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Le Dossier
pôle culturel maritime. «C’est une catastrophe
économique pour la ville, on ne peut plus la
développer. Jamais un cayolais n’acceptera
un truc pareil ! Le plan doit être revu. On
n’a pas tenu compte de la protection naturelle
qu’est la digue de galets et du fait qu’on
la renforce. Nous allons proposer au Préfet
un nouveau zonage, en s’appuyant sur les
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Cayeux-sur-Mer : de nouveaux épis dès l’hiver 2011-2012
Le 13 octobre, en mairie de Cayeux-sur-Mer, les associations locales concernées par le projet de
défense de la façade maritime cayolaise ont été reçues par Christian Manable, président du Conseil
général, Jean-Claude Buisine, président du Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard,
et Yves Masset, maire de la commune. Au programme : échanges sur les aménagements à créer, à
savoir la proposition des autorités publiques qui préconisent l’implantation de 24 épis, solution
soutenue par la majorité des habitants de Cayeux-sur-Mer, ou la mise en place d’enrochements ou
de couronnes gravillonnées, alternatives émises par une association locale.
Les interventions de l’association pour la défense du littoral cayolais, des cabinets d’études
SOGREAH et CREOCEAN, des techniciens du Syndicat Mixte et du Conseil général se sont
succédées pendant plus de 2 heures. «Un échange très technique», du goût de l’assistance qui a
défendu dans son ensemble l’aménagement proposé par les collectivités territoriales : «Les épis,
en plus de protéger durablement Cayeux des assauts de la mer sans dénaturer le boulevard de la
mer, permettront de sauvegarder notre très belle plage.»
A noter la présence ce jour-là d’un réalisateur parisien qui a filmé les débats dans le cadre de
son film documentaire «Cayeux, si la mer monte…» qui sera diffusé sur France 3 le 12 février. «La
protection de Cayeux est un bel exemple de démocratie locale», a-t-il souligné.
La décision politique de créer de nouveaux épis étant entérinée, l’enquête publique s’ouvrira à la
fin du printemps. Après l’avis du commissaire enquêteur, l’arrêté préfectoral d’intérêt public et la
constitution des dossiers administratifs, les travaux commenceront dès l’hiver 2011-2012.
LE PLaN DE PRéVENTION DES
RISqUES «SUBMERSION MaRINE
ET éROSION DU TRaIT DE CÔTE»
Définitions
- La submersion marine est une inondation
temporaire par la mer de la zone
côtière et des terrains situés à un niveau
inférieur ou égal à celui des plus hautes
eaux. Sur le littoral des Bas-Champs, la
submersion marine peut être générée
par une rupture du cordon de galets, un
débordement, un franchissement par paquets
de mer.
- L’érosion du trait de côte est le déplacement
vers l’intérieur des terres de la limite
entre le domaine marin et le domaine
continental. C’est la conséquence d’une
perte de matériaux sous l’effet de l’érosion
marine, combinée parfois à des actions
continentales.
Périmètre
Le périmètre PPRN des Bas-Champs de
Hiver 2011 | Numéro 55
témoignages de gens qui ont vécu 1990 et les
déclarations d’état de catastrophe naturelle
des habitants.»
Pour Thierry Leclercq, exploitant agricole à
Sallenelle, conseiller municipal de Pendé et
dirigeant de l’ASA des Bas-Champs, ce plan
anéantit toutes les possibilités de développement
et de valorisation de l’arrière-pays côtier.
la Baie de Somme Sud englobe les communes
de Brutelles, Cayeux-sur-Mer,
Lanchères, Pendé, Woignarue et une
partie des territoires d’Ault et de Saint-
Valery-sur-Somme. La superficie s’étend
sur 9 000 ha et concerne plus de 5 000
habitants. Le triangle que forme ce périmètre
est délimité par la falaise morte à
l’Est, le cordon littoral à l’Ouest et la zone
des Mollières au Nord et est essentiellement
constitué de polders dont l’altitude
moyenne d’environ +4/+5 m est inférieure
au niveau des plus hautes eaux. Les
zones les plus vulnérables sont le Hable
d’Ault, le Sud de Cayeux, la route blanche.
Historique
- Novembre 1972 : 15 cm d’eau sur
750 ha (soit un volume d’1 à 1,5 millions
de m 3 ), une brèche de 700 m au niveau
du camping de Woignarue, une autre
de 300 m au Sud de Cayeux-sur-Mer.
- Novembre 1977 : submersion sur
800 ha, la RD940 entre Cayeux-sur-Mer
et Brutelles est partiellement submergée,
«Les agriculteurs ne pourront plus agrandir
leurs bâtiments. À l’époque où l’on parle de
simplification des démarches administratives,
nous allons devoir monter des dossiers
pour être autorisés à réparer une clôture, extraire
de la terre, remblayer un terrain ! Nos
enfants seraient fous de reprendre notre activité
! » «Les Bas-Champs ont besoin d’un nouveau
souffle, poursuit-il. Les touristes adeptes
de tranquillité, d’authenticité, de randonnées
affectionnent particulièrement nos marais.
Avec le Syndicat Mixte, notamment, on envisageait
d’organiser tout cela sans rien défigurer
mais maintenant que va-t-il se passer ? »
Cayeux, l’oubliée ?
Une inquiétude pour les générations futures
partagée par des membres de l’association
Bien vivre au pays : «Ce plan pénalise la commune,
c’est même un véritable coup d’arrêt.
Cette décision très dure met la population locale
à la rue. Nos jeunes n’ont pas les moyens
d’acheter des maisons existantes à 200 000 €.
Ne pouvant plus faire construire dans nos
hameaux, ils vont devoir investir ailleurs et
gagner, par exemple, le plateau du Vimeu…»
Dans un commerce local, les commentaires
fusent : «Nous, habitants de Cayeux-sur-Mer,
sommes usés, fatigués de s’apercevoir que
notre ville se meurt à petit feu. D’autant qu’ici
le camping de Woignarue, lui, l’est totalement.
- Novembre 1984 : inondation de Cayeuxsur-Mer
(véhicules en stationnement
déplacés, caves inondées…), 400 ha submergés.
- Février 1990 : la plus grande submersion
marine subie par les Bas-Champs au cours
du XX e siècle, brèches de 800 m dans le
Hable d’Ault, submersion d’une surface de
3 000 ha de terres cultivables, pénétration
de 3 km à l’intérieur des terres, 283 habitations
évacuées, des huttes et des infrastructures
détruites (écluse de Cayeux-sur-
Mer sur la RD102).
Ault et son Hable
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