Pitet - Parc Naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne

Parc Naturel Burdinale Mehaigne
3
Buts & philosophie du Jardin
Du jardin de Charlemagne
aux jardins d’aujourd’hui
Vers l’an 800, l’empereur Charlemagne
promulgua un capitulaire comportant une
liste d’herbes dont le monarque ordonnait la
culture dans les jardins et domaines impériaux.
Cet acte législatif, rédigé en latin
médiéval, reprenait une liste de plantes
ornementales, médicinales, utilitaires, vivrières,
alimentaires, fourragères et des arbres
fruitiers. La lecture du capitulaire témoigne
de la remarquable diversité des plantes
utilisées au Moyen Age et révèle un
contraste flagrant avec la rigidité de nos jardins
modernes. Non seulement nous avons
oublié, grâce à l’évolution de la médecine,
qu’il existe un grand nombre de plantes
curatives qui étaient indispensables à l’époque,
mais nous avons aussi très souvent
banni de notre environnement immédiat
toute forme de vie spontanée. A l’image de
nos maisons où dominent les verticales, les
horizontales et les formes géométriques
simples, nous souhaitons, assez curieusement,
que nos jardins obéissent aux mêmes
règles architecturales: gazon ras sans la
moindre floraison, haies taillées en formes
géométriques, arbres au port régulier, fleurs
standardisées et plantes potagères peu
variées.
Découvrir ou redécouvrir les vertus des plantes sauvages
Revenir aux plantes sauvages, ce n’est pas retourner en arrière. En l’an 800, de nombreuses
croyances et superstitions entouraient les plantes et leurs usages. Aujourd’hui,
les progrès scientifiques ont remis en question certaines croyances populaires, mais ils
ont aussi redéfini sur des bases solides de nombreuses vertus des plantes en triant soigneusement
le vrai du faux. Mieux encore, nous découvrons aujourd’hui des propriétés
que ne soupçonnaient pas nos ancêtres. Par exemple, les plantes mellifères ne contribuent
pas seulement aux productions apicoles, mais, en apportant des ressources aux
insectes, elles contribuent indirectement à la pollinisation de nombreuses plantes cultivées,
telles que le colza, les arbres fruitiers ou divers légumes-fruits. Autre exemple : les
plantes comestibles font aujourd’hui l’objet d’investigations précises menant à la
découverte de saveurs nouvelles et d’expériences culinaires très originales. Enfin, l’analyse
chimique poussée révèle l’existence de molécules qui trouvent des applications
dans des domaines variés. Citons le pyrètre qui est à l’origine d’insecticides peu dangereux
pour les animaux à sang chaud, la digitaline, stimulant cardiaque isolé de la digitale,
etc. Toutes les plantes sauvages ont encore de nombreux secrets à nous révéler,
elles constituent un important réservoir génétique, riche en potentialités d’applications
directes ou indirectes pour l’homme.
De l’utilitaire à la conservation de la nature
En somme, toute plante sauvage est potentiellement utile pour l’homme, même si, bien
souvent, il doit lutter contre la prolifération de certaines d’entre elles, particulièrement
dans ses cultures. Mais la démarche peut dépasser le niveau de l’utilitaire pour arriver
au respect des plantes pour elles-mêmes, parce qu’elles font partie de la nature, parce
qu’elles servent de nourriture ou d’abri à des animaux variés que nous trouvons attachants,
ou simplement parce qu’elles sont belles. Cette attitude de conservation de la
nature se développe de plus en plus chez nos contemporains, des associations se sont
créées dans ce but, les pouvoirs publics participent au mouvement. Nous pouvons y
collaborer aussi, à l’échelle de notre jardin, de notre commune et bien sûr, du Parc
Naturel des Vallées de la Burdinale et de la Mehaigne.