17<br />

Habitat intermédiaire des années 90 distribué<br />

autour d’une cour. Les bardages bois sont en bleu<br />

et encadrent des ouvertures.<br />

11 Succession de petites maisons peintes de couleurs<br />

différentes. Les chambranles et les huisseries sont<br />

quant à eux en blanc ce qui crée de l’unité.<br />

12 Façade des années 30 peinte de couleur rouge<br />

brique associée au fronton triangulaire. A l’instar<br />

des maisons voisines, les chambranles et les<br />

huisseries sont quant à eux peints en blanc, ce qui<br />

crée de l’unité.<br />

Maison d’angle peinte en bleu azur.<br />

18 Le soubassement est en gris.<br />

19<br />

Un immeuble contemporain s’approprie les<br />

codes de l’architecture composite du quartier en<br />

associant différentes formes et matériaux et en<br />

créant des contrastes avec une pointe de couleur.<br />

41 42


PRIVILÉGIER LE RETRAIT DU BÂTI, CRÉER DES FRONTAGES<br />

CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

CONVIVIALITÉ<br />

Bas, le muret peut momentanément<br />

constituer une assise.<br />

ASPECT VERDOYANT<br />

Le houppier de l’arbre dépasse<br />

la limite parcellaire.<br />

ASPECT VERDOYANT<br />

Même plus haut, la végétation qui passe par<br />

dessus les murs donne un aspect jardiné à<br />

la rue.<br />

22<br />

Frontage jardiné entre les maisons et la rue.<br />

Situés sur les parcelles privées, derrière un murbahut,<br />

au-devant des maisons, ces petits jardins<br />

harmonisent le bâti, structurent la rue et créent un<br />

filtre végétal plus intime qui adoucie la frontalité<br />

des façades.<br />

23<br />

Ambiance jardinée d’une impasse.<br />

La végétation arbustive confère à cette ruelle<br />

peu passante une ambiance jardinée.<br />

Porosité<br />

HARMONISE LA RUE<br />

La récurrence des éléments qui matérialisent la limite parcellaire (mur, muret, grille) crée de l’harmonie et<br />

structure l’espace.<br />

Intimité<br />

Porosité<br />

24<br />

Le retrait du bâti permet à de grands arbres de<br />

s’exprimer.<br />

Ces arbres sont probablement une survivance de<br />

l’ancien domaine de la Villa Maria sur lequel se<br />

sont implantés les immeubles. Situés sur un talus<br />

retenu par un mur de soutènement, les arbres<br />

surplombent la rue et lui donnent une ambiance<br />

de cœur d’ilot.<br />

25<br />

Espace vert de copropriété donnant sur la rue.<br />

Côté rue, le traitement des frontages des<br />

immeubles de la Villa Maria génère une<br />

toute autre ambiance. La continuité végétale<br />

permet d’atténuer la frontalité des façades. La<br />

végétation étagée harmonise les différentes<br />

opérations immobilières, pour autant le choix<br />

de la palette végétale et le mode d’entretien<br />

ne permettent pas de profiter pleinement du<br />

potentiel d’un tel dispositif.<br />

Coupes de principe des différents frontages du quartier :<br />

plus qu’une limite de propriété, un outils d’aménagement de la rue pour créer de l’harmonie dans la diversité.<br />

Un petit muret en pied d’immeuble permet<br />

20 21<br />

plus de convivialité.<br />

* cf lexique<br />

Un bosquet d’arbres persistants de moyen<br />

développement surplombe de hauts murs<br />

et dissimule le bâti situé en retrait.<br />

26<br />

Comme ce tilleul en témoigne, l’immeuble des<br />

années 60-70 fut construit sur la parcelle d’un<br />

ancien parc arboré, en léger retrait par rapport<br />

à l’alignement de la rue ce qui a permis de<br />

conserver l’arbre.<br />

Situé sur la parcelle de la copropriété, le houppier<br />

du tilleul dépasse de l’emprise privée et apporte<br />

un élément vivant dans ce contexte urbain dense.<br />

43 44


CHAPITRE 1<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

POINT DE DÉTAIL... LES MURS, MURETS ET LIMITES DE PROPRIÉTÉ<br />

Containers intégrés au mur<br />

Boite aux lettres<br />

Plaque de numéro<br />

de maison<br />

Porte intégrée<br />

ZOOM SUR... LE LOTISSEMENT DE LA RUE ANATOLE-LE-BRAZ<br />

Le lotissement de la rue Anatole-le-Braz qui<br />

avec ses airs champêtres se révèle être le résultat<br />

d’un plan d’aménagement, d’embellissement et<br />

d’extension de la ville des années 30. Sa conception<br />

revient à l’architecte municipal Etienne Coutan qui<br />

profite de la déclivité du terrain pour tracer une rue<br />

en courbe et contre-courbe.<br />

Outre le tracé sinueux de la voie, le charme de la<br />

rue réside dans la cohérence du dessin d’ensemble.<br />

Il se caractérise par :<br />

• des maisons de factures très différentes, toutes<br />

situées en retrait à l’alignement ;<br />

• un traitement des frontages selon un dispositif<br />

simple qui se répète d’une façade à l’autre et crée<br />

de l’harmonie : des murets mitoyens qui rythment<br />

les façades et de fines grilles en continu.<br />

Tout en favorisant une transition douce entre espace<br />

public et espace privé, cette composition laisse<br />

aux habitants une grande liberté d’interprétation<br />

quant au traitement des jardins et leur permet de<br />

s’approprier leur devant de porte, de personnaliser<br />

le seuil de leur maison, au même titre que les<br />

façades. Pour autant, une grande homogénéité<br />

se dégage de ce cortège de jardins ce qui permet<br />

d’absorber les différentes natures des façades dans<br />

le temps et dans l’espace.<br />

L’association d’une végétation bucolique des<br />

parcelles privées et la cohérence les matériaux<br />

confère un aspect jardiné à la rue. En outre, le choix<br />

d’un stationnement de part et d’autre de la rue de<br />

manière discontinue participe de l’ambiance aérée<br />

et verdoyante.<br />

Grilles et grillages de métal peint en noir<br />

Maison « Nantaise » rue A. Le-Braz<br />

Murets<br />

Dessin de principe qui illustre les différentes fonctions connexes des murs du quartier.<br />

28<br />

31<br />

Les murs du quartier :<br />

Boite aux lettres incrustée<br />

et végétation spontanée.<br />

Mur volontairement<br />

végétalisé, recouvert<br />

d’ampelopsis.<br />

29<br />

32<br />

Mur-bahut marque la limite<br />

de propriété.<br />

Vestiges des anciens ateliers<br />

municipaux occupés jusqu’en<br />

1939.<br />

30<br />

Murs mitoyens qui délimitent<br />

les jardins situés au devant<br />

des maisons.<br />

33 Vestige de l’enceinte de 34<br />

l’ancien domaine de la<br />

Haute-Forêt.<br />

Porte intégrée.<br />

23<br />

Avenue Perle Noire<br />

29<br />

Avenue de la Coquetterie<br />

Alignement de «Maisons nantaises»<br />

27<br />

avec des espaces jardinés en façade.<br />

Coupe de principe de la rue A. Le-Braz<br />

Stationnement alterné<br />

et discontinu<br />

Maison en retrait<br />

à l’alignement<br />

Rue Charles le Goffic 26<br />

25<br />

24<br />

Rue Villa Maria<br />

Rue A. Le-Braz 30<br />

27<br />

Rue de<br />

Provence<br />

31<br />

Boulevard<br />

Michelet<br />

34<br />

22 21<br />

Rue François<br />

Bruneau<br />

Rue St-Antoine<br />

Rue de la Haute Forêt<br />

33<br />

32 Rue Felix Thomas<br />

20<br />

Rue Felix<br />

Thomas<br />

28 Rue Fontaine de Barbin<br />

ERDRE<br />

45 46


CHAPITRE 1<br />

40<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

Perception<br />

frontale<br />

Immeuble collectif<br />

Immeuble collectif sans interruption : forte<br />

homogénéité du bâti et pas d’interface avec le<br />

jardin en coeur d’ilot.<br />

POINT DE DÉTAIL... COMMENT SE COMPOSENT LES RUE DU QUARTIER ?<br />

41<br />

Élévations et coupes de principe :<br />

35<br />

Perception<br />

atténuée par<br />

frontage végétal<br />

Perception<br />

minérale<br />

Immeuble collectif avec frontage.<br />

Immeuble collectif sans interruption : la présence<br />

d’un frontage atténue la frontalité du bâti et offre<br />

plus de perméabilité entre les espaces.<br />

Rue au gabarit traditionnel :<br />

maisons basses individuelles<br />

(R+1+comble).<br />

36<br />

Perception<br />

atténuée par<br />

par frontage<br />

végétal<br />

42<br />

Perception<br />

atténuée<br />

par frontage<br />

végétal<br />

Rue au gabarit traditionnel : maisons basses<br />

(R+1+comble) individuelles, alignées en retrait<br />

avec jardin en façade.<br />

37<br />

Perception<br />

aérée<br />

Immeuble collectif avec alignement d’arbres<br />

sur l’espace public.<br />

Immeuble collectif sans interruption : la présence<br />

d’un alignement d’arbres atténue la frontalité du bâti.<br />

43<br />

Perception<br />

dynamique<br />

et porosité<br />

Rue au gabarit traditionnel : maisons basses<br />

(R+1+comble) individuelles alignées sur rue<br />

et mur matérialisant les contours d’un jardin<br />

individuels<br />

Urbanisation mixte et dynamique avec la présence<br />

d’un bel arbre situé dans l’espace privé qui aère la<br />

perspective urbaine et permet de la porosité entre les<br />

espaces.<br />

Urbanisation composite de maisons<br />

individuelles et d’immeubles collectifs.<br />

Urbanisation mixte, maison individuelle et immeuble<br />

collectif : les différentes hauteurs de bâti permettent<br />

un certain recul, d’aèrer la perspective urbaine et<br />

d’apercevoir le coeur d’ilot.<br />

Rue Paul Bellamy 42 36 Avenue Perle Noire<br />

38<br />

Perception<br />

atténuée<br />

par frontage<br />

végétal arboré<br />

Urbanisation mixte avec filtre végétal:<br />

maison individuelle et immeuble collectif,<br />

alignés en retrait avec jardin en façade.<br />

Urbanisation mixte, maison individuelle et immeuble<br />

collectif : les frontages permettent d’harmoniser les<br />

différentes formes d’architectures.<br />

39<br />

Rue Casimir Périer<br />

40<br />

Rue A. Le-Braz 38<br />

41 Rue Villa Maria<br />

Rue Fr. Bruneau<br />

35 Rue Leglas Maurice<br />

37 Rue Cochard Polenne<br />

ERDRE<br />

Perception<br />

atténuée<br />

par filtre<br />

végétal et<br />

harmonisation<br />

du bâti<br />

Urbanisation mixte avec filtre végétal:<br />

maison individuelle et immeuble collectif<br />

avec alignement d’arbres sur l’espace<br />

public.<br />

Urbanisation mixte avec filtre végétal: maison<br />

individuelle et immeuble collectif avec alignement<br />

d’arbre sur l’espace public: la présence d’un alignement<br />

d’arbres permet d’harmoniser les différentes formes<br />

bâties.<br />

39<br />

43 Rue d’Iéna<br />

47 48


CHAPITRE 1<br />

RESPECTER LES CARACTÉRISTIQUES DE LA MAISON NANTAISE<br />

LE BÂTI ET lES FORMES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

Garage au rdc<br />

Séjour au premier<br />

Mise en scène de l’escalier<br />

extérieur pour accéder à<br />

la porte d’entrée.<br />

RESPECTER LES COMPOSITIONS URBAINES PAR UN CHOIX APPROPRIÉ<br />

DE HAUTEUR DES NOUVEAUX BÂTIMENTS<br />

Elévation de principe de la «maison nantaise» : Composition de façade avec mise en scène de l’entrée avec escalier extérieur.<br />

La maison possède en général 3 ouvertures en largeur et 1 ou 2 niveaux surmontés de combles.<br />

44<br />

Rue au gabarit traditionnel : maisons basses (R+1+comble)<br />

individuelles, alignées en retrait et trottoir de part et d’autre<br />

de la rue. L’ambiance jardinée relève des espaces privés. La<br />

végétation donne du corps aux maisons individuelles et crée<br />

une transition douce entre espace public et espace privé.<br />

45<br />

Rue aux formes urbaines composites où la maison nantaise<br />

côtoie du logement collectif de petite taille (R+3). Le profil<br />

des couronnements est irrégulier et dynamise la perspective<br />

urbaine. Le bâti est aligné, prolongé de murs quand il y a des<br />

jardins. Un alignement d’arbres contribue à renforcer l’ambiance<br />

champêtre de la rue et lui donner une échelle humaine.<br />

50 Maison individuelle avec Maisons mitoyennes dessinées<br />

51 52<br />

interface jardinée entre symétriquement avec portes d’entrées<br />

la maison et la rue.<br />

centrales et garages latéraux.<br />

Maison individuelle avec interface<br />

jardinée entre la maison et la rue.<br />

46 47<br />

Rue minérale au gabarit traditionnel qui grâce au relief<br />

profite d’une vue verdoyante. Un grand cèdre de l’ancien<br />

domaine domine et dynamise la rue. Si l’épannelage* n’est<br />

pas strict, la hauteur du bâti est globalement harmonieuse<br />

et permet une grande ouverture sur le ciel. C’est une des<br />

qualités des quartiers résidentiels.<br />

Traditionnellement, les rares édifices hauts sont<br />

essentiellement à caractère religieux, comme ici à St-Felix où<br />

l’église devient un repère urbain ponctuel. En ligne de mire<br />

dans le prolongement de la rue, elle campe avec le platane et<br />

la végétation des espaces privés une silhouette urbaine aux<br />

airs de village. Dans un contexte urbain dense, l’ouverture sur<br />

le ciel est plus réduite.<br />

Rue Casimir Périer<br />

45<br />

Avenue de la Coquetterie<br />

52<br />

44<br />

Rue de la ville aux Roses<br />

48<br />

Rue Fr. Bruneau<br />

47<br />

51<br />

52 Rue A. Le-Braz<br />

Rue du Général Lanrezac<br />

49<br />

46 Rue Etienne Etiennez<br />

ERDRE<br />

Paysage urbain à l’épannelage hétéroclite. Bien que fragilisé,<br />

le vocabulaire urbain est varié : des bâtis de différentes<br />

hauteurs et de différentes natures se côtoient, un muret<br />

recouvert de plantes de murailles leur fait face. Cette mixité<br />

urbaine et conforté par la diversité des matériaux et la<br />

présence d’une végétation plus ou moins spontanée.<br />

48 49<br />

Paysage urbain très minéral et pourtant à deux pas de l’Erdre.<br />

De grands immeubles et des garages (côté gauche de la<br />

photo) font face à des maisons mitoyennes (côté droit).<br />

Leurs façades en continue, sans grande finesse architecturale<br />

neutralisent et aseptisent l’ambiance de la rue. La présence<br />

de quelques plantes spontanées et isolées ne suffit pas à<br />

reétalonner l’ambiance et rompre avec le caractère très<br />

homogène, parfois aveugle de la rue.<br />

49 50


CHAPITRE 2<br />

LES AMBIANCES URBAINES<br />

OBJECTIF PAYSAGER PARTAGÉ<br />

L’aménagement des espaces publics : favoriser les piétons et<br />

la végétation, refléter les besoins, les envies, les idées de ses<br />

usagers.<br />

GRANDS CONSTATS, LE PATRIMOINE ACTUEL<br />

Le patrimoine des quartiers, c’est aussi sa dimension humaine, la façon<br />

dont les habitants les vivent au quotidien dans les espaces publics.<br />

La “ vie de quartier ” (rapport de voisinage, coutumes, fêtes, activités<br />

associatives et commerciales, etc.) est un patrimoine immatériel des citadins.<br />

Cette ambiance de quartier est largement influencée par la forme et les<br />

caractéristiques des espaces publics. Par exemple, la place donnée aux<br />

piétons ou à la végétation est gage d’une certaine qualité.<br />

Dans le quartier de l’atlas, l’ambiance urbaine est<br />

caractéristique des quartiers résidentiels de ville : elle se<br />

déploie dans les rues habitées et jardinées et autour du<br />

secteur Saint-Félix, connecté au réseau de tramway, qui<br />

regroupe établissements scolaires, associatifs et religieux<br />

et quelques commerces de proximité.<br />

La vie de quartier<br />

est un patrimoine<br />

immatériel des<br />

citadins.<br />

... ET LES DYNAMIQUES A L’OEUVRE<br />

Il y a peu d’espaces publics dans les<br />

quartiers. Ceux-ci sont essentiellement<br />

représentés par le linéaire de rues et<br />

avenues, dont certaines sont devenues<br />

très / trop routières.<br />

Une reconquête de l’urbanité est-elle déjà à<br />

l’œuvre ?<br />

Historiquement en lien avec la présence<br />

d’édifices à caractère religieux, les principales<br />

places du périmètre de l’atlas font aujourd’hui<br />

la part belle aux voitures et ressemblent plus à<br />

des carrefours ou des parcs de stationnement<br />

qu’à des lieux de “ vie de quartier ”. Dans ce sens,<br />

le boulevard Paul Bellamy, axe de circulation à<br />

l’échelle de la métropole, cristallise la “ non-vie<br />

de quartier ”.<br />

Toutefois, le déficit d’espace public “ classique ”<br />

est compensé par une multitude d’impasses,<br />

venelles, traverses, ruelles, qui permettent<br />

une plus grande porosité entre les rues, le bâti<br />

et le végétal. Ces espaces collectifs, publics<br />

ou privés permettent d’envisager de futurs<br />

projets allant dans le sens de la fluidité des<br />

circulations douces et de l’augmentation des<br />

lieux de convivialité.<br />

Parallèlement, la ville engage des opérations<br />

d’ouverture de cœurs d’îlots, autrefois<br />

privatisés, afin de créer de nouveaux lieux de<br />

vie collective de plus grande échelle (projet<br />

du parc de Capucins).<br />

Trois rues du quartiers, trois ambiances et appropriations de l’espace public par les habitants.<br />

51 52


PROGRAMME D’ACTIONS<br />

ORIENTATION 1<br />

“ Protéger et développer<br />

les continuités piétonnes<br />

sous toutes les formes :<br />

passages publics, venelles<br />

privées, cœurs d’îlots<br />

traversants… ”<br />

ORIENTATION 2<br />

“ Reconquérir et<br />

traverser la rue Paul<br />

Bellamy. ”<br />

CHAPITRE 2<br />

LES AMBIANCES URBAINES<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Hiérarchiser les voies pour q ue les vélos et<br />

trottinettes puissent aussi circuler.<br />

• Aménager les trottoirs pour les piétons, parfois<br />

très étroits, tout en gardant les petites plantes<br />

sauvages qui permettent de ne pas dénaturer<br />

le charme des ruelles et impasses… Réguler<br />

davantage le stationnement.<br />

• Résorber la coupure urbaine rue Paul Bellamy<br />

en permettant des traversées plus faciles (terreplein<br />

central, ponts, passerelles, voies piétonnes).<br />

• “ Spécialiser ” les trottoirs, un piéton et un vélo<br />

pour plus de commodité.<br />

• Faire du carrefour de la “ place ” du Croisic une<br />

véritable place publique.<br />

ORIENTATION 3<br />

“ Valoriser l’espace public.<br />

Favoriser la mixité<br />

et la polyvalence des<br />

places publiques. ”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Etudier l’offre en places publiques (et aires<br />

de jeux pour enfants) dans le quartier et les<br />

possibilités de développement.<br />

• Laisser des espaces (recul du bâti,...) qui<br />

permettent l’appropriation par les habitants<br />

et dégagent la vue sur le ciel depuis la rue.<br />

• Sensibiliser les propriétaires privés de<br />

l’impact de leurs actions sur l’espace public et<br />

sur la manière dont ils peuvent contribuer à<br />

l’embellir.<br />

• Installer du mobilier qui donne vie aux lieux,<br />

notamment des bancs - avec dossier de<br />

préférence - et installés de façon à pouvoir<br />

converser, notamment sous les arbres. Des<br />

bancs qui s’intègrent bien au paysage : on<br />

exclut donc les bancs en plastique.<br />

• Vider les espaces des encombrants<br />

(déchets, lignes électriques), protections<br />

des containers avec des bacs en bois ou des<br />

petites palissades, des plantations.<br />

• Aménager le parvis de l’église Saint Similien,<br />

avec des plantations, arbustes et des bancs.<br />

• Exploiter la dalle de la cours Sans Nom,<br />

en concertation avec les habitants. Percer<br />

les murs pour créer de la légèreté, de la<br />

transparence et installer de la verdure et des<br />

jeux d’enfants.<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Multiplier les plantations, notamment<br />

d’arbres de grand développement.<br />

• Créer des jardinières potagères partagées,<br />

mettre en place des fontaines.<br />

ORIENTATION 4<br />

“ Retrouver le sol naturel et<br />

l’eau dans les espaces publics. ”<br />

53 54


CHAPITRE 2<br />

LES AMBIANCES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

LES CONTINUITÉS PIÉTONNES<br />

DÉVELOPPER LES CONTINUITÉS PIÉTONNES SOUS TOUTES LES FORMES :<br />

PASSAGES PUBLICS, VENELLES PRIVÉES, COEURS D’ÎLOTS TRAVERSANTS...<br />

LA PLACETTE<br />

LA COUR<br />

5<br />

Un cheminement au milieu d’une végétation<br />

spontanée.<br />

La ruelle des Quarts de Barbin est une survivance<br />

de l’ancien noyau villageois situé sur les coteaux<br />

de l’Erdre. Ce chemin champêtre tient son nom<br />

du quart de la récolte du vigneron, autrefois versé<br />

au propriétaire du sol. Végétation spontanée et<br />

plantée cohabitent et confère à ce lieu un caractère<br />

bucolique. Ce type d’espace demande peu d’entretien<br />

et est facile à mettre en oeuvre.<br />

6<br />

Une continuité piétonne accessible par tous, à qui<br />

est curieux.<br />

En cœur d’ilot, l’avenue Charles Gris est très discrète.<br />

Elle dessert d’anciennes maisons bourgeoises<br />

protégées de l’agitation urbaine par de grands<br />

immeubles. Végétation spontanée et plantée<br />

cohabitent et confère à ce lieu un aspect informel et<br />

intime.<br />

1 Le vocabulaire routier estompé.<br />

Transformé en établissement scolaire l’ancien domaine<br />

de la Haute-Forêt se devine encore aujourd’hui<br />

grâce à la conservation du portail. L’entrée est mise<br />

en valeur par un traitement piétonnier de la zone.<br />

L’adoucissement du vocabulaire routier ce manifeste<br />

notamment par un changement de revêtement, des<br />

trottoirs estompés, une chaussée au même niveau que<br />

le trottoir et la présence de potelets.<br />

2<br />

L’AVENUE PRIVÉE<br />

Cœur d’ilot ouvert et protégé.<br />

Habitat intermédiaire des années 90 distribué<br />

autour d’une cour exclusivement piétonne.<br />

LES RIVES DE L’ERDRE<br />

EN PROMENADE<br />

7<br />

Une perception du coteau préservée<br />

L’escalier de la ruelle du Mont Goguet se situe au<br />

bout d’une impasse. Sur les coteaux de l’Erdre cette<br />

volée d’escalier monte à l’assaut d’une modeste<br />

colline qui perpétue le souvenir d’un ancien clos de<br />

vignes, dit en 1342 «clos de Montgauguier». Cette<br />

continuité piétonne permet aujourd’hui d’entretenir<br />

une ouverture furtive sur le ciel dans un contexte<br />

urbain dense.<br />

8<br />

Etroite, la rue Guillaume Touchy prend des airs de<br />

village de pêcheurs et relie les hauteurs du coteau<br />

aux rives de l’Erdre.<br />

3 Avenue ouverte et discrètement matérialisée.<br />

Avenue privée matérialisée par les deux petits<br />

murs-bahut qui marquent le seuil en encadrant<br />

la voie.<br />

4<br />

L’Erdre et ses rives constituent un lieu de<br />

vie et d’échange à l’échelle de la ville. Ces<br />

rives ombragées sont très appréciées par<br />

les promeneurs, les badauds, les cyclistes<br />

qui profitent des aménagements de voie de<br />

circulation douce.<br />

55 56


CHAPITRE 2<br />

LES AMBIANCES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

MULTIPLIER LES PLANTATIONS, NOTAMMENT<br />

D’ARBRES DE GRAND DÉVELOPPEMENT<br />

AMBIANCES VÉGÉTALES<br />

Saint Pasquier<br />

13 Rue Casimir Périer<br />

16<br />

Petite avenue<br />

du Gué Moreau<br />

Avenue Grand siècle<br />

19<br />

18 Avenue Randille<br />

9<br />

3<br />

Boulevard<br />

Amiral Courbet<br />

Rue Paul Bellamy<br />

15<br />

12<br />

7<br />

Rue Guillaume Touchy<br />

Rue Fellonneau<br />

1 17 5 Ruelle des Quarts de Barbin<br />

Square<br />

Felix Thomas<br />

6<br />

8<br />

ERDRE<br />

Ruelle du Mont Goguet<br />

Avenue Charles Gris<br />

Place des Orangers<br />

2<br />

14<br />

10 4<br />

Quai de Versailles<br />

9<br />

10<br />

11<br />

11<br />

Rue de Russeil<br />

12<br />

13<br />

14<br />

VALORISER L’ESPACE PUBLIC, FAVORISER LA MIXITÉ ET LA POLYVALENCE<br />

INSTALLER DU MOBILIER QUI DONNE VIE AU LIEU<br />

L’identité des rues tient pour beaucoup du choix des essences et de leur port : Chênes fastigiés pour la rue Paul Bellamy,<br />

frênes à feuilles étroites ‘Raywood’ pour le quai de Versailles, bouleaux verruqueux pour la rue Russeil, magnolias pour la<br />

rue Casimir Perier, chênes d’amérique, micocouliers ou encore tulipiers de Virginie pour les rives de l’Erdre.<br />

Ces arbres sont en quelques sortes les emblèmes du quartier et notamment de ses grandes rues.<br />

ARBRES ISOLÉS OU BOUQUETS D’ARBRES<br />

AUX CROISEMENTS ET ESPACE DE CONVIVIALITÉ<br />

17<br />

15 16<br />

Situé en un point stratégique, un arbre peut devenir repère.<br />

Il peut étoffer un parvis ou, comme à la campagne, marquer un carrefour.<br />

Mobilier léger issu d’une opération participative :<br />

table de pique-nique, bacs de plantation, compost, square Félix Thomas.<br />

57 58


CHAPITRE 2<br />

LES AMBIANCES URBAINES<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

RECONQUÉRIR ET TRAVERSER LA RUE PAUL BELLANY<br />

DES IMPASSES-BALCONS SUR PAUL BELLANY<br />

18 19<br />

rue Le Braz<br />

Perpendiculaires à l’orientation du Gué Moreau, deux impasses surplombent la rue Paul Bellamy à la<br />

manière de balcons, sans pouvoir y acceder. Elles constituent potentiellement des éléments de projet pour<br />

créer des liaisons douces et raconter l’histoire du quartier.<br />

rue Paul Bellamy<br />

Dans les années 30, en imaginant la rue Anatole Le-Braz en face de la rue François Bruneau,<br />

l’architecte Etienne Coutan crée la seule traversée continue de la rue Paul Bellamy.<br />

59 60


CHAPITRE 3<br />

le VÉGÉTAL<br />

OBJECTIF PAYSAGER PARTAGÉ<br />

Préserver dans leur diversité les parcs, les jardins, les arbres<br />

remarquables et leur visibilité.<br />

GRANDS CONSTATS, LE PATRIMOINE ACTUEL<br />

Les parcs, les jardins, les arbres remarquables sont des éléments<br />

essentiels du patrimoine du quartier. Ils sont surtout représentés<br />

par le domaine privé.<br />

Anciens faubourgs, les quartiers présentent une densité de grands jardins<br />

et de parcs dont les arbres de grande dimension sont visibles au-dessus<br />

des fronts bâtis des rues et avenues.<br />

Les quartiers résidentiels de maisons individuelles et petits immeubles<br />

collectifs sont largement jardinés, parfois regroupés autour de cours,<br />

de passages végétalisés. Ce réseau d’espaces verts privés ou collectifs<br />

impactent sur l’ambiance rues.<br />

En pot ou en pleine terre, vivaces, annuelles, plantes grimpantes ou<br />

arbustes viennent habiller les impasses, ruelles et venelles du quartier. Ces<br />

ambiances jardinées sont souvent le résultat d’une double action, celle de<br />

la nature qui spontanément reprend ses droits et celle des habitants qui<br />

embellissent les pieds de mur.<br />

Enfin, l’ambiance des rues profite de retraits ponctuels du bâti (appelés<br />

frontages) et de leurs aménagements végétalisés.<br />

Si quelques jardins publics émaillent le périmètre de l’atlas, cette végétation<br />

issue du domaine privé (jardinage, actions informelles et spontanées)<br />

déborde sur l’espace public, donne leurs caractères aux quartiers,<br />

maintiennent des corridors verts entre les îlots.<br />

... ET LES DYNAMIQUES A L’OEUVRE<br />

Les espaces végétalisés, la “ pleine terre ”,<br />

sont de plus en plus restreints et morcelés.<br />

La porosité des sols est essentielle pour<br />

la croissance des végétaux (et pour<br />

l’infiltration directe des eaux pluviales). Les<br />

îlots se densifient en constructions mais<br />

en interrompant la continuité des espaces<br />

végétalisés.<br />

Les constructions récentes changent la<br />

typologie jardinée caractéristique du<br />

quartier : du jardinage individuel à la gestion<br />

impersonnelle des espaces verts.<br />

Cette gestion des espaces verts par des<br />

entreprises n’a plus rien à voir avec les habitants<br />

des immeubles, la spécificité de plantations<br />

des quartiers ou les caractéristiques<br />

architecturales, mais est élaborée pour un<br />

entretien minimum. La touche personnalisée<br />

du jardin cède la place à des espaces verts<br />

banalisés et où la végétation spontanée n’a<br />

plus sa place.<br />

61 62


CHAPITRE 3<br />

le VÉGÉTAL<br />

PROGRAMME D’ACTIONS<br />

ORIENTATION 1<br />

“ Favoriser la porosité entre<br />

jardins privés et espace<br />

public : vues, passages<br />

publics ou collectifs. ”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Imaginer une gestion collective des espaces<br />

verts qui mette à l’honneur le jardinage et<br />

l’appropriation par les habitants.<br />

• Proposer un rallye annuel : une forme de<br />

“ parkour ” : une course à travers les jardins<br />

et les murets, voire un concours de jardins<br />

dans une opération “ jardins ouverts ”.<br />

ORIENTATION 3<br />

“ Retrouver le sol naturel<br />

dans la ville. ”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Désimperméabiliser les sols, retour vers<br />

le cycle naturel de l’eau, infiltration,<br />

déconnection des réseaux d’eau pluviale<br />

• Découpes de revêtement de trottoirs pour<br />

faire des plantations en pieds de façades.<br />

• Laisser pousser les plantes sauvages, voire<br />

même planter des arbres, sur les trottoirs.<br />

• Penser des balcons jardinables et développer<br />

des toitures végétalisées (« bio-inspirées »,<br />

espèces locales et robustes).<br />

• Agrandir le parc des Capucins et y intégrer<br />

un jardin partagé mais aussi éventuellement<br />

un composteur de quartier.<br />

PROPOSITION :<br />

• Créer un centre de ressources et promouvoir<br />

les retours d’expérience.<br />

ORIENTATION 2<br />

“ Préserver des parties<br />

végétalisées et en pleine terre<br />

lors de nouvelles constructions. ”<br />

ORIENTATION 4<br />

“ Intégrer dans chaque<br />

programme de construction<br />

un espace vert suffisamment<br />

spacieux, visible depuis<br />

le domaine public et intégrer<br />

des murs ou toitures<br />

végétalisées. ”<br />

63 64


CHAPITRE 3<br />

LES IMPASSES APPROPRIÉES PAR LES HABITANTS<br />

le VÉGÉTAL<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

IMAGINER UNE GESTION COLLECTIVE DES ESPACES VERTS QUI METTE<br />

A L’HONNEUR LE JARDINAGE ET L’APPRORIATION PAR LES HABITANTS<br />

5<br />

7<br />

Jardin collectif de la Carterie :<br />

les poules<br />

POINT DE DÉTAIL...<br />

QUELS TYPES DE GESTION DES FRONTAGES DANS LE QUARTIER ?<br />

Les frontages sont de différentes natures qui résultent de maisons individuelles ou d’immeubles<br />

collectifs. Leur mode de gestion impacte l’ambiance de la rue.<br />

6<br />

INTERFACE VÉGÉTALE AVEC UN ENTRETIEN DE SYNDICAT D’IMMEUBLE<br />

En pot ou en pleine terre, vivaces, annuelles, plantes grimpantes ou arbustes viennent habiller les impasses, ruelles et avenues du<br />

quartier. Ces ambiances jardinées sont souvent le résultat d’une double action, celle de la nature qui spontanément reprend ses<br />

droits et celle des habitants qui embellissent les pieds de mur.<br />

ZOOM SUR...<br />

LES AMBASSADEURS DU FLEURISSEMENT DE RUES<br />

1<br />

Opération de promoteur avec plan de plantation général et palette végétale<br />

restreinte à des essences persistantes, adaptées à un entretien de syndicat<br />

d’immeuble. Il en résulte une ambiance figée qui ne favorise pas la porosité entre les<br />

espaces ne permet pas de profiter pleinement du potentiel qu’offre le retrait du bâti.<br />

INTERFACE VÉGÉTALE AVEC UN ENTRETIEN INDIVIDUEL<br />

3<br />

Le traitement des frontages diffère d’une maison à l’autre. Les jardinets<br />

sont personnalisés au même titre que les façades. Leur entretien revient aux<br />

propriétaires des maisons individuelles et permet une grande harmonie<br />

dans la mixité.<br />

2<br />

4<br />

Le projet est porté par un groupe d’habitants, avec l’idée<br />

de constituer sur le quartier un réseau d’ambassadeurs du<br />

fleurissement de rues. Mis en œuvre pour la première fois en<br />

mai 2016 avec le soutien de la ville de Nantes, ce projet vise<br />

à embellir le cadre de vie des habitants pour mieux vivre<br />

ensemble.<br />

La démarche est simple : réaliser des plantations en pied<br />

de façade dans des découpes de trottoirs permettant de<br />

retrouver le sol naturel et d’y créer des jardinières voire des<br />

plates-bandes fleuries, et au-delà envisager des projets de<br />

rues-jardins, de murs et toitures végétalisés... propices à la<br />

biodiversité, à la régulation de la température ainsi qu’à la<br />

santé environnementale, au développement du lien social<br />

et intergénérationnel et plus globalement au bien-être des<br />

habitants... petits et grands !<br />

Dans le cadre d’un projet citoyen participatif, le projet découle<br />

de la synergie entre un groupe d’habitants volontaires et la<br />

coopération logistique de la ville de Nantes : alors que la ville<br />

de Nantes fournit des kits de fleurissement et du terreau, des<br />

habitants volontaires réalisent les semis et les plantations.<br />

Ce projet vise aussi à dynamiser le développement du<br />

compostage partagé, à permettre la valorisation sur place<br />

du compost produit et à mettre en réseau les composteurs<br />

de quartier.<br />

Au-delà de l’intérêt porté à l’embellissement participatif<br />

de la rue et à l’appropriation collective du cadre de vie, ce<br />

projet a permis de tisser des liens et d’échanger des idées<br />

entre les participants.<br />

8<br />

Réalisation de semis par les habitants<br />

dans la rue Casimir Perier.<br />

65<br />

66


CHAPITRE 3<br />

le VÉGÉTAL<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

RETROUVER LE SOL NATUREL DANS LA VILLE<br />

PAYSAGE INSOLITE<br />

LE SAUVAGE<br />

DANS LA VILLE<br />

DÉSIMPERMÉABILISER LES SOLS, RETOUR VERS LE CYCLE NATUREL<br />

DE L’EAU, INFILTRATION, DÉCONNEXION DES RÉSEAUX D’EAU PLUVIALE<br />

RÉSURGENCES SPONTANÉES<br />

10<br />

9 11<br />

12<br />

Selon les orientations, les murs de<br />

granite s’étoffent en accueillant une<br />

13<br />

végétation spontanée.<br />

Engagée dans une démarche de gestion différenciée des espaces publics<br />

avec l’objectif de zéro phytosanitaire et pesticides, Nantes voit les plantes<br />

sauvages refaire surfaces dans ses rues, ce qui donne une nouvelle idée du<br />

paysage urbain.<br />

Le patrimoine végétal est multiple. Il peut relever de l’espace public<br />

et être « officiel » ou d’espaces intermédiaires et se découvrir par<br />

hasard au détour d’une rue.<br />

PARC PUBLIC<br />

POROSITÉ DU SOL<br />

Avenue Randille<br />

10<br />

15<br />

4<br />

Rue de la Coquetterie<br />

Rue Charles Le Goffic<br />

1 2 Rue Villa Maria<br />

14<br />

Ruelle des Quarts de Barbin<br />

Rue Casimir Perier 8<br />

Ancienne carrière<br />

Rue Anatole le Braz 3<br />

9<br />

Rue Noire 12<br />

6 Avenue Charles Gris<br />

13 Quai de Versailles<br />

Impasse de la Carterie 7<br />

Impasse des Clémentines 5<br />

ERDRE<br />

14<br />

Peu circulée voire exclusivement piétonne certaines impasses, ruelles ou venelles<br />

sont traitées avec des matériaux légers, drainants, patinés par la végétation spontanée.<br />

15<br />

Parc des Capucins<br />

11<br />

67 68


CHAPITRE 4<br />

LE PETIT PATRIMOINE<br />

OBJECTIF PAYSAGER PARTAGÉ<br />

Valoriser les éléments du “ grand ” et “ petit ” patrimoine qui<br />

jalonnent les quartiers.<br />

GRANDS CONSTATS, LE PATRIMOINE ACTUEL<br />

Le quartier est ponctué d’éléments patrimoniaux de natures diverses<br />

et auxquels les habitants sont particulièrement attachés. Ces éléments<br />

surprennent, expliquent, racontent, questionnent.<br />

Les éléments du “ petit patrimoine ”, marques de l’histoire<br />

du quartier (bornes, plaques de rues ou d’établissements, “ Petit ”<br />

puits, portails d’anciens domaines, statuaire de façade,<br />

patrimoine, mais<br />

vue singulière sur un cœur d’îlot, etc.), sont disséminés<br />

dans les quartiers, plus ou moins visibles, et participent à pas insignifiant<br />

la toile de fond des parcours quotidiens.<br />

“ Petit ” patrimoine, mais pas insignifiant : la “ petite chose ” que l’on rencontre<br />

au détour d’une rue va raconter autant qu’un bâtiment imposant. Ces<br />

“ pépites ” sont les supports d’un récit urbain et font évidemment patrimoine.<br />

Des “ pépites ” qui jalonnent le quartier, recensées par les habitants : rue Noire et rue Paul Bellamy.<br />

... ET LES DYNAMIQUES A L’OEUVRE<br />

Ce petit patrimoine fait l’objet d’attention de la part des connaisseurs qui<br />

le font découvrir aux non-initiés.<br />

Associations d’amateurs, d’historiens, habitants s’organisent pour faire<br />

reconnaître ce petit patrimoine et par là faire perdurer la mémoire des<br />

quartiers.<br />

Comment se construit le petit patrimoine de demain ?<br />

Pour eux se pose la question de la conservation et du renouvellement de ce<br />

patrimoine lié au changement de regard propre à une époque, aux modes<br />

de vie qui se sont succédés sur le quartier et qui continuent d’évoluer.<br />

69 70


CHAPITRE 4<br />

LE PETIT PATRIMOINE<br />

PROGRAMME D’ACTIONS<br />

ORIENTATION 1<br />

“ Conserver les<br />

éléments singuliers<br />

qui font patrimoine en<br />

les intégrant dans les<br />

nouvelles constructions,<br />

sans dénaturer leur<br />

authenticité. ”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Protéger les édifices ou éléments vernaculaires.<br />

• Préserver les impasses, arrière-cours qui jalonnent<br />

le quartier qui sont typiques des faubourgs<br />

et racontent leur histoire.<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Réaliser un « parcours-collection » pour relier<br />

et présenter le petit patrimoine.<br />

• Faire des accès permettant de passer d’une<br />

cour à l’autre et ainsi de traverser le quartier<br />

et la ville par les cœurs d’îlots. Proposer un<br />

rallye annuel : une forme de “ parkour ” : une<br />

course à travers les jardins et les murets.<br />

ORIENTATION 2<br />

“ Préserver les éléments<br />

mystérieux et leurs<br />

contextes. ”<br />

• Prévoir des panneaux pour situer les<br />

fortifications de Mercœur.<br />

71 72


CHAPITRE 4<br />

LE PETIT PATRIMOINE<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

PROTÉGER LES ÉDIFICES OU ÉLÉMENTS VERNACULAIRES<br />

PRÉSERVER LES IMPASSES, ARRIERES-COURS<br />

QUI JALONNENT LES QUARTIERS<br />

1<br />

Cette ancienne fontaine rapelle le souvenir du village de Barbin,<br />

quartier longtemps insalubre et misérable à l’écart de la ville.<br />

4 Ancien domaine de la Villa Maria. Aujourd’hui 5<br />

construite, l’ancien portail et les grands arbres<br />

sont la mémoire de la villa.<br />

Impasse typique du quartier,<br />

vue depuis l’avenue Grand Siècle.<br />

Avenue Grand Siècle<br />

5<br />

2<br />

Par leurs matériaux, leurs textures, les murs de granite des anciennes propriétés racontent le sol rocheux<br />

qui a fourni la matière première. Conservé, intégré aux nouvelles constructions, ce matériau brut, enrichit<br />

la palette des ambiances urbaines et favorise une plus grande interaction entre les éléments.<br />

Rue P. Bellamy 3<br />

Rue Villa Maria<br />

4<br />

2<br />

Rue Cochard Polenne<br />

1<br />

Ruelle des Quarts de Barbin<br />

ERDRE<br />

3<br />

73 74


RÉALISER UN PARCOURS “ COLLECTION "<br />

POUR RELIER ET PRÉSENTER LE PETIT PATRIMOINE<br />

CHAPITRE 4<br />

LE PETIT PATRIMOINE<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

INForMAtIoNS PrAtIQuES<br />

Villes et Pays d’art et d’histoire<br />

circuit-découverte<br />

Mairie de Nantes<br />

29 rue de Strasbourg<br />

du lundi au vendredi de 8h30 à 18h<br />

et le samedi de 8h30 à 13h<br />

ALLONANTES : 02 40 41 90 00<br />

Direction du Patrimoine et de l’Archéologie<br />

2 rue de l’Hôtel de ville<br />

44094 Nantes cedex 1<br />

02 40 41 56 55<br />

n° 20 rue Bruneau n° 10 rue Bruneau L'Erdre, au premier plan l'île de Versailles en 1886 Ruelle des Quarts de Barbin Belvédère de la rue Ameline Bords de l'Erdre<br />

Vu par… - 2013<br />

Archives municipales de Nantes<br />

1 rue d’Enfer<br />

44094 Nantes cedex 1<br />

02 40 41 93 30<br />

Équipe de Quartier Hauts-Pavés / Saint-Félix<br />

39 rue Félix-Thomas<br />

44000 Nantes<br />

02 40 29 21 83<br />

Maison de l'Erdre<br />

Île de Versailles<br />

02 40 29 41 11<br />

Ce dépliant a été réalisé par la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie,<br />

en concertation avec Frédéric AUBRY, Yvon BEZIE, Daniel FINOT, Yves-Marie<br />

ROZE, membres du Conseil de quartier - Le travail a été réalisé en partenariat<br />

avec l’Équipe de quartier, le Service des Espaces Verts et la Direction Générale<br />

du Développement Urbain.<br />

Texte : Catherine OLART. Iconographie : Archives Municipales.<br />

Photos : Archives Municipales, Patrick JEAN, Léa GUERINI.<br />

Crédits : Fonds Soreau- Société Archéologique et historique de Nantes<br />

et de Loire-Atlantique.<br />

En couverture : la place Viarme, au début du 20 e siècle, un jour de marché<br />

aux bestiaux (vue vers le nord), la place Viarme aujourd'hui, un samedi jour<br />

de brocante (vue vers le sud).<br />

Nantes appartient au réseau des Villes et pays d’art et d’histoire, créé<br />

par la Ministère de la Culture et de la Communication. Ce label est décerné<br />

aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence<br />

des intervenants ainsi que la qualité de leurs actions.<br />

Pour en savoir plus, sur l’histoire du quartier :<br />

- Le Marchix, Service régional de l’Archéologie des Pays-de-la-Loire,<br />

Isabelle ROUAUD-ROUAZE, février 1997.<br />

- St-Félix : mémoires d'un quartier ; Association du quartier St-Félix, T. I à V.<br />

Parcours n°2 :<br />

Erdre / St-Félix / Barbin<br />

1 Île de Versailles<br />

Ancien marais, cette île<br />

constituée par les déblais du<br />

canal de Nantes à Brest (1804-<br />

1842), est acquise en 1983 par<br />

la Ville qui l’aménage en un<br />

dépaysant jardin japonais.<br />

Elle abrite la Maison de l’Erdre.<br />

Pins taillés, cerisiers.<br />

2 Pont Saint-Mihiel<br />

Marraine de la ville martyre<br />

de Saint-Mihiel (Meuse),<br />

Nantes donne son nom à cet<br />

ouvrage réalisé en 1918 en<br />

remplacement d’une passerelle<br />

de bois.<br />

3 Quai de Versailles<br />

Présence d’un patrimoine<br />

fluvial (roquio, remorqueur,<br />

vedette, toues et futreaux).<br />

4 tunnel Saint-Félix<br />

Différents facteurs justifient<br />

la décision d’Etat de 1924 de<br />

combler la Loire et l’Erdre<br />

dans la ville. Commencé en<br />

1929 et achevé en 1934, le<br />

tunnel Saint-Félix permet le<br />

détournement du lit de l’Erdre<br />

(actuel Cours des 50 Otages)<br />

et sa canalisation sous les<br />

cours Saint-André et Saint-<br />

Pierre. La construction de<br />

l’ouvrage a été financée par les<br />

dédommagements de guerre<br />

dus par l’Allemagne.<br />

5 Immeuble<br />

Delamarre<br />

(Label patrimoine du XX e siècle, rue Saget)<br />

Architecture avant-gardiste<br />

réalisée en 1934 par Antoine<br />

Molinié pour le boulanger<br />

Delamarre.<br />

6 Anciennes<br />

manufacture<br />

et maison Suser<br />

(10 et 11 à 13, rue de la Distillerie)<br />

Vers 1860, Henri Suser, ancien<br />

cordonnier, établit dans ce<br />

quartier à la fois industriel<br />

et rural sa manufacture de<br />

chaussures avec ateliers,<br />

maison de maître et parc.<br />

De cette importante usine,<br />

fermée en 1910, il subsiste<br />

aujourd’hui la maison<br />

d’habitation (n°10) convertie<br />

en logements après la Seconde<br />

Guerre mondiale, la cour (n°11<br />

à 13) et le parc, propriété du<br />

collège-lycée Saint-Stanislas.<br />

7 Vue sur la passerelle<br />

du jardin oriental de<br />

l’île de Versailles<br />

(Entre le 32 et le 36 rue de la Distillerie)<br />

Rue de la Distillerie, séquoia<br />

au niveau du bâtiment des<br />

Archives Départementales.<br />

8 Hôtel particulier<br />

(Angle des rues Tessier et de Bouillé)<br />

Ancien hôtel particulier<br />

du marquis Albert de Dion,<br />

un des plus grands fabricants<br />

d’automobiles au monde<br />

en 1900.<br />

Rue Eugène Tessier, parc<br />

de la clinique Saint-Augustin.<br />

Voir aussi avenue des Mandarines<br />

9 rue Ameline<br />

Ce point-de-vue sur le centre<br />

historique (cathédrale, colonne<br />

Louis XVI, Église Saint-<br />

Clément) domine une falaise<br />

constituée par une carrière.<br />

Délimitées par le périmètre<br />

actuel des rues de Châteaulin,<br />

du Mont-Goguet, de Polenne<br />

et d’Ameline, les carrières dites<br />

de Barbin ou encore du Mont-<br />

Goguet ont été ouvertes dans<br />

des roches métamorphiques<br />

et exploitées dans la seconde<br />

moitié du 19 e siècle par<br />

M. Bonnamen. Le nom de<br />

celui-ci, propriétaire de ces<br />

lieux, a été donné à la rue qui<br />

recoupe la rue de Châteaulin et<br />

fait face aux anciens fronts de<br />

taille des carrières, encore bien<br />

visibles à certains endroits.<br />

Le Muséum d’histoire naturelle<br />

conserve sous vitrine des<br />

minéraux, dont des apatites,<br />

extraits de ces anciennes<br />

carrières.<br />

Voir aussi rue Ameline :<br />

le petit théâtre Le Cabanier.<br />

10 Ancienne<br />

manufacture<br />

(15 rue Leglas-Maurice)<br />

Ancienne manufacture de<br />

meubles et de décoration<br />

Leglas-Maurice établie ici<br />

seconde moitié 19 e siècle.<br />

11 Vue sur le sillon<br />

du Gué Moreau<br />

Prenant sa source au niveau<br />

de l’église Sainte-Thérése et se<br />

jetant dans l’Erdre, le ruisseau<br />

Gué Moreau qui a creusé ce<br />

profond sillon, est détourné et<br />

comblé dans les années 1960.<br />

Rue François Bruneau, cèdre<br />

centenaire<br />

N°10 et 20 rue François<br />

Bruneau : maisons classées au<br />

« Patrimoine nantais » dans le<br />

cadre Plan local d’Urbanisme<br />

(PLU). Ces édifices considérés<br />

comme remarquables<br />

bénéficient de mesures de<br />

protection. Ils ne peuvent être<br />

détruits.<br />

Aux abords des deux parcours<br />

proposés, on compte plus de 50<br />

de ces édifices référencés au PLU.<br />

12 Place Saint-Félix<br />

Charmante petite place en<br />

demi-lune au cachet villageois.<br />

13 Église Saint-Félix<br />

François Bruneau est le<br />

premier curé de la paroisse<br />

Saint-Félix, créée en 1844 sur<br />

une grande part de la paroisse<br />

Saint-Similien. L’église de<br />

style néogothique est alors<br />

construite par l’architecte<br />

Charles de Raymond puis<br />

agrandie par l’adjonction<br />

des nefs latérales en 1950.<br />

14 rue Felloneau<br />

Entrée de l’ancien domaine<br />

du château de la Haute-Forêt.<br />

Alignement de cèdres et<br />

au fond, vue sur un pin<br />

majestueux.<br />

15 Pôle associatif<br />

(Rue Toulmouche)<br />

En place des anciens ateliers<br />

municipaux, le pôle associatif<br />

est aménagé en 1989 sur le site<br />

occupé jusqu’en 1939 par les<br />

Tanneries Nantaises.<br />

Deux cupressus à l’entrée.<br />

16 ruelle des<br />

Quarts-de-Barbin<br />

Également désigné sous le nom<br />

de la tenue de Fontaine de<br />

Barbin, ce chemin champêtre<br />

en milieu urbain tient son<br />

nom du quart de la récolte du<br />

vigneron, autrefois versé au<br />

propriétaire du sol.<br />

17 Village de Barbin<br />

Autrefois marqué par un<br />

paysage escarpé et viticole,<br />

le village de Barbin fut à<br />

l’origine un port, fief de la<br />

Seigneurie du Loquidy. Seule<br />

la vieille rue de Barbin rappelle<br />

aujourd’hui le souvenir<br />

de ce village, quartier<br />

longtemps insalubre et<br />

misérable à l’écart de la ville.<br />

18 Bords de l’Erdre<br />

(Chaussée de Barbin)<br />

On attribue à l’évêque<br />

saint-Félix au 6 e siècle la<br />

canalisation de l’Erdre et la<br />

construction de la Chaussée<br />

de Barbin, qui barrait en biais<br />

la rivière en aval du pont<br />

actuel de la Motte-Rouge.<br />

Permettant la navigation de<br />

Nort-sur-Erdre jusqu’à Nantes,<br />

elle ne pouvait pour autant être<br />

franchie par les bateaux. Large<br />

digue de pierre et de terre,<br />

elle était bordée de pêcheries,<br />

d’habitations et de trois<br />

moulins. Elle fut supprimée<br />

en 1887.<br />

19 Pont du Général<br />

de la Motte-rouge<br />

Construit par Jean Résal en<br />

remplacement de la Chaussée<br />

de Barbin et inauguré en 1886,<br />

prouesse pour l’époque avec<br />

son arche unique.<br />

Laissez-vous conter<br />

le quartier Hauts-Pavés<br />

Saint-Félix<br />

Prospectus proposant deux parcours de découverte du quartier, réalisé en<br />

partenariat ville de Nantes et associations d’habitants.<br />

Ce type d’initiative pourrait être reconduit en proposant un parcours du<br />

petit patrimoine ou reliant des éléments insolites auxquels les habitants<br />

sont attachés.<br />

75 76


CHAPITRE 5<br />

PATRIMOINE GÉOGRAPHIQUE<br />

OBJECTIF PAYSAGER PARTAGÉ<br />

Retrouver les grandes entités du paysage dans la ville et leur<br />

donner un rôle dans la construction urbaine.<br />

GRANDS CONSTATS, LE PATRIMOINE ACTUEL<br />

Le grand paysage, des éléments géographiques dessinent les quartiers :<br />

cours d’eau, roches, reliefs, sous-sols.<br />

Le réseau hydrographique est un repère dans le paysage des quartiers : l’Erdre<br />

et le Gué Moreau s’installent dans des dépressions du relief, s’accompagnent<br />

d’une végétation typique. Les fronts de taille des anciennes carrières autour<br />

de la rue de la Carterie ainsi que les points de vue qu’ils créent donnent une<br />

identité forte au quartier.<br />

Le surgissement de sols, de roches permettent de remettre en perspective<br />

les quartiers dans leur contexte territorial et d’envisager un patrimoine<br />

géographique qui va au-delà des limites administratives.<br />

... ET LES DYNAMIQUES A L’OEUVRE<br />

La fermeture des perspectives, la densité et la hauteur de certains<br />

bâtiments font perdre la perception de ce grand paysage.<br />

La densification bâtie sans réflexion gomme les particularités du socle<br />

géographique des quartiers. Les vues sur l’Erdre et sa vallée sont<br />

particulièrement touchées.<br />

La refonte du parcellaire, initialement découpé en fonction du relief, et<br />

aujourd’hui plus en lien avec des opportunités foncières et économiques,<br />

parfois à grand renfort technique, amenuise le lien entre la forme urbaine et<br />

son socle géographique.<br />

77 78


CHAPITRE 5<br />

PATRIMOINE GÉOGRAPHIQUE<br />

PROGRAMME D’ACTIONS<br />

ORIENTATION 1<br />

“ Construire la ville<br />

en s’appuyant sur<br />

le relief et le réseau<br />

hydrographique.”<br />

PROPOSITIONS :<br />

• Faire un recensement des “ coulées vertes ” qui<br />

ne s’arrête pas au Gué Moreau et qui s’appuie<br />

sur la particularité des petits espaces verts<br />

du quartier qui y sont disséminés (en ce sens<br />

cartographie plus précise que la trame verte<br />

et bleue). Intégrer dans ce rencensement les<br />

fonctions écologiques de ces espaces.<br />

• Travailler les dénivelés lors d’aménagements,<br />

de constructions, car le relief fait partie de<br />

l’identité de certains quartiers.<br />

• Agir sur le stationnement pour retrouver des<br />

perspectives visuelles et des espaces publics<br />

bien orientés.<br />

• Travailler l’implantation des bâtiments en<br />

fonction de vues ou d’éléments du paysage<br />

intéressants.<br />

• Donner une visibilité du cordon végétal<br />

(grands arbres de parcs, petits jardins…) qui<br />

accompagne le Gué Moreau.<br />

• Redonner un accès public au Gué Moreau.<br />

Rétablir le lien avec le ruisseau du Gué<br />

Moreau qui a disparu mais qui est encore<br />

présent dans la mémoire des habitants. Rue<br />

de la Sauzinière, il y a un mur public au niveau<br />

de l’endroit où le Gué Moreau franchit cette<br />

rue. Il faudrait l’abaisser pour donner une vue<br />

sur la coulée verte du Gué Moreau.<br />

• Créer des vues publiques, notamment vers<br />

l’Erdre.<br />

ORIENTATION 2<br />

“ Préserver le petit<br />

patrimoine qui fait<br />

référence au paysage<br />

et à la géographie<br />

(puits, etc.). ”<br />

79 80


CHAPITRE 5<br />

PATRIMOINE GÉOGRAPHIQUE<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

CONSTRUIRE LA VILLE EN S’APPUYANT<br />

SUR LE RELIEF ET LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE<br />

LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE COMME SUPPORT URBAIN<br />

Le réseau hydrographique est signalé par une végétation<br />

de milieu humide. Alors que l’Erdre se reconnait aisément<br />

par sa végétation rivulaire, le Gué Moreau, petit affluent<br />

de l’Erdre, est presque rayé de la carte. Des ambiances<br />

jardinées, un nom de rue, un regard, une bizarrerie<br />

topographique rappelle la présence de ce cours d’eau<br />

L’ERDRE<br />

et rappelle son passé marécageux. Relier entre eux tous<br />

ces éléments peuvent constituer un parcours urbain et<br />

guider le développement urbain.<br />

CRÉER DES VUES ENTRE LE BÂTI<br />

L’Erdre est partout, c’est elle qui a entaillé le plateau rocheux sur lequel la ville s’est étendue. Des hauteurs ou du fond de la vallée,<br />

certaines rues perpendiculaires à la pente offrent de belles perspectives cadrées sur le ciel ou la végétation rivulaire.<br />

7<br />

LE GUÉ MOREAU<br />

1<br />

2<br />

3<br />

PROFITER DES ACCIDENTS TOPOGRAPHIQUES<br />

Le Mont –Goguet est le relief délimité par l’Erdre et le Gué Moreau. Les vestiges de la carrière des frères Bonnamen, est un élément<br />

pittoresque qui témoigne de l’histoire du quartier tout autant qu’elle permet d’appréhender le socle topographique du quartier.<br />

Le front de taille de l’ancienne<br />

carrière des frères Bonnamen permet<br />

de voir la roche brute. Il est encore<br />

visible aujourd’hui grâce à une<br />

urbanisation faite de maisons basses.<br />

8<br />

4<br />

5<br />

Jardin privé sur le parcours du Gué Moreau.<br />

6<br />

Situé au-dessus de l’ancienne carrière, le point de vue depuis la rue Ameline offre un recul sur la ville unique en son genre.<br />

Il met en scène un jeu de contraste entre la ville dense et les falaises, entre la nature sauvage de la friche et le centre historique.<br />

9 10<br />

Ancien parc de l’établissement Leglas-Maurice.<br />

En cœur d’ilot, cet espace tranquille est accessible<br />

mais insoupçonné. Il recèle le vallon de l’affluent<br />

du Gué Moreau.<br />

En face de la rue de la Saulzinière, parallèle au<br />

parcours du Gué Moreau, une impasse surplombe<br />

la rue Paul Bellamy. Cette desserte en balcon se<br />

situe au même niveau que les maisons bourgeoises<br />

construites en limite de la zone humide.<br />

81 82


CHAPITRE 5<br />

PATRIMOINE GÉOGRAPHIQUE<br />

CATALOGUE DE SITUATIONS<br />

“ références issues des quartiers ”<br />

TRAVAILLER LES DÉNIVELÉS LORS D’AMÉNAGEMENTS, DE CONSTRUCTIONS,<br />

CAR LE RELIEF FAIT PARTIE DE L’IDENTITÉ DU QUARTIER<br />

LA POROSITÉ D’UNE OPÉRATION IMMOBILIÈRE<br />

APPUYÉE SUR UN COTEAU<br />

L’AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE PUBLIC RÉVELE<br />

LE RELIEF PRONONCÉ DE LA MOTTE ROUGE<br />

CRÉER DES VUES ENTRE LE BÂTI<br />

En vue plongeante sur l’Erdre, le coteau de la rive droite<br />

offre potentiellement de grandes vues dégagées sur<br />

la vallée. Très prisés pour la promotion immobilière,<br />

certains projets immobiliers commencent à intégrer<br />

cette notion de porosité entre les espaces. Contraint<br />

par la forte pente, ils cherchent à s’appuyer sur le<br />

relief pour assurer des continuités piétonnes en cœur<br />

d’ilot voire à préserver des vues, plutôt qu’un front<br />

bâti hermétique.<br />

13 14<br />

L’amorce du Pont de la Motte Rouge se détache du<br />

terrain naturel de l’ancienne chaussée de Barbin.<br />

8<br />

10 Avenue Randilla<br />

Rue de la Saulzinière<br />

1<br />

Avenue de la Coquetterie<br />

2<br />

Rue Etienne Etiennez<br />

11 12<br />

RÉFÉRENCE NANTAISE<br />

Rue Ameline<br />

Leglas-Maurice 9<br />

6<br />

4<br />

Impasse de Chateaulin<br />

11 Rue Fontaine de Barbin<br />

12<br />

Ruelle du Mont Goguet<br />

5<br />

14<br />

13<br />

7<br />

ERDRE<br />

Rue de Barbin<br />

Quai de Versailles<br />

L’exemple de la cité de l’Hermitage,<br />

construite à partir de la fin des années 30,<br />

permet d’illustrer les notions d’accroche<br />

au relief du site et de porosité. Sur le<br />

flanc de la butte Sainte-Anne, les six<br />

immeubles de la cité HLM sont construits<br />

perpendiculairement à la pente, comme<br />

des peignes qui laissent passer le regard<br />

et conservent des vues sur la Loire. Les<br />

espaces entre chaque immeuble sont<br />

des lieux de vie, ouvert à tous, laissant<br />

entrevoir des roches affleurantes dans<br />

lesquels des escaliers ont été taillés.<br />

3<br />

Rue de Bouillé<br />

83<br />

84


ANNEXES<br />

TABLEAU SYNTHÉTIQUE<br />

PATRIMOINE ACTUEL<br />

“ Les valeurs partagées ”<br />

DIAGNOSTIC STRATÉGIE PROGRAMME D’ACTIONS<br />

DEVENIR<br />

“ Les dynamiques en cours ”<br />

OBJECTIFS PARTAGÉS<br />

“ Ce que l’on veut et peut faire ”<br />

ORIENTATIONS<br />

“ Ce qu’il faut mettre en place ”<br />

PROPOSITIONS<br />

“ Comment s’y prendre, exemples d’actions à mener ”<br />

LE BÂTI ET LES<br />

FORMES URBAINES<br />

La diversité des formes<br />

architecturales et des formes<br />

urbaines font la richesse des<br />

quartiers. Cette diversité fait<br />

partie du patrimoine.<br />

“ L’architecture de<br />

promoteurs ” banalise<br />

les quartiers et rend les<br />

rues moins agréables. En<br />

particulier, la monotonie<br />

d’une skyline élevée étouffe<br />

l’espace public et tend à<br />

faire disparaître la diversité<br />

architecturale.<br />

Orienter les mutations vers la<br />

préservation et la création d’un<br />

bâti et de formes urbaines de<br />

qualité et diversifiés.<br />

Éviter la banalisation des<br />

quartiers.<br />

Assurer une densification<br />

maîtrisée et partagée<br />

Favoriser le composite, la mixité<br />

urbaine comme qualité de vie et bonne<br />

intégration de la densité. Trouver une<br />

harmonie dans la diversité.<br />

Encadrer les nouveaux projets<br />

architecturaux, notamment ceux de<br />

grande ampleur (promoteurs).<br />

• Préserver les quelques exemples existants d’architecture insolite.<br />

• Élaborer des règles urbaines adaptées aux spécificités du quartier et issues d’une étude urbaine qui identifie les différentes échelles de diversité: la parcelle,<br />

l’îlot, le secteur, le quartier en vue de mieux anticiper et maîtriser l’arrivée de nouvelles populations.<br />

• Construire du neuf en réintégrant des éléments de l’ancien.<br />

• Privilégier le retrait du bâti par rapport à la rue, pour créer des frontages (jardins de devant) et assurer une largeur de trottoirs confortable.<br />

• Respecter les compositions urbaines par un choix approprié de la hauteur des nouveaux bâtiments.<br />

• Encourager la couleur sur les façades en diversifiant la palette autorisée. Inciter les habitants de certaines zones à colorer les volets, les façades.<br />

• Respecter les caractéristiques de la “ maison nantaise ” : maison avec un garage au rez-de-chaussée et des marches pour accéder à la porte d’entrée.<br />

Privilégier leur rénovation, dans le cadre de la conservation du patrimoine.<br />

• Élaborer un cahier des charges : encadrer les méthodes de construction et l’emploi de certains matériaux.<br />

• Imposer une charte de qualité et de compréhension du paysage et du patrimoine aux porteurs de projets et instructeurs.<br />

• Délivrer un “visa matériaux ”, de manière à garantir la qualité de l’ensemble, sur la durée.<br />

• Imposer à l’instructeur qui délivre les permis de construire de venir dans le quartier, au moins pour les projets importants de construction<br />

(à partir de R+3 par exemple). Et imposer aux promoteurs et architectes de venir visiter le quartier en compagnie d’habitants / riverains.<br />

• Imposer aux porteurs de projets un diagnostic du paysage à l’échelle de leur parcelle d’étude afin de s’inscrire de l’<strong>Atlas</strong> paysager sensible du quartier.<br />

• Proposer et/ou inciter les porteurs de projets sur le quartier à mener des actions de co-construction avec les futurs habitants ou voisins.<br />

LES AMBIANCES<br />

URBAINES<br />

Le patrimoine des quartiers,<br />

c'est aussi sa dimension<br />

humaine, la façon dont<br />

les habitants les vivent au<br />

quotidien dans les espaces<br />

publics.<br />

Il y a peu d’espaces publics<br />

dans les quartiers. Ceuxci<br />

sont essentiellement<br />

représentés par le linéaire<br />

de rues et avenues, dont<br />

certaines sont devenues très/<br />

trop routières.<br />

Une reconquête de l’urbanité<br />

est-elle déjà à l’œuvre ?<br />

L’aménagement des espaces<br />

publics : favoriser les piétons<br />

et la végétation, refléter les<br />

besoins, les envies, les idées de<br />

ses usagers<br />

Protéger et développer les continuités<br />

piétonnes sous toutes les formes :<br />

passages publics, venelles privées,<br />

cœurs d’îlots traversants…<br />

Reconquérir et traverser la rue Paul<br />

Bellamy.<br />

Valoriser l’espace public.<br />

Favoriser la mixité et la polyvalence<br />

des places publiques.<br />

• Hiérarchiser les voies pour que les vélos et trottinettes puissent aussi circuler.<br />

• Aménager les trottoirs pour les piétons, parfois très étroits, tout en gardant les petites plantes sauvages qui permettent de ne pas dénaturer le charme<br />

des ruelles et impasses… Réguler davantage le stationnement.<br />

• Résorber la coupure urbaine rue Paul Bellamy en permettant des traversées plus faciles (terre-plein central, ponts, passerelles, voies piétonnes).<br />

• “ Spécialiser ” les trottoirs, un piéton et un vélo pour plus de commodité.<br />

• Faire du carrefour de la “ place ” du Croisic une véritable place publique.<br />

• Étudier l’offre en places publiques (et aires de jeux pour enfants) dans le quartier et les possibilités de développement.<br />

• Laisser des espaces (recul du bâti,...) qui permettent l’appropriation par les habitants et dégagent la vue sur le ciel depuis la rue.<br />

• Sensibiliser les propriétaires privés de l’impact de leurs actions sur l’espace public et sur la manière dont ils peuvent contribuer à l’embellir.<br />

• Installer du mobilier qui donne vie aux lieux, notamment des bancs - avec dossier de préférence - et installés de façon à pouvoir converser, notamment sous<br />

les arbres. Des bancs qui s’intègrent bien au paysage : on exclut donc les bancs en plastique.<br />

• Vider les espaces des encombrants (déchets, lignes électriques), protections des containers avec des bacs en bois ou des petites palissades, des plantations.<br />

• Aménager le parvis de l’église Saint-Similien, avec des plantations, arbustes et des bancs.<br />

• Exploiter la dalle de la cours Sans Nom, en concertation avec les habitants. Percer les murs pour créer de la légèreté, de la transparence et installer de la<br />

verdure et des jeux d’enfants.<br />

Retrouver le sol naturel et l’eau dans les<br />

espaces publics.<br />

• Multiplier les plantations, notamment d’arbres de grand développement.<br />

• Créer des jardinières potagères partagées, mettre en place des fontaines.<br />

Favoriser la porosité entre jardins privés<br />

et espace public : vues, passages publics<br />

ou collectifs.<br />

• Imaginer une gestion collective des espaces verts qui mettent à l’honneur le jardinage et l’appropriation par les habitants.<br />

• Proposer un rallye annuel : une forme de “ parkour ” : une course à travers les jardins et les murets, voire un concours de jardins dans une opération “ jardins<br />

ouverts ”.<br />

LE VÉGÉTAL<br />

Les parcs, les jardins, les<br />

arbres remarquables sont<br />

des éléments essentiels du<br />

patrimoine du quartier. Ils sont<br />

surtout représentés par le<br />

domaine privé.<br />

Les espaces végétalisés, la<br />

“ pleine terre ”, sont de plus<br />

en plus restreints et morcelés.<br />

Les constructions récentes<br />

de promoteurs changent<br />

la typologie jardinée<br />

caractéristique du quartier :<br />

du jardinage individuel à la<br />

gestion impersonnelle des<br />

espaces verts.<br />

Préserver dans leur diversité<br />

les parcs, les jardins, les arbres<br />

remarquables et leur visibilité.<br />

Préserver des parties végétalisées<br />

et en pleine terre lors de nouvelles<br />

constructions.<br />

Retrouver le sol naturel dans la ville.<br />

Intégrer dans chaque programme<br />

de construction un espace vert<br />

suffisamment spacieux, visible depuis le<br />

domaine public et intégrer des murs ou<br />

toitures végétalisées.<br />

• Créer un centre de ressources et promouvoir les retours d’expérience.<br />

• Désimperméabiliser les sols, retour vers le cycle naturel de l’eau, infiltration, déconnection des réseaux d’eau pluviale.<br />

• Découpes de revêtement de trottoirs pour faire des plantations en pieds de façades.<br />

• Laisser pousser les plantes sauvages, voire même planter des arbres, sur les trottoirs.<br />

• Penser des balcons jardinables et développer des toitures végétalisées (“ bio-inspirées ”, espèces locales et robustes).<br />

• Agrandir le parc des Capucins et y intégrer un jardin partagé mais aussi éventuellement un composteur de quartier.<br />

LE PETIT<br />

PATRIMOINE<br />

Le quartier est ponctué<br />

d’éléments patrimoniaux<br />

de natures diverses et<br />

auxquels les habitants sont<br />

particulièrement attachés.<br />

Ces éléments surprennent,<br />

expliquent, racontent,<br />

questionnent.<br />

Ce petit patrimoine fait<br />

l'objet d'attention de la part<br />

des connaisseurs qui le font<br />

découvrir aux non-initiés.<br />

Comment se construit le petit<br />

patrimoine de demain ?<br />

Valoriser les éléments du<br />

“ grand ” et “ petit ” patrimoine qui<br />

jalonnent les quartiers.<br />

Conserver les éléments singuliers qui<br />

font patrimoine en les intégrant dans les<br />

nouvelles constructions, sans dénaturer<br />

leur authenticité.<br />

Préserver les éléments mystérieux et<br />

leurs contextes.<br />

• Protéger les édifices ou éléments vernaculaires.<br />

• Préserver les impasses, arrière-cours qui jalonnent le quartier qui sont typiques des faubourgs et racontent leur histoire.<br />

• Réaliser un “ parcours-collection ” pour relier et présenter le petit patrimoine.<br />

• Faire des accès permettant de passer d’une cour à l’autre et ainsi de traverser le quartier et la ville par les cœurs d’îlots. Proposer un rallye annuel : une forme<br />

de “ parkour ” : une course à travers les jardins et les murets.<br />

• Prévoir des panneaux pour situer les fortifications de Mercœur.<br />

LE PATRIMOINE<br />

GÉOGRAPHIQUE<br />

Le grand paysage, des<br />

éléments géographiques<br />

dessinent les quartiers :<br />

cours d'eau, roches, reliefs,<br />

sous-sols.<br />

La fermeture des<br />

perspectives, la densité et la<br />

hauteur de certains bâtiments<br />

font perdre la perception de<br />

ce grand paysage.<br />

Retrouver les grandes entités<br />

du paysage dans la ville et<br />

leur donner un rôle dans la<br />

construction urbaine.<br />

Construire la ville en s’appuyant sur le<br />

relief et le réseau hydrographique.<br />

Préserver le petit patrimoine qui fait<br />

référence au paysage et à la géographie<br />

(puits…).<br />

• Faire un recensement des “ coulées vertes ” qui ne s’arrête pas au Gué Moreau et qui s’appuie sur la particularité des petits espaces verts du quartier qui y<br />

sont disséminés (en ce sens cartographie plus précise que la trame verte et bleue). Intégrer dans ce rencensement les fonctions écologiques de ces espaces.<br />

• Travailler les dénivelés lors d’aménagements, de constructions, car le relief fait partie de l’identité de certains quartiers.<br />

• Agir sur le stationnement pour retrouver des perspectives visuelles et des espaces publics bien orientés.<br />

• Travailler l’implantation des bâtiments en fonction de vues ou d’éléments du paysage intéressants.<br />

• Donner une visibilité du cordon végétal (grands arbres de parcs, petits jardins…) qui accompagne le Gué Moreau.<br />

• Redonner un accès public au Gué Moreau. Rétablir le lien avec le ruisseau qui a disparu mais qui est encore présent dans la mémoire des habitants. Rue de la<br />

Sauzinière, il y a un mur public au niveau de l’endroit où le Gué Moreau franchit cette rue. Il faudrait l’abaisser pour donner une vue sur la coulée verte du Gué<br />

Moreau.<br />

• Créer des “ vues publiques ”, notamment vers l’Erdre.<br />

85 86


notes<br />

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