Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>NPA</strong> en campagne<br />
Solidarité<br />
avec la lutte de<br />
la population grecque<br />
Nous étions plus de 150 au rassemblement unitaire le mercredi<br />
15 février devant le consulat de Grèce (95 rue Ducau à Bordeaux)<br />
pour dire notre entière solidarité avec la lutte de la population<br />
grecque.<br />
Ci-dessous, le communiqué du <strong>NPA</strong><strong>33</strong> qui y appelait.<br />
La majorité des députés grecs a cédé au diktat des banques, de<br />
la BCE, du FMI et de Merkel-Sarkozy en votant de nouvelles<br />
mesures d’austérité. Il s’agit de faire payer cher au peuple grec<br />
les frais d’une crise dont il n’est en rien responsable. Les 40<br />
députés de gauche et de droite qui ont refusé de se soumettre<br />
ont été exclus de leur parti sur le champ.<br />
Ces mesures qui amputent une nouvelle fois les salaires et les<br />
retraites sont insupportables !<br />
Elles n’ont qu’un objectif : permettre aux banques de continuer<br />
de prélever leur tribu au prix d’une régression sociale brutale<br />
qui ne peut qu’aggraver la récession et la crise qui touche<br />
tous les peuples d’Europe.<br />
A Athènes, comme dans tout le pays, la colère et la révolte éclatent.<br />
Des centaines de milliers de travailleurs, jeunes, retraités,<br />
refusent ce nouveau plan d’austérité. Malgré la violence de la<br />
police, les gaz lacrymogènes, le peuple grec désavoue ce vote<br />
qui l’étrangle. Sa révolte et sa lutte sont les nôtres !<br />
6 - Anticapitalistes ! n° 25 - février 2012<br />
A chaque époque, les idées dominantes<br />
sont les idées de la classe dominante - Karl Marx<br />
Démasquons les !<br />
« Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire<br />
qui est mon adversaire, mon véritable adversaire<br />
[...]. Cet adversaire, c’est le monde de la fi nance. »<br />
s’enfl ammait François Hollande lors de son meeting au<br />
Bourget le 22 janvier dernier.<br />
A première vue, il peut sembler de bon augure d’entendre<br />
le leader socialiste partir en croisade contre les<br />
banques. Pourtant, derrière ce réquisitoire apparemment<br />
radical contre les méfaits de la mondialisation<br />
capitaliste, transparaît une rengaine souvent entendue<br />
depuis les premiers soubresauts de la crise, et reprise<br />
aujourd’hui par la plupart des candidats à l’élection<br />
présidentielle. Rengaine basée sur l’idée simple que<br />
la fi nance est responsable de la crise et qu’il est donc<br />
urgent de la domestiquer pour éviter qu’elle n’étouffe<br />
« l’économie réelle ». Bien sûr, cette conception suppose<br />
la coexistence de deux économies « parallèles »,<br />
l’une réelle chargée d’assurer la production de richesses,<br />
l’autre fi ctive, évoluant hors de la production.<br />
Ainsi, brider la fi nance permettrait de soutenir les investissements<br />
productifs au lieu de nourrir les bulles<br />
spéculatives... comme si fi nalement le capital fi nancier<br />
et le capital productif pouvaient vivre l’un sans l’autre,<br />
alors qu’ils constituent l’unité essentielle du capital, les<br />
deux faces d’une même pièce. Les actions et les obligations,<br />
tous ces titres négociables en Bourse, sont des<br />
représentations abstraites de capital bien réel. Leur circulation<br />
autonome sur les marchés fi nanciers crée simplement<br />
l’illusion que l’argent peut faire de l’argent tout<br />
seul, indépendamment de la production, « aussi sûrement<br />
qu’un poirier porte des poires » (Marx).<br />
Mais en réalité, il est socialement impossible au capital<br />
rentier de fructifi er, créer de la valeur, sans passer par<br />
la production, c’est-à-dire sans prélever une part de la<br />
plus-value produite par l’exploitation du travail humain.<br />
Le refoulement de cet aspect explique, entre autre, la<br />
nature insatiable de la fi nance, toujours convaincue<br />
d’avoir un accès illimité à la fontaine enchantée... comme<br />
par enchantement. En fait, il est impossible de domestiquer<br />
la fi nance, nécessairement parasitaire et liée<br />
par essence au capitalisme mondialisé. C’est pourquoi<br />
notre véritable adversaire n’est pas seulement la fi nance<br />
mais d’abord et avant tout la loi du profi t imposée par le<br />
capitalisme à la planète entière, loi infl exible qui nécessite<br />
de faire suer toujours plus les salariéEs au mépris de<br />
leurs besoins fondamentaux et de leurs droits sociaux.<br />
Patrick Chaudon