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La France accueillera en novembre 2010 les ... - USEP 03

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L’origine de l’escrime, ce sont <strong>les</strong> exploits des<br />

combattants de la Grèce antique et des gladiateurs<br />

romains. «Cette origine remonte à la nuit<br />

des temps, ajoute même Jacques Castanet,<br />

auteurde<strong>La</strong>Lég<strong>en</strong>dedel’escrime.Deuxhommes<br />

se battai<strong>en</strong>t pour de la nourriture, une femme<br />

ou un territoire.» Jusqu’à l’apparition de la<br />

poudre et des armes à feu, l’arme blanche était<br />

le principal outil de combat. Une arme bi<strong>en</strong><br />

lourde et parfois lég<strong>en</strong>daire, comme la fidèle<br />

Durandal de Roland ou Excalibur,l’épéemagique<br />

du roi Arthur… Mais l’affrontem<strong>en</strong>t médiéval<br />

basé sur la force brutale, avec armure et épée<br />

t<strong>en</strong>ue à deux mains, va évoluer à la R<strong>en</strong>aissance<br />

avecl’apparitiondelarapière,pluslégèreetplus<br />

maniable. «Au début du XVI e siècle, <strong>les</strong> premiers<br />

traitéstechniquesd’escrimeapparaiss<strong>en</strong>t<strong>en</strong>Italie.<br />

<strong>La</strong><strong>France</strong>suitlemouvem<strong>en</strong>tavecretard.C’estaussi<br />

aux XVI e et XVII e sièc<strong>les</strong> que le nombre de morts<br />

<strong>en</strong>duelaugm<strong>en</strong>teconsidérablem<strong>en</strong>t,aupointde<br />

décimer la nob<strong>les</strong>se française: <strong>en</strong>viron 10000<br />

morts sont rec<strong>en</strong>sés dans <strong>les</strong> dix années quiprécèd<strong>en</strong>t<br />

la disparition de H<strong>en</strong>ri IV, <strong>en</strong> 1610», poursuit<br />

JacquesCastanet.<br />

UNE PRATIQUE MONDIALISÉE<br />

Privilège de la nob<strong>les</strong>se, le port de l’arme<br />

14 Septembre 2009 <strong>en</strong> jeu uneautreidéedusport n°428<br />

devi<strong>en</strong>t accessible aux bourgeois après la<br />

Révolution. Certains se mett<strong>en</strong>t alors à l’escrime<br />

et fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>les</strong> sal<strong>les</strong> d’armes. Vers<br />

la fin du XIX e, <strong>les</strong> premiers tournois sont<br />

organisés, dans le Jardin des Tuileries par<br />

exemple, et l’on se met à compter <strong>les</strong> touches.<br />

Art de vivre et art de tuer, l’escrime se transforme<br />

progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sport. Le fleuret<br />

fait ainsi partie du programme officiel des premiers<br />

Jeux olympiques, <strong>en</strong> 1896 à Athènes.<br />

À l’époque, seu<strong>les</strong> la <strong>France</strong>, l’Italie, la<br />

Belgique, l’Allemagne, la Suède et la Hollande<br />

la pratiqu<strong>en</strong>t.<br />

Cela a bi<strong>en</strong> changé puisque la Fédération<br />

internationale, créée <strong>en</strong> 1913, compte aujourd’hui<br />

134 pays membres. «P<strong>en</strong>dant longtemps,<br />

<strong>les</strong> pays de l’Est ont été dominants. Mais avec<br />

la chute du mur de Berlin, <strong>les</strong> maîtres d’armes<br />

hongrois, polonais ou russes sont partis <strong>en</strong>seigner<br />

aux Etats-Unis ou <strong>en</strong> Grande-Bretagne,<br />

dans <strong>les</strong> collèges et <strong>les</strong> universités, raconte<br />

Christian Peeters, DTN adjoint de la Fédération<br />

française. Sport confid<strong>en</strong>tiel il y a <strong>en</strong>core vingt<br />

ans <strong>en</strong> Amérique, l’escrime y compte aujourd’hui<br />

80000 lic<strong>en</strong>ciés, surtout dans une pratique<br />

de loisirs. En revanche, ces maîtres<br />

d’armes ne sont pas v<strong>en</strong>us <strong>en</strong> <strong>France</strong> où il faut<br />

JÉRÔME JEANNET, ITINÉRAIRE D’UN CHAMPION<br />

Médaillé d’or au sabre par équipes à Pékin<br />

et Athènes, champion d’Europe individuel<br />

<strong>en</strong> 2007, Jérôme Jeannet a découvert l’es-<br />

crime particulièrem<strong>en</strong>t jeune : « Mes<br />

par<strong>en</strong>ts la pratiquai<strong>en</strong>t à Fort-de-<strong>France</strong>,<br />

donc je <strong>les</strong> ai suivis à la salle d’armes. Dès<br />

la catégorie poussins, j’ai participé à des<br />

initiations avant de vraim<strong>en</strong>t démarrer <strong>les</strong><br />

cours à 5 ans.» S’il joue un peu au t<strong>en</strong>nis,<br />

s’essaye à l’athlétisme ou apprécie le bas-<br />

ketàl’école,notrefuturchampionpréfère<br />

l’escrimepoursoncôtéludique.«J’adorais<br />

éviter<strong>les</strong>piègest<strong>en</strong>dusparmonadversaire,<br />

trouver des solutions à ses attaques, me<br />

montrer plus intellig<strong>en</strong>t. Encore aujour-<br />

d’hui, c’est un des aspects que je préfère.»<br />

En revanche, <strong>les</strong> films de cape et d’épée<br />

n’ont pas eu le même impact.«J’<strong>en</strong> regar-<br />

dais, j’aimais ça, mais je ne p<strong>en</strong>se pas que ce soit l’élém<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>-<br />

cheur», explique l’intéressé. Jérôme Jeannet n’avait d’ailleurs<br />

pas plus de prédispositions qu’un autre: «Je n’étais pas parti-<br />

culièrem<strong>en</strong>t doué. Mais comme ça me plaisait, j’y ai passé beau-<br />

coupdetemps» sesouvi<strong>en</strong>t-il.Sansp<strong>en</strong>serdev<strong>en</strong>irunchampion,<br />

Prévost / Presse-Sports<br />

Jérôme Jeannet<br />

vous salue bi<strong>en</strong>.<br />

un diplôme d’Etat pour <strong>en</strong>seigner.» Le modèle<br />

français est étatique, avec des cadres techniques<br />

mis à disposition de la FFE par le ministère<br />

des Sports. Et <strong>en</strong> Italie, l’autre grand<br />

pays de l’escrime, le développem<strong>en</strong>t se fait<br />

autour des clubs et d’une escrime d’élite très<br />

performante, avec seulem<strong>en</strong>t 9000 lic<strong>en</strong>ciés.<br />

De nouveau pays sont donc apparus sur la<br />

scène internationale. <strong>La</strong> Chine a fait une<br />

<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> force après s’être attaché <strong>les</strong> services<br />

de grand maîtres d’armes, français<br />

notamm<strong>en</strong>t. Au plus haut niveau, la pratique<br />

s’est mondialisée et <strong>les</strong> podiums sont<br />

de plus <strong>en</strong> plus disputés. Elle s’est égalem<strong>en</strong>t<br />

féminisée puisque <strong>les</strong> trois armes sont désormais<br />

totalem<strong>en</strong>t mixtes depuis l’<strong>en</strong>trée du<br />

sabre féminin dans le programme officiel<br />

des Jeux d’Athènes <strong>en</strong> 2004.<br />

TRADITION ET MODERNITÉ<br />

L’escrime se pratique aujourd’hui avec un<br />

matériel ultramoderne et <strong>les</strong> trois armes<br />

doiv<strong>en</strong>t correspondre à des normes de taille,<br />

de poids, de flexibilité et de matériaux très<br />

strictes. Tout comme le masque, le gant, la<br />

veste ou le pantalon portés par l’escrimeur.<br />

Enfin, pour simplifier l’arbitrage, <strong>les</strong><br />

le jeune garçon franchit <strong>les</strong> paliers et<br />

obti<strong>en</strong>t d’excell<strong>en</strong>ts résultats au niveau<br />

régional. Ce qui le conduit à l’Insep<br />

(Institut national du sport et de l’éduca-<br />

tion physique, situé dans le bois de<br />

Vinc<strong>en</strong>nesàParis)puis,bi<strong>en</strong>plustard,aux<br />

podiums olympiques avec son frère<br />

Jérôme, de trois ans son cadet. En plus de<br />

l’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t, des compétitions et de la<br />

naissance de son fils (quatre mois <strong>en</strong> sep-<br />

tembre), notre épéiste âgé de 32 ans ter-<br />

mine son diplôme de designer-graphiste.<br />

Fatigué par un tel emploi du temps mais<br />

heureux: «Ce que j’aime dans l’escrime,<br />

c’est qu’on ne se bat pas contre un chro-<br />

nomètre, qu’on ne répète pas sans arrêt <strong>les</strong><br />

mêmes gestes pour arriver à une forme de<br />

perfection. Car dans le sport, comme dans<br />

la vie, la routine m’<strong>en</strong>nuie. Là, tous <strong>les</strong> assauts sont différ<strong>en</strong>ts,<br />

le scénario n’est jamais écrit à l’avance, même contre un adver-<br />

saire qu’on a souv<strong>en</strong>t affronté. Il faut très vite savoir se remettre<br />

<strong>en</strong>question,ycomprisaumilieud’uncombat,sionconstatequ’une<br />

tactique ne fonctionne pas.»● B.B.

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