LES DOKMOS 2007, numéro 4 - La Trompette Sonne

UNE HISTOIRE À PROPOS DE GABRIELLE …
Ça y est, il est dix heures, le moment tant
attendu de la pause café est enfin arrivé.
Micheline se saisit de son sac à main et piocha
dans le porte-monnaie quelques pièces
pour le distributeur de boissons. D’un pas
rapide, elle quitta son bureau pour rejoindre
la salle de pause où l’attendait Carmen,
sa collègue du service communication.
« Ah, t’es déjà là ! Ça tombe bien parce
que j’en ai une bonne à te raconter », fit
Micheline avec une lueur espiègle dans le
regard.
- Assieds-toi vite, et raconte-moi tout,
trépigna Carmen en indiquant une chaise
à côté d’elle.
- Devine ce que j’ai appris au sujet de
Gabrielle qui travaille avec moi ?
- Tu veux dire « la sœur Gabrielle » ? ,
gloussa Carmen avec délectation.
- Oui, oui... Et bien, l’autre fois au bureau
nous avons commencé à parler de
la vie de couple.
Quelqu’un a demandé à Gabrielle si elle
avait un petit copain, et tu sais ce qu’elle
a répondu ? Elle a dit qu’elle attendait
le mariage !
- Non, c’est pas vrai !
- Je t’assure. Au début j’ai cru qu’elle
plaisantait mais elle a bien dit qu’elle se
préservait pour le mariage !
- Pf f, quelle bêtise ! Ricana Carmen.
Pendant ce temps, Louise et Benjamin du
service comptabilité les rejoignirent avec
30
leurs gobelets remplis de café.
- Tiens, bonjour Benjamin. Donnenous
ton avis puisque tu es un homme.
En toute honnêteté, est-ce que tu pourrais
attendre jusqu’au mariage pour
toucher une femme ?
- Non, mais tu m’as bien regardé ? Rétorqua-t-il
en bombant le torse.
Pourquoi ? Ne me dis pas que t’as l’intention
de devenir nonne…
- Jamais de la vie ! Par contre, j’en connais
une qui travaille à l’accueil téléphonique
avec moi.
- Ah oui, je vois qui c’est, intervint Louise,
on m’a dit qu’elle était assez bizarre.
- Tu m’étonnes, acquiesça Carmen. Vas-y
Micheline, raconte leur l’histoire avec
Mme Falsse.
- Ah oui ! Comme nous avons pris du
retard dans nos livraisons, Mme Falsse
nous a demandé lors d’une réunion de
travail, de dire aux clients qui nous appelleraient,
que le problème venait de la
Poste. Et là, Gabrielle a pris la parole
pour dire qu’elle ne voulait pas participer
à ce mensonge. Elle se prend pour
une sainte celle-là !
Tout le groupe pouffa de rire en regardant
Micheline d’un air incrédule.
- Quel culot ! S’indigna Benjamin.
- Attends, il y a mieux, toutes les semaines
elle observe un jour de jeûne.
- À bon ? Pour quoi faire ? Demanda