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<strong>Expressions</strong> 6, RUE A. DE TOCQUEVILLE 92183 ANTONY CEDEX<br />

Directeur de la Publication : Stallergènes SA<br />

Comité de Pilotage : Dr Emilio Alvarez-Cuesta (Espagne), Pr Jean Bousquet (France),<br />

Pr Giorgio Walter Canonica (Italie), Pr Peter S. Creticos (États-Unis),<br />

Pr Hans-Jorgen Malling (Danemark).<br />

AUTOUR DE L’ IMMUNOTHÉ RAPIE SPÉ CIFIQUE<br />

n°18<br />

juin 2003<br />

SOMMAIRE<br />

Albert SAPORTA<br />

EAACI Paris 1992-2003 :<br />

Validation de l’ITS par voie sublinguale<br />

Dr Riad FADEL, Dr Claude ANDRE<br />

Immunothérapie sublinguale :<br />

Hypothèses sur le mode d’action<br />

Dr Gianni CADARIO<br />

Dr Nathalie HERPIN-RICHARD<br />

Dr Rosanna NINIANO<br />

Dr José-Maria OLAGUIBEL<br />

Point de vue :<br />

L’immunothérapie sublinguale<br />

Revue de presse<br />

EAACI Paris 1992-2003:<br />

Validation de l’ITS<br />

par voie sublinguale<br />

Albert Saporta<br />

Stallergènes - Antony<br />

Lors du congrès de l’EAACI en 1992 à Paris, Stallergènes organisait pour la première<br />

fois un symposium satellite. Entre autres présentations, le Pr Peter Creticos (USA)<br />

exposait les résultats encourageants d’une étude ITS par voie orale et le Dr Alfred<br />

Sabbah (France) présentait les résultats positifs d’une étude pilote ITS sublinguale en<br />

double-insu réalisée par Stallergènes. L’opinion de la nombreuse assistance balançait<br />

entre intérêt et scepticisme. Plus de 10 ans après, la voie sublinguale a confirmé son<br />

efficacité et 40% des traitements ITS initiés en Europe aujourd’hui utilisent cette voie.<br />

Validée par plus de 25 essais cliniques contrôlés (dont 8 conduits par Stallergènes),<br />

recommandée par l’OMS en 1998 et par le consensus ARIA en 2001, l’ITS par voie<br />

sublinguale séduit allergologues et patients par sa simplicité d’utilisation, par son<br />

excellent profil de tolérance et de ce fait elle élargit le recours à l’ITS dans<br />

le traitement des allergies respiratoires. La démonstration de son effet à long terme et<br />

du caractère préventif reste toutefois à apporter pour permettre une généralisation de<br />

cette pratique.<br />

DE 1990 À 1994 : LES PREMIÈRES ÉTUDES<br />

En 1990, la pratique de l’ITS se résumait<br />

à la voie sous-cutanée (VSC). Traitement<br />

de référence depuis 80 ans, personne<br />

ne remettait en question ce mode<br />

d’administration. Pourtant, il avait de<br />

sérieux handicaps. Il était compliqué :<br />

pendant le traitement d’induction, il<br />

fallait progresser à travers 5 volumes<br />

différents de 4 concentrations croissantes.<br />

Ensuite il était contraignant pour le<br />

patient qui devait recevoir en 3 ans près<br />

de 60 piqûres en restant au moins une<br />

heure au cabinet du médecin. Enfin, il<br />

n’était pas exempt d’effets secondaires<br />

parfois sérieux, exceptionnellement<br />

graves. Tous les allergologues avaient en<br />

tête les deux accidents mortels survenus<br />

en Angleterre et qui avaient conduits<br />

les Anglais à mettre en place une<br />

réglementation draconienne de l’ITS qui<br />

avait pratiquement fait disparaître cette<br />

(suite page 2)<br />

Immunothérapie allergénique


pratique Outre-Manche. Quelques<br />

allergologues en Italie et en France<br />

avaient fait depuis quelques années des<br />

expériences avec la voie sublinguale dont<br />

le profil de tolérance paraissait étonnamment<br />

remarquable. Les sceptiques<br />

faisaient remarquer que l’absence de<br />

réactions secondaires était sans doute<br />

l’indice d’une absence d’efficacité. Il était<br />

donc nécessaire de mener des études<br />

contrôlées. La première étude, en<br />

double-insu contre placebo, publiée par<br />

Tari (1) , montrait une réelle efficacité dans<br />

l’asthme aux acariens chez l’enfant, mais<br />

on y relevait des effets secondaires<br />

sérieux. Ce dernier résultat incita donc à<br />

la prudence mais il fut contredit par les<br />

études qui suivirent. La première étude<br />

réalisée avec des extraits Stallergènes, fut<br />

publiée par Sabbah (2) . Elle montrait sans<br />

conteste une diminution significative<br />

des symptômes de rhinoconjonctivite<br />

aux graminées et une baisse de la<br />

consommation des médicaments pendant<br />

la saison pollinique. La tolérance était excellente.<br />

Les doses employées, bien que<br />

plus fortes qu’en ITS VSC restaient<br />

relativement faibles. La durée de la phase<br />

d’induction dans ces premières études<br />

était volontairement longue en raison du<br />

manque de référence sur la sécurité<br />

d’utilisation de cette voie d’administration.<br />

Ces premiers résultats encourageants<br />

ouvraient la voie à de nouvelles<br />

études de confirmation.<br />

Mais le scepticisme restait néanmoins de<br />

rigueur comme en témoigne les recommandations<br />

du document sur l’ITS édité<br />

2<br />

ITS<br />

sublinguale<br />

par l’Académie Européenne d’Allergologie<br />

et d’Immunologie Clinique (3) en 1993.<br />

Cette dernière stipulait que “des preuves<br />

plus concluantes de l’efficacité de l’ITS<br />

étaient nécessaires avant d’en indiquer<br />

l’utilisation dans le traitement des affections<br />

allergiques”.<br />

DE 1994 À 1998 : LA CONFIRMATION<br />

Au cours de cette période, plus de<br />

5 études contrôlées seront publiées.<br />

Feliziani (4) publie des résultats positifs<br />

dans la rhinite aux graminées en utilisant<br />

un protocole de montée des doses rapide,<br />

alors que Troise (5) montrait pour la<br />

première fois une efficacité de l’ITS<br />

sublinguale dans la rhinite à la Pariétaire.<br />

Après l’étude de A. Sabbah, une étude<br />

réalisée par Stallergènes et publiée par<br />

Clavel (6) confirmait l’efficacité de l’ITS<br />

sublinguale dans la rhinoconjonctivite<br />

aux pollens de graminées. Les doses<br />

d’entretien utilisées étaient plus<br />

importantes (300 IR au lieu de 100 IR) et<br />

la durée de l’induction plus courte<br />

(25 jours au lieu de 40 jours). Dans une<br />

étude réalisée en Grèce, Vourdas (7)<br />

montrait qu’une ITS sublinguale à fortes<br />

doses (300 fois la dose cumulée utilisée en<br />

ITS VSC) par des extraits de pollens<br />

d’olivier (300 IR) entraînait une diminution<br />

significative de la dyspnée<br />

survenant au cours du pic pollinique chez<br />

des enfants souffrant d’une rhinoconjonctivite<br />

et d’asthme léger. Près de 8 ans<br />

après Tari, la démonstration de l’efficacité<br />

clinique de l’ITS sublinguale dans la rhinoconjonctivite<br />

aux acariens était confirmée<br />

à travers l’étude de Passalacqua (8) .<br />

1980 1992 2003<br />

L’ITS sublinguale<br />

est en forte croissance<br />

Toutes ces études montraient une<br />

remarquable tolérance des patients au<br />

traitement avec une absence de réactions<br />

systémiques et parfois des effets<br />

secondaires locaux (buccaux) peu sévères.<br />

Par ailleurs, Bagnasco (9) démontrait dans<br />

une étude de pharmacocinétique<br />

humaine, utilisant un allergène de<br />

pariétaire par j 1 radio-marqué, qu’il<br />

n’y avait pas de passage sanguin de<br />

l’allergène dans la muqueuse buccale, ce<br />

qui pourrait rendre compte de l’absence<br />

d’effets systémiques lors de l’ITS<br />

sublinguale.<br />

Si l’efficacité de l’ITS sublinguale était<br />

déjà moins contestée, on doutait fort<br />

qu’elle fut égale à celle de l’ITS injectable.<br />

En 1996, Quirino (10) publiait une étude<br />

comparative réalisée chez des patients<br />

allergiques aux pollens de graminées. Les<br />

résultats montraient une réduction de<br />

50 % des scores symptômes-médicaments<br />

avec les 2 voies d’administration, mais<br />

cette étude ne comportait pas de groupe<br />

placebo.<br />

En 1998, le comité d’experts de l’OMS sur<br />

l’ITS publiait des recommandations (11) sur<br />

l’utilisation de l’ITS sublinguale en<br />

reconnaissant que celle-ci représentait<br />

une alternative viable à l’ITS injectable.<br />

Ces recommandations étaient toutefois<br />

limitées à l’adulte en raison du manque<br />

de preuves chez l’enfant.<br />

DE 1998 À 2002 : LA GÉNÉRALISATION<br />

L’avis favorable de l’OMS sur l’ITS<br />

sublinguale allait lever beaucoup de<br />

réticences et permettre une utilisation<br />

plus large de l’ITS sublinguale. De<br />

nouvelles études contrôlées allaient en<br />

confirmer l’intérêt. Au cours de l’année<br />

1999, trois études menées par<br />

Stallergènes étaient publiées. Dans<br />

l’asthme aux acariens, l’étude dirigée par<br />

Bousquet (12) montrait qu’après 24 mois de<br />

traitement par ITS sublinguale, la<br />

symptomatologie asthmatique et les<br />

fonctions respiratoires tel le VEMS étaient<br />

significativement améliorés.


De plus la qualité de vie était meilleure<br />

chez les patients ayant reçu le traitement<br />

allergénique. En Italie, La Rosa (13) dans<br />

une étude menée pendant 2 années chez<br />

des enfants allergiques à la Pariétaire,<br />

montrait que l’ITS sublinguale entraînait<br />

une réduction des symptômes de plus de<br />

30 % par rapport au groupe placebo.<br />

Enfin, Pradalier (14) observait une amélioration<br />

significative de la conjonctivite et<br />

de l’asthme, chez des patients traités par<br />

un extrait de pollens de graminées sous<br />

forme de gouttes et pour la première fois<br />

de comprimés sublinguaux. Les doses<br />

cumulées administrées au cours de ces<br />

3 études étaient comprises entre 200 et<br />

500 fois les doses administrées par voie<br />

injectable, avec un profil de tolérance<br />

remarquable. Par ailleurs, deux autres<br />

études pédiatriques, menées respectivement<br />

par Pajno (15) et Bahceciler (16)<br />

montraient que l’ITS sublinguale était<br />

efficace chez des enfants ayant un<br />

asthme et/ou une rhinite.<br />

La seule étude comparative ITS sublinguale<br />

- ITS injectable en double-insu<br />

double-placebo réalisée jusqu’à présent a<br />

été publiée en résultats préliminaires par<br />

Kinchi (<strong>17</strong>) .Près de 90 patients ayant une<br />

rhino-conjonctivite au pollen de bouleau<br />

ont été traités soit par ITS sublinguale<br />

(Staloral ® 300) ou par ITS injectable<br />

(Phostal ® ) ou par placebo. Après deux<br />

ans, dans les deux groupes ayant reçu un<br />

traitement actif, les scores symptômes et<br />

médicaments ont été significativement<br />

diminués et il n’y avait aucune différence<br />

significative entre les deux groupes.<br />

Les doses utilisées dans le groupe ITS<br />

sublinguale étaient 200 fois supérieures à<br />

celles du groupe ITS injectable. La<br />

tolérance était nettement meilleure dans<br />

le groupe traité par ITS sublinguale.<br />

Le bilan de ces dix dernières années,<br />

concernant la tolérance au traitement<br />

par ITS sublinguale indique que chez des<br />

milliers de patients traités au quotidien<br />

aucune réaction secondaire grave n’a été<br />

déclarée. De plus, comme l’a montré<br />

André (18) en synthétisant les données des<br />

essais cliniques, le taux de réactions<br />

secondaires est similaire chez l’enfant et<br />

l’adulte.<br />

Le consensus ARIA sur la prise en charge<br />

de la rhinite allergique (19) , publié en 2001,<br />

renforce la place de l’ITS sublinguale<br />

puisqu’elle est désormais recommandée<br />

dans les mêmes indications que l’ITS<br />

injectable, dont l’enfant, mais précise que<br />

son efficacité nécessite des doses 50 à<br />

100 fois plus élevées que celles de<br />

l’ITS injectable.<br />

Dans le but d’améliorer le confort des<br />

patients et l’observance, très importante<br />

dans un traitement long, des améliorations<br />

ont été apportées dans le mode<br />

d’administration avec l’utilisation de<br />

la pompe-doseuse. De nouveaux<br />

protocoles ont récemment montré que<br />

l’ITS sublinguale pouvait commencer à<br />

doses élevées (20) et que l’on pouvait<br />

réduire significativement la durée de<br />

la phase d’induction par la technique<br />

ultra-rapide (21) .<br />

CONCLUSION<br />

Pompe doseuse calibrée<br />

DE 2002 À… 2006 : LE TEMPS DE LA<br />

PRÉVENTION<br />

Il reste bien entendu beaucoup à faire<br />

dans le domaine de l’ITS sublinguale.<br />

Cela passera par la validation des<br />

nouvelles formes galéniques avec le<br />

comprimé sublingual qui sans aucun<br />

doute contribuera à améliorer l’observance<br />

au traitement.<br />

Par ailleurs, à l’instar de l’ITS injectable,<br />

l’ITS sublinguale devra démontrer son<br />

efficacité au long cours et dans la<br />

prévention des polysensibilisations et de<br />

l’asthme. Récemment une première étude<br />

de Di Rienzo (22) vient de montrer que<br />

l’efficacité du traitement par ITS<br />

perdurait au moins 5 ans après son arrêt.<br />

Ces études permettront, compte tenu du<br />

bon profil de tolérance de l’ITS<br />

sublinguale, d’en élargir les indications au<br />

jeune enfant à risque. Enfin une meilleure<br />

connaissance du mécanisme d’action de<br />

l’ITS sublinguale pourrait permettre<br />

également d’envisager l’extension de<br />

son indication dans la dermatite<br />

atopique ou l’allergie alimentaire.<br />

Au moment où Paris accueille de nouveau le Congrès de l’Académie Européenne d’Allergologie et d’Immunologie Clinique,<br />

l’effort de développement clinique initié par Stallergènes et relayé par d’autres au cours de ces 10 dernières années a<br />

contribué à la validation et à la reconnaissance de l’ITS par voie sublinguale comme alternative à l’ITS injectable. L’ITS<br />

sublinguale est désormais largement utilisée en Europe et nous sommes loin de la période du scepticisme initial concernant<br />

son efficacité. Alors que la prévalence des maladies allergiques est en constante augmentation, l’ITS sublinguale<br />

pourrait représenter dans le futur un moyen majeur pour inverser cette tendance.<br />

3


RÉFÉRENCES<br />

1. Tari MG, Mancino M, Monti G. Allergol<br />

Immunopathol 1990 ; 18 : 277-84.<br />

2. Sabbah A, Hassoun S, Le Sellin J, André<br />

C, Sicard H. Allergy 1994 ; 49 : 309-13.<br />

3. EAACI position paper on immunotherapy.<br />

Allergy 1993.<br />

4. Feliziani V, Lattuada G, Parmiani S,<br />

Dall’Aglio PP. Allergol Immunopathol (Madr)<br />

1995 ; 23 : 224-30.<br />

5. Troise C, Voltolini S, Canessa A, Pecora S,<br />

Negrini AC. J Invest Allergol Clin Immunol<br />

1995 ; 5 : 25-30.<br />

6. Clavel R, Bousquet J, André C. Allergy.<br />

1998 ; 53 : 493-498.<br />

7. Vourdas D, Syrigou E, Potamianou P, Carat<br />

F, Batard T, André C, Papageorgiou PS.<br />

Allergy 1998 ; 53 : 662-72.<br />

8. Passalacqua G, Albano M, Fregonese L,<br />

Riccio A, Pronzato C, Mela GS, Canonica GW.<br />

Lancet 1998 ; 351 : 629-32.<br />

4<br />

Immunothérapie sublinguale :<br />

Hypothèses sur le mode d’action<br />

Dr Riad FADEL, Dr Claude ANDRE<br />

Département Scientifique et Médical - Stallergènes SA<br />

ANTONY<br />

9. Bagnasco M, Mariani G, Passalacqua G. J<br />

Allergy Clin Immunol 1997 ; 100 : 122-29.<br />

10. Quirino T, Iemoli E, Puccineli P. et al. Clin<br />

Exp Allergy 1996 ; 26 : 1253-61.<br />

11. Bousquet J, Lockey RF, Malling HJ,<br />

editors. Allergy 1998, 53 Suppl 44 : 1- 42.<br />

12. Bousquet J, Scheinmann P, Guinnepain<br />

MT, Perrin-Fayolle M, Sauvaget J, Tonnel AB,<br />

Pauli G, Caillaud D, Dubost R, Leynadier F,<br />

Vervloet D, Herman D, Galvain S, André<br />

C. Allergy 1999 ; 54 : 249-260.<br />

13. La Rosa M, Ranno C, André, Carat,<br />

Tosca MA, Canonica GW. J Allergy Clin<br />

Immunol 1999 ; 104 : 425-32.<br />

14. Pradalier A, Basset D, Claudel A,<br />

Couturier P, Wessel F, Galvain S, André C.<br />

Allergy 1999 ; 54 : 819-28.<br />

15. Pajno GB, Morabito L, Barberio G,<br />

Parmiani S. Allergy 2000 ; 55 : 842 - 849.<br />

16. Bahceciler NN, Isik U, Barlan IB, Basaran<br />

MM. Pediatr Pulmonology 2001 ; 32 : 49-<br />

55.<br />

<strong>17</strong>. Khinchi MS, Poulsen LK, Carat F, et al.<br />

In : Allergologia Immunologia Pediatrica.<br />

Meeting Internazionale della Societa Italiana<br />

di Allergologia ed Immunoogia Pediatrica<br />

Firenze Marzo 2001, Milano : Editrice C.S.H.<br />

2001: 143-147.<br />

18. André C, Vatrinet C, Galvain S, et al. Int<br />

Arch Allergy Immunol. 2000 ; 121 : 229-234.<br />

19. Bousquet J, van Cauwenberge P,<br />

Khaltaev N. J Allergy Clin Immunol 2001 ;<br />

108 (supp) : S147 - S276.<br />

20. Grosclaude M, Bouillot P, Alt R., et al. Int<br />

Arch Allergy Immunol. 2002 ; 129 : 245-253.<br />

21. Vervloet D. in Stallergènes-DHS Symposium.<br />

Journées Parisiennes d’Allergologie<br />

2002.<br />

22. Di Rienzo, Marcucci F., Puccinelli P, et al.<br />

Clin Exp Allergy 2003 ; 33 : 206-210.<br />

Depuis maintenant 10 ans les preuves de l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale (ITSL) se sont<br />

accumulées grâce aux études cliniques contrôlées et la reconnaissance de la place de l’ITSL au côté de l’ITS<br />

par voie injectable dans différents consensus, OMS (1) , EAACI (2) et récemment ARIA (3) .<br />

Ainsi on a démontré l’efficacité de l’ITSL dans la rhinoconjonctivite allergique aux pollens de graminées (4,5,6,7,8)<br />

aux pollens de Pariétaire (9,10,11,12) , d’olivier (13) , de bouleau (14) , aux acariens (15,16) mais également dans l’asthme aux<br />

acariens (<strong>17</strong>,18,19) . Cette efficacité n’a toutefois pas été retrouvée dans deux études (20,21) . L’intérêt croissant que<br />

suscite l’ITSL du fait de son bon profil bénéfice/risque soulève néanmoins de multiples questions quant à son<br />

mécanisme d’action.<br />

Les bases théoriques et expérimentales de l’immunothérapie par voie locale montrent qu’un allergène<br />

administré à travers la muqueuse est pris en charge de manière différente d’un allergène administré par voie<br />

injectable en induisant une forme de tolérance immunitaire.


EFFETS DE L’ITS SUBLINGUALE SUR<br />

L’INFLAMMATION ALLERGIQUE ET LA<br />

RÉACTIVITÉ DES ORGANES CIBLES<br />

L’effet de l’ITSL sur les médiateurs de<br />

l’inflammation allergique et/ou sur la réactivité<br />

des cellules pro-inflammatoires a<br />

peu été étudié à ce jour. Passalacqua (12,16)<br />

a observé, après ITSL, une diminution de<br />

l’expression des molécules d’adhésion<br />

ICAM dans la muqueuse conjonctivale.<br />

Récemment, Sivestri (21) a rapporté, dans<br />

une étude ouverte, une diminution de<br />

l’expression de ICAM-1 dans les cellules<br />

épithéliales nasales après 6 mois d’ITSL.<br />

Marqueur d’activation des éosinophiles,<br />

l’ECP (Eosinophil Cationic Protein) a été<br />

mesuré dans différents milieux chez des<br />

patients traités par ITSL. Il n’a pas été<br />

trouvé de diminution de l’ECP sérique (13)<br />

ou des sécrétions nasales (12, 19) alors que<br />

Marcucci (22) montrait une diminution de<br />

l’ECP dans les sécrétions sublinguales<br />

(dont l’origine est mal définie) après<br />

6 mois d’ITSL. Comparés aux connaissances<br />

acquises sur l’ITS injectable, d’autres<br />

travaux sont encore nécessaires pour<br />

étudier l’expression des marqueurs<br />

inflammatoires (humoraux ou cellulaires)<br />

au niveau des organes cibles (nez,<br />

bronches) après ITSL.<br />

La réactivité nasale à l’allergène était<br />

significativement diminuée après ITSL<br />

dans trois études (9,12,15) , alors qu’elle était<br />

inchangée dans l’étude de Hirsch (20) . En ce<br />

qui concerne la réactivité conjonctivale à<br />

l’allergène, elle était diminuée dans<br />

l’étude de La Rosa (11) , mais Horak (14) ne<br />

montrait aucune variation du seuil de<br />

réactivité conjonctivale. Alors que Tari (15)<br />

avait rapporté une diminution de<br />

la réactivité cutanée spécifique de<br />

l’allergène après ITSL, d’autres auteurs<br />

n’ont pas observés de modifications<br />

significatives des tests cutanés après<br />

ITSL (10,14,20,21) . Les discordances ainsi observées<br />

sont liées à la variabilité des protocoles<br />

de provocation allergénique utilisés<br />

par les différents auteurs mais également<br />

aux doses d’allergènes administrées au<br />

cours du traitement par ITSL.<br />

EFFETS DE L’ITS SUBLINGUALE SUR LES<br />

MARQUEURS IMMUNITAIRES HUMO-<br />

RAUX ET CELLULAIRES<br />

L’IgE est un marqueur<br />

immunologique central de<br />

la réponse allergique. Au<br />

cours d’une ITS injectable,<br />

les IgE spécifiques sériques<br />

augmentent habituellement<br />

au cours de la<br />

phase initiale du traitement<br />

puis le taux d’IgE<br />

a tendance à décroître<br />

après quelques années.<br />

L’augmentation des IgE<br />

spécifiques, au cours d’un<br />

traitement ITSL a été<br />

rapportée dans six études (6,7,8,<strong>17</strong>,20,21) .<br />

Bouleau<br />

A l’inverse, dans d’autres études,<br />

les auteurs n’ ont pas retrouvé<br />

de modification des IgE spé cifiques<br />

(9,10,11,12,13,14,15,18) . La variabilité<br />

des doses d’allergènes administrées<br />

pourrait rendre compte de ces<br />

discordances.<br />

L’augmentation bien connue du taux des<br />

IgG4 au cours de l’ITS injectable est<br />

considérée, jusqu’à preuve du contraire,<br />

comme un épiphénomène de la<br />

“stimulation” du système immunitaire<br />

plutôt qu’un paramètre d’efficacité<br />

clinique. Dans sept études ITSL (6,7,8,9,11,15,<strong>17</strong>) ,<br />

il a été rapporté une augmentation<br />

significative des IgG4 spécifiques.<br />

D’autres études n’ont pu confirmer ces<br />

résultats (10,12,13,14,18,20,21) . Pour les IgG4, comme pour les IgE spécifiques, un effetdose<br />

pourrait expliquer ces discordances<br />

entre les résultats. Des études ITSL<br />

au long cours (> 2 ans) pourraient nous<br />

donner plus d’informations sur la<br />

cinétique des IgE et IgG4 spécifiques.<br />

Il est bien établi maintenant qu’il existe<br />

un dysfonctionnement de la balance<br />

immunitaire Th 1 et Th 2 chez le sujet<br />

atopique se traduisant par une<br />

polarisation des cytokines Th 2 en<br />

Olivier<br />

Dactyle<br />

Pariétaire<br />

réponse à l’allergène. On sait que l’ITS<br />

injectable induit un changement dans<br />

la balance Th 2 - Th 1 avec probablement<br />

un rôle essentiel des lymphocytes Tr<br />

(T régulateurs) et de l’IL-10.<br />

A ce jour une seule étude sur l’effet de<br />

l’ITSL sur les lymphocytes T et l’expression<br />

des cytokines Th 1 et Th 2 a été publiée<br />

par Fanta (23) . Cette étude a montré, ex<br />

vivo, que la production d’IL-4 et d’IFN-γ<br />

par les lymphocytes de patients traités<br />

pas ITSL n’était pas modifiée. L’utilisation<br />

de faibles doses d’allergènes au cours de<br />

cette étude pourrait expliquer ces<br />

résultats. D’autres études sont nécessaires<br />

pour analyser le mode d’action de l’ITSL<br />

sur les lymphocytes.<br />

PHARMACOCINÉTIQUE DES ALLERGÈNES<br />

AU COURS DE L’ITSL<br />

Un paramètre essentiel dans l’action<br />

immunomodulatrice de l’ITSL est la<br />

pénétration de l’allergène dans la<br />

muqueuse buccale. Les protéines et<br />

certains allergènes peuvent traverser<br />

la barrière muqueuse et être immunologiquement<br />

actifs (24) .<br />

5


“Transfert de l’allergène<br />

de l’épithélium buccal<br />

aux ganglions”<br />

Lorsque les allergènes administrés par<br />

voie sublinguale sont maintenus au<br />

contact de la muqueuse buccale pendant<br />

quelques minutes avant d’être ingérés, ils<br />

sont pris en charge localement. Les<br />

travaux de Bagnasco (25, 26) ont montré à<br />

l’aide d’un radiomarquage de l’allergène<br />

majeur de pariétaire (Par j 1) qu’environ<br />

2 % de la dose d’allergène administrée<br />

persistait au niveau sublingual 20 heures<br />

après administration.<br />

LA TOLÉRANCE MUQUEUSE<br />

La surface des muqueuses respiratoires,<br />

gastro-intestinales et uro-génitales est<br />

d’environ 400 m2 , représentant la plus<br />

grande zone de l’organisme en contact<br />

avec l’environnement externe et donc la<br />

plus exposée aux antigènes. La fonction<br />

essentielle de ces muqueuses est de<br />

distinguer entre les antigènes pathogènes<br />

(contre lesquels une protection<br />

immunitaire est requise) et les antigènes<br />

non pathogènes comme les aliments, les<br />

allergènes inhalés et les germes<br />

commensaux de la flore intestinale.<br />

6<br />

IgG<br />

TH1<br />

B<br />

IgE<br />

IL12<br />

CD4<br />

IL2<br />

TH2<br />

B<br />

L’exposition répétée des muqueuses aux<br />

antigènes alimentaires ou inhalés induit<br />

un état de tolérance immune, qui lorsqu’il<br />

est perturbé ou rompu aura pour conséquence<br />

la survenue de pathologies<br />

allergiques ou d’intolérances alimentaires.<br />

Dès le début du siècle dernier (en 1911)<br />

un modèle expérimental montrait que l’on<br />

pouvait abolir la réponse immune après<br />

application orale de protéines solubles (26) et<br />

plus tard, André (27) et Lafont (28) parvenaient<br />

à induire une tolérance immunitaire aux<br />

antigènes particulaires.<br />

L es mé canismes pouvant<br />

Tm<br />

expliquer la tolérance muqueuse<br />

sont soit une délétion clonale,<br />

soit l’anergie des lymphocytes<br />

spécifiques T, soit une immunosuppression<br />

active ou une déviation<br />

immunitaire. L’administration de<br />

fortes doses d’antigènes induit<br />

préférentiellement une anergie ou une<br />

délétion clonale. L’administration de<br />

faibles doses d’antigènes induit une<br />

immuno-suppression active par production<br />

de cytokines (TGF-β et IL-10 ou par<br />

interaction cellulaire. En réalité on peut<br />

imaginer que la tolérance muqueuse est la<br />

combinaison de tous ces mécanismes, mais<br />

que la dose d’antigène ainsi que sa<br />

fréquence d’administration sont les<br />

facteurs-clés qui vont privilégier un<br />

mécanisme particulier parmi les autres.<br />

Tm<br />

L’induction d’une tolérance muqueuse<br />

chez des animaux sensibilisés est plus<br />

difficile à obtenir que chez des animaux<br />

“naïfs” et les doses d’allergènes ainsi que<br />

la fréquence d’administration doivent en<br />

conséquence être plus élevées. Holt (29)<br />

avait montré, chez la souris, que<br />

l’absorption sublinguale d’allergènes à<br />

forte dose entraînait une diminution<br />

significative de la production d’IgE alors<br />

que cette dernière n’était pas modifiée<br />

après administration d’une faible dose<br />

d’allergènes. De plus, le même auteur<br />

démontrait que l’administration orale<br />

(intragastrique) et non plus sublinguale<br />

de l’allergène ne modifiait pas la<br />

production d’IgE.<br />

Cellule dendritique<br />

RÔLE DES CELLULES DENDRITIQUES<br />

La muqueuse buccale est très riche en<br />

cellules dendritiques, qui expriment très<br />

fortement des molécules HLA de classe II,<br />

pouvant absorber et “processer” les<br />

allergènes, activer les lymphocytes T,<br />

agissant donc comme des cellules<br />

présentatrices de l’antigène (30, 31) . De plus,<br />

les cellules dendritiques produisent de<br />

l’IL-12, qui favorise le développement des<br />

lymphocytes Th 1 (32) . Von Bubnoff (33) a<br />

confirmé que les cellules dendritiques<br />

buccales avaient à leur surface une forte<br />

densité de récepteurs haute affinité pour<br />

les IgE (FcεRI) et qu’elles étaient capables<br />

de stimuler efficacement les cellules T<br />

présentes également en grand nombre<br />

dans la muqueuse buccale. Maurer (34) ,<br />

avait montré quelques années auparavant<br />

que la prise en charge de l’allergène par<br />

les cellules dendritiques était facilitée par<br />

le (FcεRI). Dans un travail récent, Noirey (35)<br />

a montré que des cellules de Langerhans<br />

en culture mises en contact avec un<br />

allergène majeur de pollen de bouleau<br />

ou de phléole (Bet v 1 ou Phl p 5) vont<br />

internaliser la molécule d’allergène dans<br />

un délai très court et de manière dosedépendante.<br />

Tous ces travaux montrent<br />

bien que les cellules dendritiques présentes<br />

dans la muqueuse buccale pourraient<br />

jouer un rôle majeur dans le mode d’action<br />

de l’ITSL.


CONCLUSION<br />

Le mode d’action de l’ITSL est à l’heure actuelle encore non élucidé. Des études supplémentaires sont nécessaires pour<br />

mieux connaître les effets de l’ITSL sur les médiateurs et les cellules effectrices de la réaction inflammatoire allergique ainsi<br />

que sur l’action immunomodulatrice. La validation de l’hypothèse d’une induction de tolérance immunitaire muqueuse et<br />

du rôle putatif des cellules dendritiques représente une étape essentielle dans la compréhension du mécanisme de l’ITSL.<br />

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naive T lymphocytes. J Allergy Clin<br />

Immunol 2000; 105: 1194-1201.<br />

7


8<br />

Points de vue :<br />

L’immunothérapie sublinguale<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

Dr Gianni CADARIO<br />

Allergologue - Turin - ITALIE<br />

Dr Nathalie HERPIN-RICHARD<br />

Allergologue - Le Chesnay - <strong>FR</strong>ANCE<br />

DANS VOTRE PRATIQUE D’ALLERGOLO-<br />

GUE QUEL(S) CHANGEMENT(S) L’ITS SUB-<br />

LINGUALE A-T-ELLE APPORTÉ À L’IMMU-<br />

NOTHÉRAPIE?<br />

Dr Gianni Cadario : Une plus grande<br />

facilité d’utilisation pour l’administration<br />

des allergènes et pour le patient, une<br />

meilleure acceptation du traitement et<br />

donc une meilleure observance.<br />

Dr Nathalie Herpin-Richard : Les<br />

changements apportés par l’ITS<br />

sublinguale sont essentiellement les<br />

conséquences du confort apporté au<br />

traitement de désensibilisation. Le<br />

protocole plus souple que celui de l’ITS<br />

injectable, le traitement pris “à la<br />

maison”, et la rareté des effets secondaires<br />

et leur innocuité relative,<br />

permettent d’élargir les indications de<br />

l’ITS sublinguale. Par ailleurs, la possibilité<br />

de moduler aisément le traitement,<br />

me permet d’utiliser l’ITS sublinguale,<br />

dans des pathologies allergiques dont<br />

l’évolution est souvent capricieuse<br />

comme la dermatite atopique, voire<br />

certaines urticaires.<br />

Dr Rosanna Niniano : L’ITS sublinguale a<br />

assurément apporté une plus grande<br />

tranquillité à l’allergologue dans la gestion<br />

des patients par le fait que n’existe plus<br />

cette appréhension de l’effet secondaire<br />

systémique grave. Cette plus grande<br />

tranquillité du médecin s’est traduite par<br />

une confiance accrue du patient envers son<br />

médecin et ainsi une meilleure observance<br />

du patient. L’autogestion accrue de son<br />

traitement par le patient a en outre<br />

significativement amélioré la compréhension<br />

de la maladie par ce même patient.<br />

Dr José-Maria Olaguibel : En améliorant<br />

la sécurité des traitements, la voie<br />

sublinguale a permis d’étendre les<br />

prescriptions d’immunothérapie aux cas<br />

cliniques plus légers et aux patients<br />

cliniquement instables qui jusqu´alors<br />

n’étaient pas soumis aux risques de<br />

l’immunothérapie par voie parentérale.<br />

Bien entendu, cela a aussi bénéficié aux<br />

patients dans l’impossibilité de se<br />

déplacer pour recevoir leur traitement<br />

conventionnel d’immunothérapie par<br />

voie injectable.<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

Dr Rosanna NINIANO<br />

Allergologue - Milan - ITALIE<br />

A QUEL ÂGE L’ITS SUBLINGUALE VOUS<br />

SEMBLE LE MIEUX INDIQUÉE ? POUR<br />

QUELLE(S) RAISON(S)?<br />

Dr G. C. : Le plus tôt possible, même<br />

avant 3 ans si possible. L’ITS induit une<br />

tolérance immunitaire pour l’allergène<br />

administré qui dans le temps permet une<br />

réduction de l’inflammation sur l’organe<br />

cible. Plus le traitement commence tôt,<br />

plus il est facile d’agir sur l’inflammation.<br />

Dr N. H-R. : Essentiellement l’enfant et les<br />

personnes réfractaires aux injections.<br />

Dans le cas des pollens, plus particulièrement<br />

entre 5 et 40 ans. Pour les<br />

acariens et les allergènes perannuels je<br />

prescris l’ITS sublinguale entre l’âge de<br />

5 et 8 ans et à l’âge adulte. Dans le cas du<br />

grand enfant et de l’adolescent,<br />

l’observance à l’ITS sublinguale étant<br />

généralement mauvaise, l’ITS injectable<br />

est mieux indiquée.<br />

Dr R. N. : L’expérience me dicte que l’ITS<br />

sublinguale est plus indiquée chez<br />

l’enfant ou jeune adulte (> 4 ans), même<br />

si les résultats chez l’adulte sont<br />

Dr José-Maria OLAGUIBEL<br />

Allergologue - Pampelune - ESPAGNE<br />

excellents, particulièrement si les<br />

symptômes sont récents et chez des sujets<br />

mono-sensibilisés.<br />

Dr J-M. O. : Je ne crois pas qu’il y ait un<br />

âge idéal pour ce type de traitement. Il<br />

est clair que beaucoup d’enfants refusent<br />

les traitements par voie injectable et en<br />

ce sens la voie sublinguale est une bonne<br />

alternative.<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, QUELS<br />

EFFETS SECONDAIRES AVEZ-VOUS OB-<br />

SERVÉS CHEZ LES PATIENTS TRAITÉS PAR<br />

ITS SUBLINGUALE?<br />

Dr G. C. : Je n’ai jamais observé de<br />

réactions graves avec l’ITS sublinguale.<br />

Quelques patients se plaignent de prurit<br />

au niveau de la bouche au contact de<br />

l’allergène mais ces symptômes sont bien<br />

tolérés par le patient et régressent en<br />

quelques minutes. Les cas d’interruption<br />

de la thérapie sont rares.<br />

Dr N. H-R. : Dans le cas des pollens,<br />

j’observe fréquemment un syndrome<br />

oral, moins fréquemment des signes<br />

digestifs (gastralgies, vomissements,<br />

diarrhée) et plus rarement de la toux<br />

spasmodique. Dans le cas des acariens, le<br />

syndrome oral, les signes digestifs ou les<br />

signes respiratoires sont rares. Enfin dans<br />

le cas des phanères je n’ai jamais observé<br />

d’effets secondaires.<br />

Dr R. N. : Les effets rencontrés sont en<br />

général rares et se situent au niveau local<br />

(prurit oral). Ils sont pour la grande<br />

majorité transitoires et disparaissent au<br />

cours du traitement. Les effets<br />

systémiques rencontrés, quelques cas de<br />

diarrhée ou rhinite.


Dr J-M. O. : Les effets secondaires les plus<br />

fréquents sont locaux comme des<br />

démangeaisons ou une inflammation<br />

sublinguale ou labiale, ce sont toujours<br />

des manifestations légères et qui dans la<br />

majorité des cas ne modifient pas la dose<br />

d’entretien. Exceptionnellement, certains<br />

patients (principalement des enfants) se<br />

plaignent de problèmes digestifs ou de<br />

rhinites légères, mais tout cela disparaît<br />

dès que l’on réduit la dose d’entretien.<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

DANS LE CAS D’UNE ALLERGIE SAISON-<br />

NIÈRE (POLLEN) QUEL(S) PROTOCOLE(S)<br />

D’ITS SUBLINGUALE PROPOSEZ-VOUS À<br />

VOS PATIENTS? QUELLES EN SONT LES<br />

RAISONS?<br />

Dr G. C. : D’après mon expérience, l’ITS<br />

sublinguale peut également être<br />

prescrite pendant la saison en association<br />

avec un antihistaminique H1 avec des<br />

résultats excellents sur la réduction des<br />

symptômes et en terme de tolérance.<br />

Dr N. H-R. : J’initie le traitement environ<br />

six semaines avant le début de la saison<br />

pollinique. Pendant le traitement<br />

d’entretien je préconise du 300 IR/jour<br />

tous les jours pendant 1 mois puis une<br />

réduction à 150 IR/jour tous les jours en<br />

co-saisonnier. Ces protocoles courts me<br />

semblent d’un rapport coût-efficacité<br />

plus avantageux pour le patient.<br />

Dr R. N. : Les patients préfèrent un<br />

traitement pré-saisonnier. Les meilleurs<br />

résultats sont obtenus avec un traitement<br />

continu, surtout pour les pollens avec une<br />

longue saison.<br />

Dr J-M. O. : Je recommande toujours une<br />

posologie pré et co-saisonnière qui<br />

d’après mon expérience a un meilleur<br />

rapport coût-efficacité.<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

PAR RAPPORT À L’ITS INJECTABLE,<br />

QUELS SONT SELON VOUS LES<br />

AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS DE<br />

L’ITS SUBLINGUALE?<br />

Dr G. C. : Avantages: j’y ai déjà répondu<br />

à la première question.<br />

Inconvénients: l’unique inconvénient de<br />

l’ITS sublinguale tient au fait que le<br />

patient peut ne pas se présenter à la visite<br />

de contrôle, ce qui risque de faire perdre<br />

le contact avec ce dernier. Ce n’est pas le<br />

cas avec l’ITS injectable car, par définition,<br />

le patient doit revoir son médecin pour<br />

les injections de suivi.<br />

Dr N. H-R. : Avantages: peu d’effets<br />

secondaires et lorsqu’ils surviennent ils<br />

sont peu sévères. Une efficacité<br />

équivalente à l’ITS injectable en ce qui<br />

concerne les pollens.<br />

Inconvénients: l’observance et l’efficacité<br />

moindre pour les acariens.<br />

Dr R. N.: Avantages: plus grande sécurité,<br />

tolérabilité et observance du patient.<br />

Inconvénients: ils sont liés aux patients<br />

peu observants ou qui ne comprennent<br />

pas bien la thérapie prescrite et sont de ce<br />

fait plus difficiles à gérer.<br />

Dr J-M. O. : Avantages: sa sécurité et sa<br />

simplicité d’administration qui diminuent<br />

fortement le coût total du traitement.<br />

Inconvénients : le fait que le patient<br />

s’administre lui-même le traitement peut<br />

réduire son observance, d’où la nécessité<br />

d’éduquer le patient pour qu’il suive son<br />

traitement jusqu’au bout.<br />

<strong>Expressions</strong> :<br />

QUELLES SONT LES AMÉLIORATIONS<br />

QUE VOUS ATTENDEZ DE L’ITS<br />

SUBLINGUALE, DANS LE FUTUR?<br />

Dr G. C. : D’avoir à disposition une forme<br />

sublinguale en comprimés.<br />

Dr N. H-R. : Une prise unique à dose<br />

suffisante et des traitements d’entretien<br />

avec une prise hebdomadaire (effet<br />

retard) grâce à l’utilisation de nouveaux<br />

adjuvants. Une extension des indications<br />

à la dermatite atopique et à d’autres<br />

pneumallergènes standardisés (moisissures,<br />

phanères).<br />

Dr R. N.: Une meilleure standardisation<br />

avec l’espoir d’avoir enfin à disposition une<br />

base de comparaison entre les produits des<br />

différents fabricants. Une étude avec un<br />

adjuvant qui permette une plus grande<br />

efficacité et tolérabilité sans avoir recours à<br />

une augmentation des doses.<br />

Dr J-M. O. : Plus d’études comparatives<br />

avec l’immunothérapie par voie<br />

injectable en terme d’efficacité clinique<br />

sont nécessaires. Il est aussi important<br />

d’obtenir plus de données sur l’efficacité<br />

à long terme après la fin du traitement<br />

et aussi sur les possibilités d’actions<br />

préventives efficaces. Concernant l’observance,<br />

de nouvelles présentations<br />

galéniques (en comprimés, par exemple,<br />

à la place des gouttes) pourraient<br />

améliorer l’efficacité du traitement.<br />

Grain de pollen d’aubépine<br />

en microscopie électronique<br />

9


10<br />

Revue de Presse N°18<br />

L’efficacité de l’immunothérapie est<br />

conditionnée par l’administration de<br />

doses élevées d’allergènes. Il est donc<br />

nécessaire de réaliser des études dosesréponses<br />

pour déterminer la dose<br />

optimale à administrer en traitement<br />

d’entretien. Cette dose optimale devant<br />

également être la mieux tolérée<br />

possible. Cette étude a été réalisée afin<br />

de démontrer si une dose d’entretien en<br />

ITS injectable d’un extrait allergénique<br />

de chat contenant 15 µg de Fel d 1<br />

pouvait être considéré comme<br />

cliniquement efficace. Dans un<br />

protocole randomisé en double-insu<br />

contre placebo, les auteurs ont étudié<br />

28 patients répartis en 4 groupes de<br />

7 patients ayant reçu en doses<br />

d’entretien soit 0,6 µg, soit 3 µg, soit<br />

15 µg soit un placebo. L’âge moyen des<br />

patients était d’environ 35 ans et il n’y<br />

avait pas de différences significatives<br />

entre les groupes à l’inclusion dans<br />

L’induction d’une ITS par venins<br />

d’hyménoptères peut être réalisée selon<br />

4 protocoles conventionnels (1 injection<br />

hebdomadaire), rapide (en 3-6 jours),<br />

ultra-rapide (en 1 jour) et en “cluster”<br />

(2-3 injections le même jour/1 jour par<br />

semaine, pendant 6 semaines). L’efficacité<br />

est comprise entre 83 % et 95 %, selon les<br />

études, et les réactions systémiques<br />

surviennent dans 67 % des cas. Dans cette<br />

étude rétrospective les auteurs ont<br />

A double-blind, placebo-controlled immunotherapy dose-response study<br />

with standardized cat extract. J Allergy Clin Immunol 2003 ; 111 : 155-61.<br />

Immunothérapie par un extrait standardisé de chat. Etude de dose-réponse en double-insu contre placebo.<br />

Ewbank PA, Murray J, Sanders K, Curran-Everett D, Dreskin S, Nelson HS.<br />

l’étude. L’induction d’ITS a été réalisée<br />

selon un protocole “cluster” permettant<br />

d’atteindre la dose d’entretien en<br />

4 semaines. La réactivité cutanée à<br />

l’allergène, la réactivité nasale après<br />

provocation à l’allergène, les taux<br />

sériques d’IgE, d’IgG4 spécifiques et<br />

d’IL-4, IL-5 et IFN-γ ainsi que les taux<br />

d’IL-4, IL-5 et IFN-γ dans les sécrétions<br />

nasales, ont été évalués, avant ITS et à la<br />

fin de l’induction.<br />

Les résultats ont montré que la majorité<br />

des patients avait bien toléré le<br />

traitement, un seul patient avait<br />

présenté des réactions locales<br />

importantes répétées. Après ITS, la<br />

réactivité cutanée avait diminué dans le<br />

groupe 3 µg (p = 0,02) et plus fortement<br />

dans le groupe 15 µg (p = 0,002).<br />

Par contre, aucun des groupes n’a<br />

montré de variation significative<br />

du seuil de réactivité nasal après<br />

provocation allergénique.<br />

analysé la tolérance et la praticabilité de<br />

l’ITS en mode rapide chez 101 patients<br />

allergiques aux venins d’abeille (52<br />

patients), ou de guêpe (49 patients). Dans<br />

les antécédents, les patients allergiques<br />

avaient eu essentiellement des manifestations<br />

cliniques de type II ou III<br />

de la classification de Ring et avaient<br />

une forte sensibilisation aux venins<br />

d’hyménoptères. La majorité des patients<br />

(99 %) avaient atteint la dose d’entretien<br />

Les taux d’IgG4 spécifiques avaient<br />

augmenté uniquement dans le groupe<br />

3 µg (p = 0,01) et le groupe 15 µg<br />

(p = 0,006) alors que les taux d’IgE<br />

spécifiques n’avaient pas changé quelle<br />

que soit la dose administrée.<br />

Les taux des cytokines sériques ou<br />

nasales (IL-4, IL-5 et IFN-γ n’avaient pas<br />

été modifiés après ITS. Une réduction<br />

significative du pourcentage de cellules<br />

mononuclées CD4 + IL-4 + avait été<br />

observée uniquement dans le groupe<br />

15 µg.<br />

Les résultats de cette étude montrent<br />

qu’une dose de 15 µg de Fel d 1 est bien<br />

tolérée et active sur les tests cutanés et<br />

les IgG4. Mais il reste à déterminer<br />

l’efficacité de cette dose sur des critères<br />

cliniques, avec une durée de traitement<br />

plus longue que 5 semaines et sur un<br />

nombre de patients plus important.<br />

Rush Hymenoptera venom immunotherapy : A safe and practical protocol<br />

for high-risk patients.<br />

J Allergy Clin Immunol 2002 ; 109 : 777-83.<br />

Immunothérapie accélérée par venins d’hyménoptères: Un protocole pratique et bien toléré pour les<br />

patients à haut risques.<br />

Sturm G, Kränke B, Rudoph C, Aberer W.<br />

de 100 µg en 4 jours. Un seul patient,<br />

âgé de 8 ans, ayant eu une infection<br />

intercurrente au 2e jour, a poursuivi son<br />

induction en mode conventionnel.<br />

Plusieurs patients ont présenté des<br />

réactions locales au point d’injection.<br />

Chez 3 femmes et 4 hommes, soit 7/101<br />

patients (6,9 %) 8 réactions systémiques<br />

ont été observées, réaction de grade I à<br />

III, soit un risque de 0,47 % par injection<br />

sur plus de <strong>17</strong>00 injections au total.


Les réactions au cours de l’ITS au venin<br />

d’abeille ont été plus fréquentes<br />

(7/8 réactions) et plus sévères (2 grade<br />

III, 2 grade II, 3 grade I) que celles<br />

observées avec le venin de guêpe<br />

(1 réaction de grade II). La majorité<br />

des réactions sont survenues chez<br />

des patients âgés entre 31 et 50 ans.<br />

Aucune réaction n’a nécessité le recours<br />

à l’adrénaline et les 7 patients ont pu<br />

continuer leur ITS.<br />

Les liposomes sont des petites vésicules<br />

lipidiques (choline-cholestérol-tocophérol),<br />

non toxiques, biodégradables ayant<br />

un pouvoir adjuvant de la réponse<br />

immunitaire de type Th 1. Lorsqu’ils sont<br />

couplés à des allergènes et injectés par<br />

voie sous-cutanée ils permettent une<br />

libération lente des allergènes (effet<br />

retard). Leur application en allergologie<br />

fait l’objet de travaux depuis plus de<br />

10 ans maintenant. L’objectif de cette<br />

étude était d’évaluer l’efficacité chez<br />

des patients asthmatiques d’une ITS<br />

injectable par des extraits allergéniques<br />

d’acariens D. pt couplés à des liposomes.<br />

Il s’agissait d’une étude randomisée en<br />

double-insu contre placebo réalisée chez<br />

26 patients, d’âge moyen 19 ans,<br />

allergiques à D. pt et ayant un asthme<br />

léger (les valeurs de VEMS à l’inclusion<br />

étaient comprises entre 84 % et 107 %) et<br />

d’apparition récente (entre 1 et 2 ans).<br />

Les patients avaient reçu pendant 1 an<br />

soit le traitement actif soit un placebo<br />

(liposomes seuls), comportant une phase<br />

d’induction de 8 semaines à raison d’une<br />

injection hebdomadaire suivi d’un<br />

traitement d’entretien à raison d’une<br />

injection par quinzaine puis par mois. La<br />

dose maximale d’entretien était de 6,4 µg<br />

de Der p 1/ml. Les taux de Der p 1 ont été<br />

mesurés dans la poussière prélevée dans<br />

Au vu de ces résultats, les auteurs<br />

préconisent le choix du protocole<br />

intermédiaire rapide (3-6 jours). La<br />

méthode conventionnelle a un délai<br />

d'action plus lent et moins contrôlable en<br />

termes d'effets secondaires. Le protocole<br />

ultra-rapide est pour sa part plus risqué et<br />

moins facile à manier. L’analyse des<br />

données de la littérature portant sur<br />

82 publications de 1982 à 2001 indique<br />

que la fréquence des réactions systé-<br />

Liposome-entrapped D. pteronyssinus vaccination in mild asthma<br />

patients : effect of 1-year double-blind, placebo-controlled trial on<br />

inflammation, bronchial hyperresponsiveness and immediate and late<br />

bronchial responses to the allergen. Clin Exp Allergy 2002 ; 32 : 1574-1582.<br />

Immunothérapie par liposomes de D. pteronyssinus chez les patients ayant un asthme léger :<br />

effet d’un an de traitement en double-insu contre placebo sur l’inflammation, l’hyperréactivité<br />

bronchique et la réponse bronchique immédiate et retardée à l’allergène.<br />

Alvarez MJ, Echechipia S, Garcia B, Tabar AI, Martin S, Rico P, Olaguibel J.-M.<br />

la literie des patients avant le début du<br />

traitement, et après 4-6 semaines de<br />

mesures d’éviction allergénique, mais<br />

sans l’utilisation de housses anti-acariens.<br />

Cette mesure a également été réalisée<br />

à la fin du traitement. Les seuls<br />

médicaments de secours autorisés étaient<br />

des bronchodilatateurs inhalés en cas de<br />

besoin et une corticothérapie orale en<br />

cures courtes en cas d’aggravation<br />

de l’asthme.<br />

Lors de tests de provocation bronchique<br />

aux acariens, les paramètres fonctionnels<br />

respiratoires ont été mesurés avant et<br />

après ITS et constituaient le critère<br />

principal d’analyse.<br />

Les taux d’ECP et d’ICAM-1 sériques<br />

ainsi que l’éosinophilie dans le sang et<br />

dans l’expectoration induite ont<br />

également été mesurés avant et après<br />

test de provocation allergénique.<br />

Les résultats indiquent que les 2 groupes<br />

étaient homogènes sur l’ensemble des<br />

paramètres lors de l’inclusion. Trois<br />

patients ont été sortis de l’étude (2 pour<br />

aggravation de l’asthme et 1 pour<br />

convenance personnelle).<br />

Tous les patients avaient atteint la dose<br />

d’entretien de 3,2 µg de Der. p1/injection<br />

(0,5 ml de la concentration maximale)<br />

et la dose cumulée moyenne était de<br />

37,8 µg ± 8,8 µg de Der p 1.<br />

miques varie entre 0 % et 67 % (moyenne<br />

de <strong>17</strong>,8 %) et au cours des protocoles<br />

rapides cette fréquence oscille entre 11 %<br />

et 64 %. Dans cette étude, une fréquence<br />

plus faible de réactions systémiques a été<br />

rapportée (6,9 %) indiquant que l’ITS,<br />

selon un protocole rapide (4 jours), peut<br />

être considérée comme bien tolérée chez<br />

les patients à haut risque, et surtout chez<br />

ceux allergiques aux venins d’abeille.<br />

Aucun patient n’a présenté de réactions<br />

secondaires systémiques sévères et le<br />

traitement était bien toléré par<br />

l’ensemble des patients.<br />

Après ITS par le conjugué liposome-D. Pt,<br />

le seuil de réactivité bronchique non<br />

spécifique (PD20 methacholine) était<br />

augmenté significativement par rapport<br />

au groupe placebo (p = 0,034). De même,<br />

le seuil de réactivité bronchique à<br />

l’allergène était augmenté (4 fois par<br />

rapport au seuil avant ITS) alors qu’il ne<br />

variait pas dans le groupe placebo.<br />

Les taux d’ICAM-1 et d’ECP ainsi que les<br />

éosinophiles avaient augmenté dans les<br />

2 groupes après provocation bronchique<br />

allergénique avant et après ITS. Cette<br />

augmentation qui était néanmoins moins<br />

importante dans le groupe traité par<br />

liposomes-D. Pt par rapport au groupe<br />

placebo n’atteignait pas la significativité<br />

statistique.<br />

Les résultats de cette étude montrent que<br />

lors d’une ITS par liposomes - D. Pt,<br />

l’hyperréactivité bronchique est améliorée<br />

mais pas les paramètres de<br />

l’inflammation bronchique. Le fait d’avoir<br />

inclus des patients asthmatiques peu<br />

symptomatiques, puisqu’ils n’ont recours<br />

qu’au bronchodilatateurs pourrait rendre<br />

compte de la relative modestie de<br />

ces résultats.<br />

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