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<strong>Hypertexte</strong><br />
http://www.greenpeace.org/raw/image_full/france/photosvideos/photos/le-logo-esso-parodie-par-green<br />
<strong>Hypertexte</strong>
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://www.casseursdepub.org/images/2001rsm_af.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://cpolitic.files.wordpress.com/2008/07/sarkocola_ld.jpg
Hypotexte<br />
http://danycab.aliceblogs.fr/Y_a_bon.jpg<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://www.medium4you.be/local/cache-vignettes/L397xH579/15867780jpg-5b3b-24f9b.jpg
Hypotexte<br />
http://www.michelin.ch/ch/ImageServlet?imageCode=1113798935&codeSite=CH<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
Peintre, sculpteur et plasticien, Bruno Peinado (1970) trouve son inspiration dans<br />
des (sub)cultures et des styles très divers : gothique, disco, trash, punk,<br />
minimalisme…C’est que,pour lui, les cultures ne cessent de se mélanger.<br />
Il rejette les notions de « nouveau » et d’« originalité » et leur substitue celle<br />
d’ »association ». Son travail ? Associer icônes, logos, marques, slogans… pour<br />
créer de nouvelles images, nouvelles pare leurs couleurs, leur matériau et leur<br />
signification. Après quoi, il les renvoie à la société accompagnée d’un clin d’œil.<br />
THE BIG ONE WORLD (2000)<br />
http://cpasdelacom.com/blog/images/kreyol/n697091901_1762912_285677.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://www.enregistrersous.com/images/112266393720070809140603.jpg<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://rvrenard.files.wordpress.com/2009/04/martine-na-pas-de-culotte.jpg
Ole AHLBERG<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://forbiddenplanet.co.uk/blog/wp-content/uploads/2007/10/Ole%20Ahlberg%20Thompson%20Twins%20Tintin%20Magritte.jpg<br />
GOLCONDE (1953)<br />
Hypotexte<br />
http://www.greatmodernpictures.com/07mgM01lg.jpg
Ole AHLBERG<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://forbiddenplanet.co.uk/blog/wp-content/uploads/2007/10/Ole%20Alhlberg%20Tintin.jpg
Hypotexte<br />
Léonard de Vinci (1452-1519), avec La Joconde, a peint le portrait qui,<br />
depuis des siècles, est considéré comme le chef-d’œuvre absolu. Qu’estce<br />
qui explique cela ? « Ce qui nous frappe (…) c’est l’apparence de vie<br />
du personnage. Mona Lisa nous regarde et nous croyons saisir sa<br />
pensée. Comme un être vivant, elle semble presque changer devant nos<br />
yeux, et son visage nous apparaît presque différent chaque fois que nous<br />
y revenons. Devant le tableau, l’effet est extraordinaire. Nous lisons<br />
parfois dans ses yeux une nuance de moquerie et parfois nous<br />
percevons de la mélancolie dans son sourire. »<br />
E.H. GOMBRICH, Histoire de l’art, Phaidon, 1994.<br />
http://www.scientistsofamerica.com/images/Mona_Lisa.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
On ne peut appréhender l’œuvre de Marcel Duchamp (1887-1968) sans<br />
souligner l’importance du mouvement Dada. Face aux horreurs de la<br />
Première guerre mondiale, les dadaïstes hurlent leur dégoût et leur<br />
désespoir. La folie meurtrière du conflit est selon eux la preuve de l’échec<br />
de la notion même de progrès. Dada se livre à une attaque en règle de la<br />
civilisation qui a produit cette horreur. Il s’agit donc de remettre en cause<br />
le langage, les images et les valeurs prétendument impérissables de cette<br />
civilisation. Les armes de Dada : le goût du jeu et des scandales<br />
jubilatoires.<br />
Marcel Duchamp, artiste hors du commun, a constamment fait preuve<br />
d’indépendance, d’originalité et d’ironie. Il n’a cessé de remettre en<br />
question les valeurs artistiques « éternelles » tout en se dressant contre<br />
l’ennui de la répétition et la dégradation de l’œuvre d’art assimilée à une<br />
marchandise. Son œuvre est une réflexion ininterrompue sur l’art,<br />
réflexion si novatrice qu’elle a transformé radicalement le concept d’art<br />
lui-même.<br />
JOCONDE AUX MOUSTACHES (1919)<br />
http://www.mus.ulaval.ca/lacasse/cours/Seminaires/Oeuvre/Images/duchampLHOOQ.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Fernand Léger(1881-1955) est le petit-fils de paysans normands qui choisit de<br />
peindre non pas les merveilles de la campagne, mais celles du monde<br />
technique. Un moment communiste par conviction, il rêve d’un art populaire,<br />
d’un art pour tous.<br />
Sur le plan pictural, Fernand Léger travaille à représenter des objets dans<br />
l’espace sans aucun support de représentation.<br />
La Joconde aux clés (1930)<br />
http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/images/pages/bitmaps/leg_5_94DE59775.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Robert Filliou est un poète et un plasticien français (1926-1987). A l’instar de ses<br />
compagnons du mouvement Fluxus, Filliou rejette systématiquement les<br />
institutions et la notion même d’art. A cette dernière, il faut, selon lui, substituer<br />
celle de création permanente. L’artiste doit libérer sa créativité, abolir les<br />
frontières entre l’art et la vie, se livrer à une exploration constante et joyeuse. Et<br />
le faire doit l’emporter sur le savoir-faire.<br />
Filliou, pour créer, utilise à peu près tout ce qui lui tombe sous la main, du<br />
carton, du fil de fer, des objets banals… Son but : que ses œuvres soient des<br />
« pistes de décollage pour la pensée ».<br />
LA JOCONDE EST DANS LES ESCALIERS (1969)<br />
http://papou.blog.lemonde.fr/files/2009/02/passezmoilafilliou.1233740878.JPG
<strong>Hypertexte</strong><br />
Fernando Botero (1932) est l’artiste latino-américain le plus coté du monde. Son style<br />
très particulier caractérisé par l’exagération des proportions, la monumentalité et la<br />
rondeur des formes fait que ses œuvres sont reconnaissables au premier coup<br />
d’œil.S’il se veut critique et engagé socialement, il refuse toute violence. Il stigmatise la<br />
bourgeoisie mais en usant d’une douce ironie.<br />
Botero est un grand admirateur des artistes de la Renaissance. Durant un séjour à<br />
Madrid, l’artiste reproduit les toiles des grands maîtres, puis, à son retour, il se met à<br />
revisiter ces toiles afin de les présenter sous un autre jour. Plusieurs classiques sont<br />
ainsi revisités au fil des ans. Parmi ceux-ci, citons Les époux Arnolfini de van Eyck, La<br />
Joconde de Léonard de Vinci, et de nombreuses toiles de Velásquez.<br />
MONA LISA (1959)<br />
http://papou.blog.lemonde.fr/files/2008/01/passezmoilabotero.1201493964.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Dans sa jeunesse, Marcel Gotlib (1934) raffole des œuvres de<br />
Walt Disney, notamment de Pinocchio. Dessinateur précoce, il<br />
agrémente ses rédactions de dessins qui lui valent… des points<br />
supplémentaires de la part de ses professeurs.<br />
Collaborateur au journal Pilote, il travaille avec René Goscinny qui<br />
apprécie son humour et l’encourage à publier des albums. C’est<br />
ainsi que naîtra la Rubrique à brac qui sera reconnue pour son<br />
originalité.<br />
Dans les années 70, il fonde avec Claire Brétecher L’écho des<br />
savanes.
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://www.tranchesdunet.com/wp-content/gallery/joconde/joconde-simpsons.jpeg
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://media.koreus.com/200706/15image-insolite01-mini.jpg<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://galsungen.free.fr/trucalacon/Vrac/joconde.jpg
Hypotexte<br />
Jean Van Eyck (vers 1390- 1441) est un peintre flamand qui travaille à<br />
Bruges au moment où cette ville connaît une grande prospérité.<br />
Ses œuvres les plus célèbres sont Le portrait des Arnolfini et L’Agneau<br />
mystique.<br />
Il porte la technique de la peinture à l’huile à sa perfection si bien que<br />
très longtemps on a cru qu’il en était l’inventeur.<br />
Il excelle à reproduire la réalité dans ses moindres détails et il n’a pas<br />
son pareil pour le rendu des étoffes.<br />
LE PORTRAIT DES ARNOLFINI, 1434.<br />
http://artbite.fr/sites/artbite.fr/local/cache-vignettes/L600xH824/artbite.a205.jan.van.Eyck.Arnolfini-ab658.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Fernando Botero (1932) est l’artiste latino-américain le plus coté du monde.Son style<br />
très particulier caractérisé par l’exagération des proportions, la monumentalité et la<br />
rondeur des formes fait que ses œuvres sont reconnaissables au premier coup<br />
d’œil.S’il se veut critique et engagé socialement, il refuse toute violence. Il stigmatise la<br />
bourgeoisie mais en usant d’une douce ironie.<br />
Botero est un grand admirateur des artistes de la Renaissance. Durant un séjour à<br />
Madrid, l’artiste reproduit les toiles des grands maîtres, puis, à son retour, il se met à<br />
revisiter ces toiles afin de les présenter sous un autre jour. Plusieurs classiques sont<br />
ainsi revisités au fil des ans. Parmi ceux-ci, citons Les époux Arnolfini de van Eyck, La<br />
Joconde de Léonard de Vinci, et de nombreuses toiles de Velásquez.<br />
LES EPOUX ARNOLFINI<br />
http://leclectisme.files.wordpress.com/2009/07/aw2001thearnolfiniposters.jpg
Joe Dassin (1938-1980)<br />
L’ETE INDIEN<br />
Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là<br />
Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci<br />
C'était l'automne, un automne où il faisait beau<br />
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique<br />
Là-bas on l'appelle l'été indien<br />
Mais c'était tout simplement le nôtre<br />
Avec ta robe longue tu ressemblais<br />
À une aquarelle de Marie Laurencin (1)<br />
Et je me souviens, je me souviens très bien<br />
De ce que je t'ai dit ce matin-là<br />
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité<br />
On ira où tu voudras, quand tu voudras<br />
Et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort<br />
Toute la vie sera pareille à ce matin<br />
Aux couleurs de l'été indien<br />
Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne<br />
Mais c'est comme si j'y étais. Je pense à toi.<br />
Où es-tu? Que fais-tu? Est-ce que j'existe encore pour toi?<br />
Je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune<br />
Tu vois, comme elle je reviens en arrière<br />
Comme elle je me couche sur le sable<br />
Et je me souviens, je me souviens des marées hautes<br />
Du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer<br />
Il y a une éternité, un siècle, il y a un an<br />
On ira où tu voudras, quand tu voudras<br />
Et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort<br />
Toute la vie sera pareille à ce matin<br />
Aux couleurs de l'été indien<br />
Joe DASSIN, 1975<br />
Hypotexte<br />
(1) Peintre française (1883-1956). Portraitiste officielle du milieu mondain féminin. Elle affectionne les couleurs<br />
suaves et les silhouettes féminines allongées et gracieuses.
LE TUBE DE L’HIVER<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
Guy Bedos (1934) est un humoriste, un acteur et un scénariste français. Dans ses<br />
spectacles, il se livre à une satire politique constamment remise à jour. Il y fustige les<br />
hommes politiques de droite, mais il ne se prive pas d’égratigner ses « amis » de<br />
gauche…<br />
Tu sais, j'ai jamais autant dégusté qu'avec toi, cette année-là.<br />
Je me souviens de ce matin de décembre.<br />
Il faisait froid à en crever.<br />
C'était l'hiver.<br />
Évidemment puisqu'on était en décembre.<br />
Je me suis jamais autant pelé que ce matin-là.<br />
C'était l'hiver.<br />
Oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais dans la chanson, comme on s'adresse à des débiles, on répète les trucs<br />
plusieurs fois.<br />
C'était l'hiver.<br />
Un hiver comme il n'en existe que dans le Bassin parisien, en banlieue-est, quand on habite Pontault-<br />
Combault, allée des Mimosas, aha, et que, la veille, il a fallu se taper le métro jusqu'à la porte de Vincennes,<br />
attraper l'autocar conduit par un chauffeur alcoolique qui te fait gicler douze bornes plus loin, en pleine nature,<br />
et qu'on en a encore six à se farcir à pattes, de la gadoue plein les baskets, pour retrouver la piaule<br />
dégueulasse où tu m'attendais, mon amour.<br />
Avec ton peignoir crasseux, tu ressemblais à une eau-forte de Jérôme Bosch, quand il se laissait aller à<br />
barbouiller n'importe quoi, n'importe comment, les soirs de déprime.<br />
C'était l'hiver.<br />
Je me souviens.<br />
Toi.<br />
Moi.<br />
Moi.<br />
Toi.<br />
Toi et moi.<br />
Moi et toi.<br />
Enfin, nous, quoi.<br />
On avançait sur ce terrain vague, main dans la main. Tu me suppliais de ne pas trop serrer, à cause des<br />
engelures. On s'embrassait parmi les détritus, ça faisait de la buée, et je te prêtais mon Kleenex pour que tu<br />
puisses te moucher pendant que tu chialais. Je me souviens de ce que je t'ai dit ce matin-là.<br />
On ira où tu voudras quand tu voudras.<br />
A part qu'avec le loyer, la bouffe et les transports à payer, et le chômage qui nous tombe sur la gueule, eh<br />
ben, on est dans la merde, mon amour.<br />
Et c'est ce matin-là que tu m'as avoué que tu étais en cloque et je t'ai filé deux claques dans le nez pour que<br />
tu fasses attention la prochaine fois.<br />
Mais comme on pouvait pas non plus s'offrir un avortement en Suisse ou en Angleterre, on a trouvé une dame<br />
très serviable qui nous a fait ça pour pas trop cher, à Bobigny.<br />
Je me souviens.<br />
Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'hiver.<br />
Je m'en souviens comme si j'y étais.<br />
Ça fera pas le tube de l'été.<br />
Mais comme c'était l'hiver, ça fera peut-être le tube de l'hiver.<br />
C'était l'hiver.<br />
C'était l'hiver...<br />
Guy BEDOS, 1975
Hypotexte<br />
Jean de La Fontaine (1621-1695) est sans conteste le plus célèbre fabuliste<br />
de la littérature française.<br />
A l’instar des auteurs antiques dont il s’inspire et qui servent de modèles<br />
aux écrivains classiques, La Fontaine a pour idéal littéraire d’être utile et, en<br />
même temps, de plaire à ses lecteurs. Ses fables sont des récits courts et<br />
plaisants, pleins de trouvailles et qui illustrent une morale dont chacun peut<br />
tirer profit.<br />
LA CIGALE ET LA FOURMI<br />
La Cigale, ayant chanté<br />
Tout l’Été,<br />
Se trouva fort dépourvue<br />
Quand la Bise fut venue.<br />
Pas un seul petit morceau<br />
De mouche ou de vermisseau.<br />
Elle alla crier famine<br />
Chez la Fourmi sa voisine,<br />
La priant de lui prêter<br />
Quelque grain pour subsister<br />
Jusqu’à la saison nouvelle.<br />
« Je vous paierai, lui dit-elle,<br />
Avant l’Août, foi d’animal,<br />
Intérêt et principal. »<br />
La Fourmi n’est pas prêteuse :<br />
C’est là son moindre défaut.<br />
« Que faisiez-vous au temps chaud ?<br />
Dit-elle à cette emprunteuse.<br />
— Nuit et jour à tout venant<br />
Je chantais, ne vous déplaise.<br />
— Vous chantiez ? j’en suis fort aise :<br />
Eh bien ! dansez maintenant. »<br />
Jean DE LA FONTAINE
LA FOURMI ET LA CIGALE<br />
La fourmi, ayant stocké<br />
Tout l’hiver,<br />
Se trouva fort encombrée<br />
Quand le soleil fut venu :<br />
Qui lui prendrait ces morceaux<br />
De mouche ou de vermisseaux ?<br />
Elle tenta de démarcher<br />
Chez la cigale sa voisine ,<br />
La poussant à s’acheter<br />
Quelque grain pour subsister<br />
Jusqu’à la saison prochaine.<br />
« Vous me paierez, lui dit-elle,<br />
Après l’août, foi d’animal,<br />
Intérêt et principal. »<br />
La Cigale n’est pas gourmande<br />
C’est là son moindre défaut.<br />
Que faisiez-vous au temps froid ?<br />
Dit-elle à cette amasseuse.<br />
− Nuit et jour à tout venant<br />
Je stockais, ne vous déplaise.<br />
− Vous stockiez ? j’en suis fort aise ;<br />
Eh bien ! soldez maintenant.<br />
Françoise SAGAN<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
Françoise Sagan (1935-2004) n’a que dix-huit ans lorsqu’elle publie Bonjour<br />
tristesse qui connaît un énorme succès de librairie. Au total, elle écrira une<br />
cinquantaine de romans traitant en général de la vie mondaine et superficielle<br />
des happy few.<br />
Elle travaille aussi pour le théâtre et le cinéma.<br />
Lorsqu’elle rédige elle-même son épitaphe, voici ce qu’elle écrit : « Sagan,<br />
Françoise. Fit son apparition en 1954 avec un mince roman, Bonjour Tristesse,<br />
qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre<br />
également agréables et bâclées ne fut un scandale que pour elle-même. »
<strong>Hypertexte</strong><br />
Pierre Perret (1934) est auteur, compositeur et interprète de chansons française.<br />
Sa singularité tient notamment à son répertoire tantôt grivois, tantôt engagé, tantôt<br />
faussement naïf.<br />
LA CIGALE ET LA FOURMI<br />
La Cigale reine du hit-parade<br />
Gazouilla durant tout l'été<br />
Mais un jour ce fut la panade<br />
Et elle n'eut plus rien à becqueter.<br />
Quand se pointa l'horrible hiver<br />
Elle n'avait pas même un sandwich,<br />
À faire la manche dans l'courant d'air<br />
La pauvre se caillait les miches.<br />
La Fourmi qui était sa voisine<br />
Avait de tout, même du caviar.<br />
Malheureusement cette radine<br />
Lui offrit même pas un carambar.<br />
- Je vous paierai, dit la Cigale,<br />
J'ai du blé sur un compte en Suisse.<br />
L’autre lui dit : Z'aurez peau d'balle,<br />
Tout en grignotant une saucisse.<br />
- Que faisiez-vous l'été dernier ?<br />
- Je chantais sans penser au pèze.<br />
- Vous chantiez gratos, pauvre niaise<br />
Eh bien guinchez maintenant !<br />
Moralité :<br />
Si tu veux vivre de chansons<br />
Avec moins de bas que de hauts<br />
N'oublie jamais cette leçon :<br />
Il vaut mieux être imprésario !<br />
Pierre PERRET, Le Petit Perret des Fables<br />
Tome 1, "Fables géométriques", Paris, Ed. Lattès, 1991
Hypotexte<br />
Jean de La Fontaine (1621-1695) est sans conteste le plus célèbre fabuliste<br />
de la littérature française.<br />
A l’instar des auteurs antiques dont il s’inspire et qui servent de modèles<br />
aux écrivains classiques – La Fontaine a pour idéal littéraire d’être utile et,<br />
en même temps, de plaire à ses lecteurs. Ses fables sont des récits courts<br />
et plaisants, pleins de trouvailles, qui illustrent une morale dont chacun peut<br />
tirer profit.<br />
LE SAVETIER ET LE FINANCIER<br />
Un Savetier chantait du matin jusqu'au soir :<br />
C'était merveilles de le voir,<br />
Merveilles de l'ouïr ; il faisait des passages,<br />
Plus content qu'aucun des sept sages.<br />
Son voisin au contraire, étant tout cousu d'or,<br />
Chantait peu, dormait moins encor.<br />
C'était un homme de finance.<br />
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,<br />
Le Savetier alors en chantant l'éveillait,<br />
Et le Financier se plaignait,<br />
Que les soins de la Providence<br />
N'eussent pas au marché fait vendre le dormir,<br />
Comme le manger et le boire.<br />
En son hôtel il fait venir<br />
Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,<br />
Que gagnez-vous par an ? - Par an ? Ma foi, Monsieur,<br />
Dit avec un ton de rieur,<br />
Le gaillard Savetier, ce n'est point ma manière<br />
De compter de la sorte ; et je n'entasse guère<br />
Un jour sur l'autre : il suffit qu'à la fin<br />
J'attrape le bout de l'année :<br />
Chaque jour amène son pain.<br />
- Eh bien que gagnez-vous, dites-moi, par journée ?<br />
- Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours ;<br />
(Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes,)<br />
Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours<br />
Qu'il faut chômer ; on nous ruine en Fêtes.<br />
L'une fait tort à l'autre ; et Monsieur le Curé<br />
De quelque nouveau Saint charge toujours son prône.<br />
Le Financier riant de sa naïveté<br />
Lui dit : Je vous veux mettre aujourd'hui sur le trône.<br />
Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,<br />
Pour vous en servir au besoin.<br />
Le Savetier crut voir tout l'argent que la terre<br />
Avait depuis plus de cent ans<br />
Produit pour l'usage des gens.<br />
Il retourne chez lui : dans sa cave il enserre<br />
L'argent et sa joie à la fois.<br />
Plus de chant ; il perdit la voix<br />
Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines.<br />
Le sommeil quitta son logis,<br />
Il eut pour hôtes les soucis,<br />
Les soupçons, les alarmes vaines.<br />
Tout le jour il avait l'œil au guet ; et la nuit,<br />
Si quelque chat faisait du bruit,<br />
Le chat prenait l'argent : à la fin le pauvre homme<br />
S'en courut chez celui qu'il ne réveillait plus !<br />
Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,<br />
Et reprenez vos cent écus.<br />
Jean DE LA FONTAINE, 1678
<strong>Hypertexte</strong><br />
Dans sa jeunesse, Marcel Gotlib (1934) raffole des œuvres de<br />
Walt Disney, notamment de Pinocchio. Dessinateur précoce, il<br />
agrémente ses rédactions de dessins qui lui valent… des points<br />
supplémentaires de la part de ses professeurs.<br />
Collaborateur au journal Pilote, il travaille avec René Goscinny<br />
qui apprécie son humour et l’encourage à publier des albums.<br />
C’est ainsi que naîtra la Rubrique à brac qui sera reconnue pour<br />
son originalité.<br />
Dans les années 70, il fonde avec Claire Brétecher L’écho des<br />
savanes.
Hypotexte<br />
Jean de La Fontaine (1621-1695) est sans conteste le plus célèbre fabuliste<br />
de la littérature française.<br />
A l’instar des auteurs antiques dont il s’inspire et qui servent de modèles<br />
aux écrivains classiques – La Fontaine a pour idéal littéraire d’être utile et,<br />
en même temps, de plaire à ses lecteurs. Ses fables sont des récits courts<br />
et plaisants, pleins de trouvailles, qui illustrent une morale dont chacun peut<br />
tirer profit.<br />
LE CHENE ET LE ROSEAU<br />
Le Chêne un jour dit au Roseau :<br />
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;<br />
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.<br />
Le moindre vent, qui d'aventure<br />
Fait rider la face de l'eau,<br />
Vous oblige à baisser la tête :<br />
Cependant que mon front, au Caucase pareil,<br />
Non content d'arrêter les rayons du soleil,<br />
Brave l'effort de la tempête.<br />
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.<br />
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage<br />
Dont je couvre le voisinage,<br />
Vous n'auriez pas tant à souffrir :<br />
Je vous défendrais de l'orage ;<br />
Mais vous naissez le plus souvent<br />
Sur les humides bords des Royaumes du vent.<br />
La nature envers vous me semble bien injuste.<br />
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,<br />
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.<br />
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.<br />
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici<br />
Contre leurs coups épouvantables<br />
Résisté sans courber le dos ;<br />
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,<br />
Du bout de l'horizon accourt avec furie<br />
Le plus terrible des enfants<br />
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.<br />
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.<br />
Le vent redouble ses efforts,<br />
Et fait si bien qu'il déracine<br />
Celui de qui la tête au Ciel était voisine<br />
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.<br />
Jean DE LA FONTAINE, Fables, Livre I, 1668
<strong>Hypertexte</strong><br />
Jean Anouilh (1910-1987) est un écrivain et dramaturge français dont la<br />
pièce la plus célèbre s’intitule Antigone, relecture moderne de la tragédie de<br />
Sophocle.<br />
En 1962, Anouilh publie un recueil de fables. Certaines sont des créations<br />
originales, d’autres sont largement inspirées de celles de Jean de La<br />
Fontaine.<br />
« Ces fables ne sont que le plaisir d’un été. Je voudrais qu’on les lise aussi<br />
vite et aussi facilement que je les ai faites et, si on y prend un peu de plaisir<br />
– ajouté au mien – il justifiera amplement cette entreprise futile. »<br />
LE CHENE ET LE ROSEAU<br />
Le chêne un jour dit au roseau :<br />
« N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable ?<br />
La morale en est détestable ;<br />
Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots.<br />
Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop,<br />
Le pli de l'humaine nature ? »<br />
« Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau ;<br />
Le vent qui secoue vos ramures<br />
(Si je puis en juger à niveau de roseau)<br />
Pourrait vous prouver, d'aventure,<br />
Que nous autres, petites gens,<br />
Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents,<br />
Dont la petite vie est le souci constant,<br />
Résistons pourtant mieux aux tempêtes du monde<br />
Que certains orgueilleux qui s'imaginent grands. »<br />
Le vent se lève sur ses mots, l'orage gronde.<br />
Et le souffle profond qui dévaste les bois,<br />
Tout comme la première fois,<br />
Jette le chêne fier qui le narguait par terre.<br />
« Hé bien, dit le roseau, le cyclone passé -<br />
Il se tenait courbé par un reste de vent -<br />
Qu'en dites-vous donc mon compère ?<br />
(Il ne se fût jamais permis ce mot avant)<br />
Ce que j'avais prédit n'est-il pas arrivé ? »<br />
On sentait dans sa voix sa haine<br />
Satisfaite. Son morne regard allumé.<br />
Le géant, qui souffrait, blessé,<br />
De mille morts, de mille peines,<br />
Eut un sourire triste et beau ;<br />
Et, avant de mourir, regardant le roseau,<br />
Lui dit : « Je suis encore un chêne. »<br />
© Les Editions de la Table Ronde, 1962.
Hypotexte<br />
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est une poétesse romantique française.<br />
Fille d’une famille ruinée par la Révolution, elle mena une vie tumultueuse, ponctuée<br />
par des drames personnels très douloureux. Peu après la publication de son premier<br />
recueil de vers, elle commence à jouir d’une certaine notoriété et se voit estimée par<br />
des poètes romantiques de renom comme Lamartine, Vigny et Hugo.<br />
LES ROSES DE SAADI<br />
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses,<br />
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes<br />
Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir.<br />
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées<br />
Dans le vent, à la mer s'en sont allées.<br />
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir.<br />
La vague en a paru rouge et comme enflammée.<br />
Ce soir, ma robe encore en est toute embaumée....<br />
Respires-en sur moi, l'odorant souvenir.<br />
Poésies inédites.
<strong>Hypertexte</strong><br />
Dans sa jeunesse, Marcel Gotlib (1934) raffole des œuvres de<br />
Walt Disney, notamment de Pinocchio. Dessinateur précoce, il<br />
agrémente ses rédactions de dessins qui lui valent… des points<br />
supplémentaires de la part de ses professeurs.<br />
Collaborateur au journal Pilote, il travaille avec René Goscinny qui<br />
apprécie son humour et l’encourage à publier des albums. C’est<br />
ainsi que naîtra la Rubrique à brac qui sera reconnue pour son<br />
originalité.<br />
Dans les années 70, il fonde avec Claire Brétecher L’écho des<br />
savanes.
PATER NOSTER<br />
Notre Père<br />
Qui êtes aux Cieux,<br />
Que Votre Nom soit Sanctifié,<br />
Que Votre règne arrive,<br />
Que Votre Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel<br />
Donnez-nous aujourd’hui, notre pain de ce jour,<br />
Pardonnez-nous nos offenses<br />
comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés,<br />
Et ne nous laissez pas succomber à la tentation mais délivrez-nous du mal<br />
Amen<br />
Notre-Père<br />
Hypotexte
<strong>Hypertexte</strong><br />
Né en 1900 à Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert appartient à une famille de<br />
petits-bourgeois très attachés à la religion et aux convenances. Dès l’âge de 15 ans,<br />
il prend ses distances avec son milieu d’origine pour vivre de petits boulots.<br />
En 1922, il fréquente des écrivains surréalistes. Ces derniers rejettent les valeurs<br />
établies, la famille, la patrie, la religion, les convenances… Ces artistes rebelles<br />
adorent choque , mais ils veulent aussi susciter interrogation et réflexion. Prévert<br />
conservera pendant toute sa vie cet esprit contestataire.<br />
En 1945, il publie Paroles, son recueil de poèmes le plus célèbre. qui connaît<br />
immédiatement un énorme succès.<br />
PATER NOSTER<br />
Notre Père qui êtes au cieux<br />
Restez-y<br />
Et nous nous resterons sur la terre<br />
Qui est quelquefois si jolie<br />
Avec ses mystères de New York<br />
Et puis ses mystères de Paris<br />
Qui valent bien celui de la Trinité<br />
Avec son petit canal de l’Ourcq<br />
Sa grande muraille de Chine<br />
Sa rivière de Morlaix<br />
Ses bêtises de Cambrai<br />
Avec son océan Pacifique<br />
Et ses deux bassins aux Tuileries<br />
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets<br />
Avec toutes les merveilles du monde<br />
Qui sont là<br />
Simplement sur la terre<br />
Offertes à tout le monde<br />
Éparpillées<br />
Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles<br />
Et qui n’osent se l’avouer<br />
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer<br />
Avec les épouvantables malheurs du monde<br />
Qui sont légion<br />
Avec leurs légionnaires<br />
Avec leurs tortionnaires<br />
Avec les maîtres de ce monde<br />
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres<br />
Avec les saisons<br />
Avec les années<br />
Avec les jolies filles et avec les vieux cons<br />
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.<br />
Jacques PREVERT, Paroles
<strong>Hypertexte</strong><br />
Max Ernst(1891-1976) est un peintre et sculpteur allemand qui fut<br />
une figure majeure de Dada et du surréalisme.<br />
Il se propose de mettre en évidence les sentiments et les idées<br />
refoulés, de visualiser l’existence humaine, absurde,<br />
contradictoire, horrible et comique sans s’arrêter aux tabous<br />
d’aucune sorte.<br />
LA VIERGE CORRIGEANT L’ENFANT JÉSUS DEVANT TROIS TÉMOINS : ANDRÉ BRETON, PAUL ELUARD ET LE<br />
PEINTRE (1926)<br />
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-tracesdusacre/images/xl/Ernst-vierge.jpg
LA VIERGE AU LONG COU (1535)<br />
Hypotexte<br />
Girolamo Francesco Maria Mazzola ou Mazzuoli dit il Parmigianino surnommé le Parmesan en français<br />
( 1503 - 1540),<br />
http://histoiredelart.net/images/courants/manierisme/Parmesan-Vierge_long_coup-1540.jpg
Sur mes cahiers d'écolier<br />
Sur mon pupitre et les arbres<br />
Sur le sable sur la neige<br />
J'écris ton nom<br />
Sur toutes les pages lues<br />
Sur toutes les pages blanches<br />
Pierre sang papier ou cendre<br />
J'écris ton nom<br />
Sur les images dorées<br />
Sur les armes des guerriers<br />
Sur la couronne des rois<br />
J'écris ton nom<br />
Sur la jungle et le désert<br />
Sur les nids sur les genêts<br />
Sur l'écho de mon enfance<br />
J'écris ton nom<br />
Sur les merveilles des nuits<br />
Sur le pain blanc des journées<br />
Sur les saisons fiancées<br />
J'écris ton nom<br />
Sur tous mes chiffons d'azur<br />
Sur l'étang soleil moisi<br />
Sur le lac lune vivante<br />
J'écris ton nom<br />
Sur les champs sur l'horizon<br />
Sur les ailes des oiseaux<br />
Et sur le moulin des ombres<br />
J'écris ton nom<br />
Sur chaque bouffée d'aurore<br />
Sur la mer sur les bateaux<br />
Sur la montagne démente<br />
J'écris ton nom<br />
Hypotexte<br />
Paul Eluard (1895-1952 ) fut un des piliers du surréalisme. Toute sa vie fut marquée<br />
par la poésie et l’engagement politique, indissociables l’un de l’autre.<br />
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il participe à la Résistance. Son poème<br />
« Liberté » sera parachuté au-dessus de la France à des milliers d’exemplaires par<br />
l’aviation anglaise.<br />
LIBERTE<br />
Sur la mousse des nuages<br />
Sur les sueurs de l'orage<br />
Sur la pluie épaisse et fade<br />
J'écris ton nom<br />
Sur la vitre des surprises<br />
Sur les lèvres attentives<br />
Bien au-dessus du silence<br />
J'écris ton nom<br />
Sur mes refuges détruits<br />
Sur mes phares écroulés<br />
Sur les murs de mon ennui<br />
J'écris ton nom<br />
Sur l'absence sans désirs<br />
Sur la solitude nue<br />
Sur les marches de la mort<br />
J'écris ton nom<br />
Sur la santé revenue<br />
Sur le risque disparu<br />
Sur l'espoir sans souvenir<br />
J'écris ton nom<br />
Et par le pouvoir d'un mot<br />
Je recommence ma vie<br />
Je suis né pour te connaître<br />
Pour te nommer<br />
Liberté.<br />
Paul ELUARD, Poésie et vérité , 1942
<strong>Hypertexte</strong><br />
Pierre Desproges (1939-1988) est un humoriste français célèbre pour son<br />
humour noir et son anticonformisme. Comme il aimait à le dire, on peut,<br />
selon lui, rire de tout, mais pas avec tout le monde. Ses thèmes de<br />
prédilection étaient le nazisme, le cancer, la bêtise et le racisme sous<br />
toutes ses formes.<br />
Sur le collier du chien que tu laisses au mois d’août<br />
Sur la vulgarité de tes concours de pets<br />
Sur l’étendard nazi et sur le drapeau rouge<br />
Sur la rosette au coin du vieillard officiel<br />
Sur les blousons kaki, sur les képis dorés<br />
Sur le cul blanc des féministes<br />
Sur le mandrin des misogynes<br />
Sur le béret obtus des chauvins aveuglés<br />
Sur la croix des cathos, le croâ des athées<br />
Sur tous les bulletins et sur toutes mes urnes<br />
Où les crétins votant vont se faire entuber<br />
Sur l’espoir en la gauche<br />
Sur la gourmette en or de mon coiffeur de droite<br />
Sur la couenne des connes aplaties sur les plages<br />
Sur l’asphalte encombré de cercueils à roulettes<br />
Sur les flancs blancs d’acier des bombes à neutron<br />
Que tu t’offres à prix d’or sur tes impôts forcés<br />
Sur la sébile humiliante et dérisoire<br />
Qu’il faut tendre pourtant à tous les carrefours<br />
Pour aider à freiner l’ardeur des métastases<br />
Sur le mur de la honte et sur les barbelés<br />
Sur le front dégarni des commémorateurs<br />
Pleurant au cimetière qu’ils ont eux-mêmes empli<br />
Sur le petit écran qui bave encore plus blanc<br />
Sur l’encéphalogramme éternellement plat<br />
Des musclés, des Miss France et des publicitaires<br />
Sur l’étendard vainqueur de la médiocrité<br />
Qui flotte sur les ondes hélas abandonnées<br />
Aux moins méritants des handicapés mentaux<br />
Sur la Bible et sur Mein Kampf<br />
Sur le Coran frénétique<br />
Sur le missel des marxistes<br />
Sur les choux-fleurs en trop balancés aux ordures<br />
Quand les enfants d’Afrique écartelés de faim<br />
Savent que tu t’empiffres à mourir éclaté<br />
Sur le nuage<br />
Sur la lune<br />
Sur le soleil atomique<br />
Sur le cahier d’écolier de mes enfants irradiés<br />
J’écris ton nom<br />
HOMME.<br />
Pierre DESPROGES, Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des biens nantis, Ed. du Seuil, 1985.
<strong>Hypertexte</strong><br />
Hypotexte<br />
Avec Edouard Manet (1832-1883) la peinture entre véritablement<br />
dans la modernité. Ce peintre, critiqué, ridiculisé, vilipendé par la<br />
critique officielle, marque la rupture avec le classicisme et<br />
l’académisme.<br />
Pour sa défense, Manet déclare ne pas vouloir renverser « une<br />
ancienne peinture, ni en créer une nouvelle ». Il reste qu’il décape<br />
la peinture d’histoire, qu’il néglige la perspective, les demi-teintes,<br />
le clair-obscur, bref, tout le savoir académique.» C’est d’ailleurs ce<br />
qu’a noté un critique (peu visionnaire) de l’époque en écrivant :<br />
« Manet aura du talent le jour où il saura le dessin et la<br />
perspective ».<br />
Une autre caractéristique de sa peinture tient au fait que le peintre<br />
s’exprime dans des formes brutales et des couleurs chatoyantes.<br />
LE DÉJEUNER SUR L’HERBE<br />
http://wwwedu.ge.ch/po/stael/histoire_art/2DFimpressionisme_fichiers/slide0007_image007.jpg
Hypotexte<br />
Longtemps attribué à Giorgione, le Concert champêtre<br />
considéré aujourd'hui par une majorité de la critique comme u<br />
œuvre de Titien (14 88-90 – 1576).<br />
Ce tableau mystérieux serait une allégorie de la Poésie, dont<br />
symboles - la flûte et l'eau versée - sont partagés entre de<br />
femmes nues à la beauté idéale. Selon le goût, introduit à Ven<br />
par Giorgione au début du XVI e siècle, pour la représentat<br />
simultanée du visible et de l'invisible, ces figures irréelles n'exist<br />
que dans l'imagination des deux jeunes gens assis qu'el<br />
inspirent.<br />
CONCERT CHAMPÊTRE (1509)<br />
http://www.latribunedelart.com/Publications/Publications_2006/Titien_Concert.jpg
LE DÉJEUNER SUR L’HERBE (1964)<br />
Sérigraphie sur toile<br />
Alain Jacquet<br />
<strong>Hypertexte</strong><br />
http://metropotam.ro/mediaserver/8/1/dejeuner_jacquet.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Hypotexte<br />
Ce tableau de Manet (1832-1883), troisième version du même sujet,<br />
est, en dépit des apparences, un tableau qui ouvre à la peinture des<br />
voies nouvelles, voies qui ne manqueront pas d’être exploitées.<br />
Manet y signe un manifeste pour une nouvelle peinture, une<br />
peinture en deux dimensions. La troisième, la profondeur,<br />
essentielle à l’illusion réaliste, est délibérément ignorée. Ce n’est<br />
pas que Manet ne sait pas peindre, mais, pour lui, il est temps de<br />
tourner le dos au réalisme photographique et d’autonomiser la<br />
peinture. La fonction de celle-ci , en effet, n’est plus de reproduire,<br />
d’être une image renvoyant à un modèle préexistant (la<br />
photographie fait cela mieux et plus vite). Avec Manet, une peinture<br />
devient un objet en soi qui ne renvoie plus à autre chose qu’à luimême<br />
ou bien, dans certains cas stratégiques, à d’autres peintures. 1<br />
L’EXÉCUTION DE L’EMPEREUR MAXIMILIEN 2 (1868)<br />
http://iconology2009.files.wordpress.com/2009/04/manet-the-execution-of-maximilian.jpg<br />
1 D’après DELACAMPAGNE, Où est passé l’art ? Ed. du Panama, 2007.<br />
2 La responsabilité de l’assassinat de Maximilien en 1867 incombe à Napoléon III qui l’a lâchement abandonné après<br />
s’être servi de lui tout comme la responsabilité des massacres madrilènes (représentés par Goya) pèse sur les épaules<br />
de son oncle Napoléon 1 er .
Notre Père quHypotexte<br />
Dans la nuit du 2 au 3 mai 1808, les soldats de Napoléon qui ont<br />
envahi l’Espagne exécutent des prisonniers espagnols. Goya<br />
(1746-1828) fixe l’événement sur la toile en rompant avec toutes<br />
les conventions artistiques de son époque. Ce fait et la force<br />
expressive du tableau feront dire aux spécialistes de l’art que le<br />
Tres de mayo est le premier tableau qui puisse être qualifié de<br />
révolutionnaire dans tous les sens du terme : par son style, son<br />
sujet et son intention.<br />
TRES DE MAYO<br />
http://lewebpedagogique.com/malraux75017/files/2008/04/774px-francisco_de_goya_y_lucientes_023.jpg
Hypotexte<br />
Yue Minjun (1962) est un des artistes<br />
contemporains chinois les plus en vue. Il est<br />
considéré comme le plus influent de l’école du<br />
réalisme cynique, courant qui a vu le jour après la<br />
violente répression du mouvement de contestation<br />
de Tianammen en 1989.<br />
Le travail de Minjun s’enracine dans une profonde<br />
désillusion politique. En même temps, ses œuvres<br />
sont fortement inspirées par les chefs-d’œuvre de<br />
l’art occidental (Monet, Vélasquez, Goya…).<br />
Une des caractéristiques constantes de ses<br />
tableaux tient au fait que c’est toujours lui-même qui<br />
s’y trouve représenté.<br />
EXÉCUTIONS<br />
http://artobserved.com/artimages/2007/10/yue-minjun-execution.jpg
<strong>Hypertexte</strong>
Hypotexte<br />
La Liberté guidant le peuple est l’œuvre du peintre romantique<br />
français Eugène Delacroix (1798-1863).<br />
En juillet 1830, a lieu, à Paris, une insurrection populaire qui renverse<br />
le roi Charles X. Delacroix est témoin de l’événement et il décide de le<br />
représenter. «Si je n’ai pas vaincu pour la patrie, écrit-il, au moins<br />
peindrai-je pour elle. »<br />
Notez la composition pyramidale de ce tableau : la base, jonchée de<br />
cadavres, est comme un piédestal sur lequel s’élèvent les vainqueurs.<br />
Incarnée par une fille du peuple coiffée du bonnet phrygien et<br />
brandissant le drapeau bleu, blanc, rouge, vivante et fougueuse,<br />
l’allégorie de la Liberté évoque 1789.<br />
Seule parmi les hommes, elle les stimule et les porte vers la victoire.<br />
A sa gauche, Gavroche, le gamin parisien, symbole de la jeunesse<br />
révoltée par l’injustice et se sacrifiant pour les grandes causes. Son<br />
bras levé exhorte les insurgés au combat.<br />
La lumière du soleil couchant qui se mêle à la fumée des canons sert<br />
d’aura à la Liberté, au gamin et au drapeau.<br />
LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE<br />
http://www.lygeros.org/Images/2216.jpg
<strong>Hypertexte</strong><br />
Yue Minjun (1962) est un des artistes<br />
contemporains chinois les plus en vue. Il est<br />
considéré comme le plus influent de l’école du<br />
réalisme cynique, courant qui a vu le jour après<br />
la violente répression du mouvement de<br />
contestation de Tianammen en 1989.<br />
Le travail de Minjun s’enracine dans une<br />
profonde désillusion politique. En même temps,<br />
ses œuvres sont fortement inspirées par les<br />
chefs-d’œuvre de l’art occidental (Monet,<br />
Vélasquez, Goya…).<br />
Une des caractéristiques constantes de ses<br />
tableaux tient au fait que c’est toujours luimême<br />
qui s’y trouve représenté.<br />
LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE (1995)<br />
http://3.bp.blogspot.com/_Ha_FsQfeInI/SSiFfswaGRI/AAAAAAAAABo/uGWkaa7YyVo/s320/Freedom+Leading+the+People.jpg