St-Philémon - Société historique de Bellechasse
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stratégique. Il fallait aussi un courage<br />
certain à ce jeune père <strong>de</strong> famille pour<br />
mener un combat dont la victoire était<br />
loin d’être acquise. Après la défaite<br />
<strong>de</strong> 1837, à Saint-Denis, l’armée<br />
britannique s’était réorganisée et son<br />
chef Colborne avait décidé <strong>de</strong> livrer une<br />
lutte sans quartier contre les Patriotes.<br />
Ces hommes partaient au combat pour<br />
défendre une cause désespérée; ils y<br />
allèrent même si les renforts attendus<br />
<strong>de</strong>s États-Unis ne se manifestèrent pas.<br />
Joseph Marceau fut appréhendé le<br />
14 novembre 1838 et emprisonné<br />
dans la célèbre prison nommée « Au<br />
pied du Courant » à Montréal. Il<br />
fut cité à procès en cour martiale<br />
le 28 janvier 1839 et condamné à la<br />
pendaison comme plusieurs <strong>de</strong> ses<br />
concitoyens <strong>de</strong> Napierville et <strong>de</strong><br />
l’Acadie, dont quelques-uns furent<br />
exécutés. Cependant, pour un grand<br />
nombre, cette sentence fut commuée<br />
et les Patriotes furent condamnés à la<br />
déportation en Australie, à l’époque<br />
le plus grand bagne <strong>de</strong> l’Empire<br />
britannique.<br />
Les évènements tragiques furent trop<br />
difficiles à supporter pour son épouse,<br />
jeune mère <strong>de</strong> trois enfants en bas<br />
âge, dont un bébé <strong>de</strong> 9 mois. Le 23<br />
mai 1839, Émilie Piédalue-Marceau<br />
décédait alors que son mari était en<br />
prison et en instance <strong>de</strong> déportation.<br />
Trois jeunes enfants <strong>de</strong>venaient par le<br />
fait même orphelins <strong>de</strong> père et <strong>de</strong> mère.<br />
Quatre mois après le décès <strong>de</strong> son<br />
épouse, Joseph Marceau prenait le<br />
chemin <strong>de</strong> l’exil le 26 septembre 1839,<br />
Décès <strong>de</strong> membres<br />
La <strong>Société</strong> <strong>historique</strong> informe ses lecteurs<br />
du décès d’un <strong>de</strong> ses membres, M. Germain<br />
Bédard <strong>de</strong> Saint-Malachie, survenu le 27<br />
août 2008. Nos condoléances à la famille.<br />
Également M. Laval Fortier <strong>de</strong> Sainte-<br />
Claire, un membre <strong>de</strong> longue date, décédé<br />
le 5 décembre <strong>de</strong>rnier. Sa fille nous a<br />
informés <strong>de</strong> son décès, mentionnant qu’il<br />
appréciait beaucoup le contenu du bulletin.<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, il s’en faisait faire<br />
la lecture par ses proches. Condoléances<br />
à la famille Fortier et à ses proches.<br />
La rédaction: redaction@shbellechasse.com<br />
en compagnie <strong>de</strong> 57 autres Patriotes.<br />
Il ne <strong>de</strong>vait plus jamais revoir son<br />
pays. La traversée vers l’Australie fut<br />
longue et difficile. Un patriote en a fait<br />
le récit dans un journal qui a été publié<br />
<strong>de</strong>puis. Six longs mois d’errance sur<br />
les mers, avec un détour étonnant<br />
par le Brésil, tel fut le sort <strong>de</strong> ces<br />
condamnés au bagne pour avoir voulu<br />
libérer leurs contemporains du joug <strong>de</strong><br />
l’assimilation langagière et religieuse.<br />
Ce n’est que le 25 février 1840 que<br />
Joseph Marceau et ses compagnons<br />
d’exil débarquèrent à Sydney, en<br />
Nouvelle-Galles du-Sud. Ils furent<br />
contraints à <strong>de</strong>s travaux forcés,<br />
particulièrement à la construction <strong>de</strong><br />
Au fil <strong>de</strong>s ans - 76 e parution<br />
Monument Hommage aux chefs patriotes<br />
Ph: Gilles Laporte sur www.cvm.qc.ca/Patriotes<br />
routes. Plusieurs tronçons <strong>de</strong> la route<br />
<strong>de</strong> Paramatta, aujourd’hui encore une<br />
voie <strong>de</strong> communication importante<br />
autour <strong>de</strong> Sydney, furent construits<br />
par ces déportés. Certains furent<br />
même envoyés en Tasmanie, colonie<br />
pénitentiaire d’une extrême dureté. Le<br />
plus étrange est que presque tous ces<br />
hommes ont survécu à ces terribles<br />
épreuves. Deux seulement sont morts<br />
en déportation : Louis Dumouchel,<br />
aubergiste <strong>de</strong> Sainte-Martine et<br />
Ignace-Gabriel Chèvrefils, cultivateur<br />
résidant <strong>de</strong> la même paroisse. q<br />
Page <strong>de</strong> Gauche:<br />
Joseph dit Petit-Jacques Marceau.<br />
Ph : Collection Fernand Thibault.<br />
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