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jean vaquié le retour offensif de la gnose chapitre i ... - CatholicaPedia

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En rapprochant ces suggestions diverses, nous obtenons, sans grand risque d'erreur, <strong>la</strong> synthèse que voici : <strong>le</strong><br />

mon<strong>de</strong> serait <strong>le</strong> siège d'un processus "magique" et permanent (hors du temps) <strong>de</strong> sublimation, processus qui appartient<br />

aux virtualités naturel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière et que <strong>le</strong>s alchimistes aspirent à connaître pour y coopérer ; il s'agirait donc, en<br />

<strong>de</strong>rnière analyse, d'une sorte <strong>de</strong> glorification par voie naturel<strong>le</strong> et automatique, d'un passage spontané du mon<strong>de</strong> à cet<br />

état nouveau que l'Eglise désigne sous <strong>le</strong> nom d'état <strong>de</strong> gloire, mais d'une gloire obtenue sans qu'intervienne <strong>la</strong> toutepuissance<br />

<strong>de</strong> Dieu.<br />

Quand il procè<strong>de</strong> à ces suggestions, avec son verbe pressant et son autorité, R. Abellio se fait <strong>le</strong> porte-paro<strong>le</strong> <strong>de</strong> toute<br />

une intelligentsia alchimiste qui a proliféré, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> 1939-1945, à une allure prodigieuse, et qui compte<br />

aujourd'hui, il faut <strong>le</strong> reconnaître, <strong>de</strong> très habi<strong>le</strong>s vulgarisateurs. Mais comment un chrétien souscrirait-il à une pareil<strong>le</strong><br />

doctrine ?<br />

La métamorphose alchimique <strong>de</strong> l'univers n'est qu'un pâ<strong>le</strong> succédané <strong>de</strong> ce grandiose épiso<strong>de</strong> que <strong>la</strong> Foi nous fait<br />

attendre dans <strong>le</strong> passage final à l'état <strong>de</strong> gloire : «Et expecto résurrectionem mortuorum et vitam venturi sæculi... j'attends<br />

<strong>la</strong> résurrection <strong>de</strong>s morts et <strong>la</strong> vie du sièc<strong>le</strong> à venir...». Mais <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> création du mon<strong>de</strong>, surgissant du néant (ex<br />

nihilo) a nécessité <strong>la</strong> puissance divine, <strong>de</strong> même sa glorification, c'est-à-dire son exhaussement à un nouvel état, requiert<br />

aussi <strong>la</strong> puissance divine. Le dynamisme propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature est incapab<strong>le</strong> <strong>de</strong> lui procurer ce nouvel état. Les alchimistes<br />

cependant préten<strong>de</strong>nt l'y ai<strong>de</strong>r. Mais c'est une ambition tout à fait dérisoire. On s'étonne même qu'el<strong>le</strong> ait pu <strong>le</strong>ur venir à<br />

l'esprit. Espèrent-ils ressusciter <strong>le</strong>s morts et provoquer <strong>la</strong> <strong>de</strong>scente <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jérusa<strong>le</strong>m cé<strong>le</strong>ste ? L'Ecriture Sainte est<br />

formel<strong>le</strong> et son sens n'a jamais été contesté : au moment du passage à l'état <strong>de</strong> gloire, c'est Dieu qui intervient par une<br />

manifestation so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> sa puissance. «Ecce nova facio omnia, Voici que Je fais toutes choses nouvel<strong>le</strong>s». (Apoc. XXI,<br />

5)<br />

UN IMMENSE CERVEAU<br />

R. Abellio met encore en évi<strong>de</strong>nce un autre élément constitutif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gnose</strong>, peut-être moins habituel que <strong>le</strong>s autres :<br />

l'astrologie. Il a inséré dans son recueil trois préfaces qu'on lui a <strong>de</strong>mandé d'écrire pour trois livres traitant d'astrologie :<br />

"Ne brû<strong>le</strong>z pas <strong>la</strong> sorcière", d'Élisabeth Teissier, "L'Astrologie rencontre <strong>la</strong> science", <strong>de</strong> Jean Barets, et "Retour au<br />

zodiaque <strong>de</strong>s Étoi<strong>le</strong>s", par Jacques Dorsan.<br />

Il estime que l'on retire <strong>de</strong> nombreux bénéfices à faire <strong>de</strong> l'astrologie une discipline gnostique à part entière. Nous n'en<br />

retiendrons que <strong>de</strong>ux.<br />

Le premier bénéfice que l'astrologie procure à <strong>la</strong> <strong>gnose</strong> c'est <strong>de</strong> lui servir <strong>de</strong> terrain d'entente avec <strong>la</strong> science<br />

quantitative. En effet, l'astrologie traite précisément <strong>de</strong> l'influence impondérab<strong>le</strong>, et pourtant déterminante, <strong>de</strong>s astres sur<br />

<strong>le</strong> comportement humain ; el<strong>le</strong> montre que l'homme répond à <strong>de</strong>s stimu<strong>la</strong>tions qui sont à <strong>la</strong> fois observab<strong>le</strong>s<br />

matériel<strong>le</strong>ment, sans contestations possib<strong>le</strong>s, et pourtant non chiffrab<strong>le</strong>s. L'astrologie, en conclue-t-il, est donc en partie<br />

scientifique, bien que non quantitative dans ses effets matériels. Et en même temps, en sa qualité d'antique discipline<br />

traditionnel<strong>le</strong> et indémontrab<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> est aussi une matière gnostique et "initiatique" (page 169). L'astrologie, parce qu’el<strong>le</strong><br />

est à <strong>la</strong> fois scientifique et gnostique, constitue <strong>le</strong> point <strong>de</strong> rencontre tout désigné <strong>de</strong> <strong>la</strong> science et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>gnose</strong>.<br />

R. Abellio invite donc <strong>la</strong> science à étudier l'astrologie, à se l'incorporer et à réaliser ainsi sa propre spiritualisation<br />

(page 157). La science quantitative <strong>de</strong>viendra alors véritab<strong>le</strong>ment une discipline gnostique. D'ail<strong>le</strong>urs une évolution<br />

irréversib<strong>le</strong> s'opère déjà dans ce sens :<br />

«Dans <strong>la</strong> mesure où ils méconnaissent <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> cette révolution spirituel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s détracteurs <strong>de</strong> l'astrologie ne sont<br />

que <strong>de</strong>s attardés». (p. 157)<br />

L'astrologie procure encore à <strong>la</strong> <strong>gnose</strong> un second bénéfice en apportant une confirmation au vieux panthéisme, qui<br />

est une <strong>de</strong> ses plus anciennes composantes. L'astrologie s'appuie en effet, selon R. Abellio, sur un postu<strong>la</strong>t qui lui est<br />

cher, celui <strong>de</strong> l'interdépendance universel<strong>le</strong>. Pour lui, cette interdépendance est absolue ; non seu<strong>le</strong>ment l'univers agit<br />

sur l'homme, mais l'homme agit sur l'univers :<br />

«Ma moindre émotion, ma moindre pensée, s'inscrivent à jamais dans <strong>le</strong> tissu indéfini <strong>de</strong> l'interdépendance globa<strong>le</strong>».<br />

(p. 157)<br />

Seu<strong>le</strong>ment, l'homme n'est pas incorporé à un univers mécanique et mort : «Cet univers prodigieux <strong>de</strong>s interactions et<br />

<strong>de</strong>s correspondances globa<strong>le</strong>s», R. Abellio ne veut plus qu'on <strong>le</strong> considère comme une immense machine. Il est en<br />

réalité, estime-t-il, un immense cerveau. Et cet immense cerveau est bel et bien vivant :<br />

«Si <strong>le</strong>s astres, comme <strong>le</strong> disait Swe<strong>de</strong>nborg, sont aussi <strong>de</strong>s êtres, n'obéissent-ils pas eux aussi au dynamisme <strong>de</strong><br />

toute vie» (p. 171).<br />

Or, précisément «l'astrologie restitue à l'homme ses rapports avec l'univers». (p. 156)<br />

Un univers qui a conscience <strong>de</strong> lui-même et qui vit. Nous retrouvons ici <strong>la</strong> conscience universel<strong>le</strong> dont R. Ruyer nous<br />

a entretenus dans "La <strong>gnose</strong> <strong>de</strong> Princeton" et qui n'est pas autre chose que l'élément central <strong>de</strong> l'antique panthéisme.<br />

LA STRUCTURE ABSOLUE<br />

L'é<strong>la</strong>boration d'une nouvel<strong>le</strong> logique tient une très gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce dans <strong>le</strong>s travaux <strong>de</strong>s gnostiques d'aujourd'hui. Tous<br />

pensent que l'ancienne logique ne répond plus aux besoins du raisonnement scientifique mo<strong>de</strong>rne. Tous lui reprochent<br />

18

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