l'injonction de soins - ARTAAS
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CHAPITRE III<br />
Les conditions <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s SMPR ont été fixées par l’arrêté du 14 décembre 1986, modifié par<br />
l’arrêté du 10 mai 1995, qui présente le fonctionnement et le travail institutionnel <strong>de</strong>s SMPR et établit les<br />
missions générales <strong>de</strong> <strong>soins</strong> et <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s troubles mentaux.<br />
Les quatre missions <strong>de</strong>s SMPR. sont les suivantes :<br />
1. Une mission générale <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s affections mentales en milieu pénitentiaire, notamment par le<br />
repérage précoce <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong>s entrants dans l’établissement d’implantation ;<br />
2. La mise en œuvre <strong>de</strong>s traitements psychiatriques nécessaires aux détenus prévenus ou condamnés, à<br />
l’exception <strong>de</strong> ceux relevant <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>s articles L. 343 et L.349 du co<strong>de</strong> la santé publique et D.<br />
398 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale ;<br />
3. Éventuellement, le suivi psychiatrique <strong>de</strong> la population postpénale en coordination avec les équipes <strong>de</strong><br />
secteurs <strong>de</strong> psychiatrie générale ou <strong>de</strong> psychiatrie infanto-juvénile ;<br />
4. Le cas échéant, une mission <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong>s addictions en milieu pénitentiaires.<br />
La majorité <strong>de</strong> ces services fonctionne sur un modèle hôpital <strong>de</strong> jour avec consultations et <strong>soins</strong> en journée,<br />
le détenu réintégrant sa cellule par la suite. Seuls <strong>de</strong>ux SMPR (Fresnes et Les Baumettes) possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
unités d’hospitalisation <strong>de</strong> nuit. Toutefois les conditions d’hospitalisation au sein <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux services<br />
(impossibilité d’accès direct la nuit aux patients par le personnel soignant) ne permettent pas une réelle prise<br />
en charge à temps complet.<br />
Les possibilités <strong>de</strong> prises en charge psychiatriques hospitalières, <strong>de</strong> tout détenu se déclinent ainsi :<br />
- l’hospitalisation avec consentement au sein <strong>de</strong>s SMPR, avec les réserves soulignées plus haut),<br />
- l’hospitalisation en établissement public <strong>de</strong> santé sous le régime <strong>de</strong> l’hospitalisation d’office, en application<br />
<strong>de</strong> l’article D.398 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale et <strong>de</strong> l’article L. 3213-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé publique, le cas<br />
échéant en unité pour mala<strong>de</strong> difficile (UMD) sur indication médicale.<br />
Ces indications sont amenées à évoluer avec la mise en œuvre du programme <strong>de</strong>s unités hospitalières<br />
spécialement aménagées (U.H.S.A.) prévu par la loi d’orientation pour la justice <strong>de</strong> septembre 2002.<br />
Aménagées au sein <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> santé, les U.H.S.A. (17 unités prévues pour un total <strong>de</strong> 705 lits)<br />
prendront en charge l’ensemble <strong>de</strong>s personnes détenues nécessitant une hospitalisation pour troubles<br />
mentaux avec et sans consentement.<br />
La prise en charge <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> sera effectuée par du personnel médical et soignant dédié et la surveillance<br />
périmétrique sera assurée par du personnel pénitentiaire.<br />
L’indication d’hospitalisation se discutera en général quand la gestion ambulatoire en détention est dépassée<br />
<strong>de</strong>vant un tableau psychiatrique franc (trouble psychotique ou thymique) ou face à certains troubles du<br />
comportement (crise suicidaire, automutilation).<br />
Le rôle du service social hospitalier en milieu pénitentiaire.<br />
Les SMPR disposent <strong>de</strong> travailleurs sociaux et font appel au service social <strong>de</strong> l’établissement hospitalier <strong>de</strong><br />
rattachement. Ce <strong>de</strong>rnier est investi d’une mission générale <strong>de</strong> conseil, d’orientation, <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong><br />
coordination en faveur <strong>de</strong>s patients. En ce qui concerne la préparation à la sortie, en aménagement <strong>de</strong> peine<br />
ou en fin <strong>de</strong> peine, il doit travailler en association avec le service pénitentiaire d’insertion et <strong>de</strong> probation.<br />
Il intervient, plus particulièrement, dans le suivi, la prise en charge sociale, la préparation à la sortie et la<br />
réinsertion <strong>de</strong>s détenus suivis par le SMPR. Il favorise l’accès et la continuité <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> et concourt à la<br />
prévention <strong>de</strong> la récidive. Il participe aux actions <strong>de</strong> prévention et d’éducation pour la santé en faveur <strong>de</strong>s<br />
patients incarcérés.<br />
Il intervient, également, dans la prise en charge médico-psycho-sociale <strong>de</strong>s détenus auteurs d’infractions<br />
graves. Il peut être appelé à participer aux activités thérapeutiques collectives, mises en place en leur faveur<br />
Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’injonction <strong>de</strong> <strong>soins</strong>