Tome 2 - Pacte de sang

une menace.
Beth se jeta littéralement entre nous.
- Fiche-lui la paix ! gronda-t-elle.
- Elle m'appartient. Nous nous appartenons l'un à l'autre, répondit-il, d'un ton calme. Tu
ne peux rien contre ça, louve.
- Elle ne peut pas te tuer à cause de ce foutu truc charnel entre vous, mais moi, si.
Alors, garde tes distances, connard, fit-elle tandis que ses yeux viraient au jaune.
J'avais instinctivement enroulé mes bras autour de mon corps comme pour créer une
barrière de protection. Mes ongles se plantaient dans mes côtes.
- Regarde-la. Et dis-moi qu'elle ne veut pas de moi... répondit-il d'un ton
condescendant.
- Mark ! fit tout à coup Fergusson, en fronçant les sourcils. Ça suffit. Ce n'est ni le lieu,
ni le moment !
Le muteur terrifié du début s'était transformé en médecin sûr de lui, contrarié qu'on puisse
entraver son travail avec nos petits conflits personnels. Super.
- Désolé, fit Mark en reculant contre le mur.
- Merci, se contenta de dire Fergusson, avec l'expression agacée d'un professeur qui
vient de réprimander un groupe d'élèves un peu trop chahuteurs.
Dès que Mark s'était éloigné, j'avais eu l'impression de pouvoir respirer à nouveau. Jamais
jusqu'alors, il n'avait réussi à créer un désir aussi violent chez moi.
Et ça m'inquiétait. Je devais vraiment m'occuper de ce problème. Soit rompre le lien
métaphysique et sexuel qui existait entre lui et moi, soit le tuer ou le faire tuer.
- Allez-y docteur, faites votre job, nous ne vous gênerons plus, fis-je en évitant
soigneusement de croiser le regard du semi-démon.
Fergusson prit son dictaphone. S'approcha de Myriam et commença à enregistrer ses
observations.
Au bout de quelques minutes, il procéda à une étude gynécologique. Et fit des
prélèvements.
- Son corps est littéralement ravagé de l'intérieur. Il a dû se servir d'ustensiles pour
créer toutes ces lésions, dit-il, la tête collée au pubis et le spéculum dans la main droite.
Super. Maintenant, je devais rechercher un loup-garou sadique aimant se recouvrir
d'excréments et possédant des dons pour la mécanique. C'était de mieux en mieux...
- Je dois l'emmener dans la salle d'examen du labo si vous voulez une autopsie
complète, ajouta-t-il. J'ai fait un relevé d'empreinte, mais ce sera plus simple là-bas.
- Pourquoi ? demandai-je.
- Parce que je dois lui ouvrir le crâne et prélever les organes.
À question idiote...
- Tu penses qu'on peut arranger ça ? demandai-je en observant la réaction de Beth.
- Oui. Les parents de Myriam n'ont pas trouvé de vol avant demain. Ils ne peuvent donc
pas s'y opposer. Mais le corps doit nous être rendu dans vingt-quatre heures, pour
l'enterrement, dit-elle avec un peu de réticence.
- Qu'est-ce que vous avez comme voiture ? fis-je aU toubib
- On est venu en moto.
- Avec votre mallette ?
- Eh oui. Il paraît que c'est plus rapide. Mark a fait des pointes à 120 pour m'amener