Rupture aiguë d'un kyste hydatique foie dans la plèvre droite ... - sfctcv
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c a s clinique<br />
Brèche<br />
diaphragmatique<br />
réséqués. Le KH du <strong>foie</strong> a été traité par une résection du<br />
dôme sail<strong>la</strong>nt. Lors de <strong>la</strong> déconnexion kystodiaphragmatique,<br />
nous nous rendons compte qu’il était ouvert <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />
grande cavité pleurale à travers une brèche de 3 cm. Nous<br />
avons réalisé, à travers une « thoracoscopie » par l’orifice<br />
diaphragmatique et en utilisant une caméra de <strong>la</strong>paroscopie,<br />
un aspirateur et des pinces atraumatiques, une évacuation<br />
des débris <strong>hydatique</strong>s et une toilette de <strong>la</strong> cavité pleurale à<br />
l’eau oxygénée. Un drain thoracique a été mis en p<strong>la</strong>ce puis<br />
<strong>la</strong> brèche diaphragmatique suturée.<br />
Les suites opératoires ont été compliquées d’une pleurésie<br />
<strong>droite</strong> qui a bien évolué sous kinésithérapie respiratoire. La<br />
patiente a été mise sortante au 25 e jour postopératoire. Elle<br />
a été mise sous albendozole à <strong>la</strong> posologie d’un comprimé<br />
par jour pendant six mois. Elle a été suivie en consultation<br />
pendant 2 ans. Elle n’a pas présenté de récidive <strong>hydatique</strong>.<br />
Figure 2. Vue peropératoire montrant <strong>la</strong> brèche<br />
diaphragmatique.<br />
La patiente a été opérée en urgence le 7 décembre 2009 par<br />
thoracotomie postéro<strong>la</strong>térale <strong>droite</strong> [figure 2] puis <strong>la</strong>parotomie<br />
sous-costale <strong>droite</strong>. Par <strong>la</strong> thoracotomie, nous avons évacué<br />
une pleurésie <strong>hydatique</strong> et purulente de 3 l, réalisé une toilette<br />
pleurale à l’eau oxygénée, assuré <strong>la</strong> vidange et <strong>la</strong> stérilisation<br />
des KH du dôme à travers <strong>la</strong> brèche diaphragmatique<br />
qui a été suturée et drainé <strong>la</strong> cavité pleurale par deux drains.<br />
Par <strong>la</strong> <strong>la</strong>parotomie sous-costale <strong>droite</strong>, nous avons complété<br />
<strong>la</strong> cure du KH du segment IV par résection du dôme sail<strong>la</strong>nt,<br />
réalisé une cholécystectomie et une cholédocotomie qui a été<br />
b<strong>la</strong>nche.<br />
Les suites opératoires ont été simples. La patiente a été mise<br />
sortante au 28 e jour postopératoire. Régulièrement suivie, elle<br />
n’a pas présenté de récidive <strong>hydatique</strong>.<br />
3. OBSERVATION N° 2<br />
Mme Z. S., âgée de 42 ans, a consulté pour des lombalgies<br />
<strong>droite</strong>s paroxystiques. L’examen physique a noté deux masses<br />
respectivement hypogastrique de 8 cm et iliaque <strong>droite</strong> de<br />
6 cm. La radiographie du thorax a montré un émoussement<br />
du cul de sac pleural droit. Elle a eu une tomodensitométrie<br />
thoraco-abdominale qui a mis en évidence un KH du <strong>foie</strong><br />
gauche de 10 cm, un épanchement pleural droit de faible<br />
abondance et trois KH pelviens de 3 à 6 cm. Nous avons décidé<br />
d’intervenir par <strong>la</strong>parotomie médiane. À son admission au<br />
service, <strong>la</strong> patiente a présenté une fièvre à 39 °C et une toux<br />
sèche. La radiographie du thorax a montré une augmentation<br />
de l’épanchement pleural. Ce tableau a cédé spontanément<br />
en 48 heures. Nous avons maintenu le programme opératoire.<br />
La patiente a été opérée le 15 avril 2002.<br />
L’exploration peropératoire a permis de découvrir une KH<br />
de 12 cm qui détruisait le <strong>foie</strong> gauche et une partie du<br />
segment VIII où il adhérait au diaphragme, deux KH épiploïques<br />
contigus de 3 et 6 cm, un KH de 12 cm intervésico-utérin<br />
et un KH de 6 cm se développant au niveau du<br />
ligament <strong>la</strong>rge droit. Les KH épiploïques et pelviens ont été<br />
4. DISCUSSION<br />
La rupture aiguë d’un KH du <strong>foie</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> grande cavité pleurale,<br />
réalisant le type IVa de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification de <strong>la</strong> société tunisienne<br />
de chirurgie [4], est exceptionnelle. En effet, <strong>dans</strong><br />
<strong>la</strong> monographie tunisienne [4] qui a recensé 2 013 KH dont<br />
46 ouverts <strong>dans</strong> le thorax, seuls deux étaient de type IVa. Ki<strong>la</strong>ni<br />
[1], <strong>dans</strong> une série de 40 KH du <strong>foie</strong> ouverts <strong>dans</strong> le thorax,<br />
a recensé une seule forme IVa. Dans <strong>la</strong> série du service qui<br />
comprend 623 KH du <strong>foie</strong> sur une période de 12 ans, nous<br />
avons collecté 2 cas.<br />
En zone d’endémie <strong>hydatique</strong>, l’ouverture d’un KH du <strong>foie</strong><br />
<strong>dans</strong> <strong>la</strong> plèvre doit être évoquée devant toute détresse respiratoire<br />
aiguë, volontiers fébrile, survenant chez un ma<strong>la</strong>de<br />
ayant des antécédents <strong>hydatique</strong>s ou connu porteur d’un KH<br />
du <strong>foie</strong> ou devant une radiographie du thorax associant une<br />
pleurésie et une calcification sous-diaphragmatique <strong>droite</strong>.<br />
Dans <strong>la</strong> forme typique, le tableau clinique réalisé associe un<br />
syndrome infectieux, une dyspnée aiguë et une douleur de<br />
l’hypochondre droit. L’échographie abdominale [5] et surtout<br />
<strong>la</strong> tomodensitométrie thoracique et abdominale [6] permettent<br />
le diagnostic positif, mais aussi un bi<strong>la</strong>n lésionnel morphologique<br />
thoracique, diaphragmatique et hépatique. Ce tableau<br />
a été présenté par <strong>la</strong> première patiente et le bi<strong>la</strong>n suscité<br />
a permis d’établir le diagnostic et un bi<strong>la</strong>n lésionnel complet.<br />
La deuxième patiente a présenté un tableau clinique atténué<br />
et surtout rapidement résolutif. L’imagerie a été à tort minimisée<br />
car l’augmentation de l’épanchement pleural aurait dû<br />
faire évoquer le diagnostic.<br />
Le traitement est chirurgical et comprend obligatoirement un<br />
temps thoracique premier [3,7-8]. Il permettra <strong>la</strong> stérilisation<br />
de <strong>la</strong> plèvre, <strong>la</strong> déconnexion kystodiaphragmatique, le traitement<br />
du KH à travers <strong>la</strong> brèche diaphragmatique qui est<br />
ensuite réparée. Un abord abdominal peut se discuter en cas<br />
d’ouverture du KH <strong>dans</strong> les voies biliaires, éventualité présente<br />
<strong>dans</strong> 1 à 2 % des cas [4]. Toutefois, une sphinctérotomie<br />
endoscopique permet aussi de traiter l’ouverture <strong>dans</strong> les voies<br />
biliaires et de différer <strong>la</strong> <strong>la</strong>parotomie à un deuxième temps<br />
anesthésique [9]. La <strong>la</strong>parotomie doit être aussi envisagée durant<br />
un deuxième temps anesthésique devant une hydatidose<br />
abdominale. Cette attitude thérapeutique a été adoptée avec<br />
CHIRURGIE THORACIQUE CARDIO-VASCULAIRE - 2011 ; 15(3) : 182-184 183