04.08.2013 Views

africaine presses universitaires de lubumbashi - critaoi - AUF

africaine presses universitaires de lubumbashi - critaoi - AUF

africaine presses universitaires de lubumbashi - critaoi - AUF

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

109<br />

Aussi retrouvons-nous dans la même mouvance Kalombo qui essaye <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r pour « ces<br />

enfants dans les couloirs ».<br />

Ces enfants dans le couloir t’accusent<br />

Conviés aux miettes <strong>de</strong>s dépotoirs<br />

Ces enfants qui pleurent sont les nôtres<br />

Fils <strong>de</strong> nos frères et sœurs, Kangele<br />

Orphelins à la tutelle confiés<br />

Ils grincent les <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> froid et <strong>de</strong> faim<br />

Ces petits corps recroquevillés à même le sol. (Kalombo, « Pleurs<br />

dans une bâtisse »<br />

in Germinations, p. 24.<br />

Cidibi Ciakandu se révolte contre cette contingence <strong>de</strong> misère paradoxale.<br />

Ton peuple, mon peuple<br />

Sous-sol riche et il est pauvre. […]<br />

Le ventre d’un malheureux a cédé sous le poids<br />

De la faim<br />

Poids vi<strong>de</strong><br />

Poids d’éléphant<br />

Ces cris sont arrivés à mes oreilles<br />

Les oreilles <strong>de</strong> ton cœur sont sour<strong>de</strong>s<br />

Quand s’ouvriront-elles ? (Cidibi Ciakandu, « Le sourd » in<br />

Germinations, p. 29).<br />

La propension à la dénonciation <strong>de</strong>s privations infligées au peuple opprimé se rencontre aussi<br />

chez Wenu Bekere dans son poème « Carnage du Cap ». C’est en fait un réquisitoire prosaïque contre<br />

l’apartheid.<br />

Vassal <strong>de</strong> l’apartheid<br />

On te prive<br />

De tes richesses<br />

On te prive<br />

De tes plus-values<br />

On te prive<br />

De tes droits<br />

Et on te prive<br />

De tout. (Wenu Bekere, « Carnage du Cap » in Germination, p. 42).<br />

Le drame <strong>de</strong> l’Afrique australe a servi pendant plusieurs décennies <strong>de</strong> ferment <strong>de</strong> création aux<br />

écrivains africains en général et congolais en particulier. Encore la poétesse Mutenke Ngoy Maite n’a-t-elle<br />

pas manqué d’houspiller à son tour ce mal du siècle africain.<br />

J’ai juré apartheid<br />

De te brûler comme un tam-tam éventré<br />

Mon peuple fulmine<br />

Aux sorties <strong>de</strong>s ghettos miséreux<br />

Pendant que tu te pavanes colosse hi<strong>de</strong>ux<br />

Trimbalant ton masque <strong>de</strong> haine<br />

Tu mordras la poussière<br />

Pour ta cause ignoble<br />

[…] Toute l’Afrique noire est <strong>de</strong>bout. (Mutenke Ngoy Maite, « J’ai<br />

juré » in Germinations, p. 49).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!