80e anniversaire de la Réserve navale - The Canadian Navy ...

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80 e anniversaire de la Réserve navale :
l’histoire d’une passion
par Ens2 Bruno Tremblay, NCSM Montcalm
orte d’un passé riche en expériences et en
anecdotes, la Réserve navale célèbre cette année
son 80e F anniversaire. Digne descendante de la
Royal Canadian Navy Volunteer Reserve (RCNVR)
instaurée en 1923, elle a depuis sa naissance accumulé
les hauts faits et a su, par son audace, s’attirer la confiance
du grand public.
Suite page 5
L’équipage du NCSM Donnacona
au cours des années 30.
L’équipage du NCSM Chippawa
au cours des années 20.
Vol.12, n o 2, septembre 2003
L’équipage du NCSM Prevost (photo prise en 2002).
L’équipage du NCSM Prevost
(photo prise en 1944).
À l’intérieur...
En primeur :
Affiche commémorative
du 80 e anniversaire
Messages du Commodore
et du Premier maître
Nos chroniques
Patrimoine, Portraits
se poursuivent
Et beaucoup plus...

SOMMAIRE
3 Message du Commodore
Initiatives de la Réserve navale
4 Message du Premier maître
Mise à jour sur le perfectionnement professionnel
5 Actualités
80 e anniversaire de la Réserve navale : l’histoire d’une passion (suite)
7 Actualités
Programme coordonné de formation en cours d’emploi –
Une nouvelle idée non conventionnelle
8 Actualités
Le gouvernement fédéral apporte son appui à la Force de réserve
10 Opérations
Le NCSM Edmonton est transformé en porte-avions
12 Actualités
Première expérience de marins, aviateurs et soldats avec le gaz CS
14 Actualités
La dernière mission du NCSM Nipigon
15 Patrimoine
50 e anniversaire de la fin de la guerre de Corée (1950-1953) –
La paix au Pays du matin calme
16 Opérations
Conseiller de la branche de la Réserve navale – Opérations
17 Patrimoine
Débarquement de Normandie –
La Réserve navale apporte son soutien au Centre Juno Beach
18 Opérations
À la jonction de l’air et de la mer : l’entraînement conjoint de
la Force aérienne et de la Marine au Venture couronné de succès
20 Sports
Course de 10 km destinée à promouvoir la Réserve navale
22 Portraits
La famille et la Réserve navale vont de pair
23 Actualités
Médaillon commémorant le service
des communicateurs militaires canadiens
24 Portraits
Un modèle à suivre pour la Réserve navale
25 Cérémonies et célébrations
La tragédie a un visage
26 Portraits
Une seule civile parmi tous ces militaires de l’École navale
des Forces canadiennes à Québec
Le NCSM Carleton
au cours des années 40.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003 2
L’Encre de la Réserve navale
Vol.12 n o 2, septembre 2003
Directeur
Capt Jocelyn Laroche
Rédacteur en chef
Ltv Christian Roy
Collaborateurs
Mat1 F. Mosseray, Mme L. Grenier,
Ltv L. Albert, Pm2 J. Cunningham,
Ltv J. Page, Pm1 J. Redican,
Pm2 D. Oliphant, Capt J. Laroche,
Slt S. Dumouchel-Connock, Ltv L. Sumner,
Pm2 M. Nelson, Capf J.A. Cotter,
Mat1 Domina, M2 I. Tremblay, Ltv G. Mercier,
M1 S. Guay et Ens2 B. Tremblay.
Photos gracieusement fournies
par les divisions NCSM Brunswicker,
Cabot, Carleton, Chippawa, D’Iberville,
Discovery, Donnacona, Griffon, Hunter,
Malahat, Montcalm, Nonsuch, Prevost,
Queen, Radisson, Scotian et Star.
Traduction
Ltv C. Roy QG RESNAV
Graphisme
Évolution Graphique,
Boischatel (Québec)
Imprimeur
Impresse (Québec)
L’Encre de la Réserve navale est publiée
trois fois par année avec l’autorisation
du commandant de la Réserve navale.
Les opinions exprimées n’engagent que la
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en aucune façon être considérées
comme des prises de position officielles.
L’autorisation de reproduire certains articles
sera accordée à condition que la source
soit clairement indiquée.
Nous vous invitons à nous faire parvenir
vos textes non-classifiés, en français ou
en anglais (de préférence dans les deux
langues), sur tous les sujets concernant
la Réserve navale, surtout les membres.
Veuillez indiquer tous les noms, prénoms
et grades. Les textes doivent nous parvenir
dactylographiés à double interligne
sur disquette ou par courrier électronique.
Les photos couleur ou noir et blanc,
croquis, cartes, dessins et caricatures
augmentent l’intérêt des articles.
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Initiatives de la Réserve navale
Depuis mon dernier message publié
dans le numéro de l’Encre de Noël
2002, les différentes initiatives en
cours au sein de notre Formation ont connu
des progrès significatifs. Peu importe votre
engagement dans ce processus, je tiens à
vous remercier sincèrement au nom des
nombreux réservistes navals qui bénéficieront
encore longtemps des bienfaits de votre travail
soutenu.
Je profite aujourd’hui de l’occasion pour vous
entretenir durant quelques instants de ces
initiatives qui s’énoncent comme suit (sans
ordre particulier d’importance) : la formation
en cours d’emploi (FCE) consolidée, le perfectionnement
professionnel, la transition du
Contrôle naval de la navigation commerciale
(CNNC) vers les renseignements de la marine
et, enfin, le Projet de mentorat pour les
officiers des opérations maritimes de surface
et sous-marines (MAR SS).
Formation en cours
d’emploi (FCE) consolidée
Depuis le début de mon mandat à titre de
commandant de la Réserve navale, nous avons
affecté chaque année des sommes variant de
quatre à sept millions de dollars sur la formation
en cours d’emploi (FCE). Il faut dire,
qu’entre autres problèmes, il est difficile de
mesurer avec précision les résultats de la FCE
par rapport aux sommes d’argent engagées.
Nous avons même essayé d’affecter, tant sur
la Côte Ouest que sur la Côte Est, un officier
au poste de responsable de la FCE mais cette
solution n’a pas donné les résultats escomptés.
Toutefois, au début de 2003, la section N13
au Quartier général de la Réserve navale a
mis de l’avant une initiative qui s’est concrétisée
en Projet de FCE consolidée. Ce projet a
été mis à l’essai pour la première fois au
NCSM Scotian, avec un état-major de FCE
en place et des stagiaires se présentant
chaque jour au Scotian sous supervision
quotidienne de l’état-major. De plus, l’équipe
a communiqué avec le commandant du
5 e Groupe des opérations maritimes pour
assurer l’accès des stagiaires aux navires
militaires, avec pour résultat la FCE de plus
de deux cents stagiaires de la Réserve navale,
hommes et femmes, au cours de la période
de mai à août. Mes félicitations à tous ceux
qui ont contribué à ce succès.
Perfectionnement professionnel
Plusieurs d’entre vous se souviennent sans
doute que des sessions de perfectionnement
professionnel se sont tenues en février et
mars dernier dans chacune des quatre
régions. Ces sessions portaient sur le moral
et les communications et ont donné lieu à
des débats animés et instructifs sur ces importantes
questions. Le Capitaine de corvette
Mike Hoare s’est vu confier la mission de
rédiger un rapport consolidé à partir des
résultats consignés lors de la tenue des quatre
sessions. Le rapport est prêt et un exemplaire
sera transmis sous peu à tous les participants,
de même qu’à tous les commandants
des divisions de la Réserve navale. Une
session de perfectionnement professionnel,
dont les sujets de discussion seront tirés à
partir du rapport du Capitaine de corvette
Hoare pour la session de 2003, est déjà en
cours de préparation pour mars 2004.
Si nous souhaitons voir la Réserve navale
s’améliorer, alors chacun d’entre nous devrait
se référer en particulier aux sections 3, 5 et 7
du rapport du Capitaine de corvette Hoare,
faire un tour d’horizon de son unité et y
appliquer les données pertinentes du rapport.
Encore une fois, je désire transmettre mes
plus sincères remerciements à tous ceux qui
ont été engagés de quelque façon que ce soit
dans ce projet des plus importants.
Transition du Contrôle naval de
la navigation commerciale vers
les renseignements de la marine
Depuis environ deux ans, certains spécialistes
du CNNC dirigent un projet dont la mise à
terme est prévue pour janvier 2004 et qui
assurera la transition de ce Groupe professionnel
militaire vers celui des renseignements
de la marine. Deux officiers ont ainsi suivi le
cours de base de renseignements à Kingston.
3
MESSAGE DU
COMMODORE
De plus, à la fin août, vingt autres officiers
ont terminé le même cours à l’École navale
des Forces canadiennes à Québec. Certains
officiers sont maintenant en mesure d’appliquer
dans différentes sphères d’activité les
connaissances acquises dans ce domaine et
nous disposons maintenant des possibilités
d’accorder cette formation à notre personnel.
Il est à noter que ces changements ne signifient
nullement que les habiletés requises pour
le CNNC soient appelées à disparaître. Le
résultat concerne l’ajout de nouvelles
habiletés à celles qui caractérisent déjà le
CNNC de la Réserve navale canadienne et
pour lesquelles celle-ci est avantageusement
célèbre. Mes sincères remerciements, de
même que les remerciements anticipés des
réservistes qui profiteront de ces nouvelles
connaissances, sont transmis à tous les
artisans de ce projet.
Projet de mentorat pour
les officiers des opérations
maritimes de surface et
sous-marines (MAR SS)
Saviez-vous qu’approximativement trois cent
quarante-cinq officiers MAR SS servent dans
la Réserve navale et, que de ce nombre,
quarante détiennent la deuxième partie de
la qualification de commandement et que
vingt-quatre d’entre eux se déclarent disponibles
pour servir à ce titre ? D’ailleurs, le
taux de réussite à ce niveau se situe entre
20 et 25%. Le Projet de mentorat implique
le choix d’une demi-douzaine d’officiers
qualifiés de ce niveau et dont le mandat consistera
à superviser des officiers de niveau 1
de qualification qui se préparent à subir
les examens de second niveau. Ce projet
démarrera à l’automne 2003 et réclamera
à la fois beaucoup de travail et de temps, tant
de la part des mentors que des stagiaires.
Je vous suggère, à vous qui retournerez à
votre division au terme de la formation d’été,
de partager avec vos collègues réservistes
les bénéfices retirés de votre formation.
Je vous invite également à jouer le rôle
d’ambassadeurs de la Réserve navale et de
contribuer au recrutement en faisant part
à vos amis et aux membres de votre famille
de votre expérience acquise au cours de l’été.
J’éprouverai toujours beaucoup de plaisir à
vous rencontrer pour en discuter.
Commodore William F. O’Connell
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

MESSAGE DU
PREMIER MAÎTRE
Mise à jour
sur le perfectionnement
professionnel
Depuis quelques années déjà, la Réserve navale a institué un programme
d’avant-garde portant sur le perfectionnement professionnel (PP) dans le but
d’améliorer les techniques de gestion de notre personnel. La première session,
tenue voilà trois ans, portait sur l’éthique, un sujet qui a jeté des bases solides
pour la poursuite du programme au cours des années ultérieures.
La deuxième session mettait l’accent sur le système divisionnaire et sur les
mesures à adopter pour augmenter son efficacité au sein de la Réserve navale.
Cette session a abouti à la création et à la mise en application d’un code de
Règles d’or du système divisionnaire, des mesures qui donnent déjà d’excellents
résultats et qui servent de point de convergence pour l’échange des bonnes
idées. Jusqu’à présent, un amendement a été publié et nous sommes ouverts
à toute suggestion susceptible de rendre notre système divisionnaire plus efficace.
Rappelez-vous que le système divisionnaire vise à assurer votre bien-être et,
sans oublier le plus important, celui de vos subalternes.
Ce printemps, nous avons abordé les questions relatives au moral, aux communications
et à la gestion du temps. Un rapport contenant une foule de
renseignements et de stratégies en termes d’amélioration du moral a été
rédigé à la suite de cette session. Le 16 août, l’équipe de PP, de même que les
conseillers des différents groupes professionnels militaires se sont réunis avec
le Commodore pour élaborer les plans des prochaines sessions.
Les recommandations du rapport de cette session serviront de guide visant
l’application de stratégies pertinentes par chacune des divisions de la Réserve
navale (DRN) en fonction de leurs exigences. À l’occasion de la session du
printemps de 2004, les DRN seront en mesure de discuter en atelier de leurs
expériences, qu’elles aient donné de bons résultats ou non. L’occasion sera
alors propice aux échanges d’expériences diverses vécues au sein de la
Réserve navale; chacun pourra alors s’inspirer des succès remportés et tirer
leçon des insuccès.
Donc, je le répète : prenez part aux activités, motivez-vous et travaillez à créer
un climat propre à stimuler le moral de votre unité et ce, à l’échelle du pays.
Pm1 John Redican
Premier maître de la Formation
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003 4

80 e anniversaire de la Réserve navale :
l’histoire d’une passion (suite)
par l’Ens2 Bruno Tremblay, NCSM Montcalm
Malgré une enthousiaste tentative entre
1913 et 1920, la Réserve navale a vu
officiellement le jour sous l’appellation
Royal Canadian Naval Volunteer Reserve
(RCNVR) le 31 janvier 1923 grâce au
travail acharné du Commodore Walter Hose
de la Marine royale du Canada (MRC). Alors
directeur du Service naval canadien, Hose
voyait dans l’idée d’une réserve navale la
survie de la MRC. En effet, à la suite de la
Première Guerre mondiale, le gouvernement
canadien désirait avant tout restaurer
l’économie nationale. Il se mit à couper
de façon draconienne dans toutes les
enveloppes budgétaires ministérielles. De
fait, considérant l’absence totale d’ennemi
ou de menace, la Marine vit ses avoirs
diminuer de moitié. Dès lors, le projet de la
RCNVR de Hose semblait être la solution
parfaite, d’autant plus qu’il permettait à
la Marine d’avoir une visibilité d’un océan
à l’autre.
À ses débuts, en 1923, l’effectif autorisé de
la Réserve navale était de 70 officiers et
de 930 militaires du rang. Ces volontaires
étaient répartis dans 12 unités établies sur
tout le territoire canadien. Et le terme
« volontaire » n’était pas sans réelle signification,
car pour être admissible à la période
d’entraînement estivale rémunérée de
deux semaines, les membres de la RCNVR
devaient assister à au moins 30 soirées
d’entraînement hivernales pour lesquelles
aucune solde ne leur était versée !
La réserve fait ses preuves
Jusqu’en 1939, le gouvernement canadien
croyait peu en la mission de la RCNVR et,
sans le combat acharné de son fondateur,
les lobbyistes de l’Armée auraient obtenu
son démantèlement bien avant le milieu des
années 30. Toutefois, avec la venue de la
Seconde Guerre mondiale en septembre
1939, les besoins en défense maritime
changèrent et la RCNVR put alors démontrer
son utilité et son efficacité en fournissant à
la Marine royale du Canada des hommes
entraînés et prêts au combat. Ainsi, des
96 000 hommes qui ont porté l’uniforme
de la Marine lors de ce conflit mondial,
78 000 provenaient de la Royal Canadian
Navy Volunteer Reserve. Un succès qui
permit de prouver hors de doute que les
réservistes avaient leur place au sein de la
Défense nationale.
En 1946, la paix conclue, la nécessité
d’avoir une réserve navale n’est donc plus
sujette à discussion. La RCNVR fusionne
alors avec la Royal Canadian Naval Reserve,
une autre réserve composée exclusivement
d’hommes de la marine marchande, pour
devenir la Royal Canadian Navy (Reserve).
La réussite se poursuit
Au début des années 50, la menace d’une
attaque soviétique plane sur l’Amérique
du Nord. Le Quartier général de la Marine
reconnaît l’utilité de la RCN(R) et lui confie
d’emblée une mission d’envergure : fournir
des marins entraînés afin de permettre à la
MRC de faire face à ses responsabilités.
Ayant le vent dans les voiles, la Réserve
navale verra dès lors sa position s’améliorer
sans cesse :
• 1951 : Les femmes autrefois enrôlées
dans le défunt Woman’s Royal Canadian
Naval Service sont autorisées à joindre les
rangs de la RCN(R).
• 1952 : Cinq navires de barrage de classe
Porte sont commissionnés pour l’entraînement
des réservistes. Il s’agit des NCSM
Porte Dauphine, Porte Saint-Jean,
Porte De la Reine, Porte Saint-Louis et
Porte Québec. Ils deviendront les plateformes
d’entraînement privilégiées des
réservistes jusqu’au début des années 90.
• 1953 : Formation d’un premier commandement
autonome sous l’appellation
Commandement des divisions navales
(COND). Le Quartier général quitte alors
Ottawa pour s’installer à Hamilton, afin de
s’approcher du Centre d’entraînement des
Grands Lacs, lieu principal de formation
des réservistes.
• 1968-1969 : Les trois éléments sont unifiés
pour former les Forces armées canadiennes.
Le COND est dissout et un
nouveau quartier général voit le jour à
Halifax sous la juridiction du sous-chef
d’état-major des Réserves navales.
5
ACTUALITÉS
Le bâtiment actuel du NCSM Radisson.
Les premiers
quartiers
du NCSM
Brunswicker.
• 1982-1983 : Le Quartier général de la
Réserve navale, tel que connu aujourd’hui,
voit le jour et déménage ses bureaux de
Halifax à Québec.
• 1987 et 1994 : Le dépôt de deux Livres
blancs sur la Défense redéfinit les rôles
attribués à la Réserve navale. Elle se voit
alors confier la responsabilité des opérations
côtières et plus particulièrement la
mission de développer la capacité de lutte
contre les mines et le Contrôle naval de la
navigation commerciale.
• 1995 : Début d’une nouvelle ère pour la
Réserve navale avec le lancement de
12 navires de défense côtière (NDC) de
classe Kingston qui remplaceront les
vieux navires de barrage retirés du service
au début des années 90.
Aujourd’hui encore, l’aventure se poursuit.
Les réservistes continuent à faire l’histoire
que ce soit lors de catastrophes naturelles
(inondations au Manitoba en 1996), lors de
tragédies (écrasement du vol 111 de Swissair
en 1998) ou lors d’opérations de routine
(surveillance côtière, Contrôle naval de la
navigation commerciale ou sécurité portuaire).
Et ce, sans oublier leur participation à
Op Apollo où plus de 300 d’entre eux ont
assuré la souveraineté canadienne. Plus que
jamais, ils sont l’expression vivante de leur
devise : De l’audace, encore de l’audace et
toujours de l’audace !
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

ACTUALITÉS
Dates de création des divisions de la Réserve navale
Divisions
Ville
Date de mise
encore existantes en service
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003 6
Commandant
NCSM Brunswicker Saint John 20 juin 1923 Ltv Hugh A. Morrison, RCNVR
NCSM Cabot St. John’s 20 septembre 1949 Capf H. Garrett, OBE, VRD
NCSM Carleton Ottawa 21 mars 1923 Ltv (i) Robert Shipley, RCNVR
NCSM Cataraqui Kingston 18 septembre 1939 Ltv (i) William C. Rigney, RCNVR
NCSM Champlain Chicoutimi 15 août 1986 Capc Paul Mckeogh
NCSM Chippawa Winnipeg 19 mars 1923 Ltv Eustace A. Brock, RCNVR
NCSM D’Iberville Rimouski 14 novembre 1987 Capc Gerry Lafontaine
NCSM Donnacona Montréal 14 mars 1923 Ltv Fank Meade, RCNVR
(portait le nom (compagnie anglaise)
de NCSM Montréal Ltv (i) Alexandre Brodeur, RCNVR
avant 1944) (compagnie française)
NCSM Discovery Vancouver 15 avril 1924 Ltv (i) Joseph W. Hobbs, RCNVR
NCSM Griffon Thunder Bay
(autrefois Port Arthur)
3 mai 1937 Ltv (i) D.M. Black, RCNVR
NCSM Jolliet Sept-Îles 7 octobre 1989 Capc Daniel Prévost
NCSM Hunter Windsor 8 novembre 1939 Ltv Jordon H. Marshall, RCNVR
NCSM Malahat Victoria 15 janvier 1944,
pour recrutement seulement.
Commissionnée le 23 avril 1947.
Capf Ronald Jackson, MRC (R)
NCSM Montcalm Québec 21 avril 1923 Ltv (i) Léon Gauvreau, RCNVR
NCSM Nonsuch Edmonton 27 mars 1923
Retirée du service en 1964.
Remise en service en 1975.
Capc A.B. MacLeod, RCNVR
NCSM Prevost London 11 août 1938
Retirée du service en 1964.
Remise en service en 1990.
Ltv Edward E. Hart, RCNVR
NCSM Queen Regina 26 juin 1923
Retirée du service en 1964.
Remise en service en 1975.
Ltv A.L. Geddes, DSC, RCNVR
NCSM Queen Charlotte Charlottetown 14 septembre 1923
Retirée du service en 1964.
Remise en service en 1994.
Ltv George H. Buntain, RCNVR
NCSM Radisson Trois-Rivières 7 octobre 1987 Capc Daniel Prévost
NCSM Scotian (portait le
nom de NCSM Haligonian
avant 1947)
Halifax 3 avril 1925 Ltv John P. Connolly, RCNVR
NCSM Star Hamilton 15 mars 1923 Ltv Ralph H. Yeates, RCNVR
NCSM Tecumseh Calgary 1er avril 1923 Ltv Raymond Hinton, RCNVR
NCSM Unicorn Saskatoon 27 avril 1923 Ltv (i) John McEown, RCNVR
NCSM York Toronto 10 avril 1923 Ltv Gordon B. Jackson, RCNVR
Divisions
aujourd’hui Ville Date Commandant
disparues
NCSM Caribou Cornerbrook 23 août 1953
Retirée du service en 1964.
Capf F.L. Rowsell, RCN(R)
NCSM Chatham Prince Rupert 28 août 1924
Retirée du service en 1964.
Ltv Russell P. Ponder, RCNVR

Programme coordonné
de formation en cours d’emploi –
Une nouvelle idée non conventionnelle
par le Mat1 Domina
epuis le 12 mai, un programme
pilote dirigé par les Capitaines de
corvette D. Baars, G. Gillis, ainsi que
par le Premier maître de 2e D
classe J. Beaudet,
est mené à partir du NCSM Scotian. Il s’agit
d’un programme coordonné de formation
en cours d’emploi (FCE) d’une durée de
8 semaines ayant pour objet de donner plus
de crédibilité à la formation des militaires
du rang (MR) qui utilisent les trousses de
formation en cours d’emploi.
Au cours de la dernière année, le département
de l’Instruction du Quartier général
de la Réserve navale (QG RESNAV) a consacré
beaucoup d’efforts à la mise sur pied
de ce nouveau programme de FCE.
Après avoir passé en revue les statistiques
concernant les fiches d’apprentissage (FIAP),
dont la durée varie de 14 jours à 2 ans,
le QG RESNAV a pris la décision, avec
l’appui du Directeur – Instruction et Formation
maritimes, de rationaliser le processus
des FIAP.
Puisque les réservistes en service de classe A
en FCE disposent généralement de temps
libre durant la seule période estivale, cette
réalité constitue le facteur principal ayant
motivé l’instauration de ce nouveau programme
visant à satisfaire à la nécessité de
donner une formation de qualité à cette
catégorie de réservistes, en fonction de leurs
besoins et de leur disponibilité.
On a donc déterminé que la meilleure
solution résidait en la conduite de la FCE au
même titre que pour les cours habituels, tout
en accordant simultanément aux stagiaires
l’occasion d’acquérir de l’expérience en mer.
Le succès du programme pourrait être assuré
en faisant appel au concept utilisé dans les
écoles. De plus, de façon à assurer une formation
de qualité, la nouvelle école devrait
pouvoir disposer du NCSM Goose Bay, de
trois embarcations pneumatiques à coque
rigide et du voilier-école Tuna (VE Tuna).
7
ACTUALITÉS
Le programme coordonné de FCE comprend
présentement une équipe formée de
21 personnes. À l’école, deux instructeurs
répondent aux besoins de chaque GPM et
peuvent compter sur un soutien administratif
et logistique à part entière. Une petite équipe
de commandement et de contrôle dirige
les destinées de l’école et a pour objectifs
de traiter et de mener à bien toutes les
questions d’ordre personnel, ainsi que les
modifications relatives à la disponibilité
des navires.
Cette nouvelle école a ouvert ses portes de
façon officielle le 28 avril 2003. Deux cours
d’une durée de 8 semaines chacun se sont
déroulés durant l’été, c’est-à-dire du 12 mai
au 29 août.
Il semble que le programme de FCE ait
connu un excellent départ et qu’il soit en
mesure de répondre aux objectifs fixés.
Il faut reconnaître que les succès de ce
programme innovateur mis de l’avant par
le QG RESNAV sont également attribuables
aux efforts particuliers déployés par les
stagiaires, instructeurs, ainsi que par le
personnel du NCSM Scotian.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

ACTUALITÉS
Le gouvernement fédéral
apporte son appui à la Force de réserve
par le PM2 JoAnn Cunningham, NCSM Scotian
L
e 9 mai 2003, à Ottawa, j’ai eu le
privilège de participer, en compagnie
de 30 réservistes (dont 6 de la
Marine) à la Journée nationale de la Force
de réserve. Au cours d’une cérémonie se
déroulant sur la colline du Parlement, le
ministre de la Défense nationale, l’honorable
John McCallum, signait un document officialisant
l’engagement du gouvernement
fédéral à accorder du temps libre aux
employés de la Fonction publique pour
leur permettre de servir au sein des Forces
canadiennes. La présidente du Conseil du
Trésor, l’honorable Lucienne Robillard,
approuvait également cette entente, en
précisant que le « régime de congés adopté
par la Fonction publique du Canada
permet à ses membres de se soumettre à
un entraînement militaire au sein de la
Force de Réserve et pourrait éventuellement
inciter les employeurs civils à
adopter des politiques équivalentes.»
D’autres personnalités étaient également
présentes à cette cérémonie, notamment
le chef d’état-major de la Défense, le
Général Ray Henault, ainsi que le président
du Conseil de liaison des Forces cana-
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
diennes (CLFC), Monsieur John Eaton. Ce
dernier a mentionné que « les employeurs,
tant du secteur privé que du secteur public,
reconnaissent l’apport des réservistes à
leur milieu de travail. La formation militaire
et les connaissances acquises dans ce
contexte contribuent à les rendre davantage
productifs et professionnels. »
Les 30 réservistes participants étaient originaires
de différentes provinces canadiennes
et représentaient quelque 21 ministères,
agences et corporations du gouvernement.
Quant à moi, j’étais l’une des quatre personnes
représentant le ministère de la
Défense nationale. En effet, j’occupe, au civil,
le poste d’instructrice à l’École du génie
naval des Forces canadiennes. Comme le
faisait remarquer l’un de mes collègues
réservistes, ce fut un honneur pour nous de
revêtir notre uniforme à l’occasion de cette
cérémonie officielle reconnaissant notre
contribution au Canada. Peu de membres
des Forces canadiennes en service actif
peuvent se vanter d’avoir vécu une expérience
analogue ! Il était agréable pour nous
de pouvoir profiter de la chance d’échanger
8
Déclaration d’appui à la Force de réserve.
avec les autres participants et d’en apprendre
davantage sur leur profession civile et sur
leur carrière militaire.
Le Président de la Chambre des communes,
l’honorable Peter Milliken, nous a accueillis
avec beaucoup de courtoisie et nous a servi
de guide pour une visite privée de la
Chambre. Il a également invité les participants,
de même que les membres du
Conseil de liaison des Forces canadiennes
qui en avaient exprimé le désir, à une courte
visite des appartements du Président pour y
admirer certaines œuvres du patrimoine
national. Le programme de la journée comprenait
également une visite du Parlement,
ainsi qu’un cocktail offert par le Président de
la Chambre des communes. Le dîner servi
dans la salle de lecture donna l’occasion
aux membres participants de nouer des
relations dans un contexte agréable tout en
partageant un délicieux repas.

Les participants furent également invités au
Quartier général de la Défense nationale
à assister à la cérémonie du 10 mai visant
à reconnaître les efforts des employeurs
qui accordent leur appui aux réservistes;
tant les réservistes parrains que leurs
employeurs étaient présents à cette cérémonie.
Fait remarquable à noter : plus de
deux cents employeurs civils apportant un
appui significatif aux réservistes ont été mis
en nomination pour des prix d’excellence.
Ainsi, cette année, plusieurs prix d’excellence
furent attribués à l’échelon national;
également, des prix d’excellence ont été
décernés à 13 employeurs civils, chacun
représentant une province canadienne. Je
ne puis que suggérer à tous les réservistes
de proposer, en vue de l’attribution des prix
tous les deux ans, les candidatures de leurs
employeurs qui les appuient dans leur
carrière militaire.
En résumé, on peut affirmer que cette fin de
semaine fut un succès. En plus de l’avantage
de rencontrer des réservistes provenant de
toutes les régions du Canada, j’ai profité de
cette occasion pour me familiariser avec
le rôle du Conseil de liaison des Forces
canadiennes et avec ses activités. Ce fut à
la fois une fierté et un privilège pour moi
que d’avoir été choisie pour participer à
cette fin de semaine.
9
ACTUALITÉS
Trente réservistes posent devant la colline du Parlement
à l’occasion de la Journée nationale de la Force de réserve,
le 9 mai 2003.
Les trente réservistes sont accueillis à la Chambre
des Communes par le Président de la Chambre,
l’honorable Peter Milliken.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

OPÉRATIONS
Le NCSM Edmonton
est transformé en porte-avions
par le PM2 Dennis Oliphant, capitaine d’armes, NCSM Edmonton
L
orsque ce lundi nuageux de fin mars,
le NCSM Edmonton a appareillé
pour participer à l’exercice de groupe
opérationnel 1-03 tenu sur la côte Ouest,
le pont du navire présentait de légères modifications
par rapport à la normale. En
effet, le NCSM Vancouver avait confié au
Edmonton la mission de procéder au lancement
et à la récupération d’un système
d’objectif spécialisé de lutte antiaérienne
(LAA), connu sous le nom corporatif de
Vindicator et ce, dans le but d’exercer son
équipe de lutte antiaérienne. Ces systèmes
fabriqués par Schreiner Target Systems
of Alberta, une filiale canadienne d’une
compagnie néerlandaise, utilisent un ordinateur
pour contrôler l’avionique de bord
à partir du navire hôte.
Le Vindicator est un aéronef à moteur
rotatif et à hélice, constitué d’éléments composés
de fibre de verre et de plastique.
L’appareil a une envergure de 9 pieds et
peut voler à une vitesse dépassant les
180 nœuds à un plafond de 10 000 pieds.
Ces systèmes d’objectifs sont lancés à partir
d’une plate-forme mobile et polyvalente. Il
a fallu moins d’une heure pour installer cette
plate-forme sur le pont du Edmonton à un
angle de 45 degrés du tableau arrière, de
telle façon à pouvoir lancer l’aéronef de la
hanche bâbord.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Il est à noter qu’un tel système à la haute
pointe de la technologie est lancé à partir
d’un navire de défense côtière (NDC) pour
la toute première fois. En effet, les quatre
techniciens de la compagnie, ayant pris
place à bord de l’Edmonton pour la durée
de l’exercice, avaient déjà servi à maintes
reprises sur des navires militaires canadiens,
bien que jamais sur des petits bâtiments
comme les NDC. Les Schreiners (un surnom
donné affectueusement aux techniciens par
l’équipage) finirent par acquérir le pied
marin assez tôt en dépit de débuts plutôt
difficiles en raison du mal de mer causé,
dans le détroit de Juan de Fuca, par de forts
vents oscillant entre les valeurs 4 et 5 de
l’échelle de Beaufort !
10
Récupération
du Vindicator
(Photo numérique
prise par le Ltv
Johan Broman).
Lancement du Vindicator
(Photo numérique prise
par le Ltv Johan Broman).
L’exercice du lendemain prévoyait le lancement
et la récupération des systèmes par
l’Edmonton, visant à combiner de véritables
aéronefs et objectifs pour la tenue d’un
exercice de défense aérienne (ADEX) le
jour suivant. La majorité des membres de
l’équipage assistèrent alors, à partir de la
passerelle et du pont des embarcations, au
lancement du premier Vindicator. Au
terme de la vérification précédant le
lancement, on actionna le dispositif et l’on
mit le moteur en marche; puis l’appareil
de lancement à air comprimé déclencha
l’envolée de l’aéronef tout au long de la
rampe de lancement et puis, pouf !, plus
rien, si ce n’est un point noir dans le ciel
au bout de quelques secondes. L’opération
provoqua des froncements de sourcils, des
hochements de têtes et en laissa plus d’un
membre d’équipage muet d’étonnement.
Même après six opérations de lancement,
l’intérêt n’avait pas diminué à bord de
l’Edmonton.
Cet exercice de groupe opérationnel devait
toutefois présenter des défis encore plus
stimulants à l’équipage du navire. En effet,
le tout avait débuté avec l’affectation temporaire,
lors de l’appareillage d’Esquimalt, de
quatre membres d’équipage du Edmonton
à bord du Vancouver. Par la suite, ceux-ci
furent ramenés par l’hélicoptère du
Vancouver et transbordés à la verticale
directement sur le gaillard d’avant du
Edmonton. Le matelot de 2 e classe Collins
qualifia son expérience de grisante après
avoir pris pied sur le navire en proie au
tangage. En effet, l’état de la mer était tel
que quatre autres membres d’équipage
du Edmonton ne purent revenir immédiatement
sur leur navire et en furent quittes
pour un vol de nuit de retour vers le
Vancouver, lequel suscita, de toute façon,
l’intérêt de tous ceux qui eurent la chance
de le visiter.

Une autre première sur la côte Ouest
attendait l’Edmonton au terme de l’exercice :
le remorquage du Vancouver. Le commandant
donna ordre de procéder à cette
manœuvre après en avoir discuté avec le
chef mécanicien et le premier maître de
manœuvre. Quelques hésitations et un peu
de nervosité accueillirent cette décision au
début, étant donné les dimensions et le
poids comparés des deux navires. Le tout se
changea bientôt en sourires lorsque
l’Edmonton se mit à se déplacer plus rapidement
avec le Vancouver remorqué et
naviguant sur son erre.
Le succès de l’exercice est d’autant plus
attribuable au fait que cinq des militaires du
rang (MR), servant à temps plein sur le
Edmonton, furent remplacés en mars par
des membres de divisions de la Réserve
navale (DRN) héliportés pour une croisière
de familiarisation d’une semaine à bord d’un
NDC. Ceux-ci firent l’objet de félicitations
pour leur rendement de haute tenue dans
un délai aussi court et pour leur contribution
au succès de l’exercice de groupe opérationnel.
En guise de conclusion, on peut
affirmer que les résultats atteints illustrent de
façon éclatante la polyvalence des fonctions
que peuvent remplir les NDC lorsque l’on
fait appel à leurs services. De plus, cet
exercice a contribué à ouvrir de nouveaux
horizons, sans oublier l’expérience vécue,
tant pour les marins engagés directement
dans l’exercice que pour les planificateurs
travaillant dans des établissements à terre.
Le NCSM Edmonton remorque le
NCSM Vancouver (Photo numérique
prise par le Calvin Langager).
11
Le Mat2 Collins est déposé
à partir de l’hélicoptère
(Photo numérique prise
par le Ltv Johan Broman).
Le NCSM Edmonton
vu de l’hélicoptère
(Photo numérique prise
par le Ltv Johan Broman).
OPÉRATIONS
Le NCSM Edmonton remorque
le NCSM Vancouver
(Photo numérique prise
par le Matc Tracy Raven).
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

ACTUALITÉS
Première expérience de marins,
aviateurs et soldats avec le gaz CS
par le M1 Stéphane Guay, instructeur de défense NBC, cours de QMB Borden
BFC Borden, Ontario. (15 juillet
2003). Dès le début de la quatrième
semaine du Cours de qualification
militaire de base (QMB), quelque trois cents
marins, aviateurs et soldats ont réalisé l’importance
de se protéger contre les attaques
nucléaires, biologiques et chimiques possibles.
En effet, les candidats des cours de QMB 02
et 03 ont vécu leur première expérience
avec le goût et l’odeur du gaz CS dans la
chambre à gaz NBC avant de se familiariser
avec l'étude des méthodes de protection
contre des attaques nucléaires.
Cette formation est très importante, précise
l’instructeur de la Défense NBC de l’unité,
le Maître de 1 re classe Stéphane Guay. En
temps de guerre, l’utilisation des armes
biologiques et chimiques représente l’une
des plus grandes menaces pour les combattants.
Ces agents sont à la fois de
fabrication, d’utilisation et d’entreposage
facile; en outre, ils sont les causes directes
du plus grand nombre de décès, ajoute-t-il.
Le Canada a pour politique de ne pas
posséder d’armes chimiques, si ce n’est des
systèmes utilisés pour le contrôle des foules
et la répression des émeutes. Ainsi, notre
pays a renoncé, tant à l’utilisation d’armes
biologiques et chimiques en cas de conflit
armé qu’au droit d’en produire, d’en
acquérir ou d’en entreposer pour cet usage.
Le Canada a également convenu de ne
pas se servir des systèmes de répression
des émeutes comme armes de guerre.
Cependant, la politique du Canada ne
s’applique pas aux autres nations de sorte
que nos militaires sont susceptibles de subir
des attaques de ce genre en situation de
déploiement. Notons qu’il est toutefois
permis pour nos troupes d’utiliser de tels
agents de répression des émeutes pour
l’instruction militaire ou pour des opérations
de respect de la loi.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
L’équipement de position de protection
axée sur la mission représente le moyen de
défense de base du militaire au combat; il
est constitué d’une combinaison de type
de charbon de bois, de bottes et de gants
de caoutchouc, ainsi que d’un masque
protecteur.
Les candidats doivent suivre 14 périodes de
40 minutes portant sur l’identification des
menaces NBC et l’usage de l’équipement de
position de protection axée sur la mission
(MOPP). Au terme de cette instruction, ils
subissent une évaluation tant pratique que
théorique sur leur habileté à porter l’équipement
de protection pour la durée de
temps exigée. La norme minimale de l’OTAN
est de 9 secondes pour l’endossement du
masque et de 6 secondes supplémentaires
pour se qualifier au niveau 4 MOPP. En
15 secondes, les candidats doivent être en
mesure de passer du niveau 3 au niveau 4.
Ils doivent entrer dans la chambre à gaz
sans masque et, dès qu’ils ressentent l’effet
du gaz CS, ils doivent endosser en moins
de 15 secondes leur masque selon les
instructions.
Mat3 Lavoie, NCSM Champlain.
12
Une fois que les candidats ont prouvé leur
capacité d’endosser leur masque dans le délai
minimal de 9 secondes exigé, ils passent
dans la chambre à gaz, où la présence de
vapeurs CS leur permet d’éprouver la fiabilité
de leur équipement.
J’ai maintenant confiance en l’efficacité
de mon masque protecteur, de déclarer
le Matelot de 3 e classe Chalifour du
NCSM Montcalm, à Québec. J’ai enlevé
mon masque pour l’exercice de décontamination;
alors le gaz m’a saisi à la gorge.
J’ai alors invoqué la protection divine
tout en essayant de me concentrer sur ma
respiration. J’ai dû sortir, mais je suis
revenu aussitôt. J’ai vécu une expérience
éprouvante, ajoute-t-il.
La plupart des candidats étaient quelque peu
inquiets de devoir entrer dans la chambre à
gaz pour la toute première fois. En effet,
on leur avait enseigné les effets des gaz
vésicants et névrotiques au préalable et ils
craignaient d’être contaminés par l’un ou
l’autre de ces deux agents.
Mat3 Chalifour, NCSM Montcalm.

Il est à noter que les candidats doivent subir
trois tests pour réussir le cours de défense
NBC. Ce n’est qu’au terme du premier test
qu’ils ont commencé à reconnaître l’efficacité
de leur équipement. Toutefois, ils n’ont été
vraiment soulagés qu’après avoir réalisé les
trois tests et avoir enlevé leur équipement.
Mat3 Gagné, NCSM Champlain.
Le masque a été efficace, précise le Matelot
de 3 e classe Gagné du NCSM Champlain,
à Chicoutimi. Je craignais qu’il n’ait perdu
de son étanchéité. Pourtant, lorsque je
l’ai remis sur mon visage et que j’ai soufflé
à l’intérieur, j’ai été grandement soulagée.
Au début, je sentais bien quelques démangeaisons,
qui se sont cependant dissipées
au bout d’un moment. J’ai alors compris
que j’étais prête à me protéger des attaques
chimiques, bien que la situation soit
assez incomfortable, ajoute-t-elle.
Au terme de l’instruction en chambre à gaz,
les candidats doivent retourner à leurs
quartiers, ce qui représente un petite promenade
d’environ 800 mètres. D’ailleurs les
normes de niveau MOPP 4 exigent qu’ils
puissent parcourir une distance minimale
de 300 mètres. Cette exigence leur fait
expérimenter le thermostress attribuable au
port de l’équipement durant une période
prolongée. Rien de tel pour vous ouvrir
l’appétit avant le dîner !
(Photos prises par le M1 S. Guay)
Mat3 Levesque Leclerc, NCSM Joliette.
13
ACTUALITÉS
Mat3 Bergeron-Desjardins, NCSM Champlain.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

ACTUALITÉS
La dernière mission du NCSM Nipigon
par Capt Jocelyn Laroche, QG RESNAV
C’
est à 13 h 30, le samedi 26 juillet,
au large de Sainte-Luce-sur-mer
que le NCSM Nipigon, cet ancien
joyau de la Marine canadienne, effectuait
son dernier voyage. Le Nipigon devient
ainsi le tout premier récif artificiel au
Québec et servira de site pour les amateurs
de plongée sous-marine.
Le dernier voyage du Nipigon a débuté le
24 juillet alors que le navire a été remorqué
au large de Sainte-Luce et ancré sur son site
de sabordage. Des explosifs ont été installés
sous la ligne de flottaison sur les deux côtés
du navire. Quatre trous de quatre pieds
carrés ont été pratiqués à distance égale
de chaque côté du navire. Un spectacle
pyrotechnique d’une quinzaine de minutes a
été présenté avant que ne soit donné le
signal du sabordage. Alourdi et stabilisé par
100 tonnes de béton, le Nipigon a sombré
en quelques minutes, sous les sirènes des
embarcations au moment où les militaires
lui rendaient un dernier salut. Repose en
paix ma belle : c’est en ces termes que le
maître de deuxième classe Karl Deschênes a
rendu un dernier hommage au Nipigon.
Le sabordage du Nipigon fut accompagné
d’un imposant dispositif de sécurité. Une
douzaine de bateaux étaient au large pour
maintenir un périmètre de sécurité d’un
rayon de 850 mètres et pour s’assurer
qu’aucun incident fâcheux ne survienne. La
division de la Réserve navale à Rimouski,
le NCSM D’Iberville, a contribué à la sécurité
en fournissant deux de ses embarcations
avec équipage.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Le Nipigon repose désormais à 105 pieds
au fond du fleuve Saint-Laurent. À marée
basse, il y a 40 pieds d’eau au-dessus des
cheminées, lesquelles représentent l’attrait
principal pour les plongeurs, car ils peuvent
y pénétrer et avoir accès au hangar d’hélicoptère,
à la passerelle ou à la salle des
machines.
Le NCSM Nipigon accomplit maintenant sa
dernière mission pour la joie des amateurs
de plongée sous-marine. Pour de nombreux
militaires actuels et membres retraités des
Forces canadiennes, le navire a coulé mais
les souvenirs continueront de naviguer.
14

50 e Anniversaire de la fin de la guerre
de Corée (1950-1953) –
La paix au Pays du matin calme
par le Mat1 Fabrice Mosseray, NCSM Carleton
S
i le traité de Panmunjom a mis fin
au conflit coréen (27 juillet 1953),
il n’a rien arrangé du tout; les
frontières ont été maintenues à ce qu’elles
étaient en 1950, de même que l’état de
guerre qui sévit toujours entre les deux
Corées.
Ce conflit a été le tout premier affrontement
de la Guerre froide, opposant les blocs de
l’Est et de l’Ouest et a également été le
premier conflit mené sous l’égide de l’ONU.
Les Nations-Unies ont pu intervenir efficacement
grâce à une force multinationale
constituée de dix-sept pays, grâce à laquelle
l’indépendance de la Corée du Sud a été
sauvée.
Rappelons ici qu’au lendemain de l’invasion
de la République de Corée par les forces
nord-coréennes (25 juin 1950), le Canada
s’est rangé aux côtés des forces des Nations-
Unies chargées de repousser l’envahisseur
au-delà du 38 e parallèle. Ainsi, notre Marine
a été la première de nos trois armes à être
arrivée au Pays du matin calme. Tout au long
de la guerre, nos destroyers NCSM Cayuga,
Athabaskan, Nootka, Sioux, Haïda, Huron,
Iroquois et Crusader se sont livrés à des
missions d’escorte, de bombardement,
d’interception et de déminage, ainsi qu’à
des opérations de ravitaillement et d’évacuation
de populations civiles.
La Marine nord-coréenne ayant été pour
ainsi dire inexistante, les mines et les batteries
côtières ont constitué le plus grand danger
auquel nos navires ont eu à faire face, sans
oublier les bancs de sable et les ouragans.
C’est ainsi que le NCSM Iroquois fut touché
par une batterie alors qu’il pilonnait une
voie ferrée (2 octobre 1952). L’explosion a
Des marins du NCSM Athabaskan
fixent une charge sur une mine.
(Photo : Thorgrimsson, Thor, et Russell,
E.C. Les opérations navales du Canada
dans les eaux coréennes 1950-1953, Ottawa, 1965.)
causé la mort de trois membres d’équipage
et en a blessé une dizaine d’autres, faisant
d’eux les seules victimes déplorées par notre
Marine.
Afin de briser la monotonie de leurs
patrouilles, les destroyers s’en sont pris
au trafic ferroviaire rejoignant ainsi le
Trainbusters Club. Sur les 28 trains détruits
par les navires de l’ONU, nos destroyers en
ont revendiqué huit dont quatre par le seul
NCSM Crusader.
Près de 27 000 Canadiens ont servi durant
ce conflit et 516 y ont laissé la vie. Du côté
de notre Marine, 3 621 officiers et marins
ont servi à bord de huit destroyers qui, tour
à tour, se sont honorablement acquittés de
leurs missions. C’est en 1955 que le dernier
destroyer canadien a quitté la péninsule
coréenne. Si la guerre de Corée est rapidement
tombée dans l’oubli, elle a néanmoins
confirmé la réputation du Canada en tant
que gardien de la paix et a encouragé la
modernisation de notre Marine qui, grâce
aux navires des classes St-Laurent et
Mackenzie, a été l’une des plus modernes
de l’OTAN.
15
PATRIMOINE
Destruction d’une mine par le NCSM Sioux.
(Photo : Thorgrimsson, Thor, et Russell,
E.C. Les opérations navales du Canada dans
les eaux coréennes 1950-1953, Ottawa, 1965.
Vétéran du débarquement de Normandie, le NCSM Sioux
est l’un de nos huit destroyers à avoir servi en Corée.
(Photo : Meyers, Edward C. Thunder in
the Morning Calm, Vanwell Publishing, 1992.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

OPÉRATIONS
Conseiller de la branche
de la Réserve navale - Opérations
par Capf JA Cotter
E
n ma qualité de nouveau conseiller
de la branche – Opérations, il me fait
plaisir de vous faire part de certains
projets enthousiasmants, tant les récents que
ceux qui sont déjà en cours. Mon prochain
objectif concerne le perfectionnement des
officiers des opérations maritimes de surface
et sous-marines (MAR SS), en vue de leur
qualification à titre de commandants de
navire de défense côtière. Les détails et la
mise à jour du projet seront affichés sur le
Réseau interne de la Défense à :
http://navreshq.mil.ca/command/moc_ad
visors/branch_advisor-hard_sea/
projects_e.htm. 1
En résumé, voici les projets en cours :
1. concevoir et soutenir des trousses
d’étude des examens de commandement
(de type auto-apprentissage ou mentorat).
Le matérial sera disponible sur le site
web. Vos commentaires représentent un
élément essentiel pour le soutien à ce
projet et pour en garantir l’efficacité.
(BPR : Capf Cotter)
2. affecter de petits groupes d’officiers
MAR SS aux simulateurs situés sur les
côtes sous la supervision des Capf
Gagliardi et Greenlaw, en vue de les faire
participer à des exercices de simulation
sur la passerelle et de développer leur
aptitude au commandement.
(BPR : Capf Gagliardi)
3. Jumeler à des officiers qui ont déjà exercé
un commandement à bord des NDC
les aspirants officiers MAR SS en bonne
situation de réussir leurs examens de
commandement et possédant une expérience
appropriée en mer. Cette initiative
a pour but de faciliter le processus de
transfert des connaissances et de former
des commandants compétents. Un projet
pilote de cette initiative sera mis de
l’avant des octobre 2003.
(BPR : Capf Cotter)
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Les guides pédagogiques pour Nav 2 et
pour le génie maritime sont déjà disponibles
sur le site, grâce au travail accompli par
les divisions NCSM Malahat et Donnacona.
Le NCSM Carleton devrait rendre le guide
des Log-Admin disponible en septembre.
Le NCSM Nonsuch a donné son accord
pour préparer ceux du cérémonial et du
matelotage. Les guides pour les Nav 3 et
Op Comm (lesquels se prêtent davantage au
mentorat) seront disponibles au printemps
prochain. Je tiens à remercier sincèrement
les commandants des NCSM Malahat,
Donnacona, Carleton et Nonsuch pour
avoir supporté ce projet et pour avoir su
choisir les spécialistes qui en ont assuré
la réalisation.
L’utilisation du simulateur de la Côte Ouest,
sous la supervision du Capf Gagliardi, a
permis de créer une série de tracés destinés
à mettre à l’épreuve les habiletés des futurs
commandants, tout en veillant à ce qu’ils
abordent chaque problème posé et à ce qu’ils
traitent de toutes les questions. Le Capf
Greenlaw du 5 e GOM prévoit diriger un
programme équivalent sur la Côte Est
plus tard au cours de l’année.
Enfin, le dernier projet, un programmepilote,
consiste à mettre sur pied un système
de mentorat pour un petit groupe d’officiers
de niveau 1, de façon à les préparer aux
épreuves de commandement du printemps
prochain. On jumellera alors quatre commandants
sortants de NDC qui guideront
chacun un ou deux apprentis. Ce programme
a reçu plein appui du CEMFM,
du Commodore O’Connell et du SMA (RH),
lesquels ont assuré les services d’un expert
qui veillera à la bonne compréhension des
techniques de mentorat et à la meilleure
utilisation des ressources disponibles.
16
Je continuerai, tout comme mes prédécesseurs,
à travailler en étroite collaboration
avec le conseiller de la branche de soutien,
le Capc Louis Christ, ainsi qu’avec les neuf
conseillers de GPM, tout particulièrement
ceux qui apportent leur appui aux opérations :
• Plongée – Pm1 Munro
• COMM N – Pm1 Summers
• Op (ICN) – Pm2 Hector
• Manoeuviers – Pm2 Smith
• OP SMN – Pm2 Syzek
Nous poursuivons notre politique de supervision
et continuons à nous assurer que
tous les GPM, le système divisionnaire, ainsi
que le processus de perfectionnement
professionnel se portent bien. Les problèmes
personnels continueront à faire l’objet de
notre attention, étant donné que ceux-ci
peuvent être symptomatiques d’un malaise
à l’échelon du GPM ou à celui du grade.
Cependant, la hiérarchie du système divisionnaire
sera respectée en tout temps.
Chaque conseiller doit travailler en collaboration
avec les départements du Personnel
et de l’instruction du QG RESNAV, de
même qu’avec les différentes écoles qui
offrent des cours de carrière aux réservistes
navals.
Pour plus de renseignements sur les projets
ou initiatives en cours, n’hésitez pas à
communiquer avec moi. Vous pouvez me
rejoindre par courriel à :
cotter.ja@forces.gc.ca.
1 NDLR : disponible en anglais seulement

Débarquement de Normandie –
La Réserve navale apporte son soutien
au Centre Juno Beach
par le Mat1 Fabrice Mosseray, NCSM Carleton
A
fin de rendre hommage à nos
vétérans et à nos combattants
tombés au champ d’honneur et
de rappeler la participation de notre Marine
au débarquement de Normandie, le Quartier
général de la Réserve navale a contribué,
en juillet 2002, à la collecte de fonds du
Centre Juno Beach en achetant une
brique sur laquelle il a fait graver sa devise
De l’audace, encore de l’audace, toujours
de l’audace.
Le Centre Juno Beach, établi à Courseullessur-Mer,
en Normandie, et inauguré en juin
dernier, perpétue le souvenir de l’effort de
guerre qu’a consenti notre pays et sa participation
au Second conflit mondial.
Le 6 juin 1944, plus de 10 000 marins
canadiens, répartis sur 107 navires, étaient
à leurs postes de combat et ont contribué
aux succès de cette gigantesque opération
militaire. L’immense armada alliée, comptant
près de 3 500 navires, a débarqué sur
150 miles de littoral plus de 150 000 soldats
qui ont établi une tête de pont en
Normandie, point de départ de la libération
de l’Europe.
La nuit précédente, la 10 e flottille de dragueurs
de mines, commandée par le
Capc Storrs, de la Réserve navale, avait
ouvert la route au convoi qui devait acheminer
la 3 e division canadienne à sa plage
assignée, Juno Beach. Convoyés à bord
de navires de transport et de chalands canadiens
et protégés par notre Aviation, nos
soldats et nos tankistes ont été également
escortés par nombre de corvettes et de
vedettes rapides de notre Marine mais
également par les destroyers NCSM Sioux
et Algonquin.
17
Les équipages des chalands d’assaut se sont
distingués tout au long du débarquement
en transportant soldats et chars d’assaut à
travers les obus, les obstacles piégés et
les mines. Si 90 des 300 péniches ont été
perdues, notre Marine n’a déploré qu’un
seul tué et une dizaine de blessés. À la fin de
la journée, les troupes canadiennes étaient
les seules troupes alliées à avoir atteint tous
leurs objectifs et à avoir pénétré à plus d’une
dizaine de kilomètres à travers les lignes
ennemies. De leur côté, les péniches et les
navires de transport ont évacué les blessés
vers l’Angleterre et ont ensuite assuré le
convoiement de renforts et de matériel.
Le III Reich n’avait plus qu’un an à vivre !
Pour plus de renseignements sur le Centre
Juno Beach et pour contribuer, vous pouvez
consulter le site www.junobeach.org. Une
brique coûte 250,00 $ et une réplique en
bois de cette brique coûte 25,00 $.
La brique du QGRESNAV porte le numéro
7 666 et occupe la position 25 du panneau
n o 4 du kiosque n o 4.
L’assaut
Peint par Orville Ficher (1911-1999)
(Musée canadien de la Guerre)
PATRIMOINE
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

OPÉRATIONS
À la jonction de l’air et de la mer :
l’entraînement conjoint de la Force aérienne
et de la Marine au Venture
couronné de succès
par le Slt Sonia Dumouchel-Connock, officier des Affaires publiques
du Secteur de l’Ouest de la Réserve aérienne
P
our la toute première fois de
l’Histoire de la Réserve, cinq membres
de la Réserve aérienne ont
obtenu leur commission d’officier en compagnie
de 46 réservistes de la Marine à
l’occasion de la cérémonie de fin de cours
de formation élémentaire des officiers, tenue
au Centre d’entraînement des officiers de
marine (CEOM) Venture au cours de l’été.
En effet, les officiers de la Réserve aérienne
n’avaient jamais eu l’occasion auparavant
de recevoir de l’instruction dans un établissement
naval au même titre que leurs
collègues de la Réserve navale. L’officier
chargé du cours, le Capitaine de corvette
Jason Steward, mentionnait qu’il s’agissait
d’un expérience unique et destinée à élargir
les horizons des Forces canadiennes, une
expérience qui a d’ailleurs plu grandement
aux stagiaires.
Le Sous-lieutenant Sandra Humphreys,
un officier de logistique appartenant à la
17 e Escadre de la Réserve aérienne, à
Winnipeg s’est déclarée très bien accueillie
par la Marine en précisant que le fait
d’évoluer dans un environnement maritime
a représenté pour elle l’un des aspects les
plus intéressants de ce cours, d’autant plus
que vers la fin du programme les officiers
ont été transportés par mer vers le site
d’entraînement pratique, une expérience
qu’elle n’aura guère la chance de revivre.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Ce cours conjoint a été rendu possible à la
suite d’un accord conclu entre la Réserve
navale et la Réserve aérienne dans le but
de mettre leurs ressources en commun
en termes d’instruction. Ainsi, la Réserve
aérienne a affecté huit instructeurs à la
Division de qualification militaire de base, à
Borden, tandis qu’elle obtenait en échange
la possibilité d’inscrire des candidats sur
différents cours, dont le Cours de formation
élémentaire des officiers, selon le Capitaine
Wally Williams, un officier de gestion de
l’instruction de la Réserve aérienne. Il ajoute
que la Réserve aérienne est modeste en
effectif de sorte qu’il devient très onéreux
d’organiser des cours valables de recrues
dans ses propres écoles. N’eût été de
cette collaboration avec la Réserve navale,
la Réserve aérienne se serait retrouvée
sans ressources au départ. Cette initiative
heureuse dans un contexte de compression
des dépenses prouve que les deux éléments
de la Réserve sont en mesure de collaborer
de façon efficace.
18
Pour sa part, le coordonnateur du Secteur
de l’Ouest de la Réserve aérienne et invité
d’honneur à la cérémonie de fin de cours, le
Lieutenant-colonel Al Astles, estime que cet
entraînement conjoint permet de rationaliser
les ressources disponibles et de profiter
des installations de formation navale déjà
en place à Borden et à Esquimalt. Quant
au commandant du CEOM Venture, le
Capitaine de frégate Maze, il signale que le
solide esprit d’équipe qui unit tous les candidats
est une preuve de maturité certaine
et un engagement à vouloir travailler en
équipe. De plus, il précise que la Marine a
réservé un excellent accueil aux représentants
de la Réserve aérienne. Signalons que
le trophée du candidat par excellence du
cours a été présenté au Sous-lieutenant
Guenther, un membre du 402 e Escadron de
Winnipeg. Également, le Sous-lieutenant
MacCulloch de la 4 e Escadre de la Réserve
aérienne de Winnipeg agissait comme
commandant de l’une des divisions à
l’occasion de la cérémonie.
L’Élof Paul Trenholm, un pilote du 408 e Escadron tactique
d’hélicoptères d’Edmonton, reçoit son certificat de mérite militaires
du coordonnateur de la Réserve aérienne de la Région de l’Ouest,
le Lcol Al Astles, à l’occasion de la cérémonie
de fin de cours tenue au CEOM Venture.

Il est à noter que le Programme de formation
élémentaire des officiers, réparti en deux
phases de six semaines, a débuté en mai.
Au cours de la première phase, soit la
période initiale d’évaluation (PIE), les candidats
reçoivent une introduction à la vie
militaire. Ainsi, ils se familiarisent avec
l’exercice, avec la tenue et le comportement
militaires et autres connaissances de base;
en outre, ils suivent des cours portant sur le
maniement des armes et sur la bonne forme
physique. Cette phase se termine par un
exercice mené en campagne, l’exercice
Loose Cannon en l’occurrence, au cours
duquel les candidats font l’objet d’une évaluation
pratique sur leurs qualités de leadership.
La seconde phase, quant à elle, explique
aux officiers les concepts de planification et
d’exécution des missions. L’exercice final en
campagne, baptisé Exercise Everest, fait
appel aux qualités de leadership des candidats
confrontés à des tâches plus complexes.
Le Slt Charleen MacCulloch, officier de logistique de la Réserve aérienne de Cold Lake,
reçoit son certificat de mérite militaire du coordonnateur de la Réserve aérienne
de la Région de l’Ouest, le Lcol Al Astles, à l’occasion de la cérémonie
de fin de cours tenue au CEOM Venture.
Le mot de la fin appartient au Souslieutenant
Charleen MacCulloch, un officier
de logistique membre de la 4 e Escadre de la
Réserve aérienne de Cold Lake, en Alberta :
« Ce fut pour moi à la fois un honneur et un
grand privilège de servir avec la Marine et
d’apprendre à apprécier leurs coutumes et
traditions. Le cours a été fantastique et je
retourne chez moi, porteuse de souvenirs
merveilleux et riche de belles amitiés. »
Le Slt Patrick Guenther, un pilote du 402 e Escadron de Winnipeg,
salue l’officier de revue, le Capv Davidson, après avoir reçu
le trophée du candidat par excellence, à l’occasion de
la cérémonie de fin de cours tenue au CEOM Venture.
19
OPÉRATIONS
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

SPORTS
Course de 10 km destinée
à promouvoir la Réserve Navale
par le M2 Isabelle Tremblay, NCSM Montcalm
S
i le temps n’a pas été clément pour
les vacanciers de la région de la
Capitale québécoise, aucun des 14
coureurs du contingent de la Pointe-à-Carcy
ne s’en est plaint. Pluie et humidité excessives,
voilà les mots qui résument parfaitement
l’été 2003 à Québec. Nous étions prêts
mentalement et physiquement le matin du
24 août 2003. Nous nous étions entraînés
dans toutes les conditions, sauf, bien entendu,
dans des conditions automnales comme
celles auxquelles nous avons dû faire face ce
dimanche matin.
Les membres de la PAC sont privilégiés car
ils bénéficient d’une période de dîner plus
longue pour faire de l’activité physique.
À titre d’instructrice à l’École navale des
Forces canadiennes à Québec (ENFC (Q)
durant l’été 2003, j’avais donc la chance de
pratiquer la course à pied à l’heure du midi.
Je me fixais alors le but de participer au
Marathon des Deux-Rives, prévu le 24 août
2003. Après quelques jours de course,
seule, dans les rues de la Vieille Capitale,
je me suis dit : pourquoi ne pas solliciter
la participation de tous les membres de la
PAC pour accroître la visibilité de la Réserve
Navale lors de cet événement et, du même
coup, promouvoir l’exercice physique auprès
de mes collègues ?
M2 Isabelle Tremblay
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Cpl Nadine Laflamme
À la suite d’une consultation auprès des trois
commandants du NCSM Montcalm, du
QGRESNAV et de l’ENFC(Q), le projet
débute. Il fallait donc trouver des fonds
pour payer notre inscription et surtout des
coureurs. Après avoir sollicité à plusieurs
reprises les coureurs potentiels, 14 volontaires
acceptaient le défi du 24 août. Pour
ce qui est des frais d’inscription, le fonds
consolidé de la PAC s’est chargé de la moitié
des frais et les trois entités constituant la
PAC ont aussi contribué. De plus, afin
d’atteindre l’ultime but de visibilité de la
Réserve navale, l’officier des affaires
publiques de la Réserve navale, le Capitaine
Jocelyn Laroche, nous a généreusement
fourni des gilets aux couleurs de la RN et
de belles casquettes avec l’inscription Navy
brodée en lettres d’or et arborant un petit
drapeau canadien. Alors imaginez, l’impact
que nous avons créé tout au long du
parcours ! Go Navy Go !
Ltv Christian Roy
20
C’est ainsi que durant l’été, à chaque midi,
nos vaillants coureurs sillonnaient les rues
du Vieux-Québec et de la Basse-Ville. Au
début juin, chacun courait individuellement
et au cours du mois de juillet et août,
on voyait souvent 2 ou 3 personnes courir
ensemble, idée de se motiver un peu plus.
Même si nous n’étions que 14 à nous
entraîner pour l’événement, plusieurs
collègues s’informaient de l’évolution de
notre condition physique et de nos performances.
Beau temps, mauvais temps, nous
allions courir. Afin d’agrémenter le plaisir,
nous avons inscrit 3 équipes de 4 coureurs.
Ainsi, chaque athlète de l’équipe devait parcourir
une distance de 10 km et en fonction
du sexe et de l’âge (variant de 19 à 58 ans),
les temps étant cumulés à la suite de l’événement.
Par ailleurs, la juge-avocate adjointe
de la Réserve navale, le Capc Nicole Girard,
et le M2 Tim O’Brien ont mis les bouchées
doubles durant l’été afin de parcourir 21 km,
ce qui correspond au demi-marathon dans
le vocabulaire du coureur.
Mat1 Karine Verrette
Capc Michel Audy
(Photos prises par le Ltv Lori Sumner)

1 re rangée : Capc Michel, Audy, Ltv Christian Roy, M2 Nancy Arsenault, Cpl Nadine Laflamme.
2 e rangée : Mat1 Karine Verrette, Ltv Patricia Girard, Mat1 Sylvie Larouche, M2 Eric Marin.
3 e rangée : M1 Christian Jalbert, M2 Isabelle Tremblay, Ltv Jean-Phillipe Lemieux, Mat1 Jean-François St-Amand.
Photo prise par Mme Madeleine Côté
Voici les temps nets de nos courageux coureurs de la PAC :
10 KM
Ltv Jean-Phillipe Lemieux (QG) 40 min 13 s
Ltv Christian Roy (QG) 44 min 51 s
M1 Christian Jalbert (ENFC (Q) 45 min 30 s
Mat1 Jean-François St-Amand (ENFC (Q) 47 min 07 s
Mat1 Sylvie Larouche (MTM) 47 min 09 s
M2 Eric Marin (ENFC (Q) 49 min 10 s
Capc Michel Audy (ENFC (Q) 53 min 50 s
M2 Nancy Arsenault (QG) 54 min 14 s
Mat1 Karine Verrette (QG) 55 min 40 s
Ltv Patricia Girard (QG) 58 min 15 s
M2 Isabelle Tremblay (MTM) 1 h 01 min 43 s
Cpl Nadine Laflamme (QG) 1 h 02 min 21 s
DEMI-MARATHON (21 KM)
Capc Nicole Girard (QG) 1 h 59 min 40 s
M2 Tim O’Brien (ENFC (Q) 2 h 30 min 58 s
21
SPORTS
Le grand jour est finalement arrivé : déception
totale lorsque nous avons vu le temps.
Au moment du départ, le soleil était timide,
le mercure indiquait 5 o Celcius, le tout
accompagné d’un fort vent. Un vrai temps
d’octobre quoi ! Nous nous étions entraînés
dans toutes les conditions sauf, bien entendu,
dans ce genre de climat ! Nous n’avions
plus le choix, il fallait partir au plus vite.
Après une attente d’une heure à la ligne de
départ, les jambes gelées mais le cœur
battant en raison de la nervosité, nous
avons enfin entendu le signal de départ.
Dispersés parmi 750 coureurs, nous
n’avions d’autre choix que celui de suivre la
vague et de courir fièrement revêtus de
notre gilet de la Réserve navale et coiffés de
notre casquette NAVY. Comme on le voit
souvent à la télévision, nous avons croisé
des points d’éponges, des points d’oranges,
des points de Gatorade, des groupes de
musiciens et surtout des points d’eau.
Essayez donc de boire en courant, vous
verrez que ce n’est vraiment pas facile pour
un amateur. Nous avons, un à un, croisé le
fil d’arrivée après avoir couru durant une
période variant de 40 min à 1 h 02 min.
Fatigués mais très heureux, nous avons tous
terminé le parcours et avons reçu une
médaille de participation que nous avons
montrée fièrement à nos pairs le lendemain.
En terminant, je lance un défi aux différentes
unités de la Réserve Navale à participer en
groupe à une course locale. Vous n’y verrez
que du positif, que se soit du point de vue
du recrutement ou de celui de l’amélioration
de la condition physique de vos membres.
Pour ceux qui seront dans la région de
Québec l’année prochaine, inscrivez à
votre agenda la date de déroulement de la
7 e édition du Marathon des Deux-Rives, soit
le 29 août 2004. Bravo Zulu à tous les
coureurs de la PAC!
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

PORTRAITS
La famille et la Réserve navale vont de pair
par Capt J. Laroche, OSEM Affaires publiques, QG RESNAV
L
e recrutement nous réserve bien
souvent des surprises, car nous ne
savons jamais qui frappera à notre
porte. En effet, toutes sortes de combinaisons
familiales possibles peuvent survenir : un
frère et une sœur, un père et son fils, etc.
Ainsi, l’an dernier, une mère et son fils se
sont enrôlés en même temps : une première
au sein des Forces canadiennes.
Cette année, des triplés âgés de 17 ans ont
décidé de se joindre à la Réserve navale.
Ainsi, le Maître de 2 e classe Ripley a eu toute
une surprise lorsque David, Jonathan et
Alexandra Tallis de Saint-John se sont
présentés au NCSM Brunswicker pour s’y
enrôler; il s’agit ici d’une autre première
pour la Réserve navale.
Au terme du Programme de qualification
militaire de base au NCSM Brunswicker,
les triplés entreprenaient un voyage d’une
distance éloignée de 1500 km du confort
familial, avec pour destination la Division
d’instruction navale située à la BFC Borden,
pour y suivre un cours d’une durée de
8 semaines. Cette formation exige des
recrues qu’elles s’adaptent à la vie militaire
en suivant des cours portant sur l’instruction
militaire de base. Dès l’arrivée des triplés à
Borden, chacun d’entre eux fut affecté à un
peloton différent sous le commandement
des Maîtres de 1 re classe Quinton, Nicolle et
Eisan respectivement. Cette mesure ne visait
pas à pouvoir les distinguer l’un de l’autre,
mais bien dans l’idée que la présence d’un
Tallis par peloton suffirait amplement.
(Nous en avions d’ailleurs discuté avec leur
père avant leur arrivée à Borden). Nos
triplés ont terminé leur cours avec succès
sans éprouver de difficultés particulières,
du moins selon les commentaires de leurs
instructeurs. Il aurait été intéressant de pouvoir
lire les lettres qu’ils ont adressées à leur
père durant l’été, ce qui fut bien entendu
impossible.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Lors de la tenue de la cérémonie de fin de
cours, Donald Tallis affichait une fierté que
tout père éprouverait dans de semblables
circonstances. Il avoua cependant sa difficulté
à repérer ses trois enfants parmi les
261 candidats présents, ce qui n’est guère
étonnant lorsque tous portent une tenue
identique.
Qui a déjà affirmé que la Réserve navale ne
pouvait pas attirer les membres d’une même
famille ? L’an dernier, une mère et son fils se
sont joints à la Réserve navale. Cette année,
nous avons eu des triplés, de même que
des jumeaux identiques. En discutant avec
le Premier maître de 1 re classe Hearns,
nous avons toutefois appris que ces
derniers avaient donné du fil à retordre
aux instructeurs.
Comme nous l’avons déjà mentionné, le
recrutement nous révèle bien souvent des
surprises. Dieu seul sait ce que nous connaîtrons
l’an prochain !
De gauche à droite : Mat3 Leif Prebeau-Menenzes (NCSM Tecumseh),
Cmdre William F. O’Connell (Commandant de la Réserve navale),
Mat3 Leon Prebeau-Menenzes (NCSM Carleton
avec affectation prochaine au NCSM Tecumseh).
Photo des Forces canadiennes prise par le Sdt Cless Howse.
22
De gauche à droite :
Mat3 Alexandra Tallis (NCSM Brunswicker),
Cmdre William F. O’Connell (Commandant de
la Réserve navale), Mat3 David Tallis (NCSM Brunswicker),
Mat3 Jonathan Tallis (NCSM Brunswicker).
Photo des Forces canadiennes prise par le Sdt Cless Howse.

Médaillon commémorant le service
des communicateurs militaires canadiens
par le Ltv Jill Page, NCSM Scotian
A
u cours de l’année 2003, le personnel
des communications militaires
célébrera 100 années au service du
Canada. Un médaillon commémoratif a été
émis pour souligner cet anniversaire.
Une proclamation royale a été émise par
notre colonel en chef, son Altesse Royale la
Princesse Anne, afin de reconnaître le rôle
que les communicateurs militaires ont joué
pendant ces 100 années de leur histoire.
Cette proclamation a été publiée dans le
CANFORGEN 001/03 ADM IM 002/03
070653Z JAN 03. En voici des extraits :
« À titre de colonel en chef de la branche
des communications et de l’électronique,
c’est avec plaisir que je vous offre à tous,
membres du personnel des communications
militaires, actifs ou retraités, ainsi
qu’à vos familles et amis, mes félicitations
à l’occasion du centenaire des communications
militaires, que vous avez su mettre
au service des Canadiens. Durant les
100 dernières années, vous avez contribué
de façon importante au développement
du Nord canadien et au soutien des
Canadiens en périodes difficiles. Sur la
scène internationale, vous avez dignement
représenté le Canada durant les deux
guerres mondiales et vous avez participé
à de nombreuses opérations des Nations
Unies. Au cours de ces engagements, les
communications ont toujours occupé une
place prépondérante. Aujourd’hui encore,
vous poursuivez cette remarquable tradition
de distinction en honorant votre
devise, velox versutus vigilans.»
Les communicateurs navals se sont tout
d’abord fait valoir au cours de la Première
Guerre mondiale dans les domaines de
l’interception et de la cryptologie. En 1914,
les signaux maritimes étaient généralement
codés. Du point de vue technique, cette
guerre fit appel de plus en plus aux communications
par radio en réseau. Durant la
période d’entre-deux guerres, les communications
par radio connurent des progrès
significatifs grâce à la création de la branche
des communications navales, dont faisait
d’ailleurs partie le Commander Lord Louis
Mountbatten. La transition avec les communications
à haute fréquence s’effectua alors
que la Royal Navy et les différentes flottes
du Commonwealth utilisèrent des bandes
fixes à haute fréquence pour relier leurs
stations littorales stratégiques à l’échelon
international, de façon à ajouter un supplément
aux câbles sous-marins en usage. Dès
les années trente, les réseaux de radiodiffusion
et les réseaux navire-terre donnèrent
aux navires la possibilité d’être reçus des
stations situées à terre et de transmettre des
messages à des points fixes. Au moment de
la déclaration de la Seconde Guerre mondiale,
l’organisation de réseau sans fil de la flotte
était devenue une réalité.
Pour plus de renseignements sur l’historique
des communications, consulter le site
suivant :http://halifax.mil.ca/TRADES/
NAVCOM/index.htm.
La section des communicateurs navals du
NCSM Scotian estime que le médaillon
commémoratif représente un articlesouvenir
de grande valeur pour deux de ses
stagiaires de 2003. L’officier des opérations,
le Capitaine de corvette Frederick Caron, a
ainsi remis des médaillons numérotés aux
deux communicateurs de NQ1 et NQ2 les
plus méritants.
23
Médaillon commémoratif
Recto Verso
ACTUALITÉS
La signification française de la devise latine est la suivante :
VELOX : Vitesse VERSUTUS : Précision VIGILANS : Vigilance
Le Mat1 Susan Foster et le Mat2 Roxanne Cronk
montrent fièrement le médaillon, ainsi que le certificat de
proclamation qu’ils se sont mérité. Leur officier divisionnaire,
le Ltv Jill Page et le M1 Pete Braun apparaissent
également sur la photo.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

PORTRAITS
Un modèle à
suivre pour la
Réserve navale
est avec fierté que l’Enseigne de
vaisseau de 2e classe Patrick Beeson,
un nouveau bachelier en ingénierie,
s’est vu attribuer sa commission d’officier
à l’occasion d’une cérémonie tenue le
17 mai 2003 au Collège militaire royal
du Canada (CMR). Rappelons que Patrick
s’est enrôlé au NCSM Prevost au printemps
de 1998, débutant ainsi sa carrière dans
la Marine à titre Opérateur d'équipement
d’informations de combat (Marine) au grade
de matelot de 3e C’
classe. Il a donné un rendement
admirable au cours de l’année
d’instruction 1998/1999 et a vite fait valoir
sa fierté à servir dans la Marine.
Par la suite, il s’est inscrit au Programme de
formation des officiers – Force régulière sur
haute recommandation de son commandant.
Quatre ans plus tard, soit en mai 2003,
il a obtenu son diplôme de génie mécanique
au collège avec distinction, démontrant les
succès remportés tout autant dans ses
études universitaires au CMR qu’au cours
de sa formation navale. Il est à noter que
Patrick a occupé les postes de commandant
de section et d’officier d’administration de
l’escadron durant son séjour au CMR.
Ses supérieurs antérieurs au NCSM Prevost,
tant le commandant, le Capitaine de corvette
Mike Hoare, que le capitaine d’armes, le
Premier maître de 2 e classe Jim McIntyre,
expriment leur joie d’avoir assisté à la
remise de commission de Pat au CMR à
sa demande expresse. Par le fait même, ils
reconnaissent l’influence certaine que sa
carrière dans la Réserve au NCSM Prevost
a pu exercer sur son choix de carrière, ses
succès, de même que son attachement à
la Marine. Bravo Zulu à l’Enseigne de
vaisseau Beeson !
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Cérémonie de dévoilement de portrait,
à Québec
par le Ltv Chistian Roy, QG Réserve navale
Le 2 juin 2003, se déroulait au Cabinet de la lieutenante-gouverneure
du Québec, l’honorable Lise Thibault, une cérémonie de dévoilement
du nouveau portait canadien de Sa Majesté la Reine Élizabeth II.
Cette cérémonie commémorait le 50 e anniversaire du couronnement
de la souveraine, le 2 juin 1953. Entre autres invités, huit représentants
du Quartier général assistaient à cette cérémonie.
La cérémonie de couronnement fut célébrée en grandes pompes en
l’abbaye de Westminster, la 28 e tenue en ces lieux au cours de l’Histoire.
Des œuvres de criconstance des illustres compositeurs britanniques,
William Walton et Ralph Vaughan Williams, furent interprétées par
un orchestre et un chœur formés des meilleurs musiciens provenant
des formations symphoniques londoniennes. Le Canada était représenté
notamment par son premier ministre, le très honorable Louis St-Laurent
et par le premier ministre du Québec, l’honorable Maurice Duplessis,
de même que par d’autres dignitaires politiques et religieux.
La Reine avait demandé que sa robe de couronnement porte l’emblème
de chaque pays du Commonwealth; pour représenter le Canada,
des feuilles d’érable furent donc brodées sur sa robe. Il est à noter que
la Reine accepta que la cérémonie soit télévisée. Environ 7 heures et demie
après la fin de l’événement, un avion transportant un téléfilm de la cérémonie
atterrit en Amérique du Nord. Les Canadiens purent donc revivre cet
événement en fin d’après-midi ou en soirée. Cet exploit, qui semble bien
banal à l’ère des satellites, fit pourtant grande impression à l’époque,
car bien peu de Canadiens disposaient alors d’un téléviseur.
Au cours des mois qui suivirent le couronnement, le gouverneur général,
le très honorable Vincent Massey, offrit une cuiller d’argent gravée
à chaque Canadien et Canadienne né le 2 juin 1953.
Entre autres invités, en compagnie de l’honorable Lise Thibault (assise), on
peut apercevoir à partir de la gauche : Ltv Jocelyn Nadeau (2 e ), Capc Daniel
Garnon (3 e ), Capc Bruno Girard (4 e ), Capv David Edmonds (5 e ), Mme Nancy
Bilodeau (6 e ), Mme Monique Van Doorn (7 e ), M. André Kirouac (8 e ) et
Pm1 Gerard Van Doorn (10 e ).
24

La tragédie a un visage
par le Pm2 Mark Nelson, NCSM Chippawa
D
epuis 2002, la commémoration
annuelle de la bataille de l’Atlantique
revêt une nouvelle signification au
NCSM Chippawa.
En effet, le commandant du Chippawa, le
Capitaine de corvette Claude Michon, a cette
année-là modifié quelque peu la routine de
la cérémonie. Outre la partie commémorant
l’ensemble des pertes encourues tout au
long de la bataille de l’Atlantique, on a
prévu une période de réflexion faisant état
d’un navire en particulier. Et qui plus est,
les membres de la famille des Manitobains
déplorant des disparus ayant servi à bord de
ce navire sont invités à la cérémonie.
Ainsi, la cérémonie tenue au Chippawa l’an
dernier a été particulièrement émouvante,
alors que l’on rappelait la mémoire des
huit Manitobains morts en mer à bord du
NCSM Shawinigan. Les membres de deux
familles y assistaient et ont adressé la parole
à la foule, ajoutant ainsi une signification
particulière à la cérémonie.
Le succès de 2002 a amené le Capitaine de
corvette Michon à renouveler l’expérience
en 2003. En fait, un membre actif de la
Winnipeg White Ensign Association,
Monsieur Leo McVarish, a alors suggéré
au Capitaine de corvette Michon le choix
du NCSM Alberni. Monsieur McVarish,
aujourd’hui un artiste bien connu de la
région, est l’un des survivants du naufrage
du Alberni. Cette excellente suggestion fut
acceptée et l’on se mit bientôt au travail.
Un comité spécial, formé à la fois d’anciens
combattants et de membres actuels, fut
formé et les détails de la cérémonie prirent
bientôt forme. On prit soin de communiquer
avec les membres des familles des Manitobains
du Alberni et de les inviter à la
cérémonie. Le gouvernement provincial du
Manitoba se révéla un atout précieux en ce
sens, puisqu’il avait communiqué récemment
avec plusieurs familles à l’occasion du
lancement d’un programme visant à nommer
des lieux géographiques en l’honneur de
certains militaires. Neuf familles parmi celles
des dix membres d’équipage du Alberni
disparus furent ainsi retracées et des
représentants de huit d’entre elles assistèrent
à la cérémonie.
Les défis d’ordre logistique étaient de taille,
étant donné qu’à une assistance déjà nombreuse
s’ajoutaient quelque 80 personnes.
La cérémonie du 4 mai 2003 fut très
impressionnante. Une célébration religieuse,
à laquelle assistèrent environ 500 personnes,
fut présidée par le padre Glen Krentz et fut
accompagnée d’une courte bande vidéo en
hommage aux marins du Alberni tués au
combat. Par la suite, certains membres des
familles des disparus furent invités à rendre
témoignage de leurs proches. Entre autres,
Monsieur Allan Turner évoqua le souvenir
de son oncle, le matelot de 1 re classe Allan
Thomas Turner, tandis que Monsieur
Donald Stephen nous entretint quelques
instants de son oncle également, le quartiermaître
télégraphiste Donald Stephen, dont
la connaissance se limitait à une photographie
affichée dans la chambre à coucher
de ses grands-parents.
M. Stephen avait en sa possession le pavillon
blanc de la Marine royale du Canada, un
souvenir rapporté à domicile par son oncle
avant son décès prématuré. Les deux enfants
de M. Stephen déferlèrent le pavillon en
hommage à leur oncle qui avait toujours
éprouvé tant de fierté à l’égard de ce
symbole.
Le ministre des Anciens combattants,
Monsieur Rey Paktaghan, de même que le
lieutenant-gouverneur du Manitoba, l’honorable
Peter C. Liba, prononcèrent chacun
une courte allocution.
25
CÉRÉMONIES
ET CÉLÉBRATIONS
Au terme de la cérémonie tenue au
Chippawa, près de 250 membres d’équipage,
anciens combattants et cadets défilèrent
dans les rues de Winnipeg pour se
diriger vers le cénotaphe. Là, des membres
des familles des disparus du Alberni, aidés
d’anciens combattants et d’invités de marque,
déposèrent des couronnes à la mémoire des
dix Manitobains du Alberni et aussi de tous
ceux qui ont servi en mer au cours de la
bataille de l’Atlantique. Puis, le lieutenantgouverneur
passa en revue les troupes alors
qu’elles défilaient devant l’Assemblée législative
du Manitoba.
L’intérêt des gens est déjà éveillé par rapport
au choix du navire que l’on commémorera
au cours de la cérémonie de l’an
prochain. Après tout, tant de Manitobains
ont péri durant cette bataille que l’on n’aura
que l’embarras du choix. Néanmoins, le
mérite de l’intérêt renouvelé pour une
célébration aussi importante que celle de
la bataille de l’Atlantique revient en grande
partie au Capitaine de corvette Michon.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003

PORTRAITS
Seule civile parmi
tous ces militaires de l’École navale
des forces canadiennes à Québec
par Louisette Grenier, secrétaire, École navale des Forces canadiennes à Québec
A
près avoir été pendant 17 ans au
ministère des Approvisionnements
et Services et à Travaux Publics
Canada, j’ai été transférée au ministère
de la Défense nationale, plus précisément
à l’École navale des Forces canadiennes
à Québec.
J’ai alors vécu une sorte de choc culturel !
Le premier matin, comme il se doit, j’ai
été présentée au commandant ainsi qu’à
tous les membres de l’équipage. Juste le
mot équipage au lieu de ministère venait
me souligner tout un changement de
philosophie que j’ai pris grand plaisir à
découvrir et auquel m’adapter.
L’utilisation systématique du vouvoiement
(perdu, comme chacun le sait) et des grades
devant les noms de chacun avait pu,
antérieurement et de l’extérieur, m’apparaître
comme du snobisme ou de la froideur. J’ai
vite senti, faisant maintenant partie de
l’équipage, que ces exigences sont le premier
élément d’un code de déontologie que l’on
applique avec respect et fierté dans la Marine.
J’ai découvert que les grades se gagnent au
prix de compétences acquises par des
diplômes, des expériences de travail et des
comportements professionnels répondant
aux hauts niveaux d’un code d’éthique de
discipline militaire. C’est parce qu’ils servent
tout à la fois de reconnaissance des acquis,
de motivation au dépassement de soi et
au perfectionnement continuel qu’ils font
partie intégrante de l’uniforme que portent
fièrement tous les membres de l’équipage,
du matelot de troisième classe à l’amiral.
L’ ENCRE Vol.12, n o 2, septembre 2003
Mon poste à l’École navale m’a amenée à
réviser tous les documents du commandant
et des chefs de divisions de l’École; j’ai été
à la fois surprise et séduite par les valeurs
humaines que sous-tend la vie militaire.
C’est un milieu où j’ai pu constater qu’on
peut vraiment allier rigueur professionnelle
et humanisme. Il faut bien avouer cependant
que nous, les Canadiens, avons la chance
d’avoir une armée qui donne la priorité,
d’abord et avant tout, au maintien de la
paix.
26
Louissette Grenier, secrétaire,
École navale des Forces canadiennes à Québec.
Il advient que je suis la seule civile parmi
tous ces militaires. Je prends plaisir à
affirmer que j’y suis traitée avec rigueur
professionnelle et humanité, que l’École
navale est un milieu de travail fantastique
qui m’a donné l’occasion de comprendre
que nos militaires s’efforcent de réaliser
notre rêve à tous : « paix sur la terre ».
Date de tombée
des articles
pour le prochain numéro
( décembre 2003 )
15 novembre 2003