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ROMANS
Au mois d’octobre 2010 Marie-Josèphe
Bossan Picaud, conservateur du musée
international de la chaussure
de Romans, a pris sa
retraite après 39 ans d’activité
au cours desquels elle a réalisé la
prouesse de faire exister ce musée
qui est une vraie merveille.
En 1954 une romanaise passionnée d’ethnographie
dauphinoise, Marie-Madeleine Bouvier, a créé un
musée rassemblant un certain nombre d’objets et
de chaussures d’origines diverses.
En 1968, Pierre Didier le maire de Romans, soutenu
par Roland Jourdan, illustre fabricant de chaussures, par
le docteur André Morel qui a créé notre association et
par Paul Deval ancien député
maire, a acheté la prestigieuse
collection de chaussures du
modéliste Victor Guillen
composé de 1 793 pièces.
Un peu plus tard ces 4
pionniers de la culture ont
sauvé de la démolition l’ancien
couvent de la Visitation
qui a été transformé en musée
en 1971.Cette même année,
Marie-Josèphe Bossan-Picaud
a été nommée conservateur.
Elle se trouve alors confrontée
à une œuvre titanesque ; le
bâtiment est beau mais dans
un très mauvais état et inadapté
car il avait servi d’hôpital
puis de collège. Il a fallu
tout reprendre : supprimer des
ajouts gênants, resuivre la toiture, redistribuer les locaux,
refaire certains sols, s’occuper de la salubrité, de la sécurité,
des sanitaires sans parler des enduits, des volets… Les
travaux ont été réalisés par étapes en 36 ans. Les municipalités
successives ont pris à cœur cette transformation,
mais les budgets étaient serrés et le conservateur a fait
preuve d’une grande énergie, de beaucoup d’imagination
et a tiré pas mal de sonnettes. Le résultat est là superbe : le
bâtiment comporte cinq étages formant un U avec une
colonnade à l’italienne entourant un jardin bien aménagé.
La collection de chaussures et d’objets est la plus complète
du monde. La présentation est très agréable, utilisant
les cellules des religieuses en conservant leur charme, la
chapelle bien refaite et des salles voûtées dans l’aile nord
construite au cours du XVII e siècle.
Nous avons toujours fait équipe avec notre conservateur.
En 1982, grâce à elle, nous avons obtenu de Madame
Lanfranchi, Secrétaire Générale de l’École du Louvre, la
création d’un cycle de 12 conférences sur un même thème,
choisi pour l’année ; depuis nous avons poursuivi ces cycles
qui ont toujours un grand succès.
Nous avons très largement participé aux acquisitions pour
le musée dans trois domaines :
des machines et des outils pour l’industrie de la tannerie
ou de la chaussure, telle cette
machine à coudre Blake qui, la
première, a permis de coudre
l’empeigne (dessus de la chaussure)
à la semelle ou ce palisson
à main ancêtre des machines à
assouplir les petites peaux,
des chaussures et des objets liés
à la chaussure telle la collection
« Helstern », paires de bottes ou
d’escarpins d’une extrême qualité,
destinées à la même personne
ou une collection de 810 tireboutons
ou des enseignes de
magasin ainsi que le livre des collections
du musée en français et
en anglais,
des œuvres d’art : diverses
gravures, 7 tableaux de bonne
facture dont 2 Bonvin, 2 hollandais
du XVII e dont Le Gentilhomme enfi lant une Botte de
Van Brekelenkam (1655)(reproduction ci-contre) ou Après le
Bal de Bousingault (1925), des statues dont le magnifi que
Saint Crépin en bois polychrome (France, XV e siècle). Soit
un ensemble de 52 collections, 6 949 objets pour lesquels
nous avons investi 380 000 euros.
Nous avons aussi suscité quelques dons parmi lesquels un
tableau La Tannerie de Carmelo Zagari (1990) réalisé pour
une illustre tannerie de la ville. Sans compter un certain
nombre de petits services, parfois fi nanciers pour aider le
conservateur à une réalisation immédiate.
En 1980, j’ai succédé à André Morel, le président fondateur
de notre association. J’ai donc accompagné Marie-
Josèphe pendant 30 ans et je tenais à lui rendre hommage.
Joël ROUX, Président des Amis
du musée international de la chaussure
Vie des amis
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