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eminia, rhynchosia et vigna (fabacées) - Luc Pauwels, botaniste

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42 BELGIAN JOURNAL OF BOTANY 125<br />

cadre d'entreprises du type de celles qui au Zimbabwe<br />

<strong>et</strong> en Afrique du Sud produisent <strong>et</strong> commercialisent<br />

respectivement 200 millions <strong>et</strong> un<br />

milliard de litres de bière de sorgho appelée<br />

Chibuku, Sorghum Beer, Kaffir Beer.<br />

Nous reportons dans c<strong>et</strong>te publication les<br />

résultats des recherches botaniques <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnobotaniques<br />

de base que nous avons menées sur les<br />

plantes «Munkoyo» au cours de missions effectuées<br />

en 1987-1990.<br />

IDENTITÉ BOTANIQUE<br />

DES PLANTES «MUNKOYO»<br />

Le premier renseignement de l'emploi de<br />

racines pour la fabrication d'une bière traditionnelle<br />

date de 1903, il figure dans la note que DE<br />

WILDEMAN(1903) consacre à la description <strong>et</strong><br />

à la création de l'espèce Eminia harmsiana. Verdick<br />

avait récolté la plante à Lukafu trois ans<br />

auparavant; sur l'étiqu<strong>et</strong>te de l'herbier témoin le<br />

récolteur avait noté le nom vernaculaire «Munkoyo».<br />

Une erreur de lecture lors de la transcription<br />

a mené à la publication du terme «Munkayo»<br />

corrigé par la suite en «Munkoyo».<br />

Cinquante ans plus tard POOT(1954) décrit<br />

la préparation de la bière «Munkoyo» au moyen<br />

des racines d'Eminia harmsiana. HAUMAN(1954)<br />

signale l'emploi d'E. polyadenia <strong>et</strong> d'E. harmsiana<br />

pour la fabrication d'une boisson.<br />

Le Shabien habitué à récolter les «Munkoyo»<br />

pour confectionner sa boisson de prédilection,<br />

comme il va de soi, sait distinguer les<br />

différentes espèces de «Munkoyo» <strong>et</strong> les désigne<br />

par des noms bien compris dans les villages. Il<br />

faut cependant souligner la grande diversité des<br />

noms populaires employés, les appellations variant<br />

souvent d'un groupe <strong>et</strong>hnique à l'autre.<br />

BERNIER& LAMBRECHTS(1959) notent les<br />

noms vernaculaires de trois groupes de racines:<br />

«mulaba», «kalunge» <strong>et</strong> «kisabanyunda». Ces<br />

auteurs font coïncider Eminia polyadenia avec<br />

«mulaba» <strong>et</strong> E. polyadenia var. intermedia avec<br />

«kalunge». Le parti pris que les racines à propriétés<br />

amylolytiques appartiennent au genre<br />

Eminia se r<strong>et</strong>rouve chez les auteurs qui ont suivi<br />

Bernier. BOUlLLENNE-WALRAND& BOUlLLENNE<br />

(1959) posent «mulaba» égal à E. polyadenia,<br />

«kilunge» égal à E. intermedia (?) <strong>et</strong> «kitondm><br />

égal à E. harmsiana. Enfin plus récemment, TIEN-<br />

DEBREOGO(1981) identifie «kilungelunge» à E.<br />

antennulifera, «kitondo» <strong>et</strong> son synonyme «kikulunkulm>à<br />

E. holubii <strong>et</strong> «mulaba» à E.polyadenia.<br />

Comme première étape de notre recherche<br />

sur l'identité botanique des plantes «munkoyo»<br />

nous avons entrepris la révision du genre Eminia.<br />

Après examen de tout le matériel d'Eminia disponible<br />

dans les grandes collections (B, BM, BR,<br />

COI, FHO, K, LISC, P, SRGH) nous avons<br />

réduit le nombre des espèces à quatre: Eminia<br />

benguellensisTorre, E. antennulifera (Bak.) Taub.,<br />

E. harmsiana De Wild., E. holubii (Hemsl.) Taub.<br />

(PAUWELS,1983). Nous avons montré que seules<br />

deux espèces d'Eminia ont été identifiées au<br />

Zaïre: E. holubii (syn. E. polyadenia) <strong>et</strong> E. harmsiana.<br />

Nous n'adm<strong>et</strong>tons donc pas pour le moment<br />

l'opinion que E. antennulifera est rencontré<br />

au Shaba (TIENDEBREOGO1981, BERNIER1960,<br />

SCHMlTZ1971). Nous voulons bien revoir notre<br />

position le jour où des <strong>botaniste</strong>s déposeront des<br />

spécimens d'herbier de l'espèce récoltée au Shaba,<br />

dans une collection accessible aux chercheurs.<br />

Nous n'excluons pas la présence de la plante au<br />

Zaïre, vu les récoltes très proches en Zambie entre<br />

le lac Tanganyika <strong>et</strong> le lac Moero.<br />

Dès le début de notre étude d'ensemble sur<br />

les «Munkoyo» nous avons entrepris de vérifier<br />

l'identité des végétaux dont on nous présentait<br />

les racines. Certains végétaux ne correspondaient<br />

pas avec les descriptions faites des Eminia dans<br />

la Flore (HAUMAN1954).L'examen d'échantillons<br />

d'herbier a permis de rattacher à Rhynchosia<br />

insignis le végétal appelé localement «kalunge»<br />

(PAUWELS1983) <strong>et</strong> de reconnaître en la plante<br />

connue sous les noms vernaculaires de «kitondo»<br />

ou «manfunawila» un taxon proche de R. insignis.<br />

Nous définissons ici le nom <strong>et</strong> le statut de ce<br />

végétal.<br />

LE STATUT DE RHYNCHOSIA AFFINIS<br />

Les espèces Rhynchosia insignis (Hoffm.) R.<br />

E. Fries <strong>et</strong> R. affinis De Wild. posent quelques<br />

problèmes déjà entrevus par Hauman quand il<br />

décrit ces végétaux dans la Flore du Congo belge<br />

<strong>et</strong> du Ruanda-Urundi. À propos de R. insignis,<br />

Hauman fait l'observation suivante: «On a réuni

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