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dossier - Offensive libertaire et sociale

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photos.org<br />

CRS BLESSÉ,<br />

MANIF PLACE<br />

Weck/1-d<br />

DE LA SORBONNE,<br />

14 MARS photo<br />

CANARDS EN LUTTE<br />

LE JOURNAL MILITANT est souvent un moyen de s’exprimer autrement dans un<br />

mouvement. Il perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre les choses à plat. Exemple avec deux feuilles de<br />

chou: l’une parue à Rennes, Le 69.3 <strong>et</strong> l’autre à Paris, Le Canard de Jussieu. Deux<br />

publications à prix libre…<br />

Le 69.3<br />

Le 69.3 exprime «le désir que la loi sur le CPE adoptée, selon la procédure de l’article<br />

49.3, aboutisse à un renversement de la situation que nous avons appelé<br />

69.3». En une, il est inscrit: «Ceci n’est pas un journal, ceci est un mouvement.<br />

Ou plutôt un journal-mouvement. Devenons média!». Cela établit clairement la<br />

volonté de s’exprimer dans le mouvement sur des thèmes qui le concerne, <strong>et</strong> non<br />

d’être une parole extérieure. Ainsi, les articles traitent de la coordination nationale,<br />

de la réaction de la mairie de Rennes face au mouvement, de prises de position<br />

sur la violence… <strong>et</strong> sur tous les débats qui peuvent animer un mouvement. Des<br />

pages écrites sur le feu, mais qui arrivent à point.<br />

Le Canard de Jussieu<br />

Ce p<strong>et</strong>it journal à parution irrégulière (3 numéros à ce jour) est né au début de la<br />

mobilisation dite « anti-CPE ». Il est le fruit des interrogations collectives d’un<br />

groupe d’étudiant-e-s, d’enseignant-e-s <strong>et</strong> de chercheur-e-s précaires de la fac de<br />

Jussieu. La volonté de ce groupe a été d’ouvrir un espace qui perm<strong>et</strong>te selon leurs<br />

propres mots «d’élargir la discussion, de lancer des réflexions de fond <strong>et</strong> de nous<br />

déconstruire pour virer les idées préconçues qui empoisonnent nos esprits, de<br />

créer de nouvelles situations <strong>sociale</strong>s en agissant directement, de construire des<br />

espaces autonomes de discussion <strong>et</strong> de rencontre ». Les suj<strong>et</strong>s abordés étaient à<br />

titre d’exemple: la guéguerre des orgas, le travail, le rôle de l’AG, <strong>et</strong>c. Les personnes<br />

composant ce groupe sont impliquées dans la grève à Jussieu <strong>et</strong> Javelot, <strong>et</strong> ont organisé<br />

quelques actions (Resto U gratuit) <strong>et</strong> débats (autour du travail, par exemple).<br />

TENDANCE NI CPE NI CDI<br />

FACE À CEUX qui faisaient du CDI le rêve de chaque travailleur, certains étudiants<br />

ont contesté c<strong>et</strong>te vision trop simpliste. Extrait d’un tract distribué à Rennes:<br />

«Ce débat politique sur le CPE a permis de constater au sein du mouvement une<br />

forte tendance à ne pas se satisfaire de slogans tels que “non au CPE, pour plus<br />

de CDI”», qui suggèrent que le CDI serait en soi un contrat équilibré, favorable<br />

aux salariés, qu’il s’agirait de défendre comme un acquis, une position de force<br />

conquise par les luttes passées. Il apparaît pourtant que tout contrat de travail<br />

garantit seulement les modalités d’une exploitation. Nous considérons que rej<strong>et</strong>er<br />

une réforme qui aggrave nos conditions de vie ne doit pas signifier la valorisation<br />

unilatérale de l’état de chose préexistant.<br />

On nous parle de prudence, on nous dit qu’il ne faut pas effrayer «la grande masse<br />

des gens». Pourtant, la grande masse vit quotidiennement la réalité du CDI. Lui<br />

faudrait-il cesser de lutter, de faire grève, sous prétexte qu’elle jouirait de privilèges<br />

auxquels tous les précaires rêveraient d’accéder? On connaît ce raisonnement,<br />

c’est celui par lequel on combat la révolte en prétendant que seul le pire la justifie,<br />

<strong>et</strong> que le pire est toujours ailleurs. Nous prétendons que revendiquer plus de CDI<br />

contribue à la fabrique du consentement à l’égard de ce qui est».<br />

en bref<br />

SANS-CONTRAT,<br />

SANS-PAPIERS<br />

SARKOZY est bien en symbiose avec<br />

de Villepin. Alors que celui-ci essayait<br />

de faire passer le CPE, le ministre de<br />

l’Intérieur proposait d’aligner la durée<br />

du séjour des sans-papiers à leur<br />

contrat de travail. Cela signifie qu’un<br />

immigré en contrat à durée déterminée<br />

possèderait une carte de séjour<br />

limitée, mais aussi qu’en plus de se<br />

faire virer, il devrait r<strong>et</strong>ourner chez lui.<br />

C’est ce qu’on appelle l’immigration<br />

choisie… par les patrons. Et montre<br />

bien la place qu’a pour le gouvernement<br />

un étranger: combler les<br />

manques de main-d’œuvre plus<br />

ou moins temporaires, <strong>et</strong> c’est tout.<br />

RÉFORME,<br />

RÉVOLUTION<br />

FUT UN TEMPS où le débat qui agitait<br />

les mouvements était: faut-il aller vers<br />

la réforme ou la révolution? Mais, dans<br />

c<strong>et</strong>te lutte, un pro-réforme aurait été<br />

jugé de droite. En eff<strong>et</strong>, celle-ci n’a pas<br />

cessé d’assimiler les grévistes à des<br />

réactionnaires. Un vrai abus de langage.<br />

Par exemple, la loi sur l’Égalité<br />

des chances autorise le travail de nuit<br />

pour les personnes de quatorze ans.<br />

Or, c’est bien ça être réactionnaire,<br />

c’est rétablir des modes de fonctionnement<br />

qui datent du passé. Avec les<br />

logiques politicardes, si on imagine que<br />

le gouvernement propose de rétablir<br />

l’esclavage, aboli officiellement en<br />

1848, il fait une réforme. Mais alors,<br />

ceux qui s’y opposeraient seraient<br />

de dangereux réactionnaires…<br />

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