Le chasseur vendéen N° 73 Février 2013 - Saint-hubert-boissiere.fr

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8 LE RÉSEAU NATIONAL L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et la Fédération Nationale des Chasseurs assurent le suivi patrimonial de la faune sauvage dans le cadre de réseaux de D’OBSERVATION DES OISEAUX DE PASSAGE correspondants. Bibliographie : L E C H A S S E U R V E N D E E N numéro 73 - février 2013 Roux D., Eraud C., Lormée H., Boutin JM., Landry P., Dej F. (2012). Suivi des populations nicheuses (1996-2012) et hivernantes (2000- 2012). Réseau national d’observation « oiseaux de passage » ONCFS- FNC-FDC. Rapport interne, octobre 2012,24 p. N Les Fédérations Départementales et leurs personnels sont très largement impliqués dans la vie de ces réseaux. Le réseau national d’observation des oiseaux de passage est l’un d’eux depuis 1996. Nous allons vous présenter ci-dessous ce réseau, ses objectifs, son fonctionnement, les espèces concernées et les données obtenues. % Ce réseau est dédié au suivi des populations nicheuses (programme « Alaudidés- Colombidés-Turdidés ») et hivernantes (programme « Flash »). 1/ ENQUETE NICHEURS (programme ACT) Objectifs : Préciser la tendance démographique sur le long terme des populations nicheuses françaises de dixsept espèces d’oiseaux : • Alouette des champs, Alouette lulu, Caille des blés, Corneille noire, Etourneau sansonnet, Faisan de Colchide, Geai des chênes, Grive draine, Grive litorne, Grive musicienne, Merle noir, Pie bavarde, Pigeon colombin, Perdrix rouge, Pigeon ramier, Tourterelle des bois, et Tourterelle turque. 1 2 Méthodologie : C’est la méthode des points d’écoute qui est utilisée. Cette méthodologie repose sur un réseau d’unités d’échantillons de forme circulaire sur lesquelles sont dénombrés les oiseaux vus et/ou entendus au cours d’un intervalle de temps fixe. Chaque année depuis 1996, le même réseau de points répartis le long d’itinéraires routiers est parcouru par les observateurs du réseau. Pour tenir compte de la biologie des espèces suivies (les périodes de reproduction étant différentes selon les espèces) chaque point d’écoute est inventorié à deux reprises. Un premier inventaire est réalisé entre le 1 er et le 30 avril tandis que le second est conduit entre le 15 mai et le 15 juin. Sur chaque point, le nombre d’individus chanteurs de chaque espèce est dénombré (contacts auditifs) dans les deux heures qui suivent l’heure légale de lever du soleil et avec des conditions météorologiques favorables. La durée d’écoute est fixée à 10 minutes. Le plan d’échantillonnage s’appuie sur la couverture nationale de l’IGN et son maillage de cartes au 1/50000 (28 x 20 km). La couverture totalise 1 067 mailles avec un tronçon routier d’une longueur de 4 km choisie de manière aléatoire (mais en dehors des grandes zones urbanisées), chacun de ces tronçons comporte une série de 5 points espacés d’au moins 1 km. 4 CARTE TOPOGRA- 3 PHIQUE Tracé du circuit Exemple d’une route échantillon et de ses cinq points de comptage 5
L E C H A S S E U R V E N D E E N Ce plan d’échantillonnage national totalise 5335 points de comptage, il s’avère pertinent pour appréhender la variabilité des contextes environnementaux à large échelle géographique. Le département de la Vendée est concerné par 13 mailles (routes) avec 65 points d’écoute. Le suivi est réalisé par les techniciens de la Fédération pour 11 mailles et 55 points d’écoute (Cyril MERLET, Frédéric LAFONTAINE, Alain HERVO remplacé cette année par Vincent ROTUREAU, Philippe VERNEAU et Pascal BONNIN), 2 mailles (routes) sont suivies par Jacques MARQUIS Agent de l’ONCFS. Tendance des effectifs nicheurs : Les données obtenues permettent de présenter les résultats pour chacune des espèces suivies par une courbe de l’évolution de l’indice d’abondance sur la période 1996-2012 avec son cortège d’analyse statistique et par une carte de distribution annuelle de l’abondance au printemps. Exemple de cartographie de l’abondance locale de la Tourterelle des bois au printemps 2012, notre région est caractérisée par une plus forte abondance de l’espèce en période de reproduction : L’indice d’abondance baisse depuis 1996 pour 5 espèces : l’Alouette des champs, la Caille des blés, le Merle noir, la Grive draine et la Tourterelle des bois. Enfin pour 4 espèces il n’y a pas de tendance significative : la Perdrix rouge, le Faisan de Colchide, l’Etourneau sansonnet, le Pigeon colombin. Par ailleurs, il est intéressant de constater que pour la plupart des espèces les mêmes tendances sont mesurées par le programme STOC- EPS (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) du Muséum National d’Histoires Naturelles. 2/ ENQUETE HIVERNANTS (Comptage « Flash ») Objectifs : Evaluer les variations interannuelles de l’abondance et de la répartition hivernale de treize espèces d’oiseaux migrateurs terrestres sur le territoire français : • Alouette des champs, Alouette lulu, Pigeon ramier, Pigeon colombin, Tourterelle turque, Merle noir, Grive draine, Grive musicienne, Grive mauvis, Grive litorne, Etourneau sansonnet, Pluvier doré et Vanneau huppé. Tourterelle des bois - printemps 2012 Le détail des résultats ne sera pas présenté ici et nous resterons dans les grandes généralités. L’indice d’abondance augmente depuis 1996 pour 5 espèces : la Grive musicienne, la Grive litorne, le Pigeon ramier, la Tourterelle turque et l’Alouette lulu. Il augmente également depuis 2008 (année du début du suivi pour les Corvidés) pour 3 espèces : la Pie bavarde, le Geai des chênes, la Corneille noire. Cette enquête a débuté il y a 13 ans en l’an 2000. Méthodologie : Elle s’appuie sur le même réseau de routes et de points d’écoute que celui définit dans le cadre du programme ACT. Chaque route est parcourue par un observateur (en Vendée les mêmes personnes qu’aux comptages de printemps) aux alentours de la mi-janvier (entre le 10 et le 21 janvier) les relevés sont effectués entre 9 h et 13 h. La durée d’observation sur chaque point est fixée à 5 minutes. Durant ce laps de temps, tous les oiseaux contactés différents sont notés (vus et/ou entendus). Tendance des effectifs hivernants : pour mieux appréhender la répartition des oiseaux en hiver, l’analyse des données météorologiques de décembre et janvier est réalisée chaque année. Par exemple l’hiver doux et humide de 2012 (la vague de froid de février étant arrivée après le suivi) a favorisé le stationnement plus au nord de notre pays pour certaines espèces comme par exemple les Grives litornes et mauvis, le Pigeon ramier et par contre accentué le stationnement hivernal dans notre pays pour des espèces comme le Vanneau huppé et le Pluvier doré. La tendance des effectifs hivernants depuis 2000 : • Augmente pour 2 espèces : le Pigeon ramier et la Tourterelle turque, • Baisse pour 9 espèces : l’Alouette des champs, l’Etourneau sansonnet, les Grives draine, litorne, mauvis et musicienne, le Merle noir, le Pluvier doré, le Vanneau huppé, • Pour le Pigeon colombin et l’Alouette lulu il n’y a pas de tendance fiable qui se dégage (compte tenu soit de leur distribution ou du peu de contacts enregistrés). Par rapport au suivi de 2011, l’abondance a augmenté en 2012 pour la Grive musicienne, le Merle noir, le Vanneau huppé, le Pluvier doré et la Tourterelle turque. CONCLUSION : numéro 73 - février 2013 Pour certains chasseurs vendéens suivre l’évolution des Grives ou des Alouettes peut paraitre superflue mais ce suivi s’inscrit dans un cadre national et ces espèces dans certaines régions de France sont particulièrement importantes aux yeux des chasseurs. A l’inverse dans ce suivi figure le Pigeon ramier qui est l’espèce la plus prélevée en Vendée et en France. Ce travail s’inscrit sur le long terme, la continuité du suivi devrait permettre d’établir des tendances d’évolution fiables, informations nécessaires pour adapter la gestion cynégétique au plus près des potentialités réelles permises par l’état de conservation des populations. Pour certaines espèces, des programmes d’études complémentaires sont réalisés, c’est le cas par exemple de la Caille des blés et nous aurons l’occasion d’en reparler dans un prochain numéro du Chasseur Vendéen. Enfin à l’avenir les relations entre tendance d’évolution des espèces, habitats et contextes environnementaux seront forcément largement approfondies. Sans être devin, nous constatons sur les routes vendéennes et nos points d’observations que nous parcourons annuellement depuis 18 ans, l’impact de notre société sur notre environnement (urbanisation, diminution du linéaire : bordures de champs, haies…, création de nouvelles routes, d’éoliennes et nous en oublions…). Les espèces communes de notre faune sauvage que nous voyons tous les jours et qui nous paraissent parfois abondantes voir gênantes sont forcément impactées. Une fois de plus et y compris pour ces espèces, la qualité de nos milieux naturels et l’amélioration de ceux-ci sera prépondérant à l’avenir. 9 Pascal BONNIN, Responsable du Service Technique.
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