pastoral No 4 - Eglise catholique romaine de Genève

« Il n’y a rien de mieux que la Parole de Dieu,
priée, méditée et vécue ensemble pour faire l’unité
des chrétiens ». Cette conviction, Marie-Bosco la
partage avec les autres membres du Comité romand
de l’Ecole de la Parole, au sein duquel elle
représente le canton de Genève. C’est avec eux
qu’elle a parcouru les couloirs du Vatican, émerveillée
non seulement par la simplicité de l’accueil
mais aussi par tout le travail méconnu des hautes
instances romaines en faveur de l’œcuménisme.
Mais pourquoi cette visite ? « Parce que c’est l’année
Saint Paul, explique-elle. Et aussi parce que le
récent Synode des évêques avait pour thème la
Parole de Dieu. Nous avons voulu profiter de ces
circonstances pour présenter notre travail à ce sujet
». Un travail accompli précisément dans le cadre
de l’Ecole de la Parole de Suisse romande,
créée il y a quinze ans à l’exemple de celle fondée
à Milan par le cardinal Martini, dans le but de
promouvoir et d’enseigner la lectio divina.
Communier par la Parole
La lectio divina est une façon « priante », à la fois
personnelle et communautaire, de lire et d’intérioriser
la Parole de Dieu. Au-delà des clivages théologiques,
elle permet un tel rapprochement spirituel
entre les chrétiens que les non-catholiques
eux-mêmes n’hésitent pas à en parler comme d’une
« communion ». C’est dans cet état d’esprit que
la petite équipe oecuménique s’est présentée à la
porte du Conseil pontifical pour la promotion de
l’Unité des Chrétiens, munie d’un cadeau confectionné
tout exprès pour l’occasion : un très beau
livre relié réunissant toutes les plaquettes éditées
régulièrement par l’Ecole de la Parole de Suisse
romande. Les visiteurs ont été reçus par le Père
Gosbert Byamungu, un prêtre africain qui est l’un
des plus proches collaborateurs du Cardinal Casper
(lui-même en déplacement à Genève !). Cette
rencontre a constitué pour sœur Marie-Bosco « le
moment le plus lumineux » de la visite. « Il était
Œcuménisme
« Evénement historique » pour l’Ecole de la Parole
Du 9 au 13 mars dernier, un petit groupe de chrétiens romands s’est rendu à Rome. Rien d’extraordinaire
à cela, sauf qu’il s’agissait d’un groupe œcuménique formé aussi bien de catholiques que de protestants et
d’orthodoxes. Leur but : témoigner devant le Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens
de la belle expérience qu’ils vivent ensemble, depuis quinze ans, au service de la Parole. Sœur Marie-
Bosco Berclaz, de la Communauté des religieuses ursulines de Genève, était du voyage. Encore toute remuées,
elle qualifie l’événement d’« historique ».
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d’une humanité et d’une simplicité impressionnantes.
Après avoir vécu avec nous un partage de
la Parole, il nous a parlé de la lectio divina en des
termes qui nous ont beaucoup touchés. Il a dit sa
conviction « que seules les personnes qui écoutent
la Parole peuvent la proclamer à leur tour de manière
efficace » et que cette écoute de la Parole ne
peut produire ses meilleurs fruits que si elle a lieu
entre chrétiens de confessions diverses, qui s’enrichissent
spirituellement les uns les autres et améliorent
leur compréhension réciproque. Il nous a
beaucoup encouragés et a manifesté une grande
reconnaissance pour ce que nous vivions. L’Eglise
romaine accomplit un magnifique travail de dialogue
dans le domaine de l’œcuménisme, depuis 40
ans. Les progrès réalisés sont énormes, sur le plan
ecclésiologique, christologique et sacramentel. Il
est important d’en faire mémoire, a rappelé le Père
Byamungu. Son message témoignait d’une vitalité
d’Eglise incroyable, d’une immense espérance.
Nous y avons puisé une sève de renouveau ».
Moments forts
Un autre moment fort a été la visite de l’Institut
biblique pontifical, centre de formation des futurs
professeurs de séminaire, fréquenté par quelque
300 étudiants. Là aussi, accueil super sympathique,
d’une grande convivialité et simplicité. « J’ai
dû me convertir », avoue Sœur Marie-Bosco, à
propos de son changement de regard sur les hautes
sphères du Vatican, réputées austères et froides.
Une visite aux Gardes Suisses, avec souper partagé
et office célébré en commun, a achevé de la
convaincre. Quant à l’audience papale du mercredi,
elle a permis de faire cadeau à Benoît XVI
d’un autre exemplaire du livre réalisé par l’Ecole
de la Parole romande. Et que dire des visites effectuées
par le groupe auprès de la communauté de
Sant’Egidio et des Focolari ? Moments de grâce. A
Sant’Egidio, des chrétiens de différentes confessions
mettent en œuvre la parole de Jésus : « Ce