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Le Cycle de l'homme 1 - Les arcanes du chaos

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Yael murmurait la question en même temps. Toujours la<br />

même, pour la même réponse.<br />

ŕ Oui, comme d’habitu<strong>de</strong>.<br />

Elle se pencha pour ouvrir un <strong>de</strong>s placards sous son<br />

comptoir et aligna les <strong>de</strong>ux présentoirs en velours <strong>de</strong>vant le gros<br />

bonhomme.<br />

ŕ Je vous laisse regar<strong>de</strong>r, ajouta-t-elle.<br />

Il déglutit en se frottant les mains et examina toutes ces<br />

prunelles qui le fixaient. Ses propres yeux brûlaient <strong>de</strong><br />

convoitise.<br />

Yael <strong>de</strong>meura en face à l’observer, appuyée contre les hautes<br />

armoires abritant <strong>de</strong>s dizaines et <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> larges tiroirs<br />

minces.<br />

La salle où elle se trouvait dégageait une sérénité apaisante.<br />

Yael s’était toujours interrogée sur l’origine <strong>de</strong> cette paix.<br />

Etait-ce l’architecture même <strong>de</strong>s lieux ? Ŕ un ancien hôtel<br />

particulier <strong>du</strong> début <strong>du</strong> XVIII e Ŕ ou le silence <strong>de</strong> tous ces<br />

animaux éteints ? L’alchimie était paradoxale entre leur état et<br />

ce qu’ils dégageaient. Ces peaux douces, ces pelages, ces têtes<br />

sereines semblaient magnifier la mort. Prouver qu’elle ne<br />

pouvait tout détruire. Tout emporter.<br />

<strong>Le</strong> Shoggoth secoua frénétiquement sa lour<strong>de</strong> tête, il avait<br />

fait son choix.<br />

ŕ Je vais prendre ces <strong>de</strong>ux-là. <strong>Le</strong> bleuté et le tout gros.<br />

Yael acquiesça et emballa les yeux dans <strong>du</strong> papier <strong>de</strong> soie<br />

avant d’encaisser les euros que l’homme lui tendait. <strong>Le</strong> billet<br />

était moite. <strong>Le</strong> Shoggoth avait chaud, il suait.<br />

Il disparut au fond <strong>du</strong> long couloir, dans l’autre salle, vers<br />

l’escalier con<strong>du</strong>isant au rez-<strong>de</strong>-chaussée.<br />

La journée s’étira sans ar<strong>de</strong>ur jusqu’à la fermeture.<br />

Yael noua ses cheveux sur sa nuque avec un élastique avant<br />

<strong>de</strong> sortir dans la chaleur <strong>de</strong> cette fin <strong>de</strong> journée.<br />

Elle adorait Paris en août. Ses rues aux reliefs argentés,<br />

acérés comme <strong>de</strong>s lames par l’absence d’air et la brûlure <strong>du</strong><br />

jour. La jeune femme ajusta ses lunettes noires pour protéger<br />

ses yeux trop clairs et <strong>de</strong>scendit la rue <strong>du</strong> Bac. Sa haute<br />

silhouette dansait en on<strong>du</strong>lant sur les reflets <strong>de</strong>s vitrines. Elle<br />

ne croisa personne. Pas même une voiture. La ville tout entière<br />

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