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Témoignage d’un prêtre eudiste
Je travaille pour la station de radio « El minuto de Dios »
(L’instant de Dieu), en Colombie. Un jour que je faisais
mon programme, un guérilléro l’a écouté. Quinze
minutes après l’émission, il tomba dans une
embuscade de l’armée colombienne. Il y avait
trente soldats colombiens et quarante guérilléros,
qui se sont débattus, mais un seul est
resté en vie. Il a mis des corps de soldats morts
sur lui pour faire croire qu’il avait péri lui aussi.
Il se disait à chaque instant : « Si je sors vivant,
je chercherai ce prêtre qui parlait à la radio. »
Quand on l’a porté dans l’ambulance, on
croyait effectivement qu’il était mort, mais lui se
répétait toujours : « Si j’en sors vivant, j’irai
trouver ce prêtre-là. »
Un médecin a extrait la balle qui l’avait blessé, puis il a
caché le rebelle, et l’a guéri. Devant l’insistance de son
patient, il s’est mis à chercher qui pouvait être ce prêtre
qui parlait à la radio. Ce prêtre, c’était moi! Un matin, la
Pèlerins en marche • No 31 • Août 2010
secrétaire me dit : quelqu’un veut te voir. Je pensais que
c’était une personne qui venait faire un don pour la
station-radio! L’homme me dit à brûle pourpoint :
« Je suis le seul qui ait survécu de ce combat entre
l’armée et la guérilla », et... il sortit son arme. J’ai
pensé immédiatement : Celui-ci vient me
kidnapper pour obtenir une rançon! L’homme a
poursuivi : « Je viens vous la remettre, car je ne
veux plus tuer qui que ce soit. »
Un mois plus tard, il m’a écrit en me disant
qu’il était devenu responsable d’un groupe de
prière. Cet homme s’est converti à travers la
puissance de la parole de Dieu annoncée à la
radio. Nous n’avons rien d’autre à dire, à
annoncer. Cette expérience de Jésus vivant est la
seule que nous pouvons proclamer.
Don Camillo, exemple de prière
Père John Mario Montoya, prêtre eudiste
http://www.radiominutodedios.com
Le prédicateur de la Maison pontificale a souligné que lorsque le contact entre le prêtre et le Christ s’interrompt,
« c’est comme lorsqu’il y a une coupure de courant dans une maison : tout s’arrête, il fait noir! » Pour expliquer
que le prêtre ne peut rien faire s’il n’est pas uni au Christ, le père Cantalamessa, ofm.cap., a utilisé une
deuxième image. « On entend parfois dire : Comment peut-on s’arrêter à prier tranquillement quand tant
de besoins réclament notre présence? Comment peut-on ne pas se mettre à courir quand la maison brûle?
C’est vrai, mais imaginons ce qui arriverait à une équipe de pompiers qui accourrait toutes sirènes hurlantes
pour répondre à un appel et, parvenue sur le lieu de l’incendie, réaliserait que leur camion-citerne est vide.
C’est ce qui nous arrive, quand nous courrons accomplir un ministère, vides de prière et d’Esprit Saint. »
Le père capucin a encouragé les prêtres à faire de Jésus l’âme de leur sacerdoce. Pour cela, il a expliqué
qu’il faut être convaincu que le Christ est « vivant et présent, et qu’il est plus important de parler avec
lui que de parler de lui ». Citant le célèbre personnage de Guareschi, Don Camillo, qui avait l’habitude
de parler à voix haute avec Jésus sur la Croix, de tout ce qui se passait dans la paroisse, il a déclaré :
« Si nous prenions l’habitude de le faire, de façon aussi spontanée, avec nos propres mots, combien de
choses changeraient dans notre vie! Nous nous rendrions compte que nous ne parlons jamais dans le
vide, mais à quelqu’un qui est présent, écoute et... répond, même s’il ne le fait pas à voix haute comme
avec Don Camillo. »
(Source : Zénit)
Photo : iStockphoto/pagadesign
Dessin : Patrick Royer
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