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Ré-inventer, Anne-Marie Braud - École de Psychanalyse Sigmund ...

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Le terme <strong>de</strong> dénouement peut aussi rendre compte <strong>de</strong> ce<br />

franchissement dans la passe et dans la fin <strong>de</strong> la cure où elle est prise, il<br />

évoque un nœud qui se défait, une déliaison. Dans cet « éclair », <strong>de</strong>s limites<br />

sont franchies, l’image du franchissement rend compte <strong>de</strong> certaines<br />

données, <strong>de</strong> certains phénomènes qui marquent ce moment que le dispositif<br />

<strong>de</strong> la passe tente d’arracher à l’oubli et à l’ineffable. Quelque chose <strong>de</strong>s<br />

liens qui ficelaient le sujet, mais aussi bien l’arrimaient, se défait ; le sujet<br />

s’en trouve libre, les amarres ne tiennent plus. Une certaine terreur est le<br />

prix à payer <strong>de</strong> cette liberté. Le sujet se trouve à un carrefour où un choix<br />

subjectif s’opère. Le franchissement concerne d’abord la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

thérapeutique ; le sujet a le choix d’interrompre la cure, la possibilité <strong>de</strong><br />

s’accommo<strong>de</strong>r du symptôme sinon guéri du moins tempéré, « s’appuyant<br />

sur une stabilisation du fantasme, une construction fantasmatique épurée<br />

qui soutient le désir du sujet ». 21 Franchir la limite <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

thérapeutique, c’est se risquer à franchir l’écran stabilisé et stabilisateur du<br />

fantasme, remettre en chantier, encore, l’épure du symptôme au plus près<br />

<strong>de</strong> son réel. Dans ce dénouement-dénuement, le sujet est affronté à la<br />

rencontre <strong>de</strong> son être, <strong>de</strong> la chose qu’il a été pour l’Autre, il est <strong>de</strong> moins en<br />

moins représenté par les signifiants <strong>de</strong> sa réserve, il se trouve engagé dans<br />

un vidage <strong>de</strong>s signifiants-maîtres. La déconstruction du signifiant-maître<br />

qu’est le Nom-du-Père peut en être un moment important. Cette<br />

déconstruction marque ce temps où la jouissance phallique <strong>de</strong> la langue<br />

amarrée à la signification est consommée. Dans ce moment <strong>de</strong> <strong>de</strong>stitution<br />

subjective, le passé est perdu en tant qu’affect, l’avenir perdu aussi en tant<br />

qu’espoir imaginaire, à ce point <strong>de</strong> butée extrême, aveuglé sous les coups<br />

répétés que le réel porte à l’histoire subjective ; le sujet est écrasé, les effets<br />

ne sont pas sans rapport avec une catastrophe subjective. Dans un tel<br />

moment <strong>de</strong> désarrimage d’homme libre au sens où Lacan précise dans le<br />

« Petit discours aux psychiatres » que les hommes libres ce sont<br />

précisément les fous, il n’y a pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du petit a pour le fou, son<br />

petit a il le tient, c’est ce qu’il appelle ses voix. Il ne tient pas au lieu <strong>de</strong><br />

l’Autre par l’objet a, le « a » il l’a à sa disposition. Un sujet qui n’est plus<br />

représenté et plus très présentable peut-être affecté par certains<br />

phénomènes. L’indication donnée par Lacan d’une reparution dans le réel<br />

du savoir éclipsé, c’est-à-dire d’une reparution dans le réel <strong>de</strong> ce qui n’a<br />

pas été symbolisé, nous oblige comme le propose A. Tardits à nous<br />

21 A. Tardits, « Franchissement et réponse dans la passe », op. cit.<br />

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