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LES ROIS DU DESIGN
VIREBENT,
manufacture de porcelaine du Lot
i le nom de Virebent résonne à nos oreilles comme synonyme
de fabriquant de porcelaine, c’est en réalité
à l’architecture que l’on doit la renommée
de ce patronyme, dont les grands
hommes ont dessiné quelques-uns des plus
beaux quartiers de Toulouse, à commencer
par sa place emblématique, le Capitole. Plus
tard au XIXe S
siècle, Virebent associe son nom
à l’industrie de la céramique. Des ateliers toulousains
sortent alors nombre de cariatides,
bas-reliefs, terres cuites et autres céramiques
architecturales et ornementales utilisés en
façades d’immeubles ou à l’intérieur des
églises.
Ce n’est qu’en 1924, qu’Henri Virebent,
descendant de cette famille toulousaine
d'architectes-céramistes, décide d’ouvrir sa
propre manufacture dans le Lot, à Puy-l'Evêque.
Dès lors, la présence de carrières de Kaolin et
d’une voie ferrée toutes proches permettent à
l’industriel de distribuer des milliers de porcelaines
électrotechniques - fusibles, balanciers de lampes… Puis, après
l’invention de la bakélite, il se diversifie dans les bouchons de
Tabouret “14 juillet”. 2000 - © Vincent Colin -
Matière : grés ou porcelaine.
L’une des premières pièces dessinée par Vincent
Collin pour la Manufacture Virebent est inspirée
des petits lampions de papier que l’on retrouve
notamment dans les films de Jacques Tati (cf. Jour
de fête). Au départ photophore, l’objet a successivement
été décliné en applique, suspension,
lampe à poser, vase, avant de devenir tabouret.
Prix indicatif : 300 euros TTC.
bouteille et les plaques de propreté pour les portes.
Dans les années 60, Henri Virebent disparaît, et le salut de l’entreprise
repose sur les épaules de son chef d’atelier,
qui décide d’orienter l’entreprise vers l’art de la
table et les objets décoratifs… Il a la bonne
idée de faire appel aux designers de l’époque,
inspirés du modernisme, qui acceptent de dessiner
pour Virebent des services en porcelaine
(…) encore visibles à Paris, dans les collections
du Musée des Arts Décoratifs.
Des difficultés financières contraignent en 1999
la Manufacture à fermer 6 mois durant. Son salut
viendra de Paris… et de la reprise de l’entreprise
par Frédérique Caillet et Vincent Collin, respectivement
gérante et designer de la société
“Edition Limitée” spécialisée dans les objets et
l’ameublement design.
« Aujourd’hui » précise Vincent Collin, Virebent
reste l’une des dernières manufactures de porcelaine
fabriquant en France. Notre particularité reste
de travailler les 3 familles de terre que sont la porcelaine,
le grès et la faïence. Par ailleurs, Virebent produit des
petites et moyennes séries, de la porcelaine blanche aux petites
pièces émaillées en couleurs, grâce à son propre studio de création
qui intervient lors des différentes étapes d’élaboration d’un
modèle, de la création à la fabrication. À ce titre, « Virebent
s’affirme plus que jamais comme une entreprise du patrimoine
vivant qui sait perpétuer des savoir-faire rares. Dix ans après la
reprise, nous nous appuyons en partie sur l’histoire la plus
pertinente de Virebent, celle des années 60 et 70, sans pour autant
révolutionner le catalogue… Un esprit créatif parfois parasité par
de nombreuses copies, très répandues dans notre métier ».
Et si la première pièce dessinée par Vincent
Colin fut la bouteille de Cahors en porcelaine,
la dernière collection de
la manufacture Virebent, sortie
en 2009, fait la part
belle au thème du “cabi-
net de curiosité”. À la
clé, des animaux en
bouteilles, une galerie
des vanités, des
fossiles et des
têtes de mort…
Coordonnées
page 18.
Vincent Collin
PORTRAIT :
VINCENT COLLIN
Autodidacte, Vincent Colin,
a dans un premier temps travaillé
dans l’événementiel, avant
de verser dans la création, inspirée
par sa rencontre du designer Olivier
Gagnére, lequel travaille dans la plus
pure tradition des arts décoratifs pour
le compte de clients comme la Cristallerie
Saint Louis. En association avec
Frédérique Caillé, Vincent Collin créé la
société “Édition Limitée” en 1995.