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La presse<br />
« <strong>Bart<strong>le</strong>by</strong>, Histoire de Wall Street née sous la plume d’Herman Melvil<strong>le</strong>, est <strong>le</strong> récit fascinant d’une<br />
fascination, <strong>le</strong> sublime poème d’une énigme renversant toute certitude. Confronté à un homme qui<br />
s’arrête, <strong>le</strong> narrateur cherche, sent, voit. <strong>Bart<strong>le</strong>by</strong> <strong>le</strong> <strong>scribe</strong> ne rechigne pas, il refuse net : stoppe et<br />
ressasse <strong>le</strong> fameux «je préfère ne pas». Ce n’est pas un hasard s’il revient à Daniel Pennac de <strong>le</strong><br />
mettre en bouche. Son œuvre est peuplée de ces personnages qui n’échappent pas aux cœurs et<br />
aux crises, mais volontiers aux institutions et aux ordres. Lecteur sûr et captivant, l’écrivain paraît<br />
ici l’œil pétillant. Et entre de bonnes mains avec François Duval qui signe une mise en scène<br />
précise. Sans fioritures et nous ramenant à l’essentiel : l’humanité. »<br />
A<strong>le</strong>xis Campion, Le Journal du Dimanche<br />
« Le préposé aux écritures créé à la fin du XIX e sièc<strong>le</strong> par Hermann Melvil<strong>le</strong> fascine. Son immuab<strong>le</strong><br />
façon de répondre « Je préférerais pas » aux requêtes de son employeur déroute incontestab<strong>le</strong>ment.<br />
Si cette fin de non-recevoir pique la curiosité du narrateur, el<strong>le</strong> nous intrigue tout autant. Il n’en<br />
faut pas plus au fond pour plonger dans ce récit. Après, ne cherchons pas <strong>le</strong>s c<strong>le</strong>fs du mystère<br />
<strong>Bart<strong>le</strong>by</strong>. Fervent opposant au système ? Figure de la résistance passive ? Nombreuses sont <strong>le</strong>s<br />
questions posées et <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ctures possib<strong>le</strong>s… Pour présenter cette <strong>le</strong>cture-spectac<strong>le</strong>, <strong>le</strong> metteur en<br />
scène François Duval a fait <strong>le</strong> choix de la sobriété. Un grand drap blanc évoquant une feuil<strong>le</strong> de<br />
papier froissée tombe des cintres. Au sol, une corbeil<strong>le</strong> renversée et cinq pi<strong>le</strong>s de vieux dossiers<br />
qui servent de siège. Un bel écrin pour Daniel Pennac. L’écrivain-<strong>le</strong>cteur a la voix chaude et posée.<br />
Il est à l’aise et on <strong>le</strong> sent réel<strong>le</strong>ment habité par la nouvel<strong>le</strong> de Melvil<strong>le</strong>. De brefs intermèdes<br />
musicaux viennent ponctuer la progression dramatique du récit. C’est limpide et plutôt bien vu.<br />
L’attention du spectateur est de fait captée. Pas un bruit. On se croirait presque dans une sal<strong>le</strong><br />
de classe. Face à nous, élèves attentifs, <strong>le</strong> professeur Pennac… C’est tout juste si ma voisine<br />
ose encore respirer, de peur de troub<strong>le</strong>r la <strong>le</strong>cture ! Et moi aussi je m’abandonne au charme du<br />
spectac<strong>le</strong>. C’est vrai que Daniel Pennac est un merveil<strong>le</strong>ux raconteur d’histoires… Il nous tient en<br />
ha<strong>le</strong>ine de bout en bout….»<br />
Dimitri Denorme, Premiere.fr<br />
«Bien sûr, il y a cette magnifique nouvel<strong>le</strong> de Herman Melvil<strong>le</strong>: «<strong>Bart<strong>le</strong>by</strong>» <strong>le</strong> <strong>scribe</strong> qui refuse<br />
d’écrire. Une solitude radica<strong>le</strong>, <strong>le</strong> dénuement total d’un homme mis au rebut par la société, une<br />
sorte de Gandhi dont <strong>le</strong>s renoncements suscitent des révolutions intérieures. La résistance<br />
passive absolue de celui qui répond «Je préférerais pas» à toutes <strong>le</strong>s injonctions qui lui sont faites<br />
d’accomplir des tâches subalternes. Daniel Pennac est <strong>le</strong> narrateur-<strong>le</strong>cteur, avoué dans une étude<br />
de Wall Street. Il donne ce texte au public avec générosité et énergie. Avec parfois quelque chose<br />
de l’enfance obstinée et du retrait <strong>le</strong> plus doux. La <strong>le</strong>cture <strong>le</strong> laisse percevoir par intermittence,<br />
fugitivement. Mais enfin, c’est un écrivain qui lit un grand écrivain.»<br />
Télérama.fr<br />
« Qui est-il, ce <strong>scribe</strong> consciencieux qui met de l’ardeur à certaines tâches et s’obstine à en éviter<br />
d’autres? Pas par un refus net et précis, mais avec cette phrase devenue culte: « Je préférerais ne<br />
pas.» Il est placide mais ferme, et provoque tour à tour la perp<strong>le</strong>xité, <strong>le</strong> désarroi, la colère de son<br />
employeur, qui cherche en vain à comprendre. Poignante, la possib<strong>le</strong> clé du mystère <strong>Bart<strong>le</strong>by</strong> nous<br />
est soufflée à la fin. Derrière la chronique ordinaire d’une vie de bureau aux accents absurdes, une<br />
tragédie médiocre. Sur scène recouverte d’un tissu blanc façon papier froissé et d’épaisses pi<strong>le</strong>s<br />
de dossiers, c’est Pennac qui joue <strong>le</strong>s conteurs, entre deux notes de Benjamin Britten. Voix douce<br />
et claire, tout entier plongé dans <strong>le</strong> destin de ce héros de Melvil<strong>le</strong>. C’est un vrai voyage, troublant,<br />
qui finit par nous rendre attachant ce pauvre hère «condamné à une blême désespérances».»<br />
Le Point