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En troisieme lieu figurent les chansons consacrees
au pelerinage lui-meme. Plusieurs types ou themes sont
representes: la difficulte ou les dangers du trajet,
le chemin parcouru, les sentiments des pelerins pendant
le voyage et, cela va de soi, la ville de Saint­
Jacques, l'adoration des reliques de l'Ap6tre, etc.
11 faudrait mentionner une derniere categorie de
compositions musicales en rapport avec le pelerinage :
ce lIes de caractere savant que composerent quelques
maitres, appartenant surtout a la cathedrale Saint­
Jacques. Taut au long des siecles, en effet, l'on n'a
cesse de composer de la musique en l'honneur de
l'Ap6tre, de la meme maniere que celle du XIIe s.
conservee dans le "Calixtinus". Malgre leur declin a
partir du XVIe s., les pelerinages ne se sont jamais
interrompus. Au contraire, des documents historiques·le
prouvent, nombreux furent les musiciens, dans le monde
entier, qui vinrent a Saint-Jacques-de-Compostelle, a
l'exemple de l'un des plus grands troubadours
proven9aux du XIIe S., Guillaume IX d'Aquitaine.
En parlant des musiciens qui ont fait le pelerinage
a Saint-Jacques, on doit accorder une mention particuliere
a une nation, l'Italie. Depuis le XVIe s.,
des musiciens italiens se sont presentes sans reläche a
Saint-Jacques-de-Compostelle. Le plus celebre d'entre
eux est Pietro Cerane, qui y vint en 1593. Depuis le
d~but du XVIIe S., quelques-uns resterent en service
dans la cath~drale; i1s y fonderent une authentique
ecole de musique qui arriva a son apogee dans la
seconde moitie du XVIIle s~, quand le chapitre de
Saint-Jacques fit venir un Italien, Buono Chiodi, comme
maitre-compositeur et directeur de 1a chapelle
musicale. A cette ~poque, on ne compte pas moins de
six, sinan huit, musiciens italiens dans la chapelle
musicale de la cathedrale de Saint-Jacques.
Au cours des siecles, on composa donc farce musique
consacree a l'Ap6tre. Bien que la plus grande
partie soit de la musique cultivee, beaucoup de compositions
s'adressaient aussi aux pelerins, surtout depuis
que, a part ir du XVIIIe siecle, les campositeurs
commencerent a introduire dans leurs oeuvres des airs
populaires en vogue chez les pelerins. A la fin du
XIXe s., le maitre de chapelle de la cathedrale,
Santiago Tefall (1858-1930) commen9a a s'interesser a
la musique du "Codex Calixtinus" et en arriva a baser
certaines compositions sur des chants de pelerinage du
Xlle s. Le maitre qui lui a succede, Manuel Soler
Palmer (1874-1954) composa l'hymne de pelerinage le
plus chante de toute l'histoire "Santo Adalid, Patr6n
de la Espanas, amigo deI Senor" (le Saint Champion,
Patron de toutes les Espagnes, ami du Seigneur), qui
encore maintenant continue a etre le chant des foules
de pelerins qui, chaque annee, et plus encore lors des
Ann~es Saintes, viennent venerer les reliques de l'Ap6tre
dans la basilique de Compostelle.
Jose LOPEZ-CALO
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