La Voie du Corbeau - La Voix De Rokugan
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<strong>La</strong> <strong>Voie</strong><br />
<strong>du</strong><br />
<strong>Corbeau</strong><br />
« Vous pouvez tromper tout le monde une fois,<br />
quelques-uns tout le temps, mais vous ne pouvez<br />
tromper tout le monde tout le temps ».<br />
- Akoma<br />
Au centre des vastes plaines des terres des<br />
Clans <strong>du</strong> Scorpion, de la Grue, et <strong>du</strong> Lion, s’étend<br />
une région montagneuse creusée de vallées. Ses<br />
monts, moins hauts et tortueux que les vénérables<br />
Togashi et Fuji sama, abritent des secrets et des<br />
gorges cachées dont les artistes <strong>du</strong> Clan de la Grue<br />
ont souvent immortalisé la beauté. Cette vallée est<br />
très fertile, et très facile à défendre face à<br />
d’éventuels envahisseurs.<br />
Telle est la patrie <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> <strong>Corbeau</strong>, l’un des<br />
Clans Mineurs les plus respectés de l’Empire.<br />
Cette vertueuse lignée vit le jour grâce aux exploits<br />
d’un seul samouraï, Akodo Akoma. Akoma était un<br />
kensei de grand talent, qui n’avait jamais trouvé un<br />
adversaire à sa mesure, que ce soit au sein de son<br />
clan ou dans les cours de ses voisins. Meneur<br />
d’homme et magistrat Impérial de renom, il était<br />
responsable de nombre de nouvelles tactiques<br />
militaires et d’enquête, dont certaines furent<br />
ajoutées au traité « Commandement » de Akodo,<br />
comme ce fut le cas pour d’autres célèbres<br />
tacticiens. Malheureusement la force de sa foi<br />
envers la religion de Shinsei, et son refus d’y<br />
renoncer ou de la dissimuler contrariaient le<br />
Champion <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, Akodo Meikuko, qui<br />
voyait en Akoma son futur bras droit. Elle fit venir<br />
son vassal, et tenta de le raisonner, de lui rappeler<br />
que Akodo ô mi kami lui-même avait interdit que<br />
ses sujets et leurs descendants de jamais porter le<br />
regard sur les lignes <strong>du</strong> Tao, et qu’il ne pourrait<br />
laisser l’un de ses vassaux, aussi fidèle et<br />
valeureux fut-il, insulter ainsi les vœux <strong>du</strong> fondateur<br />
de leur Clan. Mais Akoma refusa de renoncer à sa<br />
foi, refusant l’offre de son seigneur de faire croire à<br />
l’abandon de ses convictions en public. Akoma fut<br />
offusqué de la proposition de son seigneur, et<br />
prononça les paroles qui allaient devenir le<br />
proverbe de ses descendants :<br />
- Vous pouvez tromper tout le monde une fois,<br />
quelques-uns tout le temps, mais vous ne pouvez<br />
tromper tout le monde tout le temps.<br />
Dès le lendemain, Akoma fut déchu de ses titres, et<br />
redevint simple bushi, soldat dans la gigantesque<br />
armée <strong>du</strong> puissant Clan <strong>du</strong> Lion. Les origines <strong>du</strong><br />
Clan <strong>du</strong> Scorpion qu’il tenait de sa mère<br />
remontèrent à la surface, et furent bassement<br />
utilisées contre Akoma par la nuée de rapaces qui<br />
se ruaient sur la place à laquelle il avait renoncé.<br />
Bientôt, Akoma cessa de teindre ses cheveux en<br />
noir, dévoilant une chevelure blanche, et portait sur<br />
son armure la marque des Quêteurs de mort, ces<br />
bushis déshonorés à qui l’ont accordait la chance<br />
de mourir dans la mêlée. Pourtant, si les supérieurs<br />
de Akoma le dénigraient, ils avaient toujours<br />
conscience de sa valeur. Aussi lorsque l’Impératrice<br />
souhaita rendre hommage au temple de Fuji sama,<br />
sur les terres <strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion, Akoma fut il envoyé<br />
garnir les rangs de la garde de la première épouse<br />
Impériale.<br />
Bien leur en prit…<br />
Une horde de sorciers, que le Conseil des Cinq<br />
nommerait dix ans plus tard les Adeptes de Sang<br />
assaillirent le temple. Leur magie impie était si<br />
puissante et si destructrice que même la bravoure<br />
combinée des membres de la Légion Impériale et<br />
<strong>du</strong> Clan <strong>du</strong> Lion fut insuffisante. Réfugiés dans le<br />
temple, les bushis perdaient confiance devant les<br />
horreurs qui se pressaient contre les portes. C’est<br />
alors que Akoma prit le commandement des<br />
troupes, à la demande de l’Impératrice qui avait eu<br />
vent de ses exploits de général. Akoma <strong>du</strong> puiser<br />
dans ses extraordinaires ressources pour trouver la<br />
force de mener ses hommes au combat, et de tenir<br />
plusieurs heures sous les sortilèges et les vagues<br />
d’Oni. Il dirigea personnellement l’assaut final<br />
contre la horde, alors que les murs <strong>du</strong> temple<br />
cédaient, et que la mer d’horreur déferlait sur eux.<br />
Durant l’assaut, Akoma fit bouclier de son corps et<br />
sauva l’Impératrice des prières impies <strong>du</strong> chef des<br />
sorciers, désespéré de voir les renforts des clans<br />
de la Grue, <strong>du</strong> Scorpion, et <strong>du</strong> Lion miner ses<br />
troupes.<br />
L’Impératrice fut émue au-delà des mots par le<br />
courage et la bravoure de Akoma, et demanda à ce<br />
le samouraï l’escorte jusqu’au palais Impérial.<br />
Durant le voyage, les prêtres qui le soignaient<br />
révélèrent à Akoma qu’il avait été atteint par la<br />
Souillure de l’Outremonde, et que celle ci était<br />
incurable. Il en informa lui-même l’Impératrice, lui<br />
demandant de lui ordonner de cesser de<br />
l’accompagner, son statut de Quêteur de mort lui<br />
interdisant le seppuku. A nouveau, l’Impératrice fut<br />
émue devant l’honnêteté <strong>du</strong> bushi, qui avait tout à<br />
gagner à se taire. Elle réalisa alors qu’elle s’était<br />
éprise de cet élégant samouraï, et décida de le<br />
garder près d’elle. A la capitale, les rumeurs des<br />
exploits de Akoma résonnèrent dans les oreilles<br />
des courtisans, si bien qu’il fut accueillit en héros à<br />
son arrivée. Il se tenait droit, aux côtés <strong>du</strong><br />
palanquin Impérial, vêtu d’un simple kimono noir,<br />
qui remplaçait à la hâte celui qui fut souillé <strong>du</strong>rant<br />
l’affreuse mêlée. Lorsque l’Impératrice voulut entrer<br />
dans le Palais, un cordon de moines attendait le<br />
courageux bushi pour le con<strong>du</strong>ire au temple des