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Cyanobactéries et riziculture - site de Pierre Armand Roger

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76 ACTUALITES BOTANIQUES<br />

UTILISATION DES CYANOBACTERIES EN RIZICULTURE<br />

Situation actuelle <strong>de</strong> l'utilisation en milieu paysan<br />

Les recherches sur l'inoculation <strong>de</strong>s rizières avec <strong>de</strong>s cyanobactéries ont<br />

débuté dans les années 1950 au Japon où elles sont maintenant abondonnées. Elles<br />

continuent actuellement en In<strong>de</strong>, en Egypte <strong>et</strong> en Birmanie. Dans ces trois pays,<br />

une technique d'inoculation algale a commencé à être vulgarisée. L'inoculation<br />

consiste en un mélange <strong>de</strong> souches <strong>de</strong>s genres Aulosira, Tolypothrix, Scytonema,<br />

Nostoc, Anabaena <strong>et</strong> Plectonema qui est fourni aux riziculteurs sous forme <strong>de</strong><br />

croûtes algales pulvérisées. C<strong>et</strong> inoculum est produit dans <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong><br />

quelques dizaines <strong>de</strong> mètres carrés, en utilisant 100 g/m2 d'engrais phosphaté <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

insectici<strong>de</strong>s qui empêchent le développement <strong>de</strong>s populations d'invertébrés prédateurs<br />

<strong>de</strong>s cyanobactéries. En l'espace <strong>de</strong> 2 à 3 semaines, la surface <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong>.<br />

submersion se recouvre d'une fleur d'eau à cyanobactéries. L'irrigation est alors<br />

interrompue <strong>et</strong> on laisse les microparcelles se <strong>de</strong>ssécher. Les croûtes algales qui se<br />

forment sont récoltées <strong>et</strong> pulvérisées. La métho<strong>de</strong> recomman<strong>de</strong> l'épandage <strong>de</strong> 10<br />

kgha-' d'inoculum sec quelques jours après le repiquage du riz ( Venkataraman,<br />

1981).<br />

C<strong>et</strong>te technologie est toutefois utilisée au hasard. En eff<strong>et</strong>, les connaissances<br />

actuelles sur l'écologie <strong>de</strong>s cyanobactéries ne perm<strong>et</strong>tent pas d'i<strong>de</strong>ntifier les<br />

agro-systèmes où l'inoculation algale a un fort pourcentage <strong>de</strong>, chances d'être<br />

efficace <strong>et</strong> ceux où elle est inutile ou a peu <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> succès (Watanabe <strong>et</strong> <strong>Roger</strong>,<br />

1985). En se fondant sur le fait que le coût <strong>de</strong> l'inoculation algale e t ratiquement<br />

BP<br />

négligeable, les services <strong>de</strong> vulgarisation la recomman<strong>de</strong>nt sans en garantir le<br />

résultat.<br />

I1 est évi<strong>de</strong>nt qu'une telle technologie a peu d'attraits pour les riziculteurs,<br />

même ceux qui pratiquent une <strong>riziculture</strong> autarciques à faibles intrants<br />

monétaires. Les estimations <strong>de</strong> la superficie <strong>de</strong>s rizières inoculées avec <strong>de</strong>s<br />

cyanobactéries sont assez contradictoires (<strong>Roger</strong> <strong>et</strong> Watanabe, 1986). Les estimations<br />

les plus optimistes sont inférieures à 106ha, soit moins <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong> la surface<br />

rizicole mondiale.<br />

L'inoculation <strong>et</strong> ses énigmes<br />

Dans la quasi totalité <strong>de</strong>s expériences d'inoculation in situ publiées<br />

avant 1985, la seule variable mesurée a été le ren<strong>de</strong>ment en riz. Ces expériences<br />

ne donnent pas d'information sur I'établissement <strong>de</strong>s souches inoculées ni sur<br />

l'activité <strong>et</strong> la dynamique <strong>de</strong> la biomasse furatrice dans la rizière au cours du cycle<br />

cultural. I1 n'est donc pas possible d'interpréter les augmentations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

observés. I1 convient également <strong>de</strong> réaliser que les résultats d'expériences n'ayant<br />

pas montré d'augmentation <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment ne sont généralement pas publiés.<br />

Les augmentations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment rapportées dans la bibliographie ont<br />

été le plus souvent attribuées à l'activité fixatrice d'azote <strong>de</strong>s cyanobactéries sans<br />

que c<strong>et</strong>te hypothèse soit vérifiée expérimentalement. Les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

écologiques <strong>et</strong> agronomiques récentes n'apportent pas les explications attendues<br />

aux résultats <strong>de</strong>s expériences d'inoculation antérieure <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce un<br />

certains nombre <strong>de</strong> faits contradictoires.<br />

Abondance relative <strong>de</strong>s cyanobactkries indìgènes <strong>et</strong> inoculees<br />

L'inoculation <strong>de</strong>s rizières a été recommandée en partie sur la base <strong>de</strong>s

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