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Prog régulières ok - La Cinémathèque française

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Fenêtre sur le court-métrage contemporain<br />

<strong>La</strong> rémanence est une persistance des images visuelles. Au-delà de cette définition, le programme 8 l’envisage comme un<br />

phénomène photosensible de la mémoire. Une mémoire presque brute, dans la mesure où elle ne s’intellectualise pas et reste<br />

dans une sorte de fascination. Le film de Marilyne Canto donne cette impression. Le noir et blanc dans lequel il a été tourné n’a<br />

rien de la pose et vibre du deuil pénible vécu par le personnage central. Il diffuse, dans le présent, du passé d’avant la<br />

catastrophe. En termes chronologiques, Car Wash se situerait, quant à lui, plutôt dans un futur antérieur - on se sera aimé -<br />

qu’accentue la théâtralité de la mise en scène. <strong>La</strong> structure même du Car Wash constitue un cadre à l’avant-plan duquel un<br />

couple répète sa séparation. Les lumières clignotantes qui animent l’engin de nettoyage disent quelque chose des<br />

intermittences du cœur. Bienheureux, pour leur part, sont les dormeurs du film de Louidgi Beltrame ! Enfouis qu’ils sont dans un<br />

sommeil commun qui les mène à un état d’apesanteur. Les traces de passé qui les traversent en songe constituent des arcanes<br />

architecturales où la violence se dilue. A l’opposé de ce temps qui atteint une sorte de point zéro, le film de Katharina Bellan<br />

paraît prospectif : il reçoit du passé un florilège d’images où se cristallise un sens qui n’est jamais définitif. Dès lors, la<br />

persistance des histoires personnelles qui sont évoquées trace une ligne de fuite spéculative vers le futur. Dans la chronologie<br />

de l’être, l’adolescence représente un carrefour déterminant. Les films du programme 9 en rapporte l’expérience. Avec Little<br />

Failures (Petits échecs), le spectateur est contemporain de ce moment. Sur une durée très courte et avec une finesse extrême<br />

quant à la forme et au fond, John Dilley arrive à saisir les enjeux qui animent trois adolescents travaillés par l’ennui et ledésir.<br />

Le “Jules” du film homonyme de Jean-Claude Montheil est un garçon qui pourrait être le grand frère de ces adolescents<br />

américains. Par son agressivité maladroite, il réchauffe la froideur du film et en arrondit la dureté. Au mutisme de Jules et de<br />

Little Failures, Le chant des oiseaux répond par la prolixité des mots. Un écrivain, Eric Vuillard parle de lui et de l’écriture. Le<br />

souffle et la chaleur qui animent l’homme qu’il est devenu, semblent toujours portés par une adolescence rocambolesque.<br />

Enfin, avec le programme 10, nous pénétrons sur le territoire ambigu du désir. On pense, à ce propos, à la “lèpre du coeur”<br />

dont est atteinte le personnage d’Anne-Marie Stretter dans India Song de Marguerite Duras, autant qu’à l’excès, au sens où<br />

Georges Bataille l’entendait dans ses notes à la préface de Madame Edwarda : “(…) l’excès est cela même par quoi l’être est<br />

d’abord, avant toutes choses, hors de toutes limites.” Les films d’Estelle Fredet et de Jacques Meilleurat vont tous deux au<br />

coeur de ce cercle explosif du désir.<br />

François Bonenfant<br />

Dim 21 mai 14h30 Salle GF<br />

<strong>Prog</strong>ramme 8 : Rémanence<br />

Fais de beaux rêves<br />

de Marilyne Canto<br />

France/2005/22’/35mm<br />

<strong>La</strong> nuit elle en rêve, le jour elle croit rêver, mais Elise avance, agit et malgré son chagrin, elle choisit la vie…<br />

Car Wash<br />

de Pascal Rambert<br />

France/2005/10’/35mm<br />

De nuit, dans une station-service, un homme et une femme déposent leur voiture dans un car-wash automatique.<br />

A l’avant-plan du lavage, et tandis que leur enfant se trouve dans le véhicule, ils (re)disent les mots de leur séparation<br />

prochaine.<br />

Les dormeurs<br />

de Louidgi Beltrame<br />

France/2005/13’/vidéo<br />

Une douzaine d’adolescents japonais, six filles et six garçons dorment sur des futons colorés dans un sous-sol. Est ce<br />

que ce sont eux qui rêvent cette grande structure de béton perdue dans la jungle ou bien est-ce le bâtiment qui rêve ?<br />

Un matin va venir<br />

de Katharina Bellan<br />

France/2005/25’/vidéo<br />

« C’est une lettre à mon amie d’enfance, Julie. Il y a Berlin où elle vit. Il y a son père, emporté par un cancer un an<br />

auparavant. Son deuil fait écho à la perte de mon frère mort depuis treize ans. Il y a des images d’enfants, Julie et moi, mon<br />

frère, mon fils. Que voit-on ? Il y a nos présents. Comment les dire, les montrer ? Je lui fais une demande…»<br />

Dim 25 juin 14h30 Salle GF<br />

<strong>Prog</strong>ramme 9 : Adolescences<br />

Little Failures<br />

de John Dilley<br />

Etats-Unis/2002/10’/16mm<br />

Dans les faubourgs de San Fransisco, des adolescents mutiques finissent par rentrer en contact.<br />

Le chant des oiseaux<br />

de Luca et Diego Governatori<br />

France/2005/42’/vidéo<br />

« Sa vie est une fête étrange. Il va là où de grandes colonnes d’argile se dressent dans le couchant. Parmi les milliards d’entre<br />

elles qui y pourrissent, il arrache les idées de la terre. Eric Vuillard a 36 ans. Il écrit des livres. En notre compagnie, il a bu et<br />

parlé toute la nuit. »<br />

Jules<br />

de Jean-Claude Montheil<br />

France/2005/20’/vidéo<br />

Jules cherche un client pour la nuit.<br />

Contact presse <strong>Cinémathèque</strong> <strong>française</strong><br />

Elodie Dufour - Tél. : 01 71 19 33 65 - e.dufour@cinematheque.fr<br />

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