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Guyane terre des Indiens - Raymond Maufrais

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Prélude:Où Comment se décide un voyage !<br />

A 26 ans ,je suis nommée dans un lycée de la Seyne sur Mer ,comme professeur en sciences<br />

et techniques économiques .C’est mon premier métier, celui d’enseignante, fonction que je<br />

quitterai peu de temps après. Je transmets <strong>des</strong> savoirs, ,correspondant à ma formation<br />

Universitaire, mais également <strong>des</strong> matières dont je n’ai aucune notion .. Sans préjugés de ma<br />

part, ni de la leur,les élèves qui en savent plus que moi dans les domaines du technicocommercial<br />

, me montrent comment utiliser la ronéo ! L’ambiance est à la collaboration et à<br />

l’estime réciproque. Il est vrai que j’avais peu de différence d âge avec ces potaches !<br />

En fréquentant <strong>des</strong> A.G où nous refaisions le monde, au moment de la guerre d’ Algérie ,<br />

j’avais pris l’habitude <strong>des</strong> discussions conflictuelles et <strong>des</strong> rencontres insolites . Nous étions<br />

un an avant Mai 68 et les débats avec les élèves s‘avèrent fructueux en économie et en<br />

sociologie.<br />

L’égalité entre homme et femme ne va pas de soi en 1967, que ce soit dans le choix du mode<br />

de vie ou dans le monde du travail. Celui-ci n’est pas très ouvert aux femmes surtout pour<br />

occuper <strong>des</strong> positions de cadres,alors que nous sommes dans une période de plein emploi . Je<br />

choisis donc l’enseignement à la sortie de l’Université, après plusieurs tentatives sans succès<br />

dans l’Industrie de la région Marseillaise où j’habitais jusqu’alors.<br />

Je déménage souvent dans cette période: à une chambre dans une villa va succéder une<br />

collocation sur le port de Toulon, avec <strong>des</strong> assistantes de langue Anglaise, dont la principale<br />

occupation est de multiplier <strong>des</strong> invitations et <strong>des</strong> fêtes dans l’appartement, à mon grand<br />

désarroi ! Je quitte enfin ce lieu et finis par accoster dans une « pension de famille » au bord<br />

d’une plage tranquille à Mar-vivo . Cette pension est habitée par la propriétaire, le fils et la<br />

fille de la famille, leurs conjoints et quelques amis de passage. On vit là dans un espace<br />

chaleureux et convivial qui préserve la liberté de chacun. Une « auberge Espagnole « pleine<br />

de ressources.<br />

Un soir de Mai, un homme barbu que je vois pour la première fois, entre dans cette auberge .<br />

Il a une trentaine d’années, une allure de baroudeur, barbe rousse. Présenté comme un ami et<br />

un voisin de la propriétaire de la pension,Pierre Jauffret vient projeter un film sur la vie <strong>des</strong><br />

<strong>Indiens</strong> de <strong>Guyane</strong> , auprès <strong>des</strong>quels il a séjourné pendant 2 années consécutives . Ces films<br />

font partie d’une série de reportages accompagnés de photos et d’articles publiés par Parismatch.<br />

Il raconte en quelques mots son étonnant parcours : du Sahara à Bornéo ,puis en<br />

<strong>Guyane</strong> , le voici de retour dans la demeure familiale de ses parents pour quelques mois. Il dit<br />

son impatience à repartir pour continuer ses recherches notamment sur <strong>des</strong> espèces rares de<br />

papillons .<br />

Ma vision de la <strong>Guyane</strong> à l’époque se résume ,à quelques éléments historiques , à l’affaire<br />

Dreyfus ,à Victor Schoelcher et au livre « Papillon « , donc au bagne et à la dénomination :<br />

enfer vert . J’ai peu de connaissance sur le monde Amérindien . Je visionne le film avec<br />

intérêt pour le mode de vie communautaire de cette population. Les tatouages sur le corps<br />

m’impressionnent. Je m’émerveille sur leurs fêtes et les gran<strong>des</strong> plumes de couleur dont ils se<br />

parent à cette occasion .<br />

Je m’interroge aussi sur ce qui peut faire courir <strong>des</strong> jeunes hommes dit explorateurs à l’autre<br />

bout de la <strong>terre</strong> : l’aventure , l’étrangeté , la fuite de la routine , la connaissance autre, la vie<br />

naturelle ,le goût du risque et l’excitation qui l’accompagne , la <strong>terre</strong> vierge loin de la <strong>terre</strong>mère,<br />

la recherche <strong>des</strong> limites , voir la survie ? J’avais appris par la presse et par la radio , la<br />

disparition du journaliste <strong>Raymond</strong> <strong>Maufrais</strong> en 1950, dans la forêt Guyanaise et la recherche<br />

désespérée de son père,aide comptable à l’arsenal de Toulon , pour le retrouver .(En 12 ans,<br />

12 expéditions dont la dernière en 1964) .<br />

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