Le Jeune Naturaliste – Septembre-Octobre 1959.

Ces deux photos nous montrent un peu comment les Engoulevents peuvent
se confondre avec le milieu, comment ils pratiquent ''l'art du mimétisme".
Pouvez-vous reconnaître l'ENGOULEVENT COMMUN? Il se trouve pourtant
sur les deux photos. A gauche, il niche sur uo toit; à droite, parmi
les branches et brindilles du sol.
VENT BOIS-POURRI. Pour se maintenir intensément actif, l'ENGOULE-
VENT COMMUN devra à son estomac, - double, par exemple, de celui
du merle, - fournir sans relâche de prodigieusçs quantités d'insectes. Et,
envisagée sous cet angle, l'inconscience serait grande vraiment d'aller lui
faire du tort. d'aller détruire sur nos toits ou dans nos solitudes de pierre
et de roche, leur bien-aimée progéniture.
L'accident peut toutefois arriver. D'un mimétisme difficile à décrire, il
défie toutes les recherches, jusqu'à l'instant où le pied va se poser sur son
nid. Pas question souvent de s'enfuir à cet instant et c'est l'écrasement inévitable.
Mais parfois les regards de l'intrus et du petit, impuissant, se sont
croisés. Si la mère n'est pas trop loin, elle essaiera de conjurer le péril en
frôlant l'adversaire et en le menaçant de sa bouche béante un peu terrifiante.
En l'absence des parents justiciers, le beau regard des grands yux
noirs devrait émouvoir le persécuteur possible et l'empêcher de poser le
geste irréparable.
L'ENGOULEVENT COMUN, comme d'ailleurs son cousin, l'ENGOU-
LEVENT BOIS-POURRI, est strictement insectivore. C'est pourquoi, à l'apparition
des premiers froids, il se dirige vers ses quartiers d'hiver, situés
quelque part en Argentine ou en Colombie.