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Campagnol amphibie - Centre de ressources Trame verte et bleue

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sens (Román, 2007 in Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2011). Enfin, l’outil génétique perm<strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> dispersion suivie <strong>de</strong><br />

reproduction (Centeno-Cuadros, 2009 ; Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2011).<br />

L’outil génétique peut par ailleurs perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce le <strong>de</strong>gré d’isolement <strong>de</strong> populations (Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2011) ainsi que, à<br />

l’échelle <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition, <strong>de</strong> r<strong>et</strong>racer son histoire <strong>et</strong> sa phylogéographie (Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009b). Les analyses génétiques peuvent être<br />

effectuées sur tissu frais récolté directement sur <strong>de</strong>s individus capturés par piégeage puis relâchés après prélèvement d’un fragment d’oreille<br />

(« earpunching ») (Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2011). Les analyses génétiques peuvent aussi s’effectuer à partir d’os récoltées dans les pelotes <strong>de</strong> réjection<br />

<strong>de</strong>s rapaces nocturnes <strong>et</strong> diurnes donc sans nécessité <strong>de</strong> capture d’individus (Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009b).<br />

ESPÈCES AUX TRAITS DE VIE SIMILAIRES OU FRÉQUENTANT LES MÊMES MILIEUX<br />

<strong>Campagnol</strong> terrestre forme<br />

aquatique<br />

D’après :<br />

Centeno-Cuadros, 2009<br />

Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2011<br />

Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009a<br />

Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009b<br />

Nobl<strong>et</strong>, 2012<br />

Nobl<strong>et</strong>, 2005<br />

Quéré & Le Louarn, 2011<br />

Autres espèces<br />

D’après :<br />

CSRPN Auvergne, 2010<br />

CSRPN PDL, 2010<br />

CSRPN RA, 2010<br />

Nobl<strong>et</strong>, 2008<br />

Quéré & Le Louarn, 2011<br />

Dans le genre Arvicola, la France héberge une autre espèce <strong>de</strong> <strong>Campagnol</strong>, le <strong>Campagnol</strong> terrestre (Arvicola<br />

terrestris (Linnaeus, 1758)). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al. (2009b) m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce une divergence<br />

monophylétique <strong>et</strong> n<strong>et</strong>te entre le <strong>Campagnol</strong> terrestre <strong>et</strong> le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> (10 % <strong>de</strong> divergence en moyenne).<br />

C<strong>et</strong>te divergence aurait eu lieu vers le milieu du Pléistocène (Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009b), il y a environ entre<br />

210 000 <strong>et</strong> 250 000 ans (Centeno-Cuadros, 2009 ; Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009a). Aucun flux <strong>de</strong> gène ne semble<br />

être détecté entre ces <strong>de</strong>ux espèces malgré le fait qu’elle soit en contact en Espagne <strong>et</strong> en France (Centeno-<br />

Cuadros, 2009 ; Centeno-Cuadros <strong>et</strong> al., 2009a).<br />

Le <strong>Campagnol</strong> terrestre est présent en France sous une forme fouisseuse <strong>et</strong> sous une forme aquatique (com. pers.<br />

Rigaux, 2012 ; Nobl<strong>et</strong>, 2005). La forme fouisseuse occupe la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la France <strong>et</strong> la forme aquatique<br />

est visible dans le nord <strong>et</strong> nord-est du pays : Nord-Pas-<strong>de</strong>-Calais, Picardie, Bourgogne, Champagne-Ar<strong>de</strong>nne,<br />

Lorraine, Franche-Comté, Alsace (com. pers. Rigaux, 2012). La forme aquatique est néanmoins la plus répandue à<br />

l’échelle <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong> l’espèce (Italie, Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, Pays <strong>de</strong> l’Est, ...) (Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

Depuis 2005, ces <strong>de</strong>ux formes sont reconnues comme <strong>de</strong>ux espèces différentes : Arvicola scherman (<strong>Campagnol</strong><br />

fouisseur) <strong>et</strong> Arvicola terrestris (<strong>Campagnol</strong> terrestre ou <strong>Campagnol</strong> terrestre forme aquatique (nom utilisée pour le<br />

reste <strong>de</strong> ce texte pour éviter toute ambigüité)) (com. pers. Rigaux, 2012). C<strong>et</strong>te classification reste toutefois encore<br />

en discussion au sein <strong>de</strong> la communauté scientifique. Arvicola amphibius peut également être rencontré pour<br />

désigner le <strong>Campagnol</strong> terrestre forme aquatique.<br />

La forme aquatique du <strong>Campagnol</strong> terrestre partage <strong>de</strong> fortes similarités avec Arvicola sapidus (Centeno-Cuadros <strong>et</strong><br />

al., 2011). Comme le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong>, elle est inféodée aux milieux aquatiques <strong>et</strong> occupe les berges <strong>de</strong>s<br />

rivières <strong>et</strong> canaux ainsi que les marais pourvus d’une végétation abondante (phragmites) où elle creuse avec les<br />

<strong>de</strong>nts un terrier assez complexe (Quéré & Le Louarn, 2011). Le nid est dans le terrier <strong>et</strong> quelques fois dans la<br />

végétation <strong>de</strong>nse au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’eau (Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

Les mâles du <strong>Campagnol</strong> terrestre forme aquatique ont un domaine vital d’une taille double <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s femelles :<br />

300 m <strong>de</strong> rives en faible <strong>de</strong>nsité, 100 m dans le cas contraire (Quéré & Le Louarn, 2011). Comme le <strong>Campagnol</strong><br />

<strong>amphibie</strong>, la forme aquatique du <strong>Campagnol</strong> terrestre dépose ses crottes en latrines pour marquer son territoire<br />

(Quéré & Le Louarn, 2011) ; les crottes sont <strong>de</strong> couleur très variable, parfois <strong>verte</strong>s (com. pers. Rigaux, 2012).<br />

La dispersion est plus importante chez les femelles adultes (2 km) que chez les juvéniles <strong>et</strong> plus faibles chez les<br />

mâles (Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

La forme aquatique du <strong>Campagnol</strong> terrestre reste globalement méconnue dans notre pays, notamment en ce qui<br />

concerne la limite <strong>de</strong> sa distribution. C<strong>et</strong>te méconnaissance tient en partie au fait qu’elle peut être confondue avec le<br />

<strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> (Nobl<strong>et</strong>, 2012) ; par conséquent son aire <strong>de</strong> répartition est probablement plus étendue qu’on ne<br />

le pense (Quéré & Le Louarn, 2011). Les répartitions <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux taxons sont supposées être distinctes mais la<br />

connaissance disponible ne perm<strong>et</strong> pas encore <strong>de</strong> l’affirmer à ce jour (com. pers. Rigaux, 2012). Dans le cadre <strong>de</strong><br />

l’enquête nationale coordonnée par la SFEPM, <strong>de</strong>s prospections sont effectuées pour tenter <strong>de</strong> délimiter précisément<br />

l’aire <strong>de</strong> répartition du <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> constater justement l’existence ou non d’une zone sympatrique<br />

avec le <strong>Campagnol</strong> terrestre forme aquatique (com. pers. Rigaux, 2012). A ce sta<strong>de</strong>, aucune zone <strong>de</strong> contact entre<br />

les <strong>de</strong>ux campagnols n’a été trouvée en Champagne-Ar<strong>de</strong>nne ni Bourgogne (com. pers. Rigaux, 2012). Ces<br />

prospections réalisées par indice <strong>de</strong> présence <strong>et</strong> capture doivent néanmoins être confirmées par analyse génétique<br />

sur la base <strong>de</strong>s prélèvements <strong>de</strong> poils effectués (com. pers. Rigaux, 2012). Un travail similaire est en cours en<br />

Picardie/Normandie notamment par Picardie Nature <strong>et</strong> le Groupe mammalogique Normand (com. pers. Rigaux,<br />

2012).<br />

Dans certains pays le <strong>Campagnol</strong> terrestre forme aquatique est en régression <strong>et</strong> se trouve même au bord <strong>de</strong><br />

l’extinction dans en Italie <strong>et</strong> en Gran<strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne (Quéré & Le Louarn, 2011). En France, l’espèce est trop peu<br />

connue pour statuer. Les menaces qui peuvent peser sur ce taxon restent dans tous les cas les mêmes que celles<br />

pesant sur le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> : dégradation <strong>de</strong>s milieux aquatiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur continuité, compétition avec<br />

certaines espèces introduites (Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

Le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> est considéré globalement comme un très bon indicateur <strong>de</strong> la connectivité <strong>de</strong>s milieux<br />

aquatiques (CSRPN Auvergne, 2010, CSRPN RA, 2010). Il constitue une espèce intéressante pour répondre aux<br />

besoins <strong>de</strong> connectivité <strong>et</strong> <strong>de</strong> fonctionnalité <strong>de</strong>s milieux (CSRPN PDL, 2010).<br />

Le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> constitue lui-même une proie pour <strong>de</strong> nombreuses espèces nécessitant à leur tour une<br />

continuité aquatique <strong>et</strong> rivulaire, telles que la Loutre d’Europe (Lutra lutra (Linnaeus, 1758)) ou le Putois d’Europe<br />

(Mustela putorius Linnaeus, 1758) (Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

La Chou<strong>et</strong>te effraie (Tyto alba (Scopoli, 1769)) peut prélever un nombre non négligeable <strong>de</strong> <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> <strong>de</strong><br />

même que le Hibou Grand-duc (Asio otus (Linnaeus, 1758)) (Nobl<strong>et</strong>, 2008 ; Quéré & Le Louarn, 2011).<br />

La présence <strong>de</strong> Castor d’Europe (Castor fiber Linnaeus, 1758) <strong>de</strong>vient alors un atout pour le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong><br />

(Nobl<strong>et</strong>, 2008). En eff<strong>et</strong> le Castor d’Europe coupe les arbres <strong>de</strong>s berges ce qui crée <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong> lumière <strong>et</strong> inon<strong>de</strong><br />

en plus <strong>de</strong> nouvelles zones qui peuvent être favorables au <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> (Nobl<strong>et</strong>, 2008). Ce cas est observé<br />

dans la vallée <strong>de</strong> l’Asse (04) (Nobl<strong>et</strong>, 2008).<br />

Le <strong>Campagnol</strong> <strong>amphibie</strong> Arvicola sapidus. MNHN-SPN. Romain Sor<strong>de</strong>llo. Juill<strong>et</strong> 2012. Version du 28/08/12. 7 / 9

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