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fréquentais pas beaucoup je dois le dire, mais je le voyais souvent. Il m’est arrivé trois ou
quatre fois de parler, de discuter avec lui, aussi j’ai lu beaucoup ce qu’il a écrit. Qu’est-ce
qu’on peut dire de lui et quelle leçon donner ? Monseigneur Munzihirwa était un homme tout
à fait simple et cette simplicité à son image on ne l’a retrouve pas toujours au niveau des
pasteurs de Dieu. Souvent on le rencontrait en cour de route à pieds entrain de monter
l’avenu de la SONAS jusqu’ici où nous sommes, et aller rendre visite aux communautés de
base à pieds avec sa vieille mallette. On n’a pas vu beaucoup d’archevêque dans ses
conditions là, en tout cas, très peu peuvent accepter à son âge de faire ce genre d’exercices,
de sacrifices de faire les pieds pour aller voire les chrétiens. C’est une chose extraordinaire.
La deuxième chose, beaucoup de fois on s’est trompé sur lui, et beaucoup de gens qui le
croisaient ne savaient pas qu’il s’agissait de lui. C’est après qu’ils se disaient tien ! C’est
monseigneur ! Tien c’est lui ; tellement il était confondu, il était comme un citoyen
ordinaire. Une autre chose, c’était un homme droit par rapport à son engagement de
religieux, et j’ai su par après qu’il n’était pas toujours aimé parce que c’est quelqu’un qui
voulait mettre de ‘ordre dans sa boutique, dans sa maison, et c’est pour cela qu’il a eu des
problèmes. J’ai appris combien d’abbés à son époque on était justement sous le coup de la
sanction, de la mesure disciplinaire pour tel ou tel autre dérapage de leurs fonctions, de leur
état. Au fond, il n’acceptait pas un certain laisser aller et il était prêt à sanctionner pour que
ses hommes restent dans le cadre de la vie qu’ils se sont assignés, la vie à laquelle ils se
sont engagés. A partir du moment où on met fin à une certaine impunité dans une
institution, on n’est pas toujours bien vu, mais au fond, on donne l’exemple d’une certaine
légalité, d’une bonne vertu. Je crois que c’est une autre leçon que nous pouvons tiré de lui.
Troisième chose, c’était un homme engagé Mgr Munzihirwa. Son engagement ne date pas de
la guerre de 1996 que nous avons connu. C’est quelqu’un qui a beaucoup lutté contre le
régime dictatorial de Mubutu. Et non plus il n’était pas aimé par les gens de ce régime là. Il
a pas mal sorti des lettres pastorales qui l’a envoyé à l’intérieur tout comme à l’extérieur du
pays pour marquer sa différence par rapport aux autres. Il y a d’autres qui s’accommodaient
bien avec les autorités de l’époque, mais lui il n’a pas voulu se compromettre et sa mission
était tellement claire par rapport aux agissements de l’époque. Pour la démocratie de notre
pays il a joué un rôle important. Il a été un acteur engagé surtout pour les droits humains.
Cela a fait que Mobutu ne l’aimé pas. Et je suis sure que durant sa vie comme archevêque,
on n’a pas compté qu’il ait reçu de cadeaux de la présidence parce que justement, il n’était
pas aimé de cette présidence là. Surtout, je dirai qu’il ne voudrait pas être aimé par elle
parce que selon lui, ce régime n’était pas du côté de la population. Une autre chose par
rapport aux autres, c’est quelqu’un qui n’a pas voulu faire l’évangélisation pour
l’évangélisation. Dès le départ, dans son mémoire que j’ai ici, présenté à l’université
catholique de Louvain, tout prêtre qu’il était a fait un travail pour l’obtention du diplôme de
Licence dont le sujet était le changement social axé sur le milieu paysan. Ce quelqu’un qui a
compris que l’évangélisation n’a pas de sens s’il n’est pas accompagné d’une action visant à
valoriser la personne. Un travail qui vise à soutenir cette personne et à l’accompagner
matériellement. Avoir un discours de développent qui met ensemble développement et
évangélisation. C’est donc un fait qui doit inspirer. A la fin, je crois que Munzihirwa était
vraiment un homme pieux. On l’a vu aussi bien ici qu’à Kasongo et partout om il est passé,
un homme qui est resté très très fidèle par rapport à sa foi, par rapport aux respects de ces
vœux, au respect de Dieu, au respect de la dignité. Quant on a vu comment il a vécu, c’est
parmi les rares exemples que nous avons encore. Des hommes de Dieu qui ont choisi leur
voie et acceptent de vivre selon cette voie là. Un exemple rare des prêtres qui craignent
Dieu et acceptent de vivre selon la voie qu’ils ont choisis. Je ne dis pas cela parce qu’il n’est
plus là, mais moi je le dis parce que c’est quelqu’un que j’ai connu et que j’ai eu l’occasion
d’approfondir de part ces écrits. J’ai encore les bandes de ces messages enregistrés pendant
la guerre, et là c’est son militantisme, son engagement pour la paix, pour la justice qui
frappe. Quand on réécoute les choses qu’il a dites en cette période, on se rend bien compte
que cet homme là, enfin il est mort pour ses actions, mais c’est finalement un discours qui
va nous marquer de générations en générations. A mon avis c’est à la fois un discours de
résistance, par rapport à la guerre, par rapport à l’agression, par rapport au nationalisme.
Donc c’est un discours fortement nationaliste et c’est aussi un discours par rapport à
l’éducation à l’amour du pays, à l’amour de chez soi, et ça, je crois que ça devait inspirer pas
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