La spiritualité dans l'intervention en santé mentale - Association ...

CARREFOUR COMMUNAUTAIRE-
INSTITUTIONNEL-USAGER
La spiritualité dans
l’intervention en santé mentale
Ce document résume les échanges tenus entre les participants du CCIU
autour d’un thème déterminé, présenté par les membres du groupe. Ce
texte n’a pas pour but de prendre position sur le sujet et les propos tenus
ne représentent pas nécessairement l’opinion de l’ACSM-Montréal.
Basés sur des rapports égalitaires, ces échanges ont pour but de créer
des liens, favoriser le partage de points de vue et d’expériences,
développer une meilleure connaissance de l’autre, mieux connaître les
services et illustrer les différents lieux d’implication possibles à investir
pour les améliorer.
Les membres du CCIU espèrent que ces comptes rendus pourront
inspirer les utilisateurs, les intervenants et les proches à développer une
compréhension mutuelle de leurs réalités et que cet exemple tiré de leur
démarche les inciteront à créer des espaces de rapprochement et
d’échange pour améliorer les services de santé mentale.

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CARREFOUR COMMUNAUTAIRE-
INSTITUTIONNEL-USAGER
La spiritualité dans l’intervention
en santé mentale
Rencontre du 24 février 2010
Présentation d’un intervenant en soins spirituels en unité psychiatrique, suivie
d’échanges entre les participants.
L’intervenant en soins spirituels nous parle d’abord de son cheminement
professionnel. Détenteur d’une maîtrise en théologie pratique, il a été intervenant
dans une ressources d’hébergement et directeur d’un organisme communautaire en
santé mentale durant plusieurs années. Il est présentement intervenant en soins
spirituels dans un centre hospitalier. Il souligne que son expérience dans le réseau
communautaire en santé mentale est un atout pour exercer son emploi actuel,
notamment au département de psychiatrie. Son expérience à l’hôpital a débuté dans
les départements de neurologie et de neurochirurgie. Au fil des années, l’ouverture
graduelle du milieu hospitalier aux soins spirituels lui permet dorénavant de travailler
en psychiatrie. Dans le cadre de son travail, il est invité à participer aux rencontres
d’équipe multidisciplinaires.
Cette profession se laïcise graduellement; auparavant, c’était surtout des prêtres qui
l’exerçaient alors qu’aujourd’hui, ce sont principalement des intervenants en soins
spirituels privilégiant une approche non-confessionnelle. On compte par ailleurs un
accroissement du nombre de jeunes dans la profession. Les intervenants en soins
spirituels peuvent exercer leur profession dans les hôpitaux, les prisons et, de plus
en plus, on les retrouve dans les organismes de la communauté. Ceux-ci peuvent
accompagner des personnes de confession différente, car ils ne sont pas associés
à une religion en particulier. On souligne ici l’importance de la formation afin
d’acquérir des connaissances solides, notamment en théologie. La profession
d’intervenant en soins spirituels existe depuis quelque temps et on constate que les
services offerts par ceux-ci sont peu connus des personnes hospitalisées et du
personnel des centres hospitaliers. Par ailleurs, on précise que l’intervenant en
soins spirituels travaille auprès des usagers, mais aussi de la famille et des
intervenants qui accompagnent les patients.
Échanges :
Auparavant, il était davantage tabou de parler de spiritualité, car cela était fortement
associé à la religion. De nos jours, on admet que la spiritualité n’est pas
nécessairement reliée à la religion. La dimension spirituelle est une composante
complémentaire dans l’approche bio-psycho-sociale. On mentionne à ce sujet que
des organismes de suivi intensif dans le milieu font à l’occasion des demandes
d’accompagnement spirituel. Les personnes ayant des problèmes de santé mentale
vivent mieux lorsqu’elles ont de bonnes relations avec leurs proches, un suivi
médical et un soutien dans la communauté. Il est de plus en plus reconnu que la
spiritualité a des effets positifs sur la santé physique et mentale et peut contribuer
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au rétablissement des personnes. Tenir compte de l’aspect spirituel en intervention
contribue également à départager ce qui à trait à la spiritualité d’une personne de ce
qui relève du délire psychotique/religieux.
Il est soulevé que, dans notre société, on parle rarement de spiritualité, bien qu’elle
soit partie intégrante de l’individu. La spiritualité, de même que la sexualité, la
politique et l’argent, sont des sujets sensibles, parce que basés sur des croyances
et des convictions. Dans certains milieux, les gens ne sont pas tout à fait à l’aise
d’en parler. Il arrive que nous soyons mal à l’aise avec les croyances des autres, car
elles sont parfois différentes des nôtres et méconnues. On note à cet effet la
difficulté qu’ont les intervenants non spécialisés en soins spirituels à travailler la
composante spirituelle dans leurs interventions. Il est donc important de favoriser la
collaboration entre les intervenants en soins spirituels et ceux en santé mentale afin
de répondre à l’ensemble des besoins de la personne.
Lors d’une rencontre subséquente (18 mai 2011), les membres ont amorcé une
brève réflexion sur la spiritualité et le rétablissement : La souffrance et la spiritualité
ont-elles un lien étroit entre elles ? Plusieurs le croient en effet. Pour certaines
personnes, la spiritualité permet entre autres de mieux comprendre la maladie, de
lui donner un sens et d’amorcer un rétablissement. Elle repose sur un ensemble de
valeurs que porte la personne. On souligne une fois de plus que la spiritualité et la
pastorale sont encore trop associées à la religion. Par ailleurs, ce type de besoin
étant parfois méconnu des organisations et des intervenants, des mécanismes
d’évaluation et de référence sont en conséquence moins souvent implantés, ce qui
limite l’accès aux services d’aide spirituelle. Il s’avère alors important de bien définir
la notion de spiritualité et de faire davantage connaître l’existence de ces services
(par exemple : intégrer des intervenants en soins spirituels au sein des équipes
cliniques, ajouter un volet spirituel dans les formulaires d’évaluation des besoins de
la personne, etc.).
Pour en savoir plus :
Association des intervenantes et intervenants en soins spirituels du Québec
(AIISSQ)
514-259-9229
www.aiissq.org
Centre de pastorale de la santé et des services sociaux (CPSSS) de Québec
418-682-7939
www.cssante.ca
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