TITRES ET TRAVAUX - IMEP

conjointe du retrait glaciaire, de la vitesse de colonisation végétale et des changements de végétation
seront entreprises à moyenne et à haute altitude.
L'enregistrement le plus complet des changements climatiques qui sont intervenus entre 25 ka et
10 ka BP, apparaît dans la séquence de Barbazan (Andrieu, 1991; Andrieu et al., 1993). La courbe du δ
18 O de cette séquence témoigne de fluctuations climatiques parfaitement concordantes avec celles
déduites de la séquence isotopique de Vostok (Jouzel, 1999): enregistrement synchrone de trois
maximums de froid à 21, 18 et 15 ka cal. BP. Le maximum de 21 ka cal. BP est unanimement corrélé au
"Last Glacial Maximum: LGM) par les paléoclimatologues. Certaines données continentales comme
celles livrées par les Pyrénées (Andrieu et al., 1988) et les Alpes du nord (glacier du Rhône: Nicoud et al,
1988 et travaux en cours) montrent qu'à cette date, les glaciers würmiens étaient déja bien en retrait de
leurs moraines frontales. De nouvelles recherches ont démarré (F. Guiter, thésard IMEP) sur le complexe
morainique et glaciolacustre qui borde la rive sud du lac Léman, en partenariat avec les géologues
quaternaristes de l'Université de Chambéry afin de caractériser plus finement les dynamiques conjointes
de retrait de la langue glaciaire du Rhône, et de colonisation végétale des terres libérées des glaces.
Dans les Pyrénées méditerranéennes, des études conjuguées du contenu en pollen, macrorestes
végétaux et d'insectes de sites étagés entre 1500 m et 2000 m d'altitude sont menées à bien dans le but de
retracer les variations altitudinales de la limite supérieure de la forêt à partir de 15 ka BP. Les
séquences étudiées proviennent de deux vallées glaciaires: 1) la vallée de la Têt (site de La Borde, Ponel
et al., 1999, et du Racou, Guiter et al., 2000 et soumis à J.Q.S.); 2) la vallée de la Bruyante (sites de
Soucarade et de La Restanque, Reille et Andrieu, 1993). De nouvelles recherches associant une approche
palynologique et entomologiques (P. Ponel) ont été entreprises sur un profil prélevés à La Restanque. La
publication du résultat de ces travaux est prévue courant 2003.
Le pourtour méditerranéen: la Provence et l'Afrique du nord
Le principal objectif des travaux que nous avons entrepris en Méditerranée occidentale est
d'estimer la part de responsabilité de l'Homme et celle du climat dans la structuration des végétations
méditerranéennes actuelles. L'étude croisée du contenu pollinique et en sclérites d'insectes a été
entreprise sur plusieurs profils choisis dans l’axe rhodanien (La Calade, Andrieu-Ponel et al, 2000,
Marais des Baux, Andrieu-Ponel et al, 2000, Courthézon, Andrieu et al., 1997, La Camargue) et dans le
Centre-Var (Tourves, Andrieu-Ponel et Ponel, 1999). Ces données biologiques montrent que la précocité
et l'intensité de la pression humaine sur les écosystèmes forestiers méditerranéens sont à l'origine de la
physionomie du paysage actuel et de l'explosion de la diversité taxonomique des communautés
végétales et d'insectes. La séquence de la Calade, dont la base est contemporaine de l'arrivée des
premières communautés gréco-romaine en terres provençales, montre qu'il y a 2000 ans, le paysage était
aussi déforesté que de nos jours. Dans la séquence des Baux, le fait le plus remarquable concerne
l'enregistrement d'un épisode forestier contemporain de l'Atlantique au sein duquel la sapinière ainsi que
la hêtraie jouaient un rôle de premier plan à basse altitude. La sapinière à Buxus étaient également
une des composantes principales du paysage provençal comme l'indiquent les assemblages polliniques de
la séquence littorale de Berre (Andrieu, non publié) dont la base est d'un âge antérieur à 36 ka BP.
En Afrique du nord, l'histoire de la végétation n'est connue que dans ses grands traits. Une des
séquences polliniques les plus remarquables est celle de Garrat El Ouez (marais d'El Kala, N.E. algérien),
datée de 16 ka à la base, qui témoigne de l'existence de forêts de cèdres pendant le Tardiglaciaire, dans
une région qui, de nos jours, en est totalement dépourvue. Les occurrences de hêtre enregistrées à la
même époque pourraient être le signe de l'extension passée de la hêtraie, actuellement absente
d'Afrique du nord. Ces nouvelles études ont été entreprises en collaboration avec M. Reille et M.
Benslama, l'initiateur de ces travaux (Benslama et al., 1999; Benslama et al., en cours). D'autres
recherches paléoécologiques seront menées à bien dans l'ensemble de l'Afrique du nord, au Maroc en
particulier.
Le Massif Central
Le Velay constitue l'un des ateliers les plus remarquables pour l'étude des anciens
environnements. L'histoire de la végétation et des changements climatiques des 450 000 dernières
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