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« Je suis entré chez <strong>Victoire</strong> pour m’occuper de la presse.<br />
C’était <strong>à</strong> la fois très simple car l’affection était forte entre<br />
la boutique et les journalistes, et très compliqué car il fallait<br />
expliquer au grand public qui étaient ces nouveaux créateurs<br />
que <strong>Victoire</strong> dénichait ! Les années 1980, c’était l’âge d’or<br />
de <strong>Victoire</strong>. La période était d’une grande frivolité, l’argent<br />
coulait <strong>à</strong> flot. C’était l’époque d’Elle Macpherson, de Gilles<br />
Bensimon, des grands photographes tels qu’André Carrara, l’âge<br />
d’or du “ELLE”, du “Madame Figaro”...<br />
<strong>Victoire</strong> avait accueilli les débuts de tous les créateurs :<br />
Montana, Mugler, Michel Klein... À ce moment-l<strong>à</strong>, c’était<br />
l’Italie qui faisait la mode, passant du statut de main<br />
d’œuvre <strong>à</strong> celui de créateur avec l’arrivée <strong>à</strong> la boutique de<br />
Gianni Versace, Prada, Moschino... C’était aussi l’émergence<br />
d’Azzedine Alaïa, de Jil Sander et Romeo Gigli qui n’étaient<br />
vendus que chez <strong>Victoire</strong> et qui ont donné une image de luxe <strong>à</strong><br />
la boutique. Chez <strong>Victoire</strong>, on vendait les chapeaux de Marie<br />
Mercier, des écharpes en cashmere, beaucoup d’accessoires, des<br />
sacs, mais aussi un parfum... Je me souviens d’une bougie au<br />
cèdre vert dans une boîte zébrée noir et blanc qu’on vendait<br />
comme des dingues !<br />
Nous avons eu des succès incroyables, comme cette pelisse <strong>à</strong><br />
bandes colorées de Marie-Pierre Tatarachi, ou ce manteau double<br />
face réinventé par Jil Sander qui a été un succès hallucinant.<br />
De gauche, de droite et du milieu, tout le monde venait dépenser<br />
chez <strong>Victoire</strong> ! C’était un boboïsme avant l’heure. Le fait<br />
de mélanger les marques, les prix, les couleurs. De mettre les<br />
chaussures du jeune créateur <strong>à</strong> la mode avec une jupe pas chère,<br />
sous un pull en cashmere d’une couleur incroyable accessoirisé<br />
d’une écharpe de chez Etro... Le total look avait été aboli !<br />
<strong>Victoire</strong> a vraiment appris aux femmes <strong>à</strong> se former une garderobe.<br />
La clientèle était plurielle : des familles royales aux<br />
dames du Ve arrondissement, des femmes d’affaires aux femmes<br />
d’ambassadeur! <strong>Victoire</strong> les habillait toutes, les belles et<br />
les élégantes, les intellos et les artistes... Enfin, toutes<br />
celles qui aimaient s’habiller ! »<br />
Vincent Debiar<br />
Jean-Rémy Daumas<br />
Popy Moreni<br />
Guy Paulin<br />
Marie-Pierre Tattarachi<br />
Anne-Marie Beretta<br />
Donna Karan<br />
Michael Kors<br />
Norma Kamali<br />
Jil Sanders<br />
Michel Klein<br />
Lolita Lempicka<br />
Elisabeth de Senneville<br />
Yuki Torii<br />
Christian Lacroix<br />
Marni<br />
Dolce & Gabbana<br />
Helmut Lang<br />
Catherine Malandrino<br />
Rebecca Moses<br />
Didier Renard<br />
Cesare Fabbri