GÉOLOGIE DU BASSIN POTASSIQUE D'ALSACE - Revue de ...
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<strong>GÉOLOGIE</strong> <strong>DU</strong> <strong>BASSIN</strong> <strong>POTASSIQUE</strong> <strong>D'ALSACE</strong> 59<br />
ÏI. Historique : découverte du gisement.<br />
La découverte <strong>de</strong> la couche potassique remonte à 1904, bien que<br />
l'existence du sel gemme ait été mise en évi<strong>de</strong>nce plus tôt, en 1869, lors<br />
d'un sondage <strong>de</strong> 240 m entrepris à Dornach par Gustave DOLLFUS. Cette<br />
première tentative resta sans suite immédiate et il fallut attendre plus<br />
<strong>de</strong> trente ans pour que les recherches fussent poursuivies. Ce fut Jean-<br />
Baptiste GRISEY qui s'intéressa aux affleurements <strong>de</strong> charbon constatés<br />
près <strong>de</strong> Bourbach, puisque à l'époque on ne cherchait pas la potasse mais<br />
le charbon, et on voulait trouver le prolongement du Bassin houiller <strong>de</strong><br />
Ronchamp. Il fit alors creuser un petit puits dans un terrain appartenant<br />
à Joseph VOGT qui joua par la suite un rôle prépondérant dans la découverte<br />
<strong>de</strong> la potasse en Alsace.<br />
J. VOGT exploitait une petite fon<strong>de</strong>rie à Oberbruck et il la spécialisa<br />
dans la construction du matériel <strong>de</strong> prospection minérale. Pensant trouver<br />
du charbon à une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 600 à 700 m, MM. VOGT et GRISEY<br />
décidèrent d'entreprendre <strong>de</strong>s sondages dans la plaine <strong>de</strong> l'Ochsenfeld,<br />
cône alluvial <strong>de</strong> la Thur à son débouché en plaine rhénane. Pour réunir<br />
les capitaux nécessaires à leur entreprise, ils durent faire appel à la collaboration<br />
du Docteur FISCHER, d'Albert ZURCHER et <strong>de</strong> sa sœur Amélie<br />
dont le nom reste lié à la découverte <strong>de</strong> la potasse, puisque c'est grâce<br />
à sa ténacité et grâce aux encouragements qu'elle ne cessa <strong>de</strong> prodiguer<br />
aux chercheurs que les sondages furent poursuivis malgré les déboires<br />
du début.<br />
Le premier sondage fut entrepris à 3 500 m du clocher <strong>de</strong> Wittelsheim,<br />
dans la forêt du Nonnenbruck, le 13 juin 1904, et il fut poursuivi<br />
jusqu'au 1 er novembre pour atteindre la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 1 119 m. Le<br />
trépan avait traversé les couches <strong>de</strong> sel gemme, puis à 650 m la couche<br />
<strong>de</strong> potasse dont l'existence ne fut révélée qu'après l'analyse du sel <strong>de</strong><br />
couleur rouge rencontré à ce niveau.<br />
D'autres sondages <strong>de</strong>stinés à délimiter l'étendue du gisement suivirent<br />
: Wittelsheim-II, arrêté à 35 m, Lutterbach-I poussé jusqu'à 539 m<br />
et Cernay à 701 m. Tandis que l'on effectuait 65 sondages, on commença<br />
à foncer le puits Amélie, le 22 avril 1908, et en février 1910 l'exploitation<br />
<strong>de</strong> la potasse débutait.<br />
Depuis lors l'exploitation <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> potasse et les recherches<br />
géologiques se sont poursuivies activement, ralenties seulement pendant<br />
les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> guerre.<br />
Contrôlées en majeure partie par les Allemands, les Potasses d'Alsace<br />
avaient 12 puits en service en 1914. Après l'occupation alleman<strong>de</strong> et les<br />
dégâts <strong>de</strong> la guerre, l'Etat français acquiert les Mines <strong>de</strong> potasse en 1924.