Intoxication volontaire par Aconit
Intoxication volontaire par Aconit
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Drs Alain Brié, Émilie Carpeza,<br />
Nicolas Robin,Marc Bernard,<br />
Odile Davigny<br />
<strong>Intoxication</strong><br />
<strong>par</strong> l’aconit
Appel SAMU<br />
• A 18 h<br />
• Tentative de suicide <strong>par</strong> poison!!!!,<br />
• Se situant à 20 Km<br />
•Patient conscient: G13<br />
•Sueurs profuses<br />
•Fasciculations<br />
•Vomissements profus<br />
•Diarrhées intenses<br />
Sur place
Interrogatoire<br />
• Homme de 39 ans, récidiviste, sans suivi<br />
psychiatrique, 90Kg<br />
• Difficile car refuse de spécifier le type de<br />
toxiques<br />
• Pas d’éléments toxiques retrouvés<br />
• Progressivement annonce qu’il s’agit de plantes<br />
et de benzodiazépines(zopiclone au nombre de<br />
six) puis d’aconit,… des racines et spécifie qu’il<br />
n’existe pas d’antidote<br />
• L’ingestion s’est effectuée quatre heures avant,<br />
soit vers 14h
Examen clinique et <strong>par</strong>a clinique<br />
• Pas d’inhalation<br />
• Rythme cardiaque régulier à l’auscultation<br />
• ECG et scope: rythme sinusal dans un<br />
premier temps<br />
• Constantes :TA à 98/60 ; pouls à 84; Sat à<br />
98%<br />
• Mise en place d’une voie veineuse<br />
périphérique
Appel SAMU et Centre Antipoison<br />
• Confirme la gravité de l’intoxication<br />
• Confirme les signes cliniques retrouvés sur place<br />
• Informe des troubles du rythme cardiaque:<br />
bradycardie<br />
bigéminisme<br />
fibrillation ventriculaire<br />
• Décès <strong>par</strong> <strong>par</strong>alysie des muscles respiratoires<br />
• Conseils de traitement <strong>par</strong> atropine
Évolution durant l’intervention<br />
• Ap<strong>par</strong>ition d’une<br />
bradycardie à 30, puis d’un bigéminisme<br />
• Décision d’une IOT en séquence rapide (étomidate<br />
37mg et célocurine 90mg), en relation avec le<br />
réanimateur de garde, l’entretien de la sédation s’est<br />
fait sous Hypnovel (10 mg/h) et Fentanyl<br />
(100Gamma/h).<br />
• Sonde gastrique qui ne donne aucun résidu<br />
• La bradycardie a régressé <strong>par</strong> injection d’un mg<br />
d’atropine et son entretien s’est effectué à raison de<br />
0,5mg/h.<br />
• Le patient est admis dans le service de réanimation
Évolution hospitalière<br />
• Poursuite de la même sédation et de l’atropine, aux<br />
mêmes posologies<br />
• Les examens biologiques sont normaux<br />
• Pas de déshydratation<br />
• La bradycardie et le bigéminisme ont perdurés durant<br />
03 h après l’entrée en réanimation<br />
• Arrêt de l’atropine à la douzième heure<br />
• Arrêt de la sédation et extubation au bout de 36 h<br />
• A J3, le patient sort du service de Réa en refusant tout<br />
soin complémentaire et sa compagne refuse l’HDT<br />
Circonstances<br />
• Le patient s’est informé sur Internet de la toxicité ainsi que de son<br />
achat<br />
• La quantité ingérée est inconnue
<strong>Aconit</strong> ou Casque de Jupiter<br />
• Plante commune, vivace, (renonculacée), à racines<br />
tubéreuses, de 85 à 180cm de hauteur<br />
• La fleur : bleue ou violacée, floraison est de juin à<br />
septembre<br />
• Plante de montagne (500 à 1800m) et dans les zones<br />
humides,à mi ombre, à sol riche, plante ornementale de<br />
nos jardins<br />
• Reproduction <strong>par</strong> semence et division des racines.<br />
• Confondue avec la « couscouille » d’où des<br />
intoxications accidentelles<br />
• Connue depuis l’antiquité: servait de poison lors de la<br />
chasse au loup, en enduisant les flèches, et aussi à<br />
empoisonner l’eau des assiégés<br />
• Au temps des Grecs, la légende raconte que la plante<br />
est née de la bave du chien Cerbère
Toxicité<br />
• Alcaloïdes toxiques: aconitine , napelline, néoline, néopelline, aconinne.<br />
• Tous les organes de la plante sont toxiques, sa concentration maximale<br />
se trouve dans les racines. L’<strong>Aconit</strong> Napel est la plus dangereuse.<br />
• La napelline est démorphinisante,<br />
• Action activatrice des canaux sodiques voltage dépendant<br />
• Le simple fait de cueillir la plante provoque des dermites.<br />
• La demi-vie est évaluée à trois heures<br />
• La dose est mortelle à la dose de 5 mg soit 2 à 4g de racine d’où son<br />
surnom d’arsenic végétal<br />
• Plante médicinale utilisée pour les névralgies faciales, zona, sédative,<br />
anticongestive, analgésique et antirhumatismale; dont la zone<br />
thérapeutique avoisine la zone toxique<br />
• Est toujours utilisée en Homéopathie<br />
L’aconit est la plante la plus toxique d’Europe
Les symptômes ap<strong>par</strong>aissent entre 15 mn et 2h après<br />
l’ingestion .<br />
• Action neurotrope : dysesthésies, engourdissements et<br />
anesthésies ; une dépression des centres thermorégulateurs;<br />
• Action cardiotrope : brady ou tachycardie, BAV, FV.<br />
• La mort survient <strong>par</strong> <strong>par</strong>alysie respiratoire et dysrythmie<br />
ventriculaire.<br />
• Admission en réanimation avec surveillance ECG continue..<br />
• Le traitement : symptomatique + réhydratation.<br />
• Pas d’antidote.<br />
• Très peu de cas mondiaux recensés.<br />
.
Conclusion<br />
• L’aconitine est un alcaloïde très dangereux<br />
qui se trouve être une de nos plantes<br />
communes, que nous possédons dans nos<br />
jardins<br />
• Par l’intermédiaire d’Internet, les<br />
informations de toutes natures circulent et<br />
l’achat en ligne est tout aussi simple<br />
• Nouvelle forme d’intoxication <strong>volontaire</strong>