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Bilan du phosphore dans une pisciculture ouverte de salmonidés et ...

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Au début <strong>du</strong> proj<strong>et</strong>, les rares données qui étaient disponibles montraient un déficit <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 50% entre la<br />

quantité <strong>de</strong> <strong>phosphore</strong> qui entrait <strong>dans</strong> le système par la moulée <strong>et</strong> la quantité rej<strong>et</strong>ée <strong>et</strong> on n’arrivait donc<br />

pas à bien cerner le <strong>de</strong>venir environnemental <strong>du</strong> <strong>phosphore</strong> entrant <strong>dans</strong> la <strong>pisciculture</strong> (Ouell<strong>et</strong> 1998).<br />

Nous avons examiné le comportement détaillé <strong>dans</strong> le temps <strong>et</strong> <strong>dans</strong> l’espace <strong>du</strong> <strong>phosphore</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses<br />

différentes formes ainsi que <strong>de</strong> plusieurs variables physico-chimiques. C<strong>et</strong> exercice a permis <strong>de</strong> prendre en<br />

compte tous les aspects physiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> gestion piscicole. Le bilan que nous avons établi montre que notre<br />

estimation <strong>de</strong>s extrants surpasse celle <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> 8.6 %. Ceci peut être dû à <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> P que<br />

nous n’avons pu mesurer <strong>et</strong> que nous avons considéré comme négligeables (e.g. eaux souterraines, eaux<br />

<strong>de</strong> pluie, dépôts atmosphériques) ou à un biais intro<strong>du</strong>it par les échantillonnages ponctuels<br />

systématiquement autour <strong>de</strong> midi. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que nos résultats présentent un bilan<br />

acceptable <strong>et</strong> qu’ils donnent <strong>une</strong> vue unique sur <strong>une</strong> <strong>pisciculture</strong> en étangs ouverts. Établir un bilan compl<strong>et</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>de</strong> telles entreprises qui montrent <strong>de</strong>s configurations diverses <strong>et</strong> complexes est un défi <strong>de</strong> taille. Nos<br />

résultats font aussi ressortir le rôle <strong>de</strong>s variations saisonnières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s événements intenses <strong>de</strong> pluie sur le<br />

comportement <strong>du</strong> P <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres variables physico-chimiques. La concentration en matières en suspension<br />

semble aussi jouer un rôle important. Notre étu<strong>de</strong> apporte aussi <strong>de</strong> nombreuses suggestions<br />

méthodologiques, notamment <strong>dans</strong> l’obtention <strong>de</strong> données sur les sédiments <strong>et</strong> le fumier <strong>et</strong> sur le<br />

fractionnement <strong>du</strong> P.<br />

<strong>Bilan</strong> <strong>de</strong> Phosphore<br />

kg <strong>de</strong> P par année<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

313 340<br />

14<br />

120<br />

18<br />

299<br />

122<br />

80<br />

Entrée<br />

Sortie<br />

Effluent<br />

Prédation/pertes<br />

Poissons<br />

Fum ier<br />

Affluent<br />

Moulée<br />

Figure 1. <strong>Bilan</strong> comparatif <strong>de</strong>s pools <strong>de</strong> <strong>phosphore</strong> <strong>dans</strong> la <strong>pisciculture</strong> étudiée – repro<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

Sauvé <strong>et</strong> al. 2007.<br />

Par contre, on voit bien à la Figure 1 que la somme <strong>de</strong>s extrants mesurée sur le site (340 kg P/an) dépasse<br />

la somme <strong>de</strong>s intrants (313 kg P/an). Les apports <strong>de</strong> P que nous n’avons pas considérés <strong>et</strong> que nous avons<br />

jugé comme négligeables incluent l’eau <strong>de</strong>s sources résurgentes à l’intérieur <strong>de</strong>s bassins ainsi que les<br />

dépôts atmosphériques sous forme <strong>de</strong> pluie <strong>et</strong> <strong>de</strong> poussières. Un apport significatif par la chute <strong>de</strong>s feuilles<br />

semble improbable sur le site à l’étu<strong>de</strong>. L’écart entre les intrants <strong>et</strong> les extrants est donc relativement<br />

raisonnable considérant que les données précé<strong>de</strong>ntes montraient <strong>de</strong>s écarts allant jusqu’à 50% <strong>et</strong> que <strong>dans</strong><br />

notre cas, la somme <strong>de</strong>s intrants représentent 92% <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s extrants. Le bilan semble donc assez<br />

bien bouclé même s’il <strong>de</strong>meure pertinent <strong>de</strong> s’interroger sur les raisons <strong>de</strong> c<strong>et</strong> écart. Une <strong>de</strong>s raisons<br />

possible pour justifier c<strong>et</strong> écart serait un biais lié à un échantillonnage ponctuel pris lors <strong>de</strong> la visite sur le<br />

terrain, habituellement autour <strong>de</strong> midi – au lieu d’un échantillonnage composite d’échantillons pris aux<br />

heures pendant 24 heures.<br />

Sébastien Sauvé

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