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L’édition « à compte d’auteur » : ou le danger de l’arnaque<br />
Mon avis d’écrivain ayant testé le compte d’auteur et lu des livres édités à compte d’auteur.<br />
Mon point de vue est clair sur l’édition à compte d’auteur : cela doit être un choix réfléchi, et en aucun cas un<br />
espoir de voir son livre devenir un best-seller.<br />
L’édition à compte d’auteur est utile dans deux cas bien précis :<br />
– Un livre qui n’intéressera qu’un très petit nombre de gens (la technique de prélèvement de l’os iliaque dans<br />
la veine du rein gauche ou alors la vie de l’école Jules Ferry à Saint-Trou Lucdu du fond de la campagne) ;<br />
– Un auteur qui veut s’auto-éditer mais qui a besoin d’aide pour la plupart des démarches.<br />
Dans les deux cas, retroussez vos manches, car c’est à vous de vendre votre livre.<br />
Les arnaques courantes :<br />
– Des prix pharaoniques pour des services minimums<br />
J’ai envoyé un manuscrit à 12 maisons d’édition dont<br />
4 dites à compte d’éditeur.<br />
Pour le même livre et les mêmes services minimums<br />
:<br />
– correction orthographique du livre (pas de relecture<br />
par un comité ni de conseil de réécriture),<br />
– maquette du livre,<br />
– obtention de L’ISBN,<br />
– impression de 100 exemplaires du livre à vendre<br />
par l’auteur,<br />
– dépôt légal à la BNF,<br />
– mise en avant sur le site de la maison d’édition,<br />
j’ai eu des devis allant de 949 euros à 4 200 euros<br />
TTC. Je ne citerai pas les maisons d’édition en<br />
question.<br />
Et les services sont vraiment minimums : la correction<br />
orthographique est sommaire, voire inexistante ; le<br />
fait que vous soyez sur un catalogue de nombreux<br />
titres ne vous apporte pas la notoriété suffisante pour<br />
être à la Fnac, car votre livre est bourré de fautes et<br />
d’incohérences.<br />
L’édition «à compte d’auteur»<br />
22<br />
L’autre arnaque est ce que j’appelle le compte<br />
participatif et c’est pour moi le plus pervers :<br />
Vous êtes édité soi-disant à compte d’éditeur, mais<br />
l’éditeur vous dit que vous devez payer la maquette<br />
(largement surfacturée), la couverture ou le tirage<br />
des livres.<br />
Dans tous les cas, voici ce que vous devez connaître<br />
avant de faire votre choix :<br />
– la liste des services que l’éditeur fournit (relecture,<br />
correction, référencement sur les sites marchands,<br />
ISBN, dépôt légal à la BNF…),<br />
– le prix de la maquette,<br />
– le prix de la couverture,<br />
– le minimum de commande de livres par l’auteur,<br />
– le prix d’achat ou de rachat du stock de livres (ce<br />
prix ne doit pas être supérieur à 50 % du prix public<br />
HT du livre),<br />
– le service de presse prévu.<br />
Si l’un de ces services ne donnait pas satisfaction,<br />
ne pas hésiter à saisir les moyens légaux et les<br />
associations de consommateurs pour exiger un<br />
remboursement.<br />
Se renseigner aussi sur les tarifs des professionnels<br />
qui proposent chacun de ces services.<br />
Mon avis pour les très jeunes auteurs impatients :<br />
J’ai mis plus de cinq ans avant de trouver un éditeur alors ne vous découragez pas au bout d’un an de recherche.<br />
La crise est passée par là et les éditeurs hésiteront à publier le roman d’un auteur peu expérimenté. Profitez<br />
de ce temps pour peaufiner votre ouvrage, et le faire lire par une dizaine de personnes qui ne vous feront pas<br />
de cadeaux.