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HYÈRES en PROVENCE ou GUIDE DES VOYAGEURS par P. N. ...

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<strong>en</strong>dait une des fortes places de la côte de la mer, <strong>en</strong> acquit la propriété des<br />

vicomtes de Marseille. En 1289 Hyères avait un viguier, T<strong>ou</strong>lon n’était que<br />

bailliage. Mais ins<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t cette dernière ville réunissant t<strong>ou</strong>s les avantages<br />

p<strong>ou</strong>r la guerre et le commerce, les possesseurs de la Prov<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> fir<strong>en</strong>t leur<br />

objet de prédilection, et Hyères, perdant l’avantage de sa position militaire, vit<br />

s’évan<strong>ou</strong>ir sa spl<strong>en</strong>deur. T<strong>ou</strong>tefois l’agriculture ré<strong>par</strong>a cette déchéance ;<br />

l’étranger Rodolphe de Liman construisit, <strong>en</strong> 1490, un canal d’arrosage qui<br />

donna à Hyères une véritable richesse. En 1519 les Maures ravagèr<strong>en</strong>t son<br />

territoire, et <strong>en</strong> 1536 Charles V lui pré<strong>par</strong>ait une seconde dévastation, quand<br />

Doria, son général, l’é<strong>par</strong>gna à raison de l’attachem<strong>en</strong>t qu’il portait à Hyères.<br />

S<strong>ou</strong>s le règne de H<strong>en</strong>ri III, <strong>en</strong> 1589, la population embrassa le <strong>par</strong>ti de la Ligue.<br />

Son Château, déf<strong>en</strong>du <strong>par</strong> le baron de Mév<strong>ou</strong>illon, fut attaqué et battu. C’est<br />

s<strong>ou</strong>s H<strong>en</strong>ri IV que cet antique manoir, aux rem<strong>par</strong>ts crénelés et flanqués de<br />

t<strong>ou</strong>rs, fut démantelé, après 8oo ans d’exist<strong>en</strong>ce, p<strong>ou</strong>r satisfaire le ress<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />

de ce prince. Hyères était une des d<strong>ou</strong>ze sénéchaussées de la Prov<strong>en</strong>ce ;<br />

l’honorable M. Dellor, <strong>en</strong>core vivant, a été son dernier lieut<strong>en</strong>ant. Elle a été<br />

visitée, <strong>en</strong> 1254, <strong>par</strong> Saint L<strong>ou</strong>is, à son ret<strong>ou</strong>r de la Terre Sainte, et, <strong>en</strong> 1564, <strong>par</strong><br />

Charles IX qui, frappé de la beauté de son terroir, s’y arrêta cinq j<strong>ou</strong>rs.<br />

Telle est l’histoire succincte de cette ville que l’étranger désire t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

de connaître <strong>en</strong> arrivant dans ses murs. Auj<strong>ou</strong>rd’hui Hyères est simple canton de<br />

justice de paix. Sa population est de 10,042 habitans dont 3000 <strong>en</strong>viron de la<br />

campagne ; elle est dans le dé<strong>par</strong>tem<strong>en</strong>t du Var, à trois lieues de T<strong>ou</strong>lon.<br />

INTÉRIEUR DE LA VILLE.<br />

Les gr<strong>ou</strong>pes de palmiers qui orn<strong>en</strong>t le superbe jardin de M. le comte de<br />

Beauregard, indiqu<strong>en</strong>t aux étrangers qu’ils t<strong>ou</strong>ch<strong>en</strong>t à la patrie de Massillon. On<br />

y arrive <strong>par</strong> la place dite des Récollets, et c’est de là que le voyageur reçoit la<br />

première impression que fait naître le beau territoire d’Hyères ses regards<br />

embrass<strong>en</strong>t à la fois le ciel le plus pur, la campagne la plus fleurie et l’aspect<br />

séduisant de la mer et des Iles ; cette place, d’un carré long, est bornée du côté<br />

du c<strong>ou</strong>chant <strong>par</strong> l’anci<strong>en</strong> c<strong>ou</strong>v<strong>en</strong>t des Récollets, vieil édifice qui fut fondé <strong>en</strong><br />

1621 et qui a été converti <strong>en</strong> une maison de plaisance ; le canal qui fertilise les<br />

jardins la longe du côté du midi. On y remarque une fontaine à forme<br />

pyramidale, élevée <strong>en</strong> 1832, et sur laquelle on lit cette inscription : « à<br />

Monsieur le baron Stulz, la ville d’Hyères reconnaissante ». Cette place est sans<br />

contredit la plus agréable et la plus riante. Dans la belle saison on vi<strong>en</strong>t s<strong>ou</strong>v<strong>en</strong>t<br />

s’asseoir s<strong>ou</strong>s les vieux ormeaux qui l’embelliss<strong>en</strong>t p<strong>ou</strong>r j<strong>ou</strong>ir du merveilleux<br />

tableau de la campagne, et p<strong>ou</strong>r aspirer avec le frais du soir le <strong>par</strong>fum délicieux<br />

des orangers. En hiver la verdure orgueilleuse des jardins et les abris que l’on y<br />

tr<strong>ou</strong>ve la r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t très-précieuse.<br />

Hyères Guide des Voyageurs P. N. FELLON 1834 3

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