30.06.2013 Views

saint-sernin gothique - Académies & Sociétés Savantes de Toulouse

saint-sernin gothique - Académies & Sociétés Savantes de Toulouse

saint-sernin gothique - Académies & Sociétés Savantes de Toulouse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

104 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DU MIDI DE LA FRANCE<br />

FIG. 19. CRYPTE INFÉRIEURE. Statues d’apôtres.<br />

niveau inférieur, sur lequel <strong>de</strong>vait être représenté le martyre <strong>de</strong> la <strong>saint</strong>e, a été détruit vers 1835. Au registre supérieur,<br />

l’artiste a développé sur huit tableaux la vie <strong>de</strong> Catherine jusqu’à son emprisonnement (34). Les différentes scènes<br />

s’inscrivent dans une architecture peinte d’arcs en plein cintre – dont les écoinçons sont occupés par <strong>de</strong>s trilobes –<br />

reposant sur <strong>de</strong> minces colonnettes supportant <strong>de</strong>s chapiteaux à feuillages. Cette architecture <strong>de</strong> couleur ocre se<br />

détache, <strong>de</strong> même que les personnages <strong>de</strong>s huit tableaux, sur un fond bleu turquoise. Les scènes <strong>de</strong>s extrémités sont<br />

peintes sur les retours <strong>de</strong>s piliers qui supportaient la gran<strong>de</strong> arca<strong>de</strong> <strong>de</strong> communication désormais murée.<br />

La première scène figure le mariage mystique <strong>de</strong> Catherine ; la <strong>de</strong>uxième montre la <strong>saint</strong>e refusant <strong>de</strong> sacrifier<br />

aux idoles, représentées sous la forme d’un veau d’or placé au sommet d’une colonne. Dans la troisième scène,<br />

Catherine, face à l’empereur (35), convainc les philosophes réunis par celui-ci <strong>de</strong> la justesse <strong>de</strong> sa foi. Les quatrième<br />

et cinquième scènes illustrent l’exécution par crémation <strong>de</strong>s philosophes convertis par Catherine. Les sixième,<br />

septième et huitième scènes montrent l’arrestation et l’emprisonnement <strong>de</strong> Catherine sur les ordres <strong>de</strong> Maxence.<br />

L’iconographie <strong>de</strong> cet ensemble présente la particularité d’offrir comme première scène du cycle celle du mariage<br />

mystique <strong>de</strong> la <strong>saint</strong>e avec le Christ, épiso<strong>de</strong> qui est suggéré dans la Légen<strong>de</strong> Dorée peu avant la mort <strong>de</strong> la vierge,<br />

lorsqu’elle entend la voix <strong>de</strong> Jésus lui dire : « Viens, ma bien-aimée, mon épouse ; voici la porte du ciel qui t’est<br />

ouverte… » (36). On ne sait ce qui peut expliquer une telle inversion dans le déroulement du cycle. À l’image <strong>de</strong> la<br />

Crucifixion et du Couronnement <strong>de</strong> la Vierge, ce cycle du début du XIV e siècle s’inscrit, par son style, dans la mise<br />

au goût du jour du décor <strong>de</strong> la basilique.<br />

Il en va <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s peintures <strong>gothique</strong>s <strong>de</strong>s parties hautes <strong>de</strong>s travées orientales <strong>de</strong> la nef, là où les chanoines<br />

avaient installé leur chœur (fig. 17). La volonté <strong>de</strong> « gothicisation » <strong>de</strong> l’édifice y est plus évi<strong>de</strong>nte encore puisque<br />

la dixième travée <strong>de</strong> la nef a été décorée d’une fausse voûte d’ogives, constellée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux anges à la facture<br />

quelconque et <strong>de</strong> médaillons abritant les blasons du pape Jean XXII et <strong>de</strong> cinq cardinaux. À l’intrados <strong>de</strong> l’arc<br />

occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la croisée du transept figure le blason du pape Benoît XII et <strong>de</strong> quelques autres cardinaux. La lecture<br />

34. Pour la légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>saint</strong>e Catherine voir Jacques <strong>de</strong> VORAGINE, La Légen<strong>de</strong> Dorée, Flammarion, Paris, 1967, t. 2, p. 386-395.<br />

35. Celui-ci est nommé Maxence, Maxime ou Maximin Daia dans La Légen<strong>de</strong> Dorée.<br />

36. J. <strong>de</strong> VORAGINE, La Légen<strong>de</strong> Dorée, t. 2, p. 394.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!