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AGENDAS - Les Amis de George Sand

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381<br />

Mars 1871<br />

en leur pouvoir, qu'il y a partout <strong>de</strong>s barrica<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s canons, <strong>de</strong>s<br />

mitrailleuses et que ceux qui ne pensent pas comme eux ont peur, en<br />

acceptent la solidarité et, au milieu <strong>de</strong> tout cela, on est gai, on<br />

se promène, on est calme. Paris est fou. La Liberté dit que Chanzy a<br />

été assommé et très mala<strong>de</strong> (4).<br />

Il a fait très beau; nous sortons tous. René vient dîner.<br />

1) Ils: les insurgés. La rupture entre le gouvernement <strong>de</strong> Versailles<br />

et le Comité central <strong>de</strong> la Gar<strong>de</strong> nationale est pratiquement<br />

consommée.<br />

2) Le Moniteur universel a cessé d'être le journal du gouvernement<br />

à compter du ler janvier 1869, date <strong>de</strong> la création du<br />

Journal Officiel. Deux J.O., celui <strong>de</strong> Versailles et celui <strong>de</strong><br />

la Commune, vont paraître simultanément du 20 mars au 24 mai.<br />

3) <strong>Les</strong> troupes <strong>de</strong> Versailles resteront fidèles.<br />

4) Le général Chanzy, député <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes, venant <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux,<br />

est arrêté à son arrivée à Paris par le Comité central <strong>de</strong> la<br />

Gar<strong>de</strong> nationale et incarcéré -pour quelques jours- au Château-<br />

Rouge (salle <strong>de</strong> bal réquisitionnée, rue <strong>de</strong> Clignancourt).<br />

Mercredi 22 - Nohant<br />

La situation s'éclaircit sans s'améliorer. D'après leurs articles<br />

et leurs décrets dans l'Officiel dont ils se sont emparés, ce sont<br />

<strong>de</strong>s ânes grossièrement bêtes, ou <strong>de</strong>s coquins <strong>de</strong> bas étage. La foule<br />

qui les suit est en partie dupe et folle, en partie ignoble et<br />

malfaisante. Ils tiennent toujours Chanzy, maltraité et mala<strong>de</strong>. Ils<br />

ont pris un autre général (1). Ils décrètent <strong>de</strong>s élections à la Commune,<br />

ils font <strong>de</strong>s nominations, ils ont <strong>de</strong>s ministres. Paris est<br />

cerné par les faubourgs armés <strong>de</strong> chassepots et canons <strong>de</strong> gros calibre<br />

et <strong>de</strong> mitrailleuses. <strong>Les</strong> barrica<strong>de</strong>s sont partout. La population<br />

inteligente Este] est dans leurs mains et commence à les railler,<br />

mais n'est-il pas trop tard pour se défendre d'un massacre. Mr<br />

Thiers et l'Assemblée paraissent bien gardés, mais peut-on être sUr<br />

<strong>de</strong> la troupe? La séance du 20 a été intéressante: la réaction ne<br />

parait pas effrayée, elle est même provocante, mais la majorité la<br />

contient et écoute Mr Tirard (2) et Louis Blanc avec déférence et<br />

sympathie. <strong>Les</strong> députés <strong>de</strong> Paris et les maires d'arrondissements reprochent<br />

un peu au gouvternemen7t <strong>de</strong> les avoir abandonnés à l'émeute.<br />

Ils se conduisent bien, ils veulent la conciliation et traturé:<br />

L'Assemblée] persua<strong>de</strong>nt l'Assemblée qui va voter d'urgence, non la<br />

Commune <strong>de</strong>s insurgés, mais la municipalité élue et un accommo<strong>de</strong>ment<br />

pour les échéances d'effets <strong>de</strong> commerce. On s'entendra aussi pour<br />

les élections à la Gar<strong>de</strong> nationale; mais le g[ouvernemen]t <strong>de</strong> l'Hôtel<br />

<strong>de</strong> Ville écoutera-t-il Louis Blanc, Henri Martin, Adam, Tirard,<br />

Clémenceau (3), etc. Ils se sont entendus avec beaucoup <strong>de</strong> peine,<br />

<strong>de</strong>main ils ne s'entendront plus. Le g[ouvernemen]t prend un ton <strong>de</strong><br />

dictature plus élevé qu'hier et se décerne le droit <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong><br />

la France. Ça ressemble à un complot bonapartiste ou c'est le délire<br />

<strong>de</strong> la plèbe. <strong>Les</strong> Prussiens ne bougent pas encore, mais <strong>de</strong>main!<br />

Il fait beau. La grosse nounou a la fièvre scarlatine. Massabiau<br />

vient dîner.

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