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BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB
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FeSTIVAl ROCK en SeIne
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Remettons les choses dans leur contexte. En 1999,
l’ado français de 13 ans qui n’a pas de grand frère
fan de Sonic Youth a le choix entre la techno FM et
le rap de Skyrock. Alors, les trois seuls boutonneux
à aimer la guitare écoutent ce qu’ils ont : les cendres
de Nirvana, le néo-métal et... le pop punk léché de
Blink 182. Car enfiler son short trop large, promener
son skate, et vivre avec du punk à roulette dans les
oreilles constitue une activité excitante pendant la
puberté. Alors voilà. Ces deux voix, reconnaissables
entre mille, et le jeu de batterie inimitable de Travis
Barker forment la bande son de ma poussée d’acné,
celle d’une époque où télécharger un morceau sur
Kazaa prenait 45 minutes. D’ailleurs, je crois avoir
malaxé mon premier nichon sur Adam Song. Mine
de rien, les tubes, ils les avaient (What’s my age
again ?, Aliens exist, Damnit...), l’attitude aussi, et
ils étaient dans le maintenant, pas dans le passé. Ils
jouaient la musique de leur époque, pas une resucée
du Velvet pour plaire à leurs parents. Puéril ? Oui,
c’était autorisé !
Et puis, Rock en Scène a pensé à moi en invitant
Cypress Hill et son hip-hop enfumé qui ravivera un
Jeunesse se passe
En sept ans, Rock en Scène est devenu le
rendez-vous des « gros » groupes de rock
so 90’s. hier, Rage Against The Machine,
R.E.M. ou The Prodigy. Aujourd’hui, la
reformation de Blink 182. « C’était du
punk rock pour teenager ! ». Mea culpa
sauf si vous vous dandiniez sur Mon papa
à moi est un gangster à la même époque.
relent de plastique brûlé au fond de ma gorge. Et vu
que mes goûts se sont légèrement affinés depuis,
je serai au premier rang pour sentir mes poils se
hérisser sur les morceaux d’Arcade Fire. Je taperai du
pied sur le rock brumeux et sauvage de Black Rebel
Motorcycle Club. Et, clou du clou, je me prendrai ma
leçon de classe avec le rock stoner des infatigables
Queens Of The Stone Age, l’un des rares groupes des
années 2000 à avoir conduit sans avoir l’œil dans
le rétro.
Bref, Rock en Scène ne s’est pas fichu de moi, même
s’il me file un petit pincement au cœur. Maintenant,
je n’écoute plus Blink, mais j’ai assez d’argent pour
aller à leur concert. J’écoute des « vrais » groupes
et même un peu de folk. J’ai même assisté à des
concerts où un mec tout seul « mettait le feu »
derrière son ordinateur portable. Et parfois, je me dis
que Frank Zappa et l’électro minimale, « c’est pas
chiant ». Non, je déconne !
Pierre-François CAILLAUD
Rock en Seine, vendredi 27 et samedi 28 août
Parc de Saint-Cloud (92) • www.rockenseine.com