Le soleil sous la Terre - Anna Galore

LE SOLEIL SOUS LA TERRE ANNA GALORE
L’homme, suivi des deux visiteurs, obliqua sur la gauche, poussa une porte, descendit
quelques marches et parcourut une enfilade de couloirs, éclairés de néons.
Ils arrivèrent à la pièce climatisée qui servait de local informatique où Lionel avait
commencé à travailler depuis deux jours. Une armoire métallique contenait un gros serveur,
un switch 24 voies à haut débit, une baie de brassage, un onduleur et une borne wi-fi, le tout
monté en rack.
De nombreux fils étaient déjà connectés. Il restait encore à faire passer des centaines de
mètres de câbles dans des gaines techniques qui couraient au plafond du sous-sol.
Une fois seuls, Johan s’adressa à Lionel :
- Putain, mais c’est dingue, ici ! On dirait une installation d’entreprise ! Tu es sûr que
c’est un particulier qui a besoin de tout ça ?
- Déjà, ce n’est pas un particulier, mais une particulière. Une duchesse ou une
comtesse, je ne sais plus trop.
- Hé ben ! Elle est plutôt branchée haute technologie, ta rombière.
- Rombière, pas vraiment. Je l’ai entraperçue hier soir, au moment où je repartais.
Figure-toi qu’elle ne sort jamais de chez elle avant la nuit. Elle ne supporte pas la lumière du
soleil, c’est pour ça que les rideaux sont tout le temps tirés, ici. Elle doit avoir autour de vingt-
cinq ans et elle est sacrément canon, tu peux me croire. Elle fait beaucoup plus top-modèle
que vieille peau fin de race.
- Vingt-cinq ans et elle a… tout ça ? Le terrain de je ne sais pas combien d’hectares, la
baraque de rêve, les voitures de sport, sans parler de tout le matos que tu lui installes, elle
doit être sacrément blindée de thunes !
- Plus encore que tu ne crois. Beaucoup plus. Des maisons comme celle-là, elle en a
plusieurs autres. Pour le peu que je sais, elle descend d’une vieille famille et elle s’est
retrouvée à la tête d’un héritage maousse.
en entier.
- Une vieille famille ? Comment elle s’appelle ?
- Brix. Lisa Brix.
- Ça ne sonne pas très noble, ça, comme nom. Et d’où ça peut bien provenir ?
- Aucune idée. Peut-être qu’elle a un nom à rallonge mais qu’elle ne me l’a pas donné
- Ouais, possible. J’avais un copain, au lycée, c’était pareil. Il disait à tout le monde
qu’il s’appelait Philippe Patre. Il avait de longs cheveux bouclés avec une barbe naissante
© Anna Galore 2011 30