Premier signalement de Tuta absoluta en Espagne - Lists of EPPO ...
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OEPP Service d’Information – Plantes <strong>en</strong>vahissantes<br />
2008/016 L'arbuste <strong>en</strong>vahissant Buddleia davidii se développe mieux dans ses<br />
régions d'introduction<br />
On part généralem<strong>en</strong>t du principe que les plantes <strong>en</strong>vahissantes pouss<strong>en</strong>t plus<br />
vigoureusem<strong>en</strong>t dans la zone où elles sont introduites que dans leur zone d'origine. Ceci<br />
est attribué à <strong>de</strong>ux hypothèses principales: l'hypothèse ERH (Enemy Release Hypothesis)<br />
qui postule que le manque d'<strong>en</strong>nemis naturels dans la nouvelle zone permet d'augm<strong>en</strong>ter<br />
l'abondance <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vahisseur, et l'hypothèse EICA (Evolution <strong>of</strong> Increased Competitive<br />
Ability Hypothesis) qui affirme que ce manque d'<strong>en</strong>nemis naturels sélectionne <strong>en</strong><br />
améliorant la capacité compétitive au dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se. Cep<strong>en</strong>dant,<br />
peu d'étu<strong>de</strong>s ont testé ces hypothèses <strong>en</strong> comparant la performance <strong>de</strong>s espèces<br />
<strong>en</strong>vahissantes dans leurs régions d'introduction par rapport à leurs régions d'origine.<br />
Buddleia davidii (Buddleiaceae, Liste OEPP <strong>de</strong>s plantes exotiques <strong>en</strong>vahissantes) est un<br />
buisson indigène <strong>de</strong> Chine et a été introduit <strong>en</strong> Europe et sur d'autres contin<strong>en</strong>ts comme<br />
plante ornem<strong>en</strong>tale vers 1900. Il s'est naturalisé et est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u <strong>en</strong>vahissant <strong>en</strong> Europe,<br />
Amérique du Nord, Afrique, Australie et Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>. En Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, l'espèce a<br />
<strong>en</strong>vahi les bords <strong>de</strong> rivières et les plantations forestières où elle <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec<br />
la végétation indigène et cause d'importants problèmes économiques. Aussi bi<strong>en</strong> dans sa<br />
zone d'indigénat que dans les zones <strong>en</strong>vahies, B. davidii préfère les sites perturbés,<br />
naturellem<strong>en</strong>t ou par l'homme, le long <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s rivières et <strong>de</strong>s voies ferrées. Il survit<br />
aussi dans <strong>de</strong>s murs et sur <strong>de</strong>s parois rocheuses et peut tolérer une large gamme <strong>de</strong> type<br />
<strong>de</strong> sols. Les populations <strong>de</strong> B. davidii <strong>en</strong> Europe se limit<strong>en</strong>t aux climats océaniques et subocéaniques<br />
dans les zones tempérées et sub-méditerrané<strong>en</strong>nes (la bordure ori<strong>en</strong>tale <strong>de</strong><br />
cette zone traverse l'Allemagne). On p<strong>en</strong>se qu'une plus gran<strong>de</strong> dissémination est limitée<br />
par un manque <strong>de</strong> tolérance au gel. Il existe peu <strong>de</strong> données sur le pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong><br />
dissémination <strong>de</strong> l'espèce et sa capacité à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir une adv<strong>en</strong>tice problématique à une plus<br />
large échelle.<br />
L'abondance, la croissance, la reproduction ainsi que les herbivores prés<strong>en</strong>ts ont été<br />
comparés <strong>en</strong>tre 10 populations indigènes <strong>de</strong> B. davidii <strong>en</strong> Chine et 10 populations<br />
<strong>en</strong>vahissantes <strong>en</strong> Allemagne.<br />
D'importantes variations ont été trouvées parmi les populations <strong>de</strong> B. davidii dans chaque<br />
région: la taille <strong>de</strong>s populations variait <strong>de</strong> 12 à 15 000 individus dans les zones d'indigénat<br />
<strong>en</strong> Chine, et <strong>de</strong> 9 à 860 individus dans les zones <strong>en</strong>vahies <strong>en</strong> Allemagne. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
population s'étalait <strong>de</strong> 150 à 4200 ha -1 <strong>en</strong> Chine, et <strong>de</strong> 38 à 12 700 ha -1 <strong>en</strong> Allemagne.<br />
Cep<strong>en</strong>dant ces différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre zones ne sont pas statistiquem<strong>en</strong>t significatives.<br />
Il existe <strong>de</strong>s variations très significatives parmi les populations au sein <strong>de</strong>s zones pour<br />
toutes les caractéristiques mesurées. De claires indications ont été trouvées pour<br />
l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong> la plante et <strong>de</strong> la reproduction dans les populations<br />
<strong>en</strong>vahissantes: les tiges sont <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 79% plus longues, et le diamètre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la tige<br />
la plus large fait 73% <strong>de</strong> plus dans les populations <strong>en</strong>vahissantes que dans les indigènes. Les<br />
plantes europé<strong>en</strong>nes avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>ux fois plus <strong>de</strong> tiges que les plantes chinoises,<br />
même si cette différ<strong>en</strong>ce n'était que peu significative. En outre, les infloresc<strong>en</strong>ces sont<br />
23% plus longues dans les populations europé<strong>en</strong>nes que dans les populations chinoises.<br />
Comme le nombre <strong>de</strong> tiges prédit le nombre d'infloresc<strong>en</strong>ces, et la longueur <strong>de</strong><br />
l'infloresc<strong>en</strong>ce prédit le nombre <strong>de</strong> capsules <strong>de</strong> graines, les données indiqu<strong>en</strong>t une<br />
augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s graines dans les populations <strong>en</strong>vahissantes. En outre, <strong>en</strong><br />
moy<strong>en</strong>ne les graines <strong>en</strong> Europe pesai<strong>en</strong>t 25% <strong>de</strong> plus qu'<strong>en</strong> Asie, mais ne germai<strong>en</strong>t pas<br />
significativem<strong>en</strong>t mieux.<br />
L'herbivorie a été quantifiée visuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> estimant le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> surface détruite<br />
sur 20 feuilles choisies au hasard sur chaque plante. L'herbivorie était plus prononcée dans<br />
les populations <strong>de</strong> B. davidii dans la zone d'origine où <strong>en</strong>viron 15% <strong>de</strong> la surface foliaire<br />
était détruite alors que les plantes dans les zones <strong>en</strong>vahies ne prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t presque aucun<br />
signe d'herbivorie. Les données suggèr<strong>en</strong>t que <strong>de</strong> faibles niveaux d'herbivorie peuv<strong>en</strong>t<br />
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